Internet, cette chose qui bat.

Hier, lundi 27 aout, Laurent Joffrin se fendait d’un éditorial qui a déjà fait couler beaucoup de datas. Dans son éditorial, M. Joffrin s’attaque à la diffamation et au mensonge qui sont diffusés par mail. Malheur, les mails sont incontrôlables, il faut que cela cesse. Vite, un « on-ne-sait-pas-trop-quoi-mais-un-truc-quand-même »

L’attaque, si elle ne demande pas explicitement le contrôle et la censure, nous amène quand même à penser que c’est ce que l’auteur souhaite.

L’auteur rejette la faute sur Internet. Excuse facile et concept classique lorsque l’on ne sait faire que ça, sans faire la part des choses entre Internet et ce qui le compose : nous.

C’est le même schéma de réflexion que celles et ceux qui rejettent la faute des tueries sur les jeux vidéo : c’est de la faute d’Internet et des jeux vidéo, toujours.

Qu’on se le dise : Internet est con, du moins il ne réfléchit pas. Ca n’est pas Internet le fautif. Un tueur est un homme, tout les hommes ne sont pas des tueurs, bien c’est pareil.

Si on parle d’Internet d’un point de vue technique, ce n’est qu’un ensemble de machines, interconnectées les unes avec les autres, par la biais d’équipements, de câbles de différentes tailles, de serveurs qui remplissent différentes fonctions, c’est un ensemble de réseaux qui convergent tous sur une place unique, c’est ce qui forme la toile.

Si on parle d’Internet comme l’outil révolutionnaire, il n’existe que par ses utilisateurs. Si Youtube, Facebook ou Twitter existent, c’est parce qu’il y a des gens pour le remplir et le faire vivre. Ces personnes iront, un jour, ailleurs, sur un autre bout d’Internet, les outils que d’aujourd’hui feront alors partie du passé.

Internet est le résultat d’un ensemble d’interactions entre différentes personnes, à l’échelle de la planète.

Partant de ce point, il est possible d’en tirer deux conclusions :

  • Internet est le reflet d’un ensemble de groupes. Il a différent visages, qui dépendent des personnes qui le composent, nous sommes sur le même réseau mais pas sur le même bout d’Internet et le visage que je vois n’est peut-être pas le même que vous.
  • Internet est composé d’humains, il est donc doté d’intelligence, d’envies et de désirs, de haine et de violence, de paix et d’amour, de bière, de chats, de la vie, l’univers et le reste.

Parce qu’il est composé d’humains, il est également doté de la faculté de s’adapter au danger et de survivre dans des conditions extrêmes. C’est ainsi que le « grand firewall » chinois est criblé de trous, que des informations sont exfiltrées de Syrie, que Barbra Streisand à fait une grosse connerie en souhaitant le censurer et que, de façon générale, il répond à chaque attaque par une adaptation, pour continuer à vivre.

On ne peut pas censurer Internet ou le forcer à faire quelque chose, aucun humain n’est capable de le tuer ou de le faire taire, sauf en détruisant ce qui le compose : nous. Ce n’est pas pour rien que le régime de M. Bachar Hafez al-Assad traque systématiquement les opposants au régime et que la vente d’armes technologiques et de moyens d’espionnage – ce qui revient presque au même – se porte si bien.

Internet fait peur à beaucoup de personnes, comme toute chose qui n’est pas contrôlable dans un monde ou l’inconnu et le non maitrisables font peur. Il faut classer, ranger, définir et maitriser afin d’affirmer que l’homme est maitre absolu.

Les techniques de manipulation de la population sont, par exemple, une parfaite démonstration de tout ceci : un groupe que l’on ne comprend pas sera catégorisé comme « à ne pas prendre au sérieux » ou comme « dangereux ». Il faudra tout faire pour que l’opinion n’ait pas d’autre avis que celui que l’on veut imposer.

