Charlie Hebdo, mon petit point de vue.

Comme beaucoup d’entre vous (sans doute), j’ai pu voir ce matin les caricatures (comme celle-ci par exemple) du journal satirique « Charlie Hebdo ». Ces dernières portaient sur Mahomet, prophète de la religion musulmane et étaient en effet satiriques, très satiriques, sans doute trop.

Je tiens avant tout à préciser deux points : je ne vais défendre personne (encore que…) et je ne détiens aucune vérité absolue. Ainsi, je n’écris ni pour vous dire qui a raison ou qui a tort, ni pour vous apporter une sacrosainte vérité quelconque.

Je souhaite juste partager mon point de vue, vu de ma petite fenêtre sur le monde.

Pour restituer les faits, un film qualifié de film « anti-islam » est apparu, déclenchant avec lui un nombre de critiques impressionnantes et des objections dans le meilleur des cas, des manifestations assez violentes et parfois meurtrières au pire. Je ne vais pas m’étendre sur ce film pour la simple et la bonne raison que je ne l’ai pas vu, je suis donc mal placé pour donner un avis sur le sujet.

Ce que je sais en revanche, c’est que ce film a déclenché des tensions énormes et que rajouter de l’huile sur le feu n’était peut-être, sans doute même, pas nécessaire.

Je vais tenter de vous livrer ma réflexion sur deux parties, qui se résument à un côté pour et un côté contre.

Le pour, selon moi.

Charlie Hebdo est un journal satirique, assez réputé pour ce genre d’actions. C’est aussi un journal qui utilise son droit de publier, de penser, ce que l’on définit généralement « liberté d’expression ». C’est donc son droit de caricaturer et de faire une présentation d’un gout très discutable.

Si l’hebdo refuse de publier quelque chose au motif que cela pourrait choquer des gens, il y a fort à parier que d’ici quelques années, ils ne publieront plus rien et, en cela, je peux comprendre que Charlie ait pu publier ce qu’ils ont publié.

Hier, mardi 18 septembre 2012, les caricatures de Mahomet étaient sur les bureaux de certains ministres et cela n’a pas empêché l’hebdo d’être dans les kiosques, ce matin. Laurent Fabius a également critiqué l’Hebdo en leur expliquant qu’ils ne se souciaient pas des conséquences de leurs satires. C’est sans doute vrai.

Pour autant la satire doit-elle s’en soucier ? Selon moi non, la caricature est identique, si l’on doit se soucier de l’impact que peut avoir une caricature, on arrête d’en faire.

La critique, la caricature et la satire n’ont, selon moi, aucun ordre à recevoir de personne.

On reproche également à l’Hebdo se faire son beurre avec cela, je suis en partie d’accord et donc, en partie opposé à cela.

Je suis d’accord car l’Hebdo était sur de faire une vente énorme avec tout ça, pour autant, ils ne le font pas tous les jours, tout le temps, à chaque publication. Ils l’ont fait lorsque la situation s’y prêtait, comme lors de l’instauration de la charia en Libye. Dès lors, dire qu’ils font leur beurre dessus est un peu excessif, d’ailleurs…

Le contre, selon moi.

…d’ailleurs, c’est l’excessif qui fait que je ne suis pas vraiment avec Charlie Hebdo.

Dans les autres religions, on représente les pratiquants, le clergé, une étoile juive, des symboles d’une religion, mais jamais un prophète. Essayez de trouver une satire de Jésus, elles sont rares mais Charlie en à fait, exemple, et ici aussi (merci Internet)

Charlie Hebdo pouvait très bien attaquer autre chose, ils ont choisi d’attaquer Mahomet, c’est leur choix et je le respecte, je ne suis pas d’accord pour autant.

Etait-il nécessaire de relancer les tensions déjà existantes ? de remettre de l’huile sur le feu ? Non.

Les dessins de Charlie ont accroit une peur déjà existante, elle-même amplifiée depuis le film anti-islam. Des ambassades et des écoles ont dû avoir peur aujourd’hui et auront sans doute peur les prochains jours également. La sécurité de certaines instances a également été renforcée.

Comme expliqué précédemment, Charlie se fait de l’argent sur tout ceci. C’est normal me direz-vous et vous avez raison. Seulement, le fait est qu’on peut légitimement se demander si c’était pour la satire ou pour l’argent que Charlie a publié tout ceci.

Au global, le constat est triste et on se retrouve face à deux intégrismes : celui de la liberté d’expression face à l’intégrisme islamique et selon moi, personne n’a raison ou tort dans le fond, dans la forme c’est une autre histoire.

