Twitter et l’UEJF, boite de pandore de la censure. [MAJ]

Mise à jour : Twitter accepte le retrait des tweets antisémites, ils annoncent qu’ils se plieront à la loi française en retirant les messages que l’UEJF veut faire disparaitre. Ils ont néanmoins refusé de communiquer l’identité des personnes derrière les tweets.

L’action en justice aura donc lieu.


Depuis le 10 octobre, des tweets antisémites circulent sur Twitter, avec le hashtag suivant : #UnBonJuif.

Certains tweets sont une ode à l’antisémitisme, d’autres à un temps que je croyais révolu depuis la seconde guerre mondiale et d’autres vénèrent explicitement Adolph Hitler.

D’autres sont là pour hurler sur le hashtag, mais je n’en tiens pas compte ici.

Qu’on se le dise, ce qui se passe me donne envie de vomir et me fait un peu peur, la France vire lentement vers l’extrême droite et on retrouve des vestiges du passé comme la haine des juifs ou encore la délation, ce qui sera l’objet d’un second billet.

Pour autant, je ne vais pas vous parler de ce que je ressens, mais de ce que je vois : un grand n’importe quoi.

L’UEJF (l’Union des Etudiants Juifs de France) a contacté Twitter pour lui demander de supprimer les tweets antisémites et pour lui donner l’identité des utilisateurs, les « twittos », responsables de ces actes.

Qu’à fait Twitter ? Rien et quitte à choquer, ils ont raison.

Ils n’ont pas donné suite à la demande de l’UEJF, qui a annoncé ensuite sa volonté de saisir la justice.

L’UEJF a ensuite déclaré :

« Twitter n’a pas pris la mesure du racisme et de l’antisémitisme en France »

La vraie question est : doivent-ils vraiment en prendre conscience ?

Selon moi non, vous allez comprendre.

Je suis d’accord avec ce que Twitter fait et je ne cautionne pas la première réaction de l’UEJF, voici pourquoi …

Demander la suppression d’un contenu sans aucune décision de justice, c’est demander à ce qu’on fasse taire quelqu’un sans que la loi le demande. L’anticipation devient ici de la censure, pure et dure.

Je vais sans doute choquer à nouveau, mais je suis pour la liberté d’expression pour tous, ce qui englobe le fait que mêmes les abrutis ont le droit de s’en servir.

La première réaction de l’UEJF n’est pas mieux que celle d’un ayant droit qui demande un takedown pour faire respecter son droit d’auteur ou que celle d’un militant tendance extrême droite qui aimerait que les autres se taisent.

Il ne faut pas que ce genre de demande soit validé, il ne faut pas que la suppression d’un contenu se décide sans aucune justice, c’est une boite de pandore à moitié ouverte, évitons de l’ouvrir totalement, sous peine de basculer dans un régime que j’imagine très désagréable.

Au-delà de cela, demander la suppression d’un contenu sans décision de justice, c’est également demander à ce que chaque personne s’auto censure, anticipe elle-même le fait qu’elle n’a pas le droit de parler de ceci ou de cela, si bien que plus personne n’en parle à la fin.

Ce billet est donc là pour expliquer que oui, ces tweets sont à vomir et sont antisémites, oui cela ne devrait pas exister, oui, c’est déplorable…

Mais, pour autant, il ne faut pas céder à la tentation d’une censure qui pourrait se généraliser à un ensemble d’autres contenus.

Twitter est déjà un réseau ou les valeurs sont à géométrie variable selon ce qui se dit et comment, par qui, dans quel pays… il s’agit de ne pas aggraver la situation, Twitter sombrant déjà en ce moment.

L’UEJF a donc choisi, ensuite, de passer par la voie de la justice pour faire en sorte que Twitter supprime du contenu.

Cette décision ne me pose aucun problème car la justice interviendra et tranchera, que cela soit en faveur de Twitter ou de l’UEJF.

