Le réseau Voltaire, on remet ça ?

Certaines choses changent. D’autres ne changeront jamais… et c’est ainsi que je reviens sur le réseau Voltaire.

L’an dernier, j’avais publié quelques billets sur ce « réseau de presse non-alignée » lorsque ce dernier ainsi que Thierry Meyssan, son actuel dirigeant, s’amusaient très sérieusement à balancer des informations sur la Syrie. J’avais alors passé du temps à creuser pour essayer de démontrer que ces informations pouvaient au mieux être remises en cause, au pire, qu’elles n’étaient que le reflet d’un régime de propagande assez bien rodé.

Depuis, rien n’a vraiment changé et le réseau fait toujours parler de lui et je vous propose, pour attaquer l’année 2013, une petite analyse d’un article récent dudit réseau.

L’article porte cette fois-ci sur notre ancien Président de la République, Nicolas Sarkozy. Le titre est assez parlant : « Nicolas Sarkozy avait commandité l’assassinat d’Hugo Chavez. »

Je vous invite à chercher sur Internet si vous êtes en quête d’un lien, il n’y en aura pas ici, je n’ai pas envie de leur donner un lien sur le blog.

L’article fait état d’un français, M. Frédéric Laurent BOCQUET, qui aurait comploté contre le Président Hugo Chavez. C’est parti pour une petite analyse de texte.

Commençons donc par le début :

L’article se base sur les propos d’un compte Twitter. Ce compte, c’est celui d’Iris Varela, ministre vénézuélienne des services pénitentiaires, très respectueuse du droit humain (espagnol, le titre suffit).

Vous pouvez trouver ce compte à l’adresse suivante : @irisvarela. Le compte semble vrai, 71026 personnes le suivent actuellement et, bien que le nombre de personnes suivant un compte ne soit pas une référence absolue, il semble crédible.

En revanche, voir « !REVOLUCIONARIA, SOCIALISTA, CHAVISTA Y ANTI IMPERIALISTA, ASI REDUNDE PERO ES VERDAD! » dans le compte d’une ministre, même vénézuélienne, c’est assez troublant.

L’anti impérialisme étant un des fers de lance du réseau Voltaire, il n’est qu’à moitié étonnant de voir cette source citée par l’article.

Premier point négatif : l’article se base exclusivement sur les déclarations d’un compte Twitter, qui fait l’éloge de Chavez. Côté crédibilité, je pense qu’on peut mieux faire.

L’observation du compte, aussi crédible soit-il, me fait penser à deux choses : soit c’est un vrai compte et c’est une campagne de propagande du gouvernement de Chavez,  soit c’est un faux compte, crée pour et par le réseau Voltaire (ce qui n’est pas improbable).

Continuons donc sur l’article :

Il fait état d’un véritable arsenal de guerre : « 500 grammes d’explosifs C4, 14 fusils d’assaut dont 5 avec visée télescopique, 5 avec visée laser, et 1 avec silencieux, des câbles spéciaux, 11 détonateurs électroniques, 19 721 cartouches de différents calibres, 3 mitraillettes, 4 pistolets de différents calibres, 11 équipements radio, 3 talkies walkies et une base radio, 5 fusils de chasse calibre 12, 2 gilets pare-balles, 7 uniformes militaires, 8 grenades, 1 masque à gaz, 1 couteau de combat et 9 bouteilles de poudre à canon ».

Ce que l’article ne dit pas, c’est que Laurent BOCQUET est un passionné d’armes en tout genre, comme expliqué dans un article de 2009 paru dans le parisien. Si on lui reconnait une passion assez étrange pour les armes, ses camarades restent perplexes quand à un potentiel complot.

L’article mentionne également trois ressortissants dominicains, d’ailleurs il ne fait que les mentionner. Nous avons donc un homme avec un arsenal militaire et trois ressortissants dominicains, ils étaient sans doute là par hasard, le hasard fait bien les choses. Aucun lien avec le complot contre Chavez, bien évidemment.

Passons à la suite :

« Durant son procès, M. Bouquet a admis avoir été formé en Israël et être un agent des services secrets militaires français (DGSE). Il a reconnu préparer un attentat pour assassiner le président constitutionnel Hugo Chavez ».

