Twitter et l’UEJF, boite de pandore de la censure. [MAJ]

Mise à jour : Twitter accepte le retrait des tweets antisémites, ils annoncent qu’ils se plieront à la loi française en retirant les messages que l’UEJF veut faire disparaitre. Ils ont néanmoins refusé de communiquer l’identité des personnes derrière les tweets.

L’action en justice aura donc lieu.


Depuis le 10 octobre, des tweets antisémites circulent sur Twitter, avec le hashtag suivant : #UnBonJuif.

Certains tweets sont une ode à l’antisémitisme, d’autres à un temps que je croyais révolu depuis la seconde guerre mondiale et d’autres vénèrent explicitement Adolph Hitler.

D’autres sont là pour hurler sur le hashtag, mais je n’en tiens pas compte ici.

Qu’on se le dise, ce qui se passe me donne envie de vomir et me fait un peu peur, la France vire lentement vers l’extrême droite et on retrouve des vestiges du passé comme la haine des juifs ou encore la délation, ce qui sera l’objet d’un second billet.

Pour autant, je ne vais pas vous parler de ce que je ressens, mais de ce que je vois : un grand n’importe quoi.

L’UEJF (l’Union des Etudiants Juifs de France) a contacté Twitter pour lui demander de supprimer les tweets antisémites et pour lui donner l’identité des utilisateurs, les « twittos », responsables de ces actes.

Qu’à fait Twitter ? Rien et quitte à choquer, ils ont raison.

Ils n’ont pas donné suite à la demande de l’UEJF, qui a annoncé ensuite sa volonté de saisir la justice.

L’UEJF a ensuite déclaré :

« Twitter n’a pas pris la mesure du racisme et de l’antisémitisme en France »

La vraie question est : doivent-ils vraiment en prendre conscience ?

Selon moi non, vous allez comprendre.

Je suis d’accord avec ce que Twitter fait et je ne cautionne pas la première réaction de l’UEJF, voici pourquoi …

Demander la suppression d’un contenu sans aucune décision de justice, c’est demander à ce qu’on fasse taire quelqu’un sans que la loi le demande. L’anticipation devient ici de la censure, pure et dure.

Je vais sans doute choquer à nouveau, mais je suis pour la liberté d’expression pour tous, ce qui englobe le fait que mêmes les abrutis ont le droit de s’en servir.

La première réaction de l’UEJF n’est pas mieux que celle d’un ayant droit qui demande un takedown pour faire respecter son droit d’auteur ou que celle d’un militant tendance extrême droite qui aimerait que les autres se taisent.

Il ne faut pas que ce genre de demande soit validé, il ne faut pas que la suppression d’un contenu se décide sans aucune justice, c’est une boite de pandore à moitié ouverte, évitons de l’ouvrir totalement, sous peine de basculer dans un régime que j’imagine très désagréable.

Au-delà de cela, demander la suppression d’un contenu sans décision de justice, c’est également demander à ce que chaque personne s’auto censure, anticipe elle-même le fait qu’elle n’a pas le droit de parler de ceci ou de cela, si bien que plus personne n’en parle à la fin.

Ce billet est donc là pour expliquer que oui, ces tweets sont à vomir et sont antisémites, oui cela ne devrait pas exister, oui, c’est déplorable…

Mais, pour autant, il ne faut pas céder à la tentation d’une censure qui pourrait se généraliser à un ensemble d’autres contenus.

Twitter est déjà un réseau ou les valeurs sont à géométrie variable selon ce qui se dit et comment, par qui, dans quel pays… il s’agit de ne pas aggraver la situation, Twitter sombrant déjà en ce moment.

L’UEJF a donc choisi, ensuite, de passer par la voie de la justice pour faire en sorte que Twitter supprime du contenu.

Cette décision ne me pose aucun problème car la justice interviendra et tranchera, que cela soit en faveur de Twitter ou de l’UEJF.

Dernière précision : le sujet de la levée de boucliers aurait été la maltraitance des poneys ou des licornes, ma réaction aurait été là même. Si le comité de défense des licornes avait demandé ce que l’UEJF a demandé, j’aurais également réagi de la même façon.

C’est la réaction et la façon dont cela se fait qui me pose un sérieux problème, que ça soit clair.

Trolls, pensez à mettre vos genouillères si vous venez commenter.

PS (spécial trolldi et extrême droite): si tu penses que l’extrême droite et l’antisémitisme sont mes passions, je t’invite à lire ce blog en cherchant ‘Front National » ou « Réseau Voltaire ».

Bonne lecture

2 réflexions au sujet de « Twitter et l’UEJF, boite de pandore de la censure. [MAJ] »

  1. Je suis d’accord avec ton article, sauf sur un point : je ne comprendrais jamais le rapprochement un peu foireux que l’on fait entre l’antisémitisme et l’extrême-droite.
    Le nationalisme et/ou le patriotisme (selon le point de vue) de l’extrême-droite n’a pas grand chose à voir avec la haine des juifs.

  2. Si le commentaire fait référenceà la fin de ce billet, je préciserai alors que c’était pour que les choses soient relativement claires, quand au fait que tu cites, je ne suis pas le premier à le dire, et sans doute pas le dernier

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