Angleterre : et si c’était la fin des communications privées ?

C’est l’idée suggérée aujourd’hui par le premier ministre anglais, David Cameron.

Cette réaction fait suite aux drames dans les locaux de Charlie Hebdo, à celui de Montrouge et dans ceux d’une épicerie casher, où les victimes étaient juives.

« Dans notre pays, voulons-nous autoriser un moyen de communication entre les gens, que même dans les cas extrêmes avec un mandat signé personnellement par le ministre de l’intérieur, nous ne puissions pas lire ? »

– David Cameron, premier ministre anglais. –

Dans une société qui prend peu à peu conscience de l’ampleur de la surveillance des communications, cette déclaration fait l’effet d’une petite bombe qui, j’imagine, sera pourtant saluée par de nombreuses personnes.

Ma résolution de 2015, c’est d’écrire le plus souvent possible avec la tête froide, nous allons donc analyser les propos du premier ministre anglais.

Dans un monde « post-Snowden » où de plus en plus d’entreprises chiffrent directement leurs communications et celles de leurs clients, cette déclaration est brutale. Il faut se demander si les moyens proposés par Cameron sont réellement justifiés et adaptés.

Et, à mon avis, la réponse est non.

Il va de soi qu’il faut faire quelque chose et j’ose penser que vous serez d’accord avec moi. Cependant, cela ne doit pas se faire au détriment de la liberté qu’à chacun de pouvoir chiffrer ses communications afin de protéger un peu ses données personnelles et son intimité.

Nous pouvons également remettre en doute l’efficacité des moyens suggérés par Cameron. La traque aux terroristes, c’est un peu comme le jeu du chat et de la souris : lorsque le chat est assez compétent pour traquer la souris, cette dernière a déjà mis au point une autre technique pour ne pas se faire attraper.

J’ai déjà eu l’occasion de « traquer » des délinquants sur les Internets, des pédophiles aussi, et une chose est sûre : si le fait de chiffrer ses communications devient illégal, les terroristes & Co. iront voir ailleurs, plus loin, plus profondément dans les tréfonds des Internets.

A ma connaissance, la majorité de la population en capacité de protéger ses communications n’a pas l’envie de tuer son prochain, alors pourquoi vouloir appliquer quelque chose d’aussi violent à l’ensemble de ladite population ?

L’Angleterre, et Cameron en particulier, est connue pour sa politique de surveillance extrêmement étendue et, pour être moi-même anglais, je sais exactement de quoi je parle. La surveillance, c’est un des fers de lance de Cameron, comme ça l’est pour Nicolas Sarkozy ici.

Dans les faits, Cameron « surfe » sur un acte assez rare dans « notre bonne vieille Europe » et odieux pour justifier des choses qui, normalement, ne pourraient pas arriver. Il profite de l’instant et sans doute de l’émotion pour proposer le pire car, littéralement ou presque, le monde entier est en émoi.

Je doute que de telles déclarations, dans un climat aussi compliqué, soient une bonne chose.

S’il marque un point en déclarant qu’il faut faire quelque chose, sa proposition doit être modérée et analysée avec énormément de recul : Cameron est en campagne, les prochaines élections auront lieu au plus tard avant mai 2015 et David Cameron représentera le parti conservateur, en perte de vitesse face au parti UKIP, très nationaliste.

Cameron n’hésitera d’ailleurs pas à déclarer que « ceci arrive dans des cas extrêmes », alors que dans un même temps les lois anglaises sont extrêmement intrusives, sans pour autant être efficaces.

Résumons donc : Cameron a fait une déclaration, il souhaite interdire le chiffrement des communications, au titre de la protection de la nation. Ses déclarations font suite à des attentats et il « profite » de l’instant pour proposer quelque chose de totalement incohérent et disproportionné.

Espérons que ces déclarations ne restent que des déclarations… déclarations que vous pouvez regarder ici (en anglais)

Troublantes déclarations.

