Le streaming n’est pas illégal.

Si le titre de cet article n’est pas « Le streaming est légal », c’est parce que je pense que cette affaire est loin d’être terminée. Vous voila prévenus, voici le premier billet d’un liste potentiellement longue…

La Cour de Justice Européenne (CJEU) a confirmé qu’un internaute qui regarde un film en streaming n’est pas coupable de contrefaçon. La décision est tombée lundi suite à la décision de la CJEU portant sur les exclusivités territoriales (ce point a été jugé illégal, tout comme les restrictions géographiques imposées par les armées des ayants droits).

Techniquement, qu’est-ce que cela signifie ? Bien, que vous pouvez regarder un film en streaming sans craindre pour autant une sanction.

En France, les diverses réflexions et communiqués sur le sujet vont légèrement dans l’autre sens :

– Via ses Labs, la HADOPI réfléchi à la légalité du streaming, un coup c’est légal, le lendemain c’est l’inverse. La conclusion des réflexions était que la responsabilité de savoir si le stream était légal ou non revenait à l’utilisateur, réflexion aberrante selon moi (bon, ok, c’est sur que si on regarde Pirates des Caraïbes 4 en Stream, on peut se dire que ce n’est pas très réglo).

– Un communiqué (pur troll) de TMG… pour rappel, TMG est la société qui était en charge du système de collecte pour la HADOPI. Maintenant, elle est plus connue pour être une grosse passoire qui s’est fait hacker un serveur violer un serveur en libre accès sans aucune protection. La suite de cette affaire est assez « lol », puisque TMG à cherché à faire passer ce serveur pour un serveur de test, pas important…alors qu’il contenait des données personnelles, IP …

Pour rester sur TMG, leur dernier communiqué expliquait que la société était prête pour le flicage du DDL (Direct Download) et du streaming. C’est d’ailleurs ce point qui m’a fait exploser de rire : c’est un vilain mensonge ou alors, vous pouvez commencer à sérieusement avoir peur.

Pour repérer du Stream ou du DDL, il faudrait que TMG écoute en permanence ce qui passe sur la ligne de l’abonné et, pour cela, il n’existe pas 36 solutions (puisque de base, le streaming et le direct download passent tout deux par un protocole « http ») :

– Coller toute la population française sous un bon gros système d’espionnage, genre un DPI. On sait que la France est experte en la matière (il suffit de se souvenir que le système de DPI libyen était fourni par une société française). Cela pose un réel souci de vie privée et, au delà, c’est illégal (d’ailleurs, on entrerait dans une rupture du secrets des communications, le gouvernement à déjà bien assez à faire avec les écoutes du journal Le Monde :))

– Coller un mouchard sur les sites de streaming & DDL afin de voir qui Stream quoi. J’ai comme un doute sur le fait que les hébergeurs soient d’accord, de plus, la plupart des sites de streaming (ou de DDL) ne sont pas hébergés en France.

– Coller un mouchard directement chez les clients, mais à nouveau ici, on est dans une solution hyper intrusive et qui ne respecte pas la sphère privée de l’utilisateur. Si une telle disposition était choisie, elle devrait sans doute passer par les avis de la CNIL et par un vote à l’Assemblée. Cette disposition ne passerait pas le Conseil Constitutionnel, no way.

Bref, vous l’aurez compris, le communiqué de TMG, c’est un peu un gros vilain mensonge pas beau, TMG n’est pas du tout prête et parée et surtout, pas du tout en droit de démarrer un contrôle du DDL et du streaming.

Le point était flou, jusqu’à lundi. La CJEU à tranché de la façon suivante : « une simple réception de ces émissions en tant que telle (ndlr : d’un flux en streaming), à savoir leur captation et leur visualisation, dans un cercle privé, ne présente pas un acte limité par la réglementation de l’Union (…), cet acte étant par conséquent licite« .

Donc, que l’œuvre soit diffusée illégalement ou non, le fait de visionner un film en streaming n’est pas illégal. Ca, c’est fait. Si elles sont nécessaires, espérons que les transpositions dans la loi aillent dans ce sens qui, soyez en sur, va fortement déplaire aux ayants droits.

A suivre…

Hadopi ! On r’met ça ?

