Disclaimer : du sang et des morceaux de flanby partout, soyez prévenus.
Je n’ai pas encore poussé mon coup de gueule sur la LPM. Pour celles et ceux qui ne savent pas ce que c’est, je vous invite à… chercher. Google est votre ami, Twitter également si vous l’utilisez, cherchez « LPM », ça devrait suffire amplement.
Donc, la LPM, Loi de Programmation Militaire, je vous épargne le détail de ce texte, la raison de ce billet est tout autre.
Une demande saisine du conseil constitutionnel est survenue peu de temps après le vote de la loi, demande de saisine initiée par Xavier Bretrand, membre de l’UMP.
Pour poser les bases, il faut savoir que n’importe quel député ou sénateur peut, en son nom, déposer une saisine auprès du conseil constitutionnel, il lui faudra alors récupérer soit 60 voix de députés, soit 60 voix de sénateurs, en fonction de l’entité qui a déposé la demande de saisine. Xavier Bertrand était donc en droit de déposer une saisine, il lui fallait ensuite récupérer les précieuses signatures nécessaires pour ladite saisine.
Et là, c’est le drame. Et c’est d’ailleurs la raison de ce billet.
Officiellement, la saisine n’a pas été déposée, le chef du groupe UMP à l’Assemblée Nationale, Christian Jacob, a déclaré que le groupe UMP ne soutenait pas cette demande, n’en ferait pas lui même et fin de l’histoire ou presque, il y a eu beaucoup de grabuge par la suite, pour tenter désespérément d’obtenir les 60 sésames pour l’accès au conseil constitutionnel.
Parce que j’aime bien la lecture et l’analyse, j’ai repris et collecté pas mal de déclarations, tweets et autres de nos chers (au sens propre comme au sens figuré) députés, voici donc une version sans doute plus exacte :
Attention, ce ne sont que des hypothèses, mais je pense qu’elles sont asssez proches de ce qui s’est réellement passé.
Xavier Bertrand a déclaré qu’il souhaitait saisir le conseil constitutionnel et en a parlé à Christian Jacob, ce dernier l’a envoyé balader ou n’a pas tenu compte de ses remontées.
Un travail de lobying s’en est suivi, à gauche comme à droite, dans les différents groupes de l’Assemblée Nationale, mais parce que Pierre n’aime pas Paul, Paul n’a pas pu signer la demande de saisine, sans quoi Pierre et ses amis retiraient leurs signatures.
Cette info me semble être assez certaine, cf le tweet de Laure de La Raudière :
En politique, 48 +17 ne font pas 65. Et ceci à droite comme à gauche. J’attaque l’étape suivante : réécrire l’article 20 #LPM #nevergiveup
— Laure de La Raudière (@lauredlr) 19 Décembre 2013
Ce qu’il faut comprendre, c’est que si les membres signaient, d’autres partaient parce qu’ils ne sont pas amis, que certains sont de gauche et d’autre de droite.
Ensuite, des députés signataires ont fait savoir qu’ils retiraient leur signature. On ne retire pas une signature sans raison, j’imagine donc qu’ils ont subis des pressions quelconques de je ne sais qui, ce je ne sais qui allant jusqu’à Christian Jacob tant qu’à faire.
Il est possible que ça ne soit pas l’amour fou entre Xavier Bertrand et Christian Jacob, et mon petit doigt me dit que c’est parce qu’ils partagent le même dessein : être chef à la place du chef et voir en 2017.
On résume donc : deux hommes qui ne s’aiment pas, lechef du groupe UMP qui, peut-être, fait pression sur les signataires, deux hommes mais une envie commune, une querelle peut-être, et …
Attendez, j’ai du rêver, j’ai cru à un instant être en train d’écrire que c’est parce que deux hommes font un concours à qui aura la plus grosse que ce dangereux projet est passé.
Non, j’ai du rêver.
Non ?
Ah. Non. Non en fait, non.
Spoiler : c’est là que je me fâche un peu. Ok, c’est là que ça va saigner un peu serait plus exact.
Parce que c’est Noël, je suis généreux, 577 paires d’oreilles risquent de siffler un peu.
Sérieusement, qu’est-ce qui vous passe par la tête ? hormis du vent ?
Vous êtes députés, bordel. Vous faites la loi, vous la pensez, l’écrivez, la votez en partie, vous êtes censés représenter le peuple et vous sortir les doigts du c** pour faire votre travail pour lequel vous êtes payés avec notre argent. Nous sommes vos employeurs, nous citoyens, sans nous vous n’avez pas de travail et plus un seul euro en poche.
Personne n’attend de vous un travail exemplaire, vraiment. En revanche, tout le monde attend que vous fassiez ce pour quoi vous êtes payés : bosser.
Non, au lieu de ça, vous êtes en train de vous foutre sur la gueule comme des gamins dans une cour de récréation.
« Non lui je l’aide pas parce qu’il m’a chipé mon crayon. »
« Non, lui je l’aide pas parce que c’est un méchant. »
« Non, si eux ils t’aident et bien moi je t’aide pas parce que je ne les aime pas. »
Sérieusement, c’est « ça ? », l’élite de la France ? Pardon d’avance mais purée, ça fait mal au cul quand même.
Ca ne vous viendrait pas à l’esprit, juste un instant, de coller vos querelles de côté et d’œuvrer pour de meilleurs lendemains, ensemble ?
Ca ne vous viendrait pas à l’esprit, une fraction de seconde seulement, de faire votre job ?
Des comportements comme ça, dans une cour de récréation, c’est sanction ou au coin. Dans une entreprise privée c’est un blâme ou une faute qui peut aller jusqu’à une mise à pied conservatoire.
Et vous… vous bien ce n’est rien. Pire encore, vous, quand vous jouez au cons, c’est avec l’avenir de plus de 60 millions de personnes. Vous voulez faire n’importe quoi ? Faire de la merde ? Faites-le, avec autre chose que la loi et l’avenir d’une nation. Démissionnez, rentrez dans le secteur privé, montez votre société et dégommez-là.
Vous ne comprenez pas pourquoi le citoyen moyen, comme moi, n’a plus confiance dans le corps politique ? La réponse est peut-être là, quand vous aurez terminé de vous chamailler, pour rester poli, nous aurons fait un grand pas.
« Arrêter d’être con », ça pourrait être bien, comme résolution.
Ps : ce message touche tous les députés mais je sais faire la part des choses entre ces « trucs là » et des députés. Je ne fais juste pas de différence là, tout le monde est logé à la même enseigne. Et vos couleurs, gauche, droite, milieu ou avant centre, je m’en tape.