MMM&MU : Muriel Marland-Militello et Megaupload.

Ça faisait longtemps que je n’avais pas croqué du triple M au petit dej’. Pour rappel, triple M c’est pour Muriel Marland-Militello.

Fiche de personnage

Profession : Troll Députée des Alpes-Maritimes, adjointe au maire de Nice et en charge de la politique culturelle de la ville.

A son actif : rapporteuse pour la loi HADOPI, a osé dire que les citoyens étaient importants, pas les internautes, que la neutralité du net était une utopie séduisante, que le piratage tuait les artistes et que nous étions des connards d’anarchistes.

Ps : c’est une groupie de « Notre cher président de la république Nicolas Sarkozy », répété environ 4-5 fois par billet sur son blog lorsqu’elle n’est pas en forme, 8-9 fois sur les gros billets.

Flashback sur d’autres écrits que ceux cités précédemment :

https://pixellibre.net/2011/04/merci-mm/

https://pixellibre.net/2011/04/mmm-neutralite/

Comprenez donc que nous ne sommes pas des citoyens et que nous versons dans le terrorisme cybernétique. Merci Madame Marland-Militello, c’est gentil.

Je réagis au billet « Megaupload enfin condamné » (Non ! Pas de ping sur l’article, je ne fais pas de pub au blog de 3M, c’est contre ma religion).

Premièrement, le titre : Megaupload enfin condamné.

Madame Marland-Militello, MU n’a pas été condamné mais fermé. En effet, aucun passage devant un juge n’a été nécessaire, le F.B.I n’a pas pris cette peine. Merci d’arrêter de raconter des bêtises (pour parler poliment). Bisous.

« Je me réjouis de cette étape importante dans l’histoire de l’internet responsable. »

What the fuck ? Donc, fermer un site sans passage devant un juge, c’est avoir un Internet Responsable ?

Cette phrase en dit long sur votre vision du respect de la loi et d’un procès équitable. Chez moi, ceci porte un nom : « Complete Bullshit ».

« Et c’est grâce aux initiatives de notre Président de la République Nicolas Sarkozy que la communauté internationale est décidée à ne plus céder à un certain fatalisme qui pouvait exister en la matière. Cette décision en est une illustration. »

A nouveau, arrêtez vos bêtises, c’est quand même grave de tomber si bas. Vous croyez sincèrement que c’est grâce à N. Sarkozy que tout ceci est arrivé ?

C’est grâce aux actions de Nicolas Sarkozy que Megaupload a fermé ? Vous le pensez sincèrement ? Si oui, merci de me donner l’adresse de votre dealer, il a l’air de vendre de sacré bons produits et j’ai des amis intéressés. S’il fait des prix de groupe c’est le must.

« L’Histoire de la culture se souviendra de Nicolas Sarkozy comme de « l’homme qui a dit non ». »

Madame, merci, j’ai encore mal aux côtes tellement j’ai ri.

L’homme qui à dit non à quoi ? Au partage de la culture ? Au piratage ? (ou encore celui qui a dit non au « casse-toi pauvre con » ?)

Mais madame, vous comme votre gourou Nicolas, êtes incapables de comprendre un traître mot de ce qu’est vraiment le piratage.

Elle est osée, votre phrase. L’histoire de la culture ne se souviendra pas de Nicolas Sarkozy, ou alors pas en bien avec l’ensemble des décisions prises durant son mandat.

Ne confondez pas les ayants-droits et la culture. Le premier pense au pognon, le second appartient à tout le monde et tout le monde a le droit d’y accéder. La culture n’appartient pas aux ayant-droits, elle existait déjà avant, elle existera encore une fois qu’ils seront morts et qu’on aura tourné la page.

Pour que votre phrase soit exacte, il faudrait dire : « L’Histoire de la culture se souviendra de Nicolas Sarkozy comme de « l’homme qui a dit non à la culture » en instaurant la Hadopi, la carte musique jeune qui est un véritable fiasco, l’homme qui fête le 14 juillet avec Hallyday, l’homme qui, par sa politique, à imposé les échanges commerciaux face à la culture du partage. »

Ah, et l’homme qui a dénaturé la légion d’honneur. (d’ailleurs, remettre la légion d’honneur au Directeur Général d’Amesys, ça en dit long, très long…)

« Le piratage est un danger pour l’avenir de notre civilisation. »

Si vous définissez le piratage comme du hacking, laissez moi vous dire que c’est grâce au piratage que les choses changent. Le hacking existe depuis la nuit des temps, même si son appellation est récente. C’est grâce au hacking que les inventions existent, que des découvertes sont faites et c’est le moteur principal de toute innovation sur cette terre. Demandez à Pasteur pour la pénicilline. Vous croyez qu’il avait prévu ce qui s’est produit ?

« Pirater c’est voler les fruits du travail des artistes… »

Non madame, pirater c’est diffuser la culture le plus massivement possible. L’ensemble du secteur, appuyé par votre politique, à transformé la culture en industrie, où seules quelques personnes gagnent de l’argent… et la culture ce n’est pas ça. Vous parlez argent là ou nous, nous parlons de la culture (la vraie).

« En France, grâce à la majorité présidentielle et à Nicolas Sarkozy, nous sommes en avance sur le monde entier : nous avons depuis 2010 l’Hadopi dont la mission première est justement celle-ci. »

Je dirais bien « LOL », mais je vais argumenter :

La HADOPI n’aide en rien la culture, elle ne contribue pas à la diffusion de cette dernière. J’ai découvert des centaines d’artistes grâce à l’échange et au Peer to Peer. Non madame, la HADOPI n’est pas ce que vous prétendez. Elle se prend la tête avec les ayant-droits, preuve, s’il en faut, que la seule chose recherchée, c’est la préservation d’un système archaïque géré par des gens qui se moquent éperdument de la culture.

« Seul Nicolas Sarkozy a le courage et l’honnêteté de ne pas céder à la facilité et à la démagogie. »

Madame, si votre majorité présidentielle et Nicolas Sarkozy savaient écouter, nous n’en serions pas là. Il existe des alternatives qui auraient vraiment été profitables au monde de la culture.

« Continuons à lutter contre la gangrène idéologique qui tente de justifier le piratage. »

Tant que vous tiendrez cette position, nous resterons dans cet éternel conflit stupide qui consiste à dire que tout est soit blanc, soit noir.

Nous avons des idées, vous avez les moyens de faire changer les choses. Ne serait-il pas plus utile de travailler pour diffuser la culture afin que toue le monde en bénéficie ?

Plutôt que de chercher à satisfaire les ayant-droits, qui vous font croire que sans eux, c’est la fin du monde, réfléchissez un peu, venez à notre rencontre, échangez avec nous. Des alternatives existent, encore faut-il l’accepter.

Dernier point :

« pour rendre pleinement effectif l’internet responsable, il faudra sans doute réfléchir à comment mieux réguler […] les protocoles chiffrés pour concilier sécurité des données et des transactions avec la nécessaire lutte contre la délinquance et la criminalité. »

Ne vous aventurez pas trop sur ce terrain. Sur le chiffrement, vous avez 10 années de retard. A nouveau, venez à notre rencontre, nous sommes capables de vous expliquer ce que c’est et nous avons du temps pour le faire.

Poutine n’aime pas Internet et les Internets le lui rendent bien.

Ce billet n’est pas de moi mais de Tris Acatrinei.

Le Monde publiait dimanche un article sur Vladimir Poutine, qui a enfin ouvert son site Internet, lui qui se vantait de n’avoir jamais écrit un seul email de sa vie. Dans une logique d’ouverture ou de démagogie, allez savoir, il a laissé un espace aux commentaires des internautes.

Commentaires qui laissaient relativement peu de place à l’imagination puisque 75% d’entre eux encourageaient M. Poutine à faire son Jospin. C’est là où on voit les erreurs de débutants puisque les commentaires n’avaient pas fait l’objet d’une modération a priori. Erreur rapidement réparée par un community manager qui a entrepris de faire le ménage dans les commentaires. L’anecdote est savoureuse et a de quoi égayer un dimanche d’hiver.

Mais le plus choquant n’est pas tant l’attitude de Poutine sur laquelle on ne fonderait de toutes façons aucun espoir mais plutôt les commentaires des lecteurs du Monde qui voient dans cet article une vendetta anti-russe et soupçonne le journaliste de partialité.