Charlie Hebdo, c’est paradoxal selon moi. Ils ont fait ce qu’ils devaient faire et je suis d’accord avec eux mais je suis en même temps en désaccord car ce n’était sans doute pas le moment de faire ça et il existait d’autres manières de faire ça.

Je constate en revanche que pour des dessins, on sécurise des ambassades, des écoles ferment, des politiques interviennent pour rejeter la faute sur Charlie Hebdo alors qu’ils pouvaient intervenir.

J’ai du mal à comprendre qu’un film ou des dessins puissent faire que des gens meurent, que des tensions éclatent et que la violence s’en suive, vraiment. Il y a déjà beaucoup d’autres raisons qui font que des gens meurent chaque jour, j’ai vraiment beaucoup de mal.

Je ne sais pas quoi en penser et je crois que je préfère rester ainsi, chaque côté ayant et tort et raison à la foi.

A nouveau, ceci n’est que mon simple et très humble point de vue.

Vous, vous êtes libres de partager ce point de vue, d’être d’accord ou non, d’aimer ou de penser que je suis un connard fini et moi, d’exprimer ce que je pense.

CAFAI, le FAI dont vous êtes le héros en Champagne-Ardenne.

L’association CAFAI vient de naître et vous proposera, d’ici quelques temps, un accès ADSL à Internet.

La différence avec les gros FAI ?

CAFAI est un FAI associatif, c’est-à-dire qu’il est à l’échelle locale et à taille humaine.

Comme tous les FAI associatifs qui tournent avec et autour de la fédération FDN, CAFAI est un FAI qui s’engage à respecter la neutralité du réseau.

L’association a donc pour objectif de vous fournir un accès à Internet; à un vrai Internet sans bridage, sans filtrage, sans règles commerciales qui arrangent tel ou tel site …

Bref, CAFAI respecte les 4 principes essentiels de la neutralité du réseau.

Autrement dit il ne porte pas atteinte aux contenus qu’il transmet, il ne privilégie aucune adresse IP, aucun protocole et aucune source ou destination.

L’association sera en capacité de fournir des accès ADSL allant de 512Kbps à 18Mbps, sur de l’IP V4 comme sur de l’IPv6 fixe. L’idée est dans un même temps de répondre à l’idée d’essaimage des FAI associatifs.

Essaimer, ça veut dire qu’il est préférable d’avoir des FAI à taille humaine en grand nombre plutôt qu’un seul gros FAI, en l’occurrence FDN. Comme vous pouvez le voir dans le lien précédent, l’essaimage ça fonctionne plutôt bien et des projets voient le jour un peu partout.

CAFAI, qu’est-ce ?

CAFAI, c’est pour Champagne Ardennes Fournisseur associatif d’Accès à Internet.

C’est un FAI associatif, comme expliqué plus haut, à la différence des gros FAI, il est à taille humaine et c’est très important, chacun est acteur du FAI. Le principe est donc que les membres viennent à se connaître, qu’ils échangent, s’entraident, partagent et apprennent ensemble.

Vous n’êtes pas seulement client d’un FAI, vous participez à la vie de ce fournisseur d’accès, vous êtes le FAI.

CAFAI a besoin de vous : c’est une association et, sans membres, elle ne pourra pas se développer au mieux. Sachez que vous devenez membre en vous abonnant à Internet avec eux.

Vous pouvez également devenir adhérent sans avoir de ligne adsl pour autant, un bon moyen de soutenir ce type d’initiatives et de participer à la préservation de la neutralité du net.

Trêves de bavardages, vous pouvez retrouver le site de l’association ici : http://cafai.fr/ ou sur https://cafai.fr si vous le souhaitez également.

Si vous souhaitez les joindre par mail, vous pouvez le faire sur contact (at) cafai.fr.

CAFAI dispose aussi d’une mailing-list, vous pouvez demander à vous inscrire à cette dernière, c’est généralement traité dans la journée.

CAFAI dispose également d’un salon Jabber : cafai (at) chat.cafai.fr.

Voilà, n’hésitez pas à leur poser des questions et à les faire connaître 🙂

L’édito de septembre

C’est la reprise, bonne rentrée à celles et ceux qui sortent de vacances !

Histoire de repartir sur de bonnes bases et de remettre le pied à l’étrier, j’ai décidé de faire un petit édito, une fois par mois pour commencer.

Au programme, quelques grosses actualités du mois dernier, quelques nouvelles du blog si besoin, les coups de cœur… Bref, ce qui me tente.

Pour commencer, parlons des évènements qui, selon moi, ont fait l’actu des Intertubes, le mois dernier.