Dans un billet, que vous pouvez retrouver ici (et dont mon titre s’inspire), Guillaume Prieur, le directeur des affaires institutionnelles et européennes de la SACD, s’est amusé à comparer le Front National et les bidouilleurs, hackers, amoureux du libres, de la neutralité du Net, j’en passe encore et encore.

Je vous recommande la lecture de son truc, billet, machin, torchon indigne d’un homme que j’imagine intelligent.

L’affreux s’amuse donc à trouver des liens et à tirer des conclusions un peu trop hâtives et nauséabondes : une convergence entre le FN et les « défenseurs acharnés de la liberté sur le Net ».

Beaucoup diront qu’il ne faut pas réagir à des propos aussi crasseux, qu’ils ne sont dignes d’aucun intérêt, tout comme son auteur, mais je crois que c’est une erreur de ne pas souligner les propos dudit Monsieur Prieur.

Nous allons donc décortiquer un peu son billet et lui offrir une réponse bien plus argumentée et respectueuse, même s’il n’en vaut pas vraiment la peine.

Pour commencer, l’auteur explique que les « défenseurs acharnés de la liberté du le Net rejoignent l’extrême-droite europhobe dans leurs propositions sur la politique numérique et le droit d’auteur. ».

Première remarque, ces défenseurs acharnés étaient là bien avant cette extrême-droite pour défendre la liberté sur le Net.

Deuxièmement, ce que déclare l’auteur est d’une bêtise sans nom. Le Front National milite pour l’exception culturelle française, ils militent d’ailleurs pour tout ce qui est français, bien français, SACD y compris. Il suffit d’aller lire le programme du F.N pour le savoir, cet exercice devait manifestement être plus compliqué que la rédaction d’un torchon.

Ensuite, l’auteur cite des propos du Front National sur l’extension de la redevance audiovisuelle, ACTA, la neutralité du Net & Co. et, ce qui fait mal, c’est que le Front National déclare effectivement la même chose que ceux qui défendent Internet et le Web.

Est-ce qu’il le déclare pour les mêmes raisons ? Certainement pas.

Le Front National s’oppose à tout ceci car Internet est un terrain fertile pour lui, moins muselé justement, que le P.A.F. Il s’est opposé à ACTA car c’est une perte de souveraineté, chose parfaitement inacceptable pour ce parti. Il milite en faveur de la neutralité du Net parce qu’il sait qu’il peut toucher un public que les autres partis ne touchent pas. Il souligne une vérité, le fait que les autres partis politiques travaillent pour des groupes d’intérêts et non pour l’intérêt général.

Et c’est là le plus grand malheur : il n’y a que le F.N qui s’oppose, qui s’est opposé à ACTA et qui déclare être pour la neutralité du Net, les autres ne sont pas là, pas au rendez-vous, ils laissent au F.N tout le loisir de récupérer ces idées là et d’en faire les siennes.

Monsieur Prieur, j’ai d’abord pensé que vous n’étiez qu’un vulgaire con, mais non. Un con ne devient pas directeur des affaires institutionnelles et européennes d’un groupe comme la SACD, et entendez mon effort pour être le plus respectueux possible.

Vous n’êtes pas un con, non, vous êtes sans doute intelligent, très même, assez pour faire réagir et donc assez pour qu’on parle de vous, de votre billet infâme et donc assez pour exposer vos arguments et pour semer un trouble assez malsain.

Vous êtes doué d’intelligence, donc, mais vous l’utilisez pour faire n’importe quoi, et je ne parle que de vos déclarations.

Je suis d’ailleurs au regret de vous annoncer, monsieur Prieur, que vous utilisez une technique de communication du Front National assez vulgaire : le Sophisme. Proche du syllogisme et pourtant parfaitement faux

Exemple :

Tous les chats sont sur Internet.

Or, je suis sur Internet

Donc, je suis un chat.

Reprenons avec votre exemple

Le Front National défend Internet

Or, je défends Internet

Donc, je suis pour le Front National

… Ais-je réellement besoin d’expliquer à quel point de raisonnement est faux, complètement stupide et malsain ?

Si nous continuons sur cette lancée, Google, Facebook et les autres grands qui déclarent défendre cette neutralité, ils sont pour le Front National aussi, non ?