Internet n’est cependant pas aussi dupe et l’image que certains essayent de lui donner commence à s’effriter. Il n’est plus le monstre dangereux d’avant où traine la pire raclure de la société, il n’est plus réservé à l’élite, il est ce blog, ce billet, vous, moi, tout le monde. Il est l’envie insatiable de savoir que les choses peuvent se passer différemment, de la façon dont on veut, il est une sorte d’espoir. En cela, le hack est une réponse et c’est devenu ma philosophie, ça l’a sans doute toujours été.

Tout ceci dans un simple câble RJ45, c’est magique. Il est un peu le cordon ombilical qui nous relie nous, enfants d’Internet, à cette chose qui nous protège et que l’on doit protéger.

Alors, monsieur Joffrin, lorsque je lis les inepties que vous osez écrire, j’ai simplement envie de vous répondre : vous n’avez rien compris.

J’ai aussi envie de vous répondre merci : merci pour vos inepties qui font évoluer Internet.

Attaquez Internet et il se défendra, vous contribuez malgré vous à faire d’Internet un enfant qui grandit.

La seule question est : lorsque qu’Internet aura grandi, que les VPN et le chiffrage asymétrique seront la norme et plus l’exception, que ferez-vous ?

Vous aurez le choix d’aller plus loin, quitte à basculer dans la même optique que ces régimes qui tuent pour garder le pouvoir. Vous perdrez, pour toutes les raisons citées plus haut.

Internet n’échappe pas à la théorie de l’évolution : adaptez-vous et avancez ou alors disparaissez.

On teh Internets, nobody knows you’re a dog.

Ce billet fait suite à un début de coup de gueule sur Twitter.

Pour replacer les choses dans leur contexte, tout est parti d’un énorme coup de gueule d’un ensemble de personnes contre le magazine Joystick, spécialisé dans les jeux vidéo. Il était question de Lara Croft, personnage de la mythique saga Tomb Raider, elle incarne une aventurière archéologue qui lutte contre les méchants, dans différents pays du monde, dans la jungle comme au sein d’un tombeau viking au Groenland.

Joystick présente Lara Croft comme un morceau de viande, utilise un ensemble de mots qui se rapprochent de près ou de loin au viol et à la violence sexuelle, non consentie.

S’en suit un autre départ sur le fait de rire ou non à des blagues sur les femmes, ce qui me semble réducteur car on stigmatise une partie de la population, même si on peut rire de tout, on ne peut pas le faire n’importe comment.
Le rapport avec le titre dans tout ça ? Le débat que ça a déclenché. Un mélange de paroles toutes aussi stupides que les propos tenus par Joystick et… je dois avouer que ça m’a gonflé, donc j’en parle.

Le débat tournait autour d’un « voilà pourquoi il faut des féministes, les mecs réfléchissent avec leur queue, il faut leur faire comprendre qu’ils sont débiles. », de mémoire, il y avait aussi un « les mecs devraient défendre les filles plutôt que de baver devant le cul de Croft ».

En lisant ces propos (et d’autres), la seule chose qui m’est venue à l’idée, c’est que ces féministes-là sont aussi stupides que les certains hommes machos qui bossent chez Joystick.

Nous sommes dans la vie numérique, elle est réelle mais elle est ce que l’on veut : sur Internet, personne ne sait que vous êtes un chien.

Je m’explique : dans la vie physique, nous sommes liés à un ensemble de paramètres que l’on ne maîtrise pas : voix, âge, sexe et bien d’autres points sont autant de facteurs qui déterminent, pour beaucoup, la façon de parler à quelqu’un.

Ainsi, une femme pourra peut-être plus facilement parler à un homme qu’elle trouve mignon et un homme à une femme, juste parce qu’elle a des boobs. Fort heureusement, nous ne sommes pas tout d’accord pour rentrer dans ce modèle qui ressemble plus à de l’attirance sexuelle qu’autre chose.

La vie numérique est différente, le cyberspace permet de se passer de ces contraintes : vous êtes un(e) internaute. Vous n’êtes ni un homme, ni une femme, ni même un chien, vous êtes ce que vous décidez d’être.

