Un livre, un troll. Beigbeder.

« Premier bilan avant l’apocalypse », ainsi est titré le dernier livre de Mr Beigbeder.

Ce dernier, que j’appellerais BBD (plus simple) était au micro d’Europe 1 ce matin, venu présenter son dernier livre, il s’est plutôt contenté de dégommer quelques points sur le piratage, le livre numérique, …

Pour commencer, BBD fait un rapprochement entre le livre et la musique : « non les écrans ce n’est pas merveilleux, c’est effrayant et on l’a vu déjà pour l’industrie du disque : il n’y a plus de disquaire ! »

Bien que les deux (musique et écriture) soient des œuvres de l’esprit et des œuvres artistiques, elles sont différentes : l’une s’écoute, l’autre se lit. Les deux sont sur des supports différents, ne sont pas attachées aux même ayants droits… enfin, je ne vais pas vous faire la liste, mais les deux sont différents. De facto, on ne peut pas dire que le livre va suivre la même voie que la musique. D’ailleurs, les deux disquaires dans mon centre ville seront ravis d’apprendre qu’ils n’existent plus.

BBD enchaine ensuite : « voilà ce qui va se passer les gars, dans 5 à 10 ans, non seulement la disparition de cet objet qui avait 6 siècles et qui nous a donné le roman moderne, mais aussi la fermeture des librairies, des maisons d’édition, des suppléments littéraires dans les journaux… ».

Selon l’interviewé, le livre est déjà condamné, puisqu’il dit « avait des siècles ». Les propos de BBD sont au mieux, dignes d’un troll velu et au pire, faits pour choquer et créer le buzz.

Les moines copistes avaient déjà ce discours à l’époque de la révolution de l’imprimante, la fin, l’apocalypse, ils refusaient de diffuser la culture, prétextant tout et n’importe quoi pour la garder pour eux. Ici, c’est exactement pareil, BBD prétexte que le livre numérique tuera les librairies, tuera six siècles de livres, etc. etc.

Pourtant, de mémoire, les ventes de livres se portent à merveille…

BBD continuera en expliquant qu’il est opposé au livre numérique, prétextant que la dématérialisation « c’est un mot très poli pour dire destruction, destruction du livre, de la musique. Pourquoi est-ce que les gens sont si pressés de se débarrasser des objets culturels ? Je ne comprends pas ».

Premièrement, dématérialisation ne signifie pas destruction, puisque faire passer au format numérique, c’est en quelque sorte rendre la ressource infinie, il suffit de copier le fichier et l’original reste en état, il n’est pas détruit. Il n’y a aucune destruction dans la dématérialisation, bien au contraire.

Dans un second temps, les gens ne sont pas pressés de se débarrasser des objets culturels, ils sont juste en train de changer leurs habitudes, comme le fait de passer du CD au dématérialisé…

Les liseuses électroniques ne sont pas faites pour remplacer (pour la plupart des gens) le livre, mais il faut avouer que c’est plus pratique, plus facilement transportable, plus économique aussi. Essayez de vous trimballer 2-3 livres dans votre sac…

Non, l’industrie du livre n’est pas condamnée, elle se porte bien. Le CD n’avait pas 600 ans, le livre, si. Leur valeur est particulière, au-delà d’un ensemble de pages avec des écritures, c’est un morceau de « l’âme » de l’auteur qui s’y trouve, une liseuse ne remplace pas le plaisir de tourner une page, une liseuse n’a pas l’odeur d’un ancien livre, elle ne recrée pas le plaisir de sortir un livre de sa bibliothèque pour le relire.

BBD terminera son troll en disant : « ce livre n’est pas disponible sur internet donc si vous le trouvez, c’est que vous l’avez piraté et par conséquent c’est ma main dans la gueule ».

Doit-on comprendre que, pour BBD, un livre sur le Net, c’est un livre piraté ? BBD ne connait peut être pas le succès du Kindle d’Amazon…rester dans la légalité, acheter un livre numérique et faire en sorte que l’auteur soit rémunéré, c’est possible et cela existe déjà.

Cette seule phrase est une incitation à diffuser massivement le livre sur la toile, c’est agiter un foulard rouge, comme Mme Albanel à l’époque pour j’aime les artistes… A quoi pensait BBD avec cette phrase ? Si c’était pour jouer les trolls, c’est fait. Si c’était pour buzzer et s’assurer de la diffusion de son livre, c’est peut être réussi…

Bref, encore une personne qui tape sur Internet en expliquant que c’est le mal et qui n’a manifestement pas compris comment cela fonctionnait…

C’est la rentrée!