Kim Dotcom fait (encore) parler de lui.

Le fondateur de l’univers Méga annonce son prochain retour, avec un système en béton armé, indestructible (c’est lui qui l’annonce), plus vaste, rapide, joli, il fera le café, instaurera la paix dans le monde, etc.

Plus sérieusement, j’ai hâte de voir ce système, j’imagine qu’il est basé sur une solution Peer-to-Peer (pour le côté indestructible) et complètement acentré.

J’ai hâte mais je ne cautionne toujours pas le système Mega, ni son fondateur d’ailleurs, question de point de vue.

L’empire La pomme contre-attaque !

Les grandes vacances sont terminées, vous sortez de votre grotte, le soleil vous rend aveugle et vous avez dormi ces deux derniers mois ?

Si c’est le cas, vous avez raté le verdict du procès Apple vs. Samsung, ce dernier a été condamné à verser plus d’un milliard de dollars pour non-respect de certains brevets déposés par Apple.

Je pense breveter un frigo futuriste, le modèle, ses fonctions, sa couleur, forme, nom, comme ça moi aussi je vais pouvoir attaquer tout le monde en procès 😉

La guerre des brevets et du copyright n’est pas terminée, loin de là.

Côté blog :

Vous ne l’avez sans doute pas remarqué mais la mise en cache du blog est maintenant effective, vous devriez donc charger le blog plus rapidement.

J’ai retiré Google Analytics du blog, pour deux raisons :

  1. je ne m’en servais plus.
  2. j’allais quand même vérifier le nombre de visiteurs sur le blog, après un billet. J’ai préféré supprimer la tentation que je trouvais malsaine.

Mon principe a toujours été d’écrire sur ce que je veux, pour partager, parler … et j’ai été tenté, parfois, d’écrire pour écrire, pour avoir une meilleure visibilité.

Après réflexion, j’en reviens au basique : je m’en tape. L’abandon d’analytics me permet d’écrire seulement quand j’en ai envie et puis comme ça, Ghostery vous crie moins dessus à l’arrivée sur le blog 🙂

Il est prévu que je retire le bouton « j’aime » de Facebook :

Je sais que ce bouton vous est utile, qu’une partie de mes lecteurs passent par Facebook pour aller sur le blog, mais faudra faire avec.

Je n’ai pas envie les moindres gestes de mes lecteurs soient tracés sur le blog. La page du blog sur Facebook ne disparait pas, juste le bouton j’aime.

Il est possible que le blog bascule en https :

Le site fonctionne déjà en https (https://pixellibre.net) mais je suis en train de réfléchir à une bascule totale sur du https.

J’ai quelques envies et quelques problèmes dans la mise en place de tout ça :

Je veux que l’accès en https soit le plus simple possible pour vous, je ne suis donc pas partant pour un certificat forgé main puisque certains navigateurs vont vous insulter en roumain juste après.

Côté technique, mon hébergeur me donne la capacité d’avoir du https, mais c’est à configurer dans le blog et, pour l’instant, ça ne fonctionne pas comme j’ai envie.

Coup de cœur, j’ai deux trois liens pour vous

Tout d’abord côté musique : @Mallox m’a fait découvrir Wax Tailor (je connaissais certains morceaux, sans savoir que c’était de lui), c’est une sorte de « plein de choses » bien sympathique que je vous invite à découvrir via un live.

Dead Can Dance a sorti son nouvel album, Anastasis, courant Aout (Merci à @NicolasDiaz pour l’information). Il est terriblement bien, je ne peux que vous inciter à l’écouter (acheté légalement dans votre magasin préféré, bien évidemment). Fermez les yeux, laissez-vous aller au fil des morceaux.

Voilà, je crois avoir fait le tour, ça fait long pour un édito mais c’est le premier, j’ai plein de choses à dire.

Enjoy 🙂

N’hésitez pas à me faire un petit retour sur l’édito, son utilité et pourquoi pas quelques liens.

Internet, cette chose qui bat.

Hier, lundi 27 aout, Laurent Joffrin se fendait d’un éditorial qui a déjà fait couler beaucoup de datas. Dans son éditorial, M. Joffrin s’attaque à la diffamation et au mensonge qui sont diffusés par mail. Malheur, les mails sont incontrôlables, il faut que cela cesse. Vite, un « on-ne-sait-pas-trop-quoi-mais-un-truc-quand-même »

L’attaque, si elle ne demande pas explicitement le contrôle et la censure, nous amène quand même à penser que c’est ce que l’auteur souhaite.

L’auteur rejette la faute sur Internet. Excuse facile et concept classique lorsque l’on ne sait faire que ça, sans faire la part des choses entre Internet et ce qui le compose : nous.