On va sans doute me traiter de misogyne avec ce qui suit. Faites-vous plaisir, vous rentrez pile dans le moule de la société, félicitations. Je suis antiféministe, pas misogyne. Je suis également anti-« la même chose pour les mecs ». Seul l’Humain compte. Ou l’octet, au choix.

Si vous vous faites draguer, ennuyer, que vous tombez sur un(e) lourd(e) qui vient vous parler en query, en DM et j’en passe, la seule personne fautive, c’est vous.

Un homme ou une femme n’existe que parce que vous décidez que cela doit exister, que parce que vous décidez, consciemment ou non, de vous identifier à l’un ou l’autre. Selon vos propos et la conjugaison, il devient facile de savoir si vous êtes un homme ou une femme : « je suis fatigué », « je suis sportive » … ces mots permettent aux autres de savoir si vous êtes un homme ou une femme.

Il y a également les gens qui se plaignent du sexe opposé mais qui annoncent le leur (ex : je suis une femme qui code. Réponse : non, les codeurs codent, les filles ne codent pas, les garçons non plus d’ailleurs.). Si quelqu’un vient vous gonfler suite à cette annonce, c’est presque normal. Presque parce que on devrait être libre de dire ce que l’on veut, que l’on est un homme ou une femme sans que personne ne vienne vous faire chier directement après, mais bon, le monde parfait n’est pas encore pour demain, la société fonctionne quasi uniquement aux apparences.

Vous êtes un ensemble d’informations, un ou plusieurs pseudonymes, un éventuel avatar, une éventuelle adresse. Dès lors que vous annoncez que vous êtes une femme ou un homme, vous n’êtes plus neutre, vous apportez un bout de vie physique et de codes dans la vie numérique et fatalement, les mêmes schémas se reproduisent alors.

Il existe des sites dédiés ou le but est que des internautes annoncent de point afin de se rencontrer dans la vie physique, uniquement dans ce but : meetic. Internet n’est pas meetic (et c’est tant mieux).
Je serais presque tenté(e) de faire un lien avec les blancs et les noirs, comme on en parlait il y a une éternité. C’est exactement la même chose.

Lorsque j’étais plus jeune, je regardais un dessin animé qui parlait d’une souris super intelligente. Elle était capable de tout un tas de choses et elle travaillait souvent mieux que les Hommes. Seule obligation, elle travaillait toujours lorsque les autres n’étaient pas là. Tout le monde était content de la qualité de son travail dans le dessin animé.

Est-ce que ça aurait été pareil en sachant dès le départ que c’était une petite souris ? Non, je ne pense pas. C’est (malheureusement) pareil pour une majorité de la population, dès qu’on sait que vous êtes un homme ou une femme, la société part du principe qu’il ne faudra pas parler des mêmes sujets, de la même manière. Selon cette société, certaines choses ne se font pas de la même manière selon que l’on soit un homme ou une femme.

Bullshit. Internet vous donne la possibilité de vous affranchir de ces contraintes.

Ce n’est pas Internet qui fait que vous êtes un homme ou une femme, Internet ne décide pas, Internet est con. C’est vous qui transposez la façon dont vous fonctionnez sur Internet. Laissez la vie physique là où elle est, et celle numérique en paix.

Focalisez sur les idées, sans toujours chercher à savoir si vous vous adressez à un homme ou à une femme. Rien que pour ça, Internet est un outil démocratique, il permet l’égal à égal entre une femme, un homme, un chien et même un poulpe.

Je ne dis pas ça pour affirmer mon côté homme, hein. D’ailleurs, ce texte ne prouve en rien que j’en suis un, ni que je suis une femme d’ailleurs.

[#Streisand] La grosse moule du jour

Data must flow. With love <3


 Désolé du vocabulaire un peu « vert », mais des fois, comme ça, BAM ! Il faut que je me lâche sur un spammeur plus con que les autres.

Aujourd’hui, ce sont ces imbéciles de AJMF SAS qui spamment pour leur éthylotest « gratuit » (ethylotest-gratuit.org) (mais bon, après c’est 29,96€ par mois au bout de 7 jours si pas résilié, pour 8 éthylotests par mois.)

