Qui fait l’ange fait la bête.

Une semaine, voire plus. Une semaine qu’un débat qui n’en est pas un existe sur une infime partie des Intertubes : le sexisme. Sachant, au passage, qu’on ne débat pas sur Twitter. 140 caractères permettent à peine d’avoir le dernier mot dans un « débat ».

Je tiens à prévenir, ce billet risque d’être un peu violent, certaines personnes vont, sans doute, l’assimiler à du troll. Si c’est le cas, relisez ce billet encore et encore car il n’est absolument pas question de troll.

Dans mon précédent billet, j’essayais d’expliquer que j’étais antiféministe. Ce mot, manifestement, blesse. J’ai cru être maladroit sur le coup, j’en viens maintenant à me demander si je n’ai pas choisi le bon mot finalement.

Pour vous exprimer mon point de vue plus clairement, puisque beaucoup ont tendance à lire ce qui leur plait, je suis pour l’Humain. Ni pour l’homme ni pour la femme, ou pas plus pour l’un que pour l’autre. Je suis de ces personnes qui tapent lorsqu’elles estiment qu’il faut taper, de la même façon, avec les mêmes mots, avec le même engagement, n’en déplaise à ceux qui pensent détenir la connaissance absolue.

J’essayais de faire comprendre que je ne suis pas féministe parce que je considère que c’est prendre en compte une seule partie de la population. Parce que oui, il n’y a pas que les femmes qui souffrent du sexisme.

Je sors donc ce billet comme ultime explication même si je pense que c’est déjà joué d’avance, on ne parle pas à une personne qui n’a pas envie d’écouter.

Tout d’abord et à titre d’information, le sexisme n’est pas une connerie réservée aux hommes. Les remarques sur le physique existent aussi envers les hommes (d’avance, désolé pour les prochains mots), des femmes vers les femmes, des femmes vers les hommes … Bref, de tout le monde, partout, envers tous.

On parle d’une femme mal baisée lorsqu’elle est de mauvais poil. Combien de fois ais-je entendu « petite bite » pour x ou y raisons, venant d’un homme ou d’une femme ?

Une prise de tête que l’on cherche à éviter ? Un manque de courage à un moment ? Une altercation dans la rue ? Rapidement, on tombe dans le registre du sexe, puisque tout semble être lié à ça selon certains. Les hommes à grand coup de « salope », les femmes à grand coup de « petite bite » et « sale pd ».

Si vous pensez que j’invente tout ceci, c’est qu’il est temps de quitter votre écran afin de sortir dans les rues.

Non, le sexisme n’est pas réservé aux hommes, les critiques physiques non plus. Sans tomber dans la généralisation dont beaucoup ont récemment fait preuve, j’ai, de nombreuses fois, entendu des femmes critiquer d’autres femmes, pour leur tenues, leur appétit sexuel, leur tendances, leur métier, leur assurance et parfois jusqu’à leur train de vie.

Une femme qui prend de l’assurance dans un groupe fini parfois par être exclue. Une fille qui n’a pas le même train de vie sexuelle que ses amies se voit insultée, parfois, de pute ou de salope, qui baise avec tout le monde.

Qu’on ne me dise pas que c’est mon imagination, je l’ai vu et d’autres aussi, et je suis certain qu’une personne concernée est en train de me lire.

Non, le sexisme n’est pas réservé aux hommes. Le sexisme est une des plaies de notre société, il est présent partout. Tout comme la connerie humaine qui est présente partout. C’est un combat quotidien.

Abordons ensuite la condition d’homme. Dans les derniers jours j’ai lu, à de maintes reprises : « tu ne peux pas comprendre, tu es un homme. »

Le fait que je sois un homme m’exclut donc, de facto, des personnes à même de comprendre le sexisme et le problème de la misogynie ?

Je vais rester poli, même si j’ai envie de vous dire « allez-vous faire foutre », vous valez mieux que ça je crois.

On parle donc de personnes qui souhaitent que tout le monde soit au même niveau, que tout le monde soit l’égal de l’autre mais, dans le même temps, on vient dire que « tu ne peux pas comprendre, tu es un homme. »

Lorsque c’est un homme qui vous dit cela, je vous assure, c’est délicieux. Pourquoi un homme pourrait-il comprendre mieux ou moins bien que moi, qui suis un homme et qui m’intéresse au problème ?

