Bon, @fleurpellerin, on parle DPI ?

Hier, mardi 15 janvier, Mme Fleur Pellerin organisait une table ronde autour de la Neutralité du net.

Cette table ronde était composée de différents acteurs du marché de la fourniture d’accès à Internet et, fait notable, Madame la « Ministre déléguée aux PME, à l’Innovation et à l’Économie numérique » n’était pas présente à cette table ronde mais à quand même fait le déplacement pour conclure la concertation.

Faut-il peut-être comprendre que la conclusion était déjà toute faite pour elle ? Qu’elle a organisé tout ceci dans l’unique but de bouger les bras et de faire du vent, histoire de dire que le gouvernement du président Hollande avance et travaille.

Si beaucoup de personnes attendaient au moins un signe ou une avancée sur le respect de la neutralité du net, rien n’est ressorti de cette table ronde. La Quadrature du net pose d’ailleurs une excellente question : à quoi sert Fleur Pellerin ?

Dans l’état, selon moi, elle sert à faire… du vent. Il faut lui accorder qu’on progresse, avant nous savions que tout était déjà joué d’avance. Là, nous pensions que, peut-être, par une opération du saint esprit, quelque chose allait bouger…

Non, je plaisante.

Passons donc sur cette table ronde ou Fleur Pellerin était, si vous me permettez l’expression, au ras des pâquerettes.

Je relève toute de même une question importante, même si la ministre a renvoyé la question ailleurs. La question concerne le DPI, certaines atteintes à la neutralité du net étant causées par des armes technologiques françaises. Nous pouvons par exemple citer Bull ou Amesys, responsables de la vente de DPI dans des pays en « démocratie à géométrie variable » comme la Libye, la Syrie ou encore le Maroc actuellement.

Fleur Pellerin a déclaré, en réponse : « Nous avons eu plusieurs réunions pour établir des positions intergouvernementales sur ce sujet. Plusieurs entreprises françaises sont leaders sur ces technologies. J’ai tendance à croire que la technologie peut-être neutre jusqu’à un certain point ensuite c’est l’usage qui fait l’objet de jugements moraux ou politique »

Fleur Pellerin part donc du principe que le DPI est neutre. Est-ce vrai ?

Si on part du principe que le DPI est un ensemble de machines, de logiciels, capables d’observer des données en profondeur alors oui. Oui car ce n’est pas la technologie qui va poser problème, mais la personne ou le groupe de personne qui va piloter la machine derrière, le groupe de personne pouvant être une société privée ou un gouvernement.

Le DPI peut avoir des usages bons, comme éviter la congestion réseau par exemple. Pour vulgariser, lorsque les tuyaux sont bouchés et que l’information circule mal, un DPI peut aider…

Mais le DPI peut avoir de très mauvaises utilisations si une personne mal intentionnée est derrière. Par exemple – exemple choisi parfaitement au hasard – une société peut vendre du DPI au motif de traquer des pédophiles alors qu’en réalité, la technologie permettra de traquer des opposants politiques à une dictature, de les espionner et de les retrouver … Dans ce cas-là, le DPI ne tue pas, mais il facilite le travail de ceux qui vont presser la détente derrière.

Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si la Fédération Internationale des Droits de l’Homme (FIDH) et la Ligue des Droits de l’Homme ont réussi à faire ouvrir une enquête et potentiellement un procès, à l’encontre de la société Amesys, pour complicité d’actes de torture.

Ce n’est sans doute pas pour rien que la cour d’appel de Paris a donné son feu vert pour la poursuite de l’instruction à l’encontre d’Amesys.

Alors non Madame Pellerin, le DPI ce n’est pas aussi simple qu’une technologie « neutre jusqu’à un certain point ». Il serait bon qu’un jour, quand le gouvernement aura le temps, il légifère afin que le DPI soit reconnu comme une potentielle arme militaire et que sa vente soit très strictement encadrée, comme le demande cette question.

J’oubliais, le gouvernement est trop occupé à  taper sur Notre Dame des Landes et à envoyer des soldats au Mali. Le DPI, c’est rien, on verra plus tard.

Plus sérieusement, énormément de questions peuvent se poser autour du DPI. La France vend des systèmes de surveillance et, plus largement, est bonne exportatrice de systèmes d’écoute, d’espionnage …

Cela joue donc dans la balance de l’économie française et, je pense que cela représente une partie non négligeable. Pour autant, il faut voir le DPI dans sa globalité, et c’est là que c’est loin d’être simple, d’où l’importance de légiférer.

