Skype remplace Messenger. Il est temps de désinstaller Skype.

Ou de ne pas l’installer tout court. C’est officiel, Skype sera bientôt proposé forcé en lieu et place de l’ex logiciel de communication MSN Messenger, renommé Windows Live Messenger depuis quelques temps déjà.

Je ne vais pas m’éterniser sur les raisons qui font que je vous recommande de ne pas utiliser Skype tant elles sont nombreuses. Entre la géolocalisation d’une adresse IP, le fait qu’il soit propriétaire et que son code source soit fermé et qu’il existe donc de fausses versions de Skype sans communauté pour vérifier le code, que l’outil soit assez dangereux pour mettre en danger la vie d’opposants (le site est de confiance, promis) à un régime comme celui en Syrie , le fait que Skype soit un nid à failles de sécurité … bref, je vous invite à lire car le billet ne va pas parler de cette « chose » qu’est Skype, mais des alternatives qui libres qui existent.

De façon générale, il est possible d’utiliser un logiciel fonctionnant avec XMPP, comme Google Talk par exemple.

La configuration d’un compte est à votre guise, j’évite Google personnellement car côté privée, j’ai quelques doutes. Je ne vais pas parler de ce qu’on peut configurer dessus, simplement expliquer que beaucoup de systèmes de communications gèrent le XMPP (Google, Facebook et même Skype en partie), passons à la partie logiciels :

Je n’en présente qu’une infime partie :

Pidgin : c’est un client de messagerie instantanée multi-protocoles, vous pourrez y paramétrer, entre autres AIM (AOL Instant Messenger, Facebook pour sa messagerie, Google Talk, IRC, un service de communication basé sur XMPP comme Jabber et bien d’autres. Le site officiel donne la liste complète.

Ce logiciel est libre, s’installe sans soucis sous Windows ou GNU/Linux, gère la vidéo et la VOIP (la voix à travers l’IP) et, avec des plugins supplémentaires comme OTR par exemple, il permet le chiffrement de vos communications.

Jitsi est un client qui fonctionne un peu de la même façon que Skype, en SIP. Il gère différents services de messagerie instantanée ainsi que de la téléphonie par IP et est multi-plateforme également.

Mumble est un logiciel libre de voix sur IP, il peut remplacer vos conversations sur des salons et ne permet pas, à la différence de Skype, de passer un appel direct à une personne ou un numéro. Le logiciel est également multi-plateformes.

Linphone, pour finir, est un logiciel similaire à Skype, libre et open source et multi-plateforme, je précise qu’il existe également sous Android et iOS. Il gère la voix, la vidéo et est gratuit. Il suffira juste de créer un compte SIP ou d’en paramétrer un déjà existant. Si vous n’en avez pas, il est possible d’en créer un depuis le site officiel.

La liste est tellement longue et les envies et usages de chacun tellement variés que je vous invite à faire vos recherches et vos choix pour trouver le logiciel XMPP qui vous plaira .

Vous pouvez également vous rendre sur le merveilleux site de Framasoft. Vous trouverez alors des rubriques détaillées sur chaque usages et par la suite, une série de logiciels libres.

Il est temps de tester l’alternative. L’avantage ici est que ces logiciels sont libres et que le code de ces logiciels est ouvert. Une communauté existe et elle observe le code des applications, ce qui garantit une bonne sécurité, des mises à jour en cas de problèmes et surtout, une absence de mauvaises surprises pour votre vie privée.

« Observer la loi », parlons en justement.

La France ressemble un peu au passé en ce moment, à ses heures sombres et à ses actes qu’elle semble avoir oublié. La seconde guerre  mondiale (et ces choses là de façon générale) doit, selon moi, laisser des traces. Pourtant, dans les faits, nous assistons à une chasse au Roms et à une stigmatisation des juifs, comme avec le hashtag #UnBonJuif et à un relent de délation. C’est d’ailleurs la raison de ce billet.

Le numérique n’est pas une chose à prendre à part de la vie physique, il n’est que le reflet de ce qui se passe hors du clavier, il est donc assez naïf de penser que ce qui se passe sur Internet vient d’Internet, il faut voir plus loin, chercher des causes dans la vie physique.

Cependant, il arrive que certaines choses puissent exister avec et grâce au numérique et c’est ainsi que l’application « Observer la loi » a vu le jour.

Cette application permet de « signaler » des infractions à la loi : fumer dans des lieux publics, signaler des voitures garées ailleurs que sur des endroits prévus à cet effet, signaler des nuisances sonores et « voile intégral » pour signaler toute personne en niqab.