Déjà me spammer, c’est pas futé. C’est direct du rouge dans WOT.
« Vous recevez cette newsletter car vous êtes inscrits sur la base du partenaire de PlanDefou : Palmares Des Marques. »  Mais bien sûr. Déjà je ne me suis jamais inscrit chez eux, mais en prime le site plandefou.com n’a aucun formulaire de dé-inscription. Vous me direz, AJMF SAS n’est pas responsable de ce site, hein, mais ils ont choisi d’y faire appel.

Mais revenons à ethylotest-gratuit.org: Profiter de la peur du gendarme pour faire du commerce… bah…

Ensuite, ce bouffon croit qu’il fera plus d’audience en achetant plein de noms de domaine: ethylotest.me, ethylotest.org, ethylotest-homologue.org, ethylotest-gratuit.org,
ethylotest-officiel.org…

Je comprend mieux qu’ils aient besoin de stagiaires en marketting/communication/réseaux sociaux: http://tinyurl.com/clt226p

On continue ?

« La création de lien hypertexte renvoyant au site web www.ethylotest-gratuit.org ou à l’une de ses pages n’est autorisée qu’à la condition d’avoir recueilli l’accord exprès, écrit et préalable de Ethylotest-Gratuit. »
Regarde, même pas mal: http://www.ethylotest-gratuit.org/mentions_legales.html

« Tout lien hypertexte présent sur le site web www.ethylotest-gratuit.org envoyant vers d’autres sites web ou tout autre page du réseau Internet ne saurait engager la responsabilité de Ethylotest-Gratuit. »
Ah bon ? Toi tu as le droit de faire des liens vers d’autres site et tu te dégages complètement des responsabilités ?

Le robots.txt:
User-agent: *
Disallow: /mentions_legales.html
Disallow: /cgv.html

Ah tiens, tu ne veux pas que Google indexe tes conditions générales de vente ? Curieux.

Faut pas s’attendre à des bisous de ma part quand on me spamme.  (Et pourtant, ce ne sont pas les pires.)

Source: http://sebsauvage.net/links/index.php?4tgn9w

J’ai fait un cauchemar, avec des enfants dedans.

Je suis en train de parler avec des amis, des potes, des contacts et des inconnus lorsque tout à coup, un autre inconnu arrive. Il tient des propos étranges, sur des enfants, des crimes qui pour lui n’en sont pas et plein d’autres choses.

Après, je découvre des liens. Des images d’enfants tristes, des petits garçons et des petites filles. Avec, il y a des présentations. Théo et d’autres sont là mais leurs noms ne sont pas indiqués. Ils ont l’âge de la gamine d’un ami, ils ont l’air innocents. Théo n’est pas inscrit sur ce site. Ce sont des adultes qui s’échangent ces photos-là, comme s’il s’agissait d’une collection.

Au hasard d’une ode à la pédophilie, je tombe sur un autre lien. Que faire ? Cliquer pour être sûr que c’est la même chose ? Et si c’est pire encore ? La peur arrive et me prend au ventre.

Pas de photos cette fois-ci, mon cauchemar semble moins pire. En fait, semblait. Un forum avec une partie publique apparaît à l’écran, des gens parlent, rigolent ensemble, font des blagues … Ils ont pour avatars de jeunes enfants et pour signatures ce n’est pas vraiment mieux.

Je prends conscience qu’ils parlent d’un échange de photos comme on parle de la pluie ou du beau temps : le plus naturellement du monde.

Dans le même temps, sur un autre bout d’Internet, mon inconnu me dit que la pédophilie n’est pas malsaine, que ce n’est pas un crime. Je trouve par la suite d’autres liens, des tonnes de liens. D’autres déclarations, d’autres photos. Dans mon cauchemar, je passe la nuit à creuser, m’écœurant chaque seconde un peu plus de ce que je découvre.

Puis le réveil a sonné. 07 heures. Et j’ai réalisé que ce n’était pas un cauchemar.