Vos propos sont là pour dire que, parce qu’un groupe A défend quelque chose et que le groupe B défend la même chose, alors que groupe A et le groupe B sont pareils, la réponse est non.

Et c’est la seule motivation de ma réponse, ici, la seule chose qui soit digne d’intérêt. Vos propos servent la confusion et sont au mieux déplacés, au pire abjects… et, parce que vous êtes intelligent, vous avez choisis ces propos, vous avez sans doute mesuré chaque mot, vous vous êtes assuré que la tournure était bien celle que vous cherchiez ?

Ou alors vous avez décidé d’écrire ça « comme ça », et c’est triste pour vous. C’est d’autant plus triste que vos propos servent le Front National un peu plus encore, ce qui n’est pas utile par les temps qui courent.

Je pense que votre égo, en témoignent les différentes réponses adressés sur Twitter, fait que vous allez lire ce billet, je vous préviens donc, n’espérez plus aucune réponse de moi, je crois vous avoir déjà consacré bien trop de temps.

Bref, monsieur Prieur, je ne vous dirai pas que votre torchon est un ramassis de raccourcis assez malsains, qu’il dessert votre cause déjà perdue, qu’il vous dessert, vous, vous faisant passer pour plus stupide que vous n’êtes.

Je ne vous dirai pas tout ceci, non, ni ne vous dirai que vos réponses lors de nos quelques échanges démontrent une assez mauvaise foi, que je regrette car j’aurais aimé pouvoir parler avec vous, vous avez manifestement décidé que le troll était plus facile que l’échange, soit.

Je ne vous dirai pas, enfin, que c’est par vos actions que le Front National se pose en garant de nos libertés sur Internet, ni que vous utilisez la même stratégie de communication qu’eux.

Non, je vous dirai simplement : c’est triste. Triste de ne pas pouvoir échanger plus sérieusement que trois fois 140 caractères où vous passez pour un con, je suis certain que vous pouvez faire mieux, enfin, j’espère.

A l’avenir, réfléchissez avant d’écrire, et acceptez les critiques sur vos déclarations, plutôt que de les fuir.

Petite précision : le billet est enregistré, on ne sait jamais….

La folie.

J’étais parti pour ne rien faire, ne rien écrire, en cette soirée du 25 mai, puis … finalement, bah si. Comme beaucoup je pense, j’ai remarqué les scores présentés par les médias sur les résultats aux élections européennes, le score est sans appel, l’extrême droite sort forte de ces élections européennes, et pas qu’en France.

Je vais sans doute revenir sur ça, mais plus tard, à tête reposée.

Pour l’instant, je voulais juste vous montrer un petit quelque chose :

Lorsque le Front National est passé au second tour, il y a fort longtemps, nos formations politiques se sont empressées de déclarer :

« Nous comprenons le peuple français, assez de cette politique dont notre peuple ne veut plus. Nous devons nous interroger et connaitre une réelle transformation, de fond, au sein de notre parti <insérez le nom d’un parti au choix> »

Puis, aux dernières élections municipales, lorsque le F.N est passé avec plus de force qu’à quasiment n’importe quelle élection, toujours selon les médias hein, nos formations politiques ont répondu :

« Nous comprenons le peuple français, assez de cette politique dont notre peuple ne veut plus. Nous devons nous interroger et connaitre une réelle transformation, de fond, au sein de notre parti <insérez le nom d’un parti au choix> »

Puis, enfin, arrive cette soirée du 25 mai 2014, lorsque les premiers résultats tombent et annoncent que l’extrême droite éclate tout, surtout en France où elle fait un score de 25% des votants (le second pays est le Danemark, avec 23% et le dernier à l’heure actuelle est la Grèce avec 12%)

Nos politiques nous rabâchent la même chose depuis que je suis en âge de voter, sans doute depuis plus longtemps encore : à chaque échec, à chaque élection, nous avons le droit au même discours, démonstration :

http://t.co/zmIXAquR6u

Venons-en directement à la conclusion, si vous le voulez bien.

