J’accuse…gros coup de gueule

Je préviens à l’avance, cet article peut se classer dans la catégorie « troll » même si ça n’est pas le principe.

Les révolutions des pays arabes sont là, d’abord la Tunisie, qui connait à nouveau des heures difficiles, puis l’Egypte ou la répression et la violence de la dictature ont été extrêmes, puis le Bahreïn, la Libye et la Syrie ou il n’existe pas de mots pour dénoncer le génocide actuel dans ces pays.

Toutes les informations que j’ai me proviennent du net, ces dernières sont d’ailleurs bien plus détaillées que ce que vous pouvez entendre sur les ondes radio ou dans les journaux télévisés. Bien sur, il faut séparer le grain de l’ivraie, mais une fois ceci fait, on prend conscience des dégâts, du drame et du désastre qui se produit actuellement dans ces pays.

Toutes ces informations sont mises sur la toile par des gens « lambda », comme vous et moi, de simples citoyens, des homme, des femmes. Certains ont été enfermés pour avoir fait ceci, c’est le cas de Slim Amamou: certains sont sans doute morts, je n’ai hélas pas de nom à citer ici mais pour avoir vu l’information circuler sur la toile…certains ne sont plus de ce monde.

J’ai été choqué qu’en France, personne ne réagisse. La France, pays des droits de l’Homme, pays de la liberté d’expression, qui ne bouge pas d’un poil pour aider ces peuples en difficulté, il a fallu attendre la Libye pour que la France se bouge, et encore…

Pourquoi n’avoir rien fait pour la Tunisie?
Pourquoi n’avoir rien fait pour l’Egypte?
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La censure fait-elle partie de notre quotidien ?

La censure…. ce sujet me tient à cœur depuis quelques semaines déjà mais de par la masse d’information à traiter, je ne me suis jamais véritablement posé dessus : c’est chose faite maintenant.
Cet article ne s’impose pas comme la vérité absolue mais propose d’ouvrir le débat sur la question suivante :

Sommes-nous, en France, dans un État de censure ?

Afin de donner quelques axes de réponses et se faire son avis, il faut rappeler les fondamentaux.

Qu’est ce que la censure ?

De base, la censure est une limitation partielle ou totale de la liberté d’expression. Elle se manifeste dans nombreux canaux d’information : journaux, livres, médias télévisés, films, … la plupart du temps la censure est relativement bien masquée, assez indirecte. Elle passe par des pressions qui peuvent prendre de nombreuses formes : la censure économique par exemple ou bien encore la menace physique.

La base est posée, partons donc de la définition pour arriver au constat.

Comment se manifeste la censure ?

Qu’on se le dise, la censure ne se manifeste quasiment jamais ouvertement dans nos contrées, elle semble plus détournée, presque malsaine. Cet article ne propose pas d’aborder « la censure » dans son ensemble mais de faire un focus sur la censure au travers d’Internet.

Principalement, la censure via Internet est liée aux États et, de facto, à l’encontre des droits de l’Homme que les pays (la France y compris) ont signés.

Comment se manifeste donc la censure : principalement, elle se manifeste par le blocage de sites web, d’adresses IP, par des blocages au niveau des serveurs DNS (les DNS, c’est une sorte d’annuaire du web, celui qui vous fait passer d’une adresse URL « http://www…. » à une adresse IP « 193.2xx.xxx.xxx » par exemple).

Nous assistons à des représentations « au grand jour » de la censure depuis quelques moins maintenant :

L’exemple tunisien : la Tunisie est un pays qui à connu la censure pendant de nombreuses années, le mouvement s’est accéléré avec les récentes révolutions des pays arabes. Facebook, Twitter, les médias locaux, nationaux, tout ceux qui n’étaient pas validés par le Gouvernement ont été « coupés ». Plus d’accès au réseau Twitter par exemple, le gouvernement tunisien n’est pas allé jusqu’à couper Facebook (le réseau est massivement utilisé dans le pays).

L’exemple égyptien : l’exemple de l’Egypte est plus violent puisque le Gouvernement a directement ordonné aux FAI d’éteindre les BGP du pays (pour résumer, de déconstruire la route entre les FAI égyptiens et Internet). Il en a été de même pour le réseau mobile. Plus Internet, plus de mobile, plus d’échange de données, plus de communication…censure massive de tout un peuple.

