Poutine n’aime pas Internet et les Internets le lui rendent bien.

Ce billet n’est pas de moi mais de Tris Acatrinei.

Le Monde publiait dimanche un article sur Vladimir Poutine, qui a enfin ouvert son site Internet, lui qui se vantait de n’avoir jamais écrit un seul email de sa vie. Dans une logique d’ouverture ou de démagogie, allez savoir, il a laissé un espace aux commentaires des internautes.

Commentaires qui laissaient relativement peu de place à l’imagination puisque 75% d’entre eux encourageaient M. Poutine à faire son Jospin. C’est là où on voit les erreurs de débutants puisque les commentaires n’avaient pas fait l’objet d’une modération a priori. Erreur rapidement réparée par un community manager qui a entrepris de faire le ménage dans les commentaires. L’anecdote est savoureuse et a de quoi égayer un dimanche d’hiver.

Mais le plus choquant n’est pas tant l’attitude de Poutine sur laquelle on ne fonderait de toutes façons aucun espoir mais plutôt les commentaires des lecteurs du Monde qui voient dans cet article une vendetta anti-russe et soupçonne le journaliste de partialité.

La Russie et les Internets, c’est une histoire d’amour à base de je t’aime moi non plus, teintée de schizophrénie. La criminalité informatique y est fleurissante : la bonne partie des virus informatique proviennent de Russie, on dénombre du trafic d’armes, de la pédo-pornographie, du blanchiment d’argent sans que les autorités compétentes n’y trouvent rien à redire – et pour cause puisque je les soupçonne fortement d’y trouver leurs comptes – mais les internautes font l’objet d’une surveillance à peine discrète et c’est Reporters Sans Frontières qui le dit. (http://fr.rsf.org/russie.html)

Qu’on se rassure, la plupart des pays de l’ancien Bloc de l’Est sont dans une situation plus ou moins similaire.

Mais c’est la Russie de Poutine qui est dans le collimateur. Peut-être parce que son régime un brin autoritaire cherche à devenir tentaculaire.

Qu’a donc essayé de faire l’aspirant chef du Gouvernement ? A montrer une sorte d’ouverture ? Qu’il était à l’écoute ? Pour cela il faudrait qu’il oublie de se présenter.

Et si c’était trop tard ? Les Révolutions Arabes ont montré qu’un dirigeant qui se réveillait au dernier moment pour essayer de s’allier les internautes pouvait assez mal finir.

Les internautes ne sont pas dupes. Internet est l’espace le plus propice à la contestation, à l’explosion de colère, à la fermentation des germes de la révolte. On ne contrôle pas Internet et encore moins les internautes.

Tout comme la plupart des pays de l’Est, la Russie n’a fondamentalement pas beaucoup changé depuis la chute de l’URSS. La différence notable réside dans le fait que ceux qui s’en mettaient plein les poches de manière très discrète sous le soviétisme le font de manière beaucoup plus ostentatoire maintenant.

Et la liberté d’expression me direz-vous ? Foutaises. Il suffit de voir la carte de Reporters Sans Frontières (http://fr.rsf.org/IMG/pdf/carte-2011-2.pdf ) pour se rendre compte qu’il y a des choses qui continuent à être taboues dans les médias, qu’ils soient mainstream ou confidentiels. Or, à partir du moment où la presse n’est pas libre de s’exprimer, c’est que les personnes ne le sont pas. Ce qui est une raison suffisante pour que la grogne s’intensifie.

Et lorsque les internautes se révoltent, les choses peuvent effectivement devenir difficiles pour les gouvernements en place. Surtout dans un pays avec une superficie et une population importante. Sauf que personne n’a intérêt à ce que les Russes refassent une Révolution.

Car une Révolution Russe ébranle toute cette zone géographique : les pays de l’Est, les anciens Républiques Soviétiques, mais également la Chine. Et personne n’a envie que cette région devienne incontrôlable. Et en disant personne, il faut comprendre les différents gouvernements.

Oui, le silence des Russes arrange bien des gens. Mais il faut se méfier des grognes URL qui peuvent très rapidement devenir IRL. Et lorsque cela arrivera, les choses seront beaucoup plus compliquées.

Il était une fois l’ARJEL.

Je vais vous raconter une petite histoire :

Il était une fois un vice, celui des jeux d’argents. Dans un tout petit pays, la France, tout le monde savait que les jeux d’argents étaient addictifs mais, pour le petit roi de ce petit pays et les gros lobbies français des jeux d’argents en ligne, ce n’était pas assez. Le président eut alors une idée : forcer le passage pour la création d’une autorité « indépendante » de régulation des jeux en ligne.

Il voulait que cette autorité puisse « valider » des sites de jeux d’argent en ligne comme étant légaux, ou non. Avec un label délivré par l’ARJEL, le site d’argent pourrait fonctionner en France.

Les gros lobbies voulaient que SEULS les sites validés soient accessibles, alors ils eurent une idée : demander à l’ARJEL de faire bloquer les autres sites, ceux que l’autorité n’avait pas validé.

C’est ainsi qu’un premier janvier de l’an 2012, un décret fut publié. Décret qui sacralise le filtrage par DNS. Ainsi le gouvernement français fit du blocage DNS le blocage « par défaut »,  se rapprochant encore un peu plus d’une boite de pandore qu’il ne faut pas ouvrir : celle du filtrage préventif et généralisé.

Fin de la gentille histoire, passage aux faits :

L’article 1 du décret généralise le filtrage par DNS par défaut, c’est-à-dire que l’on bloque le nom de domaine directement. Les opérateurs (F.A.I) pourront cependant filtrer d’une autre façon s’ils le souhaitent (et croyez-moi, il y à pire que le blocage DNS et m’est d’avis que certains F.A.I vont vouloir bloquer autrement), ils ne seront cependant pas indemnisés des frais engagés dans la procédure de blocage dans ces cas-là.

Ce premier article pose deux problèmes : Les F.A.I peuvent bloquer comme ils l’entendent, traduction : laisser un flou technique dans ce blocage, c’est accepter les pires techniques de blocage possibles, le décret n’imposant pas explicitement une méthode.

