Le choix.

J’ai longuement hésité à faire ce billet. Cependant, puisque tout le monde y va de son point de vue, je ne vois pas ce qui m’empêche d’y aller du mien.

Le niveau de l’actualité française en ce moment n’est pas fameux… entre prises de tête à l’UMP pour savoir qui des deux va gérer les morceaux du parti politique éclaté pour une histoire de « qui aura la plus grosse », la neige avec Marcel de TF1 qui doit comme chaque année déneiger devant sa porte parce que oui, c’est ultra important la neige. Ah, et les manifestations anti / pro mariage pour tous, où nous sommes montrés du doigt.

J’aimerais revenir sur le mariage pour tous, justement.

Ce billet sort de ce que j’écris d’habitude sur ce blog, soyez prévenus…

J’ai toujours lu que la religion, peu importe son nom, était un symbole d’ouverture et de tolérance, d’acceptation de la différence. J’ai toujours lu que c’était quelque chose qui protégeait et pas qui excluait l’autre. Que c’était amour et paix, bref, que c’était bien.

J’ai toujours cru que la République était laïque aussi en même temps, tout comme je crois encore au père noël et au pays imaginaire…

Force est de constater que je me suis trompé.

Je croyais que le mariage, comme le consacre la formule, était l’union sacrée de deux êtres qui s’aiment et, qu’à ce titre, c’était l’amour entre ces deux personnes qui étaient sacré, non l’acte en lui-même.

Et si on prenait quelques secondes pour réfléchir et se poser LA vraie question, celle qu’on devrait se poser selon moi :

Est-ce que l’amour peut exister entre deux personnes du même sexe ? Parce qu’au fond, c’est la seule question importante, non ?

Selon moi, l’amour, c’est quelque chose que l’on n’est pas capable d’expliquer lorsqu’on le ressent. C’est, au-delà de l’aspect scientifique, une sensation qu’on recherche, un instant particulier, une façon de voir les choses autrement.

C’est un état que l’on cherche, c’est comme une drogue, quelque chose dont on ne veut pas se passer dès lors qu’on a découvert ce que c’était.

Partant de là, on ne devrait pas regarder si un homme est avec une femme ou non. Ce qui compte, c’est l’amour entre les deux personnes, qu’elles soient du même sexe, ou non.

L’amour serait-il différent entre deux personnes de sexe opposé ? Non, je pense que non.

On pourrait pousser pour parler d’analyse scientifique : si l’amour et lié à un ensemble de choses physiques (comme des zones du cerveau qui réagissent ou alors la sécrétion d’une hormone), alors il y a fort à parier que ces choses soient identiques avec des coupes de même sexe, tendant à confirmer que l’amour est donc « le même ».

Certains répondront que cela ne va pas dans l’ordre, que ce n’est pas ainsi que ça se passe.

Les choses existantes doivent donc être lisses et normées pour exister et n’ont le droit d’exister que si elles sont comme ceci ou comme cela ?

Si on part de ce principe-là, on peut pousser jusqu’à dire qu’un objet x est destiné à une utilisation x et non y :

  1. Captain Crunch souffle donc dans un sifflet pour s’amuser
  2. Linux n’est pas le fruit d’un hack, d’ailleurs, il n’existe même pas
  3. Les hommes en pantalon, les femmes en jupe
  4. Les premiers travailleraient, les secondes s’occuperaient de la maison
  5. Un téléphone sert à téléphoner et exclusivement à téléphoner.
  6. Oui je compare des choses qui peuvent sembler étranges, et ?

La liste est longue et concerne chaque secteurs ou l’homme est présent, y compris la loi, la religion.

Certaines choses sont faites pour changer, s’adapter et se transformer. D’autres non et elle disparaissent.

Ici il est question de laisser aux gens la liberté de se marier ou de ne pas se marier. Ils ne sont pas obligés, mais pourquoi devraient-ils avoir moins de droits que tous les autres alors qu’ils s’aiment comme celles et ceux qui se marient ?

De tout temps, des gens se sont élevés pour être libre de leurs choix ou, parfois, être libre tout court. Ce n’est pas aujourd’hui que cela va changer.

Si c’est l’amour qui est consacré dans un mariage, si c’est ça le plus important et la seule chose qui compte, alors que chaque être humain puisse se marier avec la personne qu’il aime, du même sexe ou non.

De tout temps, des gens se sont élevés pour être libre, avoir le choix, respirer, travailler, voter, ne plus être esclave ou ne plus être opprimé.

De tout temps, des gens se sont élevés contre les injustices qui frappent ces inégalités, pour que chaque personne ait le choix.