Chère politique, est-ce que dans ton planning, tu as prévu, un jour d’arrêter de nous prendre pour une bande de cons ?

La « majorité » déclarera qu’elle doit tirer des enseignements de tout ceci, l’opposition déclarera que c’est de la faute de la majorité, le parti lésé des dernières élections déclarera qu’avec eux, cela n’aurait pas été la même chose et…. en attendant… l’extrême droite, le Front National, continuera de faire son petit bout de chemin.

Ah, et bien sur, c’est à cause de l’abstention tout ceci, il ne faudrait quand même pas trop se remettre en question, n’est-ce pas ?

Nous faisons face à un discours rodé, démultiplié par des gens qui appliquent la même politique qui ne marche plus depuis des années… et ce sont ces gens-là qui déclarent qu’il faut tirer des leçons de ces résultats ?

A ces gens-là, je déclare la chose suivante :

« La folie, c’est se comporter de la même manière et s’attendre à un résultat différent. » – Einstein.

Vous voulez faire changer les choses : changez.

Canal plus en veut plus que les autres.

Présent au festival de Cannes, Canal Plus vient de se faire remarquer, lors d’un colloque organisé par la SACD.

En effet, le directeur général de la chaine Canal+, M. Belmer, a déclaré : « Une concurrence déséquilibrée est en train de s’établir en termes fiscaux, en termes d’obligations, en terme de masse et d’investissements »

Ces propos visent directement Netflix, la grosse bête noire de nos bons vieux systèmes de diffusion de contenu français, comme Canal.

Pour le directeur général de la chaine, « il faut créer des avantages compétitifs pour des acteurs comme nous » …

Traduction : nous sommes un groupe français, il ne faut pas que l’autre méchant qui n’est pas français vienne nous piquer notre parc de clients.

Enfin, il déclarera « il faudrait qu’un acteur comme nous soit favorisé pour accéder aux fils du téléphone. Il faudrait que ce soit plus facile pour nous d’amener nos programmes avec une bonne qualité de débit. »

Alerte, atteinte aux principes de la neutralité du Net détectée.

Pour rappel, un des principes de la neutralité du Net précise qu’un paquet de données ne doit pas être favorisé par rapport à un autre paquet, d’où qu’il vienne et où qu’il aille.

Manifestement, Canal+ est donc contre cette neutralité et ce même si le directeur général déclare « nous ne sommes pas contre la neutralité du net ».

Dans les faits, Canal+ souhaite faire prioriser son trafic afin d’être en capacité de fournir une bonne qualité vidéo, le groupe songe donc à un deal avec les fournisseurs d’accès, afin d’être priorisé.

Seulement voilà, Canal+ sait que ça, c’est un arrangement, quelque chose qu’un F.A.I n’est pas obligé d’accepter. Un F.A.I peut très bien refuser cet accord, demander plus d’argent, ne pas avoir un niveau assez satisfaisant pour Canal … et c’est pour ça que Canal souhaite passer par la voie législative pour contraindre les F.A.I à le faire.

Alerte, cette idée et l’éventuelle proposition de loi derrière sont dangereuses.

Dangereuses pour deux raisons. La première concerne évidemment la situation de Canal Plus. Favoriser un acteur comme ça est une atteinte claire, selon moi, aux principes de la Neutralité du Net.

La seconde raison, c’est ce qui pourrait découler de ce genre de loi ou de demandes. Une énième fois, légiférer dans ce sens ne peut qu’entrainer d’autres acteurs à demander la même chose, à étendre les groupes qui pourront utiliser cette loi et, au final, dégommer encore un peu plus ces principes de neutralité qui font du Net ce qu’il est aujourd’hui.

C’est donc, toujours selon moi, une idée qui doit rester une idée.

Dernier petit constat : les acteurs français ne s’adaptent toujours pas, ils préfèrent venir pleurer et crier au scandale que de changer leurs méthodes, c’est dommage.

Source :

Enfumage politique en approche. #Municipales2014

Un jour, quelqu’un m’a dit qu’il était mauvais d’écrire en étant énervé. Cette personne a sans doute raison mais On va faire une exception pour ce soir.