Ces données sont ensuite affichées sur une carte et sont consultables par celles et ceux qui ont cette application.

Est-ce légal ?

Oui et non. La loi a de bien qu’elle est claire et que ce qu’elle autorise ou non est précis.

Le code pénal autorise le signalement d’une infraction, on peut d’ailleurs parler de dénonciation. Il précise néanmoins que seuls les crimes peuvent être signalés et pas à n’importe qui. On parle de prévention et de signalement à une autorité compétente, pas à d’autres citoyens.

Si ces conditions ne sont pas respectées, on peut contester la dénonciation, qui devient alors une calomnie.

Avec le fonctionnement de cette application, il semble assez évident que n’importe qui peut signaler n’importe quoi, n’importe quand à n’importe qui et c’est, toujours selon moi, un problème majeur.

Où est le risque ?

Nous sommes dans une période un peu tendue, entre la crise, l’emploi, les marques laissées par certains dirigeants politiques… enfin, je ne vais pas vous refaire le discours de bon politique qui veut vous faire peur, vous avez compris.

Bref, dans une période un peu tendue, laisser ce genre d’application revient à transformer des citoyens en justiciers 2.0 et j’estime que c’est assez dangereux. Imaginons qu’un groupe, qu’on appellera milice, se décide à faire appliquer la loi parce que les forces de l’ordre ne le font pas.

Que va-t-il se passer ? Une voiture sera rayée, une femme en niqab sera chassée ?

S’il revient au peuple le choix de décider de l’orientation de son pays et de son gouvernement, celui de faire voter des lois et de réclamer une vraie démocratie, il n’en est pas forcément de même pour l’application de l’ordre. Des forces de l’ordre existent et devraient se charger de ceci même s’il est vrai que parfois, les gendarmes sont les voleurs.

La liberté d’expression dans tout ça ?

L’application est mise en ligne par Jean Robin, du site Enquête & Débat, afin de permettre « un débat de grande ampleur sur l’application de la loi dans notre pays sur plusieurs lois votées par la représentation nationale. » (source)

Jean Robin se déclare lui-même comme défenseur d’une liberté d’expression totale. Cependant, et même si la liberté d’expression est fondamentale pour moi, il ne faut pas oublier la loi.

Cette dernière dit que la dénonciation calomnieuse d’une femme portant le voile intégral est un délit de provocation à la discrimination et à la haine et tout ceci est passible d’amendes et de peines d’emprisonnement.

La défense de la liberté d’expression se transforme en cadeau empoisonné puisque ces dénonciations peuvent se transformer en armes qui se retournent contre l’utilisateur.

Avec le climat actuel, il y a fort à parier que les dénonciations concernant le voile intégral vont être bien plus nombreuses que le reste, j’aimerais bien avoir les données accessibles de l’outil, afin de connaitre la répartition des signalisations d’infractions…

Apple et la liberté d’expression ?

Cette application est disponible sous iOS et on peut se demander ce que fait Apple. Ils censurent des applications de temps en temps, ils en laissent passer d’autres, ils détruisent la vie d’une fillette, ils refusent les applications porno et, dans le même temps, ils laissent passer une application qui n’est ni plus ni moins qu’un outil de délation numérique. Apple décide de ce qui est bon ou non pour vous et on revient toujours au fait que c’est un mec, quelque part, qui décide pour vous.

Apple risque gros, tant pour son image que pour sa responsabilité : si quelque chose venait à dérailler, on regarderait Apple en le montrant du doigt. Cette société pourrait également être poursuivie pour complicité.

Cette application est triste et immorale selon moi, elle ne fait que stigmatiser encore un peu plus des gens et donc, elle creuse les écarts et alimente certains sentiments de haine. J’ai mal à ma FRance.

Apple, ou l’histoire d’un seul mec qui décide ?

J’ai prévu de ne pas trop troller sur la firme à la pomme, surtout depuis le dernier I-bidule. Ce billet n’est donc pas là pour ça, même s’il va surement en donner l’impression. J’ai juste envie de partager mon point de vue (c’est la journée).

On me considère comme hacker, je préfère dire que j’en suis loin et que j’aime bien bidouiller. Je suis également amoureux du libre et de tout ce qu’il peut nous apporter mais il y a une notion qui compte plus que tout pour moi : être propriétaire de ce que je possède, être libre de faire ce que je veux, de démonter, remonter, modifier … ce dans quoi j’ai investi.

