ACTA pour les nuls.

N’y voyez aucune offense mais plutôt quelque chose qui ressemblerait à : qu’est-ce qu’ACTA pourrait vraiment changer pour vous, au quotidien ?

Avant de commencer, il convient de rappeler ce qu’est ACTA.

ACTA est un traité international, c’est l’Accord Commercial d’Anti-Contrefaçon. Cet accord est négocié depuis déjà trois longues années par 39 pays et, derrière ce nom de barbare qu’est ACTA, voilà ce qui se cache :

ACTA permet de créer de nouvelles sanctions pénales, forçant les fournisseurs d’accès à Internet à censurer et à surveiller les communications en ligne, tout comme les échanges en ligne.

Ce traité propose de renforcer la lutte envers la contrefaçon en instaurant un ensemble de moyens disproportionnés et, point très important : ACTA ne concerne pas que la liberté d’expression, cela va plus loin… beaucoup plus loin.

Au nom des brevets, ACTA propose d’interdire les médicaments génériques et certaines graines ou semences utilisées dans l’agriculture. Au nom de l’intérêt privé et de l’argent, ACTA veut donc interdire l’accès à la santé aux plus démunis.

Je sais, ça parait surréaliste hein ? Pourtant, c’est l’effroyable vérité.

Et pour vous ? Qu’est-ce que ça changerait, hein ?

Si vous étiez en train de vous poser la question, voici la réponse :

Sur votre téléphone, vous avez personnalisé votre sonnerie, non ? Vous avez mis une musique que vous aimiez, non ?

Et avez-vous un moyen de prouver que vous détenez cette musique légalement ? Que vous l’avez acheté ? Non ?

Alors mes excuses, mais votre téléphone – ou autre baladeur mp3 – pourra être saisi, fouillé et détruit.

Ah, j’oubliais : vous aussi vous pourrez être fouillé(e), aussi.

ACTA permet cela.

Vous êtes malade ? Vous allez à la pharmacie acheter les médicaments que votre docteur vous a prescrit, c’est normal.

Imaginez votre pharmacie sans aucun médicament générique ? Imaginez maintenant le montant total de la facture ?

ACTA rendra cela possible. Au nom des brevets, c’est votre accès à la santé qui sera pénalisé.

Voilà, ACTA c’est ça et bien plus encore.

Plus que jamais, il est temps d’agir à votre niveau.

Parlez-en à vos proches, amis, faites tourner l’information, diffusez la sur Internet, ne laissez pas passer ACTA.

Nous avons jusqu’à juin pour alerter la population et nos eurodéputés sur le danger qu’est ACTA.

Il est l’heure d’agir et de vous réveiller afin de protéger vos libertés les plus fondamentales. Notre liberté d’expression et notre droit d’accès à la santé sont menacés et ceci n’est qu’une infime partie du traité ACTA, déjà en route vers une signature.

« Le monde ne sera pas détruit par ceux qui font le mal, mais par ceux qui le regardent sans rien faire. » – Albert Einstein.

Plus d’informations sur le site de la Quadrature du Net

#Reims, de la toile à l’IRL.

Une manifestation s’est déroulée ce jour à Reims. Cette manifestation était synchronisée avec les autres en France afin de lutter pour la liberté d’expression sur Internet et contre ACTA.

Petit rappel afin de remettre les choses au clair :

Ces manifestations s’inscrivent dans le vent de contestation contre les lois ACTA, SOPA et PIPA qui portent gravement atteinte à la liberté de communiquer sur Internet.

Pour rappel également, la loi ACTA est bien plus violente que ça, puisque, si elle est votée et instaurée, il sera possible d’interdire les médicaments génériques ou encore d’interdire certaines graines utilisées dans l’agriculture.

Vous l’aurez compris, ACTA, c’est bien plus que la fin de la liberté d’expression sur Internet, elle s’attaque à certains fondements de toute société (l’accès à la santé, l’agriculture …)

Ah oui au fait : c’est en train de passer dans le monde entier !  J’imagine que tout ceci semble impossible (interdire les médicaments génériques… et pourtant c’est la triste vérité).