Second point, l’efficacité de ce blocage : Le blocage par DNS n’est efficace que sur un DNS, il suffit donc de changer ses serveurs DNS pour contourner le blocage. Dès lors, où est l’intérêt d’un blocage par DNS ? La réponse est simple : nulle part.

Benoit Tabaka (le secrétaire du Conseil National du Numérique, une personne au point sur le droit) m’expliquait ce matin qu’a priori, une injonction judiciaire imposait une obligation de résultat, c’est-à-dire que le site ne doit plus du tout être accessible. Si on résume donc, le gouvernement considère le blocage DNS comme blocage par défaut, ce dernier n’est pas efficace. Le blocage sur injonction judiciaire sous-entend une obligation de résultat. Le blocage par DNS ne peut pas garantir ce résultat. Je crois que vous avez compris le truc, c’est un serpent qui se mord la queue si on reste sur un blocage par DNS.

Les  F.A.I seront alors tentés de bloquer autrement, afin d’être plus efficace… mais comme précisé juste avant, le gouvernement ne demande pas un autre blocage (et en même temps, ne l’interdit pas).

La façon dont le décret est rédigé est mesquine car elle demande un blocage efficace en considérant par défaut un blocage qui ne l’est pas (celui sur les DNS), c’est, pour l’Etat, une façon de se dédouaner d’un éventuel sur blocage ou d’une éventuelle inefficacité de ce dernier (aussi astucieux que mesquin et dangereux).

Les articles suivants portant sur les modalités d’indemnisation et ce billet ne s’y intéressera que très peu, PCInpact ayant déjà fait une très bonne analyse du problème.

Une question me vient : vers quoi ce décret nous dirige ?

J’ai une éventuelle réponse et elle risque de vous déplaire : vers un filtrage national et généralisé. Dans un précédent rapport de l’ARJEL, il était question de créer un « truc national » qui s’occupe de gérer la liste de noms de domaines bloqués, de mettre à jour cette liste et d’éventuellement intervenir en amont des DNS, sur les BGP. PCInpact s’interroge à juste titre : est-ce que ce décret ne serait pas la première brique du « truc national » ?

La fin de l’histoire n’est pas « ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants », mais plutôt « et c’est ainsi que le filtrage généralisé s’invita en France. Ce fut la première brique du régime de censure que nous connaissons actuellement ».

Deux points pour finir, peu factuels cette fois :

–          l’ARJEL vous enfume. Elle prétend contrôler les jeux d’argent en ligne afin de vous protéger des addictions à ces derniers mais la réalité est différente : elle s’en tape.

Ce qui l’intéresse, c’est qu’à la fin du site ou vous aller claquer toute votre thune, il soit inscrit « .fr », c’est tout ce qui compte. Dépensez tout votre argent dans les jeux en ligne, dépendez de ces derniers, tant que c’est un « .fr », c’est parfait.

–          Le blocage par DNS va créer un écart d’accès à certains sites entre les personnes qui savent contourner un blocage DNS et ceux qui ne le savent pas. Peu à peu, nous entrons dans un Internet plus trop neutre et qui n’est plus trop Internet et ça, trop peu de gens en sont conscients.

Le petit guide officieux de l’officiel futur dissident Français. Étape 2.

Comme vous l’aurez compris, ce billet fait suite au dernier billet du blog, que je vous invite à consulter avant de passer à la suite.

Dans ce billet, je vais essayer d’expliquer plus en détails la première phase. Cette fois-ci, vous allez avoir droit à des faits, des cas concrets, toussa toussa.

L’action :

Lors du précédent billet, j’abordais le problèmes des dérives sécuritaires liées aux différentes évolutions de la loi dans divers domaines (sécurité, sécurité des données, propriété intellectuelle, …) mais, en pratique, comment se manifestent ces dérives ? Ce billet se présente donc comme une sorte de résumé de tout ce qu’il se passe actuellement dans notre pays. Merci à l’ami @Cabusar pour les idées apportées lors du dernier billet, elles sont présentées ici.

Tout d’abord, et afin de bien comprendre tout le reste, il faut parler d’une notion importante : l’inconscient collectif. C’est un avis strictement personnel mais j’ai l’impression qu’il fonctionne énormément (et principalement au travers des médias « mainstream », mais pas que).

Qu’est-ce que l’inconscient collectif ?

C’est un ensemble de choses, de codes et d’actions qui conditionnent certaines de nos pensées ou réactions. Ces choses peuvent exister depuis la naissance, être liées à un pays ou à une culture, une religion, …

Un des exemples que j’aime prendre, c’est celui des enfants : la plupart des filles jouent avec une mini-cuisine, les garçons jouent à la guerre comme on dit. Ce simple fait représente, selon moi, une partie de l’inconscient collectif.

Inconscient parce, lorsque vos parents sont allés vous acheter quelques jouets, la première fois, c’était en fonction de votre sexe et non en fonction de vos envies (je trouve les jouets des tout petits relativement neutres). Pour appuyer cette impression, réfléchissez un instant : imaginez votre fils jouer avec des poupées et ceci jusqu’à 6-7 ans ou plus. Que ressentez vous?

Pour avoir un couple d’amis dans cette situation, ils se sont inquiétés : « Pourquoi ? » « Qu’est-ce qui arrive ? » « Pourquoi n’est-il pas comme tous les autres ? ».

Voyez-vous ou je veux en venir ?

Le fait que votre enfant ne « rentre pas dans les petites cases » inquiète, parce que depuis longtemps, les hommes font la guerre et les femmes jouent avec des poupées et sont dans la cuisine. C’est un peu ça, l’inconscient collectif. Une sorte d’intelligence capable de réfléchir inconsciemment à l’échelle d’une planète et, par la suite, de faire adopter un schéma de pensée et de réactions qui sont plus de l’ordre du réflexe que de la pensée consciente. (Le cycle de Fondation est définitivement quelque chose de passionnant).