Madame Pellerin, je suis ouvert à toute discussion, toute réponse argumentée, pour savoir si vous comptez faire quelque chose dans ce cas. En cas de non réponse, je conclurai que vous êtes d’accord avec ce qu’il peut se passer, comme on dit ici « qui ne dit mot consent ».

Madame Filippetti, le « cas Virgin » n’est pas lié à Amazon.

On m’a dit un jour que le monde était rempli de gens qui racontaient de la … des absurdités.

On peut, par exemple, se prétendre libriste et auteur d’un livre et être de la plus mauvaise foi possible, se prétendre ouvert d’esprit et être totalement hermétique à en devenir stupide ou même être ministre et raconter des conneries. C’est le cas de l’affaire Virgin.

Pour poser le décor et expliquer un peu le tout, le groupe de produits culturels Virgin Mégastore a officiellement déposé le bilan aujourd’hui.

Si c’est un drame et une triste affaire pour les employés des différents centres Virgin à qui je souhaite bien du courage, je ne partage pas totalement l’avis de notre ministre de la Culture qui, pour changer, vient de raconter, comment dire… du caca de taureau bien méchant.

En effet, la ministre de la Culture a déclaré que « ne sont pas soumises à la même fiscalité que les entreprises localisées physiquement en France », ce qui est effectivement vrai. Elle a rajouté ensuite que ces magasins étaient « soumis à une véritable révolution et à une concurrence déloyale qui est le fait, il faut bien le dire, de certaines grandes entreprises de type Amazon ».

Et c’est là que ça coince.

N’en plaise à ceux qui pensent détenir la vérité absolue, à coup de faillites liées à Internet, je ne suis pas d’accord avec ça, je vais résumer mon point de vue simplement : c’est la théorie de l’évolution.

Certains employés de Virgin ont témoignés que les clients n’achetaient quasiment plus de disques, d’autres expliquent que les caisses sont les mêmes depuis déjà 6 ans et d’autres expliquent que les actionnaires de Virgin, pourtant fortunés pour certains, n’ont pas assez investi dans la société.

Virgin n’a pas su s’adapter et évoluer vers une offre plus attractive pour le client tant sur l’axe commercial que sur les prix et c’est donc en toute logique qu’Amazon s’est imposé.

Ce n’est pas une question de concurrence déloyale mais de concurrence tout court et, dans ce marché, si la concurrence n’est pas suivie, l’entreprise coule.

J’aimerai revenir sur un autre point : Virgin ce n’est pas la culture. J’ai vu beaucoup de billets/tweets/ce que vous voulez sur ce sujet aujourd’hui. Je persiste, Virgin ne vend pas la culture.

Virgin est – l’entreprise n’étant pas officiellement morte et enterrée – une société qui vend des supports sur lesquels des biens culturels sont inscrits par un moyen x ou y.

Si le support en papier ou plastique ou d’une quelconque matière était bien de Virgin, le support présent dessus ne l’était pas et, en soi, la culture ne disparait donc pas, elle se trouvera dans d’autres enseignes, sur Internet, sur une offre légale aussi pauvre soit-elle …

Vous l’aurez compris, la culture ne disparait pas, les morceaux de plastique estampillés « Virgin » oui, mais pas la culture. Alors restons censés l’espace d’une seconde et utilisons les bons termes.

Pour finir et insister véritablement sur ce point, Amazon n’est pas responsable du dépôt de bilan de Virgin, ce sont les personnes qui gèrent, les actionnaires sans doute, qui le sont. Par leurs décisions et leurs investissements – ou non investissements – ils n’ont pas fait suivre la marque …

Et c’est donc en toute logique que Virgin dépose le bilan.

NB : je parle vraiment de la société, pas des employés qui vont subir de plein fouet un ensemble de décisions loin d’être agréables et qui, à l’heure actuelle, nagent donc dans un flou total.

NB² : Madame Filippetti, bonne lecture : https://fr.wikipedia.org/wiki/P%C3%A9tition_des_fabricants_de_chandelles

« Observer la loi », parlons en justement.

La France ressemble un peu au passé en ce moment, à ses heures sombres et à ses actes qu’elle semble avoir oublié. La seconde guerre  mondiale (et ces choses là de façon générale) doit, selon moi, laisser des traces. Pourtant, dans les faits, nous assistons à une chasse au Roms et à une stigmatisation des juifs, comme avec le hashtag #UnBonJuif et à un relent de délation. C’est d’ailleurs la raison de ce billet.

