Facebook vous espionne, mais c’est pour votre bien.

Un des buzz du jour tournait autour des conversations privées de Facebook. L’information, découverte sur Le Monde, nous explique que c’est dans un but préventif, afin de traquer les criminels potentiels.

Dans ses déclarations, Facebook explique pouvoir « être amené à partager des informations quand nous estimons qu’elles sont nécessaires pour empêcher la fraude ou toute autre activité illicite, pour prévenir tout préjudice corporel imminent ou protéger nos intérêts et vos intérêts contre les personnes qui ne respectent pas notre Déclaration des droits et des responsabilités ».

Comment ça fonctionne ?

C’est une procédure automatisée, un serveur enregistre les communications privées et, en fonction de certains critères (contenus des échanges, différence d’age déclarée sur Facebook …), la conversation est lue et peut ensuite être transmise aux forces de l’ordre.

Cette procédure a servi à arrêter, par exemple, un homme d’une trentaine d’années. Ce dernier avait donné un rendez-vous à une fille de 13 ans. L’outil a détecté la conversation et Facebook l’a signalé à la police.

C’est bien mignon tout ça mais :

Au risque de choquer, je ne suis pas très fan de ce que fait Facebook. Ce site n’est déjà pas réputé pour respecter votre vie privée ni pour garder des données confidentielles  et il est possible, avec Facebook, de rapidement retracer votre vie et ce, même si vous ne dites rien. Vos amis peuvent s’en charger pour vous avec des tags, mentions …

Si l’intention est louable… Ah oui, précision : comme d’habitude lorsqu’il s’agit d’espionner des gens, il faut toujours une intention difficilement contestable. Donc, si l’intention est louable, il n’en reste pas moins que Facebook à la capacité d’intercepter et d’espionner ce que vous êtes en train de dire à une personne, en privé.

D’ailleurs, il serait appréciable que Facebook publie des données sur ce service d’espionnage : est-il vraiment efficace ? Combien de personne arrêtées avec ce logiciel ?

Il est possible d’aller un peu plus loin dans la réflexion lorsque l’on aborde les faux positifs : est-ce que c’est déjà arrivé avec ce logiciel ?

Facebook peut affirmer qu’il n’espionne pas chaque utilisateur, ce sont des paroles. Face à la confirmation qu’ils sont capables d’espionner des conversations privées, les paroles n’ont aucune valeur.

ACTA : le mot est mort, l’idée reste : CETA arrive.

La semaine dernière, nous avons tué le mot ACTA. Après avoir fait la fête et bu quelques bières (ou quelques litres), nous vous mettions en garde contre les idées d’ACTA. Pour résumer, peu importe le nom de la loi, les idées allaient revenir, c’est chose faite.

Le traité CETA (Canada Eu Trade Agreement) propose de mettre en application des dispositions d’ACTA.

Pour résumer, ACTA est rejetée à une écrasante majorité (478 versus 39) et pendant ce temps-là, ACTA revient par la petite porte.

CETA va même plus loin que la reprise des idées d’ACTA puisqu’il est possible de retrouver des passages entiers d’ACTA en copie quasi conformes.

C’est, selon moi, un déni total des décisions prises la semaine dernière. Internet s’est opposé à ACTA, l’Europe a rejeté le traité et au final, un autre arrive, reprend les mêmes dispositions qu’ACTA et espère passer sans se faire repérer.

Nous devons faire en sorte que cela n’arrive pas.

L’information circule depuis quelques jours déjà. Si vous voulez que notre parlement agisse, il est de notre devoir de faire notre travail de citoyen. Vous êtes libre de diffuser l’information, contacter vos eurodéputés, insister sur le fait que vous ne voulez pas de ce traité et ne rien lâcher.

ACTA a été éjecté, ce n’est pas pour le laisser rentrer par la petite porte.

Edit :  Sous forme de tableau, les passages d’ACTA et de CETA qui se ressemblent sont présentés, dans cet article que je vous invite à lire. (en anglais)

(source)

Le mot ACTA est mort.