J’ai beau chercher (et je n’ai pas cherché tout seul), le réseau Voltaire semble être le seul à parler des services secrets français et d’Israël. De là à nourrir l’hypothèse d’un profond rejet d’Israël, il n’y a qu’un pas, mais je ne vais pas le franchir, je vous laisse chercher vous-même.

Continuons, si vous le voulez bien :

« M. Bouquet avait été condamné à 4 ans de prison ferme pour « détention illégale d’armes ». »

Si le réseau Voltaire ne parle pas du complot contre le président Chavez, il ne dit pas non plus que les charges parlant d’un complot contre Chavez ont été abandonnées par la justice vénézuélienne, comme l’explique LCI, toujours en 2009.

Attendez, nous avons donc un français qui aurait tenté de tuer le Président Chavez, mais qui en fait n’a pas tenté de le tuer, ça commence à devenir compliqué tout ça. Rajoutons à cela que M. BOCQUET n’est pas français, mais franco-suisse.

Ais-je oublié de mentionner qu’il était également partiellement invalide suite à un accident de moto qui a rendu son bras droit inutilisable ?

Résumons, nous avons donc un français franco-suisse, terroriste passionné d’arme (certes, c’est malsain à ce niveau-là), capable de tuer invalide, condamné pour avoir tenté de tuer Hugo Chavez pour détention illégale d’armes.

D’un coup, l’article ne semble plus très solide, n’est-ce pas ?

Pour finir en beauté :

« De notre enquête nous pouvons conclure : (1) le président Nicolas Sarkozy a commandité l’assassinat de son homologue Hugo Chavez (2) l’opération fut un fiasco (3) la France a accordé des compensations substantielles pour étouffer cette affaire durant le mandat de M. Sarkozy. »

Il faudra m’expliquer comment, d’un ensemble de constations (erronés), on arrive à « le président Nicolas Sarkozy a commandité l’assassinat de son homologue Hugo Chavez » et « la France a accordé des compensations substantielles pour étouffer cette affaire durant le mandat de M. Sarkozy. »

Quels éléments permettent d’affirmer cela, si ce n’est les élucubrations d’un réseau dont la crédibilité est depuis déjà bien longtemps à remettre en cause ?

Rien.

Bref, bonne année cher réseau Voltaire, en espérant qu’un jour, un article soit factuel, cité et ne soit pas, en partie ou intégralement, un article de propagande construit sur des bases qu’un gamin de 26 ans est capable de démonter, cette fois-ci en 2 heures.

PS : c’est Frédéric Laurent BOCQUET et pas Frédéric Laurent Bouquet. Pas de quoi, bisous.

Un remerciement tout spécial à trois personnes qui m’ont aidé sur les liens pour ce billet, elles se reconnaitront.

Chiffrez qu’on vous dit, bordel.

Ou l’histoire insolite d’une personne considérée comme dangereuse à cause d’une mauvaise traduction de SMS.

Dans ce billet, j’ai découvert une histoire un peu insolite.

Pour celles et ceux qui ont la flemme de lire le court article, petit résumé :

Un homme était accusé par la police de Copenhague de trainer dans, ou près, d’une organisation terroriste. Un SMS intercepté par les forces de l’ordre fait état d’une demande de réunion dans le but de financer le parti des travailleurs du Kurdistan, considéré comme organisation terroriste par les États-Unis.

La police a utilisé Google translate pour traduire le message, ce dernier était en turc et c’est là que se situe l’erreur : la traduction Google était erronée et l’innocent s’est retrouvé coupable.

Arrêtez d’avoir la flemme et allez lire le billet car ce que je souhaite aborder, c’est l’envers du décor de tout ceci :

Il faut se poser les bonnes questions et la première qui me vient en tête est la suivante : cette personne était-elle déjà observée par la police ?

Si oui, cela pourrait expliquer l’interception de messages mais, si ce n’est pas le cas, comment ce SMS a pu se retrouver dans les mains de la police ?

Tout ceci n’est que supposition mais il n’est pas inconcevable le SMS ait été intercepté car il contenait des mots particuliers ou une suite de mots qui, dans l’ordre, déclenchent une alerte sur un serveur quelconque.

