En Angleterre, Big Brother se fait inviter par la reine.

Il y a quelques temps de cela, une proposition de loi arrivait en Angleterre. Cette dernière proposait d’obliger les F.A.I à fournir, en temps-réel, un accès à l’ensemble des communications électroniques du pays. Ce projet concerne donc l’ensemble de la population, que l’on ait fait quelque chose de mal, ou non.

Ce projet de loi est aujourd’hui acté. En fait, il l’est depuis hier. La reine a confirmé la mesure du ministère de l’intérieur lors d’un discours consultable sur http://www.cabinetoffice.gov.uk/queens-speech-2012 (EN)

« My Government intends to bring forward measures to maintain the ability of the law enforcement and intelligence agencies to access vital communications data under strict safeguards to protect the public, subject to scrutiny of draft clauses.»

En résume, la reine souhaite renforcer la capacité de ses agences de renseignement à accéder à des données importantes, voir essentielles. Elle garantit des conditions d’accès strictes afin de ne pas permettre d’abus mais, comme à chaque fois, il y a fort à parier que ce « Big Brother » sera utilisé à d’autres fins.

Depuis les émeutes de 2011, le ministère de l’intérieur n’a cessé de renforcer certaines lois afin que ces évènements ne puissent plus se reproduire. Lors des émeutes, le gouvernement avait également sollicité RIM afin de déchiffrer les communications de Blackberry Mobile (BBM) pour retrouver les émeutiers.

Je trouve cette déclaration grave pour la protection de la vie privée des anglais (il faut d’ailleurs se pencher sur le terme de pays utilisé parfois par le gouvernement, il peut être question de citoyens anglais, ou alors de citoyens sur le sol anglais, ce qui change beaucoup de choses).

Les forces de l’ordre et les services de renseignement auront bientôt accès à l’ensemble des données privées circulant sur les réseaux, en Angleterre. Mails, SMS, MMS, conversations instantanées (s’il est possible d’écouter une ligne, en temps-réel, il devient possible de tout écouter, de tout voir, même des éléments qui relèvent de la sphère privée, ou intime).

Londres est déjà infestée de caméras à chaque angle de rue, la reine ajoute maintenant la possibilité d’écouter tout pays. Quelle sera la prochaine étape dans la violation de la vie privée des citoyens ?

Il ne reste plus qu’à chiffrer systématiquement ses communications par mail, ses sms et tout le reste.

Pendant ce temps là, au cinéma…

Cet article fait suite à un simple tweet, lancé hier par @nkgl sur Twitter. Le tweet en question parlait du prix assez élevé d’une place de cinéma, de nos jours. J’ai décidé de développer l’idée ici afin de faire un petit état des lieux.

Pour les exemples, j’ai pris les cinémas Gaumont (mais vous pouvez faire de même avec d’autres cinémas, comme UGC) des villes suivantes :

  • Paris
  • Toulouse
  • Nice
  • Marseille
  • Reims

Les prix sont présentés de la façon suivante : le prix pour deux personnes adultes, pour un tarif de soirée. Je suis parti du principe que ce couple test travaille et n’a que très rarement l’occasion d’aller au cinéma, je n’ai donc pas pris en compte les éventuels tarifs de matinée de certains cinémas ni les éventuelles cartes de réduction.

Pour finir, j’ai pris le prix d’une séance 3D ou nos exemples disposent déjà de lunettes 3D. Il faut rajouter 1€ pour les cinémas Gaumont Pathé.

Paris :

  1. Gaumont Alésia : 12.90€ x2, soit 25,80€
  2. Gaumont Aquaboulevard : 12€80 x2, soit 25.6€
  3. Gaumont Champs-Elysées Marignan : 12€50 x2 soit 25€
  4. Gaumont Convention 12€90 x2 soit 25,80€
  5. Gaumont Gobelins 11€30 x2 soit 22.60€
  6. Gaumont Opéra (côté Français) 12€70 x2 soit 25.40€
  7. Gaumont Opéra (côté Premier) 12€70 x2 soit 25.40€
  8. Gaumont Parnasse 10€90 x2 soit 21.80€
  9. Pathé Wepler 12€90 (14€30 la séance du samedi minuit) x2 soit soit 25,80€ ou 28.60€ la séance de minuit
  10. Gaumont Parnasse (Côté Montparnos) 10€90 x2 soit 21.80€
  11. Gaumont Champs-Elysées Ambassade 12€50 x2 soit 25€
  12. Gaumont Alésia (côté Mistral) 12€60 x2 soit 25.20€
  13. Gaumont Opéra (côté Capucines) 12€70 x2 soit 25.40€

