Charlie Hebdo, mon petit point de vue.

Comme beaucoup d’entre vous (sans doute), j’ai pu voir ce matin les caricatures (comme celle-ci par exemple) du journal satirique « Charlie Hebdo ». Ces dernières portaient sur Mahomet, prophète de la religion musulmane et étaient en effet satiriques, très satiriques, sans doute trop.

Je tiens avant tout à préciser deux points : je ne vais défendre personne (encore que…) et je ne détiens aucune vérité absolue. Ainsi, je n’écris ni pour vous dire qui a raison ou qui a tort, ni pour vous apporter une sacrosainte vérité quelconque.

Je souhaite juste partager mon point de vue, vu de ma petite fenêtre sur le monde.

Pour restituer les faits, un film qualifié de film « anti-islam » est apparu, déclenchant avec lui un nombre de critiques impressionnantes et des objections dans le meilleur des cas, des manifestations assez violentes et parfois meurtrières au pire. Je ne vais pas m’étendre sur ce film pour la simple et la bonne raison que je ne l’ai pas vu, je suis donc mal placé pour donner un avis sur le sujet.

Ce que je sais en revanche, c’est que ce film a déclenché des tensions énormes et que rajouter de l’huile sur le feu n’était peut-être, sans doute même, pas nécessaire.

Je vais tenter de vous livrer ma réflexion sur deux parties, qui se résument à un côté pour et un côté contre.

Le pour, selon moi.

Charlie Hebdo est un journal satirique, assez réputé pour ce genre d’actions. C’est aussi un journal qui utilise son droit de publier, de penser, ce que l’on définit généralement « liberté d’expression ». C’est donc son droit de caricaturer et de faire une présentation d’un gout très discutable.

Si l’hebdo refuse de publier quelque chose au motif que cela pourrait choquer des gens, il y a fort à parier que d’ici quelques années, ils ne publieront plus rien et, en cela, je peux comprendre que Charlie ait pu publier ce qu’ils ont publié.

Hier, mardi 18 septembre 2012, les caricatures de Mahomet étaient sur les bureaux de certains ministres et cela n’a pas empêché l’hebdo d’être dans les kiosques, ce matin. Laurent Fabius a également critiqué l’Hebdo en leur expliquant qu’ils ne se souciaient pas des conséquences de leurs satires. C’est sans doute vrai.

Pour autant la satire doit-elle s’en soucier ? Selon moi non, la caricature est identique, si l’on doit se soucier de l’impact que peut avoir une caricature, on arrête d’en faire.

La critique, la caricature et la satire n’ont, selon moi, aucun ordre à recevoir de personne.

On reproche également à l’Hebdo se faire son beurre avec cela, je suis en partie d’accord et donc, en partie opposé à cela.

Je suis d’accord car l’Hebdo était sur de faire une vente énorme avec tout ça, pour autant, ils ne le font pas tous les jours, tout le temps, à chaque publication. Ils l’ont fait lorsque la situation s’y prêtait, comme lors de l’instauration de la charia en Libye. Dès lors, dire qu’ils font leur beurre dessus est un peu excessif, d’ailleurs…

Le contre, selon moi.

…d’ailleurs, c’est l’excessif qui fait que je ne suis pas vraiment avec Charlie Hebdo.

Dans les autres religions, on représente les pratiquants, le clergé, une étoile juive, des symboles d’une religion, mais jamais un prophète. Essayez de trouver une satire de Jésus, elles sont rares mais Charlie en à fait, exemple, et ici aussi (merci Internet)

Charlie Hebdo pouvait très bien attaquer autre chose, ils ont choisi d’attaquer Mahomet, c’est leur choix et je le respecte, je ne suis pas d’accord pour autant.

Etait-il nécessaire de relancer les tensions déjà existantes ? de remettre de l’huile sur le feu ? Non.

Les dessins de Charlie ont accroit une peur déjà existante, elle-même amplifiée depuis le film anti-islam. Des ambassades et des écoles ont dû avoir peur aujourd’hui et auront sans doute peur les prochains jours également. La sécurité de certaines instances a également été renforcée.

Comme expliqué précédemment, Charlie se fait de l’argent sur tout ceci. C’est normal me direz-vous et vous avez raison. Seulement, le fait est qu’on peut légitimement se demander si c’était pour la satire ou pour l’argent que Charlie a publié tout ceci.