C’est le même schéma de réflexion que celles et ceux qui rejettent la faute des tueries sur les jeux vidéo : c’est de la faute d’Internet et des jeux vidéo, toujours.

Qu’on se le dise : Internet est con, du moins il ne réfléchit pas. Ca n’est pas Internet le fautif. Un tueur est un homme, tout les hommes ne sont pas des tueurs, bien c’est pareil.

Si on parle d’Internet d’un point de vue technique, ce n’est qu’un ensemble de machines, interconnectées les unes avec les autres, par la biais d’équipements, de câbles de différentes tailles, de serveurs qui remplissent différentes fonctions, c’est un ensemble de réseaux qui convergent tous sur une place unique, c’est ce qui forme la toile.

Si on parle d’Internet comme l’outil révolutionnaire, il n’existe que par ses utilisateurs. Si Youtube, Facebook ou Twitter existent, c’est parce qu’il y a des gens pour le remplir et le faire vivre. Ces personnes iront, un jour, ailleurs, sur un autre bout d’Internet, les outils que d’aujourd’hui feront alors partie du passé.

Internet est le résultat d’un ensemble d’interactions entre différentes personnes, à l’échelle de la planète.

Partant de ce point, il est possible d’en tirer deux conclusions :

  • Internet est le reflet d’un ensemble de groupes. Il a différent visages, qui dépendent des personnes qui le composent, nous sommes sur le même réseau mais pas sur le même bout d’Internet et le visage que je vois n’est peut-être pas le même que vous.
  • Internet est composé d’humains, il est donc doté d’intelligence, d’envies et de désirs, de haine et de violence, de paix et d’amour, de bière, de chats, de la vie, l’univers et le reste.

Parce qu’il est composé d’humains, il est également doté de la faculté de s’adapter au danger et de survivre dans des conditions extrêmes. C’est ainsi que le « grand firewall » chinois est criblé de trous, que des informations sont exfiltrées de Syrie, que Barbra Streisand à fait une grosse connerie en souhaitant le censurer et que, de façon générale, il répond à chaque attaque par une adaptation, pour continuer à vivre.

On ne peut pas censurer Internet ou le forcer à faire quelque chose, aucun humain n’est capable de le tuer ou de le faire taire, sauf en détruisant ce qui le compose : nous. Ce n’est pas pour rien que le régime de M. Bachar Hafez al-Assad traque systématiquement les opposants au régime et que la vente d’armes technologiques et de moyens d’espionnage – ce qui revient presque au même – se porte si bien.

Internet fait peur à beaucoup de personnes, comme toute chose qui n’est pas contrôlable dans un monde ou l’inconnu et le non maitrisables font peur. Il faut classer, ranger, définir et maitriser afin d’affirmer que l’homme est maitre absolu.

Les techniques de manipulation de la population sont, par exemple, une parfaite démonstration de tout ceci : un groupe que l’on ne comprend pas sera catégorisé comme « à ne pas prendre au sérieux » ou comme « dangereux ». Il faudra tout faire pour que l’opinion n’ait pas d’autre avis que celui que l’on veut imposer.

Internet n’est cependant pas aussi dupe et l’image que certains essayent de lui donner commence à s’effriter. Il n’est plus le monstre dangereux d’avant où traine la pire raclure de la société, il n’est plus réservé à l’élite, il est ce blog, ce billet, vous, moi, tout le monde. Il est l’envie insatiable de savoir que les choses peuvent se passer différemment, de la façon dont on veut, il est une sorte d’espoir. En cela, le hack est une réponse et c’est devenu ma philosophie, ça l’a sans doute toujours été.

Tout ceci dans un simple câble RJ45, c’est magique. Il est un peu le cordon ombilical qui nous relie nous, enfants d’Internet, à cette chose qui nous protège et que l’on doit protéger.

Alors, monsieur Joffrin, lorsque je lis les inepties que vous osez écrire, j’ai simplement envie de vous répondre : vous n’avez rien compris.

J’ai aussi envie de vous répondre merci : merci pour vos inepties qui font évoluer Internet.

Attaquez Internet et il se défendra, vous contribuez malgré vous à faire d’Internet un enfant qui grandit.

La seule question est : lorsque qu’Internet aura grandi, que les VPN et le chiffrage asymétrique seront la norme et plus l’exception, que ferez-vous ?

Vous aurez le choix d’aller plus loin, quitte à basculer dans la même optique que ces régimes qui tuent pour garder le pouvoir. Vous perdrez, pour toutes les raisons citées plus haut.

