Ne bougez pas…

Ce soir, pas de sujet d’actualité en particulier mais plutôt un constat, enroulé dans un petit coup de gueule.

Vous pouvez déjà classer ce billet dans la catégorie « je vais dire quelques vérités qui ne vont pas vous plaire« .

La Hadopi est passé, de plus en plus de gens s’en plaignent, de plus en plus de gens trouvent cette loi absurde, stupide, dangereuse.

La Loppsi connait le même sort et est autant critiquée maintenant.

La nouvelle carte d’identité numérique commence déjà à connaitre le même sort et les réactions sur la toile et dans la vie réelle me font penser qu’elle va s’en prendre plein la tête.

Autre chose me choque : que la loi HADOPI ait été rejeté, puis revotée, le tout dans la plus grande indifférence…que, sur la Loppsi, si peu de monde se soit indigné…que sur la carte d’identité, ce soit 6 personnes qui aient décidé du sort de 45 millions de personnes.

Par dessus tout, il y a une chose qui me laisse perplexe : l’inaction. Celle de qui? celle du peuple.

L’inaction, c’est pour moi le mal qui nous ronge tous:

– on critique, on se plaint…mais concrètement c’est souvent après coup, lorsqu’il est trop tard, lorsque l’ont doit subir plutôt que d’anticiper.
– on fustige une loi, sans s’être renseigné avant et sans avoir essayé de faire quelque chose.
– on laisse nos politiques décider de tout, même si tout ceci n’est pas / plus représentatif de l’opinion du peuple

Pourquoi?

Par manque d’information, par manque de temps, par manque de motivation ou tout simplement parce qu’on s’en moque complètement, les raisons sont aussi nombreuses que variées.

Cependant, il existe des solutions pour répondre à quelques problèmes :

– pour le manque d’information, si vous restez sur les médias traditionnels, l’information que vous aurez ne sera, au mieux, pas complète, dans le pire des cas, elle sera fausse. Renseignez vous de vous même, allez lire les projets de l’assemblée nationale, vous pourriez être surpris de tout ce qu’il se passe.

– pour le manque de temps, des sites reprennent l’ensemble des informations que vous ne voyez pas dans les médias.

– pour le manque de motivation : afin d’éviter toute prise de tête, moi aussi j’ai mes galères, mes soucis, mon compte a zéro en fin de mois, des soucis pour le travail, le logement, … simplement je crois avoir compris une chose : ce n’est pas en tant qu’individu que ces problèmes se règleront. C’est en tant que conscience collective qu’il faut agir.

– on s’en moque, mais on critique après coup : je serais sans pitié ici, vous vous en moquiez, vous subissez les retombée de ce dont vous vous moquiez, vous l’avez cherché.

Nous sommes à un moment de notre existence ou Internet nous permet de passer de l’autre côté de l’écran : devenir acteur de la démocratie plutôt que de rester spectateur et subir cette dernière, saisissez cette chance.

Je ne le dirais jamais assez, mais si tout ce qui se passe arrive, c’est peut être parce que nous, français, nous l’avons cherché : qui regarde ce que font nos politiques? qui regarde les lois qui sont votées? Franchement? … peu de monde. Nos politiques le savent et s’en donnent à cœur joie jusqu’au prochaines élections ou il faudra faire semblant d’écouter le peuple. Le pire dans ces cas la, c’est la mémoire politique du peuple : « x » est un con le lundi, c’est notre sauveur le mardi…

Je n’entendrais pas l’argument : « que faire, c’est ainsi fait, ils font ce qu’ils veulent, toutes façons d’accord ou pas, ca change rien ». Je ne l’entendrais pas parce que réagir ainsi, c’est consentir à laisser les gens faire ce qu’ils veulent, c’est se dire que toutes façons, la démocratie est ainsi faite…comprenez par là : qui ne dit mot consent.

Vous avez le choix de ne rien changer.

Vous avez aussi le choix de vous organiser, de réagir, réfléchir ensemble sur « que faire », « comment faire ». Vous pouvez vous renseigner et aller plus loin que ce que l’on vous offre dans les médias traditionnels.

Oui, c’est fatiguant. Oui, il faut produire l’effort. Oui, c’est un travail de fond et sur la durée…mais vous seriez étonné de tout ce que l’on ne vous dit pas. Ce n’est qu’ensemble que les choses pourront avancer, individuellement, nous sommes tous…de simple citoyens dans la moins pire des configurations : la démocratie.

… A nous de faire en sorte de changer cela.

 

Bienvenue à Vichy…

Profitez du séjour, le voyage commence à peine.

