0 – 1, comprenne qui pourra.

Le sujet échauffe les esprits, défoule les tweets et les billets et pour cause, il est nécessaire, intéressant, fondamental et malheureusement, bien mal traité selon moi.

Quel sujet ? Je parle de ce prétendu combat mené par des extrémistes du féminisme qui se reconnaitront dans mes écrits.

Avant toute chose, vous devez savoir que ce billet est écrit sous la réaction de tout un flot de conneries que j’ai vu défiler, de l’énervement, la colère même, avec un peu de déception.

Ah, et vous devez aussi savoir deux autres choses :

  1. Le billet ne va clairement, clairement pas être tendre, tendance violence.
  2. Les informations présentes dans ce billet sont ma vision et une partie de ma petite vie du garçon derrière l’œil et le pseudo.

Bien, maintenant que ces deux choses-là sont dites, vous êtes libres de le lire, de ne pas le lire, de fermer la page, de m’insulter, me troller, me bloquer, répandre toute sorte de rumeur, dégommer le billet et j’en passe.

Commençons donc par le commencement, le féminisme.

Nous allons prendre un autre mot, qui me semble bien plus juste : l’Egalité. Oui, celle avec un grand E, car c’est bien d’égalité qu’il s’agit, non ?

Égalité des sexes, salaires, considérations, respect, traitement, reconnaissance, capacités, ouvertures dans des milieux, même regard que l’on soit un homme ou une femme.

L’égalité, c’est aussi le même droit au manque de considération, respect, la même violence, la même différence de traitement que d’autres, hommes, ce_que_vous_voulez, personnes de couleurs, étrangers dans notre pays si ouvert d’esprit…

Je ne suis pas en train d’encourager tout ceci, au contraire, c’est un problème de très haute importance, malheureusement la réalité est là, l’égalité, c’est tout le monde à la même enseigne.

Je sens déjà quelques esprits s’opposer fermement à tout ceci, qu’importe.

Point numéro un expliqué, passons à la suite.

Depuis des mois, nous assistons à un débat sur Internet, blogs, salons IRC, Twitter & Co., le débat est partout.

S’il est bénéfique pour tout le monde de s’intéresser et de comprendre ce qu’est le féminisme, il existe tout de même un très très gros problème selon moi : les gens binaires.

Ces gens-là sont faciles à reconnaitre : si tu es d’accord avec eux, alors tout va bien, si ce n’est pas le cas alors tu te trompes et on s’efforcera de dégommer ton point de vue et tes arguments, parfois avec la plus mauvaise foi possible. J’avais déjà fait un billet sur le sujet, nous dirons donc que c’est le baroud d’honneur sur ce sujet pour moi, puisqu’il est impossible de discuter aveugles et des sourds, enfermés dans leur logique binaire.

Prenons un exemple, le dossier de Mar_Lard. Son combat est juste et je pense que nous avons le même, même si j’ai de plus en plus de doutes. Elle est loin d’être stupide mais sa réflexion est binaire et ça m’énerve profondément, au point de me faire pondre un billet et de parler de choses qui relèvent de ma vie privée pour donner quelque chose de parlant.

Les mots ont un sens, une importance et une vie qui leur est propre, un mot ne signifie pas la même chose qu’un autre et, si c’est le cas, il se veut plus ou moins fort, ou doux.

Aimer et apprécier sont la même chose, mais de façon nuancée. La vie est faite de nuances, les mots également. Pas Mar_Lard, du moins son dossier, clairement pas.

Imposer une vision binaire dans un monde qui ne l’est pas est souvent énervant, parfois triste et toujours voué à l’échec total. La raison est simple : Internet, ce sont des gens, les milieux gamers aussi ce sont des gens et, comme dans la vie loin du clavier ou du joystick, il y a des bonnes personnes et des mauvaises, de gens bien et des cons, des sains d’esprits et des malades…

Bref, Internet c’est une représentation de nous dans des tubes et dans nous, il y a toutes ces personnes-là, qu’on le veuille ou non.

Comme expliqué, les mots ont une importance. Lorsque l’on claque un titre comme « Sexisme chez les geeks » et que l’on résume l’ensemble des geeks à une seule et même communauté, on classe l’ensemble de ladite catégorie dans des gens sexistes et contre la cause féministe.

Lorsque ce billet est repris par un tas de gens, des médias et parfois même par des amis, j’ai du mal. Lorsque ces amis-là ne tolèrent aucune critique envers le billet et me répondent « tu ne peux pas comprendre, tu es un jeune homme blanc hétérosexuel », je dois donc comprendre que je ne comprendrai pas, ma condition me l’interdit. Précisons au passage que certains d’entre-eux sont asservis à la même condition que moi, ils défendent donc l’égalité mais refusent d’admettre que je puisse comprendre et avoir une vision différente, c’est un peu paradoxal et assez  triste à voir.

J’ai pleinement conscience de ma condition, je n’ai pas choisi d’être ce que je suis, ni choisi d’être là et pour tout avouer, j’aurais préféré ne pas l’être.

