Le mot ACTA est mort.

Aujourd’hui, par 478 voix contre 39, le parlement européen s’est prononcé contre ACTA. C’est une victoire pour ceux qui s’opposaient au flou du traité, au potentiel blocage des médicaments génériques, au brevets du secteur agricole, aux grandes puissances comme Monsanto et, évidemment, pour ceux qui s’opposaient à une menace contre Internet et la liberté d’expression.

C’est grâce au peuple et Internet que tout ceci a été possible, sans un appui spamming harcèlement des eurodéputés pour leur faire prendre conscience de la dangerosité d’ACTA, tout ceci ne serait pas arrivé.

Cette victoire marque, selon moi, un tournant dans l’histoire : massivement, le peuple s’est fait entendre. Il est maintenant difficile de dire que les opposants aux idées d’ACTA sont « 5 gus dans un garage » ou encore des « groupuscules terroristes ». C’est la victoire de la démocratie sur les lobbies qui ont fait pression sur les différentes instances européennes.

Ce soir, vous avez votre soirée (et j’en connais un qui va dormir un peu plus, quelques temps). Profitez-en bien, cette bataille est remportée. Félicitations à tous pour l’énergie investie, le temps consacré, les manifestations, les billets de blog, articles et j’en passe.

Il ne faut cependant pas relâcher la pression. Si le mot ACTA est bel et bien mort en Europe, les idées derrière continuent d’exister. Entre CISPA, INDECT et tous ces autres projets qui n’existent encore… le travail s’annonce long et bon nombre de batailles nous attentent encore avant d’espérer gagner la guerre.

Restons vigilants, mais pas ce soir ! Santé !

Un énorme merci à la Quadrature du Net et à cette bande de terroristes tueurs de chats pour toute l’énergie consacrée à lutter contre ACTA (et ça se compte en années).

 

La « Contribution à l’audiovisuel public » étendue aux ordinateurs… oui mais non.

Notre nouvelle ministre de la Culture, Aurélie Filippetti, souhaite remettre sur la table un sujet de longue date : l’extension de la contribution à l’audiovisuel public (la fameuse « redevance TV »). Sous l’ancien gouvernement, ce sujet a déjà été abordé de nombreuses fois et s’est même heurté, il me semble, à une Questions Prioritaire de Constitutionnalité (la QPC).

Vous l’aurez compris, le sujet est délicat. Il l’est parce qu’on parle de financement, de taxe, qu’il couvre toute personne équipée d’un ordinateur et qu’on peut s’interroger sur la justification de cette décision.

Pour commencer, la contribution à l’audiovisuel public part du principe qu’on utilise son écran de télévision pour regarder les chaines publiques. Si la présomption d’utilisation d’un écran de télévision pour regarder les chaines publiques est relativement solide et évidente, elle l’est beaucoup moins pour un écran d’ordinateur.

On peut faire énormément de choses avec un écran de PC et, personnellement, je ne regarde pas les chaines publiques, je n’ai donc pas de raison de payer cette nouvelle et énième taxe. D’ailleurs, cette taxe ne s’adresse-t-elle pas qu’aux équipements équipés d’un tuner ? Un écran d’ordinateur n’en est pas équipé, même pour une TV connectée.

Dans un second temps, j’ai l’impression que cette taxe vient combler non pas une perte, mais un manque à gagner pour les chaines publiques, qui se sentent lésées de ne pas recevoir d’argent de ceux qui n’ont pas de télévision.

Un écran d’ordinateur devient de plus en plus important, parfois même quasi obligatoire : pour s’inscrire au pôle emploi, suivre ses enfants dans une école qui est passé au tout numérique et, dans certains cas, pour maintenir un lien social avec des amis ou parents. Cet écran ne sert pas à regarder la télévision, pourquoi ces personnes devraient contribuer à l’audiovisuel ?

Si des personnes (dont je fais partie) ont délibérément choisi de ne pas avoir d’écran de télévision pour des raisons économiques ou culturelles, est-ce normal de les taxer pour un service dont ils ne veulent pas bénéficier ? Selon moi, non.

