Le mot ACTA est mort.

Aujourd’hui, par 478 voix contre 39, le parlement européen s’est prononcé contre ACTA. C’est une victoire pour ceux qui s’opposaient au flou du traité, au potentiel blocage des médicaments génériques, au brevets du secteur agricole, aux grandes puissances comme Monsanto et, évidemment, pour ceux qui s’opposaient à une menace contre Internet et la liberté d’expression.

C’est grâce au peuple et Internet que tout ceci a été possible, sans un appui spamming harcèlement des eurodéputés pour leur faire prendre conscience de la dangerosité d’ACTA, tout ceci ne serait pas arrivé.

Cette victoire marque, selon moi, un tournant dans l’histoire : massivement, le peuple s’est fait entendre. Il est maintenant difficile de dire que les opposants aux idées d’ACTA sont « 5 gus dans un garage » ou encore des « groupuscules terroristes ». C’est la victoire de la démocratie sur les lobbies qui ont fait pression sur les différentes instances européennes.

Ce soir, vous avez votre soirée (et j’en connais un qui va dormir un peu plus, quelques temps). Profitez-en bien, cette bataille est remportée. Félicitations à tous pour l’énergie investie, le temps consacré, les manifestations, les billets de blog, articles et j’en passe.

Il ne faut cependant pas relâcher la pression. Si le mot ACTA est bel et bien mort en Europe, les idées derrière continuent d’exister. Entre CISPA, INDECT et tous ces autres projets qui n’existent encore… le travail s’annonce long et bon nombre de batailles nous attentent encore avant d’espérer gagner la guerre.

Restons vigilants, mais pas ce soir ! Santé !

Un énorme merci à la Quadrature du Net et à cette bande de terroristes tueurs de chats pour toute l’énergie consacrée à lutter contre ACTA (et ça se compte en années).

 

A louer : formateur, très bon produit.

J’ai longuement hésité à écrire ce billet sur mon blog mais, après tout, pourquoi s’en priver ?

Depuis 5 ans, j’exerce le métier de formateur pour le compte d’un fournisseur d’accès à Internet. Aujourd’hui, je souhaite me déplacer sur Paris afin de trouver un emploi qui corresponde à mes compétences et qui me permette de m’épanouir, tant dans un contexte professionnel que personnel.

Mon CV – light – est disponible à l’adresse suivante, il est en mode transportable, c’est-à-dire qu’il ne contient pas le nom du client pour lequel je travaille mais uniquement le nom de la société qui m’emploie. Il ne contient pas non plus mes données privées.

Mon CV complet est disponible sur demande (vous pouvez d’ailleurs utiliser ce formulaire de contact afin de l’obtenir, ou m’envoyer un mail).

Pour résumer, je cherche donc une entreprise travaillant dans le secteur des télécommunications, idéalement un fournisseur d’accès à Internet ou un cabinet de formation spécialisé dans ce domaine, le tout sur Paris ou en région parisienne.

J’ai de solides connaissances sur les différents environnements Windows, les protocoles TCP/IP v4 et v6, la TOIP, SIP, les VPN et le paramétrage de connexions, des connaissances sur les environnements GNU/Linux, les réseaux mobiles, j’ai quelques notions de sécurité informatique et j’acquiers régulièrement de nouvelles connaissances sur ces divers sujets. Bien que l’essentiel de mon activité soit axée sur du technique, j’ai une excellente maîtrise de la gestion de la relation client et de la gestion du stress en centre de relation client.

J’ai une bonne maîtrise de la langue française et anglaise, tant orale qu’écrite et je me passionne pour d’autres langues qui font partie de mes projets de développement personnel.

Motivé et minutieux dans mon travail, je m’adapte à toutes les situations et toutes les configurations logistiques et humaines, je sais travailler seul comme en équipe. Autodidacte, avec une capacité d’assimilation rapide, je suis capable d’adapter plusieurs logiques de réflexion sur un même thème afin d’optimiser les ressources

Aujourd’hui, je souhaite mettre à profit mes capacités au sein d’une nouvelle entreprise et, vous l’aurez compris, je suis donc à louer.

Avant de clôturer, je souhaite revenir sur le côté autodidacte, pour un formateur : c’est une véritable force. J’aime apprendre en permanence et je n’ai pas de barrières dans mes phases d’apprentissage, que ce soit pour une langue, un langage informatique ou tout autre domaine.