Voilà pour la partie rappel, passons maintenant à la manifestation rémoise :

La manifestation s’est déroulée de 14 heures à 16h30 (il était prévu qu’elle dure jusque 17 heures mais le froid a eu raison de beaucoup de monde).

Nous étions au total une cinquantaine venant de beaucoup de « secteurs » différents : lycéens, étudiants, travailleurs, blogueurs. Il n’y avait pas de formation politique ni syndicaliste (SUD et le NPA avaient annoncé leur présence à cette manifestation mais ils n’ont pas fait le déplacement).

Ah… et il n’y avait pas de policier présent. Une voiture de police est passé, les policiers nous ont fièrement lancé un « nous sommes avec vous, bon courage ». Ironie ou non, je ne sais pas.

Il n’y a pas eu de violences, de casse ou quoi que ce soit, l’ensemble de la manifestation s’est déroulé dans le calme et la bonne humeur à grand coup de « Non à ACTA » :).

Après une longue attente de l’organisateur, nous nous sommes décidés à bouger et à aller à la rencontre des passants qui étaient intrigués par notre petite troupe, afin de leur expliquer les raisons de la manifestation.

Au final, c’était assez bien réussi, l’objectif de faire connaître ACTA est rempli et nous avons réussi à (un peu) faire sortir l’information d’Internet afin de la diffuser le plus largement possible.

Les points négatifs :

Le premier : l’organisation.

L’évènement était organisé via un groupe sur Facebook. Sur ce groupe, l’organisateur a déclaré avoir enregistré la manifestation, préparé des tracts, flyers et déclarait disposer d’un mégaphone. Dans la réalité, cet organisateur n’est jamais venu et, de facto, tout le matériel annoncé n’était pas disponible. La page consacrée à l’évènement à d’ailleurs disparu.

Je trouve cela dommage et stupide, cet organisateur n’a pas rendu service au mouvement en agissant de la sorte. Nous avons donc fait avec les moyens du bord… et le résultat était plutôt réussi.

Le second : l’Union.

Une presse locale était présente : l’Union et sa journaliste Catherine Frey (je n’ai pas cherché son nom, il est disponible ici, dans un billet que je qualifierai de torchon indigne d’un travail journalistique).

Je n’ai rien contre cette journaliste et son photographe mais je tiens simplement à faire remarquer la chose suivante : ça n’est pas en restant deux minutes que l’on apprend quoi que ce soit, preuve s’il en faut : votre papier est erroné.

Conclusion : une cinquantaine de personnes pour Reims, c’est assez énorme. C’est une ville endormie et je suis moi-même étonné qu’il y ait eu autant de personnes pour cette manifestation. Le message a commencé à sortir d’Internet et c’est tant mieux, il faut dénoncer les dangers d’ACTA au-delà du numérique.

Merci à tous pour cette journée.

Ps : bisous la personne des renseignements généraux qui est passé près de nous.

Ps 2 : des photos sont disponibles sur Internet, je ne les affiche pas dans ce billet par respect du droit à l’image (faute de moyen, je n’ai pas fait signer de déclaration au droit à l’image). Si une personne présente sur la photo souhaite que je floute son visage, merci de m’en informer en utilisant la rubrique contact disponible ici.

Ps 3 : au fait, on dit Blogueurs. Bisous.

Merci la DCRI. Mais j’ai pas ri.

C’est l’histoire d’un homme qui traine sur les Internets. Il a 29 ans, il met à disposition une entrée web pour IRC. Cette entrée permet de se connecter à des salons IRC sans passer par un client.

Par un beau matin, il est réveillé par un coup de fil :

– Bonjour, police nationale. Nous nous trouvons devant votre domicile, ou êtes-vous ?
– Euh, chez ma copine, à Pontivy.
– Nous voulons vous parler, venez ici, si vous n’êtes pas là dans 30mn on arrive à Pontivy.