Le numérique n’est pas une chose à prendre à part de la vie physique, il n’est que le reflet de ce qui se passe hors du clavier, il est donc assez naïf de penser que ce qui se passe sur Internet vient d’Internet, il faut voir plus loin, chercher des causes dans la vie physique.

Cependant, il arrive que certaines choses puissent exister avec et grâce au numérique et c’est ainsi que l’application « Observer la loi » a vu le jour.

Cette application permet de « signaler » des infractions à la loi : fumer dans des lieux publics, signaler des voitures garées ailleurs que sur des endroits prévus à cet effet, signaler des nuisances sonores et « voile intégral » pour signaler toute personne en niqab.

Ces données sont ensuite affichées sur une carte et sont consultables par celles et ceux qui ont cette application.

Est-ce légal ?

Oui et non. La loi a de bien qu’elle est claire et que ce qu’elle autorise ou non est précis.

Le code pénal autorise le signalement d’une infraction, on peut d’ailleurs parler de dénonciation. Il précise néanmoins que seuls les crimes peuvent être signalés et pas à n’importe qui. On parle de prévention et de signalement à une autorité compétente, pas à d’autres citoyens.

Si ces conditions ne sont pas respectées, on peut contester la dénonciation, qui devient alors une calomnie.

Avec le fonctionnement de cette application, il semble assez évident que n’importe qui peut signaler n’importe quoi, n’importe quand à n’importe qui et c’est, toujours selon moi, un problème majeur.

Où est le risque ?

Nous sommes dans une période un peu tendue, entre la crise, l’emploi, les marques laissées par certains dirigeants politiques… enfin, je ne vais pas vous refaire le discours de bon politique qui veut vous faire peur, vous avez compris.

Bref, dans une période un peu tendue, laisser ce genre d’application revient à transformer des citoyens en justiciers 2.0 et j’estime que c’est assez dangereux. Imaginons qu’un groupe, qu’on appellera milice, se décide à faire appliquer la loi parce que les forces de l’ordre ne le font pas.

Que va-t-il se passer ? Une voiture sera rayée, une femme en niqab sera chassée ?

S’il revient au peuple le choix de décider de l’orientation de son pays et de son gouvernement, celui de faire voter des lois et de réclamer une vraie démocratie, il n’en est pas forcément de même pour l’application de l’ordre. Des forces de l’ordre existent et devraient se charger de ceci même s’il est vrai que parfois, les gendarmes sont les voleurs.

La liberté d’expression dans tout ça ?

L’application est mise en ligne par Jean Robin, du site Enquête & Débat, afin de permettre « un débat de grande ampleur sur l’application de la loi dans notre pays sur plusieurs lois votées par la représentation nationale. » (source)

Jean Robin se déclare lui-même comme défenseur d’une liberté d’expression totale. Cependant, et même si la liberté d’expression est fondamentale pour moi, il ne faut pas oublier la loi.

Cette dernière dit que la dénonciation calomnieuse d’une femme portant le voile intégral est un délit de provocation à la discrimination et à la haine et tout ceci est passible d’amendes et de peines d’emprisonnement.

La défense de la liberté d’expression se transforme en cadeau empoisonné puisque ces dénonciations peuvent se transformer en armes qui se retournent contre l’utilisateur.

Avec le climat actuel, il y a fort à parier que les dénonciations concernant le voile intégral vont être bien plus nombreuses que le reste, j’aimerais bien avoir les données accessibles de l’outil, afin de connaitre la répartition des signalisations d’infractions…

Apple et la liberté d’expression ?

Cette application est disponible sous iOS et on peut se demander ce que fait Apple. Ils censurent des applications de temps en temps, ils en laissent passer d’autres, ils détruisent la vie d’une fillette, ils refusent les applications porno et, dans le même temps, ils laissent passer une application qui n’est ni plus ni moins qu’un outil de délation numérique. Apple décide de ce qui est bon ou non pour vous et on revient toujours au fait que c’est un mec, quelque part, qui décide pour vous.

Apple risque gros, tant pour son image que pour sa responsabilité : si quelque chose venait à dérailler, on regarderait Apple en le montrant du doigt. Cette société pourrait également être poursuivie pour complicité.