Bon, je préviens d’avance, ce billet risque d’être long… non non, vraiment long.
Tu vois, cher lecteur, pour ce billet un peu spécial, je ne vais pas prendre de gants et vais me livrer à une petite analyse de la dernière tranche de lol de la HADOPI (enfin, quand tu sais que c’est tes impôts, d’un coup, tu rigoles moins).
Le coup de com’ dont il est question : les 4 dernières vidéos réalisées pour la HADOPI, dont voici les liens.

(Je vous propose d’abord de les visionner, afin de ne pas être influencé par la suite de mon billet).

Emma Le Prince
Kelian Gomez
Julie Clouzel
Nathan Molina

Alors, cher lecteur, qu’en penses-tu ?
Allez, fin de la pause « tranche de lol », passons maintenant au sujet principal : mon analyse.

Tout d’abord, intervention sur la vidéo de Julie Clouzel (13 ans, qui écrit les Solitudes de Sara) :

La vidéo, bien que parlant du futur de la petite Julie, fait référence au présent…hors (et à ma connaissance) la HADOPI ne protège en RIEN les écrivains et maisons d’édition de livres. Si tel était le cas, Gallimard, Flammarion, Fleuve noir etc. (et leurs représentants) se seraient déjà manifesté depuis bien longtemps. Donc, cette vidéo ne devrait même pas exister, cqfd.
(ps, j’ai rigolé sur le bruit de connexion du modem 56K, merci HADOPI, moi aussi je télécharge des films en HD avec une connexion bas débit…bisous).

Bref, reprenons sur le fond, et pas sur la forme.

Revenez sur la vidéo, faites une pause à 0:34 et regardez l’ombre du mot « alerter »…que voyez-vous ? Oui, il est inscrit « Punir ». Je vais mettre cela sur le coup d’une flemme de la part de l’Agence H, responsable de ces vidéos et spécialisée dans la communication mais je pourrais me dire que le sens caché d’alerter, pour la Hadopi, c’est donc punir. (C’est noté chère Hadopi, bisous).

Pause à 0:53, ou la « voix » nous dit : qu’il existe des offres légales. Je prends note, petit tour sur les sites labellisés « PUR » par la HADOPI : http://hadopi.fr/node/155 (lien HS depuis). Hormis le site de la FNAC et d’Amazon..Ah merde non, c’est pour la musique.

Hadopi, tu me dis ou qu’ils sont, les sites « PUR » pour les livres ? Réponse : il n’en existe aucun. Merci, bisous.

De 1:00 à 1:06 : si l’internaute n’en fait qu’à sa tête. C’est mal de partir ainsi ma (si) chère haute autorité, oublierais tu le défaut de sécurisation de la ligne ? Tu pars du fait que si un téléchargement est effectué, alors c’est de la faute du titulaire de la ligne… C’est un peu léger je trouve. Moi, je sais que d’autres cas sont possibles, le public à qui est destiné ton message, peut-être moins, on dirait presque que tu arrange la vérité (mais t’es trop honnête pour cela, hein ?).
Bref, la jeune Julie Clouzel l’écrira son livre, que tu sois là ou non, puisque tu ne la défendras pas contre le partage.

Petit rajout, la vidéo parle d’une peine maximum 1500 € et d’un mois de suspension d’Internet, ce qui n’est pas vraiment exact. En effet, les dispositions de la loi DADVSI s’appliquent toujours, donc, c’est une peine maximum de 300 000€ d’amende. Merci à @LostSaga pour ce complément d’information.

On zappe, focus maintenant sur la vidéo de Kelian Gomez.

Premier truc qui me fait rager : « On le sait, le téléchargement illégal affaibli les libertés et les droits des créateurs ». De tout temps, avec ou sans l’être numérique, les œuvres ont circulé, d’abord avec la bande, puis le CD, puis Internet maintenant…et de tout temps, la création a existé, les artistes également. Certes les artistes ont droit à une juste rémunération mais, ma chère HADOPI, entre nous…qui vole l’autre : les majors qui taxent plus de 90% d’une vente…ou une personne qui télécharge et qui écoute, sans pour autant revendre tout ou diffuser tout ? Le couteau sous la gorge, si l’on part du fait qu’il pourrait exister, n’est pas mis par le téléchargement illégal mais par le système actuel (dont, étrangement, de plus en plus d’artistes se passent outre atlantique…).

Non, le véritable affaiblissement des libertés de la création, c’est de devoir par exemple passer par une compagnie (genre Universal) pour faire un album et que, lorsque tu as fini de créer, l’œuvre ne t’appartienne plus. Là, c’est du vol (et encore, légalement, ça n’en est pas).

