140 caractères, c’est parfois trop court pour exprimer ses idées, surtout lorsque l’on y trouve des arguments et un bon gros coup de gueule à votre encontre ainsi qu’à l’encontre de l’UMP et du Président-candidat, Nicolas Sarkozy.
Dans un premier temps, je reviens sur le dépôt de plainte déposée par vous-même ainsi que par M. Copé à l’encontre de M. Baptiste Fluzin.
Le principe n’est pas de remettre en cause cette plainte que j’imagine parfaitement fondée puisque la personne reconnait les faits. Non, le principe c’est de remettre quelques pendules à l’heure. Il semblerait que la vôtre soit détraquée. Je reviens donc sur vos récentes déclarations :
« Mais non, que dis-je, les hémiplégiques de l’indignation ne peuvent concevoir cela. Quand on n’est pas de leur bord, quand on ne tresse pas de lauriers à la Gauche à longueur de tweets, on mérite les bordées d’injures, et ceux qui les profèrent ont droit à des encouragements. Encore un effort, et on me dira que me traiter comme on m’a traitée, c’est faire souffler un vent de fraicheur sur Internet ! »
Je ne tresse pas de lauriers à la Gauche, loin de là, le CM de M. Hollande n’a peut-être pas oublié Botzaris 36 et tout le reste. Vous faites des généralités qui sont à peine acceptables de la part d’une personne « lambda », ça l’est encore moins lorsque ce cliché émane de la porte-parole de Nicolas Sarkozy.
Dans vos déclarations, vous tacliez à demi-mots un twittos « influent », Maître Eolas. Peut-être aurait-il été bon pour vous de suivre ses indications et d’abandonner les charges, vous avez fait un joli bad buzz qui ne fait que mettre un peu d’huile sur le feu.
Bad buzz et point abordé, j’arrive maintenant à l’essentiel : la menace que vous et votre gouvernement représentez.
Un citoyen vous insulte, vous portez plainte. C’est normal, c’est un fait, personne ne peut contredire cela.
Seulement voilà. Pour critiquer quelqu’un qui vous insulte, il faut être propre sur soi et cela ne semble pas être votre cas.
Depuis déjà trop longtemps, ce gouvernement se permet de tirer à vue sur des journalistes, si bien qu’on se demande si vous ne faites pas un concours entre vous.
Dernier acte marquant : la plainte contre le site d’information Médiapart.
« Infamie », « désinformation », « officine » ou encore « organe qui se prétend être de presse », « menteurs » … cela fait maintenant quelques mois que l’UMP et le gouvernement se déchainent contre Médiapart et que vous n’y allez pas franchement de main morte.
Le flot d’insultes s’est amplifié depuis la publication de documents attestant d’un financement de la campagne de N. Sarkozy par Mouammar Kadhafi.
Qu’on remette en cause les conclusions d’un journal, c’est une chose. Qu’on les insulte et qu’on méprise et les journalistes et le travail fourni, s’en est une autre.
Depuis, une journaliste de Médiapart a été insultée et bousculée, lors d’un meeting UMP. Ceci n’est pas acceptable.
Le fait qu’un journal ne vous plaise pas ne vous donne pas pour autant le droit de l’insulter et de le trainer dans la boue. Reporters sans frontières s’inquiète de plus en plus des écarts de conduite du gouvernement lorsque l’on parle de journalisme.
Pour reprendre une de vos idées jusqu’à l’absurde :
« Mais non, que dis-je, les hémiplégiques de l’indignation ne peuvent concevoir cela. Quand on n’est pas de leur bord, quand on ne tresse pas de lauriers à la Droite à longueur d’articles, on mérite les bordées d’injures, et ceux qui les profèrent ont droit à des encouragements. »
Avant de porter plainte et de critiquer, il faut savoir balayer devant sa porte. Celle de ce gouvernement est bien sale.
Analyse très intéressante, cependant si les UMPistes jouaient franc jeu, ça se saurait… 😀
Certes mais quand même, derrière (ou devant, dans une situation normale) le côté UMP, il y a la personne qui travaille au sein du gouvernement et qui, selon moi, doit donner l’exemple et laisser les journalistes faire leur travail, sans pour autant qu’ils reçoivent des plaintes comme ça ou des menaces (ou qu’ils se fassent agresser)
Certes, mais quand on regarde la liste des casseroles de Sarko, pour ne pas le citer, on a perdu la notion « d’exemplarité » depuis quelques temps.
Les politiques (du moins ceux au pouvoir) n’ont plus à répondre de leurs actes, et c’est bien triste.