La Russie et les Internets, c’est une histoire d’amour à base de je t’aime moi non plus, teintée de schizophrénie. La criminalité informatique y est fleurissante : la bonne partie des virus informatique proviennent de Russie, on dénombre du trafic d’armes, de la pédo-pornographie, du blanchiment d’argent sans que les autorités compétentes n’y trouvent rien à redire – et pour cause puisque je les soupçonne fortement d’y trouver leurs comptes – mais les internautes font l’objet d’une surveillance à peine discrète et c’est Reporters Sans Frontières qui le dit. (http://fr.rsf.org/russie.html)

Qu’on se rassure, la plupart des pays de l’ancien Bloc de l’Est sont dans une situation plus ou moins similaire.

Mais c’est la Russie de Poutine qui est dans le collimateur. Peut-être parce que son régime un brin autoritaire cherche à devenir tentaculaire.

Qu’a donc essayé de faire l’aspirant chef du Gouvernement ? A montrer une sorte d’ouverture ? Qu’il était à l’écoute ? Pour cela il faudrait qu’il oublie de se présenter.

Et si c’était trop tard ? Les Révolutions Arabes ont montré qu’un dirigeant qui se réveillait au dernier moment pour essayer de s’allier les internautes pouvait assez mal finir.

Les internautes ne sont pas dupes. Internet est l’espace le plus propice à la contestation, à l’explosion de colère, à la fermentation des germes de la révolte. On ne contrôle pas Internet et encore moins les internautes.

Tout comme la plupart des pays de l’Est, la Russie n’a fondamentalement pas beaucoup changé depuis la chute de l’URSS. La différence notable réside dans le fait que ceux qui s’en mettaient plein les poches de manière très discrète sous le soviétisme le font de manière beaucoup plus ostentatoire maintenant.

Et la liberté d’expression me direz-vous ? Foutaises. Il suffit de voir la carte de Reporters Sans Frontières (http://fr.rsf.org/IMG/pdf/carte-2011-2.pdf ) pour se rendre compte qu’il y a des choses qui continuent à être taboues dans les médias, qu’ils soient mainstream ou confidentiels. Or, à partir du moment où la presse n’est pas libre de s’exprimer, c’est que les personnes ne le sont pas. Ce qui est une raison suffisante pour que la grogne s’intensifie.

Et lorsque les internautes se révoltent, les choses peuvent effectivement devenir difficiles pour les gouvernements en place. Surtout dans un pays avec une superficie et une population importante. Sauf que personne n’a intérêt à ce que les Russes refassent une Révolution.

Car une Révolution Russe ébranle toute cette zone géographique : les pays de l’Est, les anciens Républiques Soviétiques, mais également la Chine. Et personne n’a envie que cette région devienne incontrôlable. Et en disant personne, il faut comprendre les différents gouvernements.

Oui, le silence des Russes arrange bien des gens. Mais il faut se méfier des grognes URL qui peuvent très rapidement devenir IRL. Et lorsque cela arrivera, les choses seront beaucoup plus compliquées.

Le petit guide officieux de l’officiel futur dissident Français. Étape 1.

Trois phases, pas mal de lien, mélangez le tout et vous obtenez un petit billet, décomposé en trois billets. J’espère qu’il seront instructifs.

Première phrase : la constatation. 

Depuis déjà bien longtemps, beaucoup de monde se bat sur Internet. D’un côté, nous avons ceux que j’appellerai les « anti-Internet » : Majors, Ayant-droit, fournisseurs de solutions « de protection » (comprenez solutions d’espionnage à l’échelle d’une nation). Ils portent plein de noms : Universal, la SACEM, la SACD… eux, je vais les laisser jouer dans leur bac à sable ce soir. Ils sont chiants, c’est un fait, mais il va falloir se prémunir contre plus gros si les choses évoluent comme elles sont en train d’évoluer.

Je veux parler d’autres noms, d’un autre contexte, d’autres sociétés : Bull, Amesys (officiellement une filiale de Bull, mais partant du principe que quasi tous les anciens d’Amesys sont maintenant au comité de direction de Bull….) et Qosmos. Vous avez sans doute déjà entendu ces noms, ou peut-être pas. Derrière ces noms se cache une chose pas très jolie jolie : le savoir faire Français.

La France n’est pas que bonne dans la cuisine, elle l’est également dans la fourniture de systèmes d’espionnage à d’autres pays (entre autres, la Libye, le Qatar, le Mexique …), mais ça, elle ne s’en vante pas trop. Juste pour appuyer mes dires sur des faits : le système de DPI installé en Libye est l’œuvre d’Amesys. La tête d’Amesys prétexte que le DPI installé ne devait surveiller qu’une « fraction de connexions », pour traquer des terroristes et des pédophiles… La réalité est différente.

On pourrait se dire que ce n’est pas en France, que ceci ne nous concerne pas (c’est une connerie, mais je suis certain que beaucoup le pensent) et que, partant de ce principe, il n’y à aucune raison de s’inquiéter. C’est une erreur.

Une erreur parce qu’il faut bien se dire une chose : ceci n’est qu’une question de temps. Plus le temps passe, plus le sujet du DPI revient sur les bancs de l’Assemblée Nationale, dans les textes, dans les vœux pour le noël des Ayant-droits. Une simple question de temps avant que le DPI s’installe en France, rajoutons à cela le « savoir faire Français » où si vous préférez, le simple fait que ces entreprises soient Françaises facilitera le déploiement des choses.

Ce qu’il faut bien comprendre, c’est que « je m’en moque, ça ne me concerne pas », c’est comme « je suis d’accord pour que absolument TOUT ce que je fais sur Internet soit filtré, contrôlé, censuré, bloqué … » (rayez la mention inutile). Tryo le résume merveilleusement bien pour la politique : « les extrêmes, c’est toi, quand tu ne votes pas. »

Le gouvernement se veut rassurant et explique donc la chose suivante, en parlant des solutions d’espionnage de sécurité : c’est pour votre bien, c’est pour vous protéger des méchants vilains des Internets.

Ce dernier utilise d’ailleurs une technique de communication super efficace sur la masse (malgré le fait qu’elle soit vieille comme Windows 3.1, peut-être même plus) : le « tout-blanc-tout-noir ». Démonstration avec une publicité dont vous avez tous entendu parler :

– « T’es malade ? »
– « Oui. »
– « Tu prends des antibiotiques ? »
– « Non. »
– « Donc t’es pas malade. »
– « Si. »
– « Donc, tu prends des antibiotiques. »

Vous voyez la logique complètement débile (d’ailleurs, la campagne d’information le disait : « Les antibiotiques, c’est pas automatique ») ?

Bien, maintenant, second exemple :

– « T’es contre LOPPSI, contre ACTA et contre SOPA ? »
– « Oui. »
– « Donc tu es pour le pillage d’œuvres, pour la pédophilie, pour la mort des artistes » (notez que ces choses sont presque mises sur le même pied d’égalité dans les contre mesures demandées…).
– « Non. »
– « Donc, tu es pour LOPPSI, ACTA, SOPA & Co. »
– « Non. »

Vous imaginez déjà la suite : un dialogue de sourds entre deux personnes qui ne parlent pas la même langue. C’est exactement ce qui est en train de se produire en ce moment avec le(s) gouvernement(s). Je défend comme beaucoup d’autres la Neutralité du Net, la liberté d’expression, je suis contre LOPPSI, HADOPI, Les-lois-en-i, SOPA & Co et, pour cela, le côté opposé nous classe dans les « pédophiles mangeurs d’artistes et violeurs de petit chats ».

La vérité c’est que ce qui est en train d’arriver, c’est (et le mot est faible) purement et simplement la fin de votre vie privée sur Internet (et même tout cours en fait, souhaitons la bienvenue à la réforme des compteurs EDF, à l’arrivée de la carte d’Identité numérique qui n’est rien de plus qu’un méchant mouchard (pour l’instant facultatif… pour l’instant).

Il ne faut pas tant s’effrayer du fait que le gouvernement vous espionnera que du fait qu’il sera capable de savoir exactement ce que vous faites, à quelle heure, quel jour, avec qui, pourquoi … Il sera également capable de savoir que vous avez parlé avec Pierre, tel jour à telle heure. C’est de la simple possibilité qu’il faut prendre conscience.

Imaginez l’espace d’un seul instant le champ de possibilités que cela permet, imaginez un seul instant l’impact sur les mentalités ?
Ce point est très important. Le fait que le gouvernement puisse voir tout ceci, c’est un peu comme s’il vous disait en permanence « Je te vois, je sais ce que tu fais, fais attention mon petit. »

Viendra ensuite la répression, Pierre aura dit à Paul qu’il a envie de tuer Alice (comme vous pouvez dire j’ai envie de tuer mon patron) et se fera arrêter par anticipation car Big Brother aura tout entendu grâce à l’écoute des communications et aura tout vu grâce au système de vidéo-surveilance protection doucement mis en place un peu partout.