La suite: notre homme est arrêté, on lui notifie son placement en garde à vue. La gendarmerie et la DCRI (la Direction Centrale du Renseignement Intérieur) fouillent son appartement, allant jusqu’à fouiller dans les culottes de son amie à la recherche d’un masque de Guy Fawkes (masque utilisé par des Anonymous).

Les faits reprochés à notre homme sont les suivants : participation à la campagne Greenrights, entente formée en vue de conduire des entraves par déni de service contre des producteurs/distributeurs d’électricité. (EDF)

Les preuves sont les suivantes : un flyer et le nom du site de notre homme dans un chan d’AnonOps.

A-CCA-BLAN-TES, qu’on vous dit !

Bref, après presque 45 heures de garde à vue, 15 heures d’attente et un déféré au palais de Justice de Paris, il est relâché. A 400 kilomètres de chez lui, en plein Paris.

Tout ceci serait drôle si ce n’était pas vrai.

Triskel, puisque c’est son pseudo, vient juste de vivre un cauchemar. Son petit texte me fait penser à une personne sous le choc.

Pour avoir mis à disposition un moyen de se connecter à IRC via le Web et parce que son site est cité dans un flyer, Triskel vient d’écoper d’une interdiction de quitter le territoire et de se rendre sur tout réseau, espace ou forum de discussion dédié aux Anonymous.

Autant dire « n’a plus le droit d’aller sur Internet, ça ira plus vite ».

Pour l’histoire complète, je vous invite à lire le très bon article de Jean Marc Manach, sur OWNI.

Cet homme n’a rien fait d’illégal, la DCRI n’a strictement aucune preuve, mais au pays des droits de l’homme, nul besoin de preuve pour arrêter une personne et fouiller entièrement son appartement.

Ah, et aller fouiller jusque dans les affaire intimes de sa petit amie.

Mon avis sur tout ceci (au passage, bonjour la DCRI).

Bande de dégénérés. Dans un premier temps, j’ai pitié de vous.

Ce que vous venez de faire démontre au mieux, votre profonde méconnaissance de ce que sont les Internets et au pire, que vous êtes le bras armé d’un état qui bascule rapidement vers le totalitarisme.

Dans un second temps : merci.

Oui, merci car votre stupidité (qui semble sans fond) a pour effet positif la création d’un buzz. Attaquer Internet de la sorte n’était peut-être pas l’idée la plus intelligente, le traitement que Triskel a subi non plus.
Par vos actions, vous faites tout l’inverse de ce que vous voulez : faire taire quelqu’un.

Ce que vous avez fait, c’est une erreur stratégique (et je ne parle même pas du non-respect de la présomption d’innocence, qui me semble largement bafouée dans cette affaire).
Merci donc d’être aussi stupide et de contribuer à faire buzzer l’information.

Ps : Je n’insulte pas les personnes qui ont pris Triskel en charge, il semble que ces derniers aient été plus que sympas. Non, j’insulte l’ensemble de la DCRI.

Ps 2 : Chère DCRI, que faut-il faire pour que tu comprennes que ce n’est pas comme ça qu’on arrête une idée ?

Le changement ? Ce n’est pas pour demain.

EDIT : le texte est représenté, demain (le 25 janvier 2012) au Sénat et ceci dès 14h30. Plus d’informations ici : http://owni.fr/2012/01/18/le-fichier-des-gens-honnetes-sera-policier/

N’en déplaise à mes chers trolls, je vais casser un peu le mythe : Chérie, ce soir on croque un peu de la gauche.

Pourquoi la gauche et pas la droite ? Bien, parce que la droite ne nous enfume plus, on sait déjà qu’ils se moquent de nous.

La gauche, elle…

La gauche est très attendue pour les prochaines élections et elle le sait.

Ce soir, je vais parler d’un point qui me fait penser qu’il y a encore beaucoup de chemin à parcourir et, pour se faire, je fais passer un petit billet à destination des députés de gauche.
(attention, billet un peu agressif, réaction à chaud, désolé)

Mesdames & messieurs les députés, vous nous prenez vraiment pour des buses ?

Le projet de loi sur la protection de l’Identité a été voté, les députés ont donc fait le choix d’autoriser le fichage de la population française dès 15 ans.

