Billet personnel, un peu en décalage des autres billet habituels. Je souhaitais partager une sorte de retour d’expérience, un passé, des souvenirs et une conclusion avec vous.
Lors de PSES, nous avons parlé de Telecomix. Nous, ce sont les agents présents ou ceux affiliés à ce gros bordel organisé qu’est Telecomix. Je me suis rendu compte que j’étais un peu à côté de la plaque en faisant le point sur ces trois dernières activités. J’ai donc décidé de faire mon bilan et, tant qu’a faire, je souhaite le partager.
Telecomix, c’était un nom, celui d’une organisation un peu floue, horizontale, sans chef, chaotique mais qui faisait un peu de bruit, surtout depuis le début des révolutions arabes. A l’époque, j’agissais seul en faisant ce que j’étais capable de faire et en faisant attention à chaque action mise en place, d’un envoi de lien à un mail en passant par le contournement d’un système de censure.
Lors de la révolution tunisienne, j’étais en contact avec certaines personnes sur le terrain qui envoyaient des photos, des vidéos ou des informations et je m’étais fixé pour rôle de les relayer le plus largement possible.
La révolution en Egypte est arrivé directement après et c’était radicalement différent. Le réseau était coupé, il a fallu trouver de nouvelles méthodes pour rétablir les communications, pour passer et pour pouvoir échanger. J’avais un contact à l’époque, une personne qui m’a marqué et dont je parle peu, mais qui a pourtant une importance énorme dans ma vie. Suite à sa disparition j’ai décidé de m’impliquer encore plus dans tout ceci.
La vie a pris un autre tournant après le début de la révolution en Libye, j’ai aidé du mieux que je pouvais pour faire sortir des informations de façon sécurisée, j’ai vu des images et vidéos que j’ai relayé qui ont hanté certaines de mes nuits, j’ai perdu des contacts, morts ou disparus sans laisser de traces. Les nuits sont devenues de plus en plus courtes voir inexistantes parfois, le café ne faisait plus vraiment d’effet, je me suis peu à peu isolé d’un peu tout, à de plus voir les amis, ne plus sortir de chez moi, s’amuser ou dormir n’était pas possible selon moi. Mais il fallait tenir puis, j’avais des connaissances pour aider, alors j’aidais.
A cette époque, je connaissait déjà Telecomix mais j’estimais qu’il n’avaient pas besoin de moi, qu’ils étaient déjà bien nombreux et que je ne leur serait d’aucune utilité (et je réalise en écrivant ça que j’étais débile, je le suis encore un peu d’ailleurs).
La révolution syrienne arrivait et moi, j’ai continué dessus. A cette époque j’étais encore tout seul dans mon petit coin à agir à mon modeste niveau. Les nuits tournaient autour de 3 heures, les loisirs étaient de plus en plus inexistants et la santé de plus en plus mauvaise, mais, à cette époque, ma réaction était « osef, moi j’ai un toit et je ne cours pas sous les balles ».
Puis ce qui devait arriver arriva, la pression, les responsabilités, le fait de me dire que si je faisais quelque chose de mal, c’était peut-être la vie de quelqu’un que je mettais en danger, la quasi absence de sommeil, le manque d’amusement, d’air et de temps de cerveau… un ensemble de chose qui font que le corps a laché et le moral avec. Si vous préférez, selon les experts, c’est un burnout, selon moi c’était pas loin. Si dormir c’est mourir (je l’ai entendu ailleurs, depuis), ne pas dormir n’est certainement pas mieux.
J’étais en contact avec une personne qui faisait partie de cet ensemble qu’est Telecomix, cette personne s’occupait de traduire pas mal de choses et c’est en partie à elle que je dois beaucoup de choses. Elle m’a fait découvrir Telecomix.
J’ai fini sur un IRC, j’ai attendu, et attendu, et encore attendu, j’ai observé jusqu’à ce que je puisse faire quelque chose et la suite, c’est le présent. Des actions, des billets, des rencontres également et surtout, des gens.
Agir seul est sans doute la plus grosse connerie que j’ai faite et ça s’est assez mal terminé, j’ai eu de la chance. J’ai rencontré des personnes, découvert que d’autres personnes faisaient pareil et, qu’ensemble, nous étions capable de pas mal de choses et surtout, de se soutenir et de savoir que nous pouvions compter les uns sur les autres.
C’est ainsi que j’aurais du présenter ce bilan lors de PSES, sans parler de ce blog, de mes billets ou d’autre. C’est un groupe que je remercie énormément et qui mérite tout mon respect.
La moralité, c’est qu’il faut toujours être dans un groupe, un cluster, peu importe le nom que vous lui donnez, c’est important. La seconde conclusion, c’est qu’on peut tous faire quelque chose, encore faut il le comprendre. Il m’a suffit de venir sur un IRC, d’attendre… et de faire.
Merci. Et Merci à celle qui, j’espère, se reconnaîtra.
Qu’ajouter ? Merci de ton retour d’expérience, de l’extérieur on ne se rends pas compte de tout…
Bon courage pour la suite.
Très bon billet sauf « C’est ainsi que j’aurais du présenter ce bilan lors de PSES.. » le micro était ouvert tu aurais dû le chopper :).
Ensuite toujours ma critique hein 🙂 MAIS BORDEL DE QUI TU PARLES !
Citer sans citer c’est juste reloud (avis perso hein) et de plus dans ce contexte de faire passer un message qui ressemble à de la gratitude, amha que cela ferait plaisir à la dite personne d’être nommée.
Coin.
Hey foo 🙂
Je sais bien qu’il était ouvert le micro mais (dixit toi, krkrkr) nous avions quelques contraintes de temps et j’ai tenté de ne pas empiéter sur la suite ou le temps de parole des autres, d’où le billet complément d’ailleurs 🙂
Ensuite, de qui je parle : d’un individu, homme ou femme osef, qui a traduit pas mal de choses au début d’OPSyria. Je ne cite pas le nom ici même si depuis PSES, pas mal sont identifiables. Principalement parce qu’elle (la personne) a vu le billet et qu’elle ne préfère pas que le nom passe ici.
Je sais bien que tu restes convaincu de ce que tu écris, sinon, tu ne l’écrirais pas. Pas de soucis avec ça, on pourra en discuter plus en détail ailleurs, si tu veux 🙂
ha oui mais non!
Je n’avais point vu la catégorie PERSO.
Méa Culpa.
Ne pas tenir compte du dernier paragraphe de mon commentaire précèdent 🙂
(Je reste convaincu quand même de ce que j’ai écris.)