Aujourd’hui, par 478 voix contre 39, le parlement européen s’est prononcé contre ACTA. C’est une victoire pour ceux qui s’opposaient au flou du traité, au potentiel blocage des médicaments génériques, au brevets du secteur agricole, aux grandes puissances comme Monsanto et, évidemment, pour ceux qui s’opposaient à une menace contre Internet et la liberté d’expression.

C’est grâce au peuple et Internet que tout ceci a été possible, sans un appui spamming harcèlement des eurodéputés pour leur faire prendre conscience de la dangerosité d’ACTA, tout ceci ne serait pas arrivé.

Cette victoire marque, selon moi, un tournant dans l’histoire : massivement, le peuple s’est fait entendre. Il est maintenant difficile de dire que les opposants aux idées d’ACTA sont « 5 gus dans un garage » ou encore des « groupuscules terroristes ». C’est la victoire de la démocratie sur les lobbies qui ont fait pression sur les différentes instances européennes.

Ce soir, vous avez votre soirée (et j’en connais un qui va dormir un peu plus, quelques temps). Profitez-en bien, cette bataille est remportée. Félicitations à tous pour l’énergie investie, le temps consacré, les manifestations, les billets de blog, articles et j’en passe.

Il ne faut cependant pas relâcher la pression. Si le mot ACTA est bel et bien mort en Europe, les idées derrière continuent d’exister. Entre CISPA, INDECT et tous ces autres projets qui n’existent encore… le travail s’annonce long et bon nombre de batailles nous attentent encore avant d’espérer gagner la guerre.

Restons vigilants, mais pas ce soir ! Santé !

Un énorme merci à la Quadrature du Net et à cette bande de terroristes tueurs de chats pour toute l’énergie consacrée à lutter contre ACTA (et ça se compte en années).

 

A louer : formateur, très bon produit.

J’ai longuement hésité à écrire ce billet sur mon blog mais, après tout, pourquoi s’en priver ?

Depuis 5 ans, j’exerce le métier de formateur pour le compte d’un fournisseur d’accès à Internet. Aujourd’hui, je souhaite me déplacer sur Paris afin de trouver un emploi qui corresponde à mes compétences et qui me permette de m’épanouir, tant dans un contexte professionnel que personnel.

Mon CV – light – est disponible à l’adresse suivante, il est en mode transportable, c’est-à-dire qu’il ne contient pas le nom du client pour lequel je travaille mais uniquement le nom de la société qui m’emploie. Il ne contient pas non plus mes données privées.

Mon CV complet est disponible sur demande (vous pouvez d’ailleurs utiliser ce formulaire de contact afin de l’obtenir, ou m’envoyer un mail).

Pour résumer, je cherche donc une entreprise travaillant dans le secteur des télécommunications, idéalement un fournisseur d’accès à Internet ou un cabinet de formation spécialisé dans ce domaine, le tout sur Paris ou en région parisienne.

J’ai de solides connaissances sur les différents environnements Windows, les protocoles TCP/IP v4 et v6, la TOIP, SIP, les VPN et le paramétrage de connexions, des connaissances sur les environnements GNU/Linux, les réseaux mobiles, j’ai quelques notions de sécurité informatique et j’acquiers régulièrement de nouvelles connaissances sur ces divers sujets. Bien que l’essentiel de mon activité soit axée sur du technique, j’ai une excellente maîtrise de la gestion de la relation client et de la gestion du stress en centre de relation client.

J’ai une bonne maîtrise de la langue française et anglaise, tant orale qu’écrite et je me passionne pour d’autres langues qui font partie de mes projets de développement personnel.

Motivé et minutieux dans mon travail, je m’adapte à toutes les situations et toutes les configurations logistiques et humaines, je sais travailler seul comme en équipe. Autodidacte, avec une capacité d’assimilation rapide, je suis capable d’adapter plusieurs logiques de réflexion sur un même thème afin d’optimiser les ressources

Aujourd’hui, je souhaite mettre à profit mes capacités au sein d’une nouvelle entreprise et, vous l’aurez compris, je suis donc à louer.

Avant de clôturer, je souhaite revenir sur le côté autodidacte, pour un formateur : c’est une véritable force. J’aime apprendre en permanence et je n’ai pas de barrières dans mes phases d’apprentissage, que ce soit pour une langue, un langage informatique ou tout autre domaine.

