Pendant qu’en France, nos « représentants de la nation » votent des lois décriées par de très nombreuses associations, l’Europe s’inquiète.
Dans un communiqué de presse publié le 29 Octobre 2015, le Parlement Européen (PE) demande à la Commission Européenne de « veiller à ce que tous les transferts de données vers les États-Unis soient soumis à un niveau efficace de protection et demandent aux États membres de l’UE d’accorder une protection à Edward Snowden, en tant que « défenseur des droits de l’homme ». »
Deux informations sont à prendre en compte : la gestion des données personnelles de l’ensemble des citoyens européens suite à la chute du « Safe Harbor » d’un côté et la protection du lanceur d’alerte Edward Snowden, à qui nous devons toutes les révélations sur l’espionnage planétaire des agences du renseignement, NSA en tête de liste.
A cela s’ajoute l’inquiétude du parlement sur « des lois de surveillance dans plusieurs pays de l’UE », qui fait référence au projet de loi relatif au renseignement, au projet de loi de surveillance des communications internationales et à d’autres projets de loi, dans d’autres pays de l’Union.
Concernant le « Safe Harbor » ou « Sphère de sécurité », (administration oblige), le Parlement reste sur la défensive, presse la Commission de s’assurer que les données personnelles des citoyens de l’Union soient réellement protégées et que le transfert de nos données vers les Etats-Unis d’Amérique soit strictement encadré.
Bonne nouvelle, une résolution approuvée d’extrême justesse (285 pour, 281 contre) appelle les états membres de l’Union à « abandonner toute poursuite contre Edward Snowden, à lui offrir une protection et à empêcher en conséquence son extradition ou sa restitution par une tierce partie, en signe de reconnaissance de son statut de lanceur d’alerte et de défenseur international des droits de l’homme. »
Certes, ce n’est qu’un « appel à abandonner » les charges et à protéger Edward Snowden, il faut donc relativiser.
C’est une déclaration, ce sont des mots, les états membres ne sont pas obligés de répondre à cet appel. Je salue donc la déclaration du Parlement, qui ne prend tout de même pas trop de risques avec cette déclaration. J’attends de voir ce qui sera fait au sein de l’Union, dans l’avenir, pour la protection des lanceurs d’alertes comme Assange ou Snowden.
La suite ?
C’est là que ma joie est bien plus mitigée. Le Parlement Européen déclare de bien jolies choses, ses idées, intentions, sa vision… tout ceci mérite le plus grand respect mais, dans les faits, qu’est-ce que cela change ?
Actuellement, rien.
Les états membres continuent de voter des lois particulièrement liberticides, Assange et Snowden ne sont toujours pas en odeur de sainteté au sein desdits pays, les 281 opposants à la résolution en témoignent.
Le Parlement et les eurodéputés pourront continuer d’écrire et de déclarer de bien jolies choses, si elles ne sont pas suivies d’actions, cela revient à « pisser dans un violon ».
Bref, rien de bien nouveau dans notre bonne vieille Europe.
A 285vs281 même si ce n’est pas pour Snowden, avec les dessous de table qui vont bien, toutes les lois de surveillance vont passer sans problème d’ici peu. Triste monde tragique.
Salut,
Certes, une résolution n’est en rien contraignante mais j’ose penser que c’est un poids non négligeable ajouté dans la balance. Pourquoi ?
Parce que le parlement n’est en rien obligé d’émettre une opinion sur les sujets abordés. C’est un acte volontaire. Il aurait pu tout aussi bien se taire ou pire, émettre une résolution complètement inverse (condamner Snowden, demander plus de surveillance au nom de la « protection de la démocratie », etc.).
Et si finalement il était préférable de faire pression sur les députés européens plutôt que sur nos sourdingues nationaux ?