Le choix, c’est ça qui compte, avoir le choix. Et j’espère que ce choix, ils l’auront.

Ps : Pitié, « chère » église ou peu importe le nom que tu as, chère République « laïque », arrête avec tes études à deux francs qui cherche à diaboliser par tous les moyens quelque chose que tu devrais respecter.

L’édito d’octobre

Comme le mois dernier, voici l’édito. J’ai pris en compte les remarques qui m’ont été faites et je pense donc continuer sur ce rythme, à savoir un édito par mois. Merci pour vos retours, vos lectures et vos partages.

Petit passage sur l’actualité marquante, selon moi, sur septembre :

Une méga claque ?

J’avais parlé de Kim Dotcom dans l’édito précédent, il me semble logique de continuer dans cette lancée :

Kim Dotcom, le fondateur de l’empire « Mega », a publié courant septembre une vidéo présentant le prochain produit qui semble faire peur aux majors et à l’industrie de la culture et du divertissement : Megabox.

C’est très bref mais on voit un produit un peu plus concret qu’avant et j’imagine que les majors sont en stress et j’avoue que cette idée me plait bien J

D’ailleurs, même si je suis toujours autant opposé aux valeurs de l’univers Mega, toutes les informations qui remontent sur les bavures de l’affaire, tout ce bad buzz et des choses faites à la va-vite, me font penser que le principe était vraiment de calmer un peu Kim Dotcom.

Manifestement, ça n’a pas trop fonctionné. Plus d’informations sur Numérama

Facebook

C’est sans doute le point le plus what the f#@k du mois dernier : Facebook aurait buggé.

Le prétendu bug concernait des messages que les utilisateurs pensaient privés alors qu’ils ne l’étaient pas. Pour résumer, on parle de problème d’ICC : Interface Chaise Clavier. Avec l’arrivée de la timeline, des utilisateurs de l’espion du réseau social ont vu des messages « privés » (qui ne l’étaient pas, deuxième fois) publiés sur leurs profils.

Et là, c’est le drame. Le gouvernement s’empare du dossier, tacle FB, la CNIL est saisie, la Ministre déléguée aux PME, à l’Innovation et à l’Économie numérique (bonjour le titre à ralonge) Fleur Pellerin tacle elle aussi Facebook et bien sur, tout le monde reprend en cœur. Il ne manque plus que la DCRI, le FBI et Nadine Morano dans l’affaire.

Bref, vent de panique, ce n’était pas un bug du réseau social mais juste de certains utilisateurs. J’espère que ce bug aura tout de même fait réfléchir celles et ceux qui l’utilisent et qu’ils feront plus attention du coup. Bug ou pas, la perte de confiance dans le réseau social est là.

Allez lire le blog de l’ami Korben, ce billet en parle assez bien.

Dernière information, sur…

World Of Warcraft

Tremblez, joueurs de WOW, car Blizzard vous observe. C’était un peu le message au début du mois de septembre, lorsque des hackers ont découvert que les copies d’écrans de leur jeu contenaient un watermark, une sorte de trace invisible à la base, qui contient des informations assez précises.

Le problème ici, c’est que Blizzard l’a fait sans le consentement des joueurs et sans les prévenir et que forcément, lorsqu’on tombe dessus, ce n’est pas très agréable.

La suite est également à lire chez Korben.

Côté blog :

J’ai pas mal causé de mon idée de tout basculer en https et au final, cela n’arrivera pas. Le principe est que l’accès au blog soit simple et le plus large possible, hors, certains m’ont contacté pour m’expliquer qu’ils lisaient mon blog dans leur entreprise et parfois même que certains liens tournaient entre eux (merci beaucoup d’ailleurs), ces derniers m’ont expliqué que le https était souvent fermé ou assez restreint et c’est pour cette raison qu’il n’y aura pas de https « par défaut ».

Le site est toujours accessible en https : https://pixellibre.net, mais pas de bascule obligatoire dessus.

Côté « j’aime » : on m’a parlé d’une solution pour que ce foutu bouton traceur ne s’active pas, mais je n’ai pas plus de détails, il faut que je prenne le temps de me poser dessus pour voir ce qu’il est possible de faire.

Pour finir, les coups de cœur

Ce mois, je vous livre trois liens :

  • J’ai adoré ce passage musical et la créativité des dix doigts de cette personne, ça m’étonne toujours autant ce qu’on peut faire avec ces petites choses :

Black Mesa est un mod gratuit qui reprend Half Life 1, avec le moteur Source de l’éditeur Valve, c’est juste magique de rejouer à un de mes premiers jeux, mais en plus beau et avec un moteur qui poutre des mamans ours suédoises.

