Prism, et après ?

Avant toute chose, je vous invite à lire le très bon billet d’Andréa Fradin, ex journaliste pour OWNI (une petite pensée pour eux au passage), maintenant chez Slate.fr

Pour celles et ceux qui ont la flemme (honte sur vous), Andréa observe les différentes réactions sur l’affaire PRISM et le constat est quasi sans appel : tout le monde ou presque s’en moque.

Alors oui, le monde la politique se saisi enfin du dossier et fait les gros yeux aux Etats-Unis, même si c’est trop tard… mais dans le fond, tout le monde ou presque ne se sent pas concerné par PRISM ni par le danger que ça représente.

Andréa observe donc PRISM avec un œil très lucide et avec une approche très pertinente, je considère l’article comme triste et déprimant parce qu’il explique parfaitement bien la situation.

Un autre constat établi est le manque de solutions viables pour être à l’épreuve de PRISM, c’est la raison de ce billet.

Je vais essayer de pousser jusqu’au bout les différentes pistes qui pourraient nous permettre de se prémunir un peu de PRISM et des autres programmes encore secrets, à cette étape du billet, je n’ai pas encore de constat clair à tirer…mais je sans qu’il ne va pas être très joyeux.

La première des pistes, c’est via la politique.

Si moi, toi derrière l’écran, les autres, voulons garantir au peuple la bonne application des dispositions déjà existantes en matière de protection de la vie privée, alors la politique devient un enjeu majeur. Elle l’est car, officiellement, elle couvre l’ensemble des personnes d’un pays. C’est donc un moyen de garantir que l’intimité des individus qui composent un peuple sera préservée.

Problème : des lois existent déjà, dans différents textes de la législation française ainsi que dans celle européenne et comme vous pouvez le constater, cela n’a pas protégé les personnes au sein de l’UE. Ainsi, peu importe le nombre de lois qui arriveront ou n’arriveront pas, ces dernières ne seront pas en mesure de garantir le respect de la vie privée et de l’intimité des individus.

Cette idée est donc obsolète puisqu’elle présente des garanties théoriques.

Seconde piste : le chiffrement, de tout, partout, tout le temps.

La Crypto anarchie, c’est le nom que certains donnent au fait de tout chiffrer, même pour dire bonjour à quelqu’un d’autre. Le principe est relativement simple : si tout est chiffré, cela augmente le temps de traitement d’une donnée jusqu’à saturation totale du système. L’idée est d’utiliser un chiffrement assez fort pour qu’il ne puisse pas être cassé.

Ce premier point sous-entend qu’il va falloir sortir du cadre de la loi, qui n’autorise pas un chiffrement des plus robustes, il ne sera donc pas suivi par celles et ceux qui ne veulent pas sortir du cadre de la loi.

Chiffrer tout, c’est aussi une chose extrêmement compliquée car il faut penser à tout sans exceptions. Le passage suivant est un tout petit peu plus technique, je vais tenter d’être clair, si ce n’est pas le cas prévenez-moi.

Sur un ordinateur, tout chiffrer revient à chiffrer sa navigation, ses données, sa connexion et tout ce qui va avec, ce qui donne quelque chose comme ça :

  1. être en https partout et encore, ce n’est pas une garantie contre un système d’espionnage
  2. chiffrer le contenu de son disque dur et dans l’idéal disposer d’une partition sécurisée (avec TrueCrypt par exemple)
  3. chiffrer sa connexion Internet en passant par un VPN et pas n’importe quel VPN, un système de confiance sinon passer par un VPN devient totalement inutile, il est également possible de passer par le réseau Tor
  4. chiffrer ses requêtes DNS : hmm, là ça mérite une petite explication.

Internet, ça marche avec des adresses (comme 173.194.40.120 par exemple), ces adresses-là sont des adresses IP. Pour plein de raisons et parce que ce n’est pas facile de retenir une adresse IP, le DNS a été créé. Le rôle du DNS est de donner l’adresse IP correspondante à l’adresse demandée.

Exemple : lorsque vous tapez google.fr dans votre barre d’adresse, votre ordinateur va frapper à la porte du DNS et lui demande « dis, je vais par où pour aller sur ce machin-là ? » et le DNS lui donne alors l’adresse IP correspondante. Ça fonctionne avec tout le reste aussi, ce n’est pas que le Web.

