Formateur : lorsque le travail s’invite chez vous.

Si vous aimez votre travail, vous vous reconnaitrez certainement dans ce qui suit.

J’ai pas mal de travail depuis lundi, je veux dire, plus que d’habitude (et novembre est déjà bien chargé). Des formations à préparer, à lire, relire, d’autant plus que, pour être franc, le sujet est un peu délicat…

Pour des raisons pratiques (besoin d’outils qui ne sont pas disponibles depuis l’extérieur), c’est au bureau que je travaille sur ces contenus de formation. Mais, pour une raison qui m’échappe encore, j’ai pris conscience d’un « petit quelque chose » ce soir : le délicat mélange entre la vie privée et le travail, comprenez par la : le travail qui s’invite à la maison.

J’ai fait un rapide tour de tout mon matériel perso : pc, pc portable, clés  USB, téléphones … et le constat est le même : le travail est partout.

Ce que j’essaye de dire, c’est que le travail s’est invité chez moi, sans que j’en sois vraiment conscient.

Comment ? Bien, je crois que la réponse se résume à : « j’ai quasi fini, je finirais à la maison ». Vous dites ça, au début, embarquant un ou deux documents, puis de documents en documents, vous ne vous rendez même plus compte que vous bossez de chez vous.

C’est assez mesquin, un peu comme un poison qui s’infiltre sans qu’on s’en rende compte, jusqu’à ce qu’il soit trop tard pour dire stop (je pense que la comparaison au poison est, pour certains, parfaitement adaptée. Ça n’est pas mon cas mais je trouvais l’image assez représentative). Ce travail peut prendre différentes formes sans que l’on s’en rende compte non plus: le simple fait de répondre à un mail pro par exemple. « C’est juste une réponse », « c’est trois fois rien » ou encore « c’est rapide », mais plein de trois fois rien, au final, ça fait un gros quelque chose.

Je parle rarement de moi sur la toile, mais j’avoue, je vais un peu me lâcher sur ce billet : je crois avoir développé une  certaine forme de conscience professionnelle. Pour ceux qui le découvrent, je suis formateur, un métier qui va bien au-delà d’un simple métier, il faut aimer le contact, enseigner, transmettre quelque chose. Lorsque vous vous engagez, vous savez qu’on vous confie la tâche de former au mieux l’ensemble du personnel, de faire en sorte que tout se passe bien pour eux. Beaucoup pensent que former, c’est prendre un contenu et le balancer devant son public…c’est faux. Ça demande énormément de préparation, de travail avant le déploiement et ça, très peu de gens en sont conscients. Exemple : récemment, j’ai formé des gens sur Lille, la formation a duré trois jours, mais personne ne sait que j’ai passé la semaine d’avant sur le contenu et que j’ai parfois poussé jusqu’à 2-3 heures du mat’.

Sur le papier, je suis aux 35 heures, dans la réalité, depuis lundi, j’en ai déjà fait presque 30 … et nous sommes mercredi. Suis-je stupide ? Certainement, mais je préfère l’être et avoir un contenu de formation que je maitrise plutôt que l’inverse.

Alors que faire ?

Pour certains : respecter son contrat, à savoir 35 heures. Je ne suis pas pour car, si je le fais, le travail ne sera pas fini, je ne maitriserais pas les contenus de formation correctement.

Où est le problème me direz-vous ? Pour moi, aucun…mais un formateur, ça ne travaille pas pour soi.

Si je ne maîtrise pas mon sujet, mes formés ne seront pas opérationnels, cela se passera mal pour eux et pour leurs clients (le manque de formation ou d’adaptation au poste est une source de stress reconnue dans le monde du travail).

Au final, c’est tout un système qui tombe en panne lorsqu’un formateur n’est pas opérationnel : mauvaise formation, mauvais vécu, stress…et la machine s’arrête.

Alors oui, il faut s’impliquer, accepter de sacrifier un peu (beaucoup) de son temps perso, sinon, autant démissionner rapidement.