Il est 18 heures et ces images n’ont pas quitté mon esprit depuis hier soir. Je repense à ces enfants au visage triste, à ces blagues, à cette ambiance joviale complètement en décalage avec la gravité du sujet, c’est peut-être ce qui m’a le plus choqué.

J’ai eu envie de tout casser, d’éclater le site par tous les moyens, d’en bloquer l’accès. Après réflexion, ce n’est pas une bonne solution. L’expérience prouve que lorsqu’on bloque ou ferme un site, il bouge, ouvre dans un autre pays avec une autre adresse et est encore plus caché dans les couches d’un autre Internet. Au final, bloquer ou éclater le site revient à perdre sa trace.

Que faire alors ?

Après avoir fait un appel sur Internet pour avoir un avis éclairé, j’ai eu une réponse (merci Tris):

Pédophilie sur Internet

La pédophilie fait partie des incriminations pénales mettant en péril des mineurs.  Lorsqu’elle est commise ou favorisée par Internet, on se réfère à l’article 227-23, qui punit de cinq ans d’emprisonnement et à 100 000 € d’amende une personne qui fixerait l’image d’un mineur dans une situation pornographique. Lorsque ce délit est commis en bande organisée, l’infraction devient un crime, puni de 10ans d’emprisonnement et de 500 000 € d’amende.  Le terme de bande organisée, défini par l’article 132-71, signifie que plusieurs personnes se sont entendues pour commettre une infraction. Ainsi, si trois personnes s’échangent des contenus pédophiles, l’infraction de pédophilie en bande organisée est déjà constituée et consommée, donc punissable.

Dans la mesure où le droit pénal et la procédure visent la protection des intérêts de la société, il suffit de signaler à l’autorité compétente les contenus pédophiles disponibles sur Internet.

Quelle est l’autorité compétente ?

Lorsque l’on tombe sur un contenu pédophile sur Internet, la compétence revient à la Gendarmerie. En effet, le Service Technique de Recherches Judiciaires et de Documentation (STRJD), créé sous sa forme actuelle en 1976, ce service s’occupe de la criminalité informatique. Dans la mesure où les intérêts de la société sont lésés, il n’y a pas de difficultés particulières sur la mise en route d’une action pénale. http://www.gendarmerie.interieur.gouv.fr/eng/Sites/Gendarmerie/Presentation/Criminal-investigation-department/Recherches-et-documentation-STRJD

Où sont les difficultés ?

Les pédophiles sévissant sur la Toile ne sont pas forcément sur le territoire national, n’hébergent pas des contenus dans un serveur se trouvant sur le territoire national et ne communiquent pas nécessairement avec des compatriotes. C’est une criminalité internationale, transfrontalière, ce qui implique de recourir à la coopération internationale. Classiquement, une personne va tomber sur un contenu pédophile, va le signaler à la gendarmerie, la gendarmerie va demander au Procureur de la République d’ouvrir une action pénale et demander aux autorités de police de l’État dans lequel a été localisé le serveur hébergeant le contenu pédophile d’actionner sa propre action pénale.

La chaîne est longue, tant sur le plan des acteurs que sur la durée. Ce type de procédure, strictement encadrée par les conventions internationales, ne se fait ni en quelques jours ni même en quelques semaines.  Pendant ce temps-là, les personnes en cause ont le temps de disparaître de la toile.

Est-ce que cela veut dire qu’il faut changer les textes de loi ?

Certainement pas. Les textes actuels ont été écrits pour être respectueux des conventions internationales et des textes relatifs aux droits de l’Homme. De la même manière, instaurer un filtrage par des autorités de police serait une erreur car cela ne ferait que masquer le problème mais ne l’éradiquerait aucunement.  Il faut laisser les internautes réguler eux-mêmes le réseau.

Quelle est la solution ?

Il faudrait que les autorités de police compétentes disposent de plus de moyens d’actions, qu’une véritable coopération policière internationale se fasse et que les législations soient similaires.

NB : je suis retourné sur le site, il est « en maintenance » et j’espère ne pas avoir perdu leur trace.