Enfant, j’ai connu la violence, l’enfermement pendant des semaines dans le noir, la faim, le froid à dormir dehors il y a encore quelques années. J’ai connu les coups, les cicatrices qui se voient et celles qui ne se voient pas, plus profondes et plus que tout, j’ai connu la peur.

Celle qui vous prend au ventre lorsque vous passez le palier de votre maison, une autre qui vous fait encore plus mal lorsque vous sortez car vous savez que vous y retournerez.

J’ai connu la folie, celle d’une fille dérangée qui m’a gâché ad vitam aeternam une partie de moi et de mon existence.

J’ai connu le refus d’admettre les faits lorsque vous en parlez et qu’on vous répond que c’est une fille, que ce n’est pas possible. J’ai connu le déni.

Je sais ce que ça fait d’être un « morceau de viande », le mal que ça peut faire, les gens qui pensent tellement fort que j’arrive presque à les entendre, les filles qui sifflent dans la rue, des mains égarées (et cela arrive encore), les refus de poste car je suis un homme et qu’une femme présente mieux pour un poste d’accueil.

J’ai connu et connais les remarques déplacées, de la gentille qui « ferait bien son casse-croûte de moi » à la remarque grasse du « j’vais me le faire, envie de baiser » en passant par les surnoms sexistes du « joli cul ».

Si vous avez un doute, je vous invite à aller vivre à Londres, surtout le soir. Si vous ne comprenez pas la référence, cherchez.

Mais moi, je n’ai pas le droit de me plaindre de ça car, lorsque je le fais, on me dit que ce n’est pas grave, moi, je suis un homme. On m’a même répondu que je devrais être flatté, c’est pour dire. L’égalité, c’est à nouveau dans les deux sens. Je n’accepte pas et milite contre ce qui arrive aux femmes, ce qui arrive d’un côté arrive de plus en plus de l’autre et je n’accepte aucun des deux.

Pourtant, est-ce que je pense que tous les parents sont indignes ? Non.

Est-ce que je pense que toutes les filles sont folles ? Non.

Est-ce que je pense qu’elles sont toutes obsédées par le fait que je sois un homme ? Non. Et le reste non plus.

Ce n’est pas parce qu’il m’est arrivé quelque chose ou que j’observe quelque chose que j’en fais une généralité. D’autres sautent les deux pieds dedans et prétendent détenir la vérité absolue, la connaissance du tout sur tout, sous prétexte qu’ils s’y intéressent ou qu’une paire de seins existe. Quiconque pense le contraire est prié de s’écraser car il ne comprend pas.

Logique binaire de merde.

Mar_Lard pense que chaque homme, arrivé à la trentaine, devient un ado guidé par ses hormones. Elle pense également que ces hommes rejettent toute femme dans leur « Boy’s club ».

Cela existe, sans aucun doute possible. Est-ce que, pour autant, il faut en arriver à considérer l’ensemble des hommes comme identiques et aussi con à l’approche des 30 ans ? Non. Pourtant, les mots qu’elle utilise lui font dire le contraire.

Elle fait ensuite un passage sur, dans l’ordre, les MMORPG, la programmation, l’hacktivisme, les rôlistes. Elle y explique les faits de quelques personnes et par extension, j’espère inconsciemment, elle généralise ça à toute une communauté.

J’ai joué et joue et, comme de nombreux amis garçons, on se moque du sexe, on joue, c’est tout, c’est drôle et à aucun moment le genre de la personne n’est un prétexte à je ne sais quelle connerie.

Je traine dans la programmation, l’hacktivisme et suis proche de rôlistes et pareil, à aucun moment il n’est question de sexisme, encore moins dans mon petit cluster d’hacktivistes ou les femmes sont présentes et toujours autant, c’est-à-dire rien, dans mes ami(e)s rôlistes, qui comme moi s’amusent entre eux, entre amis.

Pour être honnête, les rôlistes que je connais font tout de même attention au genre, c’est juste pour les costumes, histoire qu’un garçon ou qu’une fille ne se sente pas trop à l’étroit.

Pourtant, Mar_Lard, j’espère toujours sans s’en rendre compte, généralise ceci à LA communauté ceci ou LA communauté cela. Réflexion binaire on vous a dit.

La raison de ce billet ?

Hormis vider mon sac ? Un tas.

