On arrête la désobéissance civile.

C’est dans une ambiance plus que tendue qui me file la gerbe que je me permets un petit quelque chose sur le blog.

Cette même ambiance qui devient de plus en plus compliquée à supporter, depuis un mois. J’ai préféré couper les informations pour ne pas m’emporter à chaque nouvelle information, mais rien n’y fait.

Jusque là, j’étais partisan de la désobéissance civile, cet acte qui consiste à résister, à se révolter, mais de façon pacifique. Ne pas répondre à la violence par la violence, ne pas utiliser les mêmes méthodes que ceux qui sont combattus, ne pas se mettre à leur niveau, après tout, on vaut mieux que ça.

Mais là, et croyez-moi, ça me désole de le penser, hormis la violence, je ne vois pas ce qui pourrait faire changer les choses.

Est-ce normal qu’on ignore des milliers, puis ensuite des millions de personnes ?

Est-ce normal qu’on balaye d’un revers de la main, d’une pathétique déclaration, des manifestations citoyennes ?

Est-ce normal que des gens qui se regroupent en assemblée soient chassés par les forces de l’ordre, d’une manière de plus en plus violente ?

Est-ce normal que chaque jour depuis quelques temps, nous voyons des abus de pouvoir ça et là, des actes violents, le tout sans qu’il ne se passe rien ?

Est-ce normal que des manifestants pacifistes se prennent des salves de lacrymogènes alors que leur seul acte de résistance était celui de parler ?

Est-ce normal que des CRS se « lâchent » en frappant une femme qui n’a rien demandé en plein torse ?

Est-ce normal que des CRS envoient des grenades de désencerclement à bout portant et à hauteur d’homme, alors que ces grenades sont plus que dangereuses et doivent normalement être utilisées dans des conditions très strictes ?

Est-ce normal que ceux qui se permettent de faire ces choses là n’aient rien à craindre ?

Est-ce normal que notre gouvernement contourne toute l’assemblée nationale, en leur faisant un énorme bras d’honneur avec l’article 49, alinéa 3, de la constitution du 4 Octobre 1958 ?

Est-il normal de lire une telle connerie :

« Nous le faisons car nous avons la conviction que ce projet agit pour l’emploi durable, pour faire entrer sur le marché du travail celles et ceux qui en sont exclus et pour que, notamment, nos petites entreprises puissent embaucher. » – Manuel Valls –

Alors que la quasi totalité des syndicats sont contre, que le peuple français est contre, que des experts reconnus sont contre, que des députés sont contre… enfin, les députés on s’en fiche, ils n’ont plus leur mot à dire avec l’article 49.3 de toutes façons.

Est-ce normal ?

Est-ce normal que des manifestants qui n’étaient pas violents se retrouvent à sortir en foulard, sérum phy dans la poche, de peur se prendre des grenades ?

Est-ce normal ?

Est-ce normal ça ?

Est-ce que tout ceci a une putain de logique ?

Si tout ceci était arrivé dans un autre pays, hors Europe, disons, dans un pays d’Afrique du Nord, le France aurait hurlé au scandale et aurait envoyé des militaires pour « rétablir la démocratie », à grand coup de bottes dans la gueule. Pour la démocratie, hein.

Chaque jour, j’ai l’impression que nous ne pourrons pas connaître pire, que ça va s’apaiser, que le gouvernement va reprendre ses esprits et prendre conscience qu’il est en train de créer un climat plus que malsain et plus que violent. Chaque jour je me rends compte que je me suis trompé, on peut faire pire.

Est-ce qu’il va falloir qu’un manifestant se fasse tuer pour que ça se calme ?

Est-ce qu’il n’est pas déjà trop tard, vu le climat, pour arrêter la machine qui s’emporte ?

Est-ce que le gouvernement à perdu la raison ?

Est-ce normal que certains députés n’aient pas signés une motion de censure du 49.3 car c’était une motion de droite ? J’ai honte, ces pantins sont des cons, je n’ai pas de mot plus gentil que ça. Ils ont préféré ne pas signer parce que c’est « l’autre » qui a déposé la motion de censure, j’ai honte. Honte car ils ne méritent pas ce mandat de député qui, surtout dans cette période critique, devraient oublier un peu le « Gauche / Droite », ne serait-ce que pour rester dignes.