Cet argument facile qui consiste à rendre la réflexion de l’autre inutile avant même qu’elle soit née est aussi une forme de discrimination que l’on pourrait reformuler ainsi : « t’es un homme, t’es trop con, tu ne peux pas comprendre. Bah oui, si tu ne peux pas comprendre, c’est que tu n’as pas les facultés de comprendre, donc, tu es con. »

Les femmes peuvent comprendre. En prolongeant ma réflexion, voici donc ce qu’il faudrait en déduire : « les hommes ne peuvent pas comprendre, ils n’ont pas les facultés de comprendre. Les hommes sont donc cons. Les femmes peuvent comprendre, elles ont donc la faculté de comprendre, elles sont donc intelligentes. Les femmes sont donc plus intelligentes que les hommes, qui sont cons. »

Et on parle d’égalité entre hommes et femmes, hein. J’ai doucement rigolé.

Voilà ce qui m’énerve.

Le féminisme, pour moi, c’est demander et obtenir l’égalité (et encore, j’aimerai qu’elle n’ait même pas à être demandée). C’est faire en sorte que les femmes aient les mêmes droits que les hommes, qu’elles puissent faire la même chose que les hommes, qu’elles soient enfin respectées comme nos égaux et pas vues comme un morceau de viande ou comme un simple réceptacle à une descendance.

C’est, toujours pour moi, le fait qu’elles puissent se balader comme / ou / quand / de la façon dont elles l’entendent, avec qui elles l’entendent. C’est le fait qu’elles puissent se balader dans la rue sans avoir peur de se faire agresser, violer, frapper parce qu’elles sont habillées de telle ou telle façon.

Au final, le féminisme, selon moi, c’est simplement demander la même chose pour tout le monde et en ce sens, je suis un féministe convaincu. Sauf que, puisque je ne peux pas comprendre ce qu’est le féminisme – bah oui, je suis un homme – et parce que je veux la même chose pour tout le monde, je préfère être humaniste.

Que celles et ceux à qui cela ne plait pas aillent se faire voir.

D’ailleurs, en parlant la peur de se balader dans une rue, celle dont je parle plus haut, arrêtez de penser que tout ceci n’est réservé qu’aux femmes. Je ne vais pas m’étaler, le but de ce billet n’est pas de faire une full-disclosure, mais la peur dans la rue n’est pas réservée aux femmes, loin de là. Les femmes sont plus souvent victimes de sexisme et d’agressions sexuelles dans la rue mais, de grâce, arrêtez de penser que cette peur, il n’y a que les femmes qui la ressentent et qu’elles sont seules à subir.

Certaines personnes vont peut-être se dire que, ce que j’ai présenté plus haut, c’est exactement la définition du féminisme. J’ai envie de vous croire, j’ai envie de penser que ce féminisme-là existe encore, qu’il est majoritaire dans ce combat important.

Malheureusement, après pas mal de jours passé à méticuleusement observer le plus de débats possibles, dans la vie physique et numérique, j’ai l’impression que les féministes, tout comme les humanistes, se font rares.

Ce que j’ai vu, c’est une vague d’insultes, du débile au connard, du connard à l’enculé, j’ai même pris un « des connards avec des idées comme toi, faut les enfermer » (ndlr : Tweet supprimé au moment où je l’ai retweeté, à croire que la personne n’assume pas ses propos).

J’ai vu des « tu ne peux pas comprendre, tu es un homme », j’ai aussi vu une vague d’interprétations, toutes plus foireuses les unes que les autres, allant jusqu’à l’analyse psychologique de comptoir liée à un choc terrible dans mon enfance et ayant déclenché une véritable aversion pour les femmes, une misogynie sans fond.

Breaking news : J’ai appris que je pensais que chaque personne était un homme blanc hétérosexuel jusqu’à preuve du contraire. Ce passage m’a un peu fait rire mais m’a encore plus déprimé.

On m’explique ce que je pense, ce que je vois, ce que je conçois et après, on vient me parler de respect et de tolérance ? J’espère que c’est une blague, là.

Comble du comble, j’ai encore le droit à un homme qui pense détenir la vérité, la science absolue, qui pense être le plus tolérant et le plus ouvert d’esprit à en croire ses propos (bah oui, il est capable de comprendre le féminisme, moi non). J’ai le droit de voir mon argumentaire réduit à une vulgaire interprétation de bas étage, puisque je ne vais pas dans son sens, c’est que je suis contre lui. Avec un tel point de vue, on arrive au point Godwin en même pas deux secondes, remplacez féminisme par juifs, vous allez voir ça marche du feu de dieu.

Et on s’étonne après que je hausse le ton. Propos qu’il retournera d’ailleurs pour parler d’une prétendue blessure dans ma fierté de mâle dominant. J’ai pleuré de rire, je vous assure.

