Autant de le dire, le point Godwin risque d’être atteint très rapidement (ou le point Mao sinon, avec Internet, la Chine est experte).
Tout d’abord, premier point : il existe deux (bien plus dans la réalité mais je vais rester focus sur ces deux cas) catégories de gens lorsque l’on parle de droit d’auteur et de son respect.
Ceux qui s’en tapent et ceux qui essayant de faire avancer les choses, les premiers ne sont d’ailleurs pas souvent ceux à qui l’on pense directement (mais si, lorsque j’ai dit ceux qui s’en tapent, vous avez pensé Geeks et assimilés, non ?)
Depuis déjà pas mal de temps les uns se tapent dessus les uns, les autres répondent, et tout le monde se fait sa petite guerre. C’est relativement logique, nous n’arrivons pas à nous entendre, ou plutôt à nous faire entendre. Le droit d’auteur est régi par une bande d’incompétents, incapable de comprendre un traitre octet du fonctionnement des Internets et le pire, c’est qu’ils s’en tamponnent les oreilles avec des babouches.
Dans quatre jours, cela fera deux ans que je tiens les mêmes propos, que je prends le temps d’expliquer, d’avancer des preuves, des faits. Du haut de mes 25 ans et de mon clavier, j’essaye, à mon échelle, de faire un peu bouger les choses dans le bon sens (oui, je suis un idéaliste et j’en suis fier).
Puis… récemment, l’écoute est venue de là ou on ne l’attendait pas : la HADOPI. Certes, j’ai des gros doutes quant au réel impact que l’on peut avoir, j’ai des gros doutes quant au fait que cela change quoi que ce soit… mais ils ont le mérite de nous écouter, de prendre en compte nos remarques et, avec leur labs, ils essayent d’aller dans le bon sens.
Mais, ce soir, je crois que c’est plus clair que jamais : cela ne sert à rien.
Cela ne sert à rien parce que les ayant-droits ont compris qu’il fallait y aller « cash », leur torchon d’hier est la preuve qu’ils ne cherchent pas le dialogue : ils cherchent à imposer leur vision des choses, quitte à ce que les français n’aient plus de vrai Internet (voir le point « DNS » de mon précédent billet).
Alors, ce soir, c’est énervé et surtout écœuré que j’écris ce billet. A quoi ça sert qu’on (pardonnez-moi tout le paragraphe suivant) se casse le cul à prendre le temps d’expliquer, d’expliquer encore, de revenir sur nos explications, si c’est pour balancer une connerie imbuvable de plus de 100 pages qui parle de tuer Internet en France ?
A quoi cela sert qu’on essaye de faire que les choses aillent dans le bon sens si c’est pour que rien ne change ?
Nous avons essayé de vous expliquer qu’Internet, c’était une machine qui ne pouvait être stoppée, nous avons essayé de vous démontrer que les différentes lois pondues contre le téléchargement ou la censure (LOPPSI) étaient mal pensées, nous avons même essayé de vous faire comprendre qu’il fallait faire ceci ou cela pour que tout fonctionne, dans le respect des internautes…
Manifestement, vous avez décidé de ne pas nous écouter et, si vous vouliez qu’on le comprenne, l’assignation en justice des moteurs de recherche et FAI était le meilleur moyen, félicitations.
La seule chose que vous avez réussi à faire, c’est donner l’envie d’abandonner à des gens qui essayent de faire changer les choses. Etait-ce votre but ? Je me pose de plus en plus la question, sincèrement…
Alors, voilà, je vais être un poil moins tendre maintenant, prenez ce billet comme une alerte :
Si vous décidez de continuer dans cette voie qui consiste à tuer Internet, vous finirez par franchir une ligne, un point de non-retour. Vous finirez par ouvrir une boite de pandore qui va littéralement vous exploser en pleine figure. Nous avons déjà les moyens de vous démontrer que ce que vous faites ne fonctionne pas, imaginez si on s’y colle vraiment ?
Nous avons les moyens de vous ridiculiser, vous et votre projet absurde de contrôle total de l’Internet français de Madame Michu (oui, le mien, vous ne lui ferez rien, il sait se protéger depuis déjà bien longtemps).
A vous engager dans cette voix de blocage / filtrage / DPI / Censure… vous allez simplement réussir à démarrer quelque chose que vous ne pourrez plus stopper. Prenons un exemple tout simple : le (stupide) projet de filtrage des DNS. A centraliser les autorisations sur quelques DNS, vous allez rendre le net encore plus vulnérable… imaginez, que se passera-t-il si, pour vous montrer la dangerosité de votre projet, tout le net français tombait ?
Mais j’imagine que ça, vous y avez déjà réfléchi… non ?
Bref, doit-on comprendre qu’une déclaration de guerre ouverte est imminente ?
Cordialement, un citoyen (et pirate) un poil en colère.
ps : pourquoi un titre en allemand ? For the Lulz (et parce que je suis un pédonazi, évidemment).
https://numendil.est.un.pedonazi.org ← preuve au sujet de la dernière affirmation.
Ceci dit, je ne suis pas certain qu’utiliser la mort du net français soit un bon argument pour faire comprendre à ces dinosaures qu’ils do wrong. Le net est de « notre côté » là-dedans. Eux, leur point faible, c’est bien évidemment leur porte-monnaie, mais surtout leur intégrité. Et c’est ce que nous attaqueront de toutes nos forces s’il ne reste plus d’autre choix.
Damned, je suis découvert.
Tu as raison, le net est de « notre côté », néanmoins, j’ai l’impression que face à un portefeuille bien rempli, plus rien ne compte (et malheureusement, je crois ne pas me tromper).
Je suis d’accord avec toi, il faudra attaquer les deux points cités si cela dure… en espérant que cela n’arrive pas, car cela représenterait, pour moi, un point de non retour et de rupture définitive de tout dialogue.