Déblayage, mises à jour, 2-3 commentaires qui ont sauté, deux trois plugins retouchés…

J’en vois déjà qui ont le sourire… je vous rassure : pas autant que moi :p

Toutes les choses ont une fin (encore que, comme le dit Einstein, la connerie humaine est infinie), cette règle n’échappe pas à mon – long – silence numérique… auquel il est temps de mettre un terme.

Alors oui, pour le plaisir de certains (et certainement la rage des autres), me revoilà! J’ai encore deux trois trucs à régler IRL et côté numérique… mais préparez vos RT et vos like. Il est temps de l’ouvrir à nouveau.

Pour le reste, les raisons de mon silence, la reprise, toussa, on en parle sur Twitter si vous voulez :p

Bref, stay tuned!

Ce n’est qu’un au revoir…

Bonjour à tous,

Un blog, surtout quand il est perso (ce qui est mon cas), c’est « un morceau de vous », un peu de votre vie, un peu de vos émotions, de votre vécu, de vos sentiments…On s’y confie en quelque sortes, même si c’est sur un sujet d’actualité…et parfois, certains évènements (tout registre confondus, pro comme perso) ont plus d’impact que d’autres…

Je n’avais  et n’ai pas vocation à parler « de ma life » sur ce blog, mais je profite d’un « dernier » petit post pour vous annoncer sur le blog prend des vacances.

Rassurez-vous, je reviendrais, j’ai simplement « besoin (et envie) de disparaitre de la surface de la terre » un moment, faire un peu le point, tourner malgré moi certaines pages…et avec ce qu’il se passe (non, ceci n’est pas un teaser), je ne me sens pas en mesure de tenir ce blog en restant objectif, factuel, toussa…

Sans rentrer dans les détails, votre humble serviteur (moua même, tu peux pas test) a besoin d’un temps (que je ne suis pas en mesure de définir) pour se retrouver…un peu de « Me, Myself and I » en quelque sortes…

Préparez votre reader RSS, vos tweets et vos RT, vos blagues, vos mails que je reçois (même si parfois, ce sont des insultes), ce ne sont que des vacances et, aussi longues qu’elles pourraient être, « i’ll be back ». Je lis toujours mes mails, si l’envie vous prend, n’hésitez pas : numendil [at] pixellibre [point] net.

Bisous, Calins, Poke.

Règlement de compte sur les Interwebz.

Bon, d’avance, je présente mes excuses à ceux qui ont  » l’habitude  » de me lire, vous n’êtes pas habitués à croiser le genre de propos qui vont suivre, rassurez vous, ce sera la seule fois de toute ma vie que j’écrirais un billet de ce genre.

Le titre du billet ne laisse pas véritablement de place à l’interprétation, c’est pour un  » règlement de compte  » que j’écris ce billet, donc, quelque chose qui est, pour moi, énormément personnel.

L’  » interview  » dont j’ai parlé il y a quelques billets a ramené un  » troll  » (pour rester poli) dans mon entourage. Attention, je parle du troll de compet’, velu, dans une grotte, toussa toussa, le genre de troll que si tu l’invite au dîner de troll le mercredi, t’es sur de gagner.

Manifestement, quelque chose lui à déplu, il sait se servir d’un ordinateur et m’a donc contacté par mail (on va pas pousser le bouchon, pas de  » twitPic or it didn’t happen ! « ). Au début, en étant un poil agressif, mais sans plus…voyant que j’ai (et oui, désolé) de l’argumentaire, il s’emballe et quelques noms d’oiseaux commencent à fuser.

(Ah oui, je suis pas du genre à me prendre la tête pour un « connard » ou autre à mon égard, en fait, je m’en tamponne les oreilles avec des babouches, mais d’une force…)

Mais la, c’est le drame, deux mots arrivent, pas franchement des insultes, mais le genre de mots qu’il ne faut pas me dire, surtout lorsque le thème abordé est un thème que j’ai profondément mal vécu: menteur et imposteur.

Imposteur : c’est pour ce qu’ai pu faire sur le webz, des articles de ce blog aux attaques dont j’ai parlé dans un précédent billet.

Vous ne le savez peut être pas mais tenir un blog (aussi petit soit-il, j’essaye de faire au mieux), rédiger, lire, se documenter, se relire (merci pour ceux qui me corrigent, sincèrement), c’est chronophage, j’ai un peu levé le pied, pour des raisons qui me sont personnelles, IRL et bien plus importantes et précieuses que tout le reste…mais j’essaye de faire au mieux (et ce n’est pas à moi de dire si le résultat est potable ou non).