Profitez-en tant qu’il est encore temps !

La « Contribution à l’audiovisuel public » étendue aux ordinateurs… oui mais non.

Notre nouvelle ministre de la Culture, Aurélie Filippetti, souhaite remettre sur la table un sujet de longue date : l’extension de la contribution à l’audiovisuel public (la fameuse « redevance TV »). Sous l’ancien gouvernement, ce sujet a déjà été abordé de nombreuses fois et s’est même heurté, il me semble, à une Questions Prioritaire de Constitutionnalité (la QPC).

Vous l’aurez compris, le sujet est délicat. Il l’est parce qu’on parle de financement, de taxe, qu’il couvre toute personne équipée d’un ordinateur et qu’on peut s’interroger sur la justification de cette décision.

Pour commencer, la contribution à l’audiovisuel public part du principe qu’on utilise son écran de télévision pour regarder les chaines publiques. Si la présomption d’utilisation d’un écran de télévision pour regarder les chaines publiques est relativement solide et évidente, elle l’est beaucoup moins pour un écran d’ordinateur.

On peut faire énormément de choses avec un écran de PC et, personnellement, je ne regarde pas les chaines publiques, je n’ai donc pas de raison de payer cette nouvelle et énième taxe. D’ailleurs, cette taxe ne s’adresse-t-elle pas qu’aux équipements équipés d’un tuner ? Un écran d’ordinateur n’en est pas équipé, même pour une TV connectée.

Dans un second temps, j’ai l’impression que cette taxe vient combler non pas une perte, mais un manque à gagner pour les chaines publiques, qui se sentent lésées de ne pas recevoir d’argent de ceux qui n’ont pas de télévision.

Un écran d’ordinateur devient de plus en plus important, parfois même quasi obligatoire : pour s’inscrire au pôle emploi, suivre ses enfants dans une école qui est passé au tout numérique et, dans certains cas, pour maintenir un lien social avec des amis ou parents. Cet écran ne sert pas à regarder la télévision, pourquoi ces personnes devraient contribuer à l’audiovisuel ?

Si des personnes (dont je fais partie) ont délibérément choisi de ne pas avoir d’écran de télévision pour des raisons économiques ou culturelles, est-ce normal de les taxer pour un service dont ils ne veulent pas bénéficier ? Selon moi, non.

La liste des arguments est longue pour expliquer que cette extension de taxe n’est pas une bonne idée. Je peux aussi parler des personnes qui passent par une connexion satellite en carton, celles qui reçoivent un débit tellement faible qu’elles ne peuvent pas avoir la TV sur PC, celles qui rencontrent des instabilités de ligne et qui sont donc dans l’incapacité de regarder la TV sur PC … et je suis sûr que vous avez d’autres arguments encore.

Je me demande même si cette taxe est légale (dans le sens du droit, droit fiscal plus précisément) : comment l’état fera-t-il pour récupérer cette redevance sur le prix d’un écran ?

Madame Filippetti, si vous manquez d’idées, n’hésitez pas à nous solliciter, je suis certain que nous pouvons trouver une meilleure idée que celle que vous avez.

Comme quoi, les idées complètement stupides ne viennent pas que de la droite, hein.

Pour l’instant pas d’inquiétude, le débat est prévu pour 2013… (et il fait déjà énormément parler de lui, je n’ose pas imaginer ce que ça sera en 2013).

Message personnel.

Billet personnel, un peu en décalage des autres billet habituels. Je souhaitais partager une sorte de retour d’expérience, un passé, des souvenirs et une conclusion avec vous.

Lors de PSES, nous avons parlé de Telecomix. Nous, ce sont les agents présents ou ceux affiliés à ce gros bordel organisé qu’est Telecomix. Je me suis rendu compte que j’étais un peu à côté de la plaque en faisant le point sur ces trois dernières activités. J’ai donc décidé de faire mon bilan et, tant qu’a faire, je souhaite le partager.

Telecomix, c’était un nom, celui d’une organisation un peu floue, horizontale, sans chef, chaotique mais qui faisait un peu de bruit, surtout depuis le début des révolutions arabes. A l’époque, j’agissais seul en faisant ce que j’étais capable de faire et en faisant attention à chaque action mise en place, d’un envoi de lien à un mail en passant par le contournement d’un système de censure.