Je me suis glissé dans des débats, dans des discussions, sur des hashtags, sur des forums. J’ai lu, analysé, observé, et j’avoue que je perds espoir car principale chose que je constate, c’est de la misandrie.

La misandrie, c’est l’opposé de la misogynie, c’est le fait de détester les hommes et de penser les femmes supérieures, bref, c’est être aussi con qu’un misogyne et aussi méprisant (et méprisable) que ces derniers.

Voilà ce que j’ai constaté. Pas de féminisme, pas de combat pour l’égalité mais un combat pour renverser la vapeur.

Je ne doute pas des intentions de ces personnes, hommes et femmes, mais je doute de leur combat. Les récents trolls prétendument féministes et incapables de parler autrement qu’en partant du fait que ce qui ne va pas dans leur sens est faux confortent ma réflexion.

Qui fait l’ange fait la bête. En poursuivant un but noble, à savoir celui de l’égalité hommes-femmes, j’ai l’impression que beaucoup sont devenus ce qu’ils combattaient : des extrémistes, incapables d’entendre quoi que ce soit, confortés dans leurs idées qu’ils ont raison et que le reste à tort, convaincu qu’ils détiennent la bonne parole et que personne ne doit les remettre en cause.

Si vous avez lu ce billet, je dis bien lu, pas interprété, vous l’aurez compris : je demande l’égalité, rien de plus, rien de moins.

Je ne demande pas à renverser la vapeur pour que les mêmes écarts existent, juste l’égalité.

A celles et ceux qui m’ont donné une séance de psychologie, une leçon de morale, des insultes, un avis tellement extrême qu’il était impossible de dialoguer sans avoir immédiatement tort, des moqueries, des interprétations absolument débiles, je vous remercie, vous contribuez un peu plus à me faire penser que votre combat a changé.

A celles et ceux qui sont de véritables féministes, de véritables humanistes, qui ne demandent que l’égalité que j’attends, j’espère et pour laquelle je fight au moins autant que vous, si je vous ai offensé dans ce billet, là n’était pas mon intention. Ne désespérez pas, les mentalités changent et c’est grâce aux efforts et au travail fourni.

Aux cons, aux connes : on m’a toujours dit qu’il ne fallait pas vous parler, le risque étant de vous instruire.

Et puis, parce que je suis sur mon blog et que j’ai autre chose à faire que manger une nouvelle page de commentaire longue comme mon bras, remplie de personnes (ou de trolls) qui ont compris de travers et qui pensent que je fais encore une ode à l’antiféminisme, je n’autoriserai pas les commentaires pour ce billet.

Si vous avez des choses à y redire écrivez votre propre billet, ça sera plus propre et normalement plus argumenté qu’un commentaire que vous ne pourrez pas poster, de toute façon.

Bref, Brassens le disait « Non les braves gens n’aiment pas que, l’on suive une autre route qu’eux ».

J’ai dit.

On teh Internets, nobody knows you’re a dog.

Ce billet fait suite à un début de coup de gueule sur Twitter.

Pour replacer les choses dans leur contexte, tout est parti d’un énorme coup de gueule d’un ensemble de personnes contre le magazine Joystick, spécialisé dans les jeux vidéo. Il était question de Lara Croft, personnage de la mythique saga Tomb Raider, elle incarne une aventurière archéologue qui lutte contre les méchants, dans différents pays du monde, dans la jungle comme au sein d’un tombeau viking au Groenland.

Joystick présente Lara Croft comme un morceau de viande, utilise un ensemble de mots qui se rapprochent de près ou de loin au viol et à la violence sexuelle, non consentie.

S’en suit un autre départ sur le fait de rire ou non à des blagues sur les femmes, ce qui me semble réducteur car on stigmatise une partie de la population, même si on peut rire de tout, on ne peut pas le faire n’importe comment.
Le rapport avec le titre dans tout ça ? Le débat que ça a déclenché. Un mélange de paroles toutes aussi stupides que les propos tenus par Joystick et… je dois avouer que ça m’a gonflé, donc j’en parle.

Le débat tournait autour d’un « voilà pourquoi il faut des féministes, les mecs réfléchissent avec leur queue, il faut leur faire comprendre qu’ils sont débiles. », de mémoire, il y avait aussi un « les mecs devraient défendre les filles plutôt que de baver devant le cul de Croft ».

En lisant ces propos (et d’autres), la seule chose qui m’est venue à l’idée, c’est que ces féministes-là sont aussi stupides que les certains hommes machos qui bossent chez Joystick.