Cette histoire me fait penser à celle d’un homme arrêté pour avoir blagué, de mémoire, sur un train qui allait sauter. Le message a également été intercepté et la personne arrêtée.

Cette réflexion m’amène à revenir sur un point déjà abordé ici et dans bien d’autres lieux, physiques comme numériques : la protection de la vie privée.

Afin d’éviter que des yeux indiscrets se posent sur des messages qui ne leur sont pas destinés, il existe des applications, la plupart fonctionnent sous un grand nombre de systèmes, de Windows à Apple en passant, évidemment, par un système GNU/Linux :

GNU PG (GPG) est un système permettant le chiffrement de vos communications, il est possible de le gérer via un client de messagerie comme Thunderbird par exemple, ce dernier s’installant sans problème sous Windows, pas d’excuses d’incompatibilités.

Pour chiffrer vos sms, il existe également une application selon votre système. Sous Android par exemple, TextSecure répondra à vos attentes, une application similaire existe pour l’Iphone mais je ne parle pas de ce que je n’ai pas pu essayer, quand à Windows Phone, je n’ai pas cherché à savoir si une application existait.

Je vois certains d’entre vous arriver : « oui, mais si on utilise ces applications, alors c’est qu’on à quelque chose a cacher. »

Ma réponse sera simple : lorsque vous envoyez un courrier postal, vous aimez qu’on l’ouvre à votre insu pour vérifier ce qu’il contient ? J’imagine que non, il en va de même pour un mail, ou un SMS.

D’autres répondront sans doute que ces outils sont utilisés par des terroristes, à ces derniers je répondrai qu’Einstein n’a jamais voulu que l’aboutissement de travaux de recherche fassent naitre une arme de destruction massive.

Bref, une invention n’est pas bonne ou mauvaise. C’est l’utilisation que l’Homme en fait qui l’est : on peut chiffrer ses messages pour avoir un peu de vie privée ou alors chiffrer pour planifier une attaque terroriste, oui.

Voilà, vous n’avez plus d’excuses pour ne pas essayer.

Le choix.

J’ai longuement hésité à faire ce billet. Cependant, puisque tout le monde y va de son point de vue, je ne vois pas ce qui m’empêche d’y aller du mien.

Le niveau de l’actualité française en ce moment n’est pas fameux… entre prises de tête à l’UMP pour savoir qui des deux va gérer les morceaux du parti politique éclaté pour une histoire de « qui aura la plus grosse », la neige avec Marcel de TF1 qui doit comme chaque année déneiger devant sa porte parce que oui, c’est ultra important la neige. Ah, et les manifestations anti / pro mariage pour tous, où nous sommes montrés du doigt.

J’aimerais revenir sur le mariage pour tous, justement.

Ce billet sort de ce que j’écris d’habitude sur ce blog, soyez prévenus…

J’ai toujours lu que la religion, peu importe son nom, était un symbole d’ouverture et de tolérance, d’acceptation de la différence. J’ai toujours lu que c’était quelque chose qui protégeait et pas qui excluait l’autre. Que c’était amour et paix, bref, que c’était bien.

J’ai toujours cru que la République était laïque aussi en même temps, tout comme je crois encore au père noël et au pays imaginaire…

Force est de constater que je me suis trompé.

Je croyais que le mariage, comme le consacre la formule, était l’union sacrée de deux êtres qui s’aiment et, qu’à ce titre, c’était l’amour entre ces deux personnes qui étaient sacré, non l’acte en lui-même.

Et si on prenait quelques secondes pour réfléchir et se poser LA vraie question, celle qu’on devrait se poser selon moi :

Est-ce que l’amour peut exister entre deux personnes du même sexe ? Parce qu’au fond, c’est la seule question importante, non ?

Selon moi, l’amour, c’est quelque chose que l’on n’est pas capable d’expliquer lorsqu’on le ressent. C’est, au-delà de l’aspect scientifique, une sensation qu’on recherche, un instant particulier, une façon de voir les choses autrement.

C’est un état que l’on cherche, c’est comme une drogue, quelque chose dont on ne veut pas se passer dès lors qu’on a découvert ce que c’était.