C’est donc ça dont vous voulez ? Un système « propre », épuré de tout ? Si on persiste dans ce schéma, pourquoi ne pas surveiller les interactions entre humains afin d’éviter la violence ? Pas d’Amour, on ne sait jamais, c’est parfois dangereux. Pas d’art car cela entraîne des appréciations personnelles pouvant entraîner conflit. (Oui, ce dernier paragraphe est une extrapolation jusqu’à l’absurde de tout ceci, vous devriez regarder Equilibrium au passage).

Pour ma part, j’ai un principe :

« Un peuple prêt à sacrifier un peu de liberté pour un peu de sécurité ne mérite ni l’une ni l’autre, et finit par perdre les deux. »

Benjamin Franklin

Et vous, vous-êtes l’autre côté ?

La suite au prochain billet…

Débat avec un militant FN.

Depuis hier soir, sur Twitter, je « débats » avec une personne, cette personne semble être un soutien sans faille du Front National. Cette dernière n’étant pas factuelle et bien trop démago sur moi, j’utilise mon blog afin de faire une réponse plus construite, plus factuelle (puisque basée sur le programme du front national) et surtout, sur… un peu plus de 140 caractères.

Voici donc mon analyse sur les principales thématiques du Front National, je vous préviens… cet article risque d’être le plus long de tout pixellibre.net

[EDIT du 09/12/2011] : Depuis ce matin, les commentaires sont fermés. Je ne suis pas adapte de ce genre de pratiques et suis désolé pour ceux qui souhaitent s’exprimer sur le sujet ( les réseaux sociaux sont là 🙂 ), mais, si vous allez voir plus bas, vous constaterez que mon cher militant FN « campe » les commentaires. Limite… ce point n’est pas gênant, ce qui l’est plus, c’est qu’il déforme légèrement la vérité ou utilise des arguments en béton armé (comme par exemple : « D’ailleurs, les homosexuels ont tout à fait le droit de se marier, mais pas entre eux. » argument aussi trollesque que stupide, vous en conviendrez). Pour ces raisons et parce que j’ai autre chose à faire que de lui répondre 14 fois la même chose pour manger 14 fois une vérité tronquée, je ferme les commentaires. Le débat, oui, avec un sourd borné, non merci.

Éducation 

  • Mérite des enseignants

N’étant pas expert dans les éléments de langage du front national, mon analyse ne portera que sur le mérite des enseignants, point abordé dans le programme du FN. Ce mérite existe déjà, on parle même de « classes » et d’excellence au fur et à mesure des années, enseignements, actes … C’est donc vouloir refaire quelque chose qui existe déjà que de parler de mérite dans l’enseignement.

Nous pouvons également considérer que le mérite dont-il est question ici s’apparente plus à l’ancienne image d’un enseignant : une personne qui, avec le maire du village, se partageait respect et pouvoir dans les écoles. Ce temps n’est plus. L’explication réside simplement dans le fait suivant : les temps changent. Ils changent et notre système éducatif ne s’adapte pas assez rapidement. J’imagine que, pour beaucoup, c’est assez perturbant.

Chômage – Emploi

  • Mise en œuvre de la préférence nationale à l’embauche via diverses mesures de taxation du travail des étrangers     

Je ne suis certes pas expert dans ce domaine, mais un nombre incalculable d’études démontrent, avec des chiffres, des faits et des arguments que le travail des étrangers, en France, rapporte bien plus qu’il ne coûte. Il en est de même avec l’immigration, qui rapporte bien plus à la France que ce que cela lui coûte. À titre d’exemple : http://www.courrierinternational.com/article/2010/12/02/les-tres-bons-comptes-de-l-immigration

Vouloir taxer le travail des étrangers, c’est aussi leur compliquer (un peu plus encore) la vie et accepter la stigmatisation (et, sans rentrer dans le troll, les différentes sorties de route du FN, père comme fille comme membres, sont déjà de trop). La taxation de la main-d’œuvre étrangère existe déjà dans la mesure où les employeurs doivent s’acquitter d’une taxe lorsqu’une demande de régularisation pour travail est faite en préfecture.

Il faut rajouter à cela que, d’accord ou non, les thèmes de l’économie et de la société s’évaluent au niveau mondial, repousser des étrangers à ses portes, c’est un peu idiot. Les immigrants ne viennent en France par plaisir, ils abandonnent tout, prennent des risques pour venir et, tous les jours, des personnes meurent dans la Méditerranée, faute d’avoir réussi à traverser. N’allez pas croire qu’ils sont cela « pour le plaisir », surtout si c’est pour finir éboueur à Paris (avec tout le respect que j’ai pour les éboueurs de Paris). Bien souvent, ces immigrés font donc un travail dont personne ne veut.

Économie

  • Sortie de l’Euro et retour au Franc

Je donne mon point de vue, qui n’engage que moi : sortir de l’Euro, c’est, à l’heure actuelle, la pire connerie possible. La France est en crise, l’Europe également et on peut généraliser cela au Monde entier. Sortir de l’euro, c’est accepter de revenir 12 années en arrière, c’est s’isoler un peu plus encore, c’est plonger le pays dans un état encore plus compliqué et, accessoirement, le fait de repasser au franc n’aura aucun impact sur le coût de la vie. Au contraire, mais que des cotés négatifs: Avec quel argent va t’on imprimer des milliers de billets et faire des milliards de pièces ? Mettre à jour tous les systèmes Bancaires, d’assurances, de chèques, de facturation, sans compter tous les systèmes administratifs et des impôts pour revenir au franc ?

  • Majoration des cotisations salariales et patronales pour les étrangers

Donc, à travail égal, les cotisations des travailleurs étrangers en situation régulière seraient différentes, comment dire… que c’est juste inique. Je travaille 35 heures, mon collègue également, et à travail égal, cotisations différentes. C’est un frein, cela ne donne pas envie aux arrivants de travailler légalement, et, pire, c’est accepter des différences de rémunérations et (à nouveau) stigmatiser des Hommes.

Ce qui me déplaît encore plus, c’est que c’est malsain, parce que ce n’est pas explicite, on ne demande pas à un étranger d’avoir un post-it sur la tête « je suis étranger », mais tout est fait pour qu’ils soient mis de côté et stigmatisés.

  • Favoriser les investissements directs étrangers en France

Pardon mais si je comprends bien, on stigmatise les étrangers, mais concernant les entreprises, on les accueille donc chaleureusement ce n’est pas l’hôpital qui se fout de la charité là ? Ou alors, il faudrait que les étrangers qui arrivent soient blindés de fric et investissements, c’est ça ?

Et c’est faux, car je connais des personnes souhaitant créer des entreprises en France qui ont été bloquées par des formalités administratives en tout genre et qui finissent par rentrer au pays.

C’est bas de favoriser l’argent étranger d’un côté(surtout quand la fiscalité est désavantageuse pour l’économie française, cf Google), et défavoriser les peuples étrangers de l’autre. D’ailleurs, la personne en charge de tout ceci a un rôle particulièrement inconfortable.  » Toi, tu gardes tes pauvres et ta misère, mais je veux bien que tes riches viennent investir chez moi ! », un peu délicat, non?

Fiscalité

  • Prélèvement à la source de l’impôt

Bon, je dois admettre que ce point, je ne m’y oppose pas, c’est comme ça que cela fonctionne chez moi, de l’autre côté de la manche.

État

  • Réaffirmation du principe de laïcité

Je serais curieux de voir ce qu’est la laïcité : être chrétien ne pose pas de problème mais être musulman semble l’être. Ce n’est pas un secret, l’État donne aux églises. Pas directement car il existe une loi qui l’interdit, la loi de séparation des Églises et de l’État de 1905, exception faite de l’Alsace-Moselle, mais par le biais d’autres sociétés publiques. Et pour les autres temples de cultes, qu’en est-il ?

Affirmer la laïcité d’un État, c’est soit ne plus rien donner aux chrétiens, soit donner à tout le monde, étrangement, je suis convaincu que je n’ai pas la même définition que le FN dans cette histoire. D’ailleurs, si on pousse la réflexion jusqu’à son paroxysme, pourquoi avoir des jours fériés alignés sur les fêtes chrétiennes, et pas des jours fériés sur les autres religions ?

