J’accuse. #Botzaris36

Depuis bientôt quelques semaines, des réfugiés tunisiens « errent » dans Paris. Depuis peu, ils occupent (occupaient) les locaux du 36, rue Botzaris, Paris XIXème. Cette adresse, c’est celle du QG, en France, des membres du RCD. Le RCD, c’est le parti politique du dictateur tunisien déchu, Zine el Abidine Ben Ali.

Les sources sur ce drame humain expliquent que des données « qui pourraient déranger » se situent dans les locaux du 36 rue Botzaris, je précise que c’était le siège de la police politique de Ben Ali en France.

Depuis quelques jours, les CRS, les forces de police, la sécurité & co. évacuent bon gré mal gré les réfugiés du 36 rue Botzaris, dans la quasi indifférence de l’ensemble de nos politiques et des médias.

Les premiers ont peut-être peur que des données qui dérangent soient trouvées, les second préfèrent parler de ces données plutôt que du drame humain de #Botzaris36.

Maintenant, passons au coup de gueule. J’accuse :

J’accuse la mairie de Paris et son résident, Mr Delanoé, de ne pas venir en aide à des Hommes qui sont dans le besoin. J’accuse cet homme d’être parfaitement au courant de la situation et de laisser dormir dehors des victimes du régime Ben Ali. J’accuse la mairie de Paris de prendre peur et de préférer l’inaction ou l’évacuation du 36 rue Botzaris à Paris afin de ne pas faire de vagues plutôt que de protéger la vie et la santé d’Hommes. Certains ne parlent pas un mot de français, j’accuse la mairie de Paris de laisser ces Hommes livrés à eux-mêmes en pleine ville, en France, « le pays des droits de l’Homme. »

J’accuse certains médias de préférer le croustillant et le scoop à l’information essentielle : à cette heure-ci, des Hommes sont dans le froid, en pleine rue, issus d’un pays qu’ils ont dû quitter. Les voici livrés à eux même, sans soutien autre que celui de quelques citoyens, @MsTeshi et @Paul_Da_Silva campent cette nuit avec les tunisiens en signe de soutien.

J’accuse certains hommes politiques d’être au courant de tout ceci et de ne rien faire, auraient-ils peur de voir leur nom figurer quelque part dans les archives de Botzaris36 ?

Nous ne parlons pas de barbus, de neutralité des réseaux, du net, nous parlons d’Hommes qui ont dû fuir leur pays et qui sont maintenant livrés à eux même dans des conditions déplorables, dans la plus grande indifférence d’un maire et d’un Etat qui préfère faire taire l’affaire plutôt que d’apporter le moindre soutien à ce peuple.

En tant que citoyen, cette situation m’est insupportable. En tant qu’Homme, elle l’est tout autant. Comment peut-on laisser des Hommes ainsi, sans la moindre aide, la moindre couverture, le moindre logement décent, allant même jusqu’à refuser clairement d’apporter un soutien aux réfugiés (oui, il semble que la mairie ait refusé d’apporter de l’aide, malgré des relances de la part de citoyens)

Messieurs, mesdames, politiques, médias, avant d’exercer votre métier, souvenez-vous que vous êtes des hommes et des femmes, des humains et que, dans de telles conditions, vous n’espéreriez qu’une chose : de l’aide.

Aidons les, aidons les tunisiens, aidons ces Hommes, aidons Botzaris 36. Relayez l’information, faites passez le message, indignez-vous !

(Ps : oui, j’accuse, oui, j’assume mes propos, contestez les, cela ne fera qu’amplifier le bruit autour de l’affaire Botzaris36 !)

C’est avec cette dernière phrase et le cœur retourné que je vous invite à relayer l’info.

Internet : France et Chine…même combat?

Vous ne le savez peut être pas encore : la nouvelle est apparue via PCInpact dans son article http://www.pcinpact.com/actu/news/64121-cnn-blocage-fai-hebergeur-editeur.htm

Je ne reviendrais pas sur cet article que je vous recommande afin de prendre conscience de l’ampleur du futur risque qui va planer sur le Web en France, mon billet portera sur une « projection » : que serait le futur de l’accès à Internet en France avec une telle loi?

Si vous avez choisi de ne pas lire l’article (vous ratez quelque chose), sachez qu’en gros le gouvernement à l’intention de permettre le blocage de sites à l’échelle du pays, sans passer par un juge…un état de censure…en gros.

