Qu’on se le dise, vous n’aimerez pas de billet mais après tout, c’est un blog perso et, coucher sur « papier » les petites choses qui me blessent, c’est ma façon de faire passer les choses, d’adoucir la peine et de faire en sorte que la vie puisse continuer.
Une chanson de Zazie aurait pu résumer ce billet, cette dernière résumant à peu près mes moments d’errance, ceux où j’écris pour parler de ce que je n’ai pas pu dire, le blues indélébile, les petites morts sur les blessures.
Ce soir, je crois que c’est une amie de longue date qui se fait un peu plus insistante qui me fait écrire ce billet. Elle est souvent là, nous marchons ensemble depuis déjà un bon moment. Elle arrive toujours après, après la pluie sous laquelle j’ai marché parce que c’est agréable même si le coup de froid du lendemain l’est moins, après être retombé en enfance devant les rires de gosses, après le cornet de churros car, oui, je suis un vrai gamin avec ça… ou bien encore lorsque la porte de l’appartement se referme derrière moi, refermant en même temps la face publique, celle qu’il faut mieux montrer, celle qui dresse la liste de forces qu’il me reste plutôt que les petites blessures de la vie.
Comme un poison que l’on ne remarque pas, elle s’infiltre peu à peu pour venir combler les instants de vide, ceux ou quelque chose ne va pas, sans que l’on puisse apposer de mots ou de sentiment sur la situation. Alors on cherche une explication, sans comprendre ce qu’il se passe. On tourne en rond, on cherche à comprendre, à savoir pourquoi on est dans cet état là, mais rien n’y fait. La musique, la détente, les amis, internet, rien n’y fait, cette amie de longue date est là, elle l’est depuis que la porte s’est refermée sur vous, depuis que le bruit de la ville a laissé place au silence.
L’Homme est ce qu’il est : une personne qui a besoin de poser des mots sur ce qu’il ressent, dans les plus beaux moments de la vie, lorsque vous êtes incapable d’exprimer ce que vous ressentez, tant c’est « fort »… comme dans d’autres, ou les mots n’existent tout simplement pas… parfois, on réussit à en trouver un, un qui semble correspondre à l’état d’esprit du moment, pour ma part, le seul qui me vienne ce soir, c’est « incompréhension ».
Peut-être est-ce noël ? Voir tous ces gens heureux, ces familles ou ces couples qui déambulent dans les rues ? Peut-être est-ce la disparition d’une personne qui m’était chère ? Peut-être est-ce la peur que cette porte soit la frontière entre la vie et le silence ad vitam aeternam ?
Peut-être…
Ou peut-être tout ceci n’est qu’un coup de blues, l’instant entre la semaine et le vrai week-end, la transition parfois douloureuse entre une semaine triste et un week-end agréable, les nerfs qui se relâchent… et l’amie de longue date qui s’invite sans prévenir, me rappelant qu’elle est ici et que, ou que j’aille dans ces murs, elle sera présente.
Il pleure sans raison dans ce cœur qui s’écœure. Quoi ! Nulle trahison ? … Ce deuil est sans raison.
Laissons passer le week-end, lundi sera un autre jour, une autre vie.