Profitez-en tant qu’il est encore temps !

La « Contribution à l’audiovisuel public » étendue aux ordinateurs… oui mais non.

Notre nouvelle ministre de la Culture, Aurélie Filippetti, souhaite remettre sur la table un sujet de longue date : l’extension de la contribution à l’audiovisuel public (la fameuse « redevance TV »). Sous l’ancien gouvernement, ce sujet a déjà été abordé de nombreuses fois et s’est même heurté, il me semble, à une Questions Prioritaire de Constitutionnalité (la QPC).

Vous l’aurez compris, le sujet est délicat. Il l’est parce qu’on parle de financement, de taxe, qu’il couvre toute personne équipée d’un ordinateur et qu’on peut s’interroger sur la justification de cette décision.

Pour commencer, la contribution à l’audiovisuel public part du principe qu’on utilise son écran de télévision pour regarder les chaines publiques. Si la présomption d’utilisation d’un écran de télévision pour regarder les chaines publiques est relativement solide et évidente, elle l’est beaucoup moins pour un écran d’ordinateur.

On peut faire énormément de choses avec un écran de PC et, personnellement, je ne regarde pas les chaines publiques, je n’ai donc pas de raison de payer cette nouvelle et énième taxe. D’ailleurs, cette taxe ne s’adresse-t-elle pas qu’aux équipements équipés d’un tuner ? Un écran d’ordinateur n’en est pas équipé, même pour une TV connectée.

Dans un second temps, j’ai l’impression que cette taxe vient combler non pas une perte, mais un manque à gagner pour les chaines publiques, qui se sentent lésées de ne pas recevoir d’argent de ceux qui n’ont pas de télévision.

Un écran d’ordinateur devient de plus en plus important, parfois même quasi obligatoire : pour s’inscrire au pôle emploi, suivre ses enfants dans une école qui est passé au tout numérique et, dans certains cas, pour maintenir un lien social avec des amis ou parents. Cet écran ne sert pas à regarder la télévision, pourquoi ces personnes devraient contribuer à l’audiovisuel ?

Si des personnes (dont je fais partie) ont délibérément choisi de ne pas avoir d’écran de télévision pour des raisons économiques ou culturelles, est-ce normal de les taxer pour un service dont ils ne veulent pas bénéficier ? Selon moi, non.

La liste des arguments est longue pour expliquer que cette extension de taxe n’est pas une bonne idée. Je peux aussi parler des personnes qui passent par une connexion satellite en carton, celles qui reçoivent un débit tellement faible qu’elles ne peuvent pas avoir la TV sur PC, celles qui rencontrent des instabilités de ligne et qui sont donc dans l’incapacité de regarder la TV sur PC … et je suis sûr que vous avez d’autres arguments encore.

Je me demande même si cette taxe est légale (dans le sens du droit, droit fiscal plus précisément) : comment l’état fera-t-il pour récupérer cette redevance sur le prix d’un écran ?

Madame Filippetti, si vous manquez d’idées, n’hésitez pas à nous solliciter, je suis certain que nous pouvons trouver une meilleure idée que celle que vous avez.

Comme quoi, les idées complètement stupides ne viennent pas que de la droite, hein.

Pour l’instant pas d’inquiétude, le débat est prévu pour 2013… (et il fait déjà énormément parler de lui, je n’ose pas imaginer ce que ça sera en 2013).

Message personnel.

Billet personnel, un peu en décalage des autres billet habituels. Je souhaitais partager une sorte de retour d’expérience, un passé, des souvenirs et une conclusion avec vous.

Lors de PSES, nous avons parlé de Telecomix. Nous, ce sont les agents présents ou ceux affiliés à ce gros bordel organisé qu’est Telecomix. Je me suis rendu compte que j’étais un peu à côté de la plaque en faisant le point sur ces trois dernières activités. J’ai donc décidé de faire mon bilan et, tant qu’a faire, je souhaite le partager.

Telecomix, c’était un nom, celui d’une organisation un peu floue, horizontale, sans chef, chaotique mais qui faisait un peu de bruit, surtout depuis le début des révolutions arabes. A l’époque, j’agissais seul en faisant ce que j’étais capable de faire et en faisant attention à chaque action mise en place, d’un envoi de lien à un mail en passant par le contournement d’un système de censure.