Parler ? Nous ne sommes pas entendus.

Manifester ? Nous ne sommes pas vus.

Les sondages ? Ils disent que nous sommes contre mais le gouvernement s’en moque.

L’Assemblée Nationale ? Tout simplement ignorée.

Que reste-t-il pour se faire entendre ? La violence. C’est triste à dire, mais il ne reste que ça, et c’est parti pour durer puisque nos élus ne nous écoutent même plus.

Dans un autre pays, les journaux auraient parlé d’une crise politique majeure, d’une armée ou d’une police dangereuse, certains journaux à scandale auraient peut-être même parlé d’un climat propice à la dictature, d’un gouvernement qui a perdu la tête, d’actions contre le peuple et la démocratie.

Mais pas en France, « patrie des droits de l’Homme ».

Alors, une fois n’est pas coutume, arrêtez la désobéissance civile et défendez-vous. Embarquez foulards, sérum physiologique, lunettes de piscine contre les lacrymogènes, et défendez-vous.

Les CRS n’en peuvent plus, il n’y aurait pas autant de dérapages sinon. J’ai de la compassion pour eux, mine de rien. Ce sont des humains, comme nous, je n’aimerais pas être à leur place, entre nous et la hiérarchie, elle même pressée par « plus haut » pour briser le mouvement, maintenir la pression, utiliser tout moyen possible pour gérer la crise.

Si des CRS me lisent, posez votre casque et rejoignez les manifestants, vous savez, quelque part, que ce qui arrive n’est pas normal. Et ne m’en veuillez pas si j’ai quand-même envie de vous envoyer un pavé en pleine tête, ce n’est qu’une envie, il y a trop de colère dans ce pays et plus aucun moyen de l’exprimer.

On fait quoi, maintenant ? Doit-on sérieusement devenir de plus en plus durs, quand est-ce que cette radicalisation va cesser ?

On fait quoi, maintenant ?

Résistance.

Les lumières qui guident le peuple, éveillent les consciences, chérissent la réflexion et la raison à tout autre chose, prônent la tolérance, l’esprit critique, la réflexion politique, celles opposées à toute forme d’obscurantisme.

Ces lumières qui guident le peuple, celles dont nous devrions être fiers, que sont-elles devenues, qu’avons-nous fait ?

« La liberté, ce bien qui fait jouir des autres biens », disait Montesquieu. A la lumière des récents évènements politiques, Montesquieu serait certainement abasourdi.

La liberté, c’est la pierre angulaire de cette notion que bien trop de personnes oublient : le respect de la vie privée.

La liberté devrait être au cœur de tout, c’est une condition nécessaire à la démocratie, à l’État de droit, tant applaudi par nos élites politiques.

Mais, la liberté, ce n’est pas un bien acquis, il faut constamment être vigilant, constamment surveiller les conditions actuelles de son exercice.

Oui, la liberté s’exerce, mais pas sans vigilance, pas sans efforts, pas sans peine parfois.

Dans une période où les atteintes à la liberté sont multiples et détournées, masquées, il serait bon de s’en souvenir.

Il est de notre liberté d’utiliser notre liberté, il est de notre devoir, à tous, de la protéger lorsqu’elle est menacée.

Et elle l’est.

La décision du Conseil constitutionnel sur la loi relative au renseignement aurait pu être majestueuse, révolutionnaire, en consacrant certains éléments qu’il a préféré laisser passer. Sans doute, dans des années, nous parlerons d’une occasion manquée, nous en parlons déjà…

Le Conseil a préféré laisser passer un texte portant gravement atteinte aux libertés publiques, portant gravement atteinte à la liberté. Ce n’est pas la première fois que cela se produit, au début des années 80, la loi Sécurité et Liberté a subit le même traitement. Le texte était hautement sécuritaire, le Conseil amené à rendre un Décision Constitutionnelle et validait, alors, la quasi totalité de la loi.

Comme avec la loi sur le renseignement.

L’article 66 de la Constitution.

Nul ne peut être arbitrairement détenu.

L’autorité judiciaire, gardienne de la liberté individuelle, assure le respect de ce principe dans les conditions prévues par la loi.

La Constitution du 4 octobre 1958, où est-elle, dans cette loi sur le renseignement ?