Dernière précision : le sujet de la levée de boucliers aurait été la maltraitance des poneys ou des licornes, ma réaction aurait été là même. Si le comité de défense des licornes avait demandé ce que l’UEJF a demandé, j’aurais également réagi de la même façon.

C’est la réaction et la façon dont cela se fait qui me pose un sérieux problème, que ça soit clair.

Trolls, pensez à mettre vos genouillères si vous venez commenter.

PS (spécial trolldi et extrême droite): si tu penses que l’extrême droite et l’antisémitisme sont mes passions, je t’invite à lire ce blog en cherchant ‘Front National » ou « Réseau Voltaire ».

Bonne lecture

Frédéric Chatillon-Front National ? Peu importe, Streisand est là.

Manifestement, des choses ont changé depuis mes billets visant Frédéric Chatillon, le Front National ainsi que le réseau Voltaire.

Tout a commencé avec un commentaire sur ce blog :

Merci pour ces détails croustillants. Pour info, les tracts du FN pour l’élection présidentielle sont imprimés par « RCS 400 363 198″ [sic], qui aboutit très vite sur RIWAL.

Ce numéro était présent sur les affiches de campagne du Front National et est directement lié à Frédéric Chatillon ainsi qu’à la société Riwal, qui a été l’imprimeur du FN pour sa campagne présidentielle.

Ensuite, Laure Siegel, pour les Inrocks, a fait un très bon article sur M. Chatillon, je vous conseille de le lire, il est bien écrit et instructif.

Et là, quelques jours après, c’est le drame. Il semblerait que des photos utilisées pour relier le FN à Frédéric Chatillon ne soient plus en ligne et je ne serais qu’à moitié étonné que le photographe ou propriétaire du site ait eu des ennuis avec le Front National pour ces photos.

Heureusement, Internet est là. La photo en question, la voici :

Elle vient d’Internet, je n’ai rien piraté pour l’obtenir, elle était en accès libre (je précise, des fois que le FN soit tenté d’attaquer pour je ne sais quelle raison, qu’elle est sur Internet, elle est publique, je ne viole aucune loi en l’affichant).

La suite, vous la devinez : cette photo à déjà disparu une fois, sans doute parce qu’elle dérange… à nous de faire en sorte qu’elle ne disparaisse pas, si vous le souhaitez bien sûr.

S’il se passe quelque chose (retombées, mails, menaces ou que sais-je), vous serez les premiers informés.

La centralisation, c’est mal.

Petit billet qui rebondit sur l’affaire « Mega-ce-que-vous-voulez » :

Le passé nous a déjà demontré le danger de la centralisation des données, il faut croire que personne n’a tiré de conclusions de tout ceci.

C’est un fait, n’en déplaise aux adorateurs du « cloud computing » (terme commercial qui, selon moi, définit quelque chose qui existe déjà depuis des années), faire confiance à une société, un système, un groupe … (rayez la mention inutile), c’est s’exposer à une censure rapide, simple et efficace.

Même s’il n’est pas question de censure dans Megaupload (ou, éventuellement la censure d’une offre plus intéressante que l’offre légale), il faut analyser correctement ce qu’il s’est passé.

Beaucoup de personnes hurlent au scandale parce que Megaupload a fermé ses portes (enfin, le FBI a fait fermer MU) et, comble de l’ironie, ces derniers cherchent à basculer sous une solution alternative comme Fileserve & Co.

Fileserve & Co. fonctionnent sous le même principe, à savoir une grappe (ou plus) de serveurs centralisés. Tout d’abord géographiquement, ces serveurs sont (assez souvent) au même endroit, ou à plusieurs endroits s’il y a vraiment beaucoup de données (exemple de Megaupload qui avait des serveurs en Virginie, à Hong Kong, en Europe …), faire confiance à ces systèmes, c’est accepter que les mêmes évènements puissent se reproduire.