Nous sommes dans la vie numérique, elle est réelle mais elle est ce que l’on veut : sur Internet, personne ne sait que vous êtes un chien.

Je m’explique : dans la vie physique, nous sommes liés à un ensemble de paramètres que l’on ne maîtrise pas : voix, âge, sexe et bien d’autres points sont autant de facteurs qui déterminent, pour beaucoup, la façon de parler à quelqu’un.

Ainsi, une femme pourra peut-être plus facilement parler à un homme qu’elle trouve mignon et un homme à une femme, juste parce qu’elle a des boobs. Fort heureusement, nous ne sommes pas tout d’accord pour rentrer dans ce modèle qui ressemble plus à de l’attirance sexuelle qu’autre chose.

La vie numérique est différente, le cyberspace permet de se passer de ces contraintes : vous êtes un(e) internaute. Vous n’êtes ni un homme, ni une femme, ni même un chien, vous êtes ce que vous décidez d’être.

On va sans doute me traiter de misogyne avec ce qui suit. Faites-vous plaisir, vous rentrez pile dans le moule de la société, félicitations. Je suis antiféministe, pas misogyne. Je suis également anti-« la même chose pour les mecs ». Seul l’Humain compte. Ou l’octet, au choix.

Si vous vous faites draguer, ennuyer, que vous tombez sur un(e) lourd(e) qui vient vous parler en query, en DM et j’en passe, la seule personne fautive, c’est vous.

Un homme ou une femme n’existe que parce que vous décidez que cela doit exister, que parce que vous décidez, consciemment ou non, de vous identifier à l’un ou l’autre. Selon vos propos et la conjugaison, il devient facile de savoir si vous êtes un homme ou une femme : « je suis fatigué », « je suis sportive » … ces mots permettent aux autres de savoir si vous êtes un homme ou une femme.

Il y a également les gens qui se plaignent du sexe opposé mais qui annoncent le leur (ex : je suis une femme qui code. Réponse : non, les codeurs codent, les filles ne codent pas, les garçons non plus d’ailleurs.). Si quelqu’un vient vous gonfler suite à cette annonce, c’est presque normal. Presque parce que on devrait être libre de dire ce que l’on veut, que l’on est un homme ou une femme sans que personne ne vienne vous faire chier directement après, mais bon, le monde parfait n’est pas encore pour demain, la société fonctionne quasi uniquement aux apparences.

Vous êtes un ensemble d’informations, un ou plusieurs pseudonymes, un éventuel avatar, une éventuelle adresse. Dès lors que vous annoncez que vous êtes une femme ou un homme, vous n’êtes plus neutre, vous apportez un bout de vie physique et de codes dans la vie numérique et fatalement, les mêmes schémas se reproduisent alors.

Il existe des sites dédiés ou le but est que des internautes annoncent de point afin de se rencontrer dans la vie physique, uniquement dans ce but : meetic. Internet n’est pas meetic (et c’est tant mieux).
Je serais presque tenté(e) de faire un lien avec les blancs et les noirs, comme on en parlait il y a une éternité. C’est exactement la même chose.

Lorsque j’étais plus jeune, je regardais un dessin animé qui parlait d’une souris super intelligente. Elle était capable de tout un tas de choses et elle travaillait souvent mieux que les Hommes. Seule obligation, elle travaillait toujours lorsque les autres n’étaient pas là. Tout le monde était content de la qualité de son travail dans le dessin animé.

Est-ce que ça aurait été pareil en sachant dès le départ que c’était une petite souris ? Non, je ne pense pas. C’est (malheureusement) pareil pour une majorité de la population, dès qu’on sait que vous êtes un homme ou une femme, la société part du principe qu’il ne faudra pas parler des mêmes sujets, de la même manière. Selon cette société, certaines choses ne se font pas de la même manière selon que l’on soit un homme ou une femme.

Bullshit. Internet vous donne la possibilité de vous affranchir de ces contraintes.

Ce n’est pas Internet qui fait que vous êtes un homme ou une femme, Internet ne décide pas, Internet est con. C’est vous qui transposez la façon dont vous fonctionnez sur Internet. Laissez la vie physique là où elle est, et celle numérique en paix.

Focalisez sur les idées, sans toujours chercher à savoir si vous vous adressez à un homme ou à une femme. Rien que pour ça, Internet est un outil démocratique, il permet l’égal à égal entre une femme, un homme, un chien et même un poulpe.

Je ne dis pas ça pour affirmer mon côté homme, hein. D’ailleurs, ce texte ne prouve en rien que j’en suis un, ni que je suis une femme d’ailleurs.