Cet article annonce que l’autorité judiciaire est gardienne de la liberté individuelle et pourtant, ladite autorité n’existe tout simplement pas dans la loi relative au renseignement.

On nous répondra qu’il existe des décisions du même Conseil qui donnent des compétences supplémentaires au juge administratif, ce qui est vrai, mais pas vrai à la sauce Jean Jacques Urvoas ou Bernard Cazeneuve.

Ce que dit le Conseil constitutionnel dans certaines décisions transférant un bloc de compétences au juge administratif se résume en une phrase, extrêmement importante : tout doit être fait « dans une bonne administration de la justice » :

16. Considérant cependant que, dans la mise en oeuvre de ce principe, lorsque l’application d’une législation ou d’une réglementation spécifique pourrait engendrer des contestations contentieuses diverses qui se répartiraient, selon les règles habituelles de compétence, entre la juridiction administrative et la juridiction judiciaire, il est loisible au législateur, dans l’intérêt d’une bonne administration de la justice, d’unifier les règles de compétence juridictionnelle au sein de l’ordre juridictionnel principalement intéressé ; (source)

Le législateur pouvait inclure le juge judiciaire, il a refusé de le faire.

Le Conseil constitutionnel pouvait agir, il ne l’a pas fait, préférant faire une lecture extensive de sa jurisprudence de 1987, préférant confirmer l’élimination de l’autorité judiciaire, préférant piétiner la Constitution sur un texte extrêmement sensible et important, la loi sur le renseignement. Démontrant, s’il le fallait encore, qu’il ne protège pas l’État de droit ni la Constitution, que ses décisions sont politiques et pas juridiques.

Je ne peux me résoudre à cette décision, je ne me reconnais plus dans cet état, je ne reconnais pas mon pays dans cette décision constitutionnelle. Qu’ont-ils fait ?

Il faut se battre

Je ne veux pas du pays qui est en train de voir le jour, je veux un pays qui crée, qui ose, qui n’a pas peur.

Je veux un état qui soit garant de trois choses qu’il semble avoir oublié… trois choses qui devraient représenter bien plus de simples mots : Liberté – Égalité – Fraternité.

Liberté, parce que sans liberté, rien ne peut exister.

Je veux un peuple qui se décide enfin à assumer son rôle de protecteur de cette Liberté, qui prend conscience que la Liberté, ça se protège, ça se gagne, que ça ne tombe pas « comme ça », cadeau.

Je ne veux pas vivre dans un pays où il devient dangereux de sortir de la norme, où il devient dangereux de réfléchir, de penser. Je ne veux pas d’un pays qui considère que savoir utiliser un clavier, c’est dangereux. Je ne veux pas d’un pays qui considère que chérir la Liberté d’expression c’est mal et dangereux.

Allez-vous laisser passer ça ? Allez-vous continuer à dépenser votre énergie à vous plaindre d’un gouvernement, sans plus ?

Arrêtons de nous résigner et prenons enfin conscience qu’ensemble, une nation est bien plus puissante qu’un gouvernement injuste.

Restons-nous des individus résignés, à se dire « toutes façons, c’est ainsi, qu’est-ce que tu veux que j’y fasse … » ?

Devenons-nous un peuple, uni face à l’injustice et au mépris des fondations de notre République, ensemble, conscients que l’union fait la force ?

Lecteurs, français, vous allez devoir, à un moment ou à un autre, choisir.

En ce qui me concerne, j’ai choisi: résister. Et j’assume le prix de mon choix, qui ne m’arrache que quelques larmes, pour l’instant.

[A chaud] L’incompétence du Conseil constitutionnel

France, 24 juillet 2015. Aujourd’hui, ma France n’a pas la même odeur qu’hier, aujourd’hui, elle me donne la nausée. Une nausée qui m’a fait passer une nuit blanche, où je me suis imaginé de doux rêves révolutionnaires pour me consoler de la bien maigre censure du Conseil des sages face à la loi sur le renseignement.

Des heures de travail, ces centaines d’heures de travail, des milliers si je compte le travail méticuleux des très nombreux opposants au projet de loi, encore plus si je compte les heures de ceux qui ont émis de sérieuses réserves face à ce projet de loi.