Lors de la révolution tunisienne, j’étais en contact avec certaines personnes sur le terrain qui envoyaient des photos, des vidéos ou des informations et je m’étais fixé pour rôle de les relayer le plus largement possible.

La révolution en Egypte est arrivé directement après et c’était radicalement différent. Le réseau était coupé, il a fallu trouver de nouvelles méthodes pour rétablir les communications, pour passer et pour pouvoir échanger. J’avais un contact à l’époque, une personne qui m’a marqué et dont je parle peu, mais qui a pourtant une importance énorme dans ma vie. Suite à sa disparition j’ai décidé de m’impliquer encore plus dans tout ceci.

La vie a pris un autre tournant après le début de la révolution en Libye, j’ai aidé du mieux que je pouvais pour faire sortir des informations de façon sécurisée, j’ai vu des images et vidéos que j’ai relayé qui ont hanté certaines de mes nuits, j’ai perdu des contacts, morts ou disparus sans laisser de traces. Les nuits sont devenues de plus en plus courtes voir inexistantes parfois, le café ne faisait plus vraiment d’effet, je me suis peu à peu isolé d’un peu tout, à de plus voir les amis, ne plus sortir de chez moi, s’amuser ou dormir n’était pas possible selon moi. Mais il fallait tenir puis, j’avais des connaissances pour aider, alors j’aidais.

A cette époque, je connaissait déjà Telecomix mais j’estimais qu’il n’avaient pas besoin de moi, qu’ils étaient déjà bien nombreux et que je ne leur serait d’aucune utilité (et je réalise en écrivant ça que j’étais débile, je le suis encore un peu d’ailleurs).

La révolution syrienne arrivait et moi, j’ai continué dessus. A cette époque j’étais encore tout seul dans mon petit coin à agir à mon modeste niveau. Les nuits tournaient autour de 3 heures, les loisirs étaient de plus en plus inexistants et la santé de plus en plus mauvaise, mais, à cette époque, ma réaction était « osef, moi j’ai un toit et je ne cours pas sous les balles ».

Puis ce qui devait arriver arriva, la pression, les responsabilités, le fait de me dire que si je faisais quelque chose de mal, c’était peut-être la vie de quelqu’un que je mettais en danger, la quasi absence de sommeil, le manque d’amusement, d’air et de temps de cerveau… un ensemble de chose qui font que le corps a laché et le moral avec. Si vous préférez, selon les experts, c’est un burnout, selon moi c’était pas loin. Si dormir c’est mourir (je l’ai entendu ailleurs, depuis), ne pas dormir n’est certainement pas mieux.

J’étais en contact avec une personne qui faisait partie de cet ensemble qu’est Telecomix, cette personne s’occupait de traduire pas mal de choses et c’est en partie à elle que je dois beaucoup de choses. Elle m’a fait découvrir Telecomix.

J’ai fini sur un IRC, j’ai attendu, et attendu, et encore attendu, j’ai observé jusqu’à ce que je puisse faire quelque chose et la suite, c’est le présent. Des actions, des billets, des rencontres également et surtout, des gens.

Agir seul est sans doute la plus grosse connerie que j’ai faite et ça s’est assez mal terminé, j’ai eu de la chance. J’ai rencontré des personnes, découvert que d’autres personnes faisaient pareil et, qu’ensemble, nous étions capable de pas mal de choses et surtout, de se soutenir et de savoir que nous pouvions compter les uns sur les autres.

C’est ainsi que j’aurais du présenter ce bilan lors de PSES, sans parler de ce blog, de mes billets ou d’autre. C’est un groupe que je remercie énormément et qui mérite tout mon respect.

La moralité, c’est qu’il faut toujours être dans un groupe, un cluster, peu importe le nom que vous lui donnez, c’est important. La seconde conclusion, c’est qu’on peut tous faire quelque chose, encore faut il le comprendre. Il m’a suffit de venir sur un IRC, d’attendre… et de faire.

Merci. Et Merci à celle qui, j’espère, se reconnaîtra.

Bonjour Brigitte, la forme ?

On ne le dira jamais assez, la protection de vos données personnelles est importante si vous voulez être tranquille, sans personne pour vous espionner.

Cette protection de votre vie privée ne se limite pas aux seuls éléments qui font votre vie privée : elle s’étend à toute donnée considérée comme personnelle et, à ce titre, le couple d’identifiant « nom prénom » en fait partie.