  • Il faudrait arrêter de confondre lutte pour l’égalité de sexes et « féminisme qui consiste à dire que les femmes sont victimes des homme et que chaque homme est un con méprisant envers les femmes »
  • Il faudrait arrêter de penser binaire, la vie et les gens le sont pas, un peu de réflexion ça ne fait jamais de mal aux neurones.
  • Il faudrait arrêter de penser que ce billet est celui d’un mec qui dégomme une féministe. Mar_Lard aurait été un homme que mes propos auraient été exactement les mêmes. Je critique les écrits et propos, qu’ils viennent d’un homme ou d’une femme, je m’en tamponne les oreilles avec une babouche. D’ailleurs mon point de vue vise chaque personne ou écrit qui se reconnaitra.
  • Il faut arrêter de penser que le féminisme, c’est ce qu’on vous sert, là, dans ce dossier, comme il faut arrêter de penser que les geeks sont tous des hommes, les hackers aussi, les rôlistes tout autant… et que tous sont des connards.
  • Stop bullshit.
  • Je suis parfaitement conscient qu’un énorme problème existe et qu’il faut le combattre, que c’est un combat de chaque jour et qu’il demande d’être vigilant 24 heures sur 24, pour autant je ne fais pas de généralités, moi.
  • Femme ou homme, un con ou une conne reste un con, ou une conne. Ce n’est pas la norme, mais l’exception, ça existe partout parce que les cons et les connes sont partout.
  • Je n’ai franchement ni le temps ni l’envie de répondre à des commentaires qui vont sans doute se résumer à « tu n’as rien compris ton billet c’est de la merde, Mar_Lard à raison, c’est une femme, toi un jeune homme blanc hétérosexuel » donc, pas de commentaires. Défoulez-vous sur Twitter si vous voulez, j’ai ma vie, elle n’est pas exclusivement sur le Net.
  • Edit : commentaires ouverts mais clairement, si c’est un troll → j’ai autre chose à foutre, vous n’aurez pas de réponse. Considérez cela comme ma réponse.

Fin.

Ambiance scandale …

Vous le savez sans doute et si vous ne le savez pas, vous allez le découvrir mais cette nuit, un gros dérapage a eu lieu au sein même de l’assemblée nationale.

Vers une heure du matin, des députés UMP n’ont pas apprécié l’attitude d’un membre du cabinet de la ministre de la justice. Ces derniers se sont levés et la personne a été molestée.

L’incident ne s’est pas terminé en bagarre mais les députés ont tout de même failli en venir aux mains.

Claude Bartolone, le président de l’assemblée nationale, a d’ores et déjà déclaré que des sanctions allaient tomber pour ces députés responsable d’un acte que j’estime inqualifiable et parfaitement intolérable.

J’en profite donc pour livrer ici mon point de vue sur l’ambiance générale, en restant le plus objectif possible. Si des députés ou des personnes lisent ce billet, qu’elles n’hésitent pas à le commenter, afin que l’on puisse comparer nos différents points de vue.

Passons sur les raisons de cet incident, je vous invite à lire Le Monde qui fait le point sur l’incident.

Nous allons faire ça en plusieurs parties distinctes, histoire de rien mélanger.

Pourquoi cet incident est intolérable ?

Parce que c’est une démonstration de violence et de force dans un lieu qui, justement, devrait être l’exemple même du débat et de la tolérance.

Les députés sont comme vous et moi, des humains normaux, normalement constitués, j’imagine dotés d’un cerveau pour la plupart d’entre eux. Ils ont le droit de ne pas être d’accord, voire d’être vraiment en très forte opposition.

Pourtant, est-ce que ceci justifie l’utilisation de la violence ? Non.

D’un côté, ce sont ces députés qui déclarent haut et fort qu’il faut se respecter les uns les autres. Ce sont ces députés qui nous disent à nous, citoyens lambdas, qu’il faut avoir un comportement exemplaire…

De l’autre, ce sont ces députés qui s’attaquent entre bancs interposés, guerre froide à l’assemblée nationale. Ce sont ces mêmes députés qui en viennent presque aux mains. Ce sont encore ces derniers qui tombent parfois dans l’attaque personnelle avec des bassesses indignes de la fonction qui leur est confiée.

Ce comportement n’est pas acceptable lorsque le coupable est un citoyen « normal », il l’est d’autant moins lorsque c’est un élu de la nation, au service de son peuple.

Faut-il voir autre chose dans cet incident ?

Selon moi, oui. Il faut voir le profond malaise qui s’est instauré au point de contaminer des organes de l’état d’une prétendue démocratie.

La France est en crise, pas celle financière que l’on nous rabâche depuis déjà des années, plutôt une crise sociétale. Les gens s’opposent les uns aux autres directement, parfois dans la violence et le sang. La tendance est à la radicalisation et c’est extrêmement fertile pour les extrêmes.

Preuve en est, Frigide Barjot a déclaré « Hollande veut du sang, il en aura » et cela n’a pas choqué l’ensemble de la nation. Elle a certes retiré ses propos mais trop tard, le mal est fait, et il est profond.

La haine de l’autre et de la différence explose, il faut trouver des responsables à tous les maux français, prenons les homos pour commencer, nous verrons par la suite qui sera coupable.

Comme réponse, le président du groupe UMP n’a pas trouvé mieux à dire que « Il ne s’est rien passé, personne ne l’a vu, ce n’était pas filmé. »

C’est donc la technique du « pas vu, pas pris » ?

Christian Jacob légalise donc les vols, viols, meurtres ? Tant qu’ils ne sont pas vus, il ne s’est rien passé.

C’est extrême, j’en conviens, mais l’exemple démontre l’absurdité de la réponse. Il aurait été préférable et noble que des excuses soient présentées, faute avouée à moitié pardonnée.

Restons adultes, calmes et exemplaires, pour le bien de tous.

Nous sommes tous et toutes tentés de crier au scandale, de cracher sur l’UMP, de les démonter tous en tapant sur le groupe. Il ne faut pas tomber dans cette logique selon moi.