Il est injurieux et déplacé de déclarer que le Conseil constitutionnel est incompétent, j’en suis conscient, le jugement du citoyen que je suis est pourtant sans appel. On argumentera que les sages savent ce qu’ils font, que leur réponse est sacrosainte, qu’il faudra s’en contenter, qu’il faut « vivre avec son » temps… Je rejette avec fermeté tout ceci, le Conseil constitutionnel a trahi la nation, a trahi la constitution des vestiges de la cinquième république, piétinée en bonne et due forme par ceux qui sont censés la protéger.

Jean-Jacques Urvoas s’est félicité de la décision du Conseil constitutionnel, déclarant les arguments soulevés par les opposants de « griefs médiatiquement matraqués », ce que je trouve particulièrement dégradant et insultant, au regard de la qualité et la quantité de travail abattu par de simples citoyens dans des garages, dont ce n’est clairemement pas le métier.

Au risque de vous faire rire, je crois qu’il est plus que temps de durcir notre argumentaire, nos méthodes. C’est mon avis, il n’engage que moi, mais il serait bon de se souvenir que, lorsque l’injustice devient la loi, la résistance devient un devoir.

J’ai l’impression d’être Cassandre, la fille du roi de Troie qui, dans la mythologie grecque, avait reçu d’Apollon le pouvoir de prédire l’avenir mais qui, parce qu’elle s’est refusée à lui, a reçu la malédiction de ne pouvoir convaincre personne. C’est particulièrement désagréable et douloureux.

Sur l’autel de la sécurité, le Conseil constitutionnel a sacrifié nos libertés, a sacrifié la constitution de la cinquième République et son article 66, qui consacrait l’autorité judiciaire comme garante des libertés individuelles.

Ce projet de loi aurait été porté par la droite, il aurait déclenché l’ire de la gauche. Ce projet de loi aurait vu le jour dans un pays comme la Russie, il aurait déclenché la colère des pays « gentils », ceux « civilisés ».

Aujourd’hui, c’est l’inverse, le gouvernement se félicite de cette loi, Manuel Valls en tête. Urvoas déclare « Le Conseil constitutionnel a dit le droit. », comprenez « Taisez-vous maintenant, la sainte église du Droit a tranché. »

Amen.

En ce qui me concerne, la décision du Conseil ne fait que renforcer mon engagement, ma détermination à me battre, à continuer d’expliquer, enseigner, chiffrer mes échanges, à chérir la désobéissance civile dans ses manifestations les plus violentes, puisque qu’il n’y a que ça qui semble fonctionner.

Le blocage face aux échanges, la violence face au dialogue, à quoi bon s’évertuer à écrire, échanger, dialoguer, tenter de travailler en bonne intelligence lorsqu’on se rend compte que les méthodes discutables des taxis ou des agriculteurs portent leurs fruits, là où nous échouons…

Bref, un journée sinistre dans le pays où, il y a fort longtemps, on parlait du « siècle des lumières »… ce temps semble définitivement révolu.

La réaction « à froid » arrivera plus tard.

Riwal, Réseau Voltaire et Front National : plongée en eaux troubles.

Second billet basé sur mes recherches, toujours sur le sujet de la Syrie. Cette fois, il est question de trois thèmes, dont un basé sur des déductions.

Riwal.

Riwal est une société de communication qui comporte trois parties : Riwal Création, Riwal Conseil et Riwal Évènementiel. Elle se définit elle-même comme une « Agence spécialisée dans le conseil en communication, la création graphique et l’événementiel ».

Cette société à crée une autre branche, Riwalsyria.fr, cette fois-ci, l’agence se définit comme une « Agence de communication spécialisée dans la promotion des sociétés privées et des institutions publiques syriennes en France ».

Riwal Syria est déjà connue puisqu’elle s’occupe de la communication du ministère syrien du tourisme. Cette agence s’occupe donc de faire de la publicité pour la Syrie et pour son ministère. De par ses fonctions et certaines déclarations, nous pouvons nous interroger sur les liens entre le gouvernement, la dictature de Bachar Al-Assad et l’agence de communication Riwal Syria.