Ce DNS fonctionne et communique d’une façon spécifique, sur un canal qui lui est réservé. Ce canal c’est un port : pour résumer, lorsque vous allez sur http://bidule, c’est le port 80 qui est utilisé, https://bidule sera sur un autre port, vos mails, des mises à jour, logiciels et tout le reste communiquent aussi sur d’autres ports et le DNS lui, communique sur le port 53.

Ces requêtes ne sont pas chiffrées par défaut, ainsi, si le but est de totalement chiffrer sa connexion, il faudra chiffrer ces requêtes-là.

J’oublie sans doute tout un tas de choses qui entrent dans cette logique du chiffrement de tout.

Sur un téléphone, c’est la même chose : chiffrer tout, sa connexion avec Tor, ses données en chiffrant le stockage du téléphone, ses requêtes DNS et, cadeau bonus : chiffrer ses SMS stockés et l’envoi et la réception de ces SMS puis chiffrer ses appels.

Bref vous l’aurez compris, ces solutions demandent du temps, des efforts et un peu de connaissances que l’on acquiert lorsqu’on s’intéresse à tout ceci.

Dans les faits, tout le monde n’a pas le temps, la curiosité et l’envie (ni même ne ressent le besoin) de ça. C’est parfois complexe, il faut parfois mettre ses mains dans le code ou dans l’outil qui ne fonctionne pas comme on veut, puis ce n’est pas très « user-friendly », comparé à ce qui existe déjà.

Donc ça ne concerne que celles et ceux qui savent et comprennent, ce n’est pas le but de ce billet, essayons d’élargir le champ des personnes concernées. Idée suivante.

Troisième piste : Facebook, Apple, tout ça… C’EST LE MAL.

L’idée serait donc de migrer de Facebook vers autre chose, d’Apple vers autre chose (et ne me répondez pas android, c’est Google derrière)… oui, mais vers quoi ?

Parce que c’est bien mignon mais quel site est capable d’offrir autant d’interactions que Facebook ?

Des projets ou d’autres réseaux sociaux existent et l’article d’Andréa en parle d’ailleurs dans son article, comme elle parle du non succès rencontré par ces mêmes réseaux.

J’aime le libre, j’aime crier que tel service c’est mal parce que c’est irrespectueux de votre vie privée où dangereux et j’aime encore plus expliquer pourquoi mais il faut se rendre à l’évidence : les utilisateurs aiment ce qui est simple, rapide, interactif et ils veulent pouvoir retrouver leurs amis sur les différents réseaux sociaux.

Les projets concurrents à Facebook ne sont pas aussi faciles d’accès, pas aussi rapides, pas aussi interactifs et ils ne sont donc pas attractifs.

Paradoxalement, je suis en train de vous dire ça mais ce blog dispose d’une connexion Facebook, d’une fanpage et forcément, d’un compte Facebook. Je suis parfaitement conscient de ce que Facebook fait mais je suis, dans le même temps, conscient que c’est un outil de communication non négligeable.

Je suis donc mal placé pour vous demander de ne pas faire ce que je fais. Pour toutes ces raisons, espérer que les utilisateurs Facebook le quittent pour protéger leur intimité, c’est une utopie. Une belle utopie, mais une utopie quand même.

Quatrième piste : l’auto-hébergement de vos données et de vos services.

L’auto-hébergement, c’est le fait d’avoir ses propres services qui tournent, chez vous, pour faire ce que vous faites d’habitude.

En gros, vous disposez d’un serveur de mail avec une adresse que vous avez créé, vous disposez d’un serveur DNS, d’un IRC si vous l’utilisez, d’un serveur comme mumble pour parler, d’un serveur pour faire de la vidéo, d’un serveur qui remplace Twitter si vous êtes client Twitter… puis pour Facebook et le reste, ce n’est tout simplement pas possible.

Je me dirige peu à peu vers cette solution, je suis encore très loin d’avoir les compétences techniques pour tout faire mais ça viendra, j’échoue d’ailleurs sur quelques aspect de paramétrage de mon serveur DNS. Bref, comme tout le monde, je suis humain, je n’ai pas la science infuse et je fais des erreurs. Pour autant, je persiste et ça finira par fonctionner.

Demander aux gens de s’auto-héberger n’est absolument pas une solution envisageable pour l’instant. Il faut du temps, parfois un tout petit peu d’argent et surtout, il faut les connaissances nécessaires pour le faire et ça c’est un problème.

Un problème dans la mesure où beaucoup de gens n’ont tout simplement pas envie de comprendre, ils veulent que ça marche, point. L’idéal c’est d’appuyer sur un bouton et tout fonctionne, comme par magie.