La vidéo parle ensuite de la sécurisation de l’accès à Internet (0:34) : Combien de fois il faudra te le dire ma grande, un accès à Internet NE PEUT PAS être sécurisé à 100% (cracking wifi, virus, trojans, j’en passe,…).
« La première chose à faire, c’est de parler du téléchargement », tout à fait, le téléchargement est maintenant soit une habitude, soit un moyen d’avoir ce que l’on n’a pas les moyens d’avoir : la culture. Explique-moi comment une famille (2 adultes, 2-3 enfants) peut se permettre d’aller au cinéma lorsque la place coute 13 euros (merci la 3D). Pour un film, c’est le prix d’un DVD, sans le plaisir d’une salle de cinéma que l’on ne peut, de toute façon, pas s’offrir…alors ?

Ne viens pas me parler des tarifs réduits hein…allez, petit scénario :

– « Bon, chérie, demain tu prends une RTT, les enfants n’iront pas à l’école et je poserais un arrêt maladie. »
– « Quoi ?? »
– « Ouais, demain matin, on va au cinéma ! Le matin, c’est dans nos moyens. »

La vidéo parle ensuite du WEP, du WPA et du WPA2, trois moyens de protection de votre connexion wifi, sachant que les deux premiers sont réputés comme cassés, et donc, à éviter. Quid d’une Nintendo DS ou d’une autre console qui ne fonctionne qu’en WEP ? Dilemme, si je joue, ma connexion n’est pas sécurisée mais si elle est sécurisée, je peux foutre ma console à la poubelle…
Dernier point, la vidéo (vers 1:14) explique que la HADOPI est là pour nous conseiller dans toutes nos démarches…peut être avec la liste des logiciels de sécurisation labellisés Hadopi ? Mince, elle n’existe toujours pas.

Sinon, sympa d’assimiler les artistes à des pandas tout gentils (portée pédagogique : les pandas sont gentils, doux et en voie d’extinction, donc les personnes qui téléchargement veulent tuer les pandas. Félicitation à l’agence H, le message est passé).

Zapping sur la vidéo d’Emma Le Prince :

Premier fail : tu classes dans œuvre un film ou une musique…bah, et le livre alors ? Mais si, celui que tu dis défendre ? Disparu ?

Je serais expéditif sur le sujet : « Il faut privilégier une consommation durable de la culture ».
Que dois-je comprendre ?

– Il faut que le CD vive encore, comme une perfusion, pour garder en vie ceux qui refusent de changer ?
– Il faut consommer, consommer et consommer encore ? L’association du mot consommation et culture me dérange, ça fait « industriel ».
– Obi Wan Kenobi ?
– La réponse D ?

Dernière vidéo, celle de Nathan Molina :

Ah ! Enfin, nous sommes d’accord : « C’est dommage, parce que si les artistes sont correctement rétribués pour leurs albums ou leurs films, il continuera à y avoir des artistes, qui continueront à faire des albums et des films » (Bon, on passe le fait que tu aies ENCORE oublié le livre, que tu prétends défendre).
Ce que tu n’as pas compris, c’est qu’on pense la même chose chez nous, les barbus… mais (et comme expliqué plus haut) ou est le vol ? Dans un téléchargement qui n’a rien couté et qui ne rapportera rien, ou dans la mauvaise redistribution des gains d’une vente ?

« La HADOPI encourage le développement de l’offre légale » : tu auras mis du temps, mais je dois avouer que tu commences à t’y mettre, c’est d’ailleurs l’occasion de revenir sur le label « PUR », pour « Promotion des Usages Responsables ».

D’une, PUR : qui ne suit pas le label, ne respecte pas PUR…et donc n’est pas PUR, le choix de ce label n’est pas innocent, l’approche pédagogique choisie est limite et le choix du mot « PUR » peut faire penser à une autre époque, ou il fallait être PUR pour avoir une belle vie, tu sais de quelle époque je parle va.

Ensuite, en effet, le label PUR est signe de streaming en toute légalité…mais est-ce pour autant le signe d’une bonne rémunération ? Non. Quid de la part reversée à l’artiste lors d’une vente dématérialisée ? Elle est encore plus faible que lors de la vente d’un produit matériel, voire inexistante parfois.