D’autres disent que « c’est dans les petites lignes du contrat », c’est vrai. Être formateur demande un travail constant de mise à jour, demande énormément d’implication, de motivation, de sourire aussi (et oui car même si cela ne va pas, si le sourire n’est pas là, la formation est moins efficace). Ça demande aussi énormément de remise en question… Est-ce que j’ai bien fait ? Est-ce que j’aurais pu faire mieux ? Sont-ils satisfaits de la prestation ? Seront-ils opérationnels sur le contenu ? Etc…

Pour être clair, je dois avouer que ma paye ne suit pas ou, pour faire plus correct, qu’elle n’est pas à la hauteur de l’énergie investie pour mener à bien mon travail. Mes heures sup. ne sont pas payées (comment les payer, puisqu’il est difficile pour une société de quantifier un travail réalisé chez soi…) Je crois que ma société est consciente de l’implication d’un formateur, elle sait qu’il a une conscience professionnelle et, parfois, elle en joue (ma société, pas mon bureau, mon responsable est comme un père et mon directeur, c’est un peu pareil, dans ses bon jours 😉 ).

Bref, formateur en peine cherche reconnaissance pour le travail qu’il effectue au quotidien. Merci d’être passé sur les moments d’égarement que je peux parfois avoir.

NB: au cas ou ma société passerait sur ce blog…(on ne sait jamais, c’est la mode en ce moment), je ne cite pas de groupe, de nom, de marque, de lieu, d’outils ni ne remet en doute qui ou quoi ce soit. A bon entendeur….

Une négligence caractérisée ?

Je vais vous compter une petite histoire tout ce qu’il y a de plus vrai, pour ceux qui me suivent sur Twitter, vous savez de quoi je parle :p

Je suis actuellement à Lille, en voyage pour le travail. Je suis dans un petit hôtel bien sympathique d’ailleurs (si on oublie le fait que la télé est tout aussi grande que le lit… /troll).

Bref, j’arrive donc dans l’hôtel, après un rapide échange avec la personne de l’accueil, elle me sort des codes pour le wi-fi. C’est assez habituel comme système dans un hôtel : vous avez un ensemble de bornes wi-fi, ces dernières sont reliées à un routeur qui ne vous laisse passer que si vous êtes identifiés (c’est un proxy, comme sur le réseau 3G lorsque vous avez une clé 3G par exemple).

Bref, j’ai mes codes, chouette !

Une fois arrivé, ordinateur démarré, je me connecte au point d’accès de l’hôtel sans soucis et je démarre une page Internet… c’est à ce moment là que, normalement, votre navigateur se fait renvoyer sur la page d’identification du proxy…et là, surprise. J’accède à Google. Je vérifie, non non, ce n’est pas en cache sur mon ordinateur, d’ailleurs, Gwibber (client twitter pour Linux) fonctionne très bien, ainsi que aMSN et Mumble. Je vérifie bien, non non, je n’ai pas entré les codes d’authentification liés à la chambre dans laquelle je suis.

Rien que ce point me pose problème : imaginez que je télécharge ou que je suis en pleine activité illégale, ou encore que je veuille e****der l’hôtel avec la loi en trouvant des sites pédo pornographiques ? Bien, ils n’ont aucun moyen de prouver que c’est moi, puisque je ne suis pas identifié. Au premier abord, ce n’est « pas grave », lorsque l’on y réfléchit un peu, ça l’est un peu plus. Imaginez que l’IP se fasse flasher par la HADOPI ?

Intrigué, je décide de regarde un peu la configuration en faisant 2-3 scans. Un sur les ports TCP, un autre sur les UDP et un scan pour savoir ce qui tourne derrière. Et la…

Sur le scan TCP :

PORT STATE SERVICE
23/tcp open telnet

 

Sur le scan UDP :

PORT STATE SERVICE
53/udp open domain
67/udp open|filtered dhcps
137/udp open|filtered netbios-ns
138/udp open|filtered netbios-dgm
161/udp open|filtered snmp
500/udp open|filtered isakmp
520/udp open|filtered route
1701/udp open|filtered L2TP

 

J’ai reproduit l’opération sur tout les point d’accès, c’est encore plus étonnant de constater que certains ports passent sur des points et sur d’autre non (d’ailleurs c’est un poil étrange, mais bref).

Donc, le Telnet est ouvert, chouette !

Quitte à voir si le réseau est sécurisé, autant aller jusqu’au bout, je lance un dernier Nmap (nmap -O, pour obtenir quelques infos sur la machine qui tourne derrière), la requête me sort :

Running: Netopia embedded
OS details: Netopia 3387WG-ENT broadband router

 

Direction google, pour chercher quelques informations sur le Netopia en question, comme par exemple, les identifiants de base du telnet. 2 minutes après, j’avais les identifiants, merci Google.

Convaincu que la boite qui sous traite ce réseau est quand même pas co*** à ce point, j’essaye un telnet sur mon point d’accès, rentre les identifiants d’usine, et la…. c’est le drame car en effet, cela fonctionne.