Toulouse :

  1. Gaumont Labège 12€50 x2, soit 25€
  2. Gaumont Wilson 11€80 x2, soit 23.60€

Nice :

  1. Pathé Lingostière 12€90 x2, soit 25.8€
  2. Pathé Masséna 12€40 x2 soit 24.8€
  3. Pathé Paris 12€40 x2 soit 24.8€

Marseille :

  1. Pathé Madeleine 11€60 x2 ; soit 23.20€
  2. Pathé Plan de Campagne 12€10 x2, soit 24.20€

Reims :

  1. Gaumont Reims 12€40 x2, soit 24.80€
  2. Gaumont Parc Millésime 12€40, x2, soit 24.80€

Vous pouvez, si vous le souhaitez, estimer le tarif d’une séance pour une famille test comprenant un couple et deux, ou trois enfants. Agés ou non de plus de 12 ans, ou deux âgés de plus de 12 ans et moins de 12 ans pour le troisième enfant. Pour faire ce calcul, rendez-vous ici : http://www.cinemasgaumontpathe.com/nouveau/cinemas/#cinemasfrance et choisissez votre cinéma, les tarifs sont ensuite disponibles.

Faute de temps, je ne pousse pas l’analyse plus loin mais je vous encourage vivement à le faire. Il serait intéressant d’analyser le prix d’une séance pour notre famille ci-dessus.

L’analyse n’est évidemment pas assez poussée pour tirer des conclusions, mais je vous fait part d’un avis personnel :

lorsque l’on est une famille et que l’on observe les prix pratiqués, autant attendre la sortie du film sur DVD ou Blu-ray. La qualité sera moindre (à moins d’avoir une bonne installation vidéo et son et potentiellement de la 3D). Chronologie des médias oblige, le film en question n’arrivera pas avant un certain temps.

Bref, le téléchargement a encore de beaux jours devant lui.

« si un pirate propose un produit n’importe où dans le monde, 24h/24 7j/7, accessible depuis le confort de votre ordinateur personnel, alors que selon certains accords officiels le produit arrivera officiellement dans votre pays trois mois après la sortie américaine et ne peut pour le moment être acheté dans votre boutique préférée, le service du pirate ne sera que meilleur. »
« Notre objectif est de créer un service de meilleure qualité que les pirates, et cela a été un succès pour nous, si bien que le piratage n’est fondamentalement plus un problème pour notre société. » – Gabe Newell, Studio Valve.

Chère Madame Nathalie Kosciusko-Morizet, …

140 caractères, c’est parfois trop court pour exprimer ses idées, surtout lorsque l’on y trouve des arguments et un bon gros coup de gueule à votre encontre ainsi qu’à l’encontre de l’UMP et du Président-candidat, Nicolas Sarkozy.

Dans un premier temps, je reviens sur le dépôt de plainte déposée par vous-même ainsi que par M. Copé à l’encontre de M. Baptiste Fluzin.

Le principe n’est pas de remettre en cause cette plainte que j’imagine parfaitement fondée puisque la personne reconnait les faits. Non, le principe c’est de remettre quelques pendules à l’heure. Il semblerait que la vôtre soit détraquée. Je reviens donc sur vos récentes déclarations :

« Mais non, que dis-je, les hémiplégiques de l’indignation ne peuvent concevoir cela. Quand on n’est pas de leur bord, quand on ne tresse pas de lauriers à la Gauche à longueur de tweets, on mérite les bordées d’injures, et ceux qui les profèrent ont droit à des encouragements. Encore un effort, et on me dira que me traiter comme on m’a traitée, c’est faire souffler un vent de fraicheur sur Internet ! »

Je ne tresse pas de lauriers à la Gauche, loin de là, le CM de M. Hollande n’a peut-être pas oublié Botzaris 36 et tout le reste. Vous faites des généralités qui sont à peine acceptables de la part d’une personne « lambda », ça l’est encore moins lorsque ce cliché émane de la porte-parole de Nicolas Sarkozy.

Dans vos déclarations, vous tacliez à demi-mots un twittos « influent », Maître Eolas. Peut-être aurait-il été bon pour vous de suivre ses indications et d’abandonner les charges, vous avez fait un joli bad buzz qui ne fait que mettre un peu d’huile sur le feu.