Pour les attaques, of course, je m’amuse à aller mettre ce que j’ai fait sur le web, en public, en sachant que ceci sors de la légalité…raisonnement de  » troll  » oblige, logique imparable.

Menteur: (et c’est la raison de cet article), à ma demande d’explications, la réponse fut  » Le Web fais croire qu’il c’est passé qqch en Tunisie alors que s’est pas vrai  » (ps : achète un Bescherelle, putain j’ai mal dans mes yeux, bisous.)

Ceux qui me connaissent le savent, qu’on m’insulte, je m’en contrefous profondément (et le mot est faible)…mais qu’on vienne me dire qu’il ne s’est rien passé en Tunisie, non, non non et encore non. Je profite donc de mon blog pour me défouler par le biais de ce billet, le reste n’en valant pas la peine.

1° : Tu apprendras, mon cher, que j’ai une  » éthique « , des règles de vie et que je suis très pointilleux dessus (et oui, je fonctionne ainsi, j’ai 10 règles, un peu comme un credo) et je m’y tiens strictement :

N°1 : reste toi même, dans toutes circonstances.
N°2 : le mensonge ne te sert pas, seule la vérité compte.

Libre à toi de me croire, ou non. Passons rapidement ce 3615 my life.

Il ne s’est rien passé en Tunisie : …. dis-moi, tu sors de 30 ans de prison ? d’une grotte ? du Centre (quoi que…enfin bref) ?

Je t’invite à aller sur Google et à chercher de toi-même afin de comprendre la profonde stupidité de tes propos…ah merde, j’oubliais, c’est le ouaib, tout n’est que mensonge…c’est vrai, pardon.

Photo_tunisie_1

WTF ??

Je suis gentil, je t’épargne les photos de cadavres que j’ai relayé pour faire comprendre au « monde » qu’il se passait quelque chose. C’est quoi ces photos, ce sont les bisounours en vacances d’été ? L’elfe en train de coiffer des poneys et de cueillir des framboises?

Tu m’as agacé et tu serais ici, il y aurait des morceaux de flamby partout sur les murs, sincèrement…

Critique moi autant que tu veux mais ne remets jamais en question ce qu’il à pu se passer en Tunisie, tu insultes la vie des hommes et des femmes qui se sont battus pour être libres, tu insultes ceux qui se sont investis, aux côté des tunisiens, pour les aider à s’exprimer. On m’a ramassé dans un état pitoyable à la sortie des révolutions tunisiennes, j’ai passé des soirées et des nuits derrière mon écran, à relayer des informations, à faire passer des messages, à essayer d’aider comme je pouvais…et j’ai enchaîne sur les révolutions égyptiennes ou se fut pire (oui, ce n’est pas pour rien que j’ai relayé un article qui parle d’une envie d’en finir, enfin bref). J’ai  » débranché  » avec la Libye, je reste volontairement à distance, de peur de me retrouver dans le même état…et toi, tu as le culot de venir dire qu’il ne s’est rien passé en Tunisie, comme ça…

Tu as le droit de ne pas m’aimer, je ne te force en rien (et a vrai dire, je m’en moque, je ne suis pas là pour me faire aimer ou pas), mais un peu plus de respect, ça fait jamais de mal.

Je te félicite quand même, tu es le premier (et le seul) à m’avoir fait écrire un billet que jamais je n’ai voulu écrire ici, tu viens me déranger dans mes activités (et en plus me faire parler de toi sur mon blog), tu m’insultes, tu insultes la mémoire de personnes jusqu’à remettre en cause les événements du printemps arabe, félicitations…

Dans le fond, je te plains, si tu viens stalker ce que je fais ici, c’est vraiment que tu n’as rien d’autre à faire, tu t’ennuies ? N’as tu donc pas de vie ? C’est triste. Je n’avais pas envie d’écrire ce billet, parce que c’est t’accorder de l’importance, mais je préfère de loin les mots plutôt que la violence.

J’arrête ici, je t’ai déjà accordé bien trop de place sur mon blog. Bisous Câlins Poke.

Je sais, je sais, Haterz gonna hate, mais là, fallait que ça sorte.

Le jour ou j’ai voulu mourir.

L’article qui suit n’est pas de moi, mais de Stephan Urbach, un agent Telecomix. Il est en anglais et traduit dans la langue de Molière par Tris Acatrinei (que je remercie au passage, suivez la, vous ratez quelque chose sinon).

NB : le blog de Tris étant hors ligne, je vous livre une version « google cache ».


Je vais vous faire une confidence. Quelque chose de très personnel. J’ai voulu mourir.