Au global, le constat est triste et on se retrouve face à deux intégrismes : celui de la liberté d’expression face à l’intégrisme islamique et selon moi, personne n’a raison ou tort dans le fond, dans la forme c’est une autre histoire.

Charlie Hebdo, c’est paradoxal selon moi. Ils ont fait ce qu’ils devaient faire et je suis d’accord avec eux mais je suis en même temps en désaccord car ce n’était sans doute pas le moment de faire ça et il existait d’autres manières de faire ça.

Je constate en revanche que pour des dessins, on sécurise des ambassades, des écoles ferment, des politiques interviennent pour rejeter la faute sur Charlie Hebdo alors qu’ils pouvaient intervenir.

J’ai du mal à comprendre qu’un film ou des dessins puissent faire que des gens meurent, que des tensions éclatent et que la violence s’en suive, vraiment. Il y a déjà beaucoup d’autres raisons qui font que des gens meurent chaque jour, j’ai vraiment beaucoup de mal.

Je ne sais pas quoi en penser et je crois que je préfère rester ainsi, chaque côté ayant et tort et raison à la foi.

A nouveau, ceci n’est que mon simple et très humble point de vue.

Vous, vous êtes libres de partager ce point de vue, d’être d’accord ou non, d’aimer ou de penser que je suis un connard fini et moi, d’exprimer ce que je pense.

Internet, cette chose qui bat.

Hier, lundi 27 aout, Laurent Joffrin se fendait d’un éditorial qui a déjà fait couler beaucoup de datas. Dans son éditorial, M. Joffrin s’attaque à la diffamation et au mensonge qui sont diffusés par mail. Malheur, les mails sont incontrôlables, il faut que cela cesse. Vite, un « on-ne-sait-pas-trop-quoi-mais-un-truc-quand-même »

L’attaque, si elle ne demande pas explicitement le contrôle et la censure, nous amène quand même à penser que c’est ce que l’auteur souhaite.

L’auteur rejette la faute sur Internet. Excuse facile et concept classique lorsque l’on ne sait faire que ça, sans faire la part des choses entre Internet et ce qui le compose : nous.

C’est le même schéma de réflexion que celles et ceux qui rejettent la faute des tueries sur les jeux vidéo : c’est de la faute d’Internet et des jeux vidéo, toujours.

Qu’on se le dise : Internet est con, du moins il ne réfléchit pas. Ca n’est pas Internet le fautif. Un tueur est un homme, tout les hommes ne sont pas des tueurs, bien c’est pareil.

Si on parle d’Internet d’un point de vue technique, ce n’est qu’un ensemble de machines, interconnectées les unes avec les autres, par la biais d’équipements, de câbles de différentes tailles, de serveurs qui remplissent différentes fonctions, c’est un ensemble de réseaux qui convergent tous sur une place unique, c’est ce qui forme la toile.

Si on parle d’Internet comme l’outil révolutionnaire, il n’existe que par ses utilisateurs. Si Youtube, Facebook ou Twitter existent, c’est parce qu’il y a des gens pour le remplir et le faire vivre. Ces personnes iront, un jour, ailleurs, sur un autre bout d’Internet, les outils que d’aujourd’hui feront alors partie du passé.

Internet est le résultat d’un ensemble d’interactions entre différentes personnes, à l’échelle de la planète.

Partant de ce point, il est possible d’en tirer deux conclusions :

  • Internet est le reflet d’un ensemble de groupes. Il a différent visages, qui dépendent des personnes qui le composent, nous sommes sur le même réseau mais pas sur le même bout d’Internet et le visage que je vois n’est peut-être pas le même que vous.
  • Internet est composé d’humains, il est donc doté d’intelligence, d’envies et de désirs, de haine et de violence, de paix et d’amour, de bière, de chats, de la vie, l’univers et le reste.

Parce qu’il est composé d’humains, il est également doté de la faculté de s’adapter au danger et de survivre dans des conditions extrêmes. C’est ainsi que le « grand firewall » chinois est criblé de trous, que des informations sont exfiltrées de Syrie, que Barbra Streisand à fait une grosse connerie en souhaitant le censurer et que, de façon générale, il répond à chaque attaque par une adaptation, pour continuer à vivre.

On ne peut pas censurer Internet ou le forcer à faire quelque chose, aucun humain n’est capable de le tuer ou de le faire taire, sauf en détruisant ce qui le compose : nous. Ce n’est pas pour rien que le régime de M. Bachar Hafez al-Assad traque systématiquement les opposants au régime et que la vente d’armes technologiques et de moyens d’espionnage – ce qui revient presque au même – se porte si bien.