Je ne communiquerais ni le nom de la société de sous traitance (que j’ai obtenu), ni le nom de l’hôtel, ni … ni rien en fait.

Je suis allé prévenir la personne à l’accueil, elle n’a pas saisi, sur le coup, la gravité de la chose (en même temps, chacun à sa place, il fait très bien son travail, je fais très bien celui que son prestataire ne fait pas…). Après cinq bonnes minutes d’explications, la personne à compris les tenants et les aboutissants de la sécurité de son réseau et surtout, les risques que l’hôtel encoure s’il ne sécurise pas son accès. (Hadopi, Loppsi, téléchargement illégal, problèmes avec la justice …)

Ce qui me tue, dans cette histoire, c’est le prestataire. Comment ! Comment est il possible de se dire prestataire et de proposer… ça ? Je n’ai pas de compétences ultra fortes de la mort qui tue, il m’a fallu 5 minutes pour faire mes tests, imaginez si j’avais forcé un peu ? Imaginez si une personne mal intentionnée fait quelque chose ?

Note : la personne de l’accueil m’a remercié, c’est assez rare pour être souligné, d’habitude, « on » se fait taper dessus.

Lettre ouverte au Gouvernement français.

Lettre ouverte à l’intention de M. Guéant, ministre de l’intérieur, M. Besson, ministre en charge de l’économie numérique ainsi  qu’à l’ensemble des membres du Gouvernement.

Bonjour,

L’article 4 de la Loi d’orientation et de programmation pour la performance de la sécurité intérieure, plus connue sous le nom de LOPPSI II, prévoit un blocage des sites pédo-pornographique. Je vous écris cette lettre afin de vous exprimer mon point de vue.

Le filtrage de sites pédo-pornographiques est inadapté si l’on souhaite éradiquer cette pratique, en effet, il est aisément contournable. De plus, la liste noire des sites à filtrer n’est soumise à l’examen d’aucun juge, la rendant peu fiable. Ce blocage est contreproductif, il n’aura pour effet que de masquer encore plus ces pratiques, sans les éradiquer.
Le blocage n’est donc pas une solution…

Sachez, avant de m’expliquer, que je suis formateur dans le domaine des télécommunications et d’Internet, je sais donc que ce que j’avance est vrai, je sais « comment cela fonctionne ».

Un récent article du Figaro [http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2011/11/01/01016-20111101ARTFIG00521-pedopornographie-mille-sites-identifies-et-bientot-bloques.php] explique que la loi LOPPSI II va bientôt entrer en fonction sur sa partie blocage de sites Internet avec une première vague de 1000 sites bloqués. Le type de blocage que vous avez choisi est celui par IP. Ces IP seront collectées par l’OCLCTIC, organisme directement rattaché au ministre de l’intérieur. L’obligation pour les FAI de bloquer ces IP existe, les FAI devront mettre en place un blocage, ce dernier sera établi en fonction d’une liste noire qui ne sera pas publique.

Je résume donc, les FAI devront bloquer un ensemble de sites pédo-pornographiques, cet ensemble sera établi par une administration et sans contrôle du juge (la disposition du juge ayant été supprimée en seconde lecture à l’Assemblée Nationale), ce blocage sera de type IP et sera établi en fonction d’une liste noire, non publique.

Bien, si cette lettre existe, c’est pour vous demander de reconsidérer vos positions. Je vais droit au but, n’y voyez aucune offense. Le blocage de ce type de site est inutile et dangereux.

1° : concernant l’absence du juge dans la procédure de blocage: il est fort possible, sans que j’en vienne à remettre les compétences de l’OCLCTIC en cause, que des cas de faux positifs existent. Le juge pourrait être garant du caractère illicite du site, hors, ce juge est exclu de la procédure. Par extension, il n’existe quasiment aucun contrôle humain sur cette liste, elle est éditée, envoyée par arrêté du ministre de l’intérieur et déployée par les FAI sur le réseau.

Afin de garantir le caractère illicite de ces sites, j’aurais souhaité voir le juge apparaitre dans cette procédure de blocage.