L’exemple libyen : l’exemple est le plus important en date, la dictature libyenne utilisant tout les moyens possibles pour faire taire les opposants au régime. Cela passe par un strict contrôle d’Internet et, au delà, par une énorme campagne de propagande.

La propagande peut-elle être considérée comme une forme de censure ?

Selon moi, oui : à partir du moment ou une personne physique ou morale ne transmet pas une information ou altère une information (et en est conscient), c’est un acte de censure. Dire que tout va bien dans telle ou telle situation alors que dans la réalité est tout l’inverse…c’est un acte de censure.

C’est d’ailleurs dans cette configuration là que l’on assiste le plus à des actes de censure selon moi.

La censure existe également sur les moteurs de recherche (comme Google) qui censurent parfois certains sites (les demandes de blocage d’un site formulées à Google sont référencées par Google lui-même sur un site).

Si on prend le temps de se poser sur l’aspect propagande / censure, l’exemple le plus flagrant reste la fameuse crise économique. D’abord considérée comme la plus grande crise de tout les temps à la base, puis minimisée, amplifiée, la crise économique actuelle est l’exemple même d’une forme de censure.

Les médias annonçaient la fin de la crise le lundi pour dire qu’elle était encore présente le mardi et dire qu’elle était terminée le mercredi. Chaque jour, selon la source que l’on consultait, c’était une nouvelle information, un démenti d’une autre chaine, d’une autre radio, d’un autre journal…

Nous pouvons prendre également les récents évènements du Japon. Sur Internet, les japonais et des organismes de sureté nucléaires annonçaient que le drame japonais était sans précédent, que les dégâts étaient considérables…pendant que les sources japonaises officielles annonçaient maitriser la situation, que l’impact du tsunami n’avait que peu touché les centrales nucléaires. Des mois ont passé, nous venons seulement d’apprendre officiellement que la situation était dramatique et ce, depuis le début…bel exemple de censure dans le but de ne pas créer la panique générale.

La situation de la France dans cet état de censure ?

Les faits sont les suivants : la France, pays des droits de l’homme et indirectement du respect de la liberté d’expression est dans une situation un peu nébuleuse sur ce sujet.

Classifiée par Reporters sans frontières comme un « pays sous surveillance », la France joue à un étrange jeu avec le respect de la liberté d’expression.

Nous assistons tout d’abord à une transformation de quelques médias, qui ont vendu leur statut de journaux pour celui d’antenne relais de l’État, c’est ainsi qu’on a pu entendre des chiffres sur le chômage qui n’étaient pas ceux officiels ou, plus récemment, des chiffres sur la croissance qui sont passés d’un chiffre dramatique à quelque chose d’assez neutre.

Un autre exemple, celui des déplacements de Mr. Sarkozy, lors d’un de ces déplacements, un manifestant opposé à Mr. Sarkozy à été mis en garde à vue, sans raisons, il n’a été relâché qu’après que le président soit parti.

Dans les médias, nous pouvons viser directement TF1 et l’exemple de la loi HADOPI.

Premier point : une personne, pour ses convictions personnelles s’est vue reconduite à la porte de sortie des bureaux de TF1, si vous n’avez pas entendu parler de cette affaire, je vous invite à vous renseigner. La députée du citoyen, Mme de Panafieu pour ne pas la citer, à transféré un mail privé à Mme Albanel. Le cabinet de cette dernière l’a transféré à TF1, qui à licencié la personne en question.

Google est votre ami si vous ne voyez pas de quelle affaire il est question ci-dessus.