C’est simple, beau, inutile donc indispensable. Je suis resté des heures sur ce site, j’avais 5 ans et des étoiles dans les yeux.

Charlie Hebdo, mon petit point de vue.

Comme beaucoup d’entre vous (sans doute), j’ai pu voir ce matin les caricatures (comme celle-ci par exemple) du journal satirique « Charlie Hebdo ». Ces dernières portaient sur Mahomet, prophète de la religion musulmane et étaient en effet satiriques, très satiriques, sans doute trop.

Je tiens avant tout à préciser deux points : je ne vais défendre personne (encore que…) et je ne détiens aucune vérité absolue. Ainsi, je n’écris ni pour vous dire qui a raison ou qui a tort, ni pour vous apporter une sacrosainte vérité quelconque.

Je souhaite juste partager mon point de vue, vu de ma petite fenêtre sur le monde.

Pour restituer les faits, un film qualifié de film « anti-islam » est apparu, déclenchant avec lui un nombre de critiques impressionnantes et des objections dans le meilleur des cas, des manifestations assez violentes et parfois meurtrières au pire. Je ne vais pas m’étendre sur ce film pour la simple et la bonne raison que je ne l’ai pas vu, je suis donc mal placé pour donner un avis sur le sujet.

Ce que je sais en revanche, c’est que ce film a déclenché des tensions énormes et que rajouter de l’huile sur le feu n’était peut-être, sans doute même, pas nécessaire.

Je vais tenter de vous livrer ma réflexion sur deux parties, qui se résument à un côté pour et un côté contre.

Le pour, selon moi.

Charlie Hebdo est un journal satirique, assez réputé pour ce genre d’actions. C’est aussi un journal qui utilise son droit de publier, de penser, ce que l’on définit généralement « liberté d’expression ». C’est donc son droit de caricaturer et de faire une présentation d’un gout très discutable.

Si l’hebdo refuse de publier quelque chose au motif que cela pourrait choquer des gens, il y a fort à parier que d’ici quelques années, ils ne publieront plus rien et, en cela, je peux comprendre que Charlie ait pu publier ce qu’ils ont publié.

Hier, mardi 18 septembre 2012, les caricatures de Mahomet étaient sur les bureaux de certains ministres et cela n’a pas empêché l’hebdo d’être dans les kiosques, ce matin. Laurent Fabius a également critiqué l’Hebdo en leur expliquant qu’ils ne se souciaient pas des conséquences de leurs satires. C’est sans doute vrai.

Pour autant la satire doit-elle s’en soucier ? Selon moi non, la caricature est identique, si l’on doit se soucier de l’impact que peut avoir une caricature, on arrête d’en faire.

La critique, la caricature et la satire n’ont, selon moi, aucun ordre à recevoir de personne.

On reproche également à l’Hebdo se faire son beurre avec cela, je suis en partie d’accord et donc, en partie opposé à cela.

Je suis d’accord car l’Hebdo était sur de faire une vente énorme avec tout ça, pour autant, ils ne le font pas tous les jours, tout le temps, à chaque publication. Ils l’ont fait lorsque la situation s’y prêtait, comme lors de l’instauration de la charia en Libye. Dès lors, dire qu’ils font leur beurre dessus est un peu excessif, d’ailleurs…

Le contre, selon moi.

…d’ailleurs, c’est l’excessif qui fait que je ne suis pas vraiment avec Charlie Hebdo.

Dans les autres religions, on représente les pratiquants, le clergé, une étoile juive, des symboles d’une religion, mais jamais un prophète. Essayez de trouver une satire de Jésus, elles sont rares mais Charlie en à fait, exemple, et ici aussi (merci Internet)

Charlie Hebdo pouvait très bien attaquer autre chose, ils ont choisi d’attaquer Mahomet, c’est leur choix et je le respecte, je ne suis pas d’accord pour autant.

Etait-il nécessaire de relancer les tensions déjà existantes ? de remettre de l’huile sur le feu ? Non.

Les dessins de Charlie ont accroit une peur déjà existante, elle-même amplifiée depuis le film anti-islam. Des ambassades et des écoles ont dû avoir peur aujourd’hui et auront sans doute peur les prochains jours également. La sécurité de certaines instances a également été renforcée.

Comme expliqué précédemment, Charlie se fait de l’argent sur tout ceci. C’est normal me direz-vous et vous avez raison. Seulement, le fait est qu’on peut légitimement se demander si c’était pour la satire ou pour l’argent que Charlie a publié tout ceci.