2° : le blocage n’est pas une solution qui fonctionne. D’un point de vue purement technique, le blocage par adresse IP pose plusieurs problèmes. Si le site change d’adresse IP, il faudra sans arrêt remettre le blocage à jour. Imaginez un site qui change d’adresse IP disons, tous les mois, afin de ne pas trop se faire repérer.
Toujours dans ce point de vue technique, le blocage n’est pas une solution qui fonctionne lorsqu’il est fait chez le FAI. Les gens qui souhaiteront contourner le blocage pourront utiliser un système de VPN (et je suis d’ailleurs convaincu qu’ils le font déjà et donc, que le blocage ne changera strictement rien pour eux).

3° : le blocage de site ne poursuit pas l’objectif que vous cherchez à atteindre. En bloquant ces sites, vous allez bloquer un réseau de personnes qui sont parfaitement conscientes du caractère illégal de leurs activités, ainsi que des sanctions qu’elles encourent. Ce réseau est parfaitement au courant des avancées technologiques, je suis convaincu qu’ils savent déjà se cacher sur Internet, qu’ils savent chiffrer leurs mails, chiffrer leurs connexions et qu’ils posent déjà bien des problèmes à être trouvés sur Internet. Le fait de bloquer ces sites ne va faire que les masquer encore plus, les repousser encore plus dans des sous couches de l’Internet visible et, au final, compliquer le travail des personnes qui traquent déjà ces sites sur Internet.

4° : Je comprends que la publication d’une liste de sites pédo-pornographiques ne soit pas un élément à mettre entre toutes les mains ou sur tous les écrans, mais cette hypothèse exclut d’office la possibilité pour les petits FAI de pouvoir eux aussi bloquer les sites pédo-pornographiques. Il existe, selon l’ARCEP, près de 1000 FAI en France, ces derniers ne pourront pas bloquer ces sites, puisque la liste noire ne leur sera pas transmise. Cela signifie qu’il existe 996 autres possibilités d’accès à ce contenu illégal.

Pour toutes ces raisons, je vous demande de reconsidérer vos positions sur le blocage de sites pédo-pornographiques. Je suis d’accord avec vous, il faut lutter contre ce type de pratique, mais ça n’est pas avec un blocage que cela fonctionnera, bien au contraire.

L’argent du blocage, ne pourrait-il pas être utilisé pour la formation du personnel dans la traque de sites pédo-pornographiques?

Une réflexion internationale, permettant d’arriver à une harmonisation des législations en matière de pédo-pornographie ne serait-elle pas plus pertinente, afin de sanctionner les pays qui protègent ce type de pratique ?

Dans le but de remplir l’objectif de blocage, ne serait-il pas possible de transmettre la liste noire à l’ensemble des FAI ou, à défaut, de la rendre accessible sur demande?

Par ailleurs, il est à noter que l’Hadopi travaille sur un document synthétique abordant l’ensemble des tenants et aboutissants concernant le filtrage. Ce document est consultable à l’adresse suivante : http://labs.hadopi.fr/wikis/base-de-travail-pour-un-livre-vert-sur-les-techniques-de-filtrage-dinternet

J’espère que mes arguments seront, a minima, lus, au mieux, pris en compte.

Numendil.

Pirate & blogueur… mais citoyen avant tout /-)

Souviens toi, souviens toi du 05 novembre 1605.

« Souviens-toi, souviens-toi du 05 novembre 1605, de la conspiration des poudres. Souviens-toi, car jamais je ne pourrais m’y résoudre. »

Non, cet article ne va pas parler des Anonymous, enfin… pas comme d’habitude en fait. Je vais vous parler un peu de la symbolique qui gravite autour de l’idée Anonymous. Je précise que je parle d’idée et non de groupe car le groupe Anonymous n’existe pas entant que tel (ce point fera d’ailleurs l’objet d’un autre billet).

Si vous ne sortez pas de prison, si vous n’avez pas passé plus de 5 ans dans une grotte et si vous avez suivi l’actualité, vous connaissez au moins le nom Anonymous…mais combien connaissent leur symbolique ?

Pour ceux qui connaissent déjà ceci, vous n’apprendrez rien ici, pour les autres, bonne lecture.

Bien, pour commencer, puisque nous sommes le « Gunpower Day » [EN]. Ce jour ne vous dit peut être rien ?

Pour replacer les choses dans leur contexte, je préfère le préciser, je suis d’origine anglaise et, chez « nous », ce jour est assez spécial. Lorsque j’étais petit (et je pense que c’est une chose qui perdure encore), le 05 novembre était fêté. Nous avions le droit à un poème et à un feu de joie. Voici pour le poème :

Remember, remember the Fifth of November,
the Gunpowder Treason and Plot,

I see no reason why Gunpowder Treason should ever be forgot.
Guy Fawkes, it’was his intent to blow up King and Parliament.