Internet fait peur à beaucoup de personnes, comme toute chose qui n’est pas contrôlable dans un monde ou l’inconnu et le non maitrisables font peur. Il faut classer, ranger, définir et maitriser afin d’affirmer que l’homme est maitre absolu.

Les techniques de manipulation de la population sont, par exemple, une parfaite démonstration de tout ceci : un groupe que l’on ne comprend pas sera catégorisé comme « à ne pas prendre au sérieux » ou comme « dangereux ». Il faudra tout faire pour que l’opinion n’ait pas d’autre avis que celui que l’on veut imposer.

Internet n’est cependant pas aussi dupe et l’image que certains essayent de lui donner commence à s’effriter. Il n’est plus le monstre dangereux d’avant où traine la pire raclure de la société, il n’est plus réservé à l’élite, il est ce blog, ce billet, vous, moi, tout le monde. Il est l’envie insatiable de savoir que les choses peuvent se passer différemment, de la façon dont on veut, il est une sorte d’espoir. En cela, le hack est une réponse et c’est devenu ma philosophie, ça l’a sans doute toujours été.

Tout ceci dans un simple câble RJ45, c’est magique. Il est un peu le cordon ombilical qui nous relie nous, enfants d’Internet, à cette chose qui nous protège et que l’on doit protéger.

Alors, monsieur Joffrin, lorsque je lis les inepties que vous osez écrire, j’ai simplement envie de vous répondre : vous n’avez rien compris.

J’ai aussi envie de vous répondre merci : merci pour vos inepties qui font évoluer Internet.

Attaquez Internet et il se défendra, vous contribuez malgré vous à faire d’Internet un enfant qui grandit.

La seule question est : lorsque qu’Internet aura grandi, que les VPN et le chiffrage asymétrique seront la norme et plus l’exception, que ferez-vous ?

Vous aurez le choix d’aller plus loin, quitte à basculer dans la même optique que ces régimes qui tuent pour garder le pouvoir. Vous perdrez, pour toutes les raisons citées plus haut.

Internet n’échappe pas à la théorie de l’évolution : adaptez-vous et avancez ou alors disparaissez.

Le mot ACTA est mort.

Aujourd’hui, par 478 voix contre 39, le parlement européen s’est prononcé contre ACTA. C’est une victoire pour ceux qui s’opposaient au flou du traité, au potentiel blocage des médicaments génériques, au brevets du secteur agricole, aux grandes puissances comme Monsanto et, évidemment, pour ceux qui s’opposaient à une menace contre Internet et la liberté d’expression.

C’est grâce au peuple et Internet que tout ceci a été possible, sans un appui spamming harcèlement des eurodéputés pour leur faire prendre conscience de la dangerosité d’ACTA, tout ceci ne serait pas arrivé.

Cette victoire marque, selon moi, un tournant dans l’histoire : massivement, le peuple s’est fait entendre. Il est maintenant difficile de dire que les opposants aux idées d’ACTA sont « 5 gus dans un garage » ou encore des « groupuscules terroristes ». C’est la victoire de la démocratie sur les lobbies qui ont fait pression sur les différentes instances européennes.

Ce soir, vous avez votre soirée (et j’en connais un qui va dormir un peu plus, quelques temps). Profitez-en bien, cette bataille est remportée. Félicitations à tous pour l’énergie investie, le temps consacré, les manifestations, les billets de blog, articles et j’en passe.

Il ne faut cependant pas relâcher la pression. Si le mot ACTA est bel et bien mort en Europe, les idées derrière continuent d’exister. Entre CISPA, INDECT et tous ces autres projets qui n’existent encore… le travail s’annonce long et bon nombre de batailles nous attentent encore avant d’espérer gagner la guerre.

Restons vigilants, mais pas ce soir ! Santé !

Un énorme merci à la Quadrature du Net et à cette bande de terroristes tueurs de chats pour toute l’énergie consacrée à lutter contre ACTA (et ça se compte en années).

 

En Angleterre, Big Brother se fait inviter par la reine.

Il y a quelques temps de cela, une proposition de loi arrivait en Angleterre. Cette dernière proposait d’obliger les F.A.I à fournir, en temps-réel, un accès à l’ensemble des communications électroniques du pays. Ce projet concerne donc l’ensemble de la population, que l’on ait fait quelque chose de mal, ou non.