Je sais que mes meubles sont à moi car j’ai payé pour les avoir, je sais que mon ordinateur aussi car je l’ai payé, monté et que j’ai installé un système d’exploitation dessus, libre de surcroit.

Il en est de même pour mon téléphone portable : je l’ai acheté, je l’ai configuré et j’en fais maintenant ce que je veux avec.

J’ai préféré un Nexus S car il n’est pas simlocké et qu’il n’existe pas de surcouche opérateur dessus, c’est pour dire.

Pourquoi je vous raconte tout ceci ?

Parce qu’Apple, c’est tout l’inverse.

J’ai beau essayer de comprendre, quelque chose cloche : Apple ne vend pas un « vrai téléphone. »

Bien évidemment, leurs équipements permettent de téléphoner, de jouer à Angry Birds ou whatever, de s’envoyer des messages comme n’importe quel autre téléphone et, si on en reste à la définition même d’un téléphone, alors l’Iphone est un téléphone.

Mais si je pousse ma réflexion un peu plus loin, éventuellement jusqu’à l’absurde, un Iphone n’est ni plus ni moins qu’un terminal qui vous relie directement à Apple.

Comme je vous le disais avant, j’aime être propriétaire de mon équipement, j’aime pouvoir le bidouiller, l’améliorer, voir comment il fonctionne et je veux être libre de faire absolument tout ce que je veux avec.

L’Iphone ne permet pas tout ceci.

Je vous vois arriver, fanboys :

« Bien sûr que si, on peut faire ce qu’on veut avec, et bien plus qu’avec n’importe quel autre téléphone. »
« Encore un fichu de libriste qui nous dit qu’Apple c’est le mal. »
« C’est parce que tu n’en as pas que tu dis ça, tu te contentes de la médiocrité, c’est ton choix. »

Je ne vous force pas à me croire, mais j’aimerai que l’on réfléchisse à la définition même du mot propriétaire.

Si j’ai envie d’installer une application tierce, je peux le faire. Au même titre que je peux installer une application porno, changer le dialer de mon téléphone, changer le clavier virtuel pour le passer en klingon, installer une application pour chiffrer les SMS …

Je précise qu’il existe une application pour le chiffrement des messages sur Iphone, Black Message, mais selon ses propres utilisateurs, elle n’est pas terrible et pas vraiment fonctionnelle. Je ne sais pas si elle est open-source et donc, je ne connais pas son code, je ne sais pas s’il est sûr ou non, rien ne me garantit que mes messages ne sont pas envoyés en clair quelque part.

Au final, qu’est-ce qu’Apple selon moi ?

Apple, c’est un mec, quelque part, qui décide de ce que vous avez le droit de faire ou non. Vous voulez du porno ? Non, Apple ne veut pas. Vous avez une application et Apple ne l’aime plus ? Pas de soucis, on la retire, c’est tout, vous n’avez pas votre mot à dire.

Je ne remets pas en cause leur stratégie commerciale (quoi que…), Apple est une société et comme toute société, son but est de faire du profit. Je ne remets pas non plus en cause leur stratégie de communication, elle fonctionne bien (pour celles et ceux qui travaillent dedans, repensez au SONCAS).

Ce que je remets en cause, c’est ce système fermé ou, au final, l’utilisateur n’est pas maître de ce qu’il achète, n’est pas « propriétaire » et donc, pas libre de faire ce que bon lui semble sur sa machine.

On pourra me répondre que pour ça, il y a le jailbreak. Non. Je trouve anormal d’être obligé de casser des verrous pour pouvoir utiliser son téléphone comme on souhaite. Et je ne parle même pas de l’aspect matériel du produit, fermé lui aussi.

Fin de parenthèse sur Apple, je voulais simplement vous donner un point de vue en plus de 140 caractères.

NB : vous êtes libres de commenter ce billet, mais si je vois que les commentaires virent en Pro vs Anti Apple, ça sera fermeture instantanée. Respectez-vous les uns les autres et partagez votre point de vue dans la joie et la bonne humeur :]

Charlie Hebdo, mon petit point de vue.

Comme beaucoup d’entre vous (sans doute), j’ai pu voir ce matin les caricatures (comme celle-ci par exemple) du journal satirique « Charlie Hebdo ». Ces dernières portaient sur Mahomet, prophète de la religion musulmane et étaient en effet satiriques, très satiriques, sans doute trop.