Partant de là, on ne devrait pas regarder si un homme est avec une femme ou non. Ce qui compte, c’est l’amour entre les deux personnes, qu’elles soient du même sexe, ou non.

L’amour serait-il différent entre deux personnes de sexe opposé ? Non, je pense que non.

On pourrait pousser pour parler d’analyse scientifique : si l’amour et lié à un ensemble de choses physiques (comme des zones du cerveau qui réagissent ou alors la sécrétion d’une hormone), alors il y a fort à parier que ces choses soient identiques avec des coupes de même sexe, tendant à confirmer que l’amour est donc « le même ».

Certains répondront que cela ne va pas dans l’ordre, que ce n’est pas ainsi que ça se passe.

Les choses existantes doivent donc être lisses et normées pour exister et n’ont le droit d’exister que si elles sont comme ceci ou comme cela ?

Si on part de ce principe-là, on peut pousser jusqu’à dire qu’un objet x est destiné à une utilisation x et non y :

  1. Captain Crunch souffle donc dans un sifflet pour s’amuser
  2. Linux n’est pas le fruit d’un hack, d’ailleurs, il n’existe même pas
  3. Les hommes en pantalon, les femmes en jupe
  4. Les premiers travailleraient, les secondes s’occuperaient de la maison
  5. Un téléphone sert à téléphoner et exclusivement à téléphoner.
  6. Oui je compare des choses qui peuvent sembler étranges, et ?

La liste est longue et concerne chaque secteurs ou l’homme est présent, y compris la loi, la religion.

Certaines choses sont faites pour changer, s’adapter et se transformer. D’autres non et elle disparaissent.

Ici il est question de laisser aux gens la liberté de se marier ou de ne pas se marier. Ils ne sont pas obligés, mais pourquoi devraient-ils avoir moins de droits que tous les autres alors qu’ils s’aiment comme celles et ceux qui se marient ?

De tout temps, des gens se sont élevés pour être libre de leurs choix ou, parfois, être libre tout court. Ce n’est pas aujourd’hui que cela va changer.

Si c’est l’amour qui est consacré dans un mariage, si c’est ça le plus important et la seule chose qui compte, alors que chaque être humain puisse se marier avec la personne qu’il aime, du même sexe ou non.

De tout temps, des gens se sont élevés pour être libre, avoir le choix, respirer, travailler, voter, ne plus être esclave ou ne plus être opprimé.

De tout temps, des gens se sont élevés contre les injustices qui frappent ces inégalités, pour que chaque personne ait le choix.

Le choix, c’est ça qui compte, avoir le choix. Et j’espère que ce choix, ils l’auront.

Ps : Pitié, « chère » église ou peu importe le nom que tu as, chère République « laïque », arrête avec tes études à deux francs qui cherche à diaboliser par tous les moyens quelque chose que tu devrais respecter.

« Observer la loi », parlons en justement.

La France ressemble un peu au passé en ce moment, à ses heures sombres et à ses actes qu’elle semble avoir oublié. La seconde guerre  mondiale (et ces choses là de façon générale) doit, selon moi, laisser des traces. Pourtant, dans les faits, nous assistons à une chasse au Roms et à une stigmatisation des juifs, comme avec le hashtag #UnBonJuif et à un relent de délation. C’est d’ailleurs la raison de ce billet.

Le numérique n’est pas une chose à prendre à part de la vie physique, il n’est que le reflet de ce qui se passe hors du clavier, il est donc assez naïf de penser que ce qui se passe sur Internet vient d’Internet, il faut voir plus loin, chercher des causes dans la vie physique.

Cependant, il arrive que certaines choses puissent exister avec et grâce au numérique et c’est ainsi que l’application « Observer la loi » a vu le jour.

Cette application permet de « signaler » des infractions à la loi : fumer dans des lieux publics, signaler des voitures garées ailleurs que sur des endroits prévus à cet effet, signaler des nuisances sonores et « voile intégral » pour signaler toute personne en niqab.

Ces données sont ensuite affichées sur une carte et sont consultables par celles et ceux qui ont cette application.

Est-ce légal ?

Oui et non. La loi a de bien qu’elle est claire et que ce qu’elle autorise ou non est précis.