  • Mise  en place d’une politique familiale volontariste réservée aux Français impliquant la suppression des allocations familiales pour les étrangers et la création d’un revenu parental pour favoriser la natalité

Je vais éviter de commenter, quelques insultes pourraient voler. Je ne vous dirais donc pas que je trouve ceci totalement con, dégueulasse et franchement nazionalist (et hop, point Godwin atteint). C’est un fait, des familles usent et abusent du système des allocations familiales, pour autant, le F.N est presque en train de dire que saydlafote aux étrangers, c’est eux qui abusent du système. Allez hop, tout le monde dans le même panier, une famille en abuse, c’est tout le monde. Amalgame aussi stupide que dangereux, mais passons. Continuons donc sur cette réflexion : être Français, qu’est-ce que cela veut dire ? Je pense que 70% de la population a au moins un grand-parent qui vient d’ailleurs. Nous sommes tous étrangers alors, non ? Ces étrangers sont en France, ils travaillent, ils participent à l’économie du pays, ils payent des impôts… Ils sont donc Français.

  • Organisation d’un référendum sur l’avortement

Ah, tiens, ce point est plus souple que les discours de Mme Le Pen, qui s’y opposait. Allez expliquer cela à une de mes contacts qui à eu quelques soucis et qui a dû passer par là, vous aimerez sa réponse. Pour ou contre, ce n’est pas à l’État de juger, il DOIT être neutre. Si quelqu’un souhaite avorter, il doit faire en sorte que cela se passe dans les meilleures conditions possibles (médicales, suivi psychologique si besoin est) mais, selon moi, en aucun cas il ne doit se placer pour ou contre une décision qui appartient à chaque femme sur cette planète.

Comme une amie me le souligne, « notre sexualité d’aujourd’hui rend le truc juste infaisable. Parce qu’une gamine doit pouvoir se séparer d’un bébé qui va lui pourrir sa vie présente et future, rien que ça. »

  • Veiller à la neutralité politique de l’audiovisuel public

Bon point, mais malheureusement, le simple fait qu’un parti politique dise « nous allons garantir la neutralité du PAF », n’est déjà pas neutre. Un parti défend des idées et, partant de ce fait, s’il est garant qu’une quelconque neutralité, il ne sera pas éternellement neutre. Je suis réaliste, l’Homme est ce qu’il est et cette neutralité sera au mieux temporaire, au pire imaginaire. D’ailleurs, à l’heure actuelle, il ne me semble pas possible de retirer les médias des politiques, la proximité des deux est trop importante, ils ont besoin les uns des autres.

Europe

  • Sortir de l’Espace Schengen et rétablir les contrôles aux frontières nationales

Cette histoire me fait penser à un gros rideau de fer sur l’ensemble de la frontière française, on s’isole, on s’enferme et on ne laisse plus personne rentrer, un peu comme un firewall. On ne peut pas empêcher les flux migratoires, quoi que le Gouvernement en pense.(cf plus haut) En fermant l’espace Schengen, le FN pense stopper les flux de personnes, or ça ne fonctionnera pas. La seule chose qui va en découler, c’est que les gens prendront plus de risques à passer en France, cela augmentera les risques pour ces derniers, puisqu’ils passeront clandestinement. C’est également se fermer à la diversité et accepter que la France soit centrée sur elle-même, plutôt qu’ouverte au Monde entier (comme expliqué plus haut avec les travailleurs immigrés).

Le seul moyen de stopper les flux migratoires, c’est de poser un grand mur sur l’ENSEMBLE de la frontière, puis tant qu’on y est, de mettre des miradors partout, juste pour contrôler… et encore, pas certain que cela fonctionne.

Sur ce point, le vrai travail réside dans la bonne intégration de ces personnes et dans la bonne gestion de ces flux migratoires. Il n’est pas concevable de refuser à des gens d’entrer dans notre pays.

Un dernier point : l’Espace Schengen est un avantage économique : les transports de marchandise sont dédouanés. Fermer cet espace, c’est inciter les autres pays à aller exporter ailleurs puisque, chez nous, cela sera plus couteux et plus compliqué qu’ailleurs.

  • Renégociation radicale des traités européens et organisation d’un référendum sur la sortie de l’Europe en cas d’échec

Bon, connaissant les idées du FN, on peut penser que les négociations n’aboutiront pas et donc, que le FN souhaite que l’on sorte de l’Europe, histoire d’être bien de notre côté, seuls, isolés monétairement, politiquement, bla bla bla…

J’aimerais d’ailleurs savoir comment un seul pays pourrait s’imposer, face à 26 autres…

  • Renforcer les contrôles aux frontières extérieures de l’Europe (notamment méditerranéennes) pour lutter contre l’immigration clandestine

Ah, voilà le cœur du problème. « (notamment méditerranéennes) ». Discrimination, quand tu nous tiens ! Juste pour savoir, si un Syrien essaye d’arriver en France parce qu’il fuit le régime d’Assad, on le renvoie chez lui ? Et qui le fera ? La France ?

A nouveau, le débat porte sur des personnes qui sont parfois allé jusqu’à risquer leur vie pour venir en France, il serait peut-être préférable d’encadrer cette immigration clandestine afin d’éviter ou de réduire le nombre de  morts.

Immigration (là, y a du lourd)

  • Préférence nationale pour les prestations sociales (Allocations familiales notamment) avec augmentation des cotisations d’assurance Maladie et de l’assurance Chômage pour les étrangers
  • Le RMI ainsi que l’AME seront supprimés pour les étrangers

Donc, déjà qu’on veut augmenter les cotisations des étrangers, on veut AUSSI augmenter les cotisations sur le chômage et sur l’assurance Maladie… L’idée, c’est quoi ? De foutre tous les étrangers à la porte ?

Bien sûr, on me dira que non, mais augmenter (and again & again & again…) les cotisations et tout le reste, c’est défavoriser les étrangers en France, et donc, les mettre à la porte.

Ici aussi, c’est super malsain, parce que ça n’est pas fait directement, ce sont plein de petites mesures qui font le drame. Tenir le point de vue que je tiens ici reviens donc à dire que j’interprète, que le FN n’a jamais eu cette idée-là, que je conspire contre le FN … oui, évidemment, c’est vrai que le FN ADORE les étrangers. Bref.

  • Réforme du droit de la nationalité avec notamment suppression de la bi-nationalité et déchéance de la nationalité pour les délits grave commis par des personnes naturalisées depuis moins de 10 ans

Merde, que faudra-t-il choisir alors ? Imaginons une personne qui est Britannique et Française et qui a la double nationalité, elle fait comment ?

Ah! On me souffle dans l’oreillette que si elle reste Britannique, elle devra justifier sa situation en France. Je suis désolé, mais je ne me vois pas justifier une situation totalement légitime et encore moins choisir entre deux nationalités que j’ai.

Ah! Mais, anglais et français, ça ne dérange pas ? On me dit que c’est plus Français – Tunisien/Marocain/Algérien/Libyen/Syrien/, je n’avais pas compris que c’était une réforme de merde.

A l’heure ou de plus en plus de gens sont issus de deux pays différents sur au moins deux générations, le fait que le FN s’oppose à la bi-nationalité, c’est un peu comme s’il demandait de choisir une de ses racines et de la couper. Laquelle ? Être français et renier une partie de ses racines ou ne pas les renier mais devenir expatrié ?

  •  Expulsion des délinquants multi-récidivistes étrangers

Non, parce que, vous voyez, les délinquants multi-récidivistes français, c’est moins grave. C’est quoi cette proposition, je veux dire, c’est sérieux ?

Proposer cela, c’est dire aux délinquants multi-récidivistes français que, s’ils sont Français, c’est moins grave. C’est traiter un même comportement de deux façons différentes en fonction d’une origine. Plus raciste, tu peux pas faire.

Sécurité

  • Présomption de légitime défense pour les forces de l’ordre faisant usage de la Force

Alors, déjà qu’en ce moment, les forces de l’ordre font usage de la force à toute les sauces (Botzaris, la défense, les indignés, … aucune mention inutile, ne rien rayer), je n’ose imaginer ce que cela sera avec la légitime défense.

  • Fermeture des mosquées sous la coupe d’obédiences intégristes

Plaît-il ? Mais, un instant, les catholiques intégristes, ça existe aussi vous savez ? Et pourtant, le FN ne parle pas de les fermer… Encore une fois, c’est malsain car le FN ne dit pas « Les arabes sont dangereux, saydleurfote, dehors » mais il cherche à le sous-entendre.

Soit on traite tout le monde de la même façon, catholiques, protestants, musulmans, etc. Soit on ne fait rien. Avec cette proposition, le FN vise une religion mais pas les autres.

J’en passe un peu, histoire que le billet reste un peu buvable.

Santé

  • Limitation du nombre de médecins à diplôme étranger

Comme Cyprien pourrait le dire : « POUR-QUOI » ? Ils ont des diplômes, ils sont compétents, ils cherchent du travail… c’est encore une mesure discriminante pour les étrangers. D’ailleurs, pour info, la médecine, cela ne vient pas de France, les meilleurs médecins à l’époque des templiers restaient des hommes du Moyen-Orient (sauf si mes livres et mon professeur d’histoire m’ont menti).