Second point de cette loi : presque tous les médias ont tous participé à la transmission de la bonne parole de l’État. Nous avons entendu que cette loi était parfaite, pédagogique, qu’elle protégeait les artistes, que c’était une innovation…lorsque l’on lisait ailleurs que cette loi était dangereuse, pas adaptée, dépassée…

Nous lisons maintenant que cette loi va encore évoluer, développer l’offre légale sur Internet, s’ils avaient voulu développer l’offre légale, ça aurait été fait il y a des années…

Les médias traditionnels parlent-ils du logiciel de sécurisation qui va être proposé par la HADOPI, un véritable petit mouchard qui va surveiller tout ce que vous faites ? Parlent-ils du DPI, l’inspecteur de paquet sur Internet, outil utilisé par l’Iran par exemple et qui, s’il arrive en France, ne laissera rien présager de bon ? Parlent-ils de la récente loi qui autorise l’Etat à « couper » purement et simplement Internet ?

Non

Bien sur, les exemples que je cite peuvent sembler futiles, il y en a tant que pour les citer, il faudrait un journal entier (et encore). Renseignez vous de vous-même, c’est la meilleure des solutions pour comprendre l’ampleur de la chose.

Relativisons, relativisons…

Nous ne sommes pas dans un véritable état de censure, la France étant à des années lumières de la Tunisie, l’Egypte ou bien la Libye, néanmoins, il ne faut pas sous estimer le danger qui existe.

La France se dote de la possibilité d’inspecter les données du réseau, fait passer une loi qui porte atteinte à la liberté d’expression (LOPPSI), réfléchi à instaurer un mouchard sur les équipements des clients, omet la vérité sur des sujets divers et variés…

Non, la France n’est pas un état de censure, mais elle s’en rapproche doucement.

Les FAI possèdent des fournisseurs de contenus, le scénario d’un filtrage et d’un contrôle de ces fournisseurs de données (Dailymotion, …) est il si improbable ?

Le scénario d’un Internet mis en mode off est il si absurde que ça ?

Je le redis, non, la France n’est pas encore un état de censure, mais plus les jours passent, plus c’est le chemin qu’elle semble emprunter.

Le débat est ouvert, n’hésitez pas à commenter et à apporter votre vision des choses.

Ps : Cet article n’est pas sourcé, j’ai un léger problèmes de navigateur. La description de la censure vient de Wikipedia, le reste d’un constat étalé sur pas mal de temps.

TMG : arnaque ou pas, telle est la question?

Tout n’est pas tout rose en ce beau weekend de mai… la cathédrale de Reims est certes en couleur pour ses 800 ans, le soleil est certes là…mais une (pardonnez moi l’expression) putain de what the fnuck d’information vient de tomber : la société TMG est à l’ouest total.

Petit rappel, la société TMG (Trident Media Guard, société privée) est chargée de relever les adresses IP des internautes pris en flagrant délit de téléchargement illégal sur un réseau P2P (avec la mule par exemple), elle est mandatée par les ayants droits pour faire cela et le fait dans le cadre de la HADOPI.

Donc, une société privée qui traite des données personnelles et qui est chargée de vous griller en infraction sur le réseau…so what? Continuer la lecture de TMG : arnaque ou pas, telle est la question?

Echec et Mat

Petit article, plus constat qu’article d’ailleurs…

Aux échecs, le meilleur joueur c’est souvent celui qui a un coup d’avance, voir plus…

Sur l’Internet, c’est pareil.

J’imagine que ce n’est pas une grande nouvelle mais bon, c’est ma soirée constat. L’ironie du sort est qu’il ne change jamais : nous, internautes, avons toujours un coup d’avance pour défendre la liberté d’expression, la neutralité du net ou bien encore pour donner une voix à ceux qui n’en ont plus (censure, guerre, exemple des révolutions actuelles)

Alors voila, c’est un petit post d’une soirée tranquille, posé à regarder en 1680*1050 ce qu’il se passe sur la toile. :