Internet n’échappe pas à la théorie de l’évolution : adaptez-vous et avancez ou alors disparaissez.

Qui fait l’ange fait la bête.

Une semaine, voire plus. Une semaine qu’un débat qui n’en est pas un existe sur une infime partie des Intertubes : le sexisme. Sachant, au passage, qu’on ne débat pas sur Twitter. 140 caractères permettent à peine d’avoir le dernier mot dans un « débat ».

Je tiens à prévenir, ce billet risque d’être un peu violent, certaines personnes vont, sans doute, l’assimiler à du troll. Si c’est le cas, relisez ce billet encore et encore car il n’est absolument pas question de troll.

Dans mon précédent billet, j’essayais d’expliquer que j’étais antiféministe. Ce mot, manifestement, blesse. J’ai cru être maladroit sur le coup, j’en viens maintenant à me demander si je n’ai pas choisi le bon mot finalement.

Pour vous exprimer mon point de vue plus clairement, puisque beaucoup ont tendance à lire ce qui leur plait, je suis pour l’Humain. Ni pour l’homme ni pour la femme, ou pas plus pour l’un que pour l’autre. Je suis de ces personnes qui tapent lorsqu’elles estiment qu’il faut taper, de la même façon, avec les mêmes mots, avec le même engagement, n’en déplaise à ceux qui pensent détenir la connaissance absolue.

J’essayais de faire comprendre que je ne suis pas féministe parce que je considère que c’est prendre en compte une seule partie de la population. Parce que oui, il n’y a pas que les femmes qui souffrent du sexisme.

Je sors donc ce billet comme ultime explication même si je pense que c’est déjà joué d’avance, on ne parle pas à une personne qui n’a pas envie d’écouter.

Tout d’abord et à titre d’information, le sexisme n’est pas une connerie réservée aux hommes. Les remarques sur le physique existent aussi envers les hommes (d’avance, désolé pour les prochains mots), des femmes vers les femmes, des femmes vers les hommes … Bref, de tout le monde, partout, envers tous.

On parle d’une femme mal baisée lorsqu’elle est de mauvais poil. Combien de fois ais-je entendu « petite bite » pour x ou y raisons, venant d’un homme ou d’une femme ?

Une prise de tête que l’on cherche à éviter ? Un manque de courage à un moment ? Une altercation dans la rue ? Rapidement, on tombe dans le registre du sexe, puisque tout semble être lié à ça selon certains. Les hommes à grand coup de « salope », les femmes à grand coup de « petite bite » et « sale pd ».

Si vous pensez que j’invente tout ceci, c’est qu’il est temps de quitter votre écran afin de sortir dans les rues.

Non, le sexisme n’est pas réservé aux hommes, les critiques physiques non plus. Sans tomber dans la généralisation dont beaucoup ont récemment fait preuve, j’ai, de nombreuses fois, entendu des femmes critiquer d’autres femmes, pour leur tenues, leur appétit sexuel, leur tendances, leur métier, leur assurance et parfois jusqu’à leur train de vie.

Une femme qui prend de l’assurance dans un groupe fini parfois par être exclue. Une fille qui n’a pas le même train de vie sexuelle que ses amies se voit insultée, parfois, de pute ou de salope, qui baise avec tout le monde.

Qu’on ne me dise pas que c’est mon imagination, je l’ai vu et d’autres aussi, et je suis certain qu’une personne concernée est en train de me lire.

Non, le sexisme n’est pas réservé aux hommes. Le sexisme est une des plaies de notre société, il est présent partout. Tout comme la connerie humaine qui est présente partout. C’est un combat quotidien.

Abordons ensuite la condition d’homme. Dans les derniers jours j’ai lu, à de maintes reprises : « tu ne peux pas comprendre, tu es un homme. »

Le fait que je sois un homme m’exclut donc, de facto, des personnes à même de comprendre le sexisme et le problème de la misogynie ?

Je vais rester poli, même si j’ai envie de vous dire « allez-vous faire foutre », vous valez mieux que ça je crois.

On parle donc de personnes qui souhaitent que tout le monde soit au même niveau, que tout le monde soit l’égal de l’autre mais, dans le même temps, on vient dire que « tu ne peux pas comprendre, tu es un homme. »

Lorsque c’est un homme qui vous dit cela, je vous assure, c’est délicieux. Pourquoi un homme pourrait-il comprendre mieux ou moins bien que moi, qui suis un homme et qui m’intéresse au problème ?