J’avais tout planifié. J’avais organisé le comment. J’avais préparé mon matériel. J’avais écrit une liste permettant d’avoir accès à mes emails, mon serveur, mes sessions IRC et qui devait en être informé. J’étais dans une profonde dépression. Je ne voyais pas d’autre solution que d’en finir pour mettre fin à la souffrance que je pouvais ressentir.

La pression était trop forte pour moi. Depuis Janvier, je travaillais sur différents projets avec Telecomix et d’autres collectifs. Nous aidions les Egyptiens à rétablir leurs connexions Internet. Nous aidions les Syriens, les Libyens et beaucoup d’autres ne disposant pas de la liberté de parole dans leurs pays. Nous avons fait notre possible pour que leurs voix soient entendues malgré tout. Je me suis littéralement battu pour cela. Je me suis battu contre mon cycle de sommeil, mes habitudes alimentaires et mon besoin d’amusement. Il était devenu habituel que je reste éveillé plus de trente heures voire plus.

J’ai vu et écrit des choses que je ne considérais pas appartenir au champ des possibles. Ces derniers mois, j’ai aidé beaucoup de gens à être connecté à Internet, à libérer leurs paroles et à montrer au reste du monde ce qu’il en était vraiment. Certains se sont perdus en cours de route. Je ne les reverrais jamais et je ne sais pas s’ils ont tout simplement préféré prendre leurs distances, s’ils ont été arrêtés ou s’ils sont, tout simplement, morts. Je n’en ai pas le moindre putain d’idée et je ne le saurais jamais.

Chaque jour qui passe apporte son lot d’horreurs à travers le monde, relayé dans les médias, lot d’horreurs ne nous affectant pas directement. Les nouvelles ou l’absence de nouvelles de ces personnes avec lesquelles j’étais en contact , m’ont profondément affecté. Une pression pour aider ces personnes avait surgi, personnes qui combattent de manière tellement enragée pour leur liberté d’expression.

Plus nous aidions ces personnes,  plus je sentais que le niveau de responsabilité montait d’un cran.

Je ne pouvais plus dormir. Je buvais trop. J’ai fumé plus que de raison. Il n’y avait rien d’autres dans ma vie qu’aider d’autres gens. Mais j’ai fini par oublier ce qui était bon pour moi. Dormir, s’amuser, regarder des films, écouter de la musique. Passer du temps avec mes amis sans penser aux gens qui étaient sur le terrain et ce qu’il y avait à faire ensuite.

Un jour j’ai réalisé que j’étais perdu. Perdu dans une vie qui n’était plus la mienne. Perdu dans une vie où je ne m’occupais que des autres, qui me considéraient comme un héros. Personne ne voyait que j’étais juste un pauvre gosse qui voulait faire mumuse avec de la technologie et écrire des articles sur le futur de la communication.

Cette histoire s’arrête là : il fallait en finir. Je ne voyais pas comment faire autrement. Partir. Ne plus être un putain d’héros. J’avais prévu d’en finir le lendemain du Chaos Computer Camp. Tout était prêt. Mais c’est arrivé. Nous avons fermé le cluster d’hacktivistes dont je faisais partie. J’ai rencontré beaucoup de gens formidables « en vrai » sur place et beaucoup rencontrent le même problème. Mes amis étaient sur place et m’ont montré que la vie valait la peine d’être vécue.

Avec le reboot du cluster, je vais faire mon propre reboot. Je recommence à faire des projets pour moi. Je ne suis plus perdu. J’ai ma place sur la scène des hacktivistes et j’ai des amis partout à travers le monde. Je ne suis pas seul. De fait, ce que je considérais être un fardeau n’en est plus un. J’ai ouvert les yeux sur ce qui était important dans la vie : transmettre ce que l’on ressent. Et si le fait de transmettre ce que je ressens peut permettre à d’autres qui ressentent la même chose, de se sentir mieux, ça sera une bonne chose.

Il est temps de procéder au reboot.

Complément d’information sur une Interview

Hier, j’ai été contacté par un journaliste de RTS (http://www.rts.ch) afin de réaliser une « interview » téléphonique sur les Anonymous (interview entre guillemets, je ne remets pas en cause les capacités du journaliste de RTS (bien au contraire), simplement,  je n’aime pas énormément ce mot. J’ai l’impression de me la raconter un peu et, oui, je supporte pas ça).