– la loi DADVSI (l’ancêtre de la HADOPI, tout aussi ancestrale) : à peine la loi votée qu’elle était déjà inapplicable et dépassée.
– la loi HADOPI (paix à son âme) : après deux baffes du conseil constitutionnel, histoire de rappeler qu’il existe des lois et que non, monsieur le Président de la République, on en fait pas ce qu’on veut…les internautes se sont adaptés. Pour être plus exact, les internautes avaient déjà changé de comportement avant même la mise en application de cette loi, preuve en est : les chiffres du Peer to Peer qui sont en déclin depuis des années, au profit d’autres technologies (direct download, torrent, streaming, …).
– la loi LOPPSI : beaucoup de bruit pour quoi au final? Une atteinte à la liberté d’expression via un article, une séparation de la population française via un autre… mais pourquoi ? Pour rien.
Rien ni personne ne peut faire taire quelqu’un qui à quelque chose à dire, encore moins sur Internet.
– Dernier « lol » en date, les #SFH de la HADOPI, des spécifications très belles sur papier qui, selon moi, ne seront rien de plus que de belles choses sur papier tant ce qu’elles demandent n’est pas réaliste (en gros, avoir un monstre de routeur chez soi capable de faire ce que votre fournisseur d’accès fait, avec le DPI en plus (à voir, la dernière partie sur le DPI et la neutralité du Net).

Dois-je rajouter les Anonymous, les inconnus comme vous et moi et plus généralement, l’intelligence collective…(car oui, selon moi, elle existe). Le temps d’une action, d’une recherche ou d’un projet, beaucoup peuvent s’unir et travailler dans un but commun. Personne n’a demandé aux internautes de relayer les information, les photos ou encore les vidéos des révolutions tunisienne, égyptienne, libyenne, … pourtant nous l’avons fait, afin que les informations qui sortaient du pays ne soient pas perdues…(et je ne suis pas certain que les gouvernements de ces pays étaient vraiment pour).

Bref, tout ceci pour dire qu’Internet aura toujours un coup d’avance.
Bloquez un site (Wikileaks à tout hasard) et des centaines de copies arriveront dans l’instant.
Instaurez une loi contre le partage et la diffusion de la culture et nous partagerons autrement.
Instaurez une censure et elle sera contournée encore et encore.

Constat d’une soirée : échec et mat.

Lettre ouverte à Madame Muriel Marland-Militello.

Vous vous souvenez, quand je vous avais dit « c’est quand on pense qu’elle à touché le fond qu’on se rend compte qu’elle peut faire pire » … ben c’était vrai.

En effet, Madame Muriel Marland-Militello nous honore d’un modèle de troll qui servira d’exemple pour toutes les générations à venir.

L’objet du crime : « La neutralité du net : une utopie séduisante« , article de son blog.

Dans cet article, MMM nous explique qu’il « faut mieux viser l’optimalité que la neutralité du Net ». Selon elle, le principe de Neutralité constitue une utopie séduisante. MMM prétexte que la bande passante n’est pas illimité et que c’est une hérésie de croire cela!

Hérétiques ! Au bucherrr, au bucher!! Ahem…pardon.

MMM nous parle ensuite de l’Internet civilisé, si cher à « notre cher président, Nicolas Sarkozy » (oui, c’est une des phrases préférées de MMM) : (sur mon ancien blog : http://actu-mendil.blogspot.com/2011/01/lanalyse-du-vendredi-avec-mmm.html)

L’internet civilisé a besoin d’un réseau internet puissant, fiable et accessible à tous, notamment pour permettre l’accès à l’information et la démocratisation culturelle. Cela va de pair avec la nécessité d’instaurer des règles relatives aux usages. Ce n’est pas parce qu’internet fait partie du monde numérique que nos valeurs et nos principes doivent s’effacer. Si les technologies ne doivent pas pâtir des mauvais usages qui peuvent en être faits en accédant à des contenus illicites, il ne faut néanmoins pas laisser ces usages illicites se dérouler en toute impunité »

Comprenez donc, lorsque MMM parle d’optimiser le réseau, elle veut en fait dire : interdire les usages illicites du réseau, par tout les moyens, même si la neutralité du Net doit être oubliée.

La députée explique ensuite que, pour le blocage des sites, il n’est pas nécessaire d’avoir recours à un juge, elle prend en exemple l’article 4 de la loi LOPPSI, qui concerne le blocage des sites pédo-pornographiques. Comprenez par là qu’elle ne voit pas de problème à étendre la possibilité de filtrage à d’autres domaines sans l’aval d’un juge (évidemment).

Pour finir, la députée croit bon de dire à tout les députés qu’ils doivent « permettre les conditions pour que le réseau internet soit techniquement pérenne, innovant, accessible et respectueux des droits et libertés de chacun. Ce qui n’est pas une mince affaire ! » … tu m’étonne, avec des idées comme ça, c’est pas une mince affaire!