Cet argument facile qui consiste à rendre la réflexion de l’autre inutile avant même qu’elle soit née est aussi une forme de discrimination que l’on pourrait reformuler ainsi : « t’es un homme, t’es trop con, tu ne peux pas comprendre. Bah oui, si tu ne peux pas comprendre, c’est que tu n’as pas les facultés de comprendre, donc, tu es con. »

Les femmes peuvent comprendre. En prolongeant ma réflexion, voici donc ce qu’il faudrait en déduire : « les hommes ne peuvent pas comprendre, ils n’ont pas les facultés de comprendre. Les hommes sont donc cons. Les femmes peuvent comprendre, elles ont donc la faculté de comprendre, elles sont donc intelligentes. Les femmes sont donc plus intelligentes que les hommes, qui sont cons. »

Et on parle d’égalité entre hommes et femmes, hein. J’ai doucement rigolé.

Voilà ce qui m’énerve.

Le féminisme, pour moi, c’est demander et obtenir l’égalité (et encore, j’aimerai qu’elle n’ait même pas à être demandée). C’est faire en sorte que les femmes aient les mêmes droits que les hommes, qu’elles puissent faire la même chose que les hommes, qu’elles soient enfin respectées comme nos égaux et pas vues comme un morceau de viande ou comme un simple réceptacle à une descendance.

C’est, toujours pour moi, le fait qu’elles puissent se balader comme / ou / quand / de la façon dont elles l’entendent, avec qui elles l’entendent. C’est le fait qu’elles puissent se balader dans la rue sans avoir peur de se faire agresser, violer, frapper parce qu’elles sont habillées de telle ou telle façon.

Au final, le féminisme, selon moi, c’est simplement demander la même chose pour tout le monde et en ce sens, je suis un féministe convaincu. Sauf que, puisque je ne peux pas comprendre ce qu’est le féminisme – bah oui, je suis un homme – et parce que je veux la même chose pour tout le monde, je préfère être humaniste.

Que celles et ceux à qui cela ne plait pas aillent se faire voir.

D’ailleurs, en parlant la peur de se balader dans une rue, celle dont je parle plus haut, arrêtez de penser que tout ceci n’est réservé qu’aux femmes. Je ne vais pas m’étaler, le but de ce billet n’est pas de faire une full-disclosure, mais la peur dans la rue n’est pas réservée aux femmes, loin de là. Les femmes sont plus souvent victimes de sexisme et d’agressions sexuelles dans la rue mais, de grâce, arrêtez de penser que cette peur, il n’y a que les femmes qui la ressentent et qu’elles sont seules à subir.

Certaines personnes vont peut-être se dire que, ce que j’ai présenté plus haut, c’est exactement la définition du féminisme. J’ai envie de vous croire, j’ai envie de penser que ce féminisme-là existe encore, qu’il est majoritaire dans ce combat important.

Malheureusement, après pas mal de jours passé à méticuleusement observer le plus de débats possibles, dans la vie physique et numérique, j’ai l’impression que les féministes, tout comme les humanistes, se font rares.

Ce que j’ai vu, c’est une vague d’insultes, du débile au connard, du connard à l’enculé, j’ai même pris un « des connards avec des idées comme toi, faut les enfermer » (ndlr : Tweet supprimé au moment où je l’ai retweeté, à croire que la personne n’assume pas ses propos).

J’ai vu des « tu ne peux pas comprendre, tu es un homme », j’ai aussi vu une vague d’interprétations, toutes plus foireuses les unes que les autres, allant jusqu’à l’analyse psychologique de comptoir liée à un choc terrible dans mon enfance et ayant déclenché une véritable aversion pour les femmes, une misogynie sans fond.

Breaking news : J’ai appris que je pensais que chaque personne était un homme blanc hétérosexuel jusqu’à preuve du contraire. Ce passage m’a un peu fait rire mais m’a encore plus déprimé.

On m’explique ce que je pense, ce que je vois, ce que je conçois et après, on vient me parler de respect et de tolérance ? J’espère que c’est une blague, là.

Comble du comble, j’ai encore le droit à un homme qui pense détenir la vérité, la science absolue, qui pense être le plus tolérant et le plus ouvert d’esprit à en croire ses propos (bah oui, il est capable de comprendre le féminisme, moi non). J’ai le droit de voir mon argumentaire réduit à une vulgaire interprétation de bas étage, puisque je ne vais pas dans son sens, c’est que je suis contre lui. Avec un tel point de vue, on arrive au point Godwin en même pas deux secondes, remplacez féminisme par juifs, vous allez voir ça marche du feu de dieu.

Et on s’étonne après que je hausse le ton. Propos qu’il retournera d’ailleurs pour parler d’une prétendue blessure dans ma fierté de mâle dominant. J’ai pleuré de rire, je vous assure.