Je tiens avant tout à préciser deux points : je ne vais défendre personne (encore que…) et je ne détiens aucune vérité absolue. Ainsi, je n’écris ni pour vous dire qui a raison ou qui a tort, ni pour vous apporter une sacrosainte vérité quelconque.

Je souhaite juste partager mon point de vue, vu de ma petite fenêtre sur le monde.

Pour restituer les faits, un film qualifié de film « anti-islam » est apparu, déclenchant avec lui un nombre de critiques impressionnantes et des objections dans le meilleur des cas, des manifestations assez violentes et parfois meurtrières au pire. Je ne vais pas m’étendre sur ce film pour la simple et la bonne raison que je ne l’ai pas vu, je suis donc mal placé pour donner un avis sur le sujet.

Ce que je sais en revanche, c’est que ce film a déclenché des tensions énormes et que rajouter de l’huile sur le feu n’était peut-être, sans doute même, pas nécessaire.

Je vais tenter de vous livrer ma réflexion sur deux parties, qui se résument à un côté pour et un côté contre.

Le pour, selon moi.

Charlie Hebdo est un journal satirique, assez réputé pour ce genre d’actions. C’est aussi un journal qui utilise son droit de publier, de penser, ce que l’on définit généralement « liberté d’expression ». C’est donc son droit de caricaturer et de faire une présentation d’un gout très discutable.

Si l’hebdo refuse de publier quelque chose au motif que cela pourrait choquer des gens, il y a fort à parier que d’ici quelques années, ils ne publieront plus rien et, en cela, je peux comprendre que Charlie ait pu publier ce qu’ils ont publié.

Hier, mardi 18 septembre 2012, les caricatures de Mahomet étaient sur les bureaux de certains ministres et cela n’a pas empêché l’hebdo d’être dans les kiosques, ce matin. Laurent Fabius a également critiqué l’Hebdo en leur expliquant qu’ils ne se souciaient pas des conséquences de leurs satires. C’est sans doute vrai.

Pour autant la satire doit-elle s’en soucier ? Selon moi non, la caricature est identique, si l’on doit se soucier de l’impact que peut avoir une caricature, on arrête d’en faire.

La critique, la caricature et la satire n’ont, selon moi, aucun ordre à recevoir de personne.

On reproche également à l’Hebdo se faire son beurre avec cela, je suis en partie d’accord et donc, en partie opposé à cela.

Je suis d’accord car l’Hebdo était sur de faire une vente énorme avec tout ça, pour autant, ils ne le font pas tous les jours, tout le temps, à chaque publication. Ils l’ont fait lorsque la situation s’y prêtait, comme lors de l’instauration de la charia en Libye. Dès lors, dire qu’ils font leur beurre dessus est un peu excessif, d’ailleurs…

Le contre, selon moi.

…d’ailleurs, c’est l’excessif qui fait que je ne suis pas vraiment avec Charlie Hebdo.

Dans les autres religions, on représente les pratiquants, le clergé, une étoile juive, des symboles d’une religion, mais jamais un prophète. Essayez de trouver une satire de Jésus, elles sont rares mais Charlie en à fait, exemple, et ici aussi (merci Internet)

Charlie Hebdo pouvait très bien attaquer autre chose, ils ont choisi d’attaquer Mahomet, c’est leur choix et je le respecte, je ne suis pas d’accord pour autant.

Etait-il nécessaire de relancer les tensions déjà existantes ? de remettre de l’huile sur le feu ? Non.

Les dessins de Charlie ont accroit une peur déjà existante, elle-même amplifiée depuis le film anti-islam. Des ambassades et des écoles ont dû avoir peur aujourd’hui et auront sans doute peur les prochains jours également. La sécurité de certaines instances a également été renforcée.

Comme expliqué précédemment, Charlie se fait de l’argent sur tout ceci. C’est normal me direz-vous et vous avez raison. Seulement, le fait est qu’on peut légitimement se demander si c’était pour la satire ou pour l’argent que Charlie a publié tout ceci.

Au global, le constat est triste et on se retrouve face à deux intégrismes : celui de la liberté d’expression face à l’intégrisme islamique et selon moi, personne n’a raison ou tort dans le fond, dans la forme c’est une autre histoire.

Charlie Hebdo, c’est paradoxal selon moi. Ils ont fait ce qu’ils devaient faire et je suis d’accord avec eux mais je suis en même temps en désaccord car ce n’était sans doute pas le moment de faire ça et il existait d’autres manières de faire ça.

Je constate en revanche que pour des dessins, on sécurise des ambassades, des écoles ferment, des politiques interviennent pour rejeter la faute sur Charlie Hebdo alors qu’ils pouvaient intervenir.