Oui, ces députés-là sont du groupe UMP, mais tout l’UMP ne se résume pas à un groupe de personne décérébrés et incapables de se maitriser. Il existe de très bonnes personnes et de très mauvaises dans chaque camp, gauche comme droite.

J’ai en tête quelqu’un que j’admire, Madame la député Laure de La Raudière. Elle n’est pas violente de ce que j’en sais, elle est très souvent au point sur différents sujets et pourtant, elle est UMP.

J’ai aussi en tête des députés de gauche qui ne comprennent rien à rien et se permettent des réflexions déplacées, voire intolérables.

Il y a du bon ou du mauvais partout. Je regrette seulement que certains ne se soient pas exprimés sur le sujet. On dit tout le temps « qui ne dit mot consent », j’aurais aimé que des députés condamnent le dérapage de cette nuit, mais ceci n’est pas arrivé.

L’UMP est-elle responsable de la violence de certains ?

Selon moi, oui. Du moins, certains députés.

Ces derniers peuvent se dédouaner comme ils le font actuellement, à base de « nous ne sommes pas d’accord, nous ne soutenons pas ces actes, nous n’avons rien fait » mais ça ne changera pas le résultat.

Le climat de non débat instauré, la proposition de centaines d’amendements pour tuer le débat, les insultes, coups de sang, énervements, propos tenus, le fait de parfois chauffer les manifestants pour certains, la minorisation des actes de violence ou de vandalisme liés à la manif pour tous sont autant d’éléments qui instaurent un climat de violence et de haine.

Bien sûr, il ne faut pas faire de quelques cas une généralité, cependant, ces quelques cas occupent les pensées et les paroles, les autres se taisent, soit pour ne pas rentrer en contradiction avec leur groupe, soit parce qu’ils sont peut-être d’accord.

Il ne faut pas dévier dans la stigmatisation. Nous reprochons aux médias de faire l’amalgame entre pirates et hackers, ne tombons pas dans les mêmes travers.

Avant de fermer ce billet, j’ai été également surpris de l’étonnement de certains députés quant au comportement des forces de l’ordre, surnommées « robocops » depuis déjà bien longtemps. Le gouvernement de M. Hollande n’a pas créé ces hommes en casque, avec des bottes et une armure et un boulier, le gouvernement Sarkozy un peu plus, il l’a renforcé.

L’utilisation disproportionnée, tant dans le nombre de CRS que dans les moyens mis à leur disposition, ne date pas d’hier. J’ai souvenir d’une poignée de manifestants contre deux cars de CRS, j’ai également souvenir d’un calcul de trois CRS pour un manifestant dans un autre endroit.

Mesdames et messieurs les députés, arrêtez de jouer la carte de l’étonnement et, si elle est réelle, sortez, renseignez-vous, allez au contact, demandez des explications, faites changer les choses

Pour terminer, j’aimerai souligner ma profonde indignation face à des comportements dignes d’enfants. L’assemblée nationale n’est ni une arène de combat, ni une cour de récré et encore moins un endroit pour laver son linge sale.

De plus en plus de personnes observent les débats de l’assemblée, si rien ne change, de plus en plus de personnes s’indigneront d’un tel comportement.

Si des députés lisent ce billet, l’action à mener est simple : changez.

Liberté. Egalité. Partage.

Lors du précédent billet, j’ai reçu quelques mails et des commentaires qui me remontaient la même chose : « c’est bien mignon la Neutralité du Net  mais je ne vois pas en quoi je suis concerné ».

C’est la raison de ce billet, nous allons tenter de découvrir la Neutralité du Net sous un angle différent, peut-être plus parlant. Je vous laisse le soin de me dire si cet article est plus explicite que les précédents.

Résumons donc ce concept en trois points : Liberté. Egalité. Partage.

Petit complément d’information : ces points se rapprochent des valeurs de la République, ce n’est pas volontaire. Il faut vous détacher des valeurs françaises, Internet n’est pas un produit national. Vous devez simplement y voir trois choses qui vont être présentées.

Vous vous demandez sans doute ce que ces trois valeurs font ici ?

La réponse est simple : elles parlent de vous sur la toile, elles vous représentent sans que vous en ayez forcément conscience. Sans ces trois valeurs, Internet n’existerait pas. Du moins pas sous son actuelle forme.

Passons donc aux explications, si le voulez bien.

Liberté.

Pourquoi parler « liberté » dans la Neutralité du net ? Parce qu’elle fait entièrement partie des enjeux de cette dernière.

Par liberté, on entend la liberté d’utiliser n’importe quel outil qui fonctionne sur Internet, ce dernier ne se limite pas aux fenêtres de votre navigateur préféré. Ça c’est du web.

La liberté, c’est aussi le fait d’utiliser n’importe quel port pour accéder à un ensemble de services qui utilisent ces ports.

C’est garantir que votre opérateur ne filtre pas le port « x » ou « y » parce que ça le gène que vous l’utilisiez ou parce qu’il peut se faire encore plus d’argent en le filtrant puis en vous donnant l’accès à ce port via une option payante.

Vous ne vous sentez pas concerné(e)s ? Pas de problèmes, voici la version plus explicite :

Vous utilisez Skype ? Pidgin ? Steam ? Un logiciel qui se connecte à Internet ?