Au global, le constat est triste et on se retrouve face à deux intégrismes : celui de la liberté d’expression face à l’intégrisme islamique et selon moi, personne n’a raison ou tort dans le fond, dans la forme c’est une autre histoire.

Charlie Hebdo, c’est paradoxal selon moi. Ils ont fait ce qu’ils devaient faire et je suis d’accord avec eux mais je suis en même temps en désaccord car ce n’était sans doute pas le moment de faire ça et il existait d’autres manières de faire ça.

Je constate en revanche que pour des dessins, on sécurise des ambassades, des écoles ferment, des politiques interviennent pour rejeter la faute sur Charlie Hebdo alors qu’ils pouvaient intervenir.

J’ai du mal à comprendre qu’un film ou des dessins puissent faire que des gens meurent, que des tensions éclatent et que la violence s’en suive, vraiment. Il y a déjà beaucoup d’autres raisons qui font que des gens meurent chaque jour, j’ai vraiment beaucoup de mal.

Je ne sais pas quoi en penser et je crois que je préfère rester ainsi, chaque côté ayant et tort et raison à la foi.

A nouveau, ceci n’est que mon simple et très humble point de vue.

Vous, vous êtes libres de partager ce point de vue, d’être d’accord ou non, d’aimer ou de penser que je suis un connard fini et moi, d’exprimer ce que je pense.

L’édito de septembre

C’est la reprise, bonne rentrée à celles et ceux qui sortent de vacances !

Histoire de repartir sur de bonnes bases et de remettre le pied à l’étrier, j’ai décidé de faire un petit édito, une fois par mois pour commencer.

Au programme, quelques grosses actualités du mois dernier, quelques nouvelles du blog si besoin, les coups de cœur… Bref, ce qui me tente.

Pour commencer, parlons des évènements qui, selon moi, ont fait l’actu des Intertubes, le mois dernier.

Kim Dotcom fait (encore) parler de lui.

Le fondateur de l’univers Méga annonce son prochain retour, avec un système en béton armé, indestructible (c’est lui qui l’annonce), plus vaste, rapide, joli, il fera le café, instaurera la paix dans le monde, etc.

Plus sérieusement, j’ai hâte de voir ce système, j’imagine qu’il est basé sur une solution Peer-to-Peer (pour le côté indestructible) et complètement acentré.

J’ai hâte mais je ne cautionne toujours pas le système Mega, ni son fondateur d’ailleurs, question de point de vue.

L’empire La pomme contre-attaque !

Les grandes vacances sont terminées, vous sortez de votre grotte, le soleil vous rend aveugle et vous avez dormi ces deux derniers mois ?

Si c’est le cas, vous avez raté le verdict du procès Apple vs. Samsung, ce dernier a été condamné à verser plus d’un milliard de dollars pour non-respect de certains brevets déposés par Apple.

Je pense breveter un frigo futuriste, le modèle, ses fonctions, sa couleur, forme, nom, comme ça moi aussi je vais pouvoir attaquer tout le monde en procès 😉

La guerre des brevets et du copyright n’est pas terminée, loin de là.

Côté blog :

Vous ne l’avez sans doute pas remarqué mais la mise en cache du blog est maintenant effective, vous devriez donc charger le blog plus rapidement.

J’ai retiré Google Analytics du blog, pour deux raisons :

  1. je ne m’en servais plus.
  2. j’allais quand même vérifier le nombre de visiteurs sur le blog, après un billet. J’ai préféré supprimer la tentation que je trouvais malsaine.

Mon principe a toujours été d’écrire sur ce que je veux, pour partager, parler … et j’ai été tenté, parfois, d’écrire pour écrire, pour avoir une meilleure visibilité.

Après réflexion, j’en reviens au basique : je m’en tape. L’abandon d’analytics me permet d’écrire seulement quand j’en ai envie et puis comme ça, Ghostery vous crie moins dessus à l’arrivée sur le blog 🙂

Il est prévu que je retire le bouton « j’aime » de Facebook :

Je sais que ce bouton vous est utile, qu’une partie de mes lecteurs passent par Facebook pour aller sur le blog, mais faudra faire avec.

Je n’ai pas envie les moindres gestes de mes lecteurs soient tracés sur le blog. La page du blog sur Facebook ne disparait pas, juste le bouton j’aime.

Il est possible que le blog bascule en https :

Le site fonctionne déjà en https (https://pixellibre.net) mais je suis en train de réfléchir à une bascule totale sur du https.