Analyse terminée. Mon avis final est le suivant : les images choisies, les termes employés, les approches choisies et la pédagogie employée risquent de fonctionner et de faire croire des choses qui ne sont la réalité à un jeune public. Sais-tu comment cela s’appelle, cher lecteur, ce type de pratique ?

Oui oui, de la propagande (non, abuses pas, on ne va pas parler d’endoctrinement, le point Godwin est pour le label PUR).

 

Alors, votre avis maintenant ?

Bienvenue à Vichy…

Profitez du séjour, le voyage commence à peine.

Avant de vous expliquer pourquoi un titre aussi « trollesque », laissez moi vous compter une petite histoire :

Il était une fois 11 députés. De ces 11 députés, 6 décidèrent un jour de voter une loi : la loi de la protection sur l’identité.

Mais qu’ont-ils voté exactement?

Dans un premier temps, ces 11 députés ont voté la création d’une base de données centrale de 45 millions de personnes via une nouvelle carte nationale d’identité…mais pas n’importe comment (enfin…), en effet, les 11 députés ont rendu obligatoire la collecte de données biométriques (elle était jusqu’alors non obligatoire pour les personnes qui ne voulaient pas de passeport ou qui ne souhaitaient pas donner leurs empreintes digitales.

Cette mesure, saluée par Claude Guéant (connu plus pour ses dérapages trollesques que pour ses sages paroles), s’inscrit dans « une modernité positive, capable à la fois de protéger et de simplifier la vie quotidienne de nos concitoyens« .

Comprenez par la : une puce pour tous les surveiller, pour tous les contrôler et puisqu’elle devient obligatoire, pour tous les forcer à l’avoir…

Attendez, ce n’est pas tout… ce fichier biométrique pourra servir à pas mal de choses, comme relier une empreinte digitale à une identité. Je vous vois venir, oui cela existe déjà, mais dans le cadre de recherche criminelles, on cherche les gens déjà fichés, la c’est l’ensemble de la population qui est fichée d’un coup.

Mr Guéant à d’ailleurs parlé de la reconnaissance faciale également, soulignant qu’elle n’était pas encore au point, il a quand même rajouté que d’ici quelques années, la technologie aura fait des progrès.

Comprenez par la : pourquoi ne pas se servir de la reconnaissance faciale sur l’ensemble de la population?

ATTTENDEZ, c’est toujours pas tout: cette carte nationale d’identité disposera d’une seconde puce, facultative cette fois-ci. Cette dernière permettra de s’identifier en ligne et lors d’achats (grâce à une signature électronique). Cette puce sera gérée par le ministère de l’intérieur, comprenez par la que le ministère pourra, lorsqu’il le souhaitera, observer les habitudes de consommation de ceux qui ont choisis d’avoir cette puce avec eux.

A cela, Mr Guéant à fait une belle réponse de principe :

«il est évidemment hors de question, pour le ministère de l’intérieur, de s’immiscer dans le contenu des échanges commerciaux ou de chercher à en savoir quoi que ce soit. Le ministère de l’intérieur n’interviendra que pour garantir la fiabilité du système, sa sécurité, c’est-à-dire, d’une part, la sécurité des boîtiers électroniques et, d’autre part, la sécurité des transmissions».

Dommage…les paroles n’engagent que ceux qui les écoutent Mr Guéant, c’est à dire vous et 11 députés. La suite? Elle ressemble étrangement à 1984 quand même.

Je vous invite à lire l’excellente analyse de Marc Rees sur le sujet.

Je vous épargnerais le côté « il est impossible d’intercepter les données de cette puce » : la dernière fois qu’un membre du gouvernement à dit cela, c’était Mme Christine Albanel à propos du site de la Hadopi…qui est tombé quelques heures après. Le Chaos Computer Club Berlin (CCCB, groupe de hackers très réputé) pourra aussi vous expliquer que la carte d’identité biométrique du premier ministre allemand à été hackée…. ultra sécurisée, n’est ce pas?

Pour expliquer mon titre, je citerais une loi :

«Obligation de détenir une carte d’identité à partir de seize ans, comportant les empreintes digitales et la photographie, et de déclarer tout changement d’adresse. Institution d’un fichier central de la population et d’un numéro d’identification individuel.»

Cette loi à été crée…le 27 octobre 1940 et à été supprimée lors de la libération. Le Gouvernement vient donc de réinstaurer une loi qui date du régime de Vichy : celle d’un fichage massif de l’ensemble de la population française .