Pour se connecter et communiquer sur la toile, ce logiciel doit emprunter un chemin, dialoguer d’une certaine façon, via un port.

Sans neutralité du net, quel est le risque ?

Votre opérateur décide de bloquer Steam ou Skype et vous offre une option à 5 ou 10€ par mois pour pouvoir utiliser le jeu que vous avez acheté.

Après tout, pourquoi ne pas le faire puisque ce n’est pas interdit. On peut aller plus loin, il vous donne accès à ces ports et donc, à ces logiciels, mais vous offre un service dégradé et non fonctionnel sauf si vous avez l’option, nous allons d’ailleurs y revenir.

La liberté, c’est aussi le fait d’avoir accès à Youtube, Facebook et à n’importe quel site, qu’il capte ou non une partie importante du trafic sur Internet.

Je vais faire encore plus explicite : un jour, votre opérateur décidera de sortir des offres « partitionnées » avec un accès Internet sans Youtube et Facebook, sans moyen de partager des données, juste aller sur ses mails, aller voir deux trois journaux et tant qu’à faire, ceux chez qui votre opérateur a des actions.

Le reste ? Bah, payez, ou allez-vous faire voir.

Imaginons donc une offre Internet (30€) avec un accès Skype (5€) puis Youtube (5€) et ainsi de suite… Je vous laisse faire le total ?

Si cela n’existe pas encore, ça arrivera… et ce n’est pas une éventualité.

Pour s’en convaincre, il suffit d’observer le cas de l’opérateur Free avec Youtube où pour des raisons commerciales, les abonnés sont pénalisés. Il est également possible d’analyser le service de Replay de Free, gratuit mais payant. Ce service est fourni mais sans l’option « pass prioritaire », il est tout simplement inutilisable.

L’autre cas intéressant est la fuite d’un « document de travail » des FAI, qui présente des offres segmentées.

Ça signifie que pour avoir la même offre Internet que celle que vous avez aujourd’hui, vous devrez passer à la caisse deux fois plus. Je ne peux pas faire plus explicite.

La réflexion existe également en Europe, la commissaire au numérique Neelie Kroes publiait d’ailleurs il y a peu une tribune sur le sujet, elle ne voyait pas d’objections à ce qu’Internet soit découpé et vendu en morceaux aux clients finaux (donc, à vous). Moi ça m’a dérangé.

Je ne parle pas des moyens mis en place pour atteindre cet objectif, certains peuvent vous faire froid dans le dos.

Égalité

Internet a quelque chose de particulier : nous sommes tous égaux. Que l’on soit client de l’opérateur x ou y, en France ou même en Chine, Internet reste Internet et nous ne restons qu’une ou plusieurs adresses IP à un instant T.

Je tiens à préciser que la Chine dispose de son propre Internet, différent. Ce n’est donc pas Internet puisqu’il n’est pas le même qu’ailleurs. Je faisais référence à celles et ceux qui contournent le système de censure chinois et qui tombent bien sur le même Internet que moi. Mais passons, égalité donc.

Nous avons le même accès à Internet. Demain, cela ne sera pas garanti, les plus pauvres auront un accès Internet tout pourri, les plus riches auront un Internet tout court.

Cela crée une inégalité d’accès alors qu’Internet devient un outil démocratique et occupe une place de plus en plus importante dans nos vies respectives.

Imaginez donc un accès « Internet », pour 30€, avec un accès limité à Facebook, Youtube et l’ensemble des sites communautaires. Aussi discutables puissent-t-être ces sites, ce n’est plus Internet.

Si votre opérateur vous redirige sur une page pour payer à la place du vrai site, il vous ment. Un serveur appelé DNS se chargera de vous rediriger vers la mauvaise page et votre opérateur peut très bien le faire pour d’autres sites ou faire évoluer son offre en transformant des services gratuits en option payantes.

Partage

Vous l’avez compris, cette suppression de liberté et cette rupture de l’égalité entrainent un problème de partage de ressources et de connaissances.

Imaginons l’espace d’un instant que nous sommes dans ce système-là.

  • Vous ne pouvez pas visualiser une vidéo Youtube et vous ne pouvez pas en publier
  • Vous ne pouvez pas répondre à vos amis sur Facebook ou alors vous vous sentez bien seuls car les ¾ de vos contacts n’ont plus accès au site car ils n’ont plus les moyens.
  • Vous cherchez une information sur Internet ? Pas de bol elle est sur un site qui ne fait pas partie de votre offre.
  • Vous cherchez une autre information ? Dommage, les communautés se sont appauvries car les utilisateurs n’ont plus les moyens de publier, Internet est devenu un bien de luxe alors qu’il était un outil démocratique.
  • Votre offre évolue, Steam devient une option. 5€ pour l’option de base qui vous autorise à jouer pendant 10 heures, 15€ pour de l’illimité.
  • Vous contournez ces protections pour avoir Internet – je veux dire, un vrai Internet – et votre opérateur s’en rend compte, il rend alors l’option VPN payante, 15€ par mois.