La liste des arguments est longue pour expliquer que cette extension de taxe n’est pas une bonne idée. Je peux aussi parler des personnes qui passent par une connexion satellite en carton, celles qui reçoivent un débit tellement faible qu’elles ne peuvent pas avoir la TV sur PC, celles qui rencontrent des instabilités de ligne et qui sont donc dans l’incapacité de regarder la TV sur PC … et je suis sûr que vous avez d’autres arguments encore.

Je me demande même si cette taxe est légale (dans le sens du droit, droit fiscal plus précisément) : comment l’état fera-t-il pour récupérer cette redevance sur le prix d’un écran ?

Madame Filippetti, si vous manquez d’idées, n’hésitez pas à nous solliciter, je suis certain que nous pouvons trouver une meilleure idée que celle que vous avez.

Comme quoi, les idées complètement stupides ne viennent pas que de la droite, hein.

Pour l’instant pas d’inquiétude, le débat est prévu pour 2013… (et il fait déjà énormément parler de lui, je n’ose pas imaginer ce que ça sera en 2013).

Syrie : entre peur et propagande, pas le temps de penser au peuple.

Ce jeudi 31 mai, une source m’a envoyé la vidéo suivante :

http://api.dmcloud.net/player/pubpage/4e7343f894a6f677b10006b4/4fc65f72f325e10e3600001f/160a7a78389f47aab330412424d67685?wmode=transparent&autoplay=1

L’homme dont il est question s’appelle Pierre Piccinin, c’est un chercheur belge, il enseigne l’histoire et les sciences politiques à l’Ecole européenne de Bruxelles.

Si j’ai décidé de faire un billet sur ce sujet, c’est parce que cet homme est un peu « particulier » : c’est un ancien soutien occidental du régime de Bachar El-Assad. A trois reprises, cet homme s’est rendu en Syrie, à trois reprises il a expliqué que nos médias occidentaux participaient à une vaste campagne de propagande contre le régime d’Assad.

Il décrivait la Syrie comme un pays calme, tranquille, loin de toute l’horreur que l’on peut voir ou entendre sur les civils tués chaque jour, dans différentes villes de Syrie.

Puis un jour, lors de son dernier voyage, les choses ont changé. Lors d’un passage à Talbiseh, M. Piccinin tombe sur des sympathisants de l’armée libre de Syrie. Selon les propos tenus par M. Piccinin, il est bien accueilli, pris en charge, nourri, logé pour la nuit. Il arrivait de Homs, ville martyre bombardée pendant de longues semaines. Pendant son passage à Homs, M. Piccinin est choqué par l’étendue des dégâts.

Après son passage à Talbiseh, notre Belge décide de partir pour Hama. Il semble qu’il ait déjà visité cette ville et que, dans ses souvenirs, cette ville était déjà marquée par la guerre. Lors de son arrivée à Hama, il constate que tout a changé :

« Tout était repeint en neuf. Tous les gravats, les marques de pneus brûlés, avaient été nettoyés. On aurait dit une petite ville modèle tout droit sortie d’un dessin animé de Walt Disney. »  

Précision qu’à cette époque, les observateurs de l’ONU arrivaient sur Hama. Il fallait donc un très beau décor pour cette ville, afin que l’écran de fumée voulu par le régime d’Assad fonctionne.

M. Piccinin se rend alors compte de la supercherie et sa vision des choses commence alors à changer. Il poursuit son voyage et se retrouve à Talkhalah, ou les choses ne se passent pas vraiment comme prévu. Il est arrêté par l’armée syrienne, conduit à Homs, jeté en prison, les services de renseignement syriens lui montrent alors des photos de lui avec des rebelles syriens, l’accusent d’être un espion et finissent par lui infliger des sévices, tant physiques que psychologiques. M. Piccinin refuse de parler de torture, je n’utiliserai donc pas ce mot-là.

La suite, vous pouvez la lire sur le site du point, qui a interviewé M. Piccinin.