Voila, maintenant j’ai fini, vous pouvez vous en retourner à votre activité du moment…l’air de rien.

Ignorés…S1 EP02

Je reviens sur la démocratie, ceci est (peut être) le second volet d’un (putain) de coup de gueule phénoménal de pas mal d’articles. Je vous présente par avances mes excuses, l’épisode 2 et les suivants seront peut être un peu plus décousus que le premier épisode.

Je voudrais revenir sur le terme de ploutocratie afin d’expliquer ce mot plus en détails et, afin de taire toute tentative de troll, je prendrais quelques exemples de la société actuelle.

Si vous n’avez pas lu l’épisode un de mon coup de gueule, c’est ici que cela se passe, je vous invite à passer dessus, ceci vous aidera à comprendre ce qui suit.

Étymologiquement, ploutocratie c’est plutos (la richesse) et kratos (pouvoir), en gros, un système ou l’argent est la base de tout, la base du pouvoir, la base de la liberté d’expression, la base de l’utilisation de l’espace public.

Ce régime sous-entend que la démocratie est réservée aux « riches »…celui qui contrôle l’argent contrôle tout ce qui en dépend.

C’est parti, j’ai décidé de reprendre ma « plume numérique », c’est pas pour parler des bisounours.

Cet article peut se classer dans la catégorie « j’en ai ras le cul, je vais me faire entendre »

Imaginons, l’espace d’un instant, que cette ploutocratie soit le régime dans lequel nous sommes…:

– Hadopi : la HADOPI serait une loi pour défendre l’industrie de la culture et pas la culture en soi. La haute autorité (à grand coups de suspensions de la connexion) serait la pour défendre les maisons de disques et les ayants-droits.
Oui, ces mêmes maisons de disque ou ces mêmes ayants-droits qui enregistrent des records financiers sur 2011 seraient protégés par la Haute autorité et donc, par le Gouvernement. Le principe serait de condamner des citoyens qui n’ont pas l’argent nécessaire pour accéder à la culture. Le principe serait de condamner des gens qui téléchargent parce qu’ils ont envie d’écouter une musique, un album, un film à défaut de pouvoir se le payer.
Imaginez une famille « classique » dans cette situation : les parents, deux enfants (ou trois), une séance de cinéma reviendrait à environ 40 euros pour la petite famille. 40 euros, c’est une somme énorme en ce moment, certains n’ont pas cette somme à investir dans une séance de cinéma.

Que faire alors si l’accès à la culture est trop cher et réservé aux riches : télécharger. Afin de ne pas se couper du monde et de pouvoir continuer à rêver, les gens téléchargeraient tout ce qu’ils peuvent, ne serait-ce que pour retrouver le frisson d’une musique que l’on aime.

Heureusement, la haute autorité ne fait pas … hey wait! Si en fait, la HADOPI défend les maisons d’éditions, les majors, les ayant-droits…elle ne défend pas la culture, elle essaye d’imposer une culture à tout le monde.
Sa  motivation c’est celle des ayants-droits, c’est l’argent. Les ayant-droits gagnent de l’argent, mais ils en veulent plus, alors on bride tout un système qui est rentré dans les mœurs à défaut de pouvoir tout se payer.

– l’ISF : l’Impôt de solidarité sur le fortune à été relevé de 790 000 euros à 1.3 million d’euros. Comment ne pas penser que cette modification va profiter au plus riches de ce pays?

Et pendant que la majorité de la population galère pour finir ses mois, les banques gèrent votre argent…et celui des dictateurs, Kadhafi en premier lieu. La crise à définitivement bon dos….

Je devais faire un article bien plus long…mais je crois qu’il n’en faut pas plus pour se poser la question suivante :

Sommes nous vraiment dans une démocratie….ou alors l’argent est-il seul maître à bord?

La Hadopi n’est pas chouchoutée à l’ONU.

Don’t fuck with the Internets!

C’est en quelque sorte l’avis qu’a rendu l’ONU il y à bientôt une semaine, dans un langage plus soutenu, cela donne :

 » Le Rapporteur Spécial considère que couper des utilisateurs de l’accès à Internet, quelle que soit la justification avancée, y compris pour des motifs de violation de droits de propriété intellectuelle, est disproportionné et donc contraire à l’article 19, paragraphe 3, du Pacte International relatif aux Droits Civiques et Politiques »

Le rapport, consultable à cette adresse [PDF] vise les pays qui seraient tentés de déconnecter ses citoyens du monde de l’Internet.