Bad buzz et point abordé, j’arrive maintenant à l’essentiel : la menace que vous et votre gouvernement représentez.

Un citoyen vous insulte, vous portez plainte. C’est normal, c’est un fait, personne ne peut contredire cela.

Seulement voilà. Pour critiquer quelqu’un qui vous insulte, il faut être propre sur soi et cela ne semble pas être votre cas.

Depuis déjà trop longtemps, ce gouvernement se permet de tirer à vue sur des journalistes, si bien qu’on se demande si vous ne faites pas un concours entre vous.

Dernier acte marquant : la plainte contre le site d’information Médiapart.

« Infamie », « désinformation », « officine » ou encore « organe qui se prétend être de presse », « menteurs » … cela fait maintenant quelques mois que l’UMP et le gouvernement se déchainent contre Médiapart et que vous n’y allez pas franchement de main morte.

Le flot d’insultes s’est amplifié depuis la publication de documents attestant d’un financement de la campagne de N. Sarkozy par Mouammar Kadhafi.

Qu’on remette en cause les conclusions d’un journal, c’est une chose. Qu’on les insulte et qu’on méprise et les journalistes et le travail fourni, s’en est une autre.

Depuis, une journaliste de Médiapart a été insultée et bousculée, lors d’un meeting UMP. Ceci n’est pas acceptable.

Le fait qu’un journal ne vous plaise pas ne vous donne pas pour autant le droit de l’insulter et de le trainer dans la boue. Reporters sans frontières s’inquiète de plus en plus des écarts de conduite du gouvernement lorsque l’on parle de journalisme.

Pour reprendre une de vos idées jusqu’à l’absurde :

« Mais non, que dis-je, les hémiplégiques de l’indignation ne peuvent concevoir cela. Quand on n’est pas de leur bord, quand on ne tresse pas de lauriers à la Droite à longueur d’articles, on mérite les bordées d’injures, et ceux qui les profèrent ont droit à des encouragements. »

Avant de porter plainte et de critiquer, il faut savoir balayer devant sa porte. Celle de ce gouvernement est bien sale.

Frédéric Chatillon-Front National ? Peu importe, Streisand est là.

Manifestement, des choses ont changé depuis mes billets visant Frédéric Chatillon, le Front National ainsi que le réseau Voltaire.

Tout a commencé avec un commentaire sur ce blog :

Merci pour ces détails croustillants. Pour info, les tracts du FN pour l’élection présidentielle sont imprimés par « RCS 400 363 198″ [sic], qui aboutit très vite sur RIWAL.

Ce numéro était présent sur les affiches de campagne du Front National et est directement lié à Frédéric Chatillon ainsi qu’à la société Riwal, qui a été l’imprimeur du FN pour sa campagne présidentielle.

Ensuite, Laure Siegel, pour les Inrocks, a fait un très bon article sur M. Chatillon, je vous conseille de le lire, il est bien écrit et instructif.

Et là, quelques jours après, c’est le drame. Il semblerait que des photos utilisées pour relier le FN à Frédéric Chatillon ne soient plus en ligne et je ne serais qu’à moitié étonné que le photographe ou propriétaire du site ait eu des ennuis avec le Front National pour ces photos.

Heureusement, Internet est là. La photo en question, la voici :

Elle vient d’Internet, je n’ai rien piraté pour l’obtenir, elle était en accès libre (je précise, des fois que le FN soit tenté d’attaquer pour je ne sais quelle raison, qu’elle est sur Internet, elle est publique, je ne viole aucune loi en l’affichant).

La suite, vous la devinez : cette photo à déjà disparu une fois, sans doute parce qu’elle dérange… à nous de faire en sorte qu’elle ne disparaisse pas, si vous le souhaitez bien sûr.

S’il se passe quelque chose (retombées, mails, menaces ou que sais-je), vous serez les premiers informés.

Toulouse et Internet : la reprise d’un drame à des fins politiques.

On pourra reprocher ce que l’on veut au président actuel, d’un manque de respect (casse toi pauvre con ?) à un ensemble de propositions toutes plus répressives les unes que les autres, il faut néanmoins lui reconnaitre quelque chose : sa constance.

Elle réside dans le fait qu’à chaque évènement, c’est une nouvelle loi qui est proposée (et parfois forcée, exemple avec HADOPI). Est-il utile de préciser que ces lois sont, pour la plupart, disproportionnées et répressives ?