Si je vous présente cette brève, c’est parce que l’autre côté, la propagande continue de tourner à plein régime, le réseau voltaire contribue d’ailleurs (encore et toujours) à cette propagande :

  1. http://www.voltairenet.org/Les-chefs-securitaires-syriens
  2. http://www.voltairenet.org/Des-massacres-prepares-pour
  3. http://www.voltairenet.org/Kossayr-c-est-ainsi-que-tout-a

Petits éléments de langage : vous remarquerez les « » qui entourent syrienne, lorsque le réseau parle de l’armée « syrienne » libre. Pourquoi ces guillemets ? Qu’est-ce que cela sous-entend ? Cela sous-entend-t-il que ces citoyens ne sont pas syriens ? Qu’ils ne méritent pas de l’être ?

Second point : comment le réseau voltaire peut-il obtenir des photos de l’armée syrienne libre ? Qu’est-ce qui garantit que les photos présentées sont bien des photos de l’ASL ?

Partant que fait que le réseau Voltaire n’est pas pour l’armée syrienne libre, qu’est-ce qui me garantit, à moi, que ces photos sont authentiques ?

Lorsque je regarde l’interview de M. Piccinin avec les informations que j’ai en quasi temps réel d’un côté et que, de l’autre, j’observe que le réseau Voltaire continue sa vaste campagne de désinformation (pour ne pas dire autre chose), je me dis que ce n’est pas demain qu’on pensera au peuple syrien. Et j’ai honte.

Je ne donnerai pas plus de détails ou d’interprétations sur l’interview ou sur le réseau Voltaire, votre esprit d’analyse ainsi que votre sens critique est amplement suffisant.

Selon M. Piccinin, le régime d’Assad a instauré la peur. La peur de disparaitre, celle de voir sa famille disparaitre, celle de la prison, de la torture, … mais je vous laisse lire l’article du Point, qui en parle beaucoup mieux que moi.

Chère Madame Nathalie Kosciusko-Morizet, …

140 caractères, c’est parfois trop court pour exprimer ses idées, surtout lorsque l’on y trouve des arguments et un bon gros coup de gueule à votre encontre ainsi qu’à l’encontre de l’UMP et du Président-candidat, Nicolas Sarkozy.

Dans un premier temps, je reviens sur le dépôt de plainte déposée par vous-même ainsi que par M. Copé à l’encontre de M. Baptiste Fluzin.

Le principe n’est pas de remettre en cause cette plainte que j’imagine parfaitement fondée puisque la personne reconnait les faits. Non, le principe c’est de remettre quelques pendules à l’heure. Il semblerait que la vôtre soit détraquée. Je reviens donc sur vos récentes déclarations :

« Mais non, que dis-je, les hémiplégiques de l’indignation ne peuvent concevoir cela. Quand on n’est pas de leur bord, quand on ne tresse pas de lauriers à la Gauche à longueur de tweets, on mérite les bordées d’injures, et ceux qui les profèrent ont droit à des encouragements. Encore un effort, et on me dira que me traiter comme on m’a traitée, c’est faire souffler un vent de fraicheur sur Internet ! »

Je ne tresse pas de lauriers à la Gauche, loin de là, le CM de M. Hollande n’a peut-être pas oublié Botzaris 36 et tout le reste. Vous faites des généralités qui sont à peine acceptables de la part d’une personne « lambda », ça l’est encore moins lorsque ce cliché émane de la porte-parole de Nicolas Sarkozy.

Dans vos déclarations, vous tacliez à demi-mots un twittos « influent », Maître Eolas. Peut-être aurait-il été bon pour vous de suivre ses indications et d’abandonner les charges, vous avez fait un joli bad buzz qui ne fait que mettre un peu d’huile sur le feu.

Bad buzz et point abordé, j’arrive maintenant à l’essentiel : la menace que vous et votre gouvernement représentez.

Un citoyen vous insulte, vous portez plainte. C’est normal, c’est un fait, personne ne peut contredire cela.

Seulement voilà. Pour critiquer quelqu’un qui vous insulte, il faut être propre sur soi et cela ne semble pas être votre cas.

Depuis déjà trop longtemps, ce gouvernement se permet de tirer à vue sur des journalistes, si bien qu’on se demande si vous ne faites pas un concours entre vous.