Bref, moins de partage, moins de personnes, Internet devient une chose banale et les gens s’en détournent parce que 50% des personnes ne sont plus en mesure d’avoir Internet.

A nouveau, je peux comprendre que tout ceci semble gros, c’est pourtant ce qui se dessine peu à peu. Nous faisons rarement fausse route et les évènements passés nous donnent raison : tout ce que nous avons abordé et pointé du doigt s’est avéré vrai par la suite, « Internet » n’échappera sans doute pas à la règle…

… à moins que l’on se réveille, qu’on se bouge les fesses et que l’on s’oppose à ce genre de pratiques.

Comment ?

Bien, la première des choses, c’est d’en parler, de faire circuler l’information. La seconde, c’est de prévenir vos députés, les eurodéputés, de vous exprimer car vous en avez encore la capacité…

…Encore faut-il le faire et le vouloir.

Si vous ne vous sentez pas concerné(e)s, vous pouvez reprendre une vie normale et lorsque cela arrivera, il ne faudra pas crier au scandale, vous étiez prévenu(e)s.

NDLR : les prix donnés ici ne sont donnés que pour l’exemple, ils me semblent coller aux prix du marché actuel mais c’est juste pour la démonstration.

Billet du soir, désespoir.

Je ne sais pas si sortir ce billet est une bonne idée, nous verrons bien.

Ce matin, j’ai lu que plus de 70% des français ne voyaient pas de problème à la vidéo-surveillance effectuée par des sociétés privées.

J’ai aussi lu, entendu, vu que la majorité des gens se moquaient de leur vie privée, de cette vidéo-surveillance, de leurs données personnelles, du fait qu’Internet soit de plus en plus repris et verrouillé par des géants de la vie physique. Ils ont mis du temps mais il faut admettre qu’ils ont des milliards de fois plus de puissance que 5 gus dans un garage. Ils ont du temps et de l’argent à donner en échange d’une décision qui va dans leur sens.

C’est ce qu’on appelle un petit service entre amis, également connu sous le nom de corruption ou pression, infiltrée dans les différentes strates des différents pouvoirs en place. Ici et ailleurs, en France, dans l’union européenne ou dans d’autres pays, on fait pression pour façonner Internet de la « bonne façon ».

Cette façon, qu’on se le dise, ce n’est pas celle que vous attendez. Ou alors vous vous en moquez complètement, ce qui n’est pas impossible. Reprenons si le voulez bien.

Celle qui vous attend, c’est un Internet verrouillé, fermé de partout. Un Internet où vous aurez le droit de parler si vous payez et si tout ce que vous dites n’entre pas en conflit avec une marque ou une société privée. C’est un espace qui ne ressemblera en rien à celui que vous connaissez, ça sera une vitrine commerciale pour se faire encore plus d’argent.

Cet Internet ça sera un espace où le DPI sera l’outil de référence, la Neutralité du net une connerie de ces anarchistes qui n’ont décidément rien compris au monde. Laissons place au flicage de chacun de vos paquets, de chaque échange de données numériques, place à l’écoute de toute la population par des sociétés privées, juste au cas où…

Ça ne sera pas une voie ouverte à tout ceci, mais un boulevard qui sera offert sans aucune résistance car… car tout le monde s’en tape. Ces sociétés seront capables de faire ce qu’elles veulent jusqu’à votre ordinateur et ceci sans votre consentement.

Vous avez le droit de ne pas croire à tout ceci, c’est trop gros pour être vrai, n’est-ce pas. C’est pourtant la triste réalité, que vous l’acceptiez ou non.

Ici, deux choses sont importantes à souligner. La première, c’est que je parle de vous, pas de moi ou des gens qui cherchent à comprendre, nous aurons trouvé un autre espace pour pouvoir nous exprimer sans avoir une armée d’espions collés sur nos connexions.

Nous savons créer des fournisseurs d’accès à Internet, nous savons parler en privé « privé », c’est-à-dire sans que des intermédiaires viennent mettre le nez dans un échange entre deux personnes. Nous aurons réussi à trouver des alternatives et, comme d’habitude, nous aurons toujours un temps d’avance face à des sociétés et des gouvernements qui ne comprennent pas un monde qui leur échappe totalement.

Est-ce prétentieux ? Si ça semble l’être, ce n’est absolument pas le cas. Non, c’est une réalité. Celles et ceux qui cherchent à comprendre comment ça fonctionne auront toujours une longueur d’avance et s’adapteront.

Donc, deux choses. La première c’est accepter ça. Après tout, pourquoi aider des personnes qui s’en moquent ? Pourquoi puisque nous n’allons pas avoir de problèmes, nous ?

Il est vrai que beaucoup (trop) de personnes se moquent de tout ceci. Ces derniers ne se sentent pas concernés car ils n’ont pas conscience de tout ce qui arrive, trop occupés par la vie quotidienne, déjà assez compliquée à gérer. Je peux comprendre, nous sommes tous ainsi avec nos problèmes et nous arrivons tous au même constat : les problèmes ne sont pas résolus même en essayant très très fort.

Une partie de ces personnes est désabusée, blasée, elle n’attend plus rien. L’autre partie se moque en bloc de tout ceci, préférant écouter ailleurs et parler de gens malades, de « truc de geek-qui-ne-parlent-qu’ à-des-ordinateurs ».