Three score barrels were laid below to prove old England’s overthrow;
By God’s mercy he was catch’d with a dark lantern and lighted match.

Holloa boys, holloa boys, let the bells ring.
Holloa boys, holloa boys, God save the King!

Historiquement, le 05 novembre 1605 était une affaire de religion : Guy Fawkes (catholique engagé) à tenté d’assassiner (à l’aide d’un groupe de « catholiques intégristes ») le Roi James, Roi protestant, afin de le remplacer par sa troisième fille, Elizabeth. Comme vous pouvez le constater, la symbolique du 05 novembre à changé depuis. Attention cependant (et c’est toujours d’actu), en Angleterre, ce jour reste le jour du « Gouvernement ». C’est un jour ou l’on brule un homme de paille (censé représenter Guy Fawkes) et ou l’on récite des poèmes. Ce jour est là pour rappeler que personne ne doit trahir le gouvernement car le gouvernement ne l’oubliera et ne pardonnera pas.

D’ailleurs, autre « symbole » Anonymous : « We do not forgive, we do not forget » qui est present, très souvent, en fin de poème. Cette phrase explique donc que le Gouvernement n’oubliera jamais et ne pardonnera jamais (comprenez, la trahison de Guy Fawkes).

A nouveau, sur ces deux symboles, nous sommes dont assez loin du message actuel des Anonymous. Détournement réussi !

Le début du poème est repris dans le film V pour Vendetta, ou V, notre héros, prononce ces quelques mots (qui, bien sur, n’ont pas la même signification).

Bref, deux symboles dont un systématiquement présent dans les discours des Anonymous, deux symboles repris au pouvoir pour qui ils n’ont pas du tout la même signification, joli détournement. C’est assez plaisant de voir ces deux symboles repris et détournés contre les Gouvernements alors qu’à la base, c’était un message fort du Gouvernement anglais face aux traitres.

Pour finir, le masque. C’est un point à confirmer, mais il me semble qu’il est issu et de certaines éditions du livre original ainsi que du film, je n’ai pas décelé de symbolique particulière si ce n’est que le masque est identique et qu’aucun trait ne ressort. Il est également présent pour montrer un point, qui existe sur de nombreux billets dans ce forum : ce n’est pas l’Homme derrière le masque qui compte, ce sont les idées…et les idées sont à l’épreuve des balles.

Voila, vous savez maintenant !

Merci Loppsi !

Selon les informations du journal Le Figaro, la LOPPSI s’apprête à rentrer dans l’ère du blocage de sites pédopornographiques. Le journal annonce un blocage de presque 1000 sites, début 2012.

Pour rappel, la LOPPSI (Loi d’Orientation et de Programmation pour la Performance de la Sécurité Intérieure) est un ensemble de loi qui ont pour finalité le renforcement de la sécurité routière (via des sanctions pour les contrevenants), la lutte contre la cyber criminalité, la vidéo surveillance, l’augmentation des moyens à disposition des forces de l’Ordre (mouchards, spywares …)

Cette loi est une bombe à retardement, les moyens mis à disposition pour LOPPSI sont tout bonnement hallucinants et, à mon humble avis, disproportionnés.

Revenons sur le blocage.

Un des rôles de la LOPPSI, c’est de bloquer l’accès aux sites pédopornographiques. A ce titre, il est prévu, début 2012, qu’environ 1000 sites soient bloqués.

Je m’y oppose, moi, petit citoyen. Non, vous ne rêvez pas, je m’oppose au blocage des sites pédopornographiques. Avant de vous indigner, laissez moi vous expliquer pourquoi.

C’est de la pure connerie. PUR Bullshit : vous en connaissez, vous, des gens qui tombent par hasard sur des sites pédoporno ?
Moi non et je suis quasi certain que vous non plus. On ne tombe pas sur un site comme ça par hasard. Les gens qui se servent de ce genre de site savent très bien qu’il vaut mieux éviter de se faire pincer, les sites sont planqués. Comme la récente affaire des Anonymous vs un site pédo et ses 1626 membres en atteste, les sites sont également déportés sur des morceaux d’Internet qui ne sont pas directement accessibles (cf. #OpDarkNet).

Prétendre vouloir protéger les citoyens n’est plus un argument qui marche avec moi.

C’est inutile. L’expérience l’a montré, le montre et le montrera encore (mais nos politiques ne nous écoutent pas, ce qui commence à passablement me gonfler), le blocage est inutile et inefficace.