Étrangement, lorsque quelqu’un est malade, il est bien content d’être soigné … étranger ou non.

Justice

  • Rétablissement la peine de mort

Alors, ÇA, c’est fort.

Je vous explique la raison de ce billet : une personne que je qualifierais de « Mega Pro-FN » m’a expliqué que le FN, c’était les gentils, qu’ils avaient de belles idées et que c’était un parti progressiste.

Je vous laisse juger par vous-même de ses idées… mais un parti qui souhaite rétablir la peine de mort, pour moi, ce n’est pas progressiste du tout.

Je vous conseille d’ailleurs de (re)voir le discours de Robert Badinter à l’Assemblée nationale le le 17 septembre 1981 :

Morceaux choisis :

Citation N°1 :

« Voici la première évidence : dans  les pays de liberté l’abolition est  presque partout la règle ; dans  les pays où règne la dictature, la  peine de mort est partout pratiquée. Le partage du monde ne résulte pas d’une simple coïncidence, mais  exprime une corrélation. La  vraie signification politique de la peine de  mort, c’est bien qu’elle  procède de l’idée que l’Etat a le droit de  disposer du citoyen jusqu’à  lui retirer la vie. C’est par là que la  peine de mort s’inscrit dans les systèmes totalitaires. 

C’est  par là même que vous retrouvez, dans la réalité judiciaire, et  jusque  dans celle qu’évoquait Raymond Forni, la vraie signification de  la  peine de mort. Dans la réalité judiciaire, qu’est-ce que la peine de   mort ? Ce sont douze hommes et femmes, deux jours d’audience,   l’impossibilité d’aller jusqu’au fond des choses et le droit, ou le   devoir, terrible, de trancher, en quelques quarts d’heure, parfois   quelques minutes, le problème si difficile de la culpabilité, et,   au-delà, de décider de la vie ou de la mort d’un autre être. Douze   personnes, dans une démocratie, qui ont le droit de dire : celui-là  doit  vivre, celui-là doit mourir ! Je le dis : cette conception de la   justice ne peut être celle des pays de liberté, précisément pour ce   qu’elle comporte de signification totalitaire. »

Citation N°2 :

«  Je sais qu’aujourd’hui et c’est là un problème majeur – certains voient  dans la peine de mort une sorte de recours ultime, une forme de   défense extrême de la démocratie contre la menace grave que constitue  le  terrorisme. La guillotine, pensent-ils, protégerait éventuellement  la  démocratie au lieu de la déshonorer.

Cet  argument procède d’une méconnaissance complète de la réalité. En  effet  l’Histoire montre que s’il est un type de crime qui n’a jamais reculé  devant la menace de mort, c’est le crime politique. Et, plus   spécifiquement, s’il est un type de femme ou d’homme que la menace de  la  mort ne saurait faire reculer, c’est bien le terroriste. D’abord,  parce  qu’il l’affronte au cours de l’action violente ; ensuite parce  qu’au  fond de lui, il éprouve cette trouble fascination de la violence  et de  la mort, celle qu’on donne, mais aussi celle qu’on reçoit. Le  terrorisme  qui, pour moi, est un crime majeur contre la démocratie, et  qui, s’il  devait se lever dans ce pays, serait réprimé et poursuivi  avec toute la  fermeté requise, a pour cri de ralliement, quelle que  soit l’idéologie  qui l’anime. le terrible cri des fascistes de la  guerre d’Espagne : « Viva la muerte ! », « Vive la mort ! » Alors, croire  qu’on l’arrêtera avec la mort, c’est illusion. 

Allons  plus loin. Si, dans les démocraties voisines, pourtant en  proie au  terrorisme, on se refuse à rétablir la peine de mort, c’est,  bien sûr,  par exigence morale, mais aussi par raison politique. Vous  savez en  effet, qu’aux yeux de certains et surtout des jeunes,  l’exécution du  terroriste le transcende, le dépouille de ce qu’a été la  réalité  criminelle de ses actions, en fait une sorte de héros qui aurait  été  jusqu’au bout de sa course, qui, s’étant engagé au service d’une  cause,  aussi odieuse soit-elle, l’aurait servie jusqu’à la mort. Dès  lors,  apparaît le risque considérable, que précisément les hommes d’Etat  des  démocraties amies ont pesé, de voir se lever dans l’ombre, pour un   terroriste exécuté, vingt jeunes gens égarés. Ainsi, loin de le  combattre, la peine de mort nourrirait le terrorisme. (Applaudissements sur les bancs des socialistes et sur quelques bancs des communistes.) 

A cette considération de fait, il faut ajouter une donnée morale : utiliser contre les terroristes la peine de mort, c’est, pour une  démocratie, faire siennes les valeurs de ces derniers.  Quand, après  l’avoir arrêté, après lui avoir extorqué des  correspondances terribles,  les terroristes, au terme d’une parodie  dégradante de justice, exécutent  celui qu’ils ont enlevé, non seulement  ils commettent un crime odieux,  mais ils tendent à la démocratie le  piège le plus insidieux, celui d’une  violence meurtrière qui, en  forçant cette démocratie à recourir à la  peine de mort, pourrait leur  permettre de lui donner, par une sorte  d’inversion des valeurs, le  visage sanglant qui est le leur. 

Cette  tentation, il faut la refuser, sans jamais, pour autant,  composer avec  cette forme ultime de la violence, intolérable dans une  démocratie,  qu’est le terrorisme. »

Nous n’avons pas le droit de vie ou de mort sur nos semblables. Badinter le dit d’ailleurs bien mieux que moi.

Pour finir, je trouve facile d’exécuter quelqu’un, de lui ôter la vie. S’il à volé une vie en étant parfaitement conscient de cet acte (et maître de lui-même), le tuer, c’est se mettre à son niveau. Qui tuera le bourreau ? (Référence : http://www.perspectives-gorziennes.fr/public/images/FranquinInoires_1_.jpg ) Il faudrait aussi faire la part des choses entre le crime conscient et celui qui ne l’est pas, lors de troubles psychologiques par exemple. Une peine de prison pour une personne troublée, cela ne résoudra rien, bien au contraire.

Edit : puisque le militant du FN me dit que j’ai menti, que c’est un mensonge par omission et que Mme Le Pen n’est pas pour… comment expliquer ceci alors :

http://www.dailymotion.com/video/xbv7vn_peine-de-mort-marine-le-pen-pour-un_news (passage aux alentours de 0.46, « donc, vous-êtes pour la peine de mort? Oui. »)

http://www.frontnational.com/2011/11/meurtre-d%E2%80%99oceane-la-peine-de-mort-existe-encore-en-france-mais-seulement-pour-les-victimes/

http://www.sondages-election.com/programmes/programme-front-national.htm

Pour finir : autre

  • Refus du mariage homosexuel et de l’adoption d’enfants par des homosexuels

Pardon mais : « putain de bordel de mentalité de merde ». Il est où le problème ?

Cher FN, l’homosexualité n’est pas une maladie, ce n’est pas une erreur, ce n’est pas un comportement étrange, ce n’est pas une connerie, ce n’est pas une défaillance mentale, ce n’est pas une tare, ce n’est pas dangereux, ce n’est pas … une maladie (retirée en 1992 de la nomenclature des maladies mentales de l’OMS).

Votre point de vue progressiste s’envole définitivement à la lecture de ce point. En QUOI deux hommes ou deux femmes qui s’aiment sont différents d’un couple hétéro ?

En rien. Pourtant, ils n’ont pas le droit de se marier. Ça n’est pas tant pour le mariage que certains le demandent, c’est surtout pour être considérés, être « comme tout le monde », et cela passe par le droit de potentiellement faire foirer son couple en se mariant si on veut.

Je ne parle pas de l’acte religieux, mais bel et bien de celui de la mairie. L’État est censé être laïque, qu’une Église refuse un mariage homo, je ne l’accepte pas mais je le conçois, les textes anciens, les règles, bla bla…

Qu’une mairie le refuse, non, je ne suis pas d’accord, ou qu’on ne parle plus de l’Etat laïque dans ce cas-là.

On parle de sentiments, de choses qui sont au plus profond de nous, pourquoi est-ce mal d’avoir des sentiments pour quelqu’un du même sexe ? Un sentiment, cela ne se contrôle pas, ça se vit, ça se ressent et si c’est une personne du même sexe, qu’est-ce que ça fait.

Cette mesure est stupide, pour ne pas dire complètement conne. Laissez les gens vivre, bordel !