Que cela soit dans un contexte d’échange de fichiers ou un cadre professionnel (applications utilisées dans le « cloud », par exemple), le simple fait que toutes ces données soient centralisés me pose quelques problèmes.

Tout d’abord : la confidentialité de mes données. Puisque mes données sont dans le cloud, gérées par une société qui s’occupe de tout ceci, qu’est-ce qui peut me garantir, à moi, que la dite société n’ira pas fouiller dans mon système ou dans mes données ?

Non, la déclaration de bonne intention de l’hébergeur ne suffit pas, je suis désolé.

Ensuite : d’un point de vue sécurité. Qu’est-ce qui me garantit que mon système dans le cloud sera toujours disponible ? Qu’est-ce qui me garantit que mon hébergeur ne fera pas disparaître des données au nom de je ne sais quelle loi ?

Rien, et c’est bien là le problème. Rien ne peut garantir que mon système ne disparaîtra pas, un jour. Rien ne peut me garantir qu’il sera toujours disponible, même si vous avez une solution en béton, même si elle vous coûte 15 000 € par jour, rien ne peut vous garantir que votre système ou vos données seront toujours là, disponibles quand vous en avez besoin.

Pourquoi ? Parce que c’est l’informatique (je sais, c’est facile comme réponse) : personne n’est à l’abri d’un serveur qui tombe ou d’une connexion qui se casse la figure.

… Et personne n’est à l’abri d’une nouvelle loi, pondue en douce, qui rendrait vos données illégales.

Bref, la centralisation, c’est l’anti-Internet pour moi, anti parce que les Internets ne sont pas basés sur des solutions centralisées justement. Il suffit de regarder le fonctionnement d’un torrent, d’un système P2P ou autre pour s’en convaincre (même si certains point sont centralisés / à moitié centralisés, exemple des DNS …)

Vous voilà prévenus, lorsque fileserve tombera, n’allez pas pleurer qu’on ne vous l’aura pas dit.

Das ist krieg !?

Autant de le dire, le point Godwin risque d’être atteint très rapidement (ou le point Mao sinon, avec Internet, la Chine est experte).

Tout d’abord, premier point : il existe deux (bien plus dans la réalité mais je vais rester focus sur ces deux cas) catégories de gens lorsque l’on parle de droit d’auteur et de son respect.

Ceux qui s’en tapent et ceux qui essayant de faire avancer les choses, les premiers ne sont d’ailleurs pas souvent ceux à qui l’on pense directement (mais si, lorsque j’ai dit ceux qui s’en tapent, vous avez pensé Geeks et assimilés, non ?)

Depuis déjà pas mal de temps les uns se tapent dessus les uns, les autres répondent, et tout le monde se fait sa petite guerre. C’est relativement logique, nous n’arrivons pas à nous entendre, ou plutôt à nous faire entendre. Le droit d’auteur est régi par une bande d’incompétents, incapable de comprendre un traitre octet du fonctionnement des Internets et le pire, c’est qu’ils s’en tamponnent les oreilles avec des babouches.

Dans quatre jours, cela fera deux ans que je tiens les mêmes propos, que je prends le temps d’expliquer, d’avancer des preuves, des faits. Du haut de mes 25 ans et de mon clavier, j’essaye, à mon échelle, de faire un peu bouger les choses dans le bon sens (oui, je suis un idéaliste et j’en suis fier).

Puis… récemment, l’écoute est venue de là ou on ne l’attendait pas : la HADOPI. Certes, j’ai des gros doutes quant au réel impact que l’on peut avoir, j’ai des gros doutes quant au fait que cela change quoi que ce soit… mais ils ont le mérite de nous écouter, de prendre en compte nos remarques et, avec leur labs, ils essayent d’aller dans le bon sens.

Mais, ce soir, je crois que c’est plus clair que jamais : cela ne sert à rien.