Partant de ce principe de censure, que pourrait-il se passer dans un proche futur?

L’article 18 de la LCEN propose de permettre la censure en cas de « risque d’atteinte au maintien de l’ordre public, à la sécurité publique, à la protection des mineurs, à la protection de la santé publique, à la préservation des intérêts de la défense nationale ou à la protection des personnes physiques qui sont des consommateurs ou des investisseurs ».

C’est parti, projection dans le futur :

– Les sites qui ne vont pas dans le sens de la pensée gouvernementale, ceux qui incitent à la désobéissance civile, qui laissent leaker ce que le gouvernement ne souhaite pas voir apparaitre sur la toile, qui s’opposent au lois du gouvernement (les 5 gus dans un garage) ne servent pas le maintien de l’ordre public.
Et si demain, Reflets.info, Numérama ou peut être même ce blog disparaissaient de la toile, pouf, comme ça?

– Les récents évènements de la #FrenchRevolution ont peut être été un danger pour la sécurité publique…avec l’article 18 de la LCEN, le moindre site qui en parle peut fermer s’il fait trop de bruit (comprenez : s’il dérange).

– La protection des mineurs (attention, troll détecté) : il faudrait faire sauter la pub d’Emma Leprince dans ce cas là, ainsi que les deux autres pubs pour le label PUR de la Hadopi, l’un faisant par exemple l’éloge de la violence par un enfant.

– la protection de la santé publique : combien faudra-t-il de femmes violées, de médicaments vendus, de bombes qui explosent pour que l’on fasse quelque chose pour lutter contre Internet? (Mr Lefebvre, si vous passez sur ce blog, je vous fait plein de bisous (ou pas)). Imaginez qu’un site parle de solutions alternatives de soin pour ceux qui n’ont pas l’argent pour se payer tel ou tel médicament (évidemment, breveté et hors de prix), ce site pourrait-il se faire fermer? L’article 18 de la LCEN signe t-il la fin de Doctissimo?

– La préservation des intérêts de la défense nationale ou à la protection des personnes physiques qui sont des consommateurs ou des investisseurs : cette phrase à elle seule justifie le moindre blocage de quasi n’importe quel site. Un site de téléchargement, un site qui va à l’encontre de l’opinion du gouvernement, un site qui va à l’encontre d’un ministère x ou y pourrait être bloqué sans que le gouvernement n’ait à se justifier.

Imaginez maintenant que tout ceci devienne réalité et faites une avance rapide dans le futur, de 15 ou 20 ans : les enfants d’aujourd’hui auront grandit dans cet Internet bridé, censuré…et le pire c’est qu’il ne s’en rendront pas compte car, pour s’en rendre compte, il faudrait savoir que la censure existe.

Cette situation ne vous rappelle rien? Moi si : celle du régime chinois avec son Great Firewall.

Certains blogs commencent à avoir le même point de vue et certains titres sont explicites : « La France est-elle en train de s’équiper d’un great firewall ». Tout ceci devient de plus en plus inquiétant pour l’accès au vrais Internets en France. Tout ceci est d’autant plus dangereux pour la liberté d’expression : qu’est ce qui assure que dans 15-20 ans, dire « merde » au gouvernement ne sera pas une raison de blocage.

Après un rapport de l’ONU en faveur de la neutralité des réseaux et le passage de la France dans la classe « pays à surveiller » par reporters sans frontières, le gouvernement nous montre encore une fois qu’il s’en fiche royalement, préférant brider tout un pays avec une censure digne d’un régime chinois, tunisien, égyptien ou encore libyen.

La Hadopi n’est pas chouchoutée à l’ONU.

Don’t fuck with the Internets!

C’est en quelque sorte l’avis qu’a rendu l’ONU il y à bientôt une semaine, dans un langage plus soutenu, cela donne :

 » Le Rapporteur Spécial considère que couper des utilisateurs de l’accès à Internet, quelle que soit la justification avancée, y compris pour des motifs de violation de droits de propriété intellectuelle, est disproportionné et donc contraire à l’article 19, paragraphe 3, du Pacte International relatif aux Droits Civiques et Politiques »

Le rapport, consultable à cette adresse [PDF] vise les pays qui seraient tentés de déconnecter ses citoyens du monde de l’Internet.