Donc, la liberté d’expression et la vie privée sont des trucs de geeks, je crois que j’ai dû rater quelque chose.

Ce soir, j’ai envie de tout claquer, de me dire « laisse tomber, les gens s’en tapent, les politiques tiennent un double discours et c’est l’argent qui dirige le monde et non la politique. Ça ne sert à rien du tout, arrête d’être naïf et crédule ».

Et puis là, je repense à une phrase que l’on m’a répondu, un jour : « à la fin, on gagne. Ça prendra du temps, beaucoup de temps, mais à la fin, on gagnera ».

Si des personnes passent des heures, des jours et parfois encore plus à décortiquer des lignes de codes, à analyser des textes de lois et à aller parler partout pour expliquer ce qu’il se passe, ce n’est pas pour eux : c’est pour l’intérêt collectif.

Je ne peux pas vous forcer à être d’accord avec moi, je ne peux pas non plus vous forcer à m’écouter. Je ne peux que vous présenter un petit état des lieux un peu alarmiste et très très édulcoré, histoire qu’il ne soit pas trop acide.

Seulement, si ces gens effectuent un travail colossal, cela ne représente pas la totalité du travail à effectuer. Ils font 50% du travail. Pour le reste, c’est à vous de faire l’effort et sans cela, vous vous condamnez vous-même à manger mon bilan alarmiste en plein dans les dents.

Les choses peuvent changer, la vraie question c’est : est-ce que vous avez vraiment envie que ces choses changent ?

Si oui, alors agissez. Sensibilisez votre entourage, renseignez-vous, diffusez de l’information. La plus petite action est déjà une action importante. Reprenez ce billet de blog, partagez-le, copiez-le, envoyez-le par mail… bref, vous pouvez faire quelque chose…

…encore faut-il le vouloir, et là, j’ai de plus en plus un énorme doute.

Merci : le blog fête ses deux ans !

C’est fou comme le temps passe quand même, je me souviens encore de mon premier billet rédigé ici, un peu hésitant, pas vraiment sur de moi, avec un style totalement différent et que dans lequel je ne me reconnais plus maintenant. J’ai changé, j’ai grandi rapidement, on dirait une plante verte qui s’épanouit, se sentant bien dans son milieu, même si le pot est trop petit.

C’était l’époque des balbutiements, des textes alignés à gauche (merci à Skhaen, depuis c’est plus agréable à lire), des erreurs plus nombreuses que dans les billets actuels, de l’insouciance et des fleurs dans les champs, bref.

Je tenais à écrire ce billet, tant pour vous remercier que pour moi.

Un blog, c’est une expérience parfois compliquée, souvent enrichissante et tout le temps passionnante. J’ai rencontré plein de gens, sur Internet, la toile, ou afk. J’ai toujours autant envie de partager, toujours envie d’écrire même si le temps me fait malheureusement défaut.

Pixellibre.net, c’est presque 90 000 lectures depuis ces deux années, c’est 159 articles, 797 commentaires et presque 4 000 commentaires bloqués avec Askimet :D.

Ce blog, c’est une partie de ma vie, un petit espace ou tout est possible et c’est en partie grâce à vous. Je n’écris pas pour être connu, vu ou remarqué mais pour que l’information soit partagée/diffusée/retweetée/likée (rajoutez ou rayez toute mention inutile) et c’est ce qu’il se produit, je vois certains contenus passer, des journaux reprendre quelques informations et j’ai même eu droit à des enquêtes basées sur certains billets, et ma victoire est là.

Cette victoire, elle ne réside pas dans le fait que les gens puissent voir que ça vient d’ici ou que c’est de Numendil, elle vient du fait que l’information a réussi à sortir d’un lieu pour en investir un autre et ça, c’est gratifiant.

Je pense que j’ai quand-même, quelque part, une certaine forme de satisfaction liée au fait que ce blog tourne, loin de moi l’idée de chercher le succès, je dois quand même avouer, ne serait-ce que par honnêteté, que je ressens un certain plaisir à voir mes billets circuler.

Alors merci, merci pour les informations, pour le partage, pour les rires, les trolls dans certains commentaires, les bières aussi. Merci pour les lectures et merci, pour certain(e)s, d’avoir pris conscience d’un certain nombre de problèmes et de contribuer à ce que les choses changent.

Merci également à celles et ceux qui font que ce blog est encore là, merci à Nemellia sans qui ce blog serait offline. Je n’aurais pas continué si ces personnes n’avaient pas été là.

Bref, vous l’aurez compris, merci.

La centralisation, c’est (toujours) mal.

J’avais déjà rédigé une bafouille sur le sujet de la centralisation lorsque Mega fermait ses portes. J’avais sans doute, quelque part, l’espoir qu’au moins une personne comprendrai l’importance de la décentralisation. Bon, faut croire que je me suis trompé, hein.

Alors, on va essayer de ne pas trop troller et de rester sur le sujet parce que je pense qu’il est vraiment important. On va tenter de comprendre le problème de la centralisation parce que c’est tout sauf tout blanc ou tout noir.