Partant de cet inconscient collectif, je vais essayer d’expliquer ce que j’entrevois des dérives sécuritaires, en France. Je vais tenter d’être le plus neutre et le plus factuel possible afin de ne pas faire de parti pris.

La CNI (Carte d’Identité Nationale) numérique :

La nouvelle carte d’identité est validée depuis peu, elle se présentera sous la forme d’une carte à puce qui contiendra un ensemble de données vous concernant, au format numérique. La base de départ de la nouvelle CNI est totalement légitime (comme à chaque fois) : lutter contre les fraudes, la falsification de cartes d’identité, pouvoir trouver plus facilement les usurpateurs d’identité. C’est un but louable.

Les données de la CNI seront conservées sur un fichier central, ce qui selon moi représente déjà un problème de sécurité et de confidentialité  des données, la CNI contenant un ensemble de données assez privées.

Des critiques ont été formulées sur le sujet de la CNI. En effet, les données de la CNI devaient-être conservées au maximum 15 ans, hors, ce délai semble absent de la proposition de loi adoptée. On peut légitimement se demander l’intérêt de converser des données personnelles ad vitam. Une autre problématique est soulignée : cette CNI est censée faciliter la lutte contre l’usurpation d’identité, la CNI devenant la nouvelle carte d’identité, chaque demande de carte entraînera un fichage d’une personne et, à terme, cela va créer une base de données de la population française.

L’inconscient collectif entre alors en jeu. Cet inconscient existe aussi en politique, soit à grand coup de peur, soit à grand coup de logique implacable (cf. l’exemple des antibiotiques dans mon précédent billet). La logique voudrait que l’on se pose des questions sur la CNI et pourtant, essayez dans votre entourage, c’est loin d’être le cas, personne ne voit où est le problème dans le dispositif.

Voir Claude Guéant dire qu’il est pour que les forces de police puissent se servir du fichier central, le voir dire qu’il est indécent de s’opposer « à ce que la justice utilise tous les moyens pour faire triompher la vérité » devrait nous faire bondir, éveiller nos sens, se dire que c’est trop gros pour-être vrai, et neutre.

Voir ce passage devrait également nous faire bondir :

Éducation dès l’école maternelle, les enfants utilisent cette technologie pour rentrer dans l’école, en sortir, déjeuner à la cantine, et les parents ou leurs représentants s’identifieront pour aller chercher les enfants.
Introduction dans des biens de consommation, de confort ou des jeux : téléphone portable, ordinateur, voiture, domotique, jeux vidéo
Développer les services « cardless » à la banque, au supermarché, dans les transports, pour l’accès Internet,

Ce passage résume à lui tout seul la technique d’acceptation du contrôle : instaurer un contrôle dès la plus tendre enfance afin que cela ne choque plus personne, afin que cela rentre dans les habitudes, dans l’inconscient collectif. Faire en sorte que cela ne gène plus personne, vous faire accepter inconsciemment votre mise sous surveillance.

Excusez-moi, mais un fichier central qui va répertorier les données privées et biométriques de 45 millions de personnes, moi, je me pose des questions, je m’inquiète. Le passé nous à déjà montré que ces fichiers étaient ensuite déviés de leur utilisation principale, prenez par exemple le fichier national automatisé des empreintes génétiques (FNAEG).

Justement, parlons en du FNAEG.

FNAEG, c’est l’acronyme de Fichier National Automatisé des Empreintes Génétiques. Ce fichier, crée en 1998, devait initialement contenir les empreintes des ADN prélevés lors d’enquêtes. Ce fichier a bien changé depuis le temps : il ne devait contenir que les traces des violeurs ou délinquants sexuels. Par la suite, il a été étendu (par les socialistes au passage) aux coupables de dégradations dangereuses ou d’extorsion. Ce fichier a depuis encore changé, puisqu’en 2003, sous l’impulsion de Nicolas Sarkozy, il est décidé que ce fichier devra répertorier la quasi totalité des délits y compris des simples « mises en cause ». J’ai également entendu parler d’un prélèvement ADN dans les écoles alors qu’ici, il n’était pas question de délits, néanmoins, je n’ai pas trouvé de sources précises confirmant ces faits. De l’autre côté de l’océan atlantique, ils parlent même de fichier l’ADN directement chez les bébés.

Avec le temps, cette base s’est transformée en fichier de fichage généralisé…et c’est le Syndicat de la magistrature qui le dit.

Des procédures pas très très légales et des fadettes

La justice s’en mêle maintenant mais il ne faut pas oublier l’affaire des écoutes illégales réalisées afin de trouver les sources de divers journalistes du jounal « Le Monde », à l’occasion de l’affaire Bettencourt. Deux personnes donc, Gérard Davet et Jacques Follorou, journalistes au Monde. Pour un des articles du journal, voici ce qui a été demandé par l’IGS (l’inspection générale des services) : des fadettes.

Les fadettes, ce sont les factures détaillées mensuelles de vos communications chez votre opérateur. Dans la version que vous avez, c’est une version ultra-light, exemple d’une fadette complète chez SFR :

« les appels, les SMS ou MMS envoyés ou reçus, le numéro de téléphone du suspect, celui de son correspondant, éventuellement celui d’un troisième interlocuteur, la date, l’heure, la durée de la communication, la cellule (la borne téléphonique utilisée) et le numéro IMEI du téléphone, c’est-à-dire l’International Mobile Equipment Identity, (et) le numéro unique de chaque portable » (Source Numérama)

Ces données permettent, par exemple, de tracer les appels d’une personne, de savoir ou elle se situait lors de l’appel et ainsi de cartographier ses déplacements pendant la période observée.

L’ironie, c’est que l’IGS s’est trompée de numéro, puisqu’ils ont commencé avec le portable de la fille de monsieur Davet. Ce qui sous-entend donc que ces informations existent également à votre sujet.

A nouveau, si cela ne vous fait pas bondir, le fait qu’un opérateur puisse savoir ou j’étais, ce que je faisais, à qui je parlais, pendant combien de temps, si je me suis déplacé, si je lui ai envoyé un sms, un mms, une photo, … Ça m’inquiète, ce n’est pas normal, c’est une atteinte à la vie privée.