Avant de vous expliquer pourquoi un titre aussi « trollesque », laissez moi vous compter une petite histoire :

Il était une fois 11 députés. De ces 11 députés, 6 décidèrent un jour de voter une loi : la loi de la protection sur l’identité.

Mais qu’ont-ils voté exactement?

Dans un premier temps, ces 11 députés ont voté la création d’une base de données centrale de 45 millions de personnes via une nouvelle carte nationale d’identité…mais pas n’importe comment (enfin…), en effet, les 11 députés ont rendu obligatoire la collecte de données biométriques (elle était jusqu’alors non obligatoire pour les personnes qui ne voulaient pas de passeport ou qui ne souhaitaient pas donner leurs empreintes digitales.

Cette mesure, saluée par Claude Guéant (connu plus pour ses dérapages trollesques que pour ses sages paroles), s’inscrit dans « une modernité positive, capable à la fois de protéger et de simplifier la vie quotidienne de nos concitoyens« .

Comprenez par la : une puce pour tous les surveiller, pour tous les contrôler et puisqu’elle devient obligatoire, pour tous les forcer à l’avoir…

Attendez, ce n’est pas tout… ce fichier biométrique pourra servir à pas mal de choses, comme relier une empreinte digitale à une identité. Je vous vois venir, oui cela existe déjà, mais dans le cadre de recherche criminelles, on cherche les gens déjà fichés, la c’est l’ensemble de la population qui est fichée d’un coup.

Mr Guéant à d’ailleurs parlé de la reconnaissance faciale également, soulignant qu’elle n’était pas encore au point, il a quand même rajouté que d’ici quelques années, la technologie aura fait des progrès.

Comprenez par la : pourquoi ne pas se servir de la reconnaissance faciale sur l’ensemble de la population?

ATTTENDEZ, c’est toujours pas tout: cette carte nationale d’identité disposera d’une seconde puce, facultative cette fois-ci. Cette dernière permettra de s’identifier en ligne et lors d’achats (grâce à une signature électronique). Cette puce sera gérée par le ministère de l’intérieur, comprenez par la que le ministère pourra, lorsqu’il le souhaitera, observer les habitudes de consommation de ceux qui ont choisis d’avoir cette puce avec eux.

A cela, Mr Guéant à fait une belle réponse de principe :

«il est évidemment hors de question, pour le ministère de l’intérieur, de s’immiscer dans le contenu des échanges commerciaux ou de chercher à en savoir quoi que ce soit. Le ministère de l’intérieur n’interviendra que pour garantir la fiabilité du système, sa sécurité, c’est-à-dire, d’une part, la sécurité des boîtiers électroniques et, d’autre part, la sécurité des transmissions».

Dommage…les paroles n’engagent que ceux qui les écoutent Mr Guéant, c’est à dire vous et 11 députés. La suite? Elle ressemble étrangement à 1984 quand même.

Je vous invite à lire l’excellente analyse de Marc Rees sur le sujet.

Je vous épargnerais le côté « il est impossible d’intercepter les données de cette puce » : la dernière fois qu’un membre du gouvernement à dit cela, c’était Mme Christine Albanel à propos du site de la Hadopi…qui est tombé quelques heures après. Le Chaos Computer Club Berlin (CCCB, groupe de hackers très réputé) pourra aussi vous expliquer que la carte d’identité biométrique du premier ministre allemand à été hackée…. ultra sécurisée, n’est ce pas?

Pour expliquer mon titre, je citerais une loi :

«Obligation de détenir une carte d’identité à partir de seize ans, comportant les empreintes digitales et la photographie, et de déclarer tout changement d’adresse. Institution d’un fichier central de la population et d’un numéro d’identification individuel.»

Cette loi à été crée…le 27 octobre 1940 et à été supprimée lors de la libération. Le Gouvernement vient donc de réinstaurer une loi qui date du régime de Vichy : celle d’un fichage massif de l’ensemble de la population française .

Voila, maintenant j’ai fini, vous pouvez vous en retourner à votre activité du moment…l’air de rien.

Ignorés…S1 EP02

Je reviens sur la démocratie, ceci est (peut être) le second volet d’un (putain) de coup de gueule phénoménal de pas mal d’articles. Je vous présente par avances mes excuses, l’épisode 2 et les suivants seront peut être un peu plus décousus que le premier épisode.

Je voudrais revenir sur le terme de ploutocratie afin d’expliquer ce mot plus en détails et, afin de taire toute tentative de troll, je prendrais quelques exemples de la société actuelle.

Si vous n’avez pas lu l’épisode un de mon coup de gueule, c’est ici que cela se passe, je vous invite à passer dessus, ceci vous aidera à comprendre ce qui suit.