Ce n’est pas tout, le rapporteur (et donc le rapport) s’oppose également aux mesures de filtrage ou censure disproportionnées, le rapporteur se dit « profondément préoccupé par les mécanismes de blocage et de filtrage de plus en plus sophistiqués utilisés par les Etats pour la censure. » Le rapport s’oppose aussi aux lois ACTA et directement à la loi HADOPI, qui vend la coupure de l’accès Internet comme ultime sanction contre un internaute français qui aurait téléchargé et partagé des œuvres protégées par le droit d’auteur.

Jugeant ces mesures obscures et disproportionnées, le rapporteur demande aux états plus de transparence (explication des raisons du blocage, publication de la liste des sites filtrés) et invite sin die les gouvernements à retirer les lois qui permettraient la suspension de l’accès a Internet.
Le rapport fait déjà effet, en Australie la quasi totalité des lobbys ont changé de position et renoncent à demander la suspension de l’accès à Internet pour les abonnées incriminés. [Source : Numérama]

En France, la loi à déjà tranché, expliquant que seul un juge pouvait déconnecter un Internaute…cependant, de plus en plus (et d’ailleurs, d’une façon de plus en plus étrange, voir dangereuse) de politiques souhaitent rendre la suspension de l’accès à Internet sans le contrôle d’un juge possible, il en va de même pour le blocage de sites, comme nous l’a démontré la proposition de loi de Mr Frédéric Lefebvre : .

Je trouve que c’est une début de grande victoire pour Internet, l’ONU qui explique noir sur blanc qu’il ne faut pas déconnecter les citoyens du monde numérique, c’est une grande claque au G8, à la LOPPSI, à la HADOPI etc. etc.

Merci donc à l’ONU pour ce signal fort 🙂

Démocraties, est-ce là votre seule réponse?

Je laisse ma place de blogueur pour celle de citoyen, bien que les deux s’expriment toujours sur ce blog (oui, je suis un peu schizophrène), ceci afin de vous parler de quelque chose qui m’a profondément indigné.

Si vous suivez l’actualité (ou mon blog :p) vous avez pu apprendre que l’Espagne est en train de vivre une situation qui pourrait changer énormément de choses dans un futur proche : une Révolution.

Une révolution sans violence, sans haine et sans dégâts…Une révolution qui existe parce que le peuple d’Espagne veut se faire entendre, parce que les 20% de chômage (et jusqu’à 40% chez les jeunes) ne sont plus supportables.

Une révolution ou il n’est pas question de renverser le gouvernement mais ou il est question de se faire entendre, qu’y à t-il de plus juste et légitime qu’un peuple qui souhaite être entendu?
L’Espagne est une démocratie, son passé est ensanglanté par la dictature, en toute logique on pourrait donc se dire que le gouvernement sait ce qu’il faut faire…et surtout ce qu’il ne faut pas.

En toute logique n’est pas une expression que le gouvernement espagnol connait, il vient d’ailleurs de le prouver en utilisant la force contre son peuple. Ci-joint, les vidéos : http://www.20minutos.tv/video/bxyGOX13-duras-cargas-policiales-en-barcelona/0/

Et en photos : http://www.flickr.com/photos/acampadabcnfoto/sets/72157626817385780/show/

La révolution espagnole se nourrit d’une réelle envie de démocratie afin que le peuple puisse s’exprimer, être entendu et compris…vous l’aurez compris, les indignés espagnols ne demandent rien de plus qu’une démocratie qui fonctionne et dans laquelle il a sa place.

Laissez-moi vous conter une histoire :

C’est l’histoire d’un homme qui s’immole en Tunisie. Déclencheur un événement sans précédent, son acte est l’étincelle qui allume le feu des révolutions du printemps Arabe (ceci n’est pas un jeu de mots) et la dictature tunisienne s’effondre. Peu à peu, les autres pays voisins réalisent qu’ils peuvent, eux aussi, renverser le régime de leur pays et c’est ainsi que tombe la dictature égyptienne, le printemps arabe touche ensuite la Libye ou la guerre fait encore rage, dans le silence le plus absolu de la part de la quasi totalité des médias (seul point positif du G8, la Libye est revenu au plan principal et il redevient urgent de sauver le peuple et de faire partir le dictateur).

Pendant ce temps là, dans notre vieille Europe, les « démocraties modernes » félicitent les révolutions du printemps arabe, elles manifestent leur soutien au peuple dans la lutte qu’ils ont entrepris pour la liberté.