Et le reste, dans tout ça

Le fait que les renseignements généraux vous fichent lors d’une manifestation, le fait que les services de la DCRI vous fichent lorsque vous commencez à trop l’ouvrir, le fait vous soyez fiché « un peu plus » si vous n’êtes pas d’origine Française, … tout ceci est inquiétant.

Alors, évidemment, il ne faut pas sombrer dans la paranoïa profonde, mais il faut bien se dire une chose : plus le temps passe, plus le gouvernement avance sur le fichage généralisé de l’ensemble de la population. du FNAEG à la prochaine CNI numérique, tout est fait pour que l’on saches tout de vous.

Le but n’est pas de contrôler, ils en sont juste incapables. Incapables pourquoi ? Réfléchissez un instant…

C’est une amie que j’apprécie beaucoup qui m’a donné la réponse : ils en sont tout simplement incapables parce analyser les données de 60 millions de personnes, c’est juste impossible, il n’y a pas assez de budget, pas assez de personnel et pas assez de compétences au sein du gouvernement pour le faire.

Non, le but, c’est que le gouvernement vous transmette un message : « où que tu sois, qui que tu sois, peu importe ton métier, ta vie… je te vois. Je peux te voir, je peux t’entendre, toi et tous les autres… alors fais attention. »

Il est possible qu’un jour des services d’analyses soient dimensionnés pour analyser presque en live tout ceci, mais ce jour n’est pas arrivé.

En attendant, si vous voulez un peu de vie privée, il faudra attendre le troisième et ultime billet de cette série.

Syrie : circulez, il n’y a rien à voir.

Petit billet sur la Syrie afin d’expliquer quelques points à une Informatrice un peu trop Zélée…

Pour ceux qui se renseignent, vous n’êtes pas sans savoir que le régime de Bachar Al-Assad n’est pas franchement tendre avec son peuple, et c’est pas peu dire : prison dans le meilleur des cas, exécution dans d’autres. Les opposants au régime sont traqués en Syrie et dans le monde entier, en Suisse par exemple…mais également en France.

Seulement voilà, le régime, tout comme son sanglant dictateur d’ailleurs, sont loin d’être stupides. Les yeux des organisations humanitaires sont tournés vers eux, tout comme ceux de l’ONU, l’OTAN, l’Europe, … (rayez la mention inutile) et Al-Assad, tout comme son régime, savent s’en accommoder…

Les dernières manifestations ont démontré l’intelligence (pas dans le bon sens) du régime. Laisser des manifestants s’exprimer était la meilleure des solutions et le meilleur coup médiatique pour Al-Assad. A l’heure ou quasiment tout les yeux sont rivés sur la Syrie, quoi de mieux qu’une manifestation pacifique, sans intervention militaire ?

Ils se tenaient à distance, prétextant la volonté de maintenir l’ordre en cas de débordement… ils étaient surtout dans cette configuration pour faire bonne image, rien de plus. Le régime d’Al-Assad est un des plus violents que j’ai eu l’occasion d’observer depuis le printemps arabe et, paradoxalement, c’est celui qui a la meilleure « image publique ». Al-Assad se présente comme une personne saine d’esprit, propre sur lui et qui pense à son peuple et à son pays.

La vérité est différente. Al-Assad est un fou, les mains tachées de sang, il ne pense pas à sauver son pays mais à traquer et tuer les opposants du régime. C’est un fou et, entre le génie et la folie, il n’y a qu’un pas.

Si Al-Assad était si gentil, comme le pense cette con Informatrice zélée, pourquoi refuserait-il la visite de représentants de l’ONU en Syrie ? Pourquoi a-t-il fait poser des mines sur l’ENSEMBLE des frontières de la Syrie ? Pourquoi utilise-t-il (lui et les Etats-Unis, au passage) un système de contrôle, un DPI, un monstre capable d’écouter tout le peuple Syrien, une technologie capable de trouver les dissidents et les (h)ac(k)tivistes opposés à son régime.

Réfléchissez-y, la prochaine fois que vous entendrez parler de la Syrie. S’il semble ne rien s’y passer, c’est parce que l’information est filtrée et que vous avez le droit de voir Bachar Al-Assad au pays des bisounours… pendant qu’en coulisses, le peuple Syrien se fait dézinguer, non pas avec le DPI, mais bel et bien avec du plomb cette fois.

La seule chose certaine, c’est que Bachar Al-Assad doit (et sera) au mieux traité comme un criminel devant le Tribunal Pénal International, au pire il se tuera ou sera tué (ce que je ne souhaite pas, je suis certain qu’il aurait plein de choses à dire…)

La seule question est : « encore combien de vies avant que Bachar le fou quitte la tête de la Syrie ? »

Débat avec un militant FN.

Depuis hier soir, sur Twitter, je « débats » avec une personne, cette personne semble être un soutien sans faille du Front National. Cette dernière n’étant pas factuelle et bien trop démago sur moi, j’utilise mon blog afin de faire une réponse plus construite, plus factuelle (puisque basée sur le programme du front national) et surtout, sur… un peu plus de 140 caractères.

Voici donc mon analyse sur les principales thématiques du Front National, je vous préviens… cet article risque d’être le plus long de tout pixellibre.net

[EDIT du 09/12/2011] : Depuis ce matin, les commentaires sont fermés. Je ne suis pas adapte de ce genre de pratiques et suis désolé pour ceux qui souhaitent s’exprimer sur le sujet ( les réseaux sociaux sont là 🙂 ), mais, si vous allez voir plus bas, vous constaterez que mon cher militant FN « campe » les commentaires. Limite… ce point n’est pas gênant, ce qui l’est plus, c’est qu’il déforme légèrement la vérité ou utilise des arguments en béton armé (comme par exemple : « D’ailleurs, les homosexuels ont tout à fait le droit de se marier, mais pas entre eux. » argument aussi trollesque que stupide, vous en conviendrez). Pour ces raisons et parce que j’ai autre chose à faire que de lui répondre 14 fois la même chose pour manger 14 fois une vérité tronquée, je ferme les commentaires. Le débat, oui, avec un sourd borné, non merci.