Dernier acte marquant : la plainte contre le site d’information Médiapart.

« Infamie », « désinformation », « officine » ou encore « organe qui se prétend être de presse », « menteurs » … cela fait maintenant quelques mois que l’UMP et le gouvernement se déchainent contre Médiapart et que vous n’y allez pas franchement de main morte.

Le flot d’insultes s’est amplifié depuis la publication de documents attestant d’un financement de la campagne de N. Sarkozy par Mouammar Kadhafi.

Qu’on remette en cause les conclusions d’un journal, c’est une chose. Qu’on les insulte et qu’on méprise et les journalistes et le travail fourni, s’en est une autre.

Depuis, une journaliste de Médiapart a été insultée et bousculée, lors d’un meeting UMP. Ceci n’est pas acceptable.

Le fait qu’un journal ne vous plaise pas ne vous donne pas pour autant le droit de l’insulter et de le trainer dans la boue. Reporters sans frontières s’inquiète de plus en plus des écarts de conduite du gouvernement lorsque l’on parle de journalisme.

Pour reprendre une de vos idées jusqu’à l’absurde :

« Mais non, que dis-je, les hémiplégiques de l’indignation ne peuvent concevoir cela. Quand on n’est pas de leur bord, quand on ne tresse pas de lauriers à la Droite à longueur d’articles, on mérite les bordées d’injures, et ceux qui les profèrent ont droit à des encouragements. »

Avant de porter plainte et de critiquer, il faut savoir balayer devant sa porte. Celle de ce gouvernement est bien sale.

Toulouse et Internet : la reprise d’un drame à des fins politiques.

On pourra reprocher ce que l’on veut au président actuel, d’un manque de respect (casse toi pauvre con ?) à un ensemble de propositions toutes plus répressives les unes que les autres, il faut néanmoins lui reconnaitre quelque chose : sa constance.

Elle réside dans le fait qu’à chaque évènement, c’est une nouvelle loi qui est proposée (et parfois forcée, exemple avec HADOPI). Est-il utile de préciser que ces lois sont, pour la plupart, disproportionnées et répressives ?

Le drame de Toulouse n’échappe pas à cette règle, c’est donc « logique » de voir M. le Président de la République tout fier, proposant son projet : punir les personnes qui naviguent sur des sites violents ou extrémistes.

Ce qui est moins logique, c’est le traitement médiatique qui découle de cette loi. Je vous propose donc de nous pencher sur les récentes déclarations du Président (tant qu’il l’est encore).

Dans un premier temps, observons cela sous l’angle technique : quelles solutions existent pour punir les personnes qui naviguent sur les sites en question ?

  • Il est possible de fermer le site mais c’est long, surtout lorsque le site n’est pas en France, encore plus s’il n’est pas hébergé dans un pays de l’Union Européenne.

  • Il est possible de bloquer le site, sur injonction judiciaire. Là aussi, problème : l’affaire Copwatch a démontré que bloquer un site était inutile, il reviendra autrement, ailleurs, avec une autre adresse. Sans oublier l’effet Streisand, des copies du site en question peuvent exister et ceci à l’infini.
  • Il existe une autre solution. Une solution que M. Sarkozy semble bien aimer et que la France connait déjà. Une solution qu’elle a vendu à l’ex dictateur président, Mouammar Kadhafi via la société Amesys, filiale du groupe Bull, société détenue en partie par le gouvernement.

Si vous ne l’avez pas deviné, cette solution, c’est le DPI. Petit rappel, le DPI c’est une sonde, installée chez votre fournisseur d’accès à Internet, elle permet d’écouter l’ensemble du trafic d’une ligne ou de centaines de lignes, en même temps.

Traduction : vous allez sur Google, sur Facebook, vous entrez un mot de passe, vous envoyez un message d’adulte à votre dulcinée, le DPI le sait. Il est fait pour ça : inspecter en profondeur les données qui circulent, à l’échelle d’un abonné comme à l’échelle d’un pays.