Puis, par émulation, le printemps arabe débarque en Espagne. Un peuple tout entier s’indigne, se manifeste et se mobilise face à une crise sans précédent. Le peuple espagnol compte bien se faire entendre et ceci sans violence, c’est ainsi que se créent des camps ou les espagnols se regroupent afin de réfléchir à une solution (et aussi de chanter, jouer de la musique, de débattre, de boire et de manger des pizzas 🙂 ).

Hélas, tout le monde ne l’entend pas de cette oreille, la #SpanishRevolution (c’est son petit nom sur Twitter) commence à déranger, on demande donc au peuple de rentrer chez lui…et le peuple refuse.
Le gouvernement invoque donc des raisons de propreté afin de faire partir les indignés espagnols, mais ces derniers, bien décidés à se faire entendre, refusent à nouveau.

Que faire, se dit le gouvernement…Parler avec le peuple? Essayer d’avancer ensemble dans une direction commune ou chacun serait gagnant? Hummm, non, trop dangereux, le peuple espagnol pense et réfléchit comme une seule entité, le gouvernement a peur.

La seule solution qui s’impose c’est de faire taire le peuple, c’est de faire exactement pareil que les dictatures déchues de la Tunisie et de l’Égypte, c’est de faire comme ces mêmes dictatures dénoncées quelques mois avant par le gouvernement espagnol : en venir à la violence contre son propre peuple.

Alimentés par un désir de réelle démocratie, des Hommes inoffensifs se sont fait frapper, trainer, brutaliser. Peu importe s’ils ne se défendent pas, peu importe s’ils ne répondent pas, peu importe s’ils sont blessés, le principal pour le gouvernement, c’est qu’ils la ferment.

Il n’existe, dans le dictionnaire, qu’un seul mot qui correspondent à « un gouvernement qui fait taire son peuple en utilisant la violence et qui restreint, de facto, la liberté d’expression » : une dictature.

Il n’existe qu’une réponse acceptable à l’instauration d’une dictature : l’insurrection. La violence entraine la violence et, par ses actes, le gouvernement espagnol risque de déclencher quelque chose contre lequel il ne pourra luter que dans la violence : un soulèvement massif du peuple espagnol afin de renverser le nouveau gouvernement.

Il  n’y a rien de plus dangereux qu’un peuple qui n’a plus rien à perdre, que le gouvernement espagnol soit averti : el pueblo, unido, jamas sera vencido!

Souvenirs d’actualité : Révolution 2.0, les bases existent-elle en France?

J’étais parti pour faire un petit article parlant de la #FrenchRevolution. Manifestement, sur la toile, elle ne semble pas se calmer (et c’est tant mieux). J’espère qu’il en est de même IRL (dans la vie réelle) mais j’ai un peu plus de doutes.

Bref, j’étais donc parti pour faire un petit billet et je me suis souvenu que des personnes de la Twittosphère et moi même avions rédigé un « petit » (pas si petit que ça en fait) article sur une révolution française à la 2.0.

Rétrospective et explications.

Nous sommes au début de la révolution/guerre en Libye, mon blog était chez Google (le service blogger), j’ai depuis mon propre nom de domaine, l’envie de créer et de faire ce que bon me semble comme je l’entends était trop forte.

Partout j’entendais « imagine, la Révolution arrive en France », « Imagine ça chez nous » … alors l’idée m’est venue d’en parler. L’article à été rédigé en deux jours, merci aux outils open source (un EtherPad dans ce cas là) et surtout, merci à tout ceux qui avaient répondu présent pour l’écriture.

J’allais faire un peu de ménage dans mes blogs, donc avant de faire disparaitre la version « Blogger » de Google, je tenais à reprendre cet article pour le laisser ici, bonne lecture à tous, c’est un ancien article et ceux qui me suivent depuis le début le connaissent déjà, je l’ai cependant trouvé bien plus d’actualité aujourd’hui qu’à l’époque.

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Sur un air de #FrenchRevolution

France, il y a 218 ans…

(c’était un jeudi :p)

Article XXXV – Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l’insurrection est pour le peuple, et pour chaque portion du peuple, le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs.

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Je n’aurais pas cru un jour avoir à prendre cette phrase de la déclaration des droits de l’Homme et du Citoyen de 1793 (oui oui, seconde révision), et pourtant.

Je vais rester purement factuel tant la dérive sur le troll ou la classification « extrême gauche » serait aisée, je vous invite cette fois ci à relayer l’article, à en parler mais surtout, à réfléchir sur les faits qui suivent.

Promis, je vais essayer de faire court. Continuer la lecture de Sur un air de #FrenchRevolution