Cette magie n’existe pas et on se rend compte que tout est logique une fois dedans, c’est un ensemble de choses, d’instructions, de lignes de code, qui produisent une chose et une autre, et au final ça fait un service x ou y.

Donc, demander à monsieur et madame « tout le monde » de basculer vers ce système, c’est tout simplement impossible. Ils ne veulent pas, ne comprennent pas l’intérêt puisque ce qui existe fonctionne déjà.

Dernière piste : l’éducation.

La seule solution viable semble être, selon moi, l’éducation. Je ne parle pas de chiffrement, mais d’éducation au numérique, d’explications sur les enjeux de cet outil qu’est Internet, de la protection des données personnelles afin de conserver un peu d’intimité.

Pour les « anciennes » générations, tout comme pour la nôtre, c’est déjà trop tard. Ce n’est pas à 30 ans, à 40 ou plus qu’il faut reposer des bases qui n’existaient pas car l’outil n’existait pas.

Cette solution peut fonctionner, elle peut rendre les gens responsables et conscients de ce qu’ils font sur Internet, elle peut sans doute leur faire prendre conscience qu’Internet est public et que si on veut que quelque chose reste privé, la meilleure solution, c’est peut-être de ne pas le publier tout court.

Derrière ce simple passage, il y a beaucoup de variables et tout ne se fera pas en un jour, ni en un an ni même en 10, c’est une transformation qui prendra une génération, si donné que cette transformation se concrétisait dans le futur…

Et maintenant, pour maintenant ?

Bien maintenant, je ne sais pas, j’ai envie de hausser les épaules et de répondre « à quoi bon, ça ne changera rien ».

Cette tentation de tout abandonner est de plus en plus tentante et j’imagine que d’autres ressentent la même chose que moi en ce moment même, à quoi bon lutter, autant se résigner.

Andréa le disait même dans le titre de son article, autant se résigner.

Sur ce point, j’ai une réponse claire, nette et précise à apporter : si nous nous résignons, c’est perdu.

Si nous n’essayons pas de faire changer les choses, c’est perdu, c’est accepter PRISM et la surveillance de tout, partout.

Si nous essayons, ce n’est peut-être pas gagné, mais nous avons bien plus de chances que ça fonctionne. C’est logique me direz-vous, si nous essayons, ça ne peut que fonctionner plus que si nous n’essayons pas. Vous avez raison.

C’est ce point qui ne me fait pas abandonner ce combat-là, ce point qui me remotive lorsque j’ai envie de tout fermer et d’arrêter d’essayer.

Les retombées de nos efforts ne seront peut-être pas visibles mais elles existeront. Peut-être pour une personne, peut-être pour mille, personne n’a cette réponse… mais tout le monde le sait.

Alors essayons.

#PRISM, indignation à géométrie variable.

Ce billet est un énorme coup de gueule, considérez-vous comme prévenu(e)s.

De récentes publications (la suite sur votre moteur de recherche préféré) des fuites déclenchées par Edward Snowden, le whisleblower de l’affaire PRISM, attestent d’un grave fait : des instances l’Union Européenne, comme le Parlement Européen, sont sous écoute et infiltrées.

Les données des personnes concernées ne sont plus en sécurité depuis des années et les documents font peur à ces personnes, qui s’indignent d’être espionnées par une puissance étrangère.

La nouvelle fait mal comme un mur en pleine face : les Etats-Unis interceptent les données d’eurodéputés, du Parlement Européen et sans doute d’autres instances.

La réaction du Parlement ne s’est pas fait attendre, c’est un scandale. Ainsi, on retrouve des déclarations qui vont dans ce sens, « scandale », « indignation », « horreur », « les Etats-Unis ne devraient pas espionner leurs alliés » …

Seulement, ces déclarations m’irritent profondément.

Lors de premières révélations sur PRISM, il n’y avait que quelques eurodéputés pour crier au scandale, il n’y avait que quelques députés pour trouver quelque chose à dire sur le sujet.

Fleur Pellerin se montrait rassurante en tentant de minimiser l’affaire PRISM, le président ou le premier ministre ne semblaient pas spécialement inquiets et ce malgré les réactions scandalisées d’une partie du peuple.

Maintenant que des documents attestent qu’ils sont eux aussi concernés par PRISM, ce n’est plus la même chose.

Mesdames et messieurs les représentants de la nation et de l’Union Européenne, laissez-moi vous dire quelque chose : votre réaction est parfaitement inacceptable.