Ce projet de loi est aujourd’hui acté. En fait, il l’est depuis hier. La reine a confirmé la mesure du ministère de l’intérieur lors d’un discours consultable sur http://www.cabinetoffice.gov.uk/queens-speech-2012 (EN)

« My Government intends to bring forward measures to maintain the ability of the law enforcement and intelligence agencies to access vital communications data under strict safeguards to protect the public, subject to scrutiny of draft clauses.»

En résume, la reine souhaite renforcer la capacité de ses agences de renseignement à accéder à des données importantes, voir essentielles. Elle garantit des conditions d’accès strictes afin de ne pas permettre d’abus mais, comme à chaque fois, il y a fort à parier que ce « Big Brother » sera utilisé à d’autres fins.

Depuis les émeutes de 2011, le ministère de l’intérieur n’a cessé de renforcer certaines lois afin que ces évènements ne puissent plus se reproduire. Lors des émeutes, le gouvernement avait également sollicité RIM afin de déchiffrer les communications de Blackberry Mobile (BBM) pour retrouver les émeutiers.

Je trouve cette déclaration grave pour la protection de la vie privée des anglais (il faut d’ailleurs se pencher sur le terme de pays utilisé parfois par le gouvernement, il peut être question de citoyens anglais, ou alors de citoyens sur le sol anglais, ce qui change beaucoup de choses).

Les forces de l’ordre et les services de renseignement auront bientôt accès à l’ensemble des données privées circulant sur les réseaux, en Angleterre. Mails, SMS, MMS, conversations instantanées (s’il est possible d’écouter une ligne, en temps-réel, il devient possible de tout écouter, de tout voir, même des éléments qui relèvent de la sphère privée, ou intime).

Londres est déjà infestée de caméras à chaque angle de rue, la reine ajoute maintenant la possibilité d’écouter tout pays. Quelle sera la prochaine étape dans la violation de la vie privée des citoyens ?

Il ne reste plus qu’à chiffrer systématiquement ses communications par mail, ses sms et tout le reste.

Chère Madame Nathalie Kosciusko-Morizet, …

140 caractères, c’est parfois trop court pour exprimer ses idées, surtout lorsque l’on y trouve des arguments et un bon gros coup de gueule à votre encontre ainsi qu’à l’encontre de l’UMP et du Président-candidat, Nicolas Sarkozy.

Dans un premier temps, je reviens sur le dépôt de plainte déposée par vous-même ainsi que par M. Copé à l’encontre de M. Baptiste Fluzin.

Le principe n’est pas de remettre en cause cette plainte que j’imagine parfaitement fondée puisque la personne reconnait les faits. Non, le principe c’est de remettre quelques pendules à l’heure. Il semblerait que la vôtre soit détraquée. Je reviens donc sur vos récentes déclarations :

« Mais non, que dis-je, les hémiplégiques de l’indignation ne peuvent concevoir cela. Quand on n’est pas de leur bord, quand on ne tresse pas de lauriers à la Gauche à longueur de tweets, on mérite les bordées d’injures, et ceux qui les profèrent ont droit à des encouragements. Encore un effort, et on me dira que me traiter comme on m’a traitée, c’est faire souffler un vent de fraicheur sur Internet ! »

Je ne tresse pas de lauriers à la Gauche, loin de là, le CM de M. Hollande n’a peut-être pas oublié Botzaris 36 et tout le reste. Vous faites des généralités qui sont à peine acceptables de la part d’une personne « lambda », ça l’est encore moins lorsque ce cliché émane de la porte-parole de Nicolas Sarkozy.

Dans vos déclarations, vous tacliez à demi-mots un twittos « influent », Maître Eolas. Peut-être aurait-il été bon pour vous de suivre ses indications et d’abandonner les charges, vous avez fait un joli bad buzz qui ne fait que mettre un peu d’huile sur le feu.

Bad buzz et point abordé, j’arrive maintenant à l’essentiel : la menace que vous et votre gouvernement représentez.

Un citoyen vous insulte, vous portez plainte. C’est normal, c’est un fait, personne ne peut contredire cela.

Seulement voilà. Pour critiquer quelqu’un qui vous insulte, il faut être propre sur soi et cela ne semble pas être votre cas.

Depuis déjà trop longtemps, ce gouvernement se permet de tirer à vue sur des journalistes, si bien qu’on se demande si vous ne faites pas un concours entre vous.

Dernier acte marquant : la plainte contre le site d’information Médiapart.