Éducation 

  • Mérite des enseignants

N’étant pas expert dans les éléments de langage du front national, mon analyse ne portera que sur le mérite des enseignants, point abordé dans le programme du FN. Ce mérite existe déjà, on parle même de « classes » et d’excellence au fur et à mesure des années, enseignements, actes … C’est donc vouloir refaire quelque chose qui existe déjà que de parler de mérite dans l’enseignement.

Nous pouvons également considérer que le mérite dont-il est question ici s’apparente plus à l’ancienne image d’un enseignant : une personne qui, avec le maire du village, se partageait respect et pouvoir dans les écoles. Ce temps n’est plus. L’explication réside simplement dans le fait suivant : les temps changent. Ils changent et notre système éducatif ne s’adapte pas assez rapidement. J’imagine que, pour beaucoup, c’est assez perturbant.

Chômage – Emploi

  • Mise en œuvre de la préférence nationale à l’embauche via diverses mesures de taxation du travail des étrangers     

Je ne suis certes pas expert dans ce domaine, mais un nombre incalculable d’études démontrent, avec des chiffres, des faits et des arguments que le travail des étrangers, en France, rapporte bien plus qu’il ne coûte. Il en est de même avec l’immigration, qui rapporte bien plus à la France que ce que cela lui coûte. À titre d’exemple : http://www.courrierinternational.com/article/2010/12/02/les-tres-bons-comptes-de-l-immigration

Vouloir taxer le travail des étrangers, c’est aussi leur compliquer (un peu plus encore) la vie et accepter la stigmatisation (et, sans rentrer dans le troll, les différentes sorties de route du FN, père comme fille comme membres, sont déjà de trop). La taxation de la main-d’œuvre étrangère existe déjà dans la mesure où les employeurs doivent s’acquitter d’une taxe lorsqu’une demande de régularisation pour travail est faite en préfecture.

Il faut rajouter à cela que, d’accord ou non, les thèmes de l’économie et de la société s’évaluent au niveau mondial, repousser des étrangers à ses portes, c’est un peu idiot. Les immigrants ne viennent en France par plaisir, ils abandonnent tout, prennent des risques pour venir et, tous les jours, des personnes meurent dans la Méditerranée, faute d’avoir réussi à traverser. N’allez pas croire qu’ils sont cela « pour le plaisir », surtout si c’est pour finir éboueur à Paris (avec tout le respect que j’ai pour les éboueurs de Paris). Bien souvent, ces immigrés font donc un travail dont personne ne veut.

Économie

  • Sortie de l’Euro et retour au Franc

Je donne mon point de vue, qui n’engage que moi : sortir de l’Euro, c’est, à l’heure actuelle, la pire connerie possible. La France est en crise, l’Europe également et on peut généraliser cela au Monde entier. Sortir de l’euro, c’est accepter de revenir 12 années en arrière, c’est s’isoler un peu plus encore, c’est plonger le pays dans un état encore plus compliqué et, accessoirement, le fait de repasser au franc n’aura aucun impact sur le coût de la vie. Au contraire, mais que des cotés négatifs: Avec quel argent va t’on imprimer des milliers de billets et faire des milliards de pièces ? Mettre à jour tous les systèmes Bancaires, d’assurances, de chèques, de facturation, sans compter tous les systèmes administratifs et des impôts pour revenir au franc ?

  • Majoration des cotisations salariales et patronales pour les étrangers

Donc, à travail égal, les cotisations des travailleurs étrangers en situation régulière seraient différentes, comment dire… que c’est juste inique. Je travaille 35 heures, mon collègue également, et à travail égal, cotisations différentes. C’est un frein, cela ne donne pas envie aux arrivants de travailler légalement, et, pire, c’est accepter des différences de rémunérations et (à nouveau) stigmatiser des Hommes.

Ce qui me déplaît encore plus, c’est que c’est malsain, parce que ce n’est pas explicite, on ne demande pas à un étranger d’avoir un post-it sur la tête « je suis étranger », mais tout est fait pour qu’ils soient mis de côté et stigmatisés.

  • Favoriser les investissements directs étrangers en France

Pardon mais si je comprends bien, on stigmatise les étrangers, mais concernant les entreprises, on les accueille donc chaleureusement ce n’est pas l’hôpital qui se fout de la charité là ? Ou alors, il faudrait que les étrangers qui arrivent soient blindés de fric et investissements, c’est ça ?

Et c’est faux, car je connais des personnes souhaitant créer des entreprises en France qui ont été bloquées par des formalités administratives en tout genre et qui finissent par rentrer au pays.

C’est bas de favoriser l’argent étranger d’un côté(surtout quand la fiscalité est désavantageuse pour l’économie française, cf Google), et défavoriser les peuples étrangers de l’autre. D’ailleurs, la personne en charge de tout ceci a un rôle particulièrement inconfortable.  » Toi, tu gardes tes pauvres et ta misère, mais je veux bien que tes riches viennent investir chez moi ! », un peu délicat, non?

Fiscalité

  • Prélèvement à la source de l’impôt

Bon, je dois admettre que ce point, je ne m’y oppose pas, c’est comme ça que cela fonctionne chez moi, de l’autre côté de la manche.

État

  • Réaffirmation du principe de laïcité

Je serais curieux de voir ce qu’est la laïcité : être chrétien ne pose pas de problème mais être musulman semble l’être. Ce n’est pas un secret, l’État donne aux églises. Pas directement car il existe une loi qui l’interdit, la loi de séparation des Églises et de l’État de 1905, exception faite de l’Alsace-Moselle, mais par le biais d’autres sociétés publiques. Et pour les autres temples de cultes, qu’en est-il ?

Affirmer la laïcité d’un État, c’est soit ne plus rien donner aux chrétiens, soit donner à tout le monde, étrangement, je suis convaincu que je n’ai pas la même définition que le FN dans cette histoire. D’ailleurs, si on pousse la réflexion jusqu’à son paroxysme, pourquoi avoir des jours fériés alignés sur les fêtes chrétiennes, et pas des jours fériés sur les autres religions ?