–          Si le blocage est fait sur les DNS, il suffira de trouver un DNS ou le blocage n’a pas été installé (et cela ne sera pas difficile).

–          Si le blocage se fait par IP, il suffira de passer par un VPN ou par un Proxy pour contourner le blocage. On peut même aller plus loin en cryptant toute sa connexion, cela fonctionnera également.

–          Si le blocage se fait sur un proxy, installé en amont sur la partie réseau, cela sous entend que les FAI devront analyser la navigation des internautes français. Bullshit, jamais cela ne passera et c’est tant mieux.

–          Si le blocage se fait avec un DPI…non, je vais rester zen, je ne parlerais pas du DPI (mais le passage sur une connexion SSL contourne le DPI, sauf si le système de DPI est reconnu comme autorité certifiée, il aura alors le droit de voir en clair les trames SSL, et donc, de bloquer).

Dans tout les cas, le seul blocage qui fonctionne, c’est de faire fermer le site…et encore, l’effet Streisand existe. Nous ne sommes pas les seuls à copier des sites et, là ou nous copions du Wikileaks ou du Copwatch, eux, copient des sites pédoporno.

C’est contreproductif. Le fait de bloquer ces sites ne les rend pas inaccessibles, le blocage ne fait que compliquer la vie de ceux qui veulent accéder au site en question. Voilà ce qui va se passer (et je suis sur de cela) :

–          Les sites vont être bloqués

–          Les gens utilisant ces sites vont s’adapter et se masquer encore plus pour contourner les protections mises en place.

–          Déjà difficiles à repérer (ne vous y méprenez pas, je pense que ces gens sont parfaitement conscients de ce qu’ils encourent et qu’ils savent déjà bien se cacher sur Internet), les pédophiles vont sur-chiffrer/crypter/protéger leurs connexions, ce qui ne va faire que compliquer le travail des forces de l’Ordre, qui galèrent déjà dans ces cas.

Au final, en instaurant ce blocage, la LOPPSI ne va que contribuer à masquer ces pédophiles, merci LOPPSI !

Dernier point, digne d’un scénario « The Great Firewall – French touch » : le blocage des sites ne passe pas par la justice mais par l’OCLCTIC, un organisme dépendant de la police française. Un juge sera donc impuissant.

La liste des sites bloqués ne sera pas rendue publique, imaginez donc un faux positif. Impossible de prouver que l’Etat à bloqué votre site. Puisque la liste sera confidentielle, encore une fois, un juge sera impuissant, puisque vous ne pourrez pas prouver que votre URL est dans la liste.

Les moyens mis en œuvre ressemblent surtout aux prémices d’un « Great Firewall à la française », histoire de bloquer les opposants, ceux qui dérangent, parlent trop fort, posent problème, j’en passe et des meilleures.

Vous me trouverez peut-être un peu parano, mais comment faire autrement ? Lorsqu’une autorité administrative bloque des sites, sans rendre la liste publique, sans passer par un juge, avec une risque énorme de faux positifs, comment ne pas se dire que c’est pour préparer le terrain à une censure massive ?

Nous verrons, peut être que dans quelques années, on pourra parler de cyber-dissidence, comme en Chine.

Merci LOPPSI !

Pour plus d’informations, c’est par ici :

– Korben : http://korben.info/demarrage-de-la-blacklist-loppsi-en-janvier-2012.html
– Numérama : http://www.numerama.com/magazine/20411-bientot-1000-sites-bloques-en-france-sans-controle-judiciaire.html

J ‘ai rêvé…

Cette nuit j ‘ai rêvé
Que la Liberté existait
Et que l’entraide devenait
Une valeur de notre société

Que nous étions écoutés
Que nos avis comptaient
Que le gouvernement essayait
Alors, enfin ensemble, nous allions travailler

Que le hacking était reconnu
Que les politiques nous sollicitaient
Qu’enfin ils nous avaient vu
Nous, plutôt que la monnaie

Alors le Monde changeait
Nous existions enfin !
De beau jours se profilaient
Quel plaisir c’était !

Finalement, je me suis réveillé
Triste de constater que rien n’a changé
Et même si ce rêve ressemblait à un Paradis
Je dois l’avouer, c’est surtout une belle utopie.

Tout ceci m’a désarmé
Dans ce pays, j’ai depuis remarqué
Que l’on ne pouvait plus rêver
Car la société prend tout, même notre liberté de penser