Revenons aux faits : le DPI. Pour pouvoir punir des personnes allant sur des sites « interdits », il faut pouvoir écouter les connexions, pour savoir qui sont les méchants internautes qui osent se rendre sur de tels sites.

Problème à nouveau : il n’est pas possible d’écouter uniquement les accès à ces sites, il faut tout écouter et poser un filtre, ou faire le tri dans les centaines de Go qui seront capturés (ce qui nécessite beaucoup de matériel, d’argent et potentiellement beaucoup de personnel).

Vous vous dites « je n’ai rien à cacher, ce n’est pas grave » ? Si vous estimez que votre vie privée vaut si peu, c’est votre problème, ce n’est pas celui d’un ensemble de gens qui voudraient pouvoir dire quelque chose sans que la moitié de la planète soit au courant.

La solution proposée par Nicolas Sarkozy est disproportionnée (pour changer), au-delà de cette disproportion, c’est une violation de la vie privée et il est fort possible que ce DPI serve d’arme d’anticipation par la suite, ce qui évite la longue et fastidieuse démarche judiciaire. ACTA voulait le faire, pourquoi pas le président ?

Dans un second temps, voyons les déclarations de Nicolas Sarkozy sous un autre angle : depuis l’œil d’un journaliste.

Par nature, un journaliste se doit de faire des vérifications, de croiser ses sources, d’aller justement sur ce genre de sites afin de savoir ce qui se dit vraiment. Il doit analyser le contenu afin d’obtenir des preuves, nécessaires à la construction d’un article ou d’un reportage.

L’envie de Nicolas Sarkozy rend ces journalistes coupables. Coupables d’avoir fait leur travail, elle menace directement celles et ceux qui travaillent sur des dossiers sensibles ou l’on parle de terrorisme, de groupes intégristes …

Allons encore plus loin, il sera possible de savoir qui fait quoi, quand, où et avec qui. Dans ma vie, ça me dérange déjà, dans la vie d’un journaliste, c’est un risque aussi : celui de ne pas pouvoir couvrir ses sources.

La reprise médiatique du drame de Toulouse est déjà puante, les propos de Nicolas Sarkozy, résumés sous la forme : un drame = une loi, le sont encore plus. Son rôle de Président ne lui donne même pas la légitimité de proposer une telle loi.

Pour terminer, je ne sais pas si c’est moi mais, plus le temps passe, plus j’ai l’impression que l’on bascule véritablement dans un régime totalitaire.

Riwal, Réseau Voltaire et Front National : plongée en eaux troubles.

Second billet basé sur mes recherches, toujours sur le sujet de la Syrie. Cette fois, il est question de trois thèmes, dont un basé sur des déductions.

Riwal.

Riwal est une société de communication qui comporte trois parties : Riwal Création, Riwal Conseil et Riwal Évènementiel. Elle se définit elle-même comme une « Agence spécialisée dans le conseil en communication, la création graphique et l’événementiel ».

Cette société à crée une autre branche, Riwalsyria.fr, cette fois-ci, l’agence se définit comme une « Agence de communication spécialisée dans la promotion des sociétés privées et des institutions publiques syriennes en France ».

Riwal Syria est déjà connue puisqu’elle s’occupe de la communication du ministère syrien du tourisme. Cette agence s’occupe donc de faire de la publicité pour la Syrie et pour son ministère. De par ses fonctions et certaines déclarations, nous pouvons nous interroger sur les liens entre le gouvernement, la dictature de Bachar Al-Assad et l’agence de communication Riwal Syria.

C’est lorsqu’on creuse un peu que l’on prend conscience que quelque chose cloche. La rubrique ‘contact’ du site Riwal Syria nous donne deux noms :

  • Frédéric Chatillon, 39, rue Vineuse – 75116 Paris
  • Thiebault El Bakjaji – P.O Box 4895 – Damascus
  • Si on rajoute une requête whois sur riwal.fr, un troisième nom fait son apparition, Axel Loustau : (extrait du whois)
nic-hdl:     AL381-FRNIC
type:        PERSON
contact:     Axel Loustau
address:     Riwal
address:     39, rue Vineuse
address:     75116 Paris

 

Nous voilà donc avec trois noms. Thiebault El Bakjaji ne renvoie pas grand-chose sur les Internets, pour Frédéric Chatillon et Axel Loustau c’est une autre histoire…

Fiche de personnage : Frédéric Chatillon.