Alors, mon cher ami, ce programme que vous défendez, est-il aussi ouvert d’esprit et progressiste que ça ?

A mon avis, non, mais ceci n’engage que moi. Cordialement.

Hadopi, pour le meilleur et pour le pire…surtout pour le pire.

Old times…

Le bon vieux temps où il ne se passait pas une journée sans que j’aille claquer Hadopi…et bien, ce n’est pas si vieux que ça en fait, c’est même parfaitement d’actualité, puisque ma cible aujourd’hui, c’est la Haute Autorité.

Avant toute chose, c’est sur la Hadopi que je vais taper, ainsi que le ministre de la Culture, je ne vais pas dégommer les Labs, d’une parce qu’ils ont énormément de compétences, dommage que tout ceci semble, de l’extérieur, totalement inutile et de deux parce que les Labs subissent plus qu’ils ne décident. Merci à notre cher ministre de la Culture pour le cadeau empoisonné qu’il a fait à la HADOPI en lui demandant de travailler sur les modalités de régulation du streaming et du direct download.

Avant d’aborder l’actualité, il me semble intéressant et peut-être même nécessaire de parler de ce qui existe déjà.  Actuellement, la HADOPI, via son prestataire TMG, s’occupe de prendre les internautes en plein flag de téléchargement sur un réseau Peer to Peer, P2P pour les intimes.

D’un point de vue utilisation, le P2P est l’échange non commercial par excellence, c’est l’envoi d’une donnée « 1 » d’un utilisateur A vers un utilisateur B. J’ai beau avoir à peine 25 ans, ça va faire plus de 10-12 ans que je traine sur les Internets, j’ai connu l’époque « Direct Connect », Irc, Kazaa, puis E-mule et l’avènement du P2P.
Le P2P, c’était la bonne époque, celle d’un échange de données parfait, (certes sous droit d’auteur la plupart du temps (mais pas que)), parfait parce que c’était un plaisir de partager, parce que ce n’était pas pour brasser du fric, parce que… parce que c’était le P2P quoi !

Puis Internet a évolué et des sites de téléchargement direct ont commencé à fleurir un peu partout, Oleoo en tête de liste chez moi, et… avec ces sites, on a commencé à parler de revenus commerciaux sur des échanges illégaux. Pour moi, ce concept était assez nouveau et pas franchement plaisant, je suis un afficionado du P2P, de l’échange et de la diffusion de la culture, pas d’un site qui se fait son beurre sur ce modèle… mais soit. Internet a évolué et le P2P a commencé à être moins utilisé, les gens préférant l’immédiateté d’un téléchargement direct (DDL, pour Direct DownLoad) au plaisir d’un échange sur un réseau de Pair à Pair.

Il faut comprendre une chose très importante pour la suite du billet : sur Internet, le temps ne fonctionne pas comme dans la vie réelle, ainsi, deux années dans la vie réelle, c’est colossal sur Internet. « Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme » et Internet est, selon moi, le symbole du dicton de Lavoisier.

La HADOPI est arrivé, non sans mal, après une claque du conseil constitutionnel et un nombre hallucinant de journalistes / blogueurs / expert opposés. Elle est arrivée avec quasi deux ans de retard sur l’évolution, autant dire un millénaire dans la face et, à grand coup d’arsenal censé être pédagogique, a définitivement tué le peer to peer.

Que cela soit clair, Internet était en pleine transformation, la HADOPI à simplement fait accélérer le processus de mutation. Je tiens le gouvernement et sa haute autorité responsables de l’abandon du peer to peer au profit d’autres systèmes.

On ne parle plus de système d’échanges. Je ne parle plus de système d’échange. La transformation du P2P au DDL a tué cet échange. Le DDL ne fonctionne que dans un sens, lorsque vous téléchargez un fichier sur un site de DDL, vous ne le partagez pas. Rajoutons à cela une organisation digne d’une bonne mafia, et nous avons un système qui craint.

A nouveau, ce n’est pas de la faute de la HADOPI, elle ne peut être tenue pour responsable de la mutation qu’a rencontré Internet, avec ou sans elle cela serait arrivé. La HADOPI est juste responsable de l’accélération de cette transformation.

35%.

35% de LOL, 35% de fail, 35% de Bullshit.

Récemment, des chiffres ont été avancés : -35% de piratage sur Internet, un chiffre à transformer la SACEM en pucelle folle de joie. Mon interprétation est radicalement différente : 35% de piratage passe maintenant inaperçu aux yeux de la HADOPI. Comme expliqué juste avant, la transformation avait déjà commencé, la HADOPI ne faisant qu’accélérer la bascule.

Le gouvernement, conscient du retard sur les nouvelles technologies, se dit maintenant qu’il faut agir contre les sites de téléchargement direct et les sites de streaming.

Le Streaming ? Pour rappel, le streaming, c’est la possibilité de visionner quelque chose « sans le télécharger », enfin, officiellement. Je range le streaming dans le téléchargement direct, l’explication est technique mais relativement simple : lorsque vous regardez un film sur Méga vidéo par exemple, le film se charge « en cache » dans votre ordinateur, ce qui signifie qu’a un moment, vous avez téléchargé le film. Prenez Deezer, vous savez, le site d’écoute de musique en ligne. Au départ, c’était exactement pareil : vous écoutiez un album ou une chanson, cette dernière se chargeait en cache et il suffisait d’aller trifouiller le cache de votre navigateur pour récupérer le MP3, vous l’aviez donc téléchargé, d’où mon classement dans le DDL.

Donc, le gouvernement souhaite lutter contre le streaming et le DDL. Manifestement, il n’a toujours pas compris le combat inutile qu’il est en train de mener, ce terrain de bataille n’est pas le sien, comment lutter contre quelque chose que l’on ne comprend pas ? (et que l’on ne me parle pas d’OVEI ou des Labs, le mal est beaucoup plus général)

C’est sans doute prétentieux mais c’est certainement vrai : sur Internet, si des gens veulent échanger des fichiers, légaux ou non, HADOPI ou non, ils le feront et rien ni personne ne pourra l’empêcher. Il y eu le P2P, puis le DDL, et la suite ?

La suite, c’est que si le gouvernement s’entête à claquer de l’argent dans un système répressif, cela ne fonctionnera pas, il encouragera les gens à passer sur un système VRAIMENT tranquille : le VPN. Dès lors, il y aura -100% de piratage aux yeux du gouvernement…normal, il sera incapable de savoir ce qui se passe sur les Internets, les gens passeront sur des liaisons chiffrées et là, ça risque d’être vraiment le bordel sur la toile (ou comme on dit chez nous : popcorn).

Vous voyez le concept ? A chaque nouvelle loi sur une partie des échanges, Internet changera, évoluera, car c’est comme cela qu’il travaille, le fonctionnement même d’Internet est basé sur l’échange, essayer de le contrer, c’est comme essayer de faire un barbecue sur un sous-marin immergé : c’est souvent inutile, parfois con et c’est complètement impossible sans un système tel que le DPI.

Partons maintenant sur le côté « mise en place » de l’arsenal répressif de la HADOPI sur le DDL.

Qu’est-ce que la HADOPI peut faire pour lutter contre le téléchargement direct (et par extension, retenez le pour mon billet, le streaming) ?

(j’ai l’impression de me répéter, depuis déjà deux années, rien n’a changé du côté du gouvernement, les mêmes solutions proposées, les mêmes problèmes en échange, c’est lassant, mais s’il faut le faire, encore, et encore, et encore, et encore, et encore, et encore, et encore, et… jusqu’à ce que cela soit entendu et compris, alors…soit.)

Le blocage : le principe est de bloquer les sites, par adresse IP ou par URL (URL : http://www.google.com est une URL, enfin, une URI, mais on va vulgariser histoire de gagner du temps).

Pour le blocage par URL, on applique généralement un blocage sur les serveurs DNS. Les serveurs DNS sont les serveurs qui vous permettent de passer d’une URL, humainement compréhensible, à la vraie adresse du serveur : son adresse IP.

Exemple : l’URL du site Orange.fr est http://www.orange.fr, lorsque vous tapez cette url dans votre navigateur, ce dernier effectue une requête aux serveurs DNS. Ce denier lui répond que votre requête se situe sur le 193.252.122.103. (D’ailleurs, essayez d’aller sur http://193.252.122.103, vous verrez que cela fonctionne).