Mon billet parle donc de Brigitte. Je resterai volontairement flou dans ce billet car les données traitées sont privées, mais je pense qu’il sera assez clair pour voir le danger que je souhaite présenter.

Bref. Nous étions à une terrasse après PSES (Pas Sage en Seine), un ami me demande de démarrer le bluetooth pour m’envoyer une donnée et me voilà donc, à cet instant, avec un petit scanner bluetooth dans les mains. Tout se passe normalement jusqu’à ce qu’un petit détail attire mon attention : un Macbook air dans les environs.

Comment l’ais-je vu ? Via le bluetooth. Le nom de ce périphérique était « Macbook Air de Brigitte R. » (donnée volontairement masquée pour le billet, le nom était entier).

Ici, deux cas de figure : soit vous êtes en train d’halluciner, auquel cas la suite ne vous étonnera pas, soit vous vous dites « oui, et ? Ce n’est qu’un nom. » et je vous invite à lire attentivement la suite.

Avec un téléphone et google et en environ 5 minutes, voici les données récupérées sur Brigitte :

  1. Nom / Prénom (via bluetooth)
  2. Age
  3. Numéro de téléphone fixe / portable
  4. Adresses mail privées et professionnelles
  5. Adresse postale
  6. Profession
  7. Passions
  8. Sites ou Brigitte est inscrite, ce qu’elle y fait, certaines choses qu’elle dit, d’ou elle vient, son lieu de naissance, ses études, son dernier emploi, son domaine d’expertise
  9. 12 photos venant confirmer qu’il s’agit bien de la bonne Brigitte, que les données citées ci-dessus concernent bien la dame assise à quelques mètres de nous et pas une autre.

Je vous passe quelques détails que j’ai obtenu avec une recherche plus approfondie, une fois revenu sur un ordinateur et j’insiste : tout est parti d’un nom + prénom.

Imaginons maintenant les possibilités offertes par ces informations et tant qu’a faire, allons au fond des choses :

Cas N°1 : vu son adresse, elle est loin de chez elle. Je peux donc aller la cambrioler et vu qu’elle n’a pas de mari ni d’enfants, la maison sera vide.

Cas N°2 : Je peux me faire passer pour quelqu’un proche d’un de ses amis, elle en a plus de 150, ça ne devrait pas être difficile. Ensuite, je suis presque libre de faire ce que je veux, obtenir d’autre noms, des numéros de téléphone …

Cas N°3 : Je peux me faire passer pour un de ses élèves, Brigitte étant prof d’informatique dans une université parisienne. De là, je peux obtenir énormément d’informations privées : noms de certains de ses élèves, contenu de ses cours, ambiance ou rumeurs sur telle ou telle personne.

Cas N°4 : Je peux lui faire peur également, arriver devant elle, lui dévoiler toute sa vie et lui demander de l’argent. Je peux tout aussi bien lui mentir et lui faire croire que je suis une personne des forces de l’ordre afin d’obtenir sa confiance.

Ca semble fou et un peu tiré par les cheveux mais pourtant, c’est possible. Ce n’est d’ailleurs qu’une toute partie des choses possibles, toujours avec un simple nom et prénom.

Nous aurions pu faire tout ceci, lui mentir, lui faire peur et encore plein d’autres choses. Nous ne l’avons pas fait. Un de mes amis s’est levé et est allé la voir.

– « Bonjour Madame R. »
– « Euh, bonjour, on se connaît ? »
– « Non. Mais si vous tenez à protéger votre vie privée, désactivez votre connexion bluetooth, votre nom apparaît dessus. »
– « Ah, euh, merci. »

L’ami en question nous à confirmé que ça lui avait fait tout bizarre qu’une personne vienne la voir, lui donne son nom sans la connaître, et lui dise de faire attention. Imaginez l’espace d’un instant si nous étions allé la voir dans un autre but ?

Fin de l’histoire, Brigitte a désactivé son bluetooth et est redevenu une personne prenant un verre, dans un bar.

Réfléchissez et ne laissez pas traîner vos données personnelles partout. Cette fois-ci Brigitte nous a rencontré, mais ça aurait pu être une autre rencontre, d’un genre radicalement différent.

Syrie : entre peur et propagande, pas le temps de penser au peuple.

Ce jeudi 31 mai, une source m’a envoyé la vidéo suivante :

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L’homme dont il est question s’appelle Pierre Piccinin, c’est un chercheur belge, il enseigne l’histoire et les sciences politiques à l’Ecole européenne de Bruxelles.