Étymologiquement, ploutocratie c’est plutos (la richesse) et kratos (pouvoir), en gros, un système ou l’argent est la base de tout, la base du pouvoir, la base de la liberté d’expression, la base de l’utilisation de l’espace public.

Ce régime sous-entend que la démocratie est réservée aux « riches »…celui qui contrôle l’argent contrôle tout ce qui en dépend.

C’est parti, j’ai décidé de reprendre ma « plume numérique », c’est pas pour parler des bisounours.

Cet article peut se classer dans la catégorie « j’en ai ras le cul, je vais me faire entendre »

Imaginons, l’espace d’un instant, que cette ploutocratie soit le régime dans lequel nous sommes…:

– Hadopi : la HADOPI serait une loi pour défendre l’industrie de la culture et pas la culture en soi. La haute autorité (à grand coups de suspensions de la connexion) serait la pour défendre les maisons de disques et les ayants-droits.
Oui, ces mêmes maisons de disque ou ces mêmes ayants-droits qui enregistrent des records financiers sur 2011 seraient protégés par la Haute autorité et donc, par le Gouvernement. Le principe serait de condamner des citoyens qui n’ont pas l’argent nécessaire pour accéder à la culture. Le principe serait de condamner des gens qui téléchargent parce qu’ils ont envie d’écouter une musique, un album, un film à défaut de pouvoir se le payer.
Imaginez une famille « classique » dans cette situation : les parents, deux enfants (ou trois), une séance de cinéma reviendrait à environ 40 euros pour la petite famille. 40 euros, c’est une somme énorme en ce moment, certains n’ont pas cette somme à investir dans une séance de cinéma.

Que faire alors si l’accès à la culture est trop cher et réservé aux riches : télécharger. Afin de ne pas se couper du monde et de pouvoir continuer à rêver, les gens téléchargeraient tout ce qu’ils peuvent, ne serait-ce que pour retrouver le frisson d’une musique que l’on aime.

Heureusement, la haute autorité ne fait pas … hey wait! Si en fait, la HADOPI défend les maisons d’éditions, les majors, les ayant-droits…elle ne défend pas la culture, elle essaye d’imposer une culture à tout le monde.
Sa  motivation c’est celle des ayants-droits, c’est l’argent. Les ayant-droits gagnent de l’argent, mais ils en veulent plus, alors on bride tout un système qui est rentré dans les mœurs à défaut de pouvoir tout se payer.

– l’ISF : l’Impôt de solidarité sur le fortune à été relevé de 790 000 euros à 1.3 million d’euros. Comment ne pas penser que cette modification va profiter au plus riches de ce pays?

Et pendant que la majorité de la population galère pour finir ses mois, les banques gèrent votre argent…et celui des dictateurs, Kadhafi en premier lieu. La crise à définitivement bon dos….

Je devais faire un article bien plus long…mais je crois qu’il n’en faut pas plus pour se poser la question suivante :

Sommes nous vraiment dans une démocratie….ou alors l’argent est-il seul maître à bord?

Souvenirs d’actualité : Révolution 2.0, les bases existent-elle en France?

J’étais parti pour faire un petit article parlant de la #FrenchRevolution. Manifestement, sur la toile, elle ne semble pas se calmer (et c’est tant mieux). J’espère qu’il en est de même IRL (dans la vie réelle) mais j’ai un peu plus de doutes.

Bref, j’étais donc parti pour faire un petit billet et je me suis souvenu que des personnes de la Twittosphère et moi même avions rédigé un « petit » (pas si petit que ça en fait) article sur une révolution française à la 2.0.

Rétrospective et explications.

Nous sommes au début de la révolution/guerre en Libye, mon blog était chez Google (le service blogger), j’ai depuis mon propre nom de domaine, l’envie de créer et de faire ce que bon me semble comme je l’entends était trop forte.

Partout j’entendais « imagine, la Révolution arrive en France », « Imagine ça chez nous » … alors l’idée m’est venue d’en parler. L’article à été rédigé en deux jours, merci aux outils open source (un EtherPad dans ce cas là) et surtout, merci à tout ceux qui avaient répondu présent pour l’écriture.

J’allais faire un peu de ménage dans mes blogs, donc avant de faire disparaitre la version « Blogger » de Google, je tenais à reprendre cet article pour le laisser ici, bonne lecture à tous, c’est un ancien article et ceux qui me suivent depuis le début le connaissent déjà, je l’ai cependant trouvé bien plus d’actualité aujourd’hui qu’à l’époque.

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