Ancien président du Groupe Union Défense, le GUD, syndicat d’extrême droite réputé pour être assez violent (dans les paroles comme dans les actes).

Marié à Marie Chatillon, qui semble être une amie de longue date de Marine Le Pen. En 2006, Mme Chatillon travaillait au service presse du Front National (une recherche Google suffit pour apprendre ceci).

Les liens entre le couple Chatillon et la Famille Le Pen semblent un peu plus poussés que ceux qu’entretiennent des employés normaux en  revanche. En atteste cette photo où l’on peut voir Mr Chatillon aux côtés de Mme Jany Le Pen, lors d’un baptème, en 2008.

Toujours sur M. Chatillon (et ceci afin de mieux cerner le personnage) : Marine Le Pen le présente comme un simple prestataire, doué dans le graphisme, elle dit ailleurs que c’est un ami mais qu’il ne travaille pas dans son cabinet.

Est-ce un ami ? Un simple prestataire ? Je n’ai pas la réponse.

En revanche, je sais qu’un simple prestataire « graphiste » ne se déplace pas en Italie avec la personne pour qui il travaille.

Canal+  a fait un reportage sur chaque candidat à la présidentielle et M. Chatillon est cité dedans, je vous invite à regarder le lien suivant : http://presidentielle2012.canalplus.fr/candidats/marine_le_pen?video=562753 (de 37’34 à 44’30). Faites-vous votre propre avis sur M. Chatillon. M’est d’avis que ce n’est pas qu’un simple prestataire.

M. Chatillon est également cité dans un blog qui analyse le mouvement de l’extrême droite : http://droites-extremes.blog.lemonde.fr/category/frederic-chatillon/.

Ce blog fait partie des blogs du Monde, je n’ai pas de raisons de remettre sa crédibilité en question et je note que les deux journalistes en charge du blog (après l’avoir un peu lu) sont assez factuels pour être pris au sérieux.

M. Chatillon était également présent à une conférence, Axis for Peace, organisée par le réseau Voltaire. En 2006, accompagné de Dieudonné et Alain Soral, il se rend au Liban puis en Syrie ensuite (il avait d’ailleurs la charge d’organiser le transit entre le Liban et la France). La délégation propagandiste française est accueillie à Beyrouth par Ali Qanso, un ancien cadre du Parti National Socialiste Syrien libanais. Le PNSS est pro-syrien, c’est-à-dire partisan de la « Grande Syrie ». (https://fr.wikipedia.org/wiki/Thierry_Meyssan, partie engagement associatif et politique). Une photo existe, ou l’on peut voir, entre autres, M. Myessan et M. Chatillon (ainsi que Dieudonné). On peut le revoir ici, avec Dieudonné et Jean Faurisson.

M. Chatillon entretient également des contacts avec l’armée syrienne, en la personne du Général Tlass (fils), qui dirige une division de l’armée syrienne. Il aurait rencontré en 1994 le Général Tlass (père, voir le massacre de Hama).

Avant-dernier point sur M. Chatillon : cet homme aime Bachar Al Assad. Ce n’est pas du troll, c’est une constatation. Fréderic Chatillon était présent lors d’une manifestation organisée à Paris, pour le régime d’Al-Assad :

On peut y voir M. Chatillon, même s’il semble fuir les caméras (les images de lui sont rares), présent pendant la manifestation qui se termine par un salut Hitlérien (pardonnez-moi du peu).

Pour finir, quelques noms remontent donc lorsqu’on effectue des recherches sur M. Chatillon, comme celui de Thierry Meyssan (fondateur du réseau Voltaire) dont j’avais un peu parlé dans un récent billet. On y voit également Mr M’bala M’bala, aka Dieudonné, mais dont je ne parlerai pas plus ici, ce n’est pas nécessaire.

Riwal, Riwal Syria et Infosyrie.