J’ai du mal à comprendre qu’un film ou des dessins puissent faire que des gens meurent, que des tensions éclatent et que la violence s’en suive, vraiment. Il y a déjà beaucoup d’autres raisons qui font que des gens meurent chaque jour, j’ai vraiment beaucoup de mal.

Je ne sais pas quoi en penser et je crois que je préfère rester ainsi, chaque côté ayant et tort et raison à la foi.

A nouveau, ceci n’est que mon simple et très humble point de vue.

Vous, vous êtes libres de partager ce point de vue, d’être d’accord ou non, d’aimer ou de penser que je suis un connard fini et moi, d’exprimer ce que je pense.

#ACTA, la bataille continue.

Oui, c’est bien d’une bataille dont il est question.

ACTA s’attaque à nos libertés individuelles. Je résume rapidement : liberté d’expression sur Internet, liberté d’accéder à des moyens de santé décents en proposant la mort des médicaments génériques et bien d’autres choses que je vous invite à retrouver ici.

C’est bien d’une bataille car ceci ne fait que commencer, ce n’est pas la guerre. Il vaut mieux pour tout le monde qu’elle n’arrive pas. Si tel était le cas, je sais déjà qui en sortirait vainqueur, mais pas sans faire énormément de dégâts.

Je vais vous expliquer pourquoi il m’est important que cette loi soit décapitée, c’est une semi confession et rien n’est exagéré.

Je suis un enfant d’Internet.

J’ai grandi à son contact.

Il était ma fenêtre de sortie lorsque tout était noir hors du clavier, il y a des années de cela. C’était la place ou mon imagination n’avait aucune frontière, aucune barrière, ou je pouvais m’exprimer sans crainte de représailles.

Cela ne veut pas dire que c’était un endroit sans loi, bien au contraire. Il y avait même un certain code, une certaine éthique. Nous nous respections tous les uns les autres (à l’exception des trolls :)).

J’ai grandi avec Internet parce que j’ai appris avec, parce que les cours que j’avais n’ont jamais comblé ma soif de connaissance encore énorme à l’heure actuelle. C’était ma fenêtre sur une culture presque infinie et un partage qui l’était tout autant.

J’ai grandi avec Internet car, tout comme dans la vie réelle, j’y ai fait de belles rencontres et j’ai partagé des idées, des points de vue. J’ai évolué dans ce monde où il règne une anarchie ordonnée.

J’ai rigolé, pleuré, apprécié, aimé, détesté, découvert, partagé, parlé, publié et bien d’autres choses encore. J’ai découvert des artistes qui valent le détour grâce à Internet, j’ai testé et aimé. J’ai acheté. J’ai pu enfin redonner ses lettres de noblesse au mot « Culture », au moment où on essaye de vous faire avaler que la Star ac’ c’est de la Culture.

Bref, je suis un enfant d’Internet. Je ne suis pas le seul, comme on dit… « nous sommes légion ».

Et puis ACTA a pointé le bout de son nez, proposant de tuer définitivement ce partage, cette Culture.

Alors oui, vous comprendrez qu’il est hors de question que cette loi passe, ce serait la fin d’Internet tel qu’on le connait.

Internet n’est pas un lieu sans lois, ce n’est pas le « Far West », c’est quelque chose qui s’autorégule assez bien. Je ne dis pas que la loi n’est pas nécessaire, simplement, elle est à chaque fois disproportionnée. Là où il faut une loi équilibrée pour lutter contre une fourmi, les gouvernements, incités par les ayants-droit, nous proposent une arme nucléaire.

Oui, ACTA, c’est *juste* la loi la plus liberticide qui puisse exister à l’heure actuelle à l’échelle mondiale, bien loin devant SOPA ou PIPA. Elle propose de tuer le « générique » dans le secteur pharmaceutique – je sais, je me répète mais ce point me choque vraiment – et plus encore.

Pour un fichier MP3 téléchargé, elle propose la saisie et la destruction de l’appareil électronique, avec en cadeau bonus une éventualité de fouille.

Vous vous êtes reconnus dans ma façon d’aimer Internet ? Alors réveillez-vous, il est temps de vous battre pour lui.

ACTA arrive et il est certain que si elle passe, il y aura un avant et un après ACTA, lorsque vos FAI deviendront des espions, des « big brothers » en puissance.

Que faire ?