J’ai quelques envies et quelques problèmes dans la mise en place de tout ça :

Je veux que l’accès en https soit le plus simple possible pour vous, je ne suis donc pas partant pour un certificat forgé main puisque certains navigateurs vont vous insulter en roumain juste après.

Côté technique, mon hébergeur me donne la capacité d’avoir du https, mais c’est à configurer dans le blog et, pour l’instant, ça ne fonctionne pas comme j’ai envie.

Coup de cœur, j’ai deux trois liens pour vous

Tout d’abord côté musique : @Mallox m’a fait découvrir Wax Tailor (je connaissais certains morceaux, sans savoir que c’était de lui), c’est une sorte de « plein de choses » bien sympathique que je vous invite à découvrir via un live.

Dead Can Dance a sorti son nouvel album, Anastasis, courant Aout (Merci à @NicolasDiaz pour l’information). Il est terriblement bien, je ne peux que vous inciter à l’écouter (acheté légalement dans votre magasin préféré, bien évidemment). Fermez les yeux, laissez-vous aller au fil des morceaux.

Voilà, je crois avoir fait le tour, ça fait long pour un édito mais c’est le premier, j’ai plein de choses à dire.

Enjoy 🙂

N’hésitez pas à me faire un petit retour sur l’édito, son utilité et pourquoi pas quelques liens.

Qui fait l’ange fait la bête.

Une semaine, voire plus. Une semaine qu’un débat qui n’en est pas un existe sur une infime partie des Intertubes : le sexisme. Sachant, au passage, qu’on ne débat pas sur Twitter. 140 caractères permettent à peine d’avoir le dernier mot dans un « débat ».

Je tiens à prévenir, ce billet risque d’être un peu violent, certaines personnes vont, sans doute, l’assimiler à du troll. Si c’est le cas, relisez ce billet encore et encore car il n’est absolument pas question de troll.

Dans mon précédent billet, j’essayais d’expliquer que j’étais antiféministe. Ce mot, manifestement, blesse. J’ai cru être maladroit sur le coup, j’en viens maintenant à me demander si je n’ai pas choisi le bon mot finalement.

Pour vous exprimer mon point de vue plus clairement, puisque beaucoup ont tendance à lire ce qui leur plait, je suis pour l’Humain. Ni pour l’homme ni pour la femme, ou pas plus pour l’un que pour l’autre. Je suis de ces personnes qui tapent lorsqu’elles estiment qu’il faut taper, de la même façon, avec les mêmes mots, avec le même engagement, n’en déplaise à ceux qui pensent détenir la connaissance absolue.

J’essayais de faire comprendre que je ne suis pas féministe parce que je considère que c’est prendre en compte une seule partie de la population. Parce que oui, il n’y a pas que les femmes qui souffrent du sexisme.

Je sors donc ce billet comme ultime explication même si je pense que c’est déjà joué d’avance, on ne parle pas à une personne qui n’a pas envie d’écouter.

Tout d’abord et à titre d’information, le sexisme n’est pas une connerie réservée aux hommes. Les remarques sur le physique existent aussi envers les hommes (d’avance, désolé pour les prochains mots), des femmes vers les femmes, des femmes vers les hommes … Bref, de tout le monde, partout, envers tous.

On parle d’une femme mal baisée lorsqu’elle est de mauvais poil. Combien de fois ais-je entendu « petite bite » pour x ou y raisons, venant d’un homme ou d’une femme ?

Une prise de tête que l’on cherche à éviter ? Un manque de courage à un moment ? Une altercation dans la rue ? Rapidement, on tombe dans le registre du sexe, puisque tout semble être lié à ça selon certains. Les hommes à grand coup de « salope », les femmes à grand coup de « petite bite » et « sale pd ».

Si vous pensez que j’invente tout ceci, c’est qu’il est temps de quitter votre écran afin de sortir dans les rues.

Non, le sexisme n’est pas réservé aux hommes, les critiques physiques non plus. Sans tomber dans la généralisation dont beaucoup ont récemment fait preuve, j’ai, de nombreuses fois, entendu des femmes critiquer d’autres femmes, pour leur tenues, leur appétit sexuel, leur tendances, leur métier, leur assurance et parfois jusqu’à leur train de vie.

Une femme qui prend de l’assurance dans un groupe fini parfois par être exclue. Une fille qui n’a pas le même train de vie sexuelle que ses amies se voit insultée, parfois, de pute ou de salope, qui baise avec tout le monde.

Qu’on ne me dise pas que c’est mon imagination, je l’ai vu et d’autres aussi, et je suis certain qu’une personne concernée est en train de me lire.