L’éthique n’est pas la loi, le CC0 l’est.

Ce billet fait suite à un débat démarré sur Twitter… en fait non, ce débat fait suite à ce billet de Jujusete qui me cite dedans sur une affaire qui date de mars. C’est ce débat et une partie de son billet que je vais massacrer à gros coup de batte de baseball.

Pour resituer le contexte, j’ai publié un ensemble de billets sur le Réseau Voltaire et sur celles et ceux qui gravitent autour, dont Frédéric Chatillon et certains membres du Front National. Ce billet a été repris par les Inrocks et par d’autres, parfois en citant la source, parfois sans la citer. Jujusete et d’autres se sont s’est alors un peu énervée de l’absence de citation, principalement contre les Inrocks car c’est sans doute le plus visible. Je sais qu’un blog médiapart a repris le billet également, sans me citer. Et pour ne rien vous cacher, je m’en moque d’être cité ou non.

Jujusete n’a pour autant pas démordu, malgré le temps, malgré l’explication que j’ai eu avec la journaliste, très gentille d’ailleurs. Puis, aujourd’hui, il y a eu ce débat qui n’en est pas un tant il est inutile selon moi.

Abordons dans un premier temps ma vision des choses, elle se résume rapidement : data must flow.

Qu’est-ce que ça signifie ? Que les données doivent circuler. C’est un concept simple et pourtant il a pris un billet, une centaine de tweets, trois explications et ce billet, là.

Je conçois tout à fait (en fait non, je respecte) le fait qu’une personne souhaite être citée pour ce qu’elle écrit, je respecte également celles et ceux qui ne veulent pas partager leurs billets ailleurs que sur leur site, ce n’est juste pas ma vision des choses et il serait pas mal qu’elle soit respectée, cette vision.

Mon blog est en CC0 (http://wiki.creativecommons.org/Fr:CC0), pour résumer, le CC0 signifie « aucun droit réservé », dès que c’est sur le blog, c’est dans le domaine public. Vous pouvez en faire ce que vous voulez, reprendre mes billets, les mettre chez vous, dire qu’ils sont de vous, en faire un livre, whatever, c’est le principe du CC0. Je me moque de la paternité de ce que j’écris, la seule chose qui compte à mes yeux c’est que la donnée soit libre, et qu’elle circule, point. Même si, plus tard, j’ai 100 000 lectures par jour sur le blog, ça sera pareil. Il en va de même pour la pub, il n’y a en a pas sur le blog, j’écris pour partager, pas pour me faire de l’argent.

A ceci, Jujusete répond qu’il existe une déontologie du journalisme et que la société doit l’appliquer, je cite « si ! d’après le code de déontho des plumitifs » (en référence à https://twitter.com/Spartition/statuses/232460309309317120), je n’aborderai pas le  léger tacle lancé à la suite, il est inutile.

Il existe des licences, j’ai choisi le CC0, la journaliste ne m’a pas cité mais en même temps, je m’en moque et le fait de ne pas me citer n’entre pas en conflit avec la licence que j’ai volontairement choisi.

Le débat se prolonge sur une longue série de tweets qui s’accrochent à quelque chose dont je me moque éperdument, cette fameuse déontologie. En résumé, la journaliste n’a pas fait son travail proprement en me citant pas.

Nous voilà en face d’un paradoxe qui ne devrait même pas exister : la journaliste a respecté la licence du blog mais pas le code de déontologie, qu’il faudrait tuer à coup de pied de biche.

Qu’est-ce qui prime ? Le respect de la licence, donc le droit. L’éthique ?

Selon moi, c’est le respect de la licence qui prime car l’éthique n’est pas la loi. C’est une appréciation personnelle dont on se sert comme fil conducteur. On est libre de suivre l’appréciation ou non. Je peux très bien suivre une charte x ou y, pour une raison x ou y, comme je peux ne pas la suivre pour tout autant de raisons.

Malheureusement, la suite considère que l’éthique prime sur la loi. Si on part du principe que c’est l’éthique qui prime, nous devons donc tous penser pareil ? C’est un concept pourri, je suis certain qu’il plairait à certaines grandes démocraties comme modèle de pensée unique.

La société modèle, la même éthique, le même pseudo cadre. Non non, je ne pense pas du tout à équilibrium.