Facebook vous espionne, mais c’est pour votre bien.

Un des buzz du jour tournait autour des conversations privées de Facebook. L’information, découverte sur Le Monde, nous explique que c’est dans un but préventif, afin de traquer les criminels potentiels.

Dans ses déclarations, Facebook explique pouvoir « être amené à partager des informations quand nous estimons qu’elles sont nécessaires pour empêcher la fraude ou toute autre activité illicite, pour prévenir tout préjudice corporel imminent ou protéger nos intérêts et vos intérêts contre les personnes qui ne respectent pas notre Déclaration des droits et des responsabilités ».

Comment ça fonctionne ?

C’est une procédure automatisée, un serveur enregistre les communications privées et, en fonction de certains critères (contenus des échanges, différence d’age déclarée sur Facebook …), la conversation est lue et peut ensuite être transmise aux forces de l’ordre.

Cette procédure a servi à arrêter, par exemple, un homme d’une trentaine d’années. Ce dernier avait donné un rendez-vous à une fille de 13 ans. L’outil a détecté la conversation et Facebook l’a signalé à la police.

C’est bien mignon tout ça mais :

Au risque de choquer, je ne suis pas très fan de ce que fait Facebook. Ce site n’est déjà pas réputé pour respecter votre vie privée ni pour garder des données confidentielles  et il est possible, avec Facebook, de rapidement retracer votre vie et ce, même si vous ne dites rien. Vos amis peuvent s’en charger pour vous avec des tags, mentions …

Si l’intention est louable… Ah oui, précision : comme d’habitude lorsqu’il s’agit d’espionner des gens, il faut toujours une intention difficilement contestable. Donc, si l’intention est louable, il n’en reste pas moins que Facebook à la capacité d’intercepter et d’espionner ce que vous êtes en train de dire à une personne, en privé.

D’ailleurs, il serait appréciable que Facebook publie des données sur ce service d’espionnage : est-il vraiment efficace ? Combien de personne arrêtées avec ce logiciel ?

Il est possible d’aller un peu plus loin dans la réflexion lorsque l’on aborde les faux positifs : est-ce que c’est déjà arrivé avec ce logiciel ?

Facebook peut affirmer qu’il n’espionne pas chaque utilisateur, ce sont des paroles. Face à la confirmation qu’ils sont capables d’espionner des conversations privées, les paroles n’ont aucune valeur.

ACTA : le mot est mort, l’idée reste : CETA arrive.

La semaine dernière, nous avons tué le mot ACTA. Après avoir fait la fête et bu quelques bières (ou quelques litres), nous vous mettions en garde contre les idées d’ACTA. Pour résumer, peu importe le nom de la loi, les idées allaient revenir, c’est chose faite.

Le traité CETA (Canada Eu Trade Agreement) propose de mettre en application des dispositions d’ACTA.

Pour résumer, ACTA est rejetée à une écrasante majorité (478 versus 39) et pendant ce temps-là, ACTA revient par la petite porte.

CETA va même plus loin que la reprise des idées d’ACTA puisqu’il est possible de retrouver des passages entiers d’ACTA en copie quasi conformes.

C’est, selon moi, un déni total des décisions prises la semaine dernière. Internet s’est opposé à ACTA, l’Europe a rejeté le traité et au final, un autre arrive, reprend les mêmes dispositions qu’ACTA et espère passer sans se faire repérer.

Nous devons faire en sorte que cela n’arrive pas.

L’information circule depuis quelques jours déjà. Si vous voulez que notre parlement agisse, il est de notre devoir de faire notre travail de citoyen. Vous êtes libre de diffuser l’information, contacter vos eurodéputés, insister sur le fait que vous ne voulez pas de ce traité et ne rien lâcher.

ACTA a été éjecté, ce n’est pas pour le laisser rentrer par la petite porte.

Edit :  Sous forme de tableau, les passages d’ACTA et de CETA qui se ressemblent sont présentés, dans cet article que je vous invite à lire. (en anglais)

(source)