Ce n’est pas tout, le rapporteur (et donc le rapport) s’oppose également aux mesures de filtrage ou censure disproportionnées, le rapporteur se dit « profondément préoccupé par les mécanismes de blocage et de filtrage de plus en plus sophistiqués utilisés par les Etats pour la censure. » Le rapport s’oppose aussi aux lois ACTA et directement à la loi HADOPI, qui vend la coupure de l’accès Internet comme ultime sanction contre un internaute français qui aurait téléchargé et partagé des œuvres protégées par le droit d’auteur.

Jugeant ces mesures obscures et disproportionnées, le rapporteur demande aux états plus de transparence (explication des raisons du blocage, publication de la liste des sites filtrés) et invite sin die les gouvernements à retirer les lois qui permettraient la suspension de l’accès a Internet.
Le rapport fait déjà effet, en Australie la quasi totalité des lobbys ont changé de position et renoncent à demander la suspension de l’accès à Internet pour les abonnées incriminés. [Source : Numérama]

En France, la loi à déjà tranché, expliquant que seul un juge pouvait déconnecter un Internaute…cependant, de plus en plus (et d’ailleurs, d’une façon de plus en plus étrange, voir dangereuse) de politiques souhaitent rendre la suspension de l’accès à Internet sans le contrôle d’un juge possible, il en va de même pour le blocage de sites, comme nous l’a démontré la proposition de loi de Mr Frédéric Lefebvre : .

Je trouve que c’est une début de grande victoire pour Internet, l’ONU qui explique noir sur blanc qu’il ne faut pas déconnecter les citoyens du monde numérique, c’est une grande claque au G8, à la LOPPSI, à la HADOPI etc. etc.

Merci donc à l’ONU pour ce signal fort 🙂

Lettre ouverte à Madame Muriel Marland-Militello.

Vous vous souvenez, quand je vous avais dit « c’est quand on pense qu’elle à touché le fond qu’on se rend compte qu’elle peut faire pire » … ben c’était vrai.

En effet, Madame Muriel Marland-Militello nous honore d’un modèle de troll qui servira d’exemple pour toutes les générations à venir.

L’objet du crime : « La neutralité du net : une utopie séduisante« , article de son blog.

Dans cet article, MMM nous explique qu’il « faut mieux viser l’optimalité que la neutralité du Net ». Selon elle, le principe de Neutralité constitue une utopie séduisante. MMM prétexte que la bande passante n’est pas illimité et que c’est une hérésie de croire cela!

Hérétiques ! Au bucherrr, au bucher!! Ahem…pardon.

MMM nous parle ensuite de l’Internet civilisé, si cher à « notre cher président, Nicolas Sarkozy » (oui, c’est une des phrases préférées de MMM) : (sur mon ancien blog : http://actu-mendil.blogspot.com/2011/01/lanalyse-du-vendredi-avec-mmm.html)

L’internet civilisé a besoin d’un réseau internet puissant, fiable et accessible à tous, notamment pour permettre l’accès à l’information et la démocratisation culturelle. Cela va de pair avec la nécessité d’instaurer des règles relatives aux usages. Ce n’est pas parce qu’internet fait partie du monde numérique que nos valeurs et nos principes doivent s’effacer. Si les technologies ne doivent pas pâtir des mauvais usages qui peuvent en être faits en accédant à des contenus illicites, il ne faut néanmoins pas laisser ces usages illicites se dérouler en toute impunité »

Comprenez donc, lorsque MMM parle d’optimiser le réseau, elle veut en fait dire : interdire les usages illicites du réseau, par tout les moyens, même si la neutralité du Net doit être oubliée.

La députée explique ensuite que, pour le blocage des sites, il n’est pas nécessaire d’avoir recours à un juge, elle prend en exemple l’article 4 de la loi LOPPSI, qui concerne le blocage des sites pédo-pornographiques. Comprenez par là qu’elle ne voit pas de problème à étendre la possibilité de filtrage à d’autres domaines sans l’aval d’un juge (évidemment).

Pour finir, la députée croit bon de dire à tout les députés qu’ils doivent « permettre les conditions pour que le réseau internet soit techniquement pérenne, innovant, accessible et respectueux des droits et libertés de chacun. Ce qui n’est pas une mince affaire ! » … tu m’étonne, avec des idées comme ça, c’est pas une mince affaire!