La société existe parce qu’il y a des gens dedans et que ces derniers vivent ensemble. Il n’est pas nécessaire d’avoir la même éthique pour vivre en société. D’ailleurs, si on pousse le concept jusqu’au bout, des gens qui vivent ensemble, sans se parler, sans échanger … c’est une société. Ces personnes sont toutes différentes, pensent, vivent et agissent différemment, il ne me semble pas faux de dire que seul le droit les lie, lorsqu’ils le respectent.

Ici, la loi dont il est question, c’est une licence : la CC0. Qu’on la respecte et qu’on lui foute la paix, surtout lorsqu’il s’agit d’aller chercher des histoires qui datent de mars 2012.

La révision de cette charte ne changera rien selon moi. C’est une charte, une éthique à la limite, on est donc libre de la suivre ou non. Elle ne changera rien à ma vision des choses, au CC0, aux écrits, billets, aux chats et aux Intertubes.

Data must flow.

[#Streisand] La grosse moule du jour

Data must flow. With love <3


 Désolé du vocabulaire un peu « vert », mais des fois, comme ça, BAM ! Il faut que je me lâche sur un spammeur plus con que les autres.

Aujourd’hui, ce sont ces imbéciles de AJMF SAS qui spamment pour leur éthylotest « gratuit » (ethylotest-gratuit.org) (mais bon, après c’est 29,96€ par mois au bout de 7 jours si pas résilié, pour 8 éthylotests par mois.)

Déjà me spammer, c’est pas futé. C’est direct du rouge dans WOT.
« Vous recevez cette newsletter car vous êtes inscrits sur la base du partenaire de PlanDefou : Palmares Des Marques. »  Mais bien sûr. Déjà je ne me suis jamais inscrit chez eux, mais en prime le site plandefou.com n’a aucun formulaire de dé-inscription. Vous me direz, AJMF SAS n’est pas responsable de ce site, hein, mais ils ont choisi d’y faire appel.

Mais revenons à ethylotest-gratuit.org: Profiter de la peur du gendarme pour faire du commerce… bah…

Ensuite, ce bouffon croit qu’il fera plus d’audience en achetant plein de noms de domaine: ethylotest.me, ethylotest.org, ethylotest-homologue.org, ethylotest-gratuit.org,
ethylotest-officiel.org…

Je comprend mieux qu’ils aient besoin de stagiaires en marketting/communication/réseaux sociaux: http://tinyurl.com/clt226p

On continue ?

« La création de lien hypertexte renvoyant au site web www.ethylotest-gratuit.org ou à l’une de ses pages n’est autorisée qu’à la condition d’avoir recueilli l’accord exprès, écrit et préalable de Ethylotest-Gratuit. »
Regarde, même pas mal: http://www.ethylotest-gratuit.org/mentions_legales.html

« Tout lien hypertexte présent sur le site web www.ethylotest-gratuit.org envoyant vers d’autres sites web ou tout autre page du réseau Internet ne saurait engager la responsabilité de Ethylotest-Gratuit. »
Ah bon ? Toi tu as le droit de faire des liens vers d’autres site et tu te dégages complètement des responsabilités ?

Le robots.txt:
User-agent: *
Disallow: /mentions_legales.html
Disallow: /cgv.html

Ah tiens, tu ne veux pas que Google indexe tes conditions générales de vente ? Curieux.

Faut pas s’attendre à des bisous de ma part quand on me spamme.  (Et pourtant, ce ne sont pas les pires.)

Source: http://sebsauvage.net/links/index.php?4tgn9w

Politisé mais surtout apartisan.

C’est un billet qui arrive à point nommé, après quelque clashs sur les Intertubes ainsi que sur Twitter.

Ce n’est pas une nouvelle pour moi, j’espère que ce n’est pas une nouvelle pour vous non plus : le changement, ce n’est pas pour maintenant, même si M. Hollande essaye de faire croire le contraire. Lisez la suite, j’espère que vous comprendrez.

Le « non changement » c’est aussi dans les personnes derrière, les militants. Je tiens à préciser que je respecte leur implication et leur travail hein, même si je risque de péter quelques genoux.

Mon point de vue est difficile à expliquer tellement il me semble évident, le billet sera donc un peu décousu, j’en suis désolé par avance.

Le billet pourrait se résumer à : gauche ou droite, pour moi, aucune différence.

Pitié, finissez de lire avant de venir troller.

Les bonnes idées ne sont pas réservées à la gauche et les mauvaises à la droite, ou vice-versa. Les bonnes idées sont le fruit d’une réflexion, parfois d’un travail collectif, tout comme les mauvaises. On pourrait d’ailleurs débattre de l’idée même de bon ou mauvais, ça dépend du point de vue qu’on a, du contexte de la personne qui observe, des intérêts et de tout un tas d’autres choses.