Afin d’apporter ma vision des choses, j’écris une lettre ouverte à Madame Marland-Militello.

______

A l’attention de Madame Muriel Marland-Militello, députée des Alpes-Maritimes.

Madame, j’ai pu lire avec un peu d’amusement et beaucoup d’inquiétudes votre récent post sur l’utopie que représente la neutralité du Net. Vous expliquez à demi-mots que cette neutralité est dangereuse pour le futur, qu’il faut préférer optimiser le réseau plutôt que de sauvegarder la neutralité du Net.

Dans votre post, vous souhaitez que l’État confie aux Fournisseurs d’accès (ou autres) la possibilité de bloquer tel ou tel site non conforme, jugé illégal, etc. etc.

Madame, permettez moi de vous dire que la route que vous empruntez est dangereuse, en effet, imaginez les possibilités confiées aux FAI s’ils peuvent « optimiser » le trafic et réguler la bande passante.

Premier point : optimiser la bande passante en bloquant les directement les sites illicites ou les téléchargements constitue, selon moi, un acte grave. Seul la justice et donc, un juge, sont aptes à définir ce qui est illicite et ce qui ne l’est pas.

Vous marquez un point en parlant de l’article 4 de la loi LOPPSI. En effet, le juge n’est pas requis dans la procédure de  filtrage. Cependant et comme le conseil constitutionnel l’a dit, la lutte contre la pédo-pornographie «peut justifier des mesures que la préservation de la propriété intellectuelle ne peut fonder», comprenez par la que vos utopies d’un blocage sans juge étendu à d’autres contenus que la pédo-pornographie est impossible. Essayez, le conseil constitutionnel sera la pour vous en empêcher.

Avez vous la moindre idée des conséquences de cette optimisation?

Si, comme vous le souhaitez, le pouvoir de bloquer tel ou tel site est confié aux FAI, si, comme vous le souhaitez, le pouvoir d’optimiser la bande passante (comme vous l’entendez) est confié aux FAI, je suis convaincu que nous aurons des erreurs, des sites légaux bloqués à tord (ce problème est déjà arrivé, affaire Wikipédia) ou pire, des conflits d’intérêts dans le blocage : bloquer tel site parce que le FAI propose le même service.

Sans parler du blocage, l’optimisation et la priorisation du réseau se doit de respecter la neutralité du Net et plus particulièrement la non discrimination des paquets, exemple :

Dailymotion est à Orange, si un tel pouvoir leur était confié, rien ne garantit qu’ils ne favoriseraient pas leur propres services. un FAI doit transmettre la donnée d’un point A à un point B, il ne doit pas prioriser son propre contenu.

Imaginez maintenant que le FAI réalise cette priorisation, il pourrait par exemple lancer une offre : débit non bridé pour quelques euros de plus sur tel, tel et tel site. Une offre accès à Internet illimité sans bridage pour tant d’euros par mois. Félicitations, vous venez de créer un Internet à deux vitesses, entre ceux qui peuvent payer et ceux qui ne peuvent pas.

Continuons dans notre lancée, les FAI pourraient très bien combiner optimisation et blocage, en redirigeant les internautes allant sur un site A vers un autre site, site B (par exemple, un site appartenant au FAI…à tout hasard). La, c’est une atteinte grave à l’ensemble d’Internet, vous tapez une url, vous ne tombez pas sur le vrai site, ça n’est plus Internet.

Mais vous avez raison, la Chine l’a fait, ce grand pays démocratique qui sert d’exemple pour tant d’autres…alors pourquoi pas nous?

Madame, loin de remettre vos capacités en cause, j’estime que concernant celles que vous avez sur Internet, vous avez une énorme marge de progrès. Dans chacun de vos posts, dans chacun de vos articles, vous expliquez des choses qui sont à l’encontre de l’essence même d’Internet. Le filtrage n’est pas la solution, le blocage non plus, l’optimisation de l’Internet comme vous l’entendez encore moins.