Le drame de Toulouse n’échappe pas à cette règle, c’est donc « logique » de voir M. le Président de la République tout fier, proposant son projet : punir les personnes qui naviguent sur des sites violents ou extrémistes.

Ce qui est moins logique, c’est le traitement médiatique qui découle de cette loi. Je vous propose donc de nous pencher sur les récentes déclarations du Président (tant qu’il l’est encore).

Dans un premier temps, observons cela sous l’angle technique : quelles solutions existent pour punir les personnes qui naviguent sur les sites en question ?

  • Il est possible de fermer le site mais c’est long, surtout lorsque le site n’est pas en France, encore plus s’il n’est pas hébergé dans un pays de l’Union Européenne.

  • Il est possible de bloquer le site, sur injonction judiciaire. Là aussi, problème : l’affaire Copwatch a démontré que bloquer un site était inutile, il reviendra autrement, ailleurs, avec une autre adresse. Sans oublier l’effet Streisand, des copies du site en question peuvent exister et ceci à l’infini.
  • Il existe une autre solution. Une solution que M. Sarkozy semble bien aimer et que la France connait déjà. Une solution qu’elle a vendu à l’ex dictateur président, Mouammar Kadhafi via la société Amesys, filiale du groupe Bull, société détenue en partie par le gouvernement.

Si vous ne l’avez pas deviné, cette solution, c’est le DPI. Petit rappel, le DPI c’est une sonde, installée chez votre fournisseur d’accès à Internet, elle permet d’écouter l’ensemble du trafic d’une ligne ou de centaines de lignes, en même temps.

Traduction : vous allez sur Google, sur Facebook, vous entrez un mot de passe, vous envoyez un message d’adulte à votre dulcinée, le DPI le sait. Il est fait pour ça : inspecter en profondeur les données qui circulent, à l’échelle d’un abonné comme à l’échelle d’un pays.

Revenons aux faits : le DPI. Pour pouvoir punir des personnes allant sur des sites « interdits », il faut pouvoir écouter les connexions, pour savoir qui sont les méchants internautes qui osent se rendre sur de tels sites.

Problème à nouveau : il n’est pas possible d’écouter uniquement les accès à ces sites, il faut tout écouter et poser un filtre, ou faire le tri dans les centaines de Go qui seront capturés (ce qui nécessite beaucoup de matériel, d’argent et potentiellement beaucoup de personnel).

Vous vous dites « je n’ai rien à cacher, ce n’est pas grave » ? Si vous estimez que votre vie privée vaut si peu, c’est votre problème, ce n’est pas celui d’un ensemble de gens qui voudraient pouvoir dire quelque chose sans que la moitié de la planète soit au courant.

La solution proposée par Nicolas Sarkozy est disproportionnée (pour changer), au-delà de cette disproportion, c’est une violation de la vie privée et il est fort possible que ce DPI serve d’arme d’anticipation par la suite, ce qui évite la longue et fastidieuse démarche judiciaire. ACTA voulait le faire, pourquoi pas le président ?

Dans un second temps, voyons les déclarations de Nicolas Sarkozy sous un autre angle : depuis l’œil d’un journaliste.

Par nature, un journaliste se doit de faire des vérifications, de croiser ses sources, d’aller justement sur ce genre de sites afin de savoir ce qui se dit vraiment. Il doit analyser le contenu afin d’obtenir des preuves, nécessaires à la construction d’un article ou d’un reportage.

L’envie de Nicolas Sarkozy rend ces journalistes coupables. Coupables d’avoir fait leur travail, elle menace directement celles et ceux qui travaillent sur des dossiers sensibles ou l’on parle de terrorisme, de groupes intégristes …

Allons encore plus loin, il sera possible de savoir qui fait quoi, quand, où et avec qui. Dans ma vie, ça me dérange déjà, dans la vie d’un journaliste, c’est un risque aussi : celui de ne pas pouvoir couvrir ses sources.

La reprise médiatique du drame de Toulouse est déjà puante, les propos de Nicolas Sarkozy, résumés sous la forme : un drame = une loi, le sont encore plus. Son rôle de Président ne lui donne même pas la légitimité de proposer une telle loi.

Pour terminer, je ne sais pas si c’est moi mais, plus le temps passe, plus j’ai l’impression que l’on bascule véritablement dans un régime totalitaire.