Beaucoup de personnes observent ce qu’il se passe dans le monde de la politique, comme moi. Beaucoup de personnes ont une sorte de « préférence » pour un « camp », du Front de Gauche (FdG) en passant par le Parti Socialiste (PS) et ceci jusqu’au Front National (FN). Ce n’est pas mon cas.

Depuis l’élection de M. Hollande, j’ai constaté que la fermeture d’esprit de certains se retrouvait dans le PS, allant jusqu’à défendre des idées que je considère comme mauvaise (et qui le sont), juste parce qu’elles sont de gauche.

Dans les pires cas, j’ai vu des personnes s’en prendre à d’autres personnes parce que ces dernières osaient critiquer une déclaration ou une disposition du PS. C’est sur ce point que je souhaite rajouter ma petite contribution.

Lorsque l’on devient militant, on vous demande de laisser votre cerveau à l’entrée, en échange d’une carte ?

C’est un peu brut, j’en conviens. Mais la question est quand même sérieuse.

Gauche ou droite pour moi, aucune différence, je vous l’expliquais tout à l’heure : lorsque que l’on tape sur la droite, cela ne semble déranger personne mais lorsque l’on tape sur la gauche c’est tout de suite différent.

On s’en tape. La droite a de très bonnes personnes dans ses rangs (renseignez-vous sur Laure de La Raudière), la gauche de très mauvaises (Mme. Fleur Pellerin, au hasard), s’il faut taper, alors allons-y gaiement.

On dira de moi que je suis un libertaire auto-proclamé ou un activiste auto-proclamé, libre à vous de penser ce que vous voulez. On pourra dire également que c’est parce que je suis un hacktiviste ou un hacker, que je pense différemment. Au risque de vous décevoir, je n’en suis pas un, j’en suis loin et loin de moi l’idée de m’autoproclamer l’un ou l’autre, j’ai trop de respect pour ces engagements là.

Bref, pour essayer de résumer ce semblant de réflexion : les couleurs, on s’en tape. Les personnes, on s’en tape également. Ce sont les idées qui comptent. Dès lors qu’elles nous semblent mauvaises, je ne vois pas pourquoi il serait interdit d’aller les critiquer, tout en étant évidemment constructif.

Si la ministre déléguée chargée des PME, de l’Innovation et de l’Économie numérique vient à résumer la Neutralité du Net à une affaire de priorisation de Google (selon un tweet d’un journaliste du Monde, présent lorsqu’elle a déclaré ceci), il me semble normal d’aller lui dire qu’elle raconte un peu n’importe quoi, qu’elle soit de gauche ou non.

Ni de gauche, ni de droite. Politisé oui, mais surtout apartisan. Je ne manquerai pas d’aller saluer une idée que je trouve bonne, d’où qu’elle vienne. Je ne manquerai pas d’aller hurler lorsque le contraire arrive.

Je n’ai pas manqué d’hurler lorsque M. Hollande a reçu le roi du Bahreïn, Hamad Bin Issa Al-Khalifa, alors que la situation à Bahreïn est catastrophique, et si ça dérange alors il faudra s’habituer, parce que c’est la politique.

J’ai fait un cauchemar, avec des enfants dedans.

Je suis en train de parler avec des amis, des potes, des contacts et des inconnus lorsque tout à coup, un autre inconnu arrive. Il tient des propos étranges, sur des enfants, des crimes qui pour lui n’en sont pas et plein d’autres choses.

Après, je découvre des liens. Des images d’enfants tristes, des petits garçons et des petites filles. Avec, il y a des présentations. Théo et d’autres sont là mais leurs noms ne sont pas indiqués. Ils ont l’âge de la gamine d’un ami, ils ont l’air innocents. Théo n’est pas inscrit sur ce site. Ce sont des adultes qui s’échangent ces photos-là, comme s’il s’agissait d’une collection.

Au hasard d’une ode à la pédophilie, je tombe sur un autre lien. Que faire ? Cliquer pour être sûr que c’est la même chose ? Et si c’est pire encore ? La peur arrive et me prend au ventre.

Pas de photos cette fois-ci, mon cauchemar semble moins pire. En fait, semblait. Un forum avec une partie publique apparaît à l’écran, des gens parlent, rigolent ensemble, font des blagues … Ils ont pour avatars de jeunes enfants et pour signatures ce n’est pas vraiment mieux.

Je prends conscience qu’ils parlent d’un échange de photos comme on parle de la pluie ou du beau temps : le plus naturellement du monde.