En qualité de représentants, vous avez pour rôle de vous saisir des inquiétudes de vos citoyens, français ou européens, vous ne l’avez pas fait jusqu’à ce que cela vous concerne.

Fleur Pellerin a changé son fusil d’épaule, déclarant que l’administration Obama était sommée de s’expliquer sur PRISM.

Le Parlement fait de même en demandant des comptes à cette même administration, allant jusqu’à menacer de bloquer des accords en cours de négociation. Le président du parlement explique même que si tout ceci était vrai, cela ne pourrait que dégrader les relations entre l’Europe et les Etats-Unis d’Amérique.

Qu’est-ce à dire, messieurs et mesdames de l’Europe ?

Votre comportement est, pour moi, la représentation d’un égoïsme effarant, c’est un manque total de respect envers ceux que vous êtes censés représenter.

Pourquoi n’avoir rien fait avant ? Pourquoi avoir tenté de minimiser le scandale ?

La réponse se trouve peut-être dans un article du Guardian, retiré peu de temps après sa publication.

Il apparait que des pays ont un accord secret avec la NSA et beaucoup de pays européens semblent concernés par cet accord.

C’est peut-être ça, la raison de votre silence. Vous le saviez peut-être et il ne fallait donc pas en parler, mais vous ne saviez pas que tout ceci vous concernait. Maintenant que c’est avéré, vous décidez de vous réveiller.

Quitte à perdre toute crédibilité aux yeux de beaucoup.
Quitte à passer pour des complices de tout ceci.

Vos déclarations sont étranges, votre comportement l’est d’autant plus et je ne pense pas que votre incompétence soit la principale raison de ce cafouillage.

Je me permets donc de vous donner un conseil : l’indignation n’est pas à géométrie variable, vous représentez le peuple et auriez donc du vous saisir de l’affaire PRISM dès son commencement.

Un dernier point : quelque chose me dit que les révélations sur le dossier PRISM ne sont pas terminées, vous devriez peut-être vous réveiller rapidement, ne serait-ce que pour rester crédible aux yeux des citoyens européens qui se sentent concernés par tout ceci.

Ah, et à l’avenir, évitez de réagir uniquement lorsque ça vous concerne, c’est consternant et irrespectueux.

Ambiance scandale …

Vous le savez sans doute et si vous ne le savez pas, vous allez le découvrir mais cette nuit, un gros dérapage a eu lieu au sein même de l’assemblée nationale.

Vers une heure du matin, des députés UMP n’ont pas apprécié l’attitude d’un membre du cabinet de la ministre de la justice. Ces derniers se sont levés et la personne a été molestée.

L’incident ne s’est pas terminé en bagarre mais les députés ont tout de même failli en venir aux mains.

Claude Bartolone, le président de l’assemblée nationale, a d’ores et déjà déclaré que des sanctions allaient tomber pour ces députés responsable d’un acte que j’estime inqualifiable et parfaitement intolérable.

J’en profite donc pour livrer ici mon point de vue sur l’ambiance générale, en restant le plus objectif possible. Si des députés ou des personnes lisent ce billet, qu’elles n’hésitent pas à le commenter, afin que l’on puisse comparer nos différents points de vue.

Passons sur les raisons de cet incident, je vous invite à lire Le Monde qui fait le point sur l’incident.

Nous allons faire ça en plusieurs parties distinctes, histoire de rien mélanger.

Pourquoi cet incident est intolérable ?

Parce que c’est une démonstration de violence et de force dans un lieu qui, justement, devrait être l’exemple même du débat et de la tolérance.

Les députés sont comme vous et moi, des humains normaux, normalement constitués, j’imagine dotés d’un cerveau pour la plupart d’entre eux. Ils ont le droit de ne pas être d’accord, voire d’être vraiment en très forte opposition.

Pourtant, est-ce que ceci justifie l’utilisation de la violence ? Non.

D’un côté, ce sont ces députés qui déclarent haut et fort qu’il faut se respecter les uns les autres. Ce sont ces députés qui nous disent à nous, citoyens lambdas, qu’il faut avoir un comportement exemplaire…

De l’autre, ce sont ces députés qui s’attaquent entre bancs interposés, guerre froide à l’assemblée nationale. Ce sont ces mêmes députés qui en viennent presque aux mains. Ce sont encore ces derniers qui tombent parfois dans l’attaque personnelle avec des bassesses indignes de la fonction qui leur est confiée.

Ce comportement n’est pas acceptable lorsque le coupable est un citoyen « normal », il l’est d’autant moins lorsque c’est un élu de la nation, au service de son peuple.