J’ai, comme beaucoup d’autres citoyens, observé le résultat du premier tour des élections municipales en France et il faut avouer que le constat ne fait guère plaisir à voir.

L’UMP est en baisse, le PS est en baisse, le FN monte trop encore, bref, tout ça vous le savez déjà.

Nous passons dans la campagne du second tour, cet instant délicieux où, pour une fois, vous existez aux yeux des candidats. Vous savez, cet instant où ils sont capables des meilleures promesses ou des pires saletés du monde juste pour grappiller nos voix.

Ils vont vous écouter, vont vous promettre des merveilles, un programme excellent et, comme depuis bien trop longtemps, des promesses qui ne seront pas respectées.

Car c’est bien là le problème : les paroles n’engagent que ceux qui les écoutent et les promesses ceux qui y croient. Et nous savons ce qu’elles valent : pas grand-chose.

La gauche et la droite sont dans le même bateau : les deux ont eu l’occasion de faire n’importe quoi de gouverner et de montrer au monde entier qu’ils étaient capables promettre de belles choses sans pour autant les réaliser.

Puis viennent les résultats… et l’espèce de pugilat qui va avec :

« Ok, nous avons fait des erreurs… mais c’est surtout de la faute du groupe $insérez_ici_ce_que_vous_voulez »

« C’est de la faute à la politique d’avant et au camp d’avant »

« Je ne comprends pas comment c’est possible, le parti adverse devrait se poser des questions »

Et, cerise sur le gâteau : « Say d’la fote aux à ceux qui n’ont pas voté. »

Pardon mais… Bordel, les politiques qui déclarent ça, il vous faut quoi hormis un gros taquet dans la tête pour commencer à vous poser des questions ?

Vous faites tout à l’envers, là. Plutôt que de taper sur l’abstentionnisme, ne pouvez-vous pas vous demander pourquoi à chaque élection il y en a de plus en plus ?

Plutôt que d’aller taper les vilains méchants de l’autre côté, ne pouvez-vous pas, pour une fois, vous poser des putains de bonnes questions type « Ok, qu’avons-nous mal fait ? »

Quand l’UMP critique le PS sur sa politique, moi, je vois un parti de gamins se chamailler pour savoir qui est le plus fautif dans l’affaire. Ce n’est pas ça dont nous avons besoin. Il en va de même dans l’autre sens.

Quand chacun des deux parti s’accorde à dire que la montée du FN est un problème, il n’y a personne qui s’interroge sur les raisons de cette montée, chacun préférant renvoyer la faute à l’autre camp…

Mais bordel, vous avez quel âge ? On apprend aux enfants à assumer leurs erreurs, même au Parti Pirate Français ils le font </troll>. J’ose espérer que ça fait partie du programme de l’ENA.

D’ici peu, vous allez revenir avec la bonne vieille « politique à papa », celle qui consiste à nous enfumer la tête avec des mirages : emploi / crise / barrage au front national …

Tu veux que je vote pour toi, alors :

  1. Arrête de me prendre pour un con
  2. Arrête de promettre des choses sans rien faire derrière
  3. Arrête de penser à moi seulement lors des élections
  4. Assume un peu tes erreurs, par pitié
  5. Sois exemplaire, pas de scandales à la con, pas de volteface sur les engagements que tu as pris (coucou le PS de l’opposition et le PS de maintenant)
  6. Ne tape pas sur le voisin, fait mieux que lui.

Tu ne veux pas que le FN passe ? Moi non plus, seulement, ce n’est pas en tapant tous azimuts que tu vas me donner confiance en ton parti.

Déclarer qu’il faut voter pour bloquer le FN, ce n’est pas un programme, donne-moi envie de voter pour toi putain, c’est quand-même pas compliqué, si ?

Le jour où toi, politique qui, peut-être, est en train de lire ce biller plein de tristesse, de rancœur et de haine, tu seras honnête avec moi, alors peut-être que tu auras le privilège d’avoir ma voix.