  • Mise  en place d’une politique familiale volontariste réservée aux Français impliquant la suppression des allocations familiales pour les étrangers et la création d’un revenu parental pour favoriser la natalité

Je vais éviter de commenter, quelques insultes pourraient voler. Je ne vous dirais donc pas que je trouve ceci totalement con, dégueulasse et franchement nazionalist (et hop, point Godwin atteint). C’est un fait, des familles usent et abusent du système des allocations familiales, pour autant, le F.N est presque en train de dire que saydlafote aux étrangers, c’est eux qui abusent du système. Allez hop, tout le monde dans le même panier, une famille en abuse, c’est tout le monde. Amalgame aussi stupide que dangereux, mais passons. Continuons donc sur cette réflexion : être Français, qu’est-ce que cela veut dire ? Je pense que 70% de la population a au moins un grand-parent qui vient d’ailleurs. Nous sommes tous étrangers alors, non ? Ces étrangers sont en France, ils travaillent, ils participent à l’économie du pays, ils payent des impôts… Ils sont donc Français.

  • Organisation d’un référendum sur l’avortement

Ah, tiens, ce point est plus souple que les discours de Mme Le Pen, qui s’y opposait. Allez expliquer cela à une de mes contacts qui à eu quelques soucis et qui a dû passer par là, vous aimerez sa réponse. Pour ou contre, ce n’est pas à l’État de juger, il DOIT être neutre. Si quelqu’un souhaite avorter, il doit faire en sorte que cela se passe dans les meilleures conditions possibles (médicales, suivi psychologique si besoin est) mais, selon moi, en aucun cas il ne doit se placer pour ou contre une décision qui appartient à chaque femme sur cette planète.

Comme une amie me le souligne, « notre sexualité d’aujourd’hui rend le truc juste infaisable. Parce qu’une gamine doit pouvoir se séparer d’un bébé qui va lui pourrir sa vie présente et future, rien que ça. »

  • Veiller à la neutralité politique de l’audiovisuel public

Bon point, mais malheureusement, le simple fait qu’un parti politique dise « nous allons garantir la neutralité du PAF », n’est déjà pas neutre. Un parti défend des idées et, partant de ce fait, s’il est garant qu’une quelconque neutralité, il ne sera pas éternellement neutre. Je suis réaliste, l’Homme est ce qu’il est et cette neutralité sera au mieux temporaire, au pire imaginaire. D’ailleurs, à l’heure actuelle, il ne me semble pas possible de retirer les médias des politiques, la proximité des deux est trop importante, ils ont besoin les uns des autres.

Europe

  • Sortir de l’Espace Schengen et rétablir les contrôles aux frontières nationales

Cette histoire me fait penser à un gros rideau de fer sur l’ensemble de la frontière française, on s’isole, on s’enferme et on ne laisse plus personne rentrer, un peu comme un firewall. On ne peut pas empêcher les flux migratoires, quoi que le Gouvernement en pense.(cf plus haut) En fermant l’espace Schengen, le FN pense stopper les flux de personnes, or ça ne fonctionnera pas. La seule chose qui va en découler, c’est que les gens prendront plus de risques à passer en France, cela augmentera les risques pour ces derniers, puisqu’ils passeront clandestinement. C’est également se fermer à la diversité et accepter que la France soit centrée sur elle-même, plutôt qu’ouverte au Monde entier (comme expliqué plus haut avec les travailleurs immigrés).

Le seul moyen de stopper les flux migratoires, c’est de poser un grand mur sur l’ENSEMBLE de la frontière, puis tant qu’on y est, de mettre des miradors partout, juste pour contrôler… et encore, pas certain que cela fonctionne.

Sur ce point, le vrai travail réside dans la bonne intégration de ces personnes et dans la bonne gestion de ces flux migratoires. Il n’est pas concevable de refuser à des gens d’entrer dans notre pays.

Un dernier point : l’Espace Schengen est un avantage économique : les transports de marchandise sont dédouanés. Fermer cet espace, c’est inciter les autres pays à aller exporter ailleurs puisque, chez nous, cela sera plus couteux et plus compliqué qu’ailleurs.

  • Renégociation radicale des traités européens et organisation d’un référendum sur la sortie de l’Europe en cas d’échec

Bon, connaissant les idées du FN, on peut penser que les négociations n’aboutiront pas et donc, que le FN souhaite que l’on sorte de l’Europe, histoire d’être bien de notre côté, seuls, isolés monétairement, politiquement, bla bla bla…

J’aimerais d’ailleurs savoir comment un seul pays pourrait s’imposer, face à 26 autres…

  • Renforcer les contrôles aux frontières extérieures de l’Europe (notamment méditerranéennes) pour lutter contre l’immigration clandestine

Ah, voilà le cœur du problème. « (notamment méditerranéennes) ». Discrimination, quand tu nous tiens ! Juste pour savoir, si un Syrien essaye d’arriver en France parce qu’il fuit le régime d’Assad, on le renvoie chez lui ? Et qui le fera ? La France ?

A nouveau, le débat porte sur des personnes qui sont parfois allé jusqu’à risquer leur vie pour venir en France, il serait peut-être préférable d’encadrer cette immigration clandestine afin d’éviter ou de réduire le nombre de  morts.

Immigration (là, y a du lourd)

  • Préférence nationale pour les prestations sociales (Allocations familiales notamment) avec augmentation des cotisations d’assurance Maladie et de l’assurance Chômage pour les étrangers
  • Le RMI ainsi que l’AME seront supprimés pour les étrangers

Donc, déjà qu’on veut augmenter les cotisations des étrangers, on veut AUSSI augmenter les cotisations sur le chômage et sur l’assurance Maladie… L’idée, c’est quoi ? De foutre tous les étrangers à la porte ?

Bien sûr, on me dira que non, mais augmenter (and again & again & again…) les cotisations et tout le reste, c’est défavoriser les étrangers en France, et donc, les mettre à la porte.