Cette application est triste et immorale selon moi, elle ne fait que stigmatiser encore un peu plus des gens et donc, elle creuse les écarts et alimente certains sentiments de haine. J’ai mal à ma FRance.

Internet, cette chose qui bat.

Hier, lundi 27 aout, Laurent Joffrin se fendait d’un éditorial qui a déjà fait couler beaucoup de datas. Dans son éditorial, M. Joffrin s’attaque à la diffamation et au mensonge qui sont diffusés par mail. Malheur, les mails sont incontrôlables, il faut que cela cesse. Vite, un « on-ne-sait-pas-trop-quoi-mais-un-truc-quand-même »

L’attaque, si elle ne demande pas explicitement le contrôle et la censure, nous amène quand même à penser que c’est ce que l’auteur souhaite.

L’auteur rejette la faute sur Internet. Excuse facile et concept classique lorsque l’on ne sait faire que ça, sans faire la part des choses entre Internet et ce qui le compose : nous.

C’est le même schéma de réflexion que celles et ceux qui rejettent la faute des tueries sur les jeux vidéo : c’est de la faute d’Internet et des jeux vidéo, toujours.

Qu’on se le dise : Internet est con, du moins il ne réfléchit pas. Ca n’est pas Internet le fautif. Un tueur est un homme, tout les hommes ne sont pas des tueurs, bien c’est pareil.

Si on parle d’Internet d’un point de vue technique, ce n’est qu’un ensemble de machines, interconnectées les unes avec les autres, par la biais d’équipements, de câbles de différentes tailles, de serveurs qui remplissent différentes fonctions, c’est un ensemble de réseaux qui convergent tous sur une place unique, c’est ce qui forme la toile.

Si on parle d’Internet comme l’outil révolutionnaire, il n’existe que par ses utilisateurs. Si Youtube, Facebook ou Twitter existent, c’est parce qu’il y a des gens pour le remplir et le faire vivre. Ces personnes iront, un jour, ailleurs, sur un autre bout d’Internet, les outils que d’aujourd’hui feront alors partie du passé.

Internet est le résultat d’un ensemble d’interactions entre différentes personnes, à l’échelle de la planète.

Partant de ce point, il est possible d’en tirer deux conclusions :

  • Internet est le reflet d’un ensemble de groupes. Il a différent visages, qui dépendent des personnes qui le composent, nous sommes sur le même réseau mais pas sur le même bout d’Internet et le visage que je vois n’est peut-être pas le même que vous.
  • Internet est composé d’humains, il est donc doté d’intelligence, d’envies et de désirs, de haine et de violence, de paix et d’amour, de bière, de chats, de la vie, l’univers et le reste.

Parce qu’il est composé d’humains, il est également doté de la faculté de s’adapter au danger et de survivre dans des conditions extrêmes. C’est ainsi que le « grand firewall » chinois est criblé de trous, que des informations sont exfiltrées de Syrie, que Barbra Streisand à fait une grosse connerie en souhaitant le censurer et que, de façon générale, il répond à chaque attaque par une adaptation, pour continuer à vivre.

On ne peut pas censurer Internet ou le forcer à faire quelque chose, aucun humain n’est capable de le tuer ou de le faire taire, sauf en détruisant ce qui le compose : nous. Ce n’est pas pour rien que le régime de M. Bachar Hafez al-Assad traque systématiquement les opposants au régime et que la vente d’armes technologiques et de moyens d’espionnage – ce qui revient presque au même – se porte si bien.

Internet fait peur à beaucoup de personnes, comme toute chose qui n’est pas contrôlable dans un monde ou l’inconnu et le non maitrisables font peur. Il faut classer, ranger, définir et maitriser afin d’affirmer que l’homme est maitre absolu.

Les techniques de manipulation de la population sont, par exemple, une parfaite démonstration de tout ceci : un groupe que l’on ne comprend pas sera catégorisé comme « à ne pas prendre au sérieux » ou comme « dangereux ». Il faudra tout faire pour que l’opinion n’ait pas d’autre avis que celui que l’on veut imposer.

Internet n’est cependant pas aussi dupe et l’image que certains essayent de lui donner commence à s’effriter. Il n’est plus le monstre dangereux d’avant où traine la pire raclure de la société, il n’est plus réservé à l’élite, il est ce blog, ce billet, vous, moi, tout le monde. Il est l’envie insatiable de savoir que les choses peuvent se passer différemment, de la façon dont on veut, il est une sorte d’espoir. En cela, le hack est une réponse et c’est devenu ma philosophie, ça l’a sans doute toujours été.