Je ne m’attarderai pas sur ce point qui a déjà fait couler beaucoup d’encre. Non, je vais me pencher sur un autre point : la présence de vos députés lors de ce vote.

Il y avait 11 députés dans l’hémicycle. Onze. Onze !! Je donne quelques détails supplémentaires, histoire que mes lecteurs ne pensent pas que vous étiez onze :

Gauche. Etaient présents à l’assemblée nationale, pour le vote de ce texte :

–    M. Jean-Paul Lecoq (Gauche Démocrate Républicaine)
–    M. Serge Blisko (socialiste radical, divers gauche)
–    Mme Sandrine Mazetier (socialiste radical, divers gauche)
–    Mme Delphine Batho (socialiste radical, divers gauche)

Vous n’étiez même pas en majorité.

Chère gauche, tu sais Internet a quelque chose de merveilleux : tout le monde peut se renseigner et aller plus loin que les infos que tu laisses passer en public. Le constat fait mal, quatre députés présents pour un texte aussi important, j’ai honte.

A l’heure où tu t’amuses à rappeler au peuple qu’il doit s’intéresser à la politique et qu’il doit aller voter, après t’être emparé du sujet des inscription dans les bureaux de vote – faute d’avoir une communication officielle du gouvernement comme l’an dernier – quatre députés ça fait tache.

Ton candidat, François Hollande… tu sais qu’il se pose comme symbole du changement et de la république exemplaire tant attendue ?

Ce texte n’était pas assez important ? Pas assez intéressant ? Pas assez dangereux pour la démocratie pour qu’on s’y intéresse ?

Chère gauche, tu dis vouloir une république exemplaire ? Commence donc par regarder dans tes rangs car tes députés sont un point clé très important. Il est inadmissible de voir que seulement quatre députés aient pris la peine de se déplacer pour voter ce texte.

Il est d’autant plus inadmissible de voir qu’en public, tu fais beaucoup de bruit et brasse beaucoup de vent pour démontrer au peuple que tu es mieux que la droite et son UMP, alors que tes députés ne valent pas mieux.

Je ne suis pas tendre avec toi, mais est-ce que tu mérites vraiment mieux ? Je crois que non.

Alors, avant de prétendre au pouvoir, il faut que tu saches que nous t’observons et que nous sommes de plus en plus nombreux à le faire et, là où la droite se fait tacler, tu prendras de plus gros tacles.
Tu ne pourras pas berner le peuple indéfiniment, pas avec Internet à notre disposition.

Tu sais ce qui est encore plus inadmissible ?

C’est que ces députés (de gauche comme de droite) soient payés 7100,15 euros par mois. 7100,15 euros (brut) pour ne pas venir voter un texte important, c’est un peu cher payé. 7100,15 euros pour 577 députés, 566 qui ne sont pas venus. Sources : JDN et le site de l’assemblée nationale.

Tu sais, dans ma société, on ne me paye pas lorsque je ne viens pas travailler alors que je devrais.

Tu dois te dire que je suis seul dans mon coin à m’indigner. Tu te trompes. Nous sommes beaucoup, simplement beaucoup ne s’expriment pas.

Je te mets en garde, tu veux le pouvoir ? Tu veux être le symbole du vrai changement ? Tu veux représenter le peuple ? Alors réveille-toi et arrête de brasser de l’air, tes députés ont du travail.

Nous sommes le peuple, nous ne pardonnons pas, nous n’oublions pas (encore que la mémoire politique des français…), souviens toi-en car nous avons quelque chose qui nous donne bien plus de pouvoir que tu ne pourras jamais en avoir :
une carte d’électeur.

MMM&MU : Muriel Marland-Militello et Megaupload.

Ça faisait longtemps que je n’avais pas croqué du triple M au petit dej’. Pour rappel, triple M c’est pour Muriel Marland-Militello.

Fiche de personnage

Profession : Troll Députée des Alpes-Maritimes, adjointe au maire de Nice et en charge de la politique culturelle de la ville.