Non, le sexisme n’est pas réservé aux hommes. Le sexisme est une des plaies de notre société, il est présent partout. Tout comme la connerie humaine qui est présente partout. C’est un combat quotidien.

Abordons ensuite la condition d’homme. Dans les derniers jours j’ai lu, à de maintes reprises : « tu ne peux pas comprendre, tu es un homme. »

Le fait que je sois un homme m’exclut donc, de facto, des personnes à même de comprendre le sexisme et le problème de la misogynie ?

Je vais rester poli, même si j’ai envie de vous dire « allez-vous faire foutre », vous valez mieux que ça je crois.

On parle donc de personnes qui souhaitent que tout le monde soit au même niveau, que tout le monde soit l’égal de l’autre mais, dans le même temps, on vient dire que « tu ne peux pas comprendre, tu es un homme. »

Lorsque c’est un homme qui vous dit cela, je vous assure, c’est délicieux. Pourquoi un homme pourrait-il comprendre mieux ou moins bien que moi, qui suis un homme et qui m’intéresse au problème ?

Cet argument facile qui consiste à rendre la réflexion de l’autre inutile avant même qu’elle soit née est aussi une forme de discrimination que l’on pourrait reformuler ainsi : « t’es un homme, t’es trop con, tu ne peux pas comprendre. Bah oui, si tu ne peux pas comprendre, c’est que tu n’as pas les facultés de comprendre, donc, tu es con. »

Les femmes peuvent comprendre. En prolongeant ma réflexion, voici donc ce qu’il faudrait en déduire : « les hommes ne peuvent pas comprendre, ils n’ont pas les facultés de comprendre. Les hommes sont donc cons. Les femmes peuvent comprendre, elles ont donc la faculté de comprendre, elles sont donc intelligentes. Les femmes sont donc plus intelligentes que les hommes, qui sont cons. »

Et on parle d’égalité entre hommes et femmes, hein. J’ai doucement rigolé.

Voilà ce qui m’énerve.

Le féminisme, pour moi, c’est demander et obtenir l’égalité (et encore, j’aimerai qu’elle n’ait même pas à être demandée). C’est faire en sorte que les femmes aient les mêmes droits que les hommes, qu’elles puissent faire la même chose que les hommes, qu’elles soient enfin respectées comme nos égaux et pas vues comme un morceau de viande ou comme un simple réceptacle à une descendance.

C’est, toujours pour moi, le fait qu’elles puissent se balader comme / ou / quand / de la façon dont elles l’entendent, avec qui elles l’entendent. C’est le fait qu’elles puissent se balader dans la rue sans avoir peur de se faire agresser, violer, frapper parce qu’elles sont habillées de telle ou telle façon.

Au final, le féminisme, selon moi, c’est simplement demander la même chose pour tout le monde et en ce sens, je suis un féministe convaincu. Sauf que, puisque je ne peux pas comprendre ce qu’est le féminisme – bah oui, je suis un homme – et parce que je veux la même chose pour tout le monde, je préfère être humaniste.

Que celles et ceux à qui cela ne plait pas aillent se faire voir.

D’ailleurs, en parlant la peur de se balader dans une rue, celle dont je parle plus haut, arrêtez de penser que tout ceci n’est réservé qu’aux femmes. Je ne vais pas m’étaler, le but de ce billet n’est pas de faire une full-disclosure, mais la peur dans la rue n’est pas réservée aux femmes, loin de là. Les femmes sont plus souvent victimes de sexisme et d’agressions sexuelles dans la rue mais, de grâce, arrêtez de penser que cette peur, il n’y a que les femmes qui la ressentent et qu’elles sont seules à subir.

Certaines personnes vont peut-être se dire que, ce que j’ai présenté plus haut, c’est exactement la définition du féminisme. J’ai envie de vous croire, j’ai envie de penser que ce féminisme-là existe encore, qu’il est majoritaire dans ce combat important.

Malheureusement, après pas mal de jours passé à méticuleusement observer le plus de débats possibles, dans la vie physique et numérique, j’ai l’impression que les féministes, tout comme les humanistes, se font rares.

Ce que j’ai vu, c’est une vague d’insultes, du débile au connard, du connard à l’enculé, j’ai même pris un « des connards avec des idées comme toi, faut les enfermer » (ndlr : Tweet supprimé au moment où je l’ai retweeté, à croire que la personne n’assume pas ses propos).