Je me suis glissé dans des débats, dans des discussions, sur des hashtags, sur des forums. J’ai lu, analysé, observé, et j’avoue que je perds espoir car principale chose que je constate, c’est de la misandrie.

La misandrie, c’est l’opposé de la misogynie, c’est le fait de détester les hommes et de penser les femmes supérieures, bref, c’est être aussi con qu’un misogyne et aussi méprisant (et méprisable) que ces derniers.

Voilà ce que j’ai constaté. Pas de féminisme, pas de combat pour l’égalité mais un combat pour renverser la vapeur.

Je ne doute pas des intentions de ces personnes, hommes et femmes, mais je doute de leur combat. Les récents trolls prétendument féministes et incapables de parler autrement qu’en partant du fait que ce qui ne va pas dans leur sens est faux confortent ma réflexion.

Qui fait l’ange fait la bête. En poursuivant un but noble, à savoir celui de l’égalité hommes-femmes, j’ai l’impression que beaucoup sont devenus ce qu’ils combattaient : des extrémistes, incapables d’entendre quoi que ce soit, confortés dans leurs idées qu’ils ont raison et que le reste à tort, convaincu qu’ils détiennent la bonne parole et que personne ne doit les remettre en cause.

Si vous avez lu ce billet, je dis bien lu, pas interprété, vous l’aurez compris : je demande l’égalité, rien de plus, rien de moins.

Je ne demande pas à renverser la vapeur pour que les mêmes écarts existent, juste l’égalité.

A celles et ceux qui m’ont donné une séance de psychologie, une leçon de morale, des insultes, un avis tellement extrême qu’il était impossible de dialoguer sans avoir immédiatement tort, des moqueries, des interprétations absolument débiles, je vous remercie, vous contribuez un peu plus à me faire penser que votre combat a changé.

A celles et ceux qui sont de véritables féministes, de véritables humanistes, qui ne demandent que l’égalité que j’attends, j’espère et pour laquelle je fight au moins autant que vous, si je vous ai offensé dans ce billet, là n’était pas mon intention. Ne désespérez pas, les mentalités changent et c’est grâce aux efforts et au travail fourni.

Aux cons, aux connes : on m’a toujours dit qu’il ne fallait pas vous parler, le risque étant de vous instruire.

Et puis, parce que je suis sur mon blog et que j’ai autre chose à faire que manger une nouvelle page de commentaire longue comme mon bras, remplie de personnes (ou de trolls) qui ont compris de travers et qui pensent que je fais encore une ode à l’antiféminisme, je n’autoriserai pas les commentaires pour ce billet.

Si vous avez des choses à y redire écrivez votre propre billet, ça sera plus propre et normalement plus argumenté qu’un commentaire que vous ne pourrez pas poster, de toute façon.

Bref, Brassens le disait « Non les braves gens n’aiment pas que, l’on suive une autre route qu’eux ».

J’ai dit.

On teh Internets, nobody knows you’re a dog.

Ce billet fait suite à un début de coup de gueule sur Twitter.

Pour replacer les choses dans leur contexte, tout est parti d’un énorme coup de gueule d’un ensemble de personnes contre le magazine Joystick, spécialisé dans les jeux vidéo. Il était question de Lara Croft, personnage de la mythique saga Tomb Raider, elle incarne une aventurière archéologue qui lutte contre les méchants, dans différents pays du monde, dans la jungle comme au sein d’un tombeau viking au Groenland.

Joystick présente Lara Croft comme un morceau de viande, utilise un ensemble de mots qui se rapprochent de près ou de loin au viol et à la violence sexuelle, non consentie.

S’en suit un autre départ sur le fait de rire ou non à des blagues sur les femmes, ce qui me semble réducteur car on stigmatise une partie de la population, même si on peut rire de tout, on ne peut pas le faire n’importe comment.
Le rapport avec le titre dans tout ça ? Le débat que ça a déclenché. Un mélange de paroles toutes aussi stupides que les propos tenus par Joystick et… je dois avouer que ça m’a gonflé, donc j’en parle.

Le débat tournait autour d’un « voilà pourquoi il faut des féministes, les mecs réfléchissent avec leur queue, il faut leur faire comprendre qu’ils sont débiles. », de mémoire, il y avait aussi un « les mecs devraient défendre les filles plutôt que de baver devant le cul de Croft ».

En lisant ces propos (et d’autres), la seule chose qui m’est venue à l’idée, c’est que ces féministes-là sont aussi stupides que les certains hommes machos qui bossent chez Joystick.