Je viens d’avoir le lien pour télécharger l’interview, qui dure approximativement 5 minutes: http://download.rsr.ch/la-1ere/programmes/le-journal-du-matin/2011/le-journal-du-matin_20110817_standard_1er-developpement_eb1bdeb6-194f-4fc4-ba16-a18f5a76200e-128k.mp3

L’interview (au total) à duré environ 25 minutes, ce qui est trop long (normal) pour aborder un sujet d’actualité. RTS à donc choisi un ensemble de morceaux pour refaire quelque chose qui dure approximativement 5 minutes (ce qui ne me dérange absolument pas). De ce fait, des parties d’informations ne sont pas présentes et je profite de mon blog pour les ajouter (et contredire deux points, non liés au journaliste).

1er point (qui fait déjà débat) : le terme de hacker. L’interview me classe comme un hacker mais, pour replaçer les choses comme je pense qu’elles devraient l’être, je n’en suis pas réellement un, je m’explique : le simple fait d’utiliser un logiciel afin de réaliser du DDOS (je ne reviens pas sur l’aspect légal, ou non, de cette pratique) ne fait pas de moi un hacker, un kiddies tout au plus. Le hacking est un Art vaste (oui, un Art) et je n’en connais qu’une minuscule partie. Je préfère donc le terme d’hacktiviste (et encore) au terme de hacker. Les gus du Chaos Computer Club, oui, ce sont des hackers.

second point: les Anonymous sont présentés comme un groupe, une sorte d’entité dans laquelle tu peux rentrer, de laquelle tu peux faire partie…je ne suis pas totalement d’accord sur ce point. Pour vulgariser la chose : est Anonymous qui veut l’être. Il existe plusieurs représentation de l’idée Anon, sur le web et IRL (dans la vie réelle) mais, sur le web, il suffit d’une connexion à Internet, d’un logiciel et…roulez jeunesse! On ne peut pas dire « lui, il est chez les Anonymous » ou « lui il n’est pas chez les Anon », dans des échanges entre Mr Raphael Grand (le journaliste de RTS) et moi, c’est un point que j’avais précisé, pour des raisons de timming il n’est pas présent dans l’interview.

Ma philosophie: Anonymous est bulletproof. Anonymous est une idée, Anonymous est un idéal et les idées sont à l’épreuve des balles ;-). Chacun peut rejoindre ces idées, cet idéal, chaque personne est libre de s’identifier à ces idées, ou pas.

Les faits: oui, je vais être clair et jouer le carte de la transparence. Oui, j’ai été de ceux qui ont attaqués les sites du gouvernement tunisien, égyptien et libyen. Oui, j’ai été de ceux qui ont DDOS certains sites (et je sais que c’est illégal, ne me parlez pas de la loi, je sais précisément ce que je risque).

J’ai mes raisons : lorsque l’on coupe la parole à un peuple, lorsque l’on fait taire un massacre ou lorsque la Liberté d’expression disparait, si je peux faire quelque chose, je le fais, légal ou pas, je m’en contrefous. Je ne parle pas de légalité ici, je parle d’un peuple qui s’est fait massacrer et qui n’avait plus les moyens de s’exprimer (et si c’était à faire, je recommencerais). Je n’ai pas participé aux attaques d’#OpPayback avec Wikileaks, même si je suis d’accord avec le concept. Avouez que c’est étrange de couper les revenus de Wikileaks tout en laissant Kadhafi gérer ses comptes comme bon lui semble, n’est ce pas…

Dernier point: oui, je cautionne le fait que parfois, il faut franchir les barrières de la légalité, lorsque la situation l’impose. Est-ce légal de faire taire un peuple, un site d’information ou encore un blogueur parce que ce qu’il dit déplait à son gouvernement? Non. Pourtant, c’est ce qu’il s’est produit…alors, s’il faut, pour aider, faire quelque chose reconnu comme illégal, soit.

PS : mes paroles dans l’interview ne sont pas totalement justes et je donne l’impression que c’est Anonymous qui à sauvé la vie de personnes en Tunisie ou en Egypte, ce n’est pas le cas. « Nous » avons donné à ces peuples un moyen de s’exprimer lorsqu’ils n’en avaient plus, ni plus, ni moins (et les Telecomix ont fait bien plus, mais hélas, peu de gens parlent de de groupe alors que je pense qu’ils méritent notre plus grand respect).

Je pense avoir fait le tour de ce petit complément que je souhaitais ajouter /-).

PS (²) : petit message personnel. Je remercie Mr Raphaël Grand pour cette interview, son travail et son professionnalisme. Au global, mes propos ne sont pas déformés (ce qui m’a un peu fait peur, je dois l’avouer). Je regrette simplement le fait que le timming de l’interview simplifie les Anonymous à « un groupe » de hackers, l’ensemble – comme vous le savez 😉 – est plus complexe.