Ces idées seraient un frein à la concurrence, à l’innovation, au développement de nouvelles technologies, elles favoriseraient l’isolation de la France sur Internet ainsi que la création d’un Internet à deux vitesses, voir même un FranceNet si, lorsque je tape google.fr, je tombe sur le moteur de recherche d’Orange.

Cordialement, un citoyen français qui use de son droit d’expression.

Contrat Creative Commons
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Les #SFH, dernier lol de la HADOPI.

SFH, qu’est ce ?

Ce sont les Spécifications Fonctionnelles HADOPI, en gros, toute la partie business de la Haute Autorité si vous préférez. Techniquement, cela se traduit pour l’instant par un document PDF de 77 pages qui sont, qu’on se le dise, relativement imbuvables…

Cet article n’a pas pour but de présenter l’ensemble du document, la première raison étant que si je fais ceci l’article va faire 800 pages, la seconde raison est que PC INpact à déjà fait une analyse du dit document, analyse que je trouve relativement complète et que vous pouvez trouver à l’adresse suivante : http://www.pcinpact.com/actu/news/63198-filtrage-box-adsl-vivendi-sfr-hadopi.htm

Les SFH serviront, in fine, aux développeurs qui souhaiteraient faire labéliser leurs applications par la Hadopi.

Analyse :

Je commence donc ce que j’estime être « un complément » à l’analyse faite par Nil Sanyas, de PCI :

La première partie du document (jusqu’à la page 6) fait un rappel sur la riposte graduée de la haute autorité :

– Mail si téléchargement illicite détecté (qui fait déjà beaucoup parler de lui à cause des cas de faux positifs),

– Lettre recommandée avec A.R le téléchargement d’œuvres ne cesse pas.

– Transmission du dossier au parquet en vue d’appliquer une sanction (financière ou suspension de l’accès à Internet, par exemple).

J’ai rigolé à la page 7, ou la HADOPI tient un scoop en exclusivité mondiale :

Force est de constater que les virus, les vers, les botnets et les spams se répandent toujours autant.

Et oui, les antivirus et autres solutions de sécurité ne sont pas à 100% fonctionnelles, comprenez par la qu’il n’existe aucun risque zéro sur Internet. Scoop, n’est ce pas ? Le monde de l’Internet évolue à une vitesse affolante, les virus et autres trojans également, de facto, il n’existe aucune solution efficace à 100% mais la HADOPI pense pouvoir régler cela, bien bien…

Page 8 : une phrase à particulièrement retenu mon attention :

Il est difficile de définir le caractère illicite d’un téléchargement, puisque le clonage est constitutif du numérique. Tel fichier peut avoir été téléchargé légalement, sa copie (son clone) pouvant être selon le cas, légale (copie privée) ou illégale.

Donc, la HADOPI explique qu’il est manifestement compliqué de définir l’illégalité de tel ou tel téléchargement, mais propose de sanctionner les internautes pris en train de télécharger illégalement… un peu paradoxal.

La raison la plus plausible qui confirme mes craintes, c’est que la HADOPI ne sanctionne pas vraiment la personne qui télécharge mais plutôt le défaut de sécurisation de ligne.

Nota bene : le défaut de sécurisation de ligne, c’est en gros : votre ligne à servi à télécharger un ou plusieurs fichiers de façon illégale, vous n’avez pas réussi à mettre en œuvre tout les moyens de sécurisation possible pour empêcher cela, vous êtes coupable. La loi sanctionne donc les gens qui ne savent pas sécuriser leur accès, soit…90% de la population grosso modo.

Dans l’ensemble du document, la HADOPI rappelle la totale souveraineté du titulaire de la ligne sur son accès Internet :

il est responsable de son patrimoine numérique et du comportement numérique des machines des internautes et des appareils mobiles qui dépendent de sa politique de sécurité.

L’installation, l’activation ou la désactivation du « logiciel Hadopi » est à votre charge, libre à vous de faire ce que bon vous semble.

Le logiciel doit être paramétrable tout en restant simple d’utilisation afin qu’il soit accessible à tous.