Nous sommes dans la vie numérique, elle est réelle mais elle est ce que l’on veut : sur Internet, personne ne sait que vous êtes un chien.

Je m’explique : dans la vie physique, nous sommes liés à un ensemble de paramètres que l’on ne maîtrise pas : voix, âge, sexe et bien d’autres points sont autant de facteurs qui déterminent, pour beaucoup, la façon de parler à quelqu’un.

Ainsi, une femme pourra peut-être plus facilement parler à un homme qu’elle trouve mignon et un homme à une femme, juste parce qu’elle a des boobs. Fort heureusement, nous ne sommes pas tout d’accord pour rentrer dans ce modèle qui ressemble plus à de l’attirance sexuelle qu’autre chose.

La vie numérique est différente, le cyberspace permet de se passer de ces contraintes : vous êtes un(e) internaute. Vous n’êtes ni un homme, ni une femme, ni même un chien, vous êtes ce que vous décidez d’être.

On va sans doute me traiter de misogyne avec ce qui suit. Faites-vous plaisir, vous rentrez pile dans le moule de la société, félicitations. Je suis antiféministe, pas misogyne. Je suis également anti-« la même chose pour les mecs ». Seul l’Humain compte. Ou l’octet, au choix.

Si vous vous faites draguer, ennuyer, que vous tombez sur un(e) lourd(e) qui vient vous parler en query, en DM et j’en passe, la seule personne fautive, c’est vous.

Un homme ou une femme n’existe que parce que vous décidez que cela doit exister, que parce que vous décidez, consciemment ou non, de vous identifier à l’un ou l’autre. Selon vos propos et la conjugaison, il devient facile de savoir si vous êtes un homme ou une femme : « je suis fatigué », « je suis sportive » … ces mots permettent aux autres de savoir si vous êtes un homme ou une femme.

Il y a également les gens qui se plaignent du sexe opposé mais qui annoncent le leur (ex : je suis une femme qui code. Réponse : non, les codeurs codent, les filles ne codent pas, les garçons non plus d’ailleurs.). Si quelqu’un vient vous gonfler suite à cette annonce, c’est presque normal. Presque parce que on devrait être libre de dire ce que l’on veut, que l’on est un homme ou une femme sans que personne ne vienne vous faire chier directement après, mais bon, le monde parfait n’est pas encore pour demain, la société fonctionne quasi uniquement aux apparences.

Vous êtes un ensemble d’informations, un ou plusieurs pseudonymes, un éventuel avatar, une éventuelle adresse. Dès lors que vous annoncez que vous êtes une femme ou un homme, vous n’êtes plus neutre, vous apportez un bout de vie physique et de codes dans la vie numérique et fatalement, les mêmes schémas se reproduisent alors.

Il existe des sites dédiés ou le but est que des internautes annoncent de point afin de se rencontrer dans la vie physique, uniquement dans ce but : meetic. Internet n’est pas meetic (et c’est tant mieux).
Je serais presque tenté(e) de faire un lien avec les blancs et les noirs, comme on en parlait il y a une éternité. C’est exactement la même chose.

Lorsque j’étais plus jeune, je regardais un dessin animé qui parlait d’une souris super intelligente. Elle était capable de tout un tas de choses et elle travaillait souvent mieux que les Hommes. Seule obligation, elle travaillait toujours lorsque les autres n’étaient pas là. Tout le monde était content de la qualité de son travail dans le dessin animé.

Est-ce que ça aurait été pareil en sachant dès le départ que c’était une petite souris ? Non, je ne pense pas. C’est (malheureusement) pareil pour une majorité de la population, dès qu’on sait que vous êtes un homme ou une femme, la société part du principe qu’il ne faudra pas parler des mêmes sujets, de la même manière. Selon cette société, certaines choses ne se font pas de la même manière selon que l’on soit un homme ou une femme.

Bullshit. Internet vous donne la possibilité de vous affranchir de ces contraintes.

Ce n’est pas Internet qui fait que vous êtes un homme ou une femme, Internet ne décide pas, Internet est con. C’est vous qui transposez la façon dont vous fonctionnez sur Internet. Laissez la vie physique là où elle est, et celle numérique en paix.

Focalisez sur les idées, sans toujours chercher à savoir si vous vous adressez à un homme ou à une femme. Rien que pour ça, Internet est un outil démocratique, il permet l’égal à égal entre une femme, un homme, un chien et même un poulpe.

Je ne dis pas ça pour affirmer mon côté homme, hein. D’ailleurs, ce texte ne prouve en rien que j’en suis un, ni que je suis une femme d’ailleurs.