A son actif : rapporteuse pour la loi HADOPI, a osé dire que les citoyens étaient importants, pas les internautes, que la neutralité du net était une utopie séduisante, que le piratage tuait les artistes et que nous étions des connards d’anarchistes.

Ps : c’est une groupie de « Notre cher président de la république Nicolas Sarkozy », répété environ 4-5 fois par billet sur son blog lorsqu’elle n’est pas en forme, 8-9 fois sur les gros billets.

Flashback sur d’autres écrits que ceux cités précédemment :

https://pixellibre.net/2011/04/merci-mm/

https://pixellibre.net/2011/04/mmm-neutralite/

Comprenez donc que nous ne sommes pas des citoyens et que nous versons dans le terrorisme cybernétique. Merci Madame Marland-Militello, c’est gentil.

Je réagis au billet « Megaupload enfin condamné » (Non ! Pas de ping sur l’article, je ne fais pas de pub au blog de 3M, c’est contre ma religion).

Premièrement, le titre : Megaupload enfin condamné.

Madame Marland-Militello, MU n’a pas été condamné mais fermé. En effet, aucun passage devant un juge n’a été nécessaire, le F.B.I n’a pas pris cette peine. Merci d’arrêter de raconter des bêtises (pour parler poliment). Bisous.

« Je me réjouis de cette étape importante dans l’histoire de l’internet responsable. »

What the fuck ? Donc, fermer un site sans passage devant un juge, c’est avoir un Internet Responsable ?

Cette phrase en dit long sur votre vision du respect de la loi et d’un procès équitable. Chez moi, ceci porte un nom : « Complete Bullshit ».

« Et c’est grâce aux initiatives de notre Président de la République Nicolas Sarkozy que la communauté internationale est décidée à ne plus céder à un certain fatalisme qui pouvait exister en la matière. Cette décision en est une illustration. »

A nouveau, arrêtez vos bêtises, c’est quand même grave de tomber si bas. Vous croyez sincèrement que c’est grâce à N. Sarkozy que tout ceci est arrivé ?

C’est grâce aux actions de Nicolas Sarkozy que Megaupload a fermé ? Vous le pensez sincèrement ? Si oui, merci de me donner l’adresse de votre dealer, il a l’air de vendre de sacré bons produits et j’ai des amis intéressés. S’il fait des prix de groupe c’est le must.

« L’Histoire de la culture se souviendra de Nicolas Sarkozy comme de « l’homme qui a dit non ». »

Madame, merci, j’ai encore mal aux côtes tellement j’ai ri.

L’homme qui à dit non à quoi ? Au partage de la culture ? Au piratage ? (ou encore celui qui a dit non au « casse-toi pauvre con » ?)

Mais madame, vous comme votre gourou Nicolas, êtes incapables de comprendre un traître mot de ce qu’est vraiment le piratage.

Elle est osée, votre phrase. L’histoire de la culture ne se souviendra pas de Nicolas Sarkozy, ou alors pas en bien avec l’ensemble des décisions prises durant son mandat.

Ne confondez pas les ayants-droits et la culture. Le premier pense au pognon, le second appartient à tout le monde et tout le monde a le droit d’y accéder. La culture n’appartient pas aux ayant-droits, elle existait déjà avant, elle existera encore une fois qu’ils seront morts et qu’on aura tourné la page.

Pour que votre phrase soit exacte, il faudrait dire : « L’Histoire de la culture se souviendra de Nicolas Sarkozy comme de « l’homme qui a dit non à la culture » en instaurant la Hadopi, la carte musique jeune qui est un véritable fiasco, l’homme qui fête le 14 juillet avec Hallyday, l’homme qui, par sa politique, à imposé les échanges commerciaux face à la culture du partage. »

Ah, et l’homme qui a dénaturé la légion d’honneur. (d’ailleurs, remettre la légion d’honneur au Directeur Général d’Amesys, ça en dit long, très long…)

« Le piratage est un danger pour l’avenir de notre civilisation. »

Si vous définissez le piratage comme du hacking, laissez moi vous dire que c’est grâce au piratage que les choses changent. Le hacking existe depuis la nuit des temps, même si son appellation est récente. C’est grâce au hacking que les inventions existent, que des découvertes sont faites et c’est le moteur principal de toute innovation sur cette terre. Demandez à Pasteur pour la pénicilline. Vous croyez qu’il avait prévu ce qui s’est produit ?