C’est lorsqu’on creuse un peu que l’on prend conscience que quelque chose cloche. La rubrique ‘contact’ du site Riwal Syria nous donne deux noms :

  • Frédéric Chatillon, 39, rue Vineuse – 75116 Paris
  • Thiebault El Bakjaji – P.O Box 4895 – Damascus
  • Si on rajoute une requête whois sur riwal.fr, un troisième nom fait son apparition, Axel Loustau : (extrait du whois)
nic-hdl:     AL381-FRNIC
type:        PERSON
contact:     Axel Loustau
address:     Riwal
address:     39, rue Vineuse
address:     75116 Paris

 

Nous voilà donc avec trois noms. Thiebault El Bakjaji ne renvoie pas grand-chose sur les Internets, pour Frédéric Chatillon et Axel Loustau c’est une autre histoire…

Fiche de personnage : Frédéric Chatillon.

Ancien président du Groupe Union Défense, le GUD, syndicat d’extrême droite réputé pour être assez violent (dans les paroles comme dans les actes).

Marié à Marie Chatillon, qui semble être une amie de longue date de Marine Le Pen. En 2006, Mme Chatillon travaillait au service presse du Front National (une recherche Google suffit pour apprendre ceci).

Les liens entre le couple Chatillon et la Famille Le Pen semblent un peu plus poussés que ceux qu’entretiennent des employés normaux en  revanche. En atteste cette photo où l’on peut voir Mr Chatillon aux côtés de Mme Jany Le Pen, lors d’un baptème, en 2008.

Toujours sur M. Chatillon (et ceci afin de mieux cerner le personnage) : Marine Le Pen le présente comme un simple prestataire, doué dans le graphisme, elle dit ailleurs que c’est un ami mais qu’il ne travaille pas dans son cabinet.

Est-ce un ami ? Un simple prestataire ? Je n’ai pas la réponse.

En revanche, je sais qu’un simple prestataire « graphiste » ne se déplace pas en Italie avec la personne pour qui il travaille.

Canal+  a fait un reportage sur chaque candidat à la présidentielle et M. Chatillon est cité dedans, je vous invite à regarder le lien suivant : http://presidentielle2012.canalplus.fr/candidats/marine_le_pen?video=562753 (de 37’34 à 44’30). Faites-vous votre propre avis sur M. Chatillon. M’est d’avis que ce n’est pas qu’un simple prestataire.

M. Chatillon est également cité dans un blog qui analyse le mouvement de l’extrême droite : http://droites-extremes.blog.lemonde.fr/category/frederic-chatillon/.

Ce blog fait partie des blogs du Monde, je n’ai pas de raisons de remettre sa crédibilité en question et je note que les deux journalistes en charge du blog (après l’avoir un peu lu) sont assez factuels pour être pris au sérieux.

M. Chatillon était également présent à une conférence, Axis for Peace, organisée par le réseau Voltaire. En 2006, accompagné de Dieudonné et Alain Soral, il se rend au Liban puis en Syrie ensuite (il avait d’ailleurs la charge d’organiser le transit entre le Liban et la France). La délégation propagandiste française est accueillie à Beyrouth par Ali Qanso, un ancien cadre du Parti National Socialiste Syrien libanais. Le PNSS est pro-syrien, c’est-à-dire partisan de la « Grande Syrie ». (https://fr.wikipedia.org/wiki/Thierry_Meyssan, partie engagement associatif et politique). Une photo existe, ou l’on peut voir, entre autres, M. Myessan et M. Chatillon (ainsi que Dieudonné). On peut le revoir ici, avec Dieudonné et Jean Faurisson.

M. Chatillon entretient également des contacts avec l’armée syrienne, en la personne du Général Tlass (fils), qui dirige une division de l’armée syrienne. Il aurait rencontré en 1994 le Général Tlass (père, voir le massacre de Hama).

Avant-dernier point sur M. Chatillon : cet homme aime Bachar Al Assad. Ce n’est pas du troll, c’est une constatation. Fréderic Chatillon était présent lors d’une manifestation organisée à Paris, pour le régime d’Al-Assad :

On peut y voir M. Chatillon, même s’il semble fuir les caméras (les images de lui sont rares), présent pendant la manifestation qui se termine par un salut Hitlérien (pardonnez-moi du peu).

Pour finir, quelques noms remontent donc lorsqu’on effectue des recherches sur M. Chatillon, comme celui de Thierry Meyssan (fondateur du réseau Voltaire) dont j’avais un peu parlé dans un récent billet. On y voit également Mr M’bala M’bala, aka Dieudonné, mais dont je ne parlerai pas plus ici, ce n’est pas nécessaire.