Tout ceci dans un simple câble RJ45, c’est magique. Il est un peu le cordon ombilical qui nous relie nous, enfants d’Internet, à cette chose qui nous protège et que l’on doit protéger.

Alors, monsieur Joffrin, lorsque je lis les inepties que vous osez écrire, j’ai simplement envie de vous répondre : vous n’avez rien compris.

J’ai aussi envie de vous répondre merci : merci pour vos inepties qui font évoluer Internet.

Attaquez Internet et il se défendra, vous contribuez malgré vous à faire d’Internet un enfant qui grandit.

La seule question est : lorsque qu’Internet aura grandi, que les VPN et le chiffrage asymétrique seront la norme et plus l’exception, que ferez-vous ?

Vous aurez le choix d’aller plus loin, quitte à basculer dans la même optique que ces régimes qui tuent pour garder le pouvoir. Vous perdrez, pour toutes les raisons citées plus haut.

Internet n’échappe pas à la théorie de l’évolution : adaptez-vous et avancez ou alors disparaissez.

Politisé mais surtout apartisan.

C’est un billet qui arrive à point nommé, après quelque clashs sur les Intertubes ainsi que sur Twitter.

Ce n’est pas une nouvelle pour moi, j’espère que ce n’est pas une nouvelle pour vous non plus : le changement, ce n’est pas pour maintenant, même si M. Hollande essaye de faire croire le contraire. Lisez la suite, j’espère que vous comprendrez.

Le « non changement » c’est aussi dans les personnes derrière, les militants. Je tiens à préciser que je respecte leur implication et leur travail hein, même si je risque de péter quelques genoux.

Mon point de vue est difficile à expliquer tellement il me semble évident, le billet sera donc un peu décousu, j’en suis désolé par avance.

Le billet pourrait se résumer à : gauche ou droite, pour moi, aucune différence.

Pitié, finissez de lire avant de venir troller.

Les bonnes idées ne sont pas réservées à la gauche et les mauvaises à la droite, ou vice-versa. Les bonnes idées sont le fruit d’une réflexion, parfois d’un travail collectif, tout comme les mauvaises. On pourrait d’ailleurs débattre de l’idée même de bon ou mauvais, ça dépend du point de vue qu’on a, du contexte de la personne qui observe, des intérêts et de tout un tas d’autres choses.

Beaucoup de personnes observent ce qu’il se passe dans le monde de la politique, comme moi. Beaucoup de personnes ont une sorte de « préférence » pour un « camp », du Front de Gauche (FdG) en passant par le Parti Socialiste (PS) et ceci jusqu’au Front National (FN). Ce n’est pas mon cas.

Depuis l’élection de M. Hollande, j’ai constaté que la fermeture d’esprit de certains se retrouvait dans le PS, allant jusqu’à défendre des idées que je considère comme mauvaise (et qui le sont), juste parce qu’elles sont de gauche.

Dans les pires cas, j’ai vu des personnes s’en prendre à d’autres personnes parce que ces dernières osaient critiquer une déclaration ou une disposition du PS. C’est sur ce point que je souhaite rajouter ma petite contribution.

Lorsque l’on devient militant, on vous demande de laisser votre cerveau à l’entrée, en échange d’une carte ?

C’est un peu brut, j’en conviens. Mais la question est quand même sérieuse.

Gauche ou droite pour moi, aucune différence, je vous l’expliquais tout à l’heure : lorsque que l’on tape sur la droite, cela ne semble déranger personne mais lorsque l’on tape sur la gauche c’est tout de suite différent.

On s’en tape. La droite a de très bonnes personnes dans ses rangs (renseignez-vous sur Laure de La Raudière), la gauche de très mauvaises (Mme. Fleur Pellerin, au hasard), s’il faut taper, alors allons-y gaiement.

On dira de moi que je suis un libertaire auto-proclamé ou un activiste auto-proclamé, libre à vous de penser ce que vous voulez. On pourra dire également que c’est parce que je suis un hacktiviste ou un hacker, que je pense différemment. Au risque de vous décevoir, je n’en suis pas un, j’en suis loin et loin de moi l’idée de m’autoproclamer l’un ou l’autre, j’ai trop de respect pour ces engagements là.

