Madame Filippetti, le « cas Virgin » n’est pas lié à Amazon.

On m’a dit un jour que le monde était rempli de gens qui racontaient de la … des absurdités.

On peut, par exemple, se prétendre libriste et auteur d’un livre et être de la plus mauvaise foi possible, se prétendre ouvert d’esprit et être totalement hermétique à en devenir stupide ou même être ministre et raconter des conneries. C’est le cas de l’affaire Virgin.

Pour poser le décor et expliquer un peu le tout, le groupe de produits culturels Virgin Mégastore a officiellement déposé le bilan aujourd’hui.

Si c’est un drame et une triste affaire pour les employés des différents centres Virgin à qui je souhaite bien du courage, je ne partage pas totalement l’avis de notre ministre de la Culture qui, pour changer, vient de raconter, comment dire… du caca de taureau bien méchant.

En effet, la ministre de la Culture a déclaré que « ne sont pas soumises à la même fiscalité que les entreprises localisées physiquement en France », ce qui est effectivement vrai. Elle a rajouté ensuite que ces magasins étaient « soumis à une véritable révolution et à une concurrence déloyale qui est le fait, il faut bien le dire, de certaines grandes entreprises de type Amazon ».

Et c’est là que ça coince.

N’en plaise à ceux qui pensent détenir la vérité absolue, à coup de faillites liées à Internet, je ne suis pas d’accord avec ça, je vais résumer mon point de vue simplement : c’est la théorie de l’évolution.

Certains employés de Virgin ont témoignés que les clients n’achetaient quasiment plus de disques, d’autres expliquent que les caisses sont les mêmes depuis déjà 6 ans et d’autres expliquent que les actionnaires de Virgin, pourtant fortunés pour certains, n’ont pas assez investi dans la société.

Virgin n’a pas su s’adapter et évoluer vers une offre plus attractive pour le client tant sur l’axe commercial que sur les prix et c’est donc en toute logique qu’Amazon s’est imposé.

Ce n’est pas une question de concurrence déloyale mais de concurrence tout court et, dans ce marché, si la concurrence n’est pas suivie, l’entreprise coule.

J’aimerai revenir sur un autre point : Virgin ce n’est pas la culture. J’ai vu beaucoup de billets/tweets/ce que vous voulez sur ce sujet aujourd’hui. Je persiste, Virgin ne vend pas la culture.

Virgin est – l’entreprise n’étant pas officiellement morte et enterrée – une société qui vend des supports sur lesquels des biens culturels sont inscrits par un moyen x ou y.

Si le support en papier ou plastique ou d’une quelconque matière était bien de Virgin, le support présent dessus ne l’était pas et, en soi, la culture ne disparait donc pas, elle se trouvera dans d’autres enseignes, sur Internet, sur une offre légale aussi pauvre soit-elle …

Vous l’aurez compris, la culture ne disparait pas, les morceaux de plastique estampillés « Virgin » oui, mais pas la culture. Alors restons censés l’espace d’une seconde et utilisons les bons termes.

Pour finir et insister véritablement sur ce point, Amazon n’est pas responsable du dépôt de bilan de Virgin, ce sont les personnes qui gèrent, les actionnaires sans doute, qui le sont. Par leurs décisions et leurs investissements – ou non investissements – ils n’ont pas fait suivre la marque …

Et c’est donc en toute logique que Virgin dépose le bilan.

NB : je parle vraiment de la société, pas des employés qui vont subir de plein fouet un ensemble de décisions loin d’être agréables et qui, à l’heure actuelle, nagent donc dans un flou total.

NB² : Madame Filippetti, bonne lecture : https://fr.wikipedia.org/wiki/P%C3%A9tition_des_fabricants_de_chandelles

Une réflexion sur « Madame Filippetti, le « cas Virgin » n’est pas lié à Amazon. »

  1. Le tacle de la ministre est d’autant moins justifié que Virgin a été l’une des premières enseignes généralistes à vendre des contenus culturels numériques (avec du DRM d’ailleurs) . Je me rappelle en avoir acheté en 2003 quand j’ai eu ma première machine personnelle.

    Ca montre juste que la ministre de la culture ne connaît pas ses dossiers, mais ça je le savais déjà 🙂

    Autre point : je suis une fervente cliente de Virgin notamment celui des Champs qui a une librairie très fournie dans laquelle j’aime me paumer pendant des heures. Si l’enseigne ferme, après Surcouf, perso, je perd mon enseigne préférée.

    Maintenant, si Virgin ferme, ça ne sera pas la faute d’Internet si tant est que cette phrase puisse signifier quelque chose.

    Si Virgin se casse la figure, ça ne sera que le résultat d’une mauvaise politique culturelle et d’une mauvaise gestion.

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