Oui. Le privilège. Parce qu’il faut bien te mettre un truc dans le crâne : je n’ai pas besoin de toi, c’est toi qui a besoin de moi.

Vous qui lisez ceci, si vous partagez ce point de vue, faites-le savoir à votre candidat (et si vous votez Front National, pardon mais… cassez-vous).

« L’effet Dieudo » version Filippetti ?

J’ai appris aujourd’hui que la ministre de l’inculture la Culture, Aurélie Filippetti, souhaitait faire supprimer d’Internet toutes les « attaques contre la dignité humaine ». Dans une interview accordée à BFMTV, la ministre explique qu’elle souhaite engager un combat contre toute atteinte à ladite dignité.

De là à parler de censure, il n’y a qu’un pas… mais je ne vais pas le franchir, pour l’instant.

En revanche, Madame Filippetti est en train d’ouvrir une boite de pandore que je n’aime pas spécialement : celle de la définition de la dignité humaine. Pas celle définie dans le cadre strict de la loi, la respecter serait bien trop simple, mais plutôt celle que Madame Filippetti pourrait donner à ces mots.

Pour certains, la pornographie est une atteinte à cette dignité, pour d’autres non. Pour d’autres, des vidéos de syriens exécutés sont des éléments de dénonciation des meurtres perpétrés en Syrie et, si elles représentent en effet des atteintes à la dignité humaine, les faire retirer c’est taire le massacre ou la voix de celles et ceux qui font la mémoire de ces évènements.

L’effet secondaire que j’entrevois dans certains cas est quasi le même qu’un effet Streisand : on fait retirer une vidéo, des propos ou des images et boum, elle se retrouve partout, amplifiant le contenu du message, qui terminera sur plus d’écrans avec ce blocage que sans. A titre d’exemple, faire retirer du contenu pédophile d’Internet n’a jamais, je pense, fait disparaitre des pédophiles. Ils sont juste cachés sur un autre Internet, plus sombre, plus profond, coincés entre des activistes qui luttent pour la liberté d’expression, d’autres qui luttent pour exfiltrer des informations sans se faire tuer… et des vendeurs d’armes.

J’en viens donc à penser que lancer ce combat contre ces contenus est dangereux car il ne fait que masquer le problème et ne le supprime pas. Il faut dire qu’en matière d’Internet, nos « élites » n’ont toujours pas compris que ce n’était pas en faisant disparaitre des photos pédophiles qu’on protégeait les enfants, donc je ne suis qu’à moitié étonné.

Je ne suis pas non plus d’accord avec les propos de la ministre pour une raison assez simple : les cons, ceux qui racontent n’importe quoi et se permettent de remettre en cause des évènements dramatiques de l’histoire de l’Homme, il faut les laisser parler. Il faut les laisser parler pour comprendre qu’ils sont dangereux et pour s’en souvenir, et pas les bloquer à un endroit… ils auront toujours moyen de s’exprimer ailleurs.

« Le combat est long, il est compliqué, mais il doit avoir lieu » – Aurélie Filippetti

Cette phrase de la ministre me laisse perplexe quant à la suite des évènements. A croire que la fameuse règle « un évènement, une loi » du gouvernement Sarkozy fait des adeptes. Si le combat a lieu, qu’est-ce qui sera retiré ? Les hébergeurs de contenus vont-ils devoir faire de la prévention pour bloquer la mise en ligne de ces contenus ? Est-ce que ça sera du retrait de contenu ou de la censure « à priori » ?

Enfin, quels sont les éléments qui nous certifient que ce combat ne va pas s’étendre à d’autres choses ? Si ce sont les déclarations d’une ministre au moins autant capable de comprendre Internet que moi d’enfanter – oui, à un moment, il faut dire ce qui est -, je ne suis pas spécialement rassuré.

« Il faut continuer avec la même détermination », déclarera Aurélie Filippetti à Apoline de Malherbe, la journaliste de BFM, à propos des projets et actions engagées par le gouvernement pour reprendre la main sur Internet. Je vous laisse méditer sur cette déclaration