« Pirater c’est voler les fruits du travail des artistes… »

Non madame, pirater c’est diffuser la culture le plus massivement possible. L’ensemble du secteur, appuyé par votre politique, à transformé la culture en industrie, où seules quelques personnes gagnent de l’argent… et la culture ce n’est pas ça. Vous parlez argent là ou nous, nous parlons de la culture (la vraie).

« En France, grâce à la majorité présidentielle et à Nicolas Sarkozy, nous sommes en avance sur le monde entier : nous avons depuis 2010 l’Hadopi dont la mission première est justement celle-ci. »

Je dirais bien « LOL », mais je vais argumenter :

La HADOPI n’aide en rien la culture, elle ne contribue pas à la diffusion de cette dernière. J’ai découvert des centaines d’artistes grâce à l’échange et au Peer to Peer. Non madame, la HADOPI n’est pas ce que vous prétendez. Elle se prend la tête avec les ayant-droits, preuve, s’il en faut, que la seule chose recherchée, c’est la préservation d’un système archaïque géré par des gens qui se moquent éperdument de la culture.

« Seul Nicolas Sarkozy a le courage et l’honnêteté de ne pas céder à la facilité et à la démagogie. »

Madame, si votre majorité présidentielle et Nicolas Sarkozy savaient écouter, nous n’en serions pas là. Il existe des alternatives qui auraient vraiment été profitables au monde de la culture.

« Continuons à lutter contre la gangrène idéologique qui tente de justifier le piratage. »

Tant que vous tiendrez cette position, nous resterons dans cet éternel conflit stupide qui consiste à dire que tout est soit blanc, soit noir.

Nous avons des idées, vous avez les moyens de faire changer les choses. Ne serait-il pas plus utile de travailler pour diffuser la culture afin que toue le monde en bénéficie ?

Plutôt que de chercher à satisfaire les ayant-droits, qui vous font croire que sans eux, c’est la fin du monde, réfléchissez un peu, venez à notre rencontre, échangez avec nous. Des alternatives existent, encore faut-il l’accepter.

Dernier point :

« pour rendre pleinement effectif l’internet responsable, il faudra sans doute réfléchir à comment mieux réguler […] les protocoles chiffrés pour concilier sécurité des données et des transactions avec la nécessaire lutte contre la délinquance et la criminalité. »

Ne vous aventurez pas trop sur ce terrain. Sur le chiffrement, vous avez 10 années de retard. A nouveau, venez à notre rencontre, nous sommes capables de vous expliquer ce que c’est et nous avons du temps pour le faire.

Un an.

« – Fais attention à toi, vraiment, ça commence aussi à éclater là-bas. »
« – Ne t’en fais pas, ça ira, je suis loin des conflits, et puis c’est chez moi. »

Se furent ses dernières paroles avant de partir.

Un an aujourd’hui, comme le temps passe vite. Si moi je suis encore là pour en parler, elle elle l’est déjà moins. Ou peut-être pas. Je ne sais pas en fait.

Qu’est-elle devenue ? Est-elle toujours vivante ? Est-elle rentrée sans que nous reprenions contact ? Tant de questions sans réponses.

Peut-être est-elle en train de lire ces lignes à l’instant ou je parle ?

Je m’en souviens encore, c’était dans la nuit du 18 au 19 : un écran, une fenêtre IRC et beaucoup de café. Qui pouvait réellement savoir ce qui allait se passer ?