J’ai vu des « tu ne peux pas comprendre, tu es un homme », j’ai aussi vu une vague d’interprétations, toutes plus foireuses les unes que les autres, allant jusqu’à l’analyse psychologique de comptoir liée à un choc terrible dans mon enfance et ayant déclenché une véritable aversion pour les femmes, une misogynie sans fond.

Breaking news : J’ai appris que je pensais que chaque personne était un homme blanc hétérosexuel jusqu’à preuve du contraire. Ce passage m’a un peu fait rire mais m’a encore plus déprimé.

On m’explique ce que je pense, ce que je vois, ce que je conçois et après, on vient me parler de respect et de tolérance ? J’espère que c’est une blague, là.

Comble du comble, j’ai encore le droit à un homme qui pense détenir la vérité, la science absolue, qui pense être le plus tolérant et le plus ouvert d’esprit à en croire ses propos (bah oui, il est capable de comprendre le féminisme, moi non). J’ai le droit de voir mon argumentaire réduit à une vulgaire interprétation de bas étage, puisque je ne vais pas dans son sens, c’est que je suis contre lui. Avec un tel point de vue, on arrive au point Godwin en même pas deux secondes, remplacez féminisme par juifs, vous allez voir ça marche du feu de dieu.

Et on s’étonne après que je hausse le ton. Propos qu’il retournera d’ailleurs pour parler d’une prétendue blessure dans ma fierté de mâle dominant. J’ai pleuré de rire, je vous assure.

Je me suis glissé dans des débats, dans des discussions, sur des hashtags, sur des forums. J’ai lu, analysé, observé, et j’avoue que je perds espoir car principale chose que je constate, c’est de la misandrie.

La misandrie, c’est l’opposé de la misogynie, c’est le fait de détester les hommes et de penser les femmes supérieures, bref, c’est être aussi con qu’un misogyne et aussi méprisant (et méprisable) que ces derniers.

Voilà ce que j’ai constaté. Pas de féminisme, pas de combat pour l’égalité mais un combat pour renverser la vapeur.

Je ne doute pas des intentions de ces personnes, hommes et femmes, mais je doute de leur combat. Les récents trolls prétendument féministes et incapables de parler autrement qu’en partant du fait que ce qui ne va pas dans leur sens est faux confortent ma réflexion.

Qui fait l’ange fait la bête. En poursuivant un but noble, à savoir celui de l’égalité hommes-femmes, j’ai l’impression que beaucoup sont devenus ce qu’ils combattaient : des extrémistes, incapables d’entendre quoi que ce soit, confortés dans leurs idées qu’ils ont raison et que le reste à tort, convaincu qu’ils détiennent la bonne parole et que personne ne doit les remettre en cause.

Si vous avez lu ce billet, je dis bien lu, pas interprété, vous l’aurez compris : je demande l’égalité, rien de plus, rien de moins.

Je ne demande pas à renverser la vapeur pour que les mêmes écarts existent, juste l’égalité.

A celles et ceux qui m’ont donné une séance de psychologie, une leçon de morale, des insultes, un avis tellement extrême qu’il était impossible de dialoguer sans avoir immédiatement tort, des moqueries, des interprétations absolument débiles, je vous remercie, vous contribuez un peu plus à me faire penser que votre combat a changé.

A celles et ceux qui sont de véritables féministes, de véritables humanistes, qui ne demandent que l’égalité que j’attends, j’espère et pour laquelle je fight au moins autant que vous, si je vous ai offensé dans ce billet, là n’était pas mon intention. Ne désespérez pas, les mentalités changent et c’est grâce aux efforts et au travail fourni.

Aux cons, aux connes : on m’a toujours dit qu’il ne fallait pas vous parler, le risque étant de vous instruire.

Et puis, parce que je suis sur mon blog et que j’ai autre chose à faire que manger une nouvelle page de commentaire longue comme mon bras, remplie de personnes (ou de trolls) qui ont compris de travers et qui pensent que je fais encore une ode à l’antiféminisme, je n’autoriserai pas les commentaires pour ce billet.

Si vous avez des choses à y redire écrivez votre propre billet, ça sera plus propre et normalement plus argumenté qu’un commentaire que vous ne pourrez pas poster, de toute façon.

Bref, Brassens le disait « Non les braves gens n’aiment pas que, l’on suive une autre route qu’eux ».

J’ai dit.

Message personnel.

Billet personnel, un peu en décalage des autres billet habituels. Je souhaitais partager une sorte de retour d’expérience, un passé, des souvenirs et une conclusion avec vous.