Faut-il voir autre chose dans cet incident ?

Selon moi, oui. Il faut voir le profond malaise qui s’est instauré au point de contaminer des organes de l’état d’une prétendue démocratie.

La France est en crise, pas celle financière que l’on nous rabâche depuis déjà des années, plutôt une crise sociétale. Les gens s’opposent les uns aux autres directement, parfois dans la violence et le sang. La tendance est à la radicalisation et c’est extrêmement fertile pour les extrêmes.

Preuve en est, Frigide Barjot a déclaré « Hollande veut du sang, il en aura » et cela n’a pas choqué l’ensemble de la nation. Elle a certes retiré ses propos mais trop tard, le mal est fait, et il est profond.

La haine de l’autre et de la différence explose, il faut trouver des responsables à tous les maux français, prenons les homos pour commencer, nous verrons par la suite qui sera coupable.

Comme réponse, le président du groupe UMP n’a pas trouvé mieux à dire que « Il ne s’est rien passé, personne ne l’a vu, ce n’était pas filmé. »

C’est donc la technique du « pas vu, pas pris » ?

Christian Jacob légalise donc les vols, viols, meurtres ? Tant qu’ils ne sont pas vus, il ne s’est rien passé.

C’est extrême, j’en conviens, mais l’exemple démontre l’absurdité de la réponse. Il aurait été préférable et noble que des excuses soient présentées, faute avouée à moitié pardonnée.

Restons adultes, calmes et exemplaires, pour le bien de tous.

Nous sommes tous et toutes tentés de crier au scandale, de cracher sur l’UMP, de les démonter tous en tapant sur le groupe. Il ne faut pas tomber dans cette logique selon moi.

Oui, ces députés-là sont du groupe UMP, mais tout l’UMP ne se résume pas à un groupe de personne décérébrés et incapables de se maitriser. Il existe de très bonnes personnes et de très mauvaises dans chaque camp, gauche comme droite.

J’ai en tête quelqu’un que j’admire, Madame la député Laure de La Raudière. Elle n’est pas violente de ce que j’en sais, elle est très souvent au point sur différents sujets et pourtant, elle est UMP.

J’ai aussi en tête des députés de gauche qui ne comprennent rien à rien et se permettent des réflexions déplacées, voire intolérables.

Il y a du bon ou du mauvais partout. Je regrette seulement que certains ne se soient pas exprimés sur le sujet. On dit tout le temps « qui ne dit mot consent », j’aurais aimé que des députés condamnent le dérapage de cette nuit, mais ceci n’est pas arrivé.

L’UMP est-elle responsable de la violence de certains ?

Selon moi, oui. Du moins, certains députés.

Ces derniers peuvent se dédouaner comme ils le font actuellement, à base de « nous ne sommes pas d’accord, nous ne soutenons pas ces actes, nous n’avons rien fait » mais ça ne changera pas le résultat.

Le climat de non débat instauré, la proposition de centaines d’amendements pour tuer le débat, les insultes, coups de sang, énervements, propos tenus, le fait de parfois chauffer les manifestants pour certains, la minorisation des actes de violence ou de vandalisme liés à la manif pour tous sont autant d’éléments qui instaurent un climat de violence et de haine.

Bien sûr, il ne faut pas faire de quelques cas une généralité, cependant, ces quelques cas occupent les pensées et les paroles, les autres se taisent, soit pour ne pas rentrer en contradiction avec leur groupe, soit parce qu’ils sont peut-être d’accord.

Il ne faut pas dévier dans la stigmatisation. Nous reprochons aux médias de faire l’amalgame entre pirates et hackers, ne tombons pas dans les mêmes travers.

Avant de fermer ce billet, j’ai été également surpris de l’étonnement de certains députés quant au comportement des forces de l’ordre, surnommées « robocops » depuis déjà bien longtemps. Le gouvernement de M. Hollande n’a pas créé ces hommes en casque, avec des bottes et une armure et un boulier, le gouvernement Sarkozy un peu plus, il l’a renforcé.

L’utilisation disproportionnée, tant dans le nombre de CRS que dans les moyens mis à leur disposition, ne date pas d’hier. J’ai souvenir d’une poignée de manifestants contre deux cars de CRS, j’ai également souvenir d’un calcul de trois CRS pour un manifestant dans un autre endroit.

Mesdames et messieurs les députés, arrêtez de jouer la carte de l’étonnement et, si elle est réelle, sortez, renseignez-vous, allez au contact, demandez des explications, faites changer les choses

Pour terminer, j’aimerai souligner ma profonde indignation face à des comportements dignes d’enfants. L’assemblée nationale n’est ni une arène de combat, ni une cour de récré et encore moins un endroit pour laver son linge sale.

