Hier, j’ai été contacté par un journaliste de RTS (http://www.rts.ch) afin de réaliser une « interview » téléphonique sur les Anonymous (interview entre guillemets, je ne remets pas en cause les capacités du journaliste de RTS (bien au contraire), simplement, je n’aime pas énormément ce mot. J’ai l’impression de me la raconter un peu et, oui, je supporte pas ça).
Je viens d’avoir le lien pour télécharger l’interview, qui dure approximativement 5 minutes: http://download.rsr.ch/la-1ere/programmes/le-journal-du-matin/2011/le-journal-du-matin_20110817_standard_1er-developpement_eb1bdeb6-194f-4fc4-ba16-a18f5a76200e-128k.mp3
L’interview (au total) à duré environ 25 minutes, ce qui est trop long (normal) pour aborder un sujet d’actualité. RTS à donc choisi un ensemble de morceaux pour refaire quelque chose qui dure approximativement 5 minutes (ce qui ne me dérange absolument pas). De ce fait, des parties d’informations ne sont pas présentes et je profite de mon blog pour les ajouter (et contredire deux points, non liés au journaliste).
1er point (qui fait déjà débat) : le terme de hacker. L’interview me classe comme un hacker mais, pour replaçer les choses comme je pense qu’elles devraient l’être, je n’en suis pas réellement un, je m’explique : le simple fait d’utiliser un logiciel afin de réaliser du DDOS (je ne reviens pas sur l’aspect légal, ou non, de cette pratique) ne fait pas de moi un hacker, un kiddies tout au plus. Le hacking est un Art vaste (oui, un Art) et je n’en connais qu’une minuscule partie. Je préfère donc le terme d’hacktiviste (et encore) au terme de hacker. Les gus du Chaos Computer Club, oui, ce sont des hackers.
second point: les Anonymous sont présentés comme un groupe, une sorte d’entité dans laquelle tu peux rentrer, de laquelle tu peux faire partie…je ne suis pas totalement d’accord sur ce point. Pour vulgariser la chose : est Anonymous qui veut l’être. Il existe plusieurs représentation de l’idée Anon, sur le web et IRL (dans la vie réelle) mais, sur le web, il suffit d’une connexion à Internet, d’un logiciel et…roulez jeunesse! On ne peut pas dire « lui, il est chez les Anonymous » ou « lui il n’est pas chez les Anon », dans des échanges entre Mr Raphael Grand (le journaliste de RTS) et moi, c’est un point que j’avais précisé, pour des raisons de timming il n’est pas présent dans l’interview.
Ma philosophie: Anonymous est bulletproof. Anonymous est une idée, Anonymous est un idéal et les idées sont à l’épreuve des balles ;-). Chacun peut rejoindre ces idées, cet idéal, chaque personne est libre de s’identifier à ces idées, ou pas.
Les faits: oui, je vais être clair et jouer le carte de la transparence. Oui, j’ai été de ceux qui ont attaqués les sites du gouvernement tunisien, égyptien et libyen. Oui, j’ai été de ceux qui ont DDOS certains sites (et je sais que c’est illégal, ne me parlez pas de la loi, je sais précisément ce que je risque).
J’ai mes raisons : lorsque l’on coupe la parole à un peuple, lorsque l’on fait taire un massacre ou lorsque la Liberté d’expression disparait, si je peux faire quelque chose, je le fais, légal ou pas, je m’en contrefous. Je ne parle pas de légalité ici, je parle d’un peuple qui s’est fait massacrer et qui n’avait plus les moyens de s’exprimer (et si c’était à faire, je recommencerais). Je n’ai pas participé aux attaques d’#OpPayback avec Wikileaks, même si je suis d’accord avec le concept. Avouez que c’est étrange de couper les revenus de Wikileaks tout en laissant Kadhafi gérer ses comptes comme bon lui semble, n’est ce pas…
Dernier point: oui, je cautionne le fait que parfois, il faut franchir les barrières de la légalité, lorsque la situation l’impose. Est-ce légal de faire taire un peuple, un site d’information ou encore un blogueur parce que ce qu’il dit déplait à son gouvernement? Non. Pourtant, c’est ce qu’il s’est produit…alors, s’il faut, pour aider, faire quelque chose reconnu comme illégal, soit.
PS : mes paroles dans l’interview ne sont pas totalement justes et je donne l’impression que c’est Anonymous qui à sauvé la vie de personnes en Tunisie ou en Egypte, ce n’est pas le cas. « Nous » avons donné à ces peuples un moyen de s’exprimer lorsqu’ils n’en avaient plus, ni plus, ni moins (et les Telecomix ont fait bien plus, mais hélas, peu de gens parlent de de groupe alors que je pense qu’ils méritent notre plus grand respect).
Je pense avoir fait le tour de ce petit complément que je souhaitais ajouter /-).
PS (²) : petit message personnel. Je remercie Mr Raphaël Grand pour cette interview, son travail et son professionnalisme. Au global, mes propos ne sont pas déformés (ce qui m’a un peu fait peur, je dois l’avouer). Je regrette simplement le fait que le timming de l’interview simplifie les Anonymous à « un groupe » de hackers, l’ensemble – comme vous le savez 😉 – est plus complexe.
Bonjour Numendil, je vous remercie pour ce complément d’information qui me semble tout à fait justifié.
Pour reprendre les propos de votre billet précédent « Parce que, parfois, 140 caractères…c’est vraiment trop court pour exprimer une idée », sachez que nous rencontrons le même problème avec le format « radio ».
Votre « interview » (qui a plutôt duré 15 minutes) est une durée normale pour un rendu de 5 minutes. Mais nombreux sont nos invités (politiques, scientifiques, artistes, etc.) qui regrettent le rendu final. Ces derniers jugeant que l’itw initiale est bien plus riche d’information. (ils ont effectivement raison…)
Pour ma part, je ne ressens aucune « vantardise » dans vos propos. Et salue la démarche du billet posté sur le web qui permet d’ouvrir le débat dans un format… sans limites!
Je m’arrêterais néanmoins là 🙂
Au plaisir
Bonjour 😉
J’imagine aisément que vous rencontrez le même soucis et que c’est parfois compliqué de gérer tout ceci. Je ne regrette pas le rendu final (même si l’iwt initiale est effectivement plus riche en information). J’ai l’avantage de pouvoir (et de ne pas hésiter) m’exprimer sur la toile, via ce blog, j’aurais peut être regretté si je n’étais pas capable de m’exprimer sur la toile (mais cette itw n’aurait jamais existé, je pense :p)
Vous marquez un point : le débat est ouvert, le blog et les commentaires sont là pour cela (ainsi que Twitter, Google+, etc etc)