Si j’ai décidé de faire un billet sur ce sujet, c’est parce que cet homme est un peu « particulier » : c’est un ancien soutien occidental du régime de Bachar El-Assad. A trois reprises, cet homme s’est rendu en Syrie, à trois reprises il a expliqué que nos médias occidentaux participaient à une vaste campagne de propagande contre le régime d’Assad.

Il décrivait la Syrie comme un pays calme, tranquille, loin de toute l’horreur que l’on peut voir ou entendre sur les civils tués chaque jour, dans différentes villes de Syrie.

Puis un jour, lors de son dernier voyage, les choses ont changé. Lors d’un passage à Talbiseh, M. Piccinin tombe sur des sympathisants de l’armée libre de Syrie. Selon les propos tenus par M. Piccinin, il est bien accueilli, pris en charge, nourri, logé pour la nuit. Il arrivait de Homs, ville martyre bombardée pendant de longues semaines. Pendant son passage à Homs, M. Piccinin est choqué par l’étendue des dégâts.

Après son passage à Talbiseh, notre Belge décide de partir pour Hama. Il semble qu’il ait déjà visité cette ville et que, dans ses souvenirs, cette ville était déjà marquée par la guerre. Lors de son arrivée à Hama, il constate que tout a changé :

« Tout était repeint en neuf. Tous les gravats, les marques de pneus brûlés, avaient été nettoyés. On aurait dit une petite ville modèle tout droit sortie d’un dessin animé de Walt Disney. »  

Précision qu’à cette époque, les observateurs de l’ONU arrivaient sur Hama. Il fallait donc un très beau décor pour cette ville, afin que l’écran de fumée voulu par le régime d’Assad fonctionne.

M. Piccinin se rend alors compte de la supercherie et sa vision des choses commence alors à changer. Il poursuit son voyage et se retrouve à Talkhalah, ou les choses ne se passent pas vraiment comme prévu. Il est arrêté par l’armée syrienne, conduit à Homs, jeté en prison, les services de renseignement syriens lui montrent alors des photos de lui avec des rebelles syriens, l’accusent d’être un espion et finissent par lui infliger des sévices, tant physiques que psychologiques. M. Piccinin refuse de parler de torture, je n’utiliserai donc pas ce mot-là.

La suite, vous pouvez la lire sur le site du point, qui a interviewé M. Piccinin.

Si je vous présente cette brève, c’est parce que l’autre côté, la propagande continue de tourner à plein régime, le réseau voltaire contribue d’ailleurs (encore et toujours) à cette propagande :

  1. http://www.voltairenet.org/Les-chefs-securitaires-syriens
  2. http://www.voltairenet.org/Des-massacres-prepares-pour
  3. http://www.voltairenet.org/Kossayr-c-est-ainsi-que-tout-a

Petits éléments de langage : vous remarquerez les « » qui entourent syrienne, lorsque le réseau parle de l’armée « syrienne » libre. Pourquoi ces guillemets ? Qu’est-ce que cela sous-entend ? Cela sous-entend-t-il que ces citoyens ne sont pas syriens ? Qu’ils ne méritent pas de l’être ?

Second point : comment le réseau voltaire peut-il obtenir des photos de l’armée syrienne libre ? Qu’est-ce qui garantit que les photos présentées sont bien des photos de l’ASL ?

Partant que fait que le réseau Voltaire n’est pas pour l’armée syrienne libre, qu’est-ce qui me garantit, à moi, que ces photos sont authentiques ?

Lorsque je regarde l’interview de M. Piccinin avec les informations que j’ai en quasi temps réel d’un côté et que, de l’autre, j’observe que le réseau Voltaire continue sa vaste campagne de désinformation (pour ne pas dire autre chose), je me dis que ce n’est pas demain qu’on pensera au peuple syrien. Et j’ai honte.

Je ne donnerai pas plus de détails ou d’interprétations sur l’interview ou sur le réseau Voltaire, votre esprit d’analyse ainsi que votre sens critique est amplement suffisant.

Selon M. Piccinin, le régime d’Assad a instauré la peur. La peur de disparaitre, celle de voir sa famille disparaitre, celle de la prison, de la torture, … mais je vous laisse lire l’article du Point, qui en parle beaucoup mieux que moi.