De plus en plus de personnes observent les débats de l’assemblée, si rien ne change, de plus en plus de personnes s’indigneront d’un tel comportement.

Si des députés lisent ce billet, l’action à mener est simple : changez.

Lettre ouverte à destination des députés de l’assemblée nationale

Ce billet, publié ici, s’adresse directement aux députés de l’assemblée nationale. C’est un mail que j’ai envoyé à certains députés et je laisse une copie ici. Vous êtes libre de faire de même et de reprendre ce billet comme base de travail, si vous partagez mon avis.

Mesdames et messieurs les députés, chers présidents et présidentes de l’assemblée nationale, représentants de la nation.

Par ce courrier je tiens à aborder des points importants pour moi, citoyen français, contribuable et de facto, contribuable du fond public qui alimente vos rémunérations.

Comme beaucoup de personnes, j’écoute et visionne très attentivement vos faits et gestes sur le projet de mariage pour tous et, comme tout autant de personnes, un ensemble de choses m’interpelle.

Je pense être parfaitement légitime pour tenir les propos que j’ai, partant du constat que l’assemblée doit travailler à fabriquer les lois, pour le peuple.

Les débats autour du mariage pour tous m’indignent profondément. Non pas sur le fond, chaque député est en effet libre de donner son opinion et son point de vue. Je suis parfois en profond désaccord avec certaines positions mais je ne peux qu’encourager cet exercice qui s’inscrit une parfaite utilisation de la liberté d’expression dont chacun, ou presque, peut bénéficier en France.

Ce n’est donc pas le fond qui m’indigne, si j’ose m’exprimer ainsi. Avouez que l’actuel fond de discussion est d’une qualité assez médiocre – et les mots sont faibles – pour des personnes qui sortent de grandes écoles et, qui plus est, pour des personnes payées sur les deniers de l’état, ceux ce vos concitoyens.

Ce qui m’indigne, c’est la forme. Nous assistons depuis de longues heures à un débat qui n’en finit pas, à une série d’attaques personnelles, à des remises en cause des compétences de chacun, d’un jeune député à Mme la garde de sceaux, en passant par le rapporteur du projet « mariage pour tous » qui a produit un travail conséquent de plus de 1500 pages.

Le contenu de ces pages est peut-être décevant, peut –être mauvais qui sait, il n’en reste pas moins que c’est une somme non négligeable de travail et qu’il mérite le respect. Peu d’entre vous semblent être à même de fournir un tel volume. Continuons donc, si vous le voulez bien.

Vous êtes censés représenter la nation, le peuple qui a voté pour vous. Vous êtes censés représenter l’élite, un modèle à suivre pour chaque personne, une inspiration qui donne foi en son gouvernement. Ce n’est actuellement pas le cas. La qualité de vos échanges est d’une médiocrité sans fond, tout sauf constructive et, sans parler au nom du peuple, voici comment certains voient la chose :

Vous êtes des enfants dans un lieu sacré de la République. Vous avez transformé ce lieu en une cour de récréation pour régler vos différends, dans le mépris total d’un ensemble de choses importantes :

  1. Le projet de loi
  2. L’assemblée nationale
  3. Ce pour quoi vous êtes élus

Et, par-dessus tout, vous méprisez une chose bien plus importante : le Peuple. Croyez-vous que le peuple vous demande de laver votre linge sale en famille de cette façon ? Non. Croyez-vous faire avancer le débat en clamant de grandes tirades qui ne veulent strictement rien dire ? Non. Croyez-vous être d’une quelconque utilité en faisant référence au triangle noir du nazisme ou encore en parlant des émeutes du 06 février 1934 ? Si le front populaire est né de cet évènement, il ne faut pas oublier que ces évènements ont fait plus de 20 morts et 2500 blessés.

Avez-vous oublié l’histoire, vous qui la façonnez ?

Votre comportement est indigne, majorité comme opposition. Nous attendons de vous que vous fassiez ce pour quoi vous êtes élus : travailler. Entre adultes qui savent se parler sans hurler, entre grandes personnes qui savent se respecter même lorsque les avis divergent.

Je tiens à vous rappeler que vous êtes observés, est-ce que c’est cette image que vous souhaitez laisser à vos électeurs ? Non ? Alors grandissez.