Nous venons donc de découvrir Riwal et Riwal Syria ainsi que M. Chatillon, attardons-nous maintenant sur Infosyrie.

Infosyrie est un site qui propose de rétablir l’information (comprenez la vérité) sur l’actualité syrienne. Après une longue lecture (d’environ 2 heures) du site, les informations proposées par Infosyrie sont un ramassis de mensonges, tous plus bidons les uns que les autres.

Que vient faire Infosyrie dans tout ça ?

La réponse est simple, et c’est un whois qui nous la donne :

Whois riwal.fr : (http://who.is/whois/riwal.fr/)

nic-hdl:     AL381-FRNIC
type:        PERSON
contact:     Axel Loustau
address:     Riwal
address:     39, rue Vineuse
address:     75116 Paris

 

Whois infosyrie.fr (http://who.is/whois/infosyrie.fr/)

nic-hdl:     R2882-FRNIC
type:        ORGANIZATION
contact:     RIWAL
address:     RIWAL
address:     39, rue Vineuse
address:     75116 Paris

 

Cadeau, le whois de riwalsyria, pour appuyer encore plus mes dires : (http://who.is/whois/riwalsyria.fr/)

nic-hdl:     FC4161-FRNIC
 type:        PERSON
 contact:     Frederic Chatillon
 address:     Chatillon
 address:     39, rue Vineuse
 address:     75116 Poaris

 

Vous l’aurez compris, le Whois nous apprend donc qu’Infosyrie est géré par Riwal. Démonstration par la preuve. M. Chatillon (A) gère Riwal (B), qui gère Infosyrie (C), donc A gère C.

Dès lors, on peut facilement deviner, avec la position de Frédéric Chatillon, que les propos du site Infosyrie sont orientés et qu’il ne faut pas en tenir compte, lui et les collaborateurs d’Infosyrie étant tous pro Al-Assad.

Un nouveau nom vient alors, celui d’Axel Loustau, je ne m’éternise pas sur lui, le billet est déjà relativement long, je vous propose donc une simple recherche google sur son nom, c’est déjà assez explicite :

C’est un ancien membre du GUD également, il est maintenant gérant de la société Vendôme sécurité, une entreprise de sécurité privée qui a déjà géré (attention) la sécurité d’un colloque militaire où était présent M. Nicolas Sarkozy. Vendôme sécurité gère le gardiennage des locaux d’Europe 1.

Petit état de santé et quelques chiffres sur Vendôme sécurité.

Je n’ai que les comptes de 2007, mais Vendôme sécurité à fait 2.9 M€ de chiffre d’affaire en 2007. Joli chiffre d’affaire pour une société de sécurité.

Je peux me demander si la présidence était au courant de tout ceci et, si on pousse la réflexion à l’absurde, on peut légitimement se demander si Riwal n’est pas financé indirectement par le gouvernement (rappellons qu’Al-Assad était jusqu’à il y a peu un grand ami de la présidence).

Comme Ben Ali, comme Mubarak et comme Kadhafi, à qui la France, avec Amesys et Bull, a vendu du matériel d’espionnage destiné à traquer les activistes et dissidents du régime.

Tirez vos conclusions, j’ai déjà les miennes. Riwal, Riwal Syria, Infosyrie et le réseau Voltaire se côtoient, tous sont pro Al-Assad, tous nient la dictature de ce dernier. Leurs informations ne sont pas à prendre en compte.

D’ailleurs, le dernier communiqué de Mr Meyssan est l’archétype de la désinformation : http://www.voltairenet.org/Les-journalistes-combattants-de, la raison ici est simple : Edith Bouvier (pour le Figaro) et Paul Conroy (pour le Telegraph [EN]) nous ont livré leur vécu, la vraie version des faits :

Ces informations sont publiques et proviennent du Net, principalement de Wikipedia, https://contresubversion.wordpress.com/, http://www.bakchich.info/france/2006/11/13/chatillon-le-gud-des-autres-49942, http://reflexes.samizdat.net/, http://www.infodelasyrie.fr/ et d’environ 17 heures de travail afin de recouper toutes les infos, sources et dires.