Un jour, quelqu’un m’a dit qu’il était mauvais d’écrire en étant énervé. Cette personne a sans doute raison mais On va faire une exception pour ce soir.
J’ai, comme beaucoup d’autres citoyens, observé le résultat du premier tour des élections municipales en France et il faut avouer que le constat ne fait guère plaisir à voir.
L’UMP est en baisse, le PS est en baisse, le FN monte trop encore, bref, tout ça vous le savez déjà.
Nous passons dans la campagne du second tour, cet instant délicieux où, pour une fois, vous existez aux yeux des candidats. Vous savez, cet instant où ils sont capables des meilleures promesses ou des pires saletés du monde juste pour grappiller nos voix.
Ils vont vous écouter, vont vous promettre des merveilles, un programme excellent et, comme depuis bien trop longtemps, des promesses qui ne seront pas respectées.
Car c’est bien là le problème : les paroles n’engagent que ceux qui les écoutent et les promesses ceux qui y croient. Et nous savons ce qu’elles valent : pas grand-chose.
La gauche et la droite sont dans le même bateau : les deux ont eu l’occasion de faire n’importe quoi de gouverner et de montrer au monde entier qu’ils étaient capables promettre de belles choses sans pour autant les réaliser.
Puis viennent les résultats… et l’espèce de pugilat qui va avec :
« Ok, nous avons fait des erreurs… mais c’est surtout de la faute du groupe $insérez_ici_ce_que_vous_voulez »
« C’est de la faute à la politique d’avant et au camp d’avant »
« Je ne comprends pas comment c’est possible, le parti adverse devrait se poser des questions »
Et, cerise sur le gâteau : « Say d’la fote aux à ceux qui n’ont pas voté. »
Pardon mais… Bordel, les politiques qui déclarent ça, il vous faut quoi hormis un gros taquet dans la tête pour commencer à vous poser des questions ?
Vous faites tout à l’envers, là. Plutôt que de taper sur l’abstentionnisme, ne pouvez-vous pas vous demander pourquoi à chaque élection il y en a de plus en plus ?
Plutôt que d’aller taper les vilains méchants de l’autre côté, ne pouvez-vous pas, pour une fois, vous poser des putains de bonnes questions type « Ok, qu’avons-nous mal fait ? »
Quand l’UMP critique le PS sur sa politique, moi, je vois un parti de gamins se chamailler pour savoir qui est le plus fautif dans l’affaire. Ce n’est pas ça dont nous avons besoin. Il en va de même dans l’autre sens.
Quand chacun des deux parti s’accorde à dire que la montée du FN est un problème, il n’y a personne qui s’interroge sur les raisons de cette montée, chacun préférant renvoyer la faute à l’autre camp…
Mais bordel, vous avez quel âge ? On apprend aux enfants à assumer leurs erreurs, même au Parti Pirate Français ils le font </troll>. J’ose espérer que ça fait partie du programme de l’ENA.
D’ici peu, vous allez revenir avec la bonne vieille « politique à papa », celle qui consiste à nous enfumer la tête avec des mirages : emploi / crise / barrage au front national …
Tu veux que je vote pour toi, alors :
- Arrête de me prendre pour un con
- Arrête de promettre des choses sans rien faire derrière
- Arrête de penser à moi seulement lors des élections
- Assume un peu tes erreurs, par pitié
- Sois exemplaire, pas de scandales à la con, pas de volteface sur les engagements que tu as pris (coucou le PS de l’opposition et le PS de maintenant)
- Ne tape pas sur le voisin, fait mieux que lui.
Tu ne veux pas que le FN passe ? Moi non plus, seulement, ce n’est pas en tapant tous azimuts que tu vas me donner confiance en ton parti.
Déclarer qu’il faut voter pour bloquer le FN, ce n’est pas un programme, donne-moi envie de voter pour toi putain, c’est quand-même pas compliqué, si ?
Le jour où toi, politique qui, peut-être, est en train de lire ce biller plein de tristesse, de rancœur et de haine, tu seras honnête avec moi, alors peut-être que tu auras le privilège d’avoir ma voix.
Oui. Le privilège. Parce qu’il faut bien te mettre un truc dans le crâne : je n’ai pas besoin de toi, c’est toi qui a besoin de moi.
Vous qui lisez ceci, si vous partagez ce point de vue, faites-le savoir à votre candidat (et si vous votez Front National, pardon mais… cassez-vous).