J’ai conscience que cet e-mail est un pavé dans la marre, que je n’aurais aucune réponse de vous, que vous devez probablement vous en moquer, mais j’ai espoir, au fond, qu’il vous rappellera un peu à la raison et que d’autres personnes auront la même initiative que moi.

En espérant que la suite du vote sur ce projet de loi soit plus respectueuse de chacun. En espérant que vous parveniez à enfin élever vos esprits afin de faire grandir le vrai débat.

Un citoyen, contribuable, particulièrement outré par votre comportement à la limite de l’acceptable.

Bon, @fleurpellerin, on parle DPI ?

Hier, mardi 15 janvier, Mme Fleur Pellerin organisait une table ronde autour de la Neutralité du net.

Cette table ronde était composée de différents acteurs du marché de la fourniture d’accès à Internet et, fait notable, Madame la « Ministre déléguée aux PME, à l’Innovation et à l’Économie numérique » n’était pas présente à cette table ronde mais à quand même fait le déplacement pour conclure la concertation.

Faut-il peut-être comprendre que la conclusion était déjà toute faite pour elle ? Qu’elle a organisé tout ceci dans l’unique but de bouger les bras et de faire du vent, histoire de dire que le gouvernement du président Hollande avance et travaille.

Si beaucoup de personnes attendaient au moins un signe ou une avancée sur le respect de la neutralité du net, rien n’est ressorti de cette table ronde. La Quadrature du net pose d’ailleurs une excellente question : à quoi sert Fleur Pellerin ?

Dans l’état, selon moi, elle sert à faire… du vent. Il faut lui accorder qu’on progresse, avant nous savions que tout était déjà joué d’avance. Là, nous pensions que, peut-être, par une opération du saint esprit, quelque chose allait bouger…

Non, je plaisante.

Passons donc sur cette table ronde ou Fleur Pellerin était, si vous me permettez l’expression, au ras des pâquerettes.

Je relève toute de même une question importante, même si la ministre a renvoyé la question ailleurs. La question concerne le DPI, certaines atteintes à la neutralité du net étant causées par des armes technologiques françaises. Nous pouvons par exemple citer Bull ou Amesys, responsables de la vente de DPI dans des pays en « démocratie à géométrie variable » comme la Libye, la Syrie ou encore le Maroc actuellement.

Fleur Pellerin a déclaré, en réponse : « Nous avons eu plusieurs réunions pour établir des positions intergouvernementales sur ce sujet. Plusieurs entreprises françaises sont leaders sur ces technologies. J’ai tendance à croire que la technologie peut-être neutre jusqu’à un certain point ensuite c’est l’usage qui fait l’objet de jugements moraux ou politique »

Fleur Pellerin part donc du principe que le DPI est neutre. Est-ce vrai ?

Si on part du principe que le DPI est un ensemble de machines, de logiciels, capables d’observer des données en profondeur alors oui. Oui car ce n’est pas la technologie qui va poser problème, mais la personne ou le groupe de personne qui va piloter la machine derrière, le groupe de personne pouvant être une société privée ou un gouvernement.

Le DPI peut avoir des usages bons, comme éviter la congestion réseau par exemple. Pour vulgariser, lorsque les tuyaux sont bouchés et que l’information circule mal, un DPI peut aider…

Mais le DPI peut avoir de très mauvaises utilisations si une personne mal intentionnée est derrière. Par exemple – exemple choisi parfaitement au hasard – une société peut vendre du DPI au motif de traquer des pédophiles alors qu’en réalité, la technologie permettra de traquer des opposants politiques à une dictature, de les espionner et de les retrouver … Dans ce cas-là, le DPI ne tue pas, mais il facilite le travail de ceux qui vont presser la détente derrière.

Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si la Fédération Internationale des Droits de l’Homme (FIDH) et la Ligue des Droits de l’Homme ont réussi à faire ouvrir une enquête et potentiellement un procès, à l’encontre de la société Amesys, pour complicité d’actes de torture.

Ce n’est sans doute pas pour rien que la cour d’appel de Paris a donné son feu vert pour la poursuite de l’instruction à l’encontre d’Amesys.

Alors non Madame Pellerin, le DPI ce n’est pas aussi simple qu’une technologie « neutre jusqu’à un certain point ». Il serait bon qu’un jour, quand le gouvernement aura le temps, il légifère afin que le DPI soit reconnu comme une potentielle arme militaire et que sa vente soit très strictement encadrée, comme le demande cette question.

J’oubliais, le gouvernement est trop occupé à  taper sur Notre Dame des Landes et à envoyer des soldats au Mali. Le DPI, c’est rien, on verra plus tard.