Ici aussi, c’est super malsain, parce que ça n’est pas fait directement, ce sont plein de petites mesures qui font le drame. Tenir le point de vue que je tiens ici reviens donc à dire que j’interprète, que le FN n’a jamais eu cette idée-là, que je conspire contre le FN … oui, évidemment, c’est vrai que le FN ADORE les étrangers. Bref.

  • Réforme du droit de la nationalité avec notamment suppression de la bi-nationalité et déchéance de la nationalité pour les délits grave commis par des personnes naturalisées depuis moins de 10 ans

Merde, que faudra-t-il choisir alors ? Imaginons une personne qui est Britannique et Française et qui a la double nationalité, elle fait comment ?

Ah! On me souffle dans l’oreillette que si elle reste Britannique, elle devra justifier sa situation en France. Je suis désolé, mais je ne me vois pas justifier une situation totalement légitime et encore moins choisir entre deux nationalités que j’ai.

Ah! Mais, anglais et français, ça ne dérange pas ? On me dit que c’est plus Français – Tunisien/Marocain/Algérien/Libyen/Syrien/, je n’avais pas compris que c’était une réforme de merde.

A l’heure ou de plus en plus de gens sont issus de deux pays différents sur au moins deux générations, le fait que le FN s’oppose à la bi-nationalité, c’est un peu comme s’il demandait de choisir une de ses racines et de la couper. Laquelle ? Être français et renier une partie de ses racines ou ne pas les renier mais devenir expatrié ?

  •  Expulsion des délinquants multi-récidivistes étrangers

Non, parce que, vous voyez, les délinquants multi-récidivistes français, c’est moins grave. C’est quoi cette proposition, je veux dire, c’est sérieux ?

Proposer cela, c’est dire aux délinquants multi-récidivistes français que, s’ils sont Français, c’est moins grave. C’est traiter un même comportement de deux façons différentes en fonction d’une origine. Plus raciste, tu peux pas faire.

Sécurité

  • Présomption de légitime défense pour les forces de l’ordre faisant usage de la Force

Alors, déjà qu’en ce moment, les forces de l’ordre font usage de la force à toute les sauces (Botzaris, la défense, les indignés, … aucune mention inutile, ne rien rayer), je n’ose imaginer ce que cela sera avec la légitime défense.

  • Fermeture des mosquées sous la coupe d’obédiences intégristes

Plaît-il ? Mais, un instant, les catholiques intégristes, ça existe aussi vous savez ? Et pourtant, le FN ne parle pas de les fermer… Encore une fois, c’est malsain car le FN ne dit pas « Les arabes sont dangereux, saydleurfote, dehors » mais il cherche à le sous-entendre.

Soit on traite tout le monde de la même façon, catholiques, protestants, musulmans, etc. Soit on ne fait rien. Avec cette proposition, le FN vise une religion mais pas les autres.

J’en passe un peu, histoire que le billet reste un peu buvable.

Santé

  • Limitation du nombre de médecins à diplôme étranger

Comme Cyprien pourrait le dire : « POUR-QUOI » ? Ils ont des diplômes, ils sont compétents, ils cherchent du travail… c’est encore une mesure discriminante pour les étrangers. D’ailleurs, pour info, la médecine, cela ne vient pas de France, les meilleurs médecins à l’époque des templiers restaient des hommes du Moyen-Orient (sauf si mes livres et mon professeur d’histoire m’ont menti).

Étrangement, lorsque quelqu’un est malade, il est bien content d’être soigné … étranger ou non.

Justice

  • Rétablissement la peine de mort

Alors, ÇA, c’est fort.

Je vous explique la raison de ce billet : une personne que je qualifierais de « Mega Pro-FN » m’a expliqué que le FN, c’était les gentils, qu’ils avaient de belles idées et que c’était un parti progressiste.

Je vous laisse juger par vous-même de ses idées… mais un parti qui souhaite rétablir la peine de mort, pour moi, ce n’est pas progressiste du tout.

Je vous conseille d’ailleurs de (re)voir le discours de Robert Badinter à l’Assemblée nationale le le 17 septembre 1981 :

Morceaux choisis :

Citation N°1 :

« Voici la première évidence : dans  les pays de liberté l’abolition est  presque partout la règle ; dans  les pays où règne la dictature, la  peine de mort est partout pratiquée. Le partage du monde ne résulte pas d’une simple coïncidence, mais  exprime une corrélation. La  vraie signification politique de la peine de  mort, c’est bien qu’elle  procède de l’idée que l’Etat a le droit de  disposer du citoyen jusqu’à  lui retirer la vie. C’est par là que la  peine de mort s’inscrit dans les systèmes totalitaires. 

C’est  par là même que vous retrouvez, dans la réalité judiciaire, et  jusque  dans celle qu’évoquait Raymond Forni, la vraie signification de  la  peine de mort. Dans la réalité judiciaire, qu’est-ce que la peine de   mort ? Ce sont douze hommes et femmes, deux jours d’audience,   l’impossibilité d’aller jusqu’au fond des choses et le droit, ou le   devoir, terrible, de trancher, en quelques quarts d’heure, parfois   quelques minutes, le problème si difficile de la culpabilité, et,   au-delà, de décider de la vie ou de la mort d’un autre être. Douze   personnes, dans une démocratie, qui ont le droit de dire : celui-là  doit  vivre, celui-là doit mourir ! Je le dis : cette conception de la   justice ne peut être celle des pays de liberté, précisément pour ce   qu’elle comporte de signification totalitaire. »

Citation N°2 :

«  Je sais qu’aujourd’hui et c’est là un problème majeur – certains voient  dans la peine de mort une sorte de recours ultime, une forme de   défense extrême de la démocratie contre la menace grave que constitue  le  terrorisme. La guillotine, pensent-ils, protégerait éventuellement  la  démocratie au lieu de la déshonorer.