Riwal, Riwal Syria et Infosyrie.

Nous venons donc de découvrir Riwal et Riwal Syria ainsi que M. Chatillon, attardons-nous maintenant sur Infosyrie.

Infosyrie est un site qui propose de rétablir l’information (comprenez la vérité) sur l’actualité syrienne. Après une longue lecture (d’environ 2 heures) du site, les informations proposées par Infosyrie sont un ramassis de mensonges, tous plus bidons les uns que les autres.

Que vient faire Infosyrie dans tout ça ?

La réponse est simple, et c’est un whois qui nous la donne :

Whois riwal.fr : (http://who.is/whois/riwal.fr/)

nic-hdl:     AL381-FRNIC
type:        PERSON
contact:     Axel Loustau
address:     Riwal
address:     39, rue Vineuse
address:     75116 Paris

 

Whois infosyrie.fr (http://who.is/whois/infosyrie.fr/)

nic-hdl:     R2882-FRNIC
type:        ORGANIZATION
contact:     RIWAL
address:     RIWAL
address:     39, rue Vineuse
address:     75116 Paris

 

Cadeau, le whois de riwalsyria, pour appuyer encore plus mes dires : (http://who.is/whois/riwalsyria.fr/)

nic-hdl:     FC4161-FRNIC
 type:        PERSON
 contact:     Frederic Chatillon
 address:     Chatillon
 address:     39, rue Vineuse
 address:     75116 Poaris

 

Vous l’aurez compris, le Whois nous apprend donc qu’Infosyrie est géré par Riwal. Démonstration par la preuve. M. Chatillon (A) gère Riwal (B), qui gère Infosyrie (C), donc A gère C.

Dès lors, on peut facilement deviner, avec la position de Frédéric Chatillon, que les propos du site Infosyrie sont orientés et qu’il ne faut pas en tenir compte, lui et les collaborateurs d’Infosyrie étant tous pro Al-Assad.

Un nouveau nom vient alors, celui d’Axel Loustau, je ne m’éternise pas sur lui, le billet est déjà relativement long, je vous propose donc une simple recherche google sur son nom, c’est déjà assez explicite :

C’est un ancien membre du GUD également, il est maintenant gérant de la société Vendôme sécurité, une entreprise de sécurité privée qui a déjà géré (attention) la sécurité d’un colloque militaire où était présent M. Nicolas Sarkozy. Vendôme sécurité gère le gardiennage des locaux d’Europe 1.

Petit état de santé et quelques chiffres sur Vendôme sécurité.

Je n’ai que les comptes de 2007, mais Vendôme sécurité à fait 2.9 M€ de chiffre d’affaire en 2007. Joli chiffre d’affaire pour une société de sécurité.

Je peux me demander si la présidence était au courant de tout ceci et, si on pousse la réflexion à l’absurde, on peut légitimement se demander si Riwal n’est pas financé indirectement par le gouvernement (rappellons qu’Al-Assad était jusqu’à il y a peu un grand ami de la présidence).

Comme Ben Ali, comme Mubarak et comme Kadhafi, à qui la France, avec Amesys et Bull, a vendu du matériel d’espionnage destiné à traquer les activistes et dissidents du régime.

Tirez vos conclusions, j’ai déjà les miennes. Riwal, Riwal Syria, Infosyrie et le réseau Voltaire se côtoient, tous sont pro Al-Assad, tous nient la dictature de ce dernier. Leurs informations ne sont pas à prendre en compte.

D’ailleurs, le dernier communiqué de Mr Meyssan est l’archétype de la désinformation : http://www.voltairenet.org/Les-journalistes-combattants-de, la raison ici est simple : Edith Bouvier (pour le Figaro) et Paul Conroy (pour le Telegraph [EN]) nous ont livré leur vécu, la vraie version des faits :

Ces informations sont publiques et proviennent du Net, principalement de Wikipedia, https://contresubversion.wordpress.com/, http://www.bakchich.info/france/2006/11/13/chatillon-le-gud-des-autres-49942, http://reflexes.samizdat.net/, http://www.infodelasyrie.fr/ et d’environ 17 heures de travail afin de recouper toutes les infos, sources et dires.