Le code pénal autorise le signalement d’une infraction, on peut d’ailleurs parler de dénonciation. Il précise néanmoins que seuls les crimes peuvent être signalés et pas à n’importe qui. On parle de prévention et de signalement à une autorité compétente, pas à d’autres citoyens.

Si ces conditions ne sont pas respectées, on peut contester la dénonciation, qui devient alors une calomnie.

Avec le fonctionnement de cette application, il semble assez évident que n’importe qui peut signaler n’importe quoi, n’importe quand à n’importe qui et c’est, toujours selon moi, un problème majeur.

Où est le risque ?

Nous sommes dans une période un peu tendue, entre la crise, l’emploi, les marques laissées par certains dirigeants politiques… enfin, je ne vais pas vous refaire le discours de bon politique qui veut vous faire peur, vous avez compris.

Bref, dans une période un peu tendue, laisser ce genre d’application revient à transformer des citoyens en justiciers 2.0 et j’estime que c’est assez dangereux. Imaginons qu’un groupe, qu’on appellera milice, se décide à faire appliquer la loi parce que les forces de l’ordre ne le font pas.

Que va-t-il se passer ? Une voiture sera rayée, une femme en niqab sera chassée ?

S’il revient au peuple le choix de décider de l’orientation de son pays et de son gouvernement, celui de faire voter des lois et de réclamer une vraie démocratie, il n’en est pas forcément de même pour l’application de l’ordre. Des forces de l’ordre existent et devraient se charger de ceci même s’il est vrai que parfois, les gendarmes sont les voleurs.

La liberté d’expression dans tout ça ?

L’application est mise en ligne par Jean Robin, du site Enquête & Débat, afin de permettre « un débat de grande ampleur sur l’application de la loi dans notre pays sur plusieurs lois votées par la représentation nationale. » (source)

Jean Robin se déclare lui-même comme défenseur d’une liberté d’expression totale. Cependant, et même si la liberté d’expression est fondamentale pour moi, il ne faut pas oublier la loi.

Cette dernière dit que la dénonciation calomnieuse d’une femme portant le voile intégral est un délit de provocation à la discrimination et à la haine et tout ceci est passible d’amendes et de peines d’emprisonnement.

La défense de la liberté d’expression se transforme en cadeau empoisonné puisque ces dénonciations peuvent se transformer en armes qui se retournent contre l’utilisateur.

Avec le climat actuel, il y a fort à parier que les dénonciations concernant le voile intégral vont être bien plus nombreuses que le reste, j’aimerais bien avoir les données accessibles de l’outil, afin de connaitre la répartition des signalisations d’infractions…

Apple et la liberté d’expression ?

Cette application est disponible sous iOS et on peut se demander ce que fait Apple. Ils censurent des applications de temps en temps, ils en laissent passer d’autres, ils détruisent la vie d’une fillette, ils refusent les applications porno et, dans le même temps, ils laissent passer une application qui n’est ni plus ni moins qu’un outil de délation numérique. Apple décide de ce qui est bon ou non pour vous et on revient toujours au fait que c’est un mec, quelque part, qui décide pour vous.

Apple risque gros, tant pour son image que pour sa responsabilité : si quelque chose venait à dérailler, on regarderait Apple en le montrant du doigt. Cette société pourrait également être poursuivie pour complicité.

Cette application est triste et immorale selon moi, elle ne fait que stigmatiser encore un peu plus des gens et donc, elle creuse les écarts et alimente certains sentiments de haine. J’ai mal à ma FRance.

Twitter et l’UEJF, boite de pandore de la censure. [MAJ]

Mise à jour : Twitter accepte le retrait des tweets antisémites, ils annoncent qu’ils se plieront à la loi française en retirant les messages que l’UEJF veut faire disparaitre. Ils ont néanmoins refusé de communiquer l’identité des personnes derrière les tweets.

L’action en justice aura donc lieu.


Depuis le 10 octobre, des tweets antisémites circulent sur Twitter, avec le hashtag suivant : #UnBonJuif.

Certains tweets sont une ode à l’antisémitisme, d’autres à un temps que je croyais révolu depuis la seconde guerre mondiale et d’autres vénèrent explicitement Adolph Hitler.