Dans le même temps, sur un autre bout d’Internet, mon inconnu me dit que la pédophilie n’est pas malsaine, que ce n’est pas un crime. Je trouve par la suite d’autres liens, des tonnes de liens. D’autres déclarations, d’autres photos. Dans mon cauchemar, je passe la nuit à creuser, m’écœurant chaque seconde un peu plus de ce que je découvre.

Puis le réveil a sonné. 07 heures. Et j’ai réalisé que ce n’était pas un cauchemar.

Il est 18 heures et ces images n’ont pas quitté mon esprit depuis hier soir. Je repense à ces enfants au visage triste, à ces blagues, à cette ambiance joviale complètement en décalage avec la gravité du sujet, c’est peut-être ce qui m’a le plus choqué.

J’ai eu envie de tout casser, d’éclater le site par tous les moyens, d’en bloquer l’accès. Après réflexion, ce n’est pas une bonne solution. L’expérience prouve que lorsqu’on bloque ou ferme un site, il bouge, ouvre dans un autre pays avec une autre adresse et est encore plus caché dans les couches d’un autre Internet. Au final, bloquer ou éclater le site revient à perdre sa trace.

Que faire alors ?

Après avoir fait un appel sur Internet pour avoir un avis éclairé, j’ai eu une réponse (merci Tris):

Pédophilie sur Internet

La pédophilie fait partie des incriminations pénales mettant en péril des mineurs.  Lorsqu’elle est commise ou favorisée par Internet, on se réfère à l’article 227-23, qui punit de cinq ans d’emprisonnement et à 100 000 € d’amende une personne qui fixerait l’image d’un mineur dans une situation pornographique. Lorsque ce délit est commis en bande organisée, l’infraction devient un crime, puni de 10ans d’emprisonnement et de 500 000 € d’amende.  Le terme de bande organisée, défini par l’article 132-71, signifie que plusieurs personnes se sont entendues pour commettre une infraction. Ainsi, si trois personnes s’échangent des contenus pédophiles, l’infraction de pédophilie en bande organisée est déjà constituée et consommée, donc punissable.

Dans la mesure où le droit pénal et la procédure visent la protection des intérêts de la société, il suffit de signaler à l’autorité compétente les contenus pédophiles disponibles sur Internet.

Quelle est l’autorité compétente ?

Lorsque l’on tombe sur un contenu pédophile sur Internet, la compétence revient à la Gendarmerie. En effet, le Service Technique de Recherches Judiciaires et de Documentation (STRJD), créé sous sa forme actuelle en 1976, ce service s’occupe de la criminalité informatique. Dans la mesure où les intérêts de la société sont lésés, il n’y a pas de difficultés particulières sur la mise en route d’une action pénale. http://www.gendarmerie.interieur.gouv.fr/eng/Sites/Gendarmerie/Presentation/Criminal-investigation-department/Recherches-et-documentation-STRJD

Où sont les difficultés ?

Les pédophiles sévissant sur la Toile ne sont pas forcément sur le territoire national, n’hébergent pas des contenus dans un serveur se trouvant sur le territoire national et ne communiquent pas nécessairement avec des compatriotes. C’est une criminalité internationale, transfrontalière, ce qui implique de recourir à la coopération internationale. Classiquement, une personne va tomber sur un contenu pédophile, va le signaler à la gendarmerie, la gendarmerie va demander au Procureur de la République d’ouvrir une action pénale et demander aux autorités de police de l’État dans lequel a été localisé le serveur hébergeant le contenu pédophile d’actionner sa propre action pénale.

La chaîne est longue, tant sur le plan des acteurs que sur la durée. Ce type de procédure, strictement encadrée par les conventions internationales, ne se fait ni en quelques jours ni même en quelques semaines.  Pendant ce temps-là, les personnes en cause ont le temps de disparaître de la toile.

Est-ce que cela veut dire qu’il faut changer les textes de loi ?

Certainement pas. Les textes actuels ont été écrits pour être respectueux des conventions internationales et des textes relatifs aux droits de l’Homme. De la même manière, instaurer un filtrage par des autorités de police serait une erreur car cela ne ferait que masquer le problème mais ne l’éradiquerait aucunement.  Il faut laisser les internautes réguler eux-mêmes le réseau.

Quelle est la solution ?

Il faudrait que les autorités de police compétentes disposent de plus de moyens d’actions, qu’une véritable coopération policière internationale se fasse et que les législations soient similaires.

NB : je suis retourné sur le site, il est « en maintenance » et j’espère ne pas avoir perdu leur trace.