Un an.

« – Fais attention à toi, vraiment, ça commence aussi à éclater là-bas. »
« – Ne t’en fais pas, ça ira, je suis loin des conflits, et puis c’est chez moi. »

Se furent ses dernières paroles avant de partir.

Un an aujourd’hui, comme le temps passe vite. Si moi je suis encore là pour en parler, elle elle l’est déjà moins. Ou peut-être pas. Je ne sais pas en fait.

Qu’est-elle devenue ? Est-elle toujours vivante ? Est-elle rentrée sans que nous reprenions contact ? Tant de questions sans réponses.

Peut-être est-elle en train de lire ces lignes à l’instant ou je parle ?

Je m’en souviens encore, c’était dans la nuit du 18 au 19 : un écran, une fenêtre IRC et beaucoup de café. Qui pouvait réellement savoir ce qui allait se passer ?

« – Tu as vu, l’Égypte, ça s’enflamme vraiment cette fois-ci ? »
« – Oui, j’ai vu. »
« – Ça va ? »
« – Non »
« – Pourquoi ? »
« – Parce que c’est mon pays, que ma famille vis la bas, que j’ai peur pour eux. »
« – Tu ne m’en as jamais parlé, même si nous ne causons pas ensemble depuis longtemps, t’en avais jamais parlé avant »
« – Je sais, je parle pas de tout tu sais. »
« – Oui »
« – Je sais pas quoi faire, j’ai peur. »

Et moi, bien intelligent de répondre : « – hormis penser à eux, d’où tu es, tu ne pourras rien faire physiquement. »

« – Je vais rentrer. »
« – Pardon ? »
« – Je peux pas rester pendant qu’ils se cassent le cul et se font matraquer la gueule »
« – … désolé, oui. »
« – Puis il y IRC et j’ai trouvé ton facebook »
« – Non, pas IRC, pas comme ça en tout cas, ça sera pas sur pour toi, le gouvernement va (si c’est pas déjà le cas) écouter Internet, Mubarak est présenté comme un danger et pour facebook, le traffic est ou sera détourné pour faire taire les gens si ça claque, faut pas se leurrer. Donc non, on va faire autrement. »
« -On fait comment alors ? »

Et me voilà parti dans TOR, OTR pour se protéger, le passage d’une connexion IRC en SSL, les petites choses de la vie qui protègent, GPG, j’en passe encore.

La machine était lancée mais, à cette époque là, je ne le savais pas encore.

« – Fais attention à toi, vraiment, ça commence vraiment à éclater la-bas. »
« – Ne t’en fais pas, ça ira, je suis pas non plus direct dans les conflits, et puis c’est chez moi. »

Et elle à fermé IRC.

Nous étions tous deux loin de s’imaginer la suite des évènements : la révolution en Tunisie se terminait, je l’avais observé avec elle, nous avions relayé des informations. Puis ce fut l’Egypte, la Libye, la Syrie et dans bien d’autres pays encore, ceux dont les médias français ne parlent pas parce qu’ils ne sont pas intéressants ou parce que notre président ne pourra pas en tirer de mérite.

Un an aujourd’hui.

Beaucoup de choses se sont déroulées en un an, de belles choses lorsque les peuples retrouvaient leur liberté d’expression, lorsque les Internets étaient remis en place et surtout, lorsque l’on se disait « ok, pour eux tout ira bien. La suite maintenant, c’est quoi ? »

Un an passé à travailler de mon côté, avec mes p’tits bras pour aider comme je pouvais pour faire sortir l’information, un an composé de beaucoup d’articles sur ce sujet, beaucoup de mails, de conversations…

L’année qui s’achève est également remplie de fatigue, pour plein de raisons. S’aventurer dans ce chemin et essayer d’aider, c’est accepter de prendre du recul, de se dire « non, t’es pas Superman, tu peux pas sauver tout le monde non plus ». C’est un chemin parfois rempli de décisions lourdes et où il faut faire attention et ne jamais baisser sa garde. Car toi, pendant que tu as le cul sur ta chaise à parler et à diffuser, eux, ils sont dehors, parfois à courir pour ne pas se faire attraper. On m’a aussi dit (et encore récemment) « Big Boys don’t cry ». Foutaises.