Cela ne sert à rien parce que les ayant-droits ont compris qu’il fallait y aller « cash », leur torchon d’hier est la preuve qu’ils ne cherchent pas le dialogue : ils cherchent à imposer leur vision des choses, quitte à ce que les français n’aient plus de vrai Internet (voir le point « DNS » de mon précédent billet).

Alors, ce soir, c’est énervé et surtout écœuré que j’écris ce billet. A quoi ça sert qu’on (pardonnez-moi tout le paragraphe suivant) se casse le cul à prendre le temps d’expliquer, d’expliquer encore, de revenir sur nos explications, si c’est pour balancer une connerie imbuvable de plus de 100 pages qui parle de tuer Internet en France ?

A quoi cela sert qu’on essaye de faire que les choses aillent dans le bon sens si c’est pour que rien ne change ?

Nous avons essayé de vous expliquer qu’Internet, c’était une machine qui ne pouvait être stoppée, nous avons essayé de vous démontrer que les différentes lois pondues contre le téléchargement ou la censure (LOPPSI) étaient mal pensées, nous avons même essayé de vous faire comprendre qu’il fallait faire ceci ou cela pour que tout fonctionne, dans le respect des internautes…

Manifestement, vous avez décidé de ne pas nous écouter et, si vous vouliez qu’on le comprenne, l’assignation en justice des moteurs de recherche et FAI était le meilleur moyen, félicitations.

La seule chose que vous avez réussi à faire, c’est donner l’envie d’abandonner à des gens qui essayent de faire changer les choses. Etait-ce votre but ? Je me pose de plus en plus la question, sincèrement…

Alors, voilà, je vais être un poil moins tendre maintenant, prenez ce billet comme une alerte :

Si vous décidez de continuer dans cette voie qui consiste à tuer Internet, vous finirez par franchir une ligne, un point de non-retour. Vous finirez par ouvrir une boite de pandore qui va littéralement vous exploser en pleine figure. Nous avons déjà les moyens de vous démontrer que ce que vous faites ne fonctionne pas, imaginez si on s’y colle vraiment ?

Nous avons les moyens de vous ridiculiser, vous et votre projet absurde de contrôle total de l’Internet français de Madame Michu (oui, le mien, vous ne lui ferez rien, il sait se protéger depuis déjà bien longtemps).

A vous engager dans cette voix de blocage / filtrage / DPI / Censure… vous allez simplement réussir à démarrer quelque chose que vous ne pourrez plus stopper. Prenons un exemple tout simple : le (stupide) projet de filtrage des DNS. A centraliser les autorisations sur quelques DNS, vous allez rendre le net encore plus vulnérable… imaginez, que se passera-t-il si, pour vous montrer la dangerosité de votre projet, tout le net français tombait ?

Mais j’imagine que ça, vous y avez déjà réfléchi… non ?

Bref, doit-on comprendre qu’une déclaration de guerre ouverte est imminente ?

Cordialement, un citoyen (et pirate) un poil en colère.

ps : pourquoi un titre en allemand ? For the Lulz (et parce que je suis un pédonazi, évidemment).

Attention chérie… ça va couper.

Si vous êtes sur Twitter, vous avez certainement vu passer au moins un message ressemblant à ceci :

« Mais c’est quoi ce torchon sur le filtrage d’Internet sérieux ? » … petit retour sur le problème.

Que s’est-il passé ?

Bien, pour commencer, il s’est passé que l’assignation des ayant-droits versus les F.A.I (Fournisseurs d’Accès à Internet) a été rendue publique, et le moins que l’on puisse dire, c’est que c’est un ramassis de conneries.

Je voulais écrire cet article hier soir, histoire qu’il soit moins…violent, mais pour être franc : cette assignation est un ramassis de conneries toutes plus dangereuses les unes que les autres pour les Internets en France.