Lors de PSES, nous avons parlé de Telecomix. Nous, ce sont les agents présents ou ceux affiliés à ce gros bordel organisé qu’est Telecomix. Je me suis rendu compte que j’étais un peu à côté de la plaque en faisant le point sur ces trois dernières activités. J’ai donc décidé de faire mon bilan et, tant qu’a faire, je souhaite le partager.

Telecomix, c’était un nom, celui d’une organisation un peu floue, horizontale, sans chef, chaotique mais qui faisait un peu de bruit, surtout depuis le début des révolutions arabes. A l’époque, j’agissais seul en faisant ce que j’étais capable de faire et en faisant attention à chaque action mise en place, d’un envoi de lien à un mail en passant par le contournement d’un système de censure.

Lors de la révolution tunisienne, j’étais en contact avec certaines personnes sur le terrain qui envoyaient des photos, des vidéos ou des informations et je m’étais fixé pour rôle de les relayer le plus largement possible.

La révolution en Egypte est arrivé directement après et c’était radicalement différent. Le réseau était coupé, il a fallu trouver de nouvelles méthodes pour rétablir les communications, pour passer et pour pouvoir échanger. J’avais un contact à l’époque, une personne qui m’a marqué et dont je parle peu, mais qui a pourtant une importance énorme dans ma vie. Suite à sa disparition j’ai décidé de m’impliquer encore plus dans tout ceci.

La vie a pris un autre tournant après le début de la révolution en Libye, j’ai aidé du mieux que je pouvais pour faire sortir des informations de façon sécurisée, j’ai vu des images et vidéos que j’ai relayé qui ont hanté certaines de mes nuits, j’ai perdu des contacts, morts ou disparus sans laisser de traces. Les nuits sont devenues de plus en plus courtes voir inexistantes parfois, le café ne faisait plus vraiment d’effet, je me suis peu à peu isolé d’un peu tout, à de plus voir les amis, ne plus sortir de chez moi, s’amuser ou dormir n’était pas possible selon moi. Mais il fallait tenir puis, j’avais des connaissances pour aider, alors j’aidais.

A cette époque, je connaissait déjà Telecomix mais j’estimais qu’il n’avaient pas besoin de moi, qu’ils étaient déjà bien nombreux et que je ne leur serait d’aucune utilité (et je réalise en écrivant ça que j’étais débile, je le suis encore un peu d’ailleurs).

La révolution syrienne arrivait et moi, j’ai continué dessus. A cette époque j’étais encore tout seul dans mon petit coin à agir à mon modeste niveau. Les nuits tournaient autour de 3 heures, les loisirs étaient de plus en plus inexistants et la santé de plus en plus mauvaise, mais, à cette époque, ma réaction était « osef, moi j’ai un toit et je ne cours pas sous les balles ».

Puis ce qui devait arriver arriva, la pression, les responsabilités, le fait de me dire que si je faisais quelque chose de mal, c’était peut-être la vie de quelqu’un que je mettais en danger, la quasi absence de sommeil, le manque d’amusement, d’air et de temps de cerveau… un ensemble de chose qui font que le corps a laché et le moral avec. Si vous préférez, selon les experts, c’est un burnout, selon moi c’était pas loin. Si dormir c’est mourir (je l’ai entendu ailleurs, depuis), ne pas dormir n’est certainement pas mieux.

J’étais en contact avec une personne qui faisait partie de cet ensemble qu’est Telecomix, cette personne s’occupait de traduire pas mal de choses et c’est en partie à elle que je dois beaucoup de choses. Elle m’a fait découvrir Telecomix.

J’ai fini sur un IRC, j’ai attendu, et attendu, et encore attendu, j’ai observé jusqu’à ce que je puisse faire quelque chose et la suite, c’est le présent. Des actions, des billets, des rencontres également et surtout, des gens.

Agir seul est sans doute la plus grosse connerie que j’ai faite et ça s’est assez mal terminé, j’ai eu de la chance. J’ai rencontré des personnes, découvert que d’autres personnes faisaient pareil et, qu’ensemble, nous étions capable de pas mal de choses et surtout, de se soutenir et de savoir que nous pouvions compter les uns sur les autres.

C’est ainsi que j’aurais du présenter ce bilan lors de PSES, sans parler de ce blog, de mes billets ou d’autre. C’est un groupe que je remercie énormément et qui mérite tout mon respect.

La moralité, c’est qu’il faut toujours être dans un groupe, un cluster, peu importe le nom que vous lui donnez, c’est important. La seconde conclusion, c’est qu’on peut tous faire quelque chose, encore faut il le comprendre. Il m’a suffit de venir sur un IRC, d’attendre… et de faire.

Merci. Et Merci à celle qui, j’espère, se reconnaîtra.