Cet  argument procède d’une méconnaissance complète de la réalité. En  effet  l’Histoire montre que s’il est un type de crime qui n’a jamais reculé  devant la menace de mort, c’est le crime politique. Et, plus   spécifiquement, s’il est un type de femme ou d’homme que la menace de  la  mort ne saurait faire reculer, c’est bien le terroriste. D’abord,  parce  qu’il l’affronte au cours de l’action violente ; ensuite parce  qu’au  fond de lui, il éprouve cette trouble fascination de la violence  et de  la mort, celle qu’on donne, mais aussi celle qu’on reçoit. Le  terrorisme  qui, pour moi, est un crime majeur contre la démocratie, et  qui, s’il  devait se lever dans ce pays, serait réprimé et poursuivi  avec toute la  fermeté requise, a pour cri de ralliement, quelle que  soit l’idéologie  qui l’anime. le terrible cri des fascistes de la  guerre d’Espagne : « Viva la muerte ! », « Vive la mort ! » Alors, croire  qu’on l’arrêtera avec la mort, c’est illusion. 

Allons  plus loin. Si, dans les démocraties voisines, pourtant en  proie au  terrorisme, on se refuse à rétablir la peine de mort, c’est,  bien sûr,  par exigence morale, mais aussi par raison politique. Vous  savez en  effet, qu’aux yeux de certains et surtout des jeunes,  l’exécution du  terroriste le transcende, le dépouille de ce qu’a été la  réalité  criminelle de ses actions, en fait une sorte de héros qui aurait  été  jusqu’au bout de sa course, qui, s’étant engagé au service d’une  cause,  aussi odieuse soit-elle, l’aurait servie jusqu’à la mort. Dès  lors,  apparaît le risque considérable, que précisément les hommes d’Etat  des  démocraties amies ont pesé, de voir se lever dans l’ombre, pour un   terroriste exécuté, vingt jeunes gens égarés. Ainsi, loin de le  combattre, la peine de mort nourrirait le terrorisme. (Applaudissements sur les bancs des socialistes et sur quelques bancs des communistes.) 

A cette considération de fait, il faut ajouter une donnée morale : utiliser contre les terroristes la peine de mort, c’est, pour une  démocratie, faire siennes les valeurs de ces derniers.  Quand, après  l’avoir arrêté, après lui avoir extorqué des  correspondances terribles,  les terroristes, au terme d’une parodie  dégradante de justice, exécutent  celui qu’ils ont enlevé, non seulement  ils commettent un crime odieux,  mais ils tendent à la démocratie le  piège le plus insidieux, celui d’une  violence meurtrière qui, en  forçant cette démocratie à recourir à la  peine de mort, pourrait leur  permettre de lui donner, par une sorte  d’inversion des valeurs, le  visage sanglant qui est le leur. 

Cette  tentation, il faut la refuser, sans jamais, pour autant,  composer avec  cette forme ultime de la violence, intolérable dans une  démocratie,  qu’est le terrorisme. »

Nous n’avons pas le droit de vie ou de mort sur nos semblables. Badinter le dit d’ailleurs bien mieux que moi.

Pour finir, je trouve facile d’exécuter quelqu’un, de lui ôter la vie. S’il à volé une vie en étant parfaitement conscient de cet acte (et maître de lui-même), le tuer, c’est se mettre à son niveau. Qui tuera le bourreau ? (Référence : http://www.perspectives-gorziennes.fr/public/images/FranquinInoires_1_.jpg ) Il faudrait aussi faire la part des choses entre le crime conscient et celui qui ne l’est pas, lors de troubles psychologiques par exemple. Une peine de prison pour une personne troublée, cela ne résoudra rien, bien au contraire.

Edit : puisque le militant du FN me dit que j’ai menti, que c’est un mensonge par omission et que Mme Le Pen n’est pas pour… comment expliquer ceci alors :

http://www.dailymotion.com/video/xbv7vn_peine-de-mort-marine-le-pen-pour-un_news (passage aux alentours de 0.46, « donc, vous-êtes pour la peine de mort? Oui. »)

http://www.frontnational.com/2011/11/meurtre-d%E2%80%99oceane-la-peine-de-mort-existe-encore-en-france-mais-seulement-pour-les-victimes/

http://www.sondages-election.com/programmes/programme-front-national.htm

Pour finir : autre

  • Refus du mariage homosexuel et de l’adoption d’enfants par des homosexuels

Pardon mais : « putain de bordel de mentalité de merde ». Il est où le problème ?

Cher FN, l’homosexualité n’est pas une maladie, ce n’est pas une erreur, ce n’est pas un comportement étrange, ce n’est pas une connerie, ce n’est pas une défaillance mentale, ce n’est pas une tare, ce n’est pas dangereux, ce n’est pas … une maladie (retirée en 1992 de la nomenclature des maladies mentales de l’OMS).

Votre point de vue progressiste s’envole définitivement à la lecture de ce point. En QUOI deux hommes ou deux femmes qui s’aiment sont différents d’un couple hétéro ?

En rien. Pourtant, ils n’ont pas le droit de se marier. Ça n’est pas tant pour le mariage que certains le demandent, c’est surtout pour être considérés, être « comme tout le monde », et cela passe par le droit de potentiellement faire foirer son couple en se mariant si on veut.

Je ne parle pas de l’acte religieux, mais bel et bien de celui de la mairie. L’État est censé être laïque, qu’une Église refuse un mariage homo, je ne l’accepte pas mais je le conçois, les textes anciens, les règles, bla bla…

Qu’une mairie le refuse, non, je ne suis pas d’accord, ou qu’on ne parle plus de l’Etat laïque dans ce cas-là.

On parle de sentiments, de choses qui sont au plus profond de nous, pourquoi est-ce mal d’avoir des sentiments pour quelqu’un du même sexe ? Un sentiment, cela ne se contrôle pas, ça se vit, ça se ressent et si c’est une personne du même sexe, qu’est-ce que ça fait.

Cette mesure est stupide, pour ne pas dire complètement conne. Laissez les gens vivre, bordel !

Alors, mon cher ami, ce programme que vous défendez, est-il aussi ouvert d’esprit et progressiste que ça ?

A mon avis, non, mais ceci n’engage que moi. Cordialement.