L’assignation est disponible à cette adresse : http://cdn.pcinpact.com/media/APC_FNDF_SEVN_TGI_Paris_blocage_AlloStreaming_HD.pdf

Comme c’est un scan, si vous souhaitez récupérer une version dite « OCR », c’est par ici (merci Turblog) : http://blog.spyou.org/wordpress-mu/files/2011/12/20111202-assignationallo.pdf

Bien que le document soit très long, je vous invite à le lire, passez rapidement aux pages 70 et suite, le début ne présente que des constations un peu gonflantes (bien qu’intéressantes, elles aussi).

Je ne vais présenter que quelques points de cette assignation, tant il y aurait de choses à dire. J’ai donc décidé de parler de ce qui m’a littéralement envie de tuer un petit chat, de ce qui m’a fait bondir de ma chaise ou encore de ce qui m’a donné envie de déclarer une guerre ouverte aux ayant-droits.

Premier point : les Telecomix.

L’assignation parle d’un serveur, werebuild.eu (page 84). Ce site est une plateforme qui sert à lutter contre toute forme de censure sur le net, c’est un serveur qui héberge pas mal de données et encore plus, à savoir des sites d’activistes du monde arabo-musulmans, en ces temps de printemps arabe (même si nous sommes en automne, je sais je sais…). Ce serveur est celui des Telecomix…wait, vous ne savez pas encore qui sont Telecomix ? Réponse simple, ce sont des anges.

Vouloir s’en prendre à un groupe d’hacktivistes qui contribue à défendre la liberté d’expression et qui a aidé les peuples de Tunisie, d’Egypte ou encore de Libye, c’est juste… totalement injuste, voir con, n’ayons pas peur du mot.

Mon avis (et chers ayant-droits, oui, c’est une menace) : je vous invite à ne pas toucher à quoi que ce soit des Telecomix, vous ouvriez une boite de pandore qui vous dépasse, et de loin. S’en prendre à eux, c’est déclarer la guerre à un Internet que vous ne connaissez pas, ne comprenez pas et que vous n’avez pas envie de comprendre car cela serait admettre que des hackers peuvent œuvrer pour le bien.

Second point : le blocage.

Le blocage, ce n’est pas nouveau, si vous êtes déjà passé par ici, vous savez ce qu’est un blocage par IP, par URL, par DNS et vous savez également ce que c’est que le DPI, sinon, c’est ici que cela se passe (ou ici ou encore… mais vous allez avoir de la lecture, le DPI est très à la mode).

Bien, figurez-vous que les ayant-droits souhaitent mettre en place un filtrage dit « hybride » : un filtrage mélangeant blocage d’IP, filtrage d’URL sur les DNS … et du DPI, le tout dans la même solution.

Je ne m’éterniserais pas sur le DPI, je l’ai déjà fait ici ou bien encore . Les Ayant-droits expliquent que ce filtrage respecte ce que l’on appelle le principe de proportionnalité, c’est-à-dire qu’il est parfaitement adapté et surtout, qu’il respecte les droits fondamentaux des utilisateurs (secret des correspondances, vie privée, liberté de l’information, liberté de communication …)

C’est juste im-po-ssi-ble, dès lors qu’un DPI est en place, c’est déjà trop tard, une partie de l’Internet est filtrée. Les AD (Ayant-droits) parlent de respect des principes fondamentaux, c’est une PUR connerie, ils maitrisent les belles phrases longues histoire de noyer le poisson, mais ce simple passage est une démonstration de la profonde incompétence (pour ne pas dire autre chose) des AD.

Troisième point : les DNS.

Souvenez-vous, les serveurs DNS sont très utiles. Bien qu’ils représentent une faille de la sécurité d’Internet (puisqu’ils centralisent trop, selon moi), les DNS sont utiles…et nombreux. Comme je l’expliquais avant la sortie de cette assignation, influer sur les DNS est assez compliqué (ils ne se mettent pas tous à jour, ils ne sont pas tous en France, …), alors, les AD ont trouvé une solution encore plus simple. Attention, ça pique les yeux : interdire l’utilisation de DNS tiers… wait… WHAT ?