Afin d’apporter ma vision des choses, j’écris une lettre ouverte à Madame Marland-Militello.

______

A l’attention de Madame Muriel Marland-Militello, députée des Alpes-Maritimes.

Madame, j’ai pu lire avec un peu d’amusement et beaucoup d’inquiétudes votre récent post sur l’utopie que représente la neutralité du Net. Vous expliquez à demi-mots que cette neutralité est dangereuse pour le futur, qu’il faut préférer optimiser le réseau plutôt que de sauvegarder la neutralité du Net.

Dans votre post, vous souhaitez que l’État confie aux Fournisseurs d’accès (ou autres) la possibilité de bloquer tel ou tel site non conforme, jugé illégal, etc. etc.

Madame, permettez moi de vous dire que la route que vous empruntez est dangereuse, en effet, imaginez les possibilités confiées aux FAI s’ils peuvent « optimiser » le trafic et réguler la bande passante.

Premier point : optimiser la bande passante en bloquant les directement les sites illicites ou les téléchargements constitue, selon moi, un acte grave. Seul la justice et donc, un juge, sont aptes à définir ce qui est illicite et ce qui ne l’est pas.

Vous marquez un point en parlant de l’article 4 de la loi LOPPSI. En effet, le juge n’est pas requis dans la procédure de  filtrage. Cependant et comme le conseil constitutionnel l’a dit, la lutte contre la pédo-pornographie «peut justifier des mesures que la préservation de la propriété intellectuelle ne peut fonder», comprenez par la que vos utopies d’un blocage sans juge étendu à d’autres contenus que la pédo-pornographie est impossible. Essayez, le conseil constitutionnel sera la pour vous en empêcher.

Avez vous la moindre idée des conséquences de cette optimisation?

Si, comme vous le souhaitez, le pouvoir de bloquer tel ou tel site est confié aux FAI, si, comme vous le souhaitez, le pouvoir d’optimiser la bande passante (comme vous l’entendez) est confié aux FAI, je suis convaincu que nous aurons des erreurs, des sites légaux bloqués à tord (ce problème est déjà arrivé, affaire Wikipédia) ou pire, des conflits d’intérêts dans le blocage : bloquer tel site parce que le FAI propose le même service.

Sans parler du blocage, l’optimisation et la priorisation du réseau se doit de respecter la neutralité du Net et plus particulièrement la non discrimination des paquets, exemple :

Dailymotion est à Orange, si un tel pouvoir leur était confié, rien ne garantit qu’ils ne favoriseraient pas leur propres services. un FAI doit transmettre la donnée d’un point A à un point B, il ne doit pas prioriser son propre contenu.

Imaginez maintenant que le FAI réalise cette priorisation, il pourrait par exemple lancer une offre : débit non bridé pour quelques euros de plus sur tel, tel et tel site. Une offre accès à Internet illimité sans bridage pour tant d’euros par mois. Félicitations, vous venez de créer un Internet à deux vitesses, entre ceux qui peuvent payer et ceux qui ne peuvent pas.

Continuons dans notre lancée, les FAI pourraient très bien combiner optimisation et blocage, en redirigeant les internautes allant sur un site A vers un autre site, site B (par exemple, un site appartenant au FAI…à tout hasard). La, c’est une atteinte grave à l’ensemble d’Internet, vous tapez une url, vous ne tombez pas sur le vrai site, ça n’est plus Internet.

Mais vous avez raison, la Chine l’a fait, ce grand pays démocratique qui sert d’exemple pour tant d’autres…alors pourquoi pas nous?

Madame, loin de remettre vos capacités en cause, j’estime que concernant celles que vous avez sur Internet, vous avez une énorme marge de progrès. Dans chacun de vos posts, dans chacun de vos articles, vous expliquez des choses qui sont à l’encontre de l’essence même d’Internet. Le filtrage n’est pas la solution, le blocage non plus, l’optimisation de l’Internet comme vous l’entendez encore moins.

Ces idées seraient un frein à la concurrence, à l’innovation, au développement de nouvelles technologies, elles favoriseraient l’isolation de la France sur Internet ainsi que la création d’un Internet à deux vitesses, voir même un FranceNet si, lorsque je tape google.fr, je tombe sur le moteur de recherche d’Orange.

Cordialement, un citoyen français qui use de son droit d’expression.

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