Maintenant que vous voyez la fonction d’un DNS, vous devez savoir qu’il existe un nombre hallucinant de serveurs DNS et qu’ils communiquent tous ensemble (ou presque), lorsqu’un DNS se met à jour, cette mise à jour est re balancée sur d’autre serveurs DNS, qui à leur tour balancent la mise à jour, … ceci porte d’ailleurs un nom : une propagation DNS. Il est même possible de construire ses propres serveurs DNS, chez soi. Vous comprenez donc que bloquer une URL sur un serveur DNS, c’est compliqué car il faut la bloquer partout, hors, la HADOPI est en France, il faut donc bloquer les DNS français et seulement les DNS français.

Oui, vous l’avez compris, pour contourner un blocage par serveur DNS, il suffit donc de changer l’adresse de ses serveurs DNS, et c’est réglé. Pour les sceptiques, petit exemple personnel :

Il y a deux jours, le site Méga upload n’était plus joignable, une erreur chez eux a entrainé une propagation DNS erronée vers certains serveurs DNS et la grogne est monté sur le réseau Twitter, certains criant à la censure, d’autres au plantage, …
Personnellement, je n’ai eu aucun souci pour accéder à ce site, il n’est pas tombé. Si, au lieu d’avoir un plantage, nous aurions eu un blocage, cela n’aurait rien changé pour moi, j’aurais contourné le blocage sans même m’en rendre compte.

Amusant, n’est-ce pas ?

Second blocage : le blocage par IP. Cela consiste à bloquer une IP directement chez le FAI. Là, on ne parle pas des DNS, puisque le blocage par IP fait abstraction des URL, c’est un blocage moins contournable.

Question : comment contourner le blocage chez votre FAI ?
Réponse : en vous connectant depuis un autre accès.
Comment ? Avec un système de VPN, qui va, la plupart du temps, chiffrer les données de votre connexion.

Donc, en plus de contourner le blocage par IP, vous devenez moins visible sur le net et vous chiffrez vos communications et échanges sur Internet, bien. Cette méthode n’est pas aisément blocable et est réputée comme fiable. Donc, pour moi, vous téléchargez toujours, pour le gouvernement, félicitations \0/, vous n’êtes plus un pirate… 35% de LOL, 35% de fail, 35% de Bullshit.

Ensuite : on peut faire en sorte que le site ferme de lui-même : lui couper tous ses revenus, comptes, entrées Paypal et finir par couper ses régies publicitaires… mais entre ce qui est techniquement possible, ce qui ne l’est pas, ce qui est légalement possible, ce qui ne l’est pas et, pour finir, selon la capacité d’adaptation du site de DDL, cela peut fonctionner…mais pas en France. Pour que cela fonctionne, il faut l’aide des Etats-Unis selon moi.

Pourquoi ? Parce que je doute que la France ait les moyens de faire fermer une régie publicitaire dans un pays hors de France, l’Europe pourrait sans doute mais pas autant que les Etats-Unis, sachant que les US sont en réflexion autour de ce domaine, avec SOPA [EN] et sont quasi prêt à sortir un arsenal de malade mental juste pour le piratage.

Mine de rien, c’est la solution la plus plausible et peut être la plus efficace : jouer sur ce qui fait mal, l’argent (car jouer sur le reste, c’est inutile).

Cela ne revient pas à fermer le site, disposition qui, au passage, me semble techniquement irréalisable. Cela revient à assécher le site afin qu’il ferme de lui-même.

On peut aussi, donc, essayer de faire fermer le site : inutile et sans doute pas légal, ou fortement contestable : même si ces sites permettent la diffusion de contenu illégal, ils permettent la diffusion de contenu également légal. Dès lors, il ne me semble pas possible de faire fermer le site. Je ne suis pas expert en droit, mais il me semble assez aisé de justifier que la fermeture est illégale dans ce cas, une analyse à un instant T des fichiers légaux et illégaux, sur les sites avec le plus de trafic, pourrait donner une image de la part des fichiers illégaux qui circulent. J’ai vu un chiffre de 10%, mais je ne suis pas convaincu.

Dernier point : le filtrage généralisé. Je parle ici d’un blocage assez particulier : l’utilisateur « A » souhaite se connecter au « site 1 », une grosse machine s’en rend compte et bloque l’accès. Cette machine s’adapte au contenu qu’il visite, ainsi, elle est d’une précision assez hallucinante. Cette machine est aussi capable d’intercepter des communications, de l’échange de données, rediriger l’utilisateur sur de fausses pages ou sur un protocole qui n’est pas sécurisé afin de pouvoir intercepter identifiants et mots de passe…digne d’un film, pas vrai ?

Et si ça existait ? Imaginez, un système capable d’écouter TOUT, absolument TOUT ce que vous faites sur votre ordinateur ? Si vous êtes allé sur MSN, sur tel ou tel site, si vous êtes allé sur Facebook, si vous avez téléchargé quelque chose et, si oui, quoi ? Imaginez une machine capable d’écouter plus de 60 millions de personnes sur Internet, ça fait peur hein ?

Vous voulez savoir ce qui me fait peur, à moi ? C’est que ça existe, cela s’appelle le DPI, pour Deep Packet Inspection. C’est un système d’écoute qui n’a pour limites que celles que l’on souhaite lui fixer, ainsi que les communications sécurisées (et encore, dans les Internets, ce sujet commence à être remis en question). Pour information, c’est un système qui a été utilisé en Iran (fourni par Nokia Siemens Network), en Libye (fourni par Amesys, filiale de Bull, une société française), en Syrie (par Bluecoat, société américaine) et j’imagine dans bien d’autres pays encore…

Dois-je vous faire un dessin ? J’imagine que non, le DPI, c’est LE système de contrôle. C’est dire adieu à vos communications privées, à votre vie privée, à votre anonymat relatif sur Internet … C’est quelque chose qui, selon moi, n’arrivera jamais en France. La raison la plus simple c’est que nous avons des lois, en France, qui nous protègent de ce genre d’espionnage à grande échelle. (enfin, c’est tout relatif…)

Ah, oui, pour votre information, le fournisseur d’accès à Internet Orange aurait, selon Bluetouff, du site Reflets.info, investi dans Nokia Siemens Network afin de déployer du DPI dans nos contrées, voilà voilà.

La finalité ?

La finalité, dans tout ceci, c’est de lutter contre le DDL.

Il m’est d’avis que tout ceci ne fonctionnera pas, les récents arrêts de la Cour de Justice de l’Union Européenne (CJUE) confirment qu’au nom du droit d’auteur, on ne peut pas tout faire non plus. Il m’est d’avis que tout ce futur système onéreux ne fonctionnera pas car Internet évoluera, encore, et autant de fois qu’il le faudra, jusqu’à ce que l’ensemble du réseau soit balancé sur des proxys, des VPN, du TOR, du chiffrage SSL et, qu’au final, un citoyen sur Internet sera autant protégé qu’un membre d’une organisation terroriste.

Oui, il ne faut pas l’oublier, Internet évolue et s’adapte aux contraintes et aux nouveaux défis qui lui sont proposés, le traquer sur du DDL, c’est l’inciter à chiffrer ses communications. La Hadopi n’est pas la responsable de ceci, tout comme Internet n’est pas responsable du printemps arabe mais, ces deux choses ont en commun le fait d’être un catalyseur qui contribue à l’accélération du changement.

Pour finir, même si je pourrais encore écrire des pages entières sur le sujet, je pense qu’il existe une solution, quelque part, j’aimerais que tout le monde la trouve car, oui, les artistes méritent une rémunération à la hauteur de leur œuvres.

Il en existe bien une, un poil bisounours, mais à laquelle j’adhère à 100% : le meilleur moyen de lutter contre le piratage, (et peut être le seul durable d’ailleurs) c’est d’être en capacité d’être plus efficace que les pirates eux-mêmes, d’être capable de proposer mieux, plus rapidement, avec plus de contenu. Le seul moyen, c’est d’être capable de proposer quelque chose de tellement intéressant que le piratage deviendrait fade à côté.

Merci d’avoir pris le temps de lire ce long, très long billet.

Le village des Schtroumpfs

Ce billet fait suite au billet de Tornade, Cabusar ainsi qu’à celui de Gordon (les liens sont également disponibles à la fin de ce billet).

Je vous invite à lire les trois et à en discuter de votre côté, entre amis, autour d’une bière 🙂 . Je vais faire un petit focus sur les billets de Tornade et Gordon.

Pour détailler un peu ma vision de la situation, je pense, comme Tornade, que le Parti Pirate aurait pu fonctionner… mais à l’unique condition que chacun comprenne que le parti doit servir les citoyens, la démocratie et l’intérêt général. Cette condition n’est pas remplie actuellement et, après les récentes « affaires » révélées au grand jour, qu’on soit clair : il est hors de question que j’y refoute les pieds, de près comme de loin.
C’est dommage parce que PPFr commence à bien prendre dans certaines régions et, même ici, il existe encore des problèmes, il suffit de regarder la plus grosse section locale, elle ne reconnait pas et n’est pas reconnue par le CAP (le Conseil Administratif et Politique) du PPFr.