Lors de la révolution tunisienne, j’étais en contact avec certaines personnes sur le terrain qui envoyaient des photos, des vidéos ou des informations et je m’étais fixé pour rôle de les relayer le plus largement possible.

La révolution en Egypte est arrivé directement après et c’était radicalement différent. Le réseau était coupé, il a fallu trouver de nouvelles méthodes pour rétablir les communications, pour passer et pour pouvoir échanger. J’avais un contact à l’époque, une personne qui m’a marqué et dont je parle peu, mais qui a pourtant une importance énorme dans ma vie. Suite à sa disparition j’ai décidé de m’impliquer encore plus dans tout ceci.

La vie a pris un autre tournant après le début de la révolution en Libye, j’ai aidé du mieux que je pouvais pour faire sortir des informations de façon sécurisée, j’ai vu des images et vidéos que j’ai relayé qui ont hanté certaines de mes nuits, j’ai perdu des contacts, morts ou disparus sans laisser de traces. Les nuits sont devenues de plus en plus courtes voir inexistantes parfois, le café ne faisait plus vraiment d’effet, je me suis peu à peu isolé d’un peu tout, à de plus voir les amis, ne plus sortir de chez moi, s’amuser ou dormir n’était pas possible selon moi. Mais il fallait tenir puis, j’avais des connaissances pour aider, alors j’aidais.

A cette époque, je connaissait déjà Telecomix mais j’estimais qu’il n’avaient pas besoin de moi, qu’ils étaient déjà bien nombreux et que je ne leur serait d’aucune utilité (et je réalise en écrivant ça que j’étais débile, je le suis encore un peu d’ailleurs).

La révolution syrienne arrivait et moi, j’ai continué dessus. A cette époque j’étais encore tout seul dans mon petit coin à agir à mon modeste niveau. Les nuits tournaient autour de 3 heures, les loisirs étaient de plus en plus inexistants et la santé de plus en plus mauvaise, mais, à cette époque, ma réaction était « osef, moi j’ai un toit et je ne cours pas sous les balles ».

Puis ce qui devait arriver arriva, la pression, les responsabilités, le fait de me dire que si je faisais quelque chose de mal, c’était peut-être la vie de quelqu’un que je mettais en danger, la quasi absence de sommeil, le manque d’amusement, d’air et de temps de cerveau… un ensemble de chose qui font que le corps a laché et le moral avec. Si vous préférez, selon les experts, c’est un burnout, selon moi c’était pas loin. Si dormir c’est mourir (je l’ai entendu ailleurs, depuis), ne pas dormir n’est certainement pas mieux.

J’étais en contact avec une personne qui faisait partie de cet ensemble qu’est Telecomix, cette personne s’occupait de traduire pas mal de choses et c’est en partie à elle que je dois beaucoup de choses. Elle m’a fait découvrir Telecomix.

J’ai fini sur un IRC, j’ai attendu, et attendu, et encore attendu, j’ai observé jusqu’à ce que je puisse faire quelque chose et la suite, c’est le présent. Des actions, des billets, des rencontres également et surtout, des gens.

Agir seul est sans doute la plus grosse connerie que j’ai faite et ça s’est assez mal terminé, j’ai eu de la chance. J’ai rencontré des personnes, découvert que d’autres personnes faisaient pareil et, qu’ensemble, nous étions capable de pas mal de choses et surtout, de se soutenir et de savoir que nous pouvions compter les uns sur les autres.

C’est ainsi que j’aurais du présenter ce bilan lors de PSES, sans parler de ce blog, de mes billets ou d’autre. C’est un groupe que je remercie énormément et qui mérite tout mon respect.

La moralité, c’est qu’il faut toujours être dans un groupe, un cluster, peu importe le nom que vous lui donnez, c’est important. La seconde conclusion, c’est qu’on peut tous faire quelque chose, encore faut il le comprendre. Il m’a suffit de venir sur un IRC, d’attendre… et de faire.

Merci. Et Merci à celle qui, j’espère, se reconnaîtra.