D’autres sont là pour hurler sur le hashtag, mais je n’en tiens pas compte ici.

Qu’on se le dise, ce qui se passe me donne envie de vomir et me fait un peu peur, la France vire lentement vers l’extrême droite et on retrouve des vestiges du passé comme la haine des juifs ou encore la délation, ce qui sera l’objet d’un second billet.

Pour autant, je ne vais pas vous parler de ce que je ressens, mais de ce que je vois : un grand n’importe quoi.

L’UEJF (l’Union des Etudiants Juifs de France) a contacté Twitter pour lui demander de supprimer les tweets antisémites et pour lui donner l’identité des utilisateurs, les « twittos », responsables de ces actes.

Qu’à fait Twitter ? Rien et quitte à choquer, ils ont raison.

Ils n’ont pas donné suite à la demande de l’UEJF, qui a annoncé ensuite sa volonté de saisir la justice.

L’UEJF a ensuite déclaré :

« Twitter n’a pas pris la mesure du racisme et de l’antisémitisme en France »

La vraie question est : doivent-ils vraiment en prendre conscience ?

Selon moi non, vous allez comprendre.

Je suis d’accord avec ce que Twitter fait et je ne cautionne pas la première réaction de l’UEJF, voici pourquoi …

Demander la suppression d’un contenu sans aucune décision de justice, c’est demander à ce qu’on fasse taire quelqu’un sans que la loi le demande. L’anticipation devient ici de la censure, pure et dure.

Je vais sans doute choquer à nouveau, mais je suis pour la liberté d’expression pour tous, ce qui englobe le fait que mêmes les abrutis ont le droit de s’en servir.

La première réaction de l’UEJF n’est pas mieux que celle d’un ayant droit qui demande un takedown pour faire respecter son droit d’auteur ou que celle d’un militant tendance extrême droite qui aimerait que les autres se taisent.

Il ne faut pas que ce genre de demande soit validé, il ne faut pas que la suppression d’un contenu se décide sans aucune justice, c’est une boite de pandore à moitié ouverte, évitons de l’ouvrir totalement, sous peine de basculer dans un régime que j’imagine très désagréable.

Au-delà de cela, demander la suppression d’un contenu sans décision de justice, c’est également demander à ce que chaque personne s’auto censure, anticipe elle-même le fait qu’elle n’a pas le droit de parler de ceci ou de cela, si bien que plus personne n’en parle à la fin.

Ce billet est donc là pour expliquer que oui, ces tweets sont à vomir et sont antisémites, oui cela ne devrait pas exister, oui, c’est déplorable…

Mais, pour autant, il ne faut pas céder à la tentation d’une censure qui pourrait se généraliser à un ensemble d’autres contenus.

Twitter est déjà un réseau ou les valeurs sont à géométrie variable selon ce qui se dit et comment, par qui, dans quel pays… il s’agit de ne pas aggraver la situation, Twitter sombrant déjà en ce moment.

L’UEJF a donc choisi, ensuite, de passer par la voie de la justice pour faire en sorte que Twitter supprime du contenu.

Cette décision ne me pose aucun problème car la justice interviendra et tranchera, que cela soit en faveur de Twitter ou de l’UEJF.

Dernière précision : le sujet de la levée de boucliers aurait été la maltraitance des poneys ou des licornes, ma réaction aurait été là même. Si le comité de défense des licornes avait demandé ce que l’UEJF a demandé, j’aurais également réagi de la même façon.

C’est la réaction et la façon dont cela se fait qui me pose un sérieux problème, que ça soit clair.

Trolls, pensez à mettre vos genouillères si vous venez commenter.

PS (spécial trolldi et extrême droite): si tu penses que l’extrême droite et l’antisémitisme sont mes passions, je t’invite à lire ce blog en cherchant ‘Front National » ou « Réseau Voltaire ».

Bonne lecture

L’édito d’octobre

Comme le mois dernier, voici l’édito. J’ai pris en compte les remarques qui m’ont été faites et je pense donc continuer sur ce rythme, à savoir un édito par mois. Merci pour vos retours, vos lectures et vos partages.

Petit passage sur l’actualité marquante, selon moi, sur septembre :

Une méga claque ?