C’est un point sensible : l’utilisateur est souverain et donc, en cas de défaut, sera complètement responsable du défaut.
Je passerais sur les points déjà abordés dans l’analyse de PC INpact, on peut y lire que la HADOPI prévoit éventuellement d’insérer des solutions « Hadopi » directement dans les box des abonnés adsl, ce qui est impossible selon moi (ou à trèsssss long terme).

Impossible car :

– Beaucoup de FAI considèrent les box comme le point de terminaison de leur réseau, la box n’appartient donc pas au client.
– Pour un même Fournisseur d’Accès à Internet (FAI), il existe une multitude de box, par exemple Orange avec sa Livebox 1.0, 1.1 Sagem et 1.1 inventel, sa Livebox 1.2 et sa Livebox 2.0, rajoutons à cela les clients qui ont des modems simples, ceux qui ont des modems routeurs autres (Netgear, Belkin, etc. etc.).
– Si l’utilisateur doit pouvoir gérer son logiciel, alors il faut un contrôle total de la box et je doute que les F.A.I laissent ce pouvoir à l’utilisateur final.

Dans les autres inepties du genre, on peut lire qu’une journalisation d’évènements existe (jusque la, ok), que ce journal peut être crypté et hashé.
Hashé, pour résumer, on crypte le fichier, on en génère une clé cryptée et le principe d’un Hash, c’est qu’une fois réalisé en principe, on ne peut pas revenir en arrière.

La Hadopi précise cependant que le hash doit être réversible sur demande d’un juge…Message à l’attention du personnel de la HADOPI, si vous savez comment on fait, je suis preneur, parce qu’a ce jour aucune personne, aucun ordinateur, rien n’a réussi à rendre un hash réversible…manifestement, HADOPI pourra !

Pour information, le journal ressemblera à quelque chose comme ça : http://www.pcinpact.com/affichage/63198-filtrage-box-adsl-vivendi-sfr-hadopi/97530.htm

Je ne sais pas pour vous, mais moi, ça me fait peur tout ça, le journal regarde tout ce que vous aller faire sur l’ordinateur. La Hadopi précise cependant que ces données ne sont pas remontées et pas confiées à des tiers… avant de préciser qu’en cas d’utilisation des protocoles ou logiciels destinés à télécharger, les données seront remontées. Paradoxal non ?

D’ailleurs, partant du principe que tout peut servir à télécharger…votre navigateur pour le téléchargement direct, un client FTP pour se connecter à tel ou tel serveur, un client newsgroup, un client P2P, j’en passe mais techniquement, tout peut servir à télécharger. La Hadopi va donc tout enregistrer ?

Pour finir, afin de ne pas faire du réchauffé de l’analyse de PC INpact, on précisera que la Hadopi souhaite responsabiliser l’utilisateur encore plus :

« Par exemple, le titulaire de l’abonnement devra informer les utilisateurs des dangers du téléchargement illégal. »

J’aimerais savoir comment la HADOPI va contrôler ce point et avec quels moyens, va-t-elle fournir des manuels d’information ?

D’un point de vue général :

Ces spécifications posent quelques problèmes :

– D’un point de vue technique, beaucoup de choses ne sont pas réalisables (exemple du hash réversible)
– Le fait que les box puissent être des éléments de la Hadopi n’est pas réalisable avec le parc actuel, il faudrait un nombre considérable de changements : même matériels chez le fournisseur x, même logiciels, même système d’exploitation dans la box, …
– La Hadopi, par toutes ces mesures, va impliquer les FAI, qu’ils le veuillent ou non et elle va également les impliquer juridiquement dans un défaut de sécurisation. Et si les FAI refusent (ce qu’ils vont certainement faire) ?

Dernier point qui arrivera très rapidement, si les box peuvent être des éléments « Hadopisées », qui va financer cela ?

Les FAI refuseront de prendre à leur charge les coûts pharaoniques d’une telle opération.
L’Etat refusera également, comme il l’a déjà fait sur les frais d’authentification des abonnés.
L’addition retombera-t-elle sur l’utilisateur final ?

N’hésitez pas à poser vos questions via les commentaires et, surtout, à lire l’analyse de PC INpact et à relayer l’information autour de vous.

Ironie, volontée ou pur hasard, hier, c’était le jour de la mise en place de Skynet dans terminator…coïncidence :D?