Plus sérieusement, énormément de questions peuvent se poser autour du DPI. La France vend des systèmes de surveillance et, plus largement, est bonne exportatrice de systèmes d’écoute, d’espionnage …

Cela joue donc dans la balance de l’économie française et, je pense que cela représente une partie non négligeable. Pour autant, il faut voir le DPI dans sa globalité, et c’est là que c’est loin d’être simple, d’où l’importance de légiférer.

Madame Pellerin, je suis ouvert à toute discussion, toute réponse argumentée, pour savoir si vous comptez faire quelque chose dans ce cas. En cas de non réponse, je conclurai que vous êtes d’accord avec ce qu’il peut se passer, comme on dit ici « qui ne dit mot consent ».

Madame Filippetti, le « cas Virgin » n’est pas lié à Amazon.

On m’a dit un jour que le monde était rempli de gens qui racontaient de la … des absurdités.

On peut, par exemple, se prétendre libriste et auteur d’un livre et être de la plus mauvaise foi possible, se prétendre ouvert d’esprit et être totalement hermétique à en devenir stupide ou même être ministre et raconter des conneries. C’est le cas de l’affaire Virgin.

Pour poser le décor et expliquer un peu le tout, le groupe de produits culturels Virgin Mégastore a officiellement déposé le bilan aujourd’hui.

Si c’est un drame et une triste affaire pour les employés des différents centres Virgin à qui je souhaite bien du courage, je ne partage pas totalement l’avis de notre ministre de la Culture qui, pour changer, vient de raconter, comment dire… du caca de taureau bien méchant.

En effet, la ministre de la Culture a déclaré que « ne sont pas soumises à la même fiscalité que les entreprises localisées physiquement en France », ce qui est effectivement vrai. Elle a rajouté ensuite que ces magasins étaient « soumis à une véritable révolution et à une concurrence déloyale qui est le fait, il faut bien le dire, de certaines grandes entreprises de type Amazon ».

Et c’est là que ça coince.

N’en plaise à ceux qui pensent détenir la vérité absolue, à coup de faillites liées à Internet, je ne suis pas d’accord avec ça, je vais résumer mon point de vue simplement : c’est la théorie de l’évolution.

Certains employés de Virgin ont témoignés que les clients n’achetaient quasiment plus de disques, d’autres expliquent que les caisses sont les mêmes depuis déjà 6 ans et d’autres expliquent que les actionnaires de Virgin, pourtant fortunés pour certains, n’ont pas assez investi dans la société.

Virgin n’a pas su s’adapter et évoluer vers une offre plus attractive pour le client tant sur l’axe commercial que sur les prix et c’est donc en toute logique qu’Amazon s’est imposé.

Ce n’est pas une question de concurrence déloyale mais de concurrence tout court et, dans ce marché, si la concurrence n’est pas suivie, l’entreprise coule.

J’aimerai revenir sur un autre point : Virgin ce n’est pas la culture. J’ai vu beaucoup de billets/tweets/ce que vous voulez sur ce sujet aujourd’hui. Je persiste, Virgin ne vend pas la culture.

Virgin est – l’entreprise n’étant pas officiellement morte et enterrée – une société qui vend des supports sur lesquels des biens culturels sont inscrits par un moyen x ou y.

Si le support en papier ou plastique ou d’une quelconque matière était bien de Virgin, le support présent dessus ne l’était pas et, en soi, la culture ne disparait donc pas, elle se trouvera dans d’autres enseignes, sur Internet, sur une offre légale aussi pauvre soit-elle …

Vous l’aurez compris, la culture ne disparait pas, les morceaux de plastique estampillés « Virgin » oui, mais pas la culture. Alors restons censés l’espace d’une seconde et utilisons les bons termes.

Pour finir et insister véritablement sur ce point, Amazon n’est pas responsable du dépôt de bilan de Virgin, ce sont les personnes qui gèrent, les actionnaires sans doute, qui le sont. Par leurs décisions et leurs investissements – ou non investissements – ils n’ont pas fait suivre la marque …

Et c’est donc en toute logique que Virgin dépose le bilan.

NB : je parle vraiment de la société, pas des employés qui vont subir de plein fouet un ensemble de décisions loin d’être agréables et qui, à l’heure actuelle, nagent donc dans un flou total.

NB² : Madame Filippetti, bonne lecture : https://fr.wikipedia.org/wiki/P%C3%A9tition_des_fabricants_de_chandelles