J’avais parlé de Kim Dotcom dans l’édito précédent, il me semble logique de continuer dans cette lancée :

Kim Dotcom, le fondateur de l’empire « Mega », a publié courant septembre une vidéo présentant le prochain produit qui semble faire peur aux majors et à l’industrie de la culture et du divertissement : Megabox.

C’est très bref mais on voit un produit un peu plus concret qu’avant et j’imagine que les majors sont en stress et j’avoue que cette idée me plait bien J

D’ailleurs, même si je suis toujours autant opposé aux valeurs de l’univers Mega, toutes les informations qui remontent sur les bavures de l’affaire, tout ce bad buzz et des choses faites à la va-vite, me font penser que le principe était vraiment de calmer un peu Kim Dotcom.

Manifestement, ça n’a pas trop fonctionné. Plus d’informations sur Numérama

Facebook

C’est sans doute le point le plus what the f#@k du mois dernier : Facebook aurait buggé.

Le prétendu bug concernait des messages que les utilisateurs pensaient privés alors qu’ils ne l’étaient pas. Pour résumer, on parle de problème d’ICC : Interface Chaise Clavier. Avec l’arrivée de la timeline, des utilisateurs de l’espion du réseau social ont vu des messages « privés » (qui ne l’étaient pas, deuxième fois) publiés sur leurs profils.

Et là, c’est le drame. Le gouvernement s’empare du dossier, tacle FB, la CNIL est saisie, la Ministre déléguée aux PME, à l’Innovation et à l’Économie numérique (bonjour le titre à ralonge) Fleur Pellerin tacle elle aussi Facebook et bien sur, tout le monde reprend en cœur. Il ne manque plus que la DCRI, le FBI et Nadine Morano dans l’affaire.

Bref, vent de panique, ce n’était pas un bug du réseau social mais juste de certains utilisateurs. J’espère que ce bug aura tout de même fait réfléchir celles et ceux qui l’utilisent et qu’ils feront plus attention du coup. Bug ou pas, la perte de confiance dans le réseau social est là.

Allez lire le blog de l’ami Korben, ce billet en parle assez bien.

Dernière information, sur…

World Of Warcraft

Tremblez, joueurs de WOW, car Blizzard vous observe. C’était un peu le message au début du mois de septembre, lorsque des hackers ont découvert que les copies d’écrans de leur jeu contenaient un watermark, une sorte de trace invisible à la base, qui contient des informations assez précises.

Le problème ici, c’est que Blizzard l’a fait sans le consentement des joueurs et sans les prévenir et que forcément, lorsqu’on tombe dessus, ce n’est pas très agréable.

La suite est également à lire chez Korben.

Côté blog :

J’ai pas mal causé de mon idée de tout basculer en https et au final, cela n’arrivera pas. Le principe est que l’accès au blog soit simple et le plus large possible, hors, certains m’ont contacté pour m’expliquer qu’ils lisaient mon blog dans leur entreprise et parfois même que certains liens tournaient entre eux (merci beaucoup d’ailleurs), ces derniers m’ont expliqué que le https était souvent fermé ou assez restreint et c’est pour cette raison qu’il n’y aura pas de https « par défaut ».

Le site est toujours accessible en https : https://pixellibre.net, mais pas de bascule obligatoire dessus.

Côté « j’aime » : on m’a parlé d’une solution pour que ce foutu bouton traceur ne s’active pas, mais je n’ai pas plus de détails, il faut que je prenne le temps de me poser dessus pour voir ce qu’il est possible de faire.

Pour finir, les coups de cœur

Ce mois, je vous livre trois liens :

  • J’ai adoré ce passage musical et la créativité des dix doigts de cette personne, ça m’étonne toujours autant ce qu’on peut faire avec ces petites choses :

Black Mesa est un mod gratuit qui reprend Half Life 1, avec le moteur Source de l’éditeur Valve, c’est juste magique de rejouer à un de mes premiers jeux, mais en plus beau et avec un moteur qui poutre des mamans ours suédoises.

C’est simple, beau, inutile donc indispensable. Je suis resté des heures sur ce site, j’avais 5 ans et des étoiles dans les yeux.