Bref, pour essayer de résumer ce semblant de réflexion : les couleurs, on s’en tape. Les personnes, on s’en tape également. Ce sont les idées qui comptent. Dès lors qu’elles nous semblent mauvaises, je ne vois pas pourquoi il serait interdit d’aller les critiquer, tout en étant évidemment constructif.

Si la ministre déléguée chargée des PME, de l’Innovation et de l’Économie numérique vient à résumer la Neutralité du Net à une affaire de priorisation de Google (selon un tweet d’un journaliste du Monde, présent lorsqu’elle a déclaré ceci), il me semble normal d’aller lui dire qu’elle raconte un peu n’importe quoi, qu’elle soit de gauche ou non.

Ni de gauche, ni de droite. Politisé oui, mais surtout apartisan. Je ne manquerai pas d’aller saluer une idée que je trouve bonne, d’où qu’elle vienne. Je ne manquerai pas d’aller hurler lorsque le contraire arrive.

Je n’ai pas manqué d’hurler lorsque M. Hollande a reçu le roi du Bahreïn, Hamad Bin Issa Al-Khalifa, alors que la situation à Bahreïn est catastrophique, et si ça dérange alors il faudra s’habituer, parce que c’est la politique.

La « Contribution à l’audiovisuel public » étendue aux ordinateurs… oui mais non.

Notre nouvelle ministre de la Culture, Aurélie Filippetti, souhaite remettre sur la table un sujet de longue date : l’extension de la contribution à l’audiovisuel public (la fameuse « redevance TV »). Sous l’ancien gouvernement, ce sujet a déjà été abordé de nombreuses fois et s’est même heurté, il me semble, à une Questions Prioritaire de Constitutionnalité (la QPC).

Vous l’aurez compris, le sujet est délicat. Il l’est parce qu’on parle de financement, de taxe, qu’il couvre toute personne équipée d’un ordinateur et qu’on peut s’interroger sur la justification de cette décision.

Pour commencer, la contribution à l’audiovisuel public part du principe qu’on utilise son écran de télévision pour regarder les chaines publiques. Si la présomption d’utilisation d’un écran de télévision pour regarder les chaines publiques est relativement solide et évidente, elle l’est beaucoup moins pour un écran d’ordinateur.

On peut faire énormément de choses avec un écran de PC et, personnellement, je ne regarde pas les chaines publiques, je n’ai donc pas de raison de payer cette nouvelle et énième taxe. D’ailleurs, cette taxe ne s’adresse-t-elle pas qu’aux équipements équipés d’un tuner ? Un écran d’ordinateur n’en est pas équipé, même pour une TV connectée.

Dans un second temps, j’ai l’impression que cette taxe vient combler non pas une perte, mais un manque à gagner pour les chaines publiques, qui se sentent lésées de ne pas recevoir d’argent de ceux qui n’ont pas de télévision.

Un écran d’ordinateur devient de plus en plus important, parfois même quasi obligatoire : pour s’inscrire au pôle emploi, suivre ses enfants dans une école qui est passé au tout numérique et, dans certains cas, pour maintenir un lien social avec des amis ou parents. Cet écran ne sert pas à regarder la télévision, pourquoi ces personnes devraient contribuer à l’audiovisuel ?

Si des personnes (dont je fais partie) ont délibérément choisi de ne pas avoir d’écran de télévision pour des raisons économiques ou culturelles, est-ce normal de les taxer pour un service dont ils ne veulent pas bénéficier ? Selon moi, non.

La liste des arguments est longue pour expliquer que cette extension de taxe n’est pas une bonne idée. Je peux aussi parler des personnes qui passent par une connexion satellite en carton, celles qui reçoivent un débit tellement faible qu’elles ne peuvent pas avoir la TV sur PC, celles qui rencontrent des instabilités de ligne et qui sont donc dans l’incapacité de regarder la TV sur PC … et je suis sûr que vous avez d’autres arguments encore.

Je me demande même si cette taxe est légale (dans le sens du droit, droit fiscal plus précisément) : comment l’état fera-t-il pour récupérer cette redevance sur le prix d’un écran ?

Madame Filippetti, si vous manquez d’idées, n’hésitez pas à nous solliciter, je suis certain que nous pouvons trouver une meilleure idée que celle que vous avez.

Comme quoi, les idées complètement stupides ne viennent pas que de la droite, hein.

Pour l’instant pas d’inquiétude, le débat est prévu pour 2013… (et il fait déjà énormément parler de lui, je n’ose pas imaginer ce que ça sera en 2013).