Cela signifie que les AD voudraient bien bloquer tout ce qui ne ressemble pas à un DNS autre que celui de Free, Orange, Bouygues et j’en passe…

Concrètement, cela forcerait l’utilisateur à passer par un point de convergence unique (ou quelques points, ce qui reste contrôlable), plus moyen d’utiliser les DNS d’Open DNS par exemple, ou ceux de Tataouine que vous avez déniché quelque part sur les Internets (ou encore ceux des Telecomix tiens…). Non, vous devrez passer par les points d’entrée autorisés, les autres seront fermés (reste encore à savoir comment…blocage de l’IP des DNS, blocage du port servant au DNS (le port 53, merci Nesoux) s’il n’est pas utilisé avec le bon serveur DNS derrière…telle est la question). L’avantage pour les AD, c’est qu’ils peuvent contrôler tout aisément dans ce schéma…

Les internautes français doivent passer par une poignée de serveurs DNS autorisés, il suffit de contrôler ces serveurs DNS, de brider tout ce qui doit être bridé…et le tour est joué.

Que l’on soit clair, si cette procédure est validée, c’est la fin de l’Internet en France. Non, ce n’est pas un abus de langage.

Vous devez passer par un système de serveurs DNS contrôlés, là ou votre ami hors de France accède à un site, vous non, et vous n’avez aucun moyen d’y accéder, vous êtes donc sur un Internet différent du sien, un Internet ou ce site n’existe plus pour vous, vous n’êtes donc plus sur Internet. La Chine l’a fait… pourquoi pas nous après tout ?

Attention chérie…ça va …

Articles qui parlent de tout ce foutoir :

TMG veut bloquer Telecomix !

Votre internet, vous le voulez avec ou sans filtre ?

TMG apporte des solutions aux problèmes que la loi ne se pose même pas

Quand l’industrie du divertissement envisage de nous interdire de choisir nos DNS

L’ALPA-taugas, plein pieds dans le plat

Et soudain, trident média guard palpa internet

 

D’autres articles, à suivre… très prochainement…

Merci Loppsi !

Selon les informations du journal Le Figaro, la LOPPSI s’apprête à rentrer dans l’ère du blocage de sites pédopornographiques. Le journal annonce un blocage de presque 1000 sites, début 2012.

Pour rappel, la LOPPSI (Loi d’Orientation et de Programmation pour la Performance de la Sécurité Intérieure) est un ensemble de loi qui ont pour finalité le renforcement de la sécurité routière (via des sanctions pour les contrevenants), la lutte contre la cyber criminalité, la vidéo surveillance, l’augmentation des moyens à disposition des forces de l’Ordre (mouchards, spywares …)

Cette loi est une bombe à retardement, les moyens mis à disposition pour LOPPSI sont tout bonnement hallucinants et, à mon humble avis, disproportionnés.

Revenons sur le blocage.

Un des rôles de la LOPPSI, c’est de bloquer l’accès aux sites pédopornographiques. A ce titre, il est prévu, début 2012, qu’environ 1000 sites soient bloqués.

Je m’y oppose, moi, petit citoyen. Non, vous ne rêvez pas, je m’oppose au blocage des sites pédopornographiques. Avant de vous indigner, laissez moi vous expliquer pourquoi.

C’est de la pure connerie. PUR Bullshit : vous en connaissez, vous, des gens qui tombent par hasard sur des sites pédoporno ?
Moi non et je suis quasi certain que vous non plus. On ne tombe pas sur un site comme ça par hasard. Les gens qui se servent de ce genre de site savent très bien qu’il vaut mieux éviter de se faire pincer, les sites sont planqués. Comme la récente affaire des Anonymous vs un site pédo et ses 1626 membres en atteste, les sites sont également déportés sur des morceaux d’Internet qui ne sont pas directement accessibles (cf. #OpDarkNet).