« – Tu as vu, l’Égypte, ça s’enflamme vraiment cette fois-ci ? »
« – Oui, j’ai vu. »
« – Ça va ? »
« – Non »
« – Pourquoi ? »
« – Parce que c’est mon pays, que ma famille vis la bas, que j’ai peur pour eux. »
« – Tu ne m’en as jamais parlé, même si nous ne causons pas ensemble depuis longtemps, t’en avais jamais parlé avant »
« – Je sais, je parle pas de tout tu sais. »
« – Oui »
« – Je sais pas quoi faire, j’ai peur. »

Et moi, bien intelligent de répondre : « – hormis penser à eux, d’où tu es, tu ne pourras rien faire physiquement. »

« – Je vais rentrer. »
« – Pardon ? »
« – Je peux pas rester pendant qu’ils se cassent le cul et se font matraquer la gueule »
« – … désolé, oui. »
« – Puis il y IRC et j’ai trouvé ton facebook »
« – Non, pas IRC, pas comme ça en tout cas, ça sera pas sur pour toi, le gouvernement va (si c’est pas déjà le cas) écouter Internet, Mubarak est présenté comme un danger et pour facebook, le traffic est ou sera détourné pour faire taire les gens si ça claque, faut pas se leurrer. Donc non, on va faire autrement. »
« -On fait comment alors ? »

Et me voilà parti dans TOR, OTR pour se protéger, le passage d’une connexion IRC en SSL, les petites choses de la vie qui protègent, GPG, j’en passe encore.

La machine était lancée mais, à cette époque là, je ne le savais pas encore.

« – Fais attention à toi, vraiment, ça commence vraiment à éclater la-bas. »
« – Ne t’en fais pas, ça ira, je suis pas non plus direct dans les conflits, et puis c’est chez moi. »

Et elle à fermé IRC.

Nous étions tous deux loin de s’imaginer la suite des évènements : la révolution en Tunisie se terminait, je l’avais observé avec elle, nous avions relayé des informations. Puis ce fut l’Egypte, la Libye, la Syrie et dans bien d’autres pays encore, ceux dont les médias français ne parlent pas parce qu’ils ne sont pas intéressants ou parce que notre président ne pourra pas en tirer de mérite.

Un an aujourd’hui.

Beaucoup de choses se sont déroulées en un an, de belles choses lorsque les peuples retrouvaient leur liberté d’expression, lorsque les Internets étaient remis en place et surtout, lorsque l’on se disait « ok, pour eux tout ira bien. La suite maintenant, c’est quoi ? »

Un an passé à travailler de mon côté, avec mes p’tits bras pour aider comme je pouvais pour faire sortir l’information, un an composé de beaucoup d’articles sur ce sujet, beaucoup de mails, de conversations…

L’année qui s’achève est également remplie de fatigue, pour plein de raisons. S’aventurer dans ce chemin et essayer d’aider, c’est accepter de prendre du recul, de se dire « non, t’es pas Superman, tu peux pas sauver tout le monde non plus ». C’est un chemin parfois rempli de décisions lourdes et où il faut faire attention et ne jamais baisser sa garde. Car toi, pendant que tu as le cul sur ta chaise à parler et à diffuser, eux, ils sont dehors, parfois à courir pour ne pas se faire attraper. On m’a aussi dit (et encore récemment) « Big Boys don’t cry ». Foutaises.

Un an aujourd’hui et pas forcément que des bonnes choses non plus.

J’ai appris à me méfier un peu plus des gens et, surtout, de ceux qui veulent faire mieux. Le mieux, c’est l’ennemi du bien.

J’ai aussi appris à « accepter ». La perte d’un contact, d’une personne, la réponse à un mail qui n’arrive pas … même si c’est parfois difficile de ne pas se dire « j’ai fait un truc mal si ça se trouve. »

J’ai appris à penser à moi aussi, histoire de ne pas craquer, en restant connecté, j’ai appris à débrancher pour mieux rebooter. Enfin, j’ai appris à prendre des claques dans la tête.

Un an aujourd’hui et pourtant, la situation en Tunisie, en Égypte et ailleurs ne semble pas vraiment meilleure qu’avant.

Je suis toujours dans le même livre, j’ai juste tourné quelques pages et je ne connais pas encore la fin de tout ça. Ce que je sais en revanche, c’est que lorsque je me dis que tout ceci ne sert à rien, je n’ai qu’à revenir au début, cette soirée du 18 janvier 2011.