Un an aujourd’hui et pas forcément que des bonnes choses non plus.

J’ai appris à me méfier un peu plus des gens et, surtout, de ceux qui veulent faire mieux. Le mieux, c’est l’ennemi du bien.

J’ai aussi appris à « accepter ». La perte d’un contact, d’une personne, la réponse à un mail qui n’arrive pas … même si c’est parfois difficile de ne pas se dire « j’ai fait un truc mal si ça se trouve. »

J’ai appris à penser à moi aussi, histoire de ne pas craquer, en restant connecté, j’ai appris à débrancher pour mieux rebooter. Enfin, j’ai appris à prendre des claques dans la tête.

Un an aujourd’hui et pourtant, la situation en Tunisie, en Égypte et ailleurs ne semble pas vraiment meilleure qu’avant.

Je suis toujours dans le même livre, j’ai juste tourné quelques pages et je ne connais pas encore la fin de tout ça. Ce que je sais en revanche, c’est que lorsque je me dis que tout ceci ne sert à rien, je n’ai qu’à revenir au début, cette soirée du 18 janvier 2011.

Syrie : circulez, il n’y a rien à voir.

Petit billet sur la Syrie afin d’expliquer quelques points à une Informatrice un peu trop Zélée…

Pour ceux qui se renseignent, vous n’êtes pas sans savoir que le régime de Bachar Al-Assad n’est pas franchement tendre avec son peuple, et c’est pas peu dire : prison dans le meilleur des cas, exécution dans d’autres. Les opposants au régime sont traqués en Syrie et dans le monde entier, en Suisse par exemple…mais également en France.

Seulement voilà, le régime, tout comme son sanglant dictateur d’ailleurs, sont loin d’être stupides. Les yeux des organisations humanitaires sont tournés vers eux, tout comme ceux de l’ONU, l’OTAN, l’Europe, … (rayez la mention inutile) et Al-Assad, tout comme son régime, savent s’en accommoder…

Les dernières manifestations ont démontré l’intelligence (pas dans le bon sens) du régime. Laisser des manifestants s’exprimer était la meilleure des solutions et le meilleur coup médiatique pour Al-Assad. A l’heure ou quasiment tout les yeux sont rivés sur la Syrie, quoi de mieux qu’une manifestation pacifique, sans intervention militaire ?

Ils se tenaient à distance, prétextant la volonté de maintenir l’ordre en cas de débordement… ils étaient surtout dans cette configuration pour faire bonne image, rien de plus. Le régime d’Al-Assad est un des plus violents que j’ai eu l’occasion d’observer depuis le printemps arabe et, paradoxalement, c’est celui qui a la meilleure « image publique ». Al-Assad se présente comme une personne saine d’esprit, propre sur lui et qui pense à son peuple et à son pays.

La vérité est différente. Al-Assad est un fou, les mains tachées de sang, il ne pense pas à sauver son pays mais à traquer et tuer les opposants du régime. C’est un fou et, entre le génie et la folie, il n’y a qu’un pas.

Si Al-Assad était si gentil, comme le pense cette con Informatrice zélée, pourquoi refuserait-il la visite de représentants de l’ONU en Syrie ? Pourquoi a-t-il fait poser des mines sur l’ENSEMBLE des frontières de la Syrie ? Pourquoi utilise-t-il (lui et les Etats-Unis, au passage) un système de contrôle, un DPI, un monstre capable d’écouter tout le peuple Syrien, une technologie capable de trouver les dissidents et les (h)ac(k)tivistes opposés à son régime.

Réfléchissez-y, la prochaine fois que vous entendrez parler de la Syrie. S’il semble ne rien s’y passer, c’est parce que l’information est filtrée et que vous avez le droit de voir Bachar Al-Assad au pays des bisounours… pendant qu’en coulisses, le peuple Syrien se fait dézinguer, non pas avec le DPI, mais bel et bien avec du plomb cette fois.

La seule chose certaine, c’est que Bachar Al-Assad doit (et sera) au mieux traité comme un criminel devant le Tribunal Pénal International, au pire il se tuera ou sera tué (ce que je ne souhaite pas, je suis certain qu’il aurait plein de choses à dire…)

La seule question est : « encore combien de vies avant que Bachar le fou quitte la tête de la Syrie ? »