Prétendre vouloir protéger les citoyens n’est plus un argument qui marche avec moi.

C’est inutile. L’expérience l’a montré, le montre et le montrera encore (mais nos politiques ne nous écoutent pas, ce qui commence à passablement me gonfler), le blocage est inutile et inefficace.

–          Si le blocage est fait sur les DNS, il suffira de trouver un DNS ou le blocage n’a pas été installé (et cela ne sera pas difficile).

–          Si le blocage se fait par IP, il suffira de passer par un VPN ou par un Proxy pour contourner le blocage. On peut même aller plus loin en cryptant toute sa connexion, cela fonctionnera également.

–          Si le blocage se fait sur un proxy, installé en amont sur la partie réseau, cela sous entend que les FAI devront analyser la navigation des internautes français. Bullshit, jamais cela ne passera et c’est tant mieux.

–          Si le blocage se fait avec un DPI…non, je vais rester zen, je ne parlerais pas du DPI (mais le passage sur une connexion SSL contourne le DPI, sauf si le système de DPI est reconnu comme autorité certifiée, il aura alors le droit de voir en clair les trames SSL, et donc, de bloquer).

Dans tout les cas, le seul blocage qui fonctionne, c’est de faire fermer le site…et encore, l’effet Streisand existe. Nous ne sommes pas les seuls à copier des sites et, là ou nous copions du Wikileaks ou du Copwatch, eux, copient des sites pédoporno.

C’est contreproductif. Le fait de bloquer ces sites ne les rend pas inaccessibles, le blocage ne fait que compliquer la vie de ceux qui veulent accéder au site en question. Voilà ce qui va se passer (et je suis sur de cela) :

–          Les sites vont être bloqués

–          Les gens utilisant ces sites vont s’adapter et se masquer encore plus pour contourner les protections mises en place.

–          Déjà difficiles à repérer (ne vous y méprenez pas, je pense que ces gens sont parfaitement conscients de ce qu’ils encourent et qu’ils savent déjà bien se cacher sur Internet), les pédophiles vont sur-chiffrer/crypter/protéger leurs connexions, ce qui ne va faire que compliquer le travail des forces de l’Ordre, qui galèrent déjà dans ces cas.

Au final, en instaurant ce blocage, la LOPPSI ne va que contribuer à masquer ces pédophiles, merci LOPPSI !

Dernier point, digne d’un scénario « The Great Firewall – French touch » : le blocage des sites ne passe pas par la justice mais par l’OCLCTIC, un organisme dépendant de la police française. Un juge sera donc impuissant.

La liste des sites bloqués ne sera pas rendue publique, imaginez donc un faux positif. Impossible de prouver que l’Etat à bloqué votre site. Puisque la liste sera confidentielle, encore une fois, un juge sera impuissant, puisque vous ne pourrez pas prouver que votre URL est dans la liste.

Les moyens mis en œuvre ressemblent surtout aux prémices d’un « Great Firewall à la française », histoire de bloquer les opposants, ceux qui dérangent, parlent trop fort, posent problème, j’en passe et des meilleures.

Vous me trouverez peut-être un peu parano, mais comment faire autrement ? Lorsqu’une autorité administrative bloque des sites, sans rendre la liste publique, sans passer par un juge, avec une risque énorme de faux positifs, comment ne pas se dire que c’est pour préparer le terrain à une censure massive ?

Nous verrons, peut être que dans quelques années, on pourra parler de cyber-dissidence, comme en Chine.

Merci LOPPSI !

Pour plus d’informations, c’est par ici :

– Korben : http://korben.info/demarrage-de-la-blacklist-loppsi-en-janvier-2012.html
– Numérama : http://www.numerama.com/magazine/20411-bientot-1000-sites-bloques-en-france-sans-controle-judiciaire.html