Déjà, il faut expliquer à Jean Kévin ou à mamie que c’est grâce à la décentralisation qu’Internet existe. Si Internet était centralisé, il serait alors complètement dépendant de quelques services, quelques noms de grands groupes et ça ne serait sans doute pas Internet.

Si ce réseau de réseaux existe, c’est aussi grâce à vous et aux différents services proposés. Ça rend Internet attractif pour certains et pour d’autres, donc je pense faire partie, c’est la porte ouverte sur un monde où il est possible de construire ce que l’on veut avec du code, des gens, du temps et de la motivation.

Si vous ne voyez pas encore ou je veux en venir, rassurez-vous, ça va venir. La décentralisation ou plutôt le fait qu’Internet soit presque sans centre, c’est ce qui me permet d’avoir ce blog que j’ai installé avec mes petites mains, c’est ce qui vous permet de parler sur Facebook ou sur IRC ou sur n’importe quel autre moyen de communication et si ça ne plait pas, c’est ce qui permet de faire un truc nouveau.

Bon, problème : Internet, c’est rempli de gens et certains ne sont pas là pour coiffer des poneys et cueillir des framboises. Les sociétés sont là aussi et le but d’une société, c’est se faire de l’argent, toujours plus. C’est se développer aussi, en répondant aux exigences des utilisateurs, toujours dans le but de les fidéliser. Bref, je ne suis pas là pour vous faire une explication du cercle vertueux de l’achat – investissement – innovation – achat hein, vous avez compris le principe.

Partant de ce constat-là, une société proposant un service sur Internet va chercher à obtenir deux trois choses :

  1. Une réponse à la quasi-totalité des besoins des utilisateurs et mieux que celle du concurrent
  2. Un maximum de clients qui vont générer un effet positif, du bouche à oreille 2.0 en gros
  3. Evincer la concurrence et si ce n’est pas possible, la racheter

Si on pousse l’argument jusqu’au bout, ça veut dire que dans 15 ans, on cherche un travail sur Linkedin, on parle sur Skype, on parle de soi sur Facebook et que tout le reste n’existe tout simplement plus.

Ah et bien sûr, n’oublions pas Google qui propose tout ou presque avec ses services, nous allons d’ailleurs y revenir.

Pourquoi la centralisation, c’est mal ?

La liste d’arguments est assez longue alors nous n’allons pas tout développer mais juste en prendre quelques-uns :

Le plus important à mon sens et que vous faites confiance à un outil ou à un service qui peut disparaitre du jour au lendemain si c’est le souhait de la société. Elle n’est pas obligée de fournir des explications après tout : c’est son jouet. Elle peut vous le reprendre si elle le souhaite et, sans vouloir me montrer blessant, vous n’avez plus qu’à vous taire.

Faire confiance à un seul et unique outil, c’est pas génial. C’est comme laisser toutes ses données à une seule et unique personne. Sauf que là, la personne vous ne la connaissez pas, vous ne savez pas ce qu’elle peut faire de vos données, ni à qui elle peut les confier elle aussi.

Imaginez : vous voyez-vous confier votre vie, des photos, des textes, des secrets et d’autres choses encore à une personne que vous ne connaissez pas et en qui vous n’avez pas confiance ? Moi non, il en est de même sur Internet.

Il faut réfléchir au-delà du simple service qui fait plaisir et qui est bien fait, pour comprendre les conséquences des choix que l’on fait. Manger au même endroit, c’est mauvais pour l’alimentation. Lire de l’information au même endroit, mauvais pour l’esprit critique. Bien c’est pareil ici, un seul et unique service ou une seule et unique société qui donne tout, c’est mauvais pour l’indépendance et sans doute pour la liberté d’expression.

Résumons donc : une société qui décide de tout, un service pas transparent, un tiers à qui on ne devrait pas faire confiance, c’est déjà pas mal comme arguments.

Pourtant, ne pas se faire avoir dans ce jeu, c’est compliqué. Pourquoi ?

C’est pour une raison relativement simple : si le service est bien, alors des gens l’utilisent. Si des gens l’utilisent alors ils en parlent et s’ils en parlent, le service va grandir et la société également. Donc, attirer plus de gens et ainsi de suite, pour se retrouver service principalement utilisé.

Et là, c’est le drame, le petit service a pris la place de leader. C’est logique et normal. Que faire alors ?

Utiliser plein de services pour faire la même chose ? Pas pratique.

Il est alors possible d’utiliser plein de choses que l’on va faire nous-même : notre propre serveur, notre propre service web, vpn, irc et plein d’autres choses encore, même notre propre FAI. Ce n’est pas forcément une chose aisée et pas forcément la solution miracle puisque cela condamne les services à disparaitre, ce qui peut compliquer le partage ou la liaison entre différentes personnes.

Je pense que la solution se situe un peu entre les deux et doit s’adapter en fonction de vos besoins, tout en restant conscient du problème que représente la centralisation des services.

Sans cela, la prochaine fois que Google décidera de fermer un service, un autre prendra sa place et le problème ne sera pas réglé, juste déporté.

En espérant que ce billet ne soit pas de l’air, même si j’ai un gros doute…