Voila pour le contexte qui vous aidera peut être à comprendre mon état d’esprit de « comploteur » (j’imagine que certains se permettront le mot, je préfère donc prendre un peu d’avance).

Bref, passons au sujet principal : ma vision des choses sur les réflexions que nous menons actuellement sur « un truc » (pas de secret, c’est juste qu’il n’a pas de nom à l’heure actuelle) complètement nouveau et réellement démocratique, à la différence du PPFr.

Le plus simple est que je reprenne les idées et avis de Tornade et de Gordon, afin de les commenter (je préviens, c’est long (mais je pense que c’est intéressant) :•Tornade dans son premier point parle de la création d’une association. Je suis d’accord sur le principe, actuellement, un parti est plus un frein qu’autre chose car le mot parti fait fuir les gens, déçus par la politique actuelle.

•     Conserver le mot « pirate » : comme Gordon et Tornade, je ne suis pas certain que cela soit une bonne idée, d’une part parce que j’espère qu’il n’y aura pas que des pirates dans ce « truc » (et je pense que ce sera le cas, l’utilisation du mot pirate sera alors mauvaise), d’autre part parce que, malheureusement, le mot pirate discrédite.

◦     Pour faire le point sur le mot pirate : il est employé par énormément de monde et est surtout mal employé, définissant un méchant hacker, un téléchargeur-violeur-pédonazi, …
◦     Nous pourrions utiliser le mot « Hacker », mais c’est juste se tirer une balle dans le pied. A la base, le mot hacker est réputé pour être neutre, c’est juste un bidouilleur. Malheureusement, à force d’être utilisé pour tout et n’importe quoi, il est encore plus péjoratif que pirate (la faute à un peu tout le monde, y compris le gouvernement français depuis le CCC Fr).

Néanmoins, et comme le souligne Tornade, nous sommes des pirates et personnellement, je suis fier de l’être, même si nous sommes assez souvent maltraités dans les médias.

•     « Le bureau devrait être composé à mon avis d’un Président(e), d’un secrétaire et d’un trésorier. »

Je ne suis pas de l’avis de Tornade mais pas non plus de celui de Gordon, l’un parlant d’un bureau, l’autre parlant d’une absence de structure. D’un point de vue « conception », un bureau est nécessaire, ne serait ce que pour coordonner les différentes actions qui pourraient être mises en place pour la phase de « soft launch », de démarrage, du « truc ».

Gordon marque cependant un point, la présence d’un groupe de personnes à la tête d’une instance n’est pas souhaitable, même si ces personnes ont des intentions louables, il est possible qu’à un moment, elles soient surreprésentées ou qu’elles n’aillent pas dans « le bon sens ».

Le principe du « truc » est d’apporter tout ce qu’il faut en soutien, conseils, aide et support pour des instances plus locales. Avoir une personne de confiance pour les dons, je suis d’accord, pour les adhésions, moins, dans la mesure où je préfère imaginer un « truc » aidant le montage d’instances locales, j’imagine d’ailleurs un système d’adhésion uniquement au niveau local, et le « truc » se chargerait juste de mettre en contact/relation/harmonie les instances locales afin de faciliter le dialogue.

•     « Un programme avec nos idées mais qui reste cantonné au numérique ». Je suis en partie d’accord, mais pas sur le terme de programme. « Programme » sous entend une ligne directrice dont-on ne peut s’éloigner, quelque chose de trop rigide.

Je suis également partagé sur le fait que cela reste cantonné au numérique (je suis, moi aussi, lassé des politiques qui votent des lois sur Internet dont ils ne comprennent pas le fonctionnement, ne reproduisons pas les mêmes erreurs).
Partagé parce que les gens auront forcément d’autres préoccupations et qu’il faut qu’elles puissent servir à alimenter les futurs débats.

Pourquoi ne pas parler de « grande ligne directrice » dans un premier temps, en version 0.5 ? Une fois le tout lancé, une fois les débats lancés, rien n’empêche de définir plus clairement ce pour quoi nous nous engageons.

Je suis plus partant pour une grande ligne directrice qui pourrait et qui devra évoluer, muter, s’adapter et au final, représenter réellement ce pour quoi nous nous engageons / battons.

In fine, j’aime bien l’avis de Tornade : proposer un premier jet, crédible, afin de faire connaitre nos idées. La seule variable importance ici est le « nos », qui représente-t-il ?

•     Favoriser la création de cellules locales : que dire, si ce n’est +42 ! je vois le « truc » comme une réelle instance dédiée à cela, afin de créer un ensemble cohérent de cellules locales et une vraie démocratie (que nous attendons tous). Cela passe par de l’échange, du dialogue mais aussi ce que nous savons faire de mieux : des poneyz du numérique (config de framework, cms, vocaux (mumble (ou autres (mais mumble c’est bien (et j’aime les parenthèses dans les parenthèses))))).

•     Pour le combat contre le nombrilisme, je vais être on ne peut plus précis sur ce point, même si je risque de finir classé comme un autoritaire. Personne n’est au dessus de personne et, si cela arrivait, c’est « couic », pas de démocratie verticale, c’est écrasant, ce n’est pas démocratique. Se pose un problème majeur : le charisme. C’est humain, chacun(e) possède une sorte d’aura, un charisme qui fait qu’il/elle sera leader ou non (oui, je pense à Paul par exemple). C’est souvent involontaire, on ne choisi pas d’être ainsi, mais cela peut porter préjudice à l’ensemble si des gens sont présents pour une personne et non pour des idées. (attention, je ne dis pas que Paul est nombriliste, loin de là, quoi que puissent en penser les autres, je dirais que c’est plutôt l’inverse).

•     Favoriser les idées, peu importe d’où elles viennent, de membres ou non, c’est une très bonne idée, je suis absolument pour, pour et re pour.

•     Pour l’idée d’un « Conseil Constitutionnel », bien que j’aime le fond, je n’aime pas la forme. Être la en support lors d’éventuels conflits oui, en médiateur également afin d’arriver à la forme qui plaise au plus de personnes (je ne peux pas dire tous, c’est le principe d’un consensus). Dans ma vision du « truc », il ne faut pas prendre parti, cela reviendrait à inconsciemment influencer Pierre, Paul ou Jacques. Il faut être là pour apporter une vision des choses, une prise de recul et pour apporter nos expériences, mais point. Parler d’un Conseil Constitutionnel me fait penser à notre système actuel ou, dès qu’il à tranché, c’est fini et c’est comme il l’a décidé. J’ai également peur que ce Conseil soit sollicité pour tout et n’importe quoi (c’est assez flou comme peur, j’en conviens), les gens sachant qu’il existe ne se casseraient plus la tête à débattre et, dès qu’il existerait un différent, le Conseil serait sollicité (je ne sais pas si ce point est assez clair, n’hésitez pas à demander des explications s’il ne l’est pas) ;

•     Du LOL, du Lulz, des poneyz, de la bière, du café, des poutous, des barbus, de la bière, des liens/nœuds/clusters solides, de la bière, … j’ai précise de la bière aussi ?

Au delà du lol, caractéristique très présente chez nous, l’absence de lol signe la fin de tout. Sans amusement, c’est l’ennui, c’est l’absence de motivation, c’est le désintéressement. Des bières, oui, d’une parce que c’est bon et de deux parce que ça tisse de liens. Le principe étant de se retrouver, d’échanger, de partager, de discuter, … autour d’une bière, pourquoi pas \o/.

Enfin, dernier point qui représente pour moi la difficulté principale de tout ceci : l’équilibre. Je m’explique : pour intéresser des gens, il faut avoir un contenu attractif, mais pour l’avoir, il faudrait intéresser des gens, mais pour les intéresser, … et on tombe dans une boucle mal conçue, sans sortie. Ici, le mot maître est « équilibre ». Il est nécessaire d’avoir un contenu suffisamment intéressant pour attirer des gens (pas les attirer dans le sens habituel, comprenez plutôt faire en sorte qu’ils soient intéressés et qu’ils soient en mesure de s’approprier le tout et surtout, de s’impliquer).

Il ne faut pas, en revanche, avoir un contenu trop « fourni », sous peine de brider un peu tout le système, les gens pourraient ne pas se sentir libre ou pourraient se sentir bloqués à un contenu « x ou y », ce qui ne servira pas l’intérêt général.

Vous pouvez retrouver le billet de Tornade ici, celui de Gordon ici et celui de l’ami Cabusar ici.