« Infamie », « désinformation », « officine » ou encore « organe qui se prétend être de presse », « menteurs » … cela fait maintenant quelques mois que l’UMP et le gouvernement se déchainent contre Médiapart et que vous n’y allez pas franchement de main morte.

Le flot d’insultes s’est amplifié depuis la publication de documents attestant d’un financement de la campagne de N. Sarkozy par Mouammar Kadhafi.

Qu’on remette en cause les conclusions d’un journal, c’est une chose. Qu’on les insulte et qu’on méprise et les journalistes et le travail fourni, s’en est une autre.

Depuis, une journaliste de Médiapart a été insultée et bousculée, lors d’un meeting UMP. Ceci n’est pas acceptable.

Le fait qu’un journal ne vous plaise pas ne vous donne pas pour autant le droit de l’insulter et de le trainer dans la boue. Reporters sans frontières s’inquiète de plus en plus des écarts de conduite du gouvernement lorsque l’on parle de journalisme.

Pour reprendre une de vos idées jusqu’à l’absurde :

« Mais non, que dis-je, les hémiplégiques de l’indignation ne peuvent concevoir cela. Quand on n’est pas de leur bord, quand on ne tresse pas de lauriers à la Droite à longueur d’articles, on mérite les bordées d’injures, et ceux qui les profèrent ont droit à des encouragements. »

Avant de porter plainte et de critiquer, il faut savoir balayer devant sa porte. Celle de ce gouvernement est bien sale.

ACTA pour les nuls.

N’y voyez aucune offense mais plutôt quelque chose qui ressemblerait à : qu’est-ce qu’ACTA pourrait vraiment changer pour vous, au quotidien ?

Avant de commencer, il convient de rappeler ce qu’est ACTA.

ACTA est un traité international, c’est l’Accord Commercial d’Anti-Contrefaçon. Cet accord est négocié depuis déjà trois longues années par 39 pays et, derrière ce nom de barbare qu’est ACTA, voilà ce qui se cache :

ACTA permet de créer de nouvelles sanctions pénales, forçant les fournisseurs d’accès à Internet à censurer et à surveiller les communications en ligne, tout comme les échanges en ligne.

Ce traité propose de renforcer la lutte envers la contrefaçon en instaurant un ensemble de moyens disproportionnés et, point très important : ACTA ne concerne pas que la liberté d’expression, cela va plus loin… beaucoup plus loin.

Au nom des brevets, ACTA propose d’interdire les médicaments génériques et certaines graines ou semences utilisées dans l’agriculture. Au nom de l’intérêt privé et de l’argent, ACTA veut donc interdire l’accès à la santé aux plus démunis.

Je sais, ça parait surréaliste hein ? Pourtant, c’est l’effroyable vérité.

Et pour vous ? Qu’est-ce que ça changerait, hein ?

Si vous étiez en train de vous poser la question, voici la réponse :

Sur votre téléphone, vous avez personnalisé votre sonnerie, non ? Vous avez mis une musique que vous aimiez, non ?

Et avez-vous un moyen de prouver que vous détenez cette musique légalement ? Que vous l’avez acheté ? Non ?

Alors mes excuses, mais votre téléphone – ou autre baladeur mp3 – pourra être saisi, fouillé et détruit.

Ah, j’oubliais : vous aussi vous pourrez être fouillé(e), aussi.

ACTA permet cela.

Vous êtes malade ? Vous allez à la pharmacie acheter les médicaments que votre docteur vous a prescrit, c’est normal.

Imaginez votre pharmacie sans aucun médicament générique ? Imaginez maintenant le montant total de la facture ?

ACTA rendra cela possible. Au nom des brevets, c’est votre accès à la santé qui sera pénalisé.

Voilà, ACTA c’est ça et bien plus encore.

Plus que jamais, il est temps d’agir à votre niveau.

Parlez-en à vos proches, amis, faites tourner l’information, diffusez la sur Internet, ne laissez pas passer ACTA.

Nous avons jusqu’à juin pour alerter la population et nos eurodéputés sur le danger qu’est ACTA.

Il est l’heure d’agir et de vous réveiller afin de protéger vos libertés les plus fondamentales. Notre liberté d’expression et notre droit d’accès à la santé sont menacés et ceci n’est qu’une infime partie du traité ACTA, déjà en route vers une signature.

« Le monde ne sera pas détruit par ceux qui font le mal, mais par ceux qui le regardent sans rien faire. » – Albert Einstein.

Plus d’informations sur le site de la Quadrature du Net