Contactez vos eurodéputés, le traité ACTA sera voté définitivement entre Juin et Septembre, informez les. Dites-leur ce que représente Internet pour vous.

Signez la pétition d’Avaaz contre ACTA, déjà signée par plus d’un million de personnes.

Faites tournez l’info sur Internet, par mail, facebook, twitter et tout autre réseau social. Faites sortir l’information de la toile afin d’informer ceux qui n’ont pas connaissance de ce traité.

Mobilisez-vous, des manifestations sont organisées : une le 11 février dans différentes villes de France et du monde entier, une autre au mois de mars, descendez dans la rue et sensibilisez les gens aux dangers d’ACTA. Des gens se sont battus, autrefois, pour la liberté d’expression. A l’heure où elle existe encore sur Internet, c’est à nous de nous battre pour elle.

Pour terminer sur une petite pointe d’humour (un peu spécial, j’en conviens) :

Fils d’Internet, mes frères
Je lis dans vos données la même peur qui pourrait saisir les miennes
Un jour peut venir, ou le courage des hommes faillira, ou nous abandonnerons Internet et nous briserons tout lien
Mais ce jour n’est pas arrivé.
Ce sera l’heure des ayant-droits et du DPI lorsque l’âge d’Internet s’effondrera
Mais ce jour n’est pas arrivé
Aujourd’hui nous combattrons
Pour tout ce qui vous est cher, sur ces bons octets
Je vous ordonne de tenir, Internautes !

NB : je sais, je me répète mais c’est ainsi 🙂

ACTA pour les nuls.

N’y voyez aucune offense mais plutôt quelque chose qui ressemblerait à : qu’est-ce qu’ACTA pourrait vraiment changer pour vous, au quotidien ?

Avant de commencer, il convient de rappeler ce qu’est ACTA.

ACTA est un traité international, c’est l’Accord Commercial d’Anti-Contrefaçon. Cet accord est négocié depuis déjà trois longues années par 39 pays et, derrière ce nom de barbare qu’est ACTA, voilà ce qui se cache :

ACTA permet de créer de nouvelles sanctions pénales, forçant les fournisseurs d’accès à Internet à censurer et à surveiller les communications en ligne, tout comme les échanges en ligne.

Ce traité propose de renforcer la lutte envers la contrefaçon en instaurant un ensemble de moyens disproportionnés et, point très important : ACTA ne concerne pas que la liberté d’expression, cela va plus loin… beaucoup plus loin.

Au nom des brevets, ACTA propose d’interdire les médicaments génériques et certaines graines ou semences utilisées dans l’agriculture. Au nom de l’intérêt privé et de l’argent, ACTA veut donc interdire l’accès à la santé aux plus démunis.

Je sais, ça parait surréaliste hein ? Pourtant, c’est l’effroyable vérité.

Et pour vous ? Qu’est-ce que ça changerait, hein ?

Si vous étiez en train de vous poser la question, voici la réponse :

Sur votre téléphone, vous avez personnalisé votre sonnerie, non ? Vous avez mis une musique que vous aimiez, non ?

Et avez-vous un moyen de prouver que vous détenez cette musique légalement ? Que vous l’avez acheté ? Non ?

Alors mes excuses, mais votre téléphone – ou autre baladeur mp3 – pourra être saisi, fouillé et détruit.

Ah, j’oubliais : vous aussi vous pourrez être fouillé(e), aussi.

ACTA permet cela.

Vous êtes malade ? Vous allez à la pharmacie acheter les médicaments que votre docteur vous a prescrit, c’est normal.

Imaginez votre pharmacie sans aucun médicament générique ? Imaginez maintenant le montant total de la facture ?

ACTA rendra cela possible. Au nom des brevets, c’est votre accès à la santé qui sera pénalisé.

Voilà, ACTA c’est ça et bien plus encore.

Plus que jamais, il est temps d’agir à votre niveau.

Parlez-en à vos proches, amis, faites tourner l’information, diffusez la sur Internet, ne laissez pas passer ACTA.

Nous avons jusqu’à juin pour alerter la population et nos eurodéputés sur le danger qu’est ACTA.

Il est l’heure d’agir et de vous réveiller afin de protéger vos libertés les plus fondamentales. Notre liberté d’expression et notre droit d’accès à la santé sont menacés et ceci n’est qu’une infime partie du traité ACTA, déjà en route vers une signature.

« Le monde ne sera pas détruit par ceux qui font le mal, mais par ceux qui le regardent sans rien faire. » – Albert Einstein.

Plus d’informations sur le site de la Quadrature du Net