Le petit guide officieux de l’officiel futur dissident Français. Étape 3.

Suite et quasi fin de la série de billets ”Le petit guide officieux …” dont la première partie se trouve ici et la seconde .

Après l’action, la réaction.

Je suis encore convaincu qu’il reste de l’espoir dans tout ceci, qu’il ne faut pas se résigner et donc, que parler de réaction est peut-être un peu prématuré. Seul l’avenir me dira si j’ai raison ou non. En attendant, je vais donc parler d’anticipation plutôt que de réaction.

1 Anticipation

Comme lors du précédent billet, je vais essayer d’être le plus précis possible sans pour autant tomber dans un billet imbuvable (par sa longueur). Je vais également essayer de garder un discours le plus neutre possible d’un point de vue technique, à ce titre, si quelque chose est trop technique, les commentaires sont là, n’hésitez pas à me le signaler.

1.1 La carte nationale d’identité

Bien, pour celles et ceux qui ne souhaiteraient pas de cette carte d’identité, rassurez-vous, c’est (encore) possible. En effet, il existe d’autres moyens d’identification qui ont tout autant de valeur que la fameuse carte d’identité.

Il faut savoir que la Carte Nationale d’Identité n’est plus obligatoire depuis 1955 mais, que dans de nombreux cas, il est préférable d’en avoir une (pour un paiement par chèque par exemple, mais aussi pour des formalités administratives ou encore pour sortir du territoire).

Maintenant que ce point est éclairci, allons donc voir ce que nous disent les sources officielles.

Tout document délivré par une administration publique (à partir du moment ou le document présente une photo) peut être considéré comme une pièce d’identité. La C.N.A.V (Caisse Nationale d’Assurance Vieillesse) nous donne un état des lieux assez précis des documents pouvant être utilisés comme pièce d’identité :

Sont donc réputées comme recevables les pièces d’identité suivantes :

Pour finir, la C.N.A.V aborde les pièces d’identité :

  • décret de naturalisation et/ou de francisation
  • carte d’identité- certificat de nationalité
  • carte de séjour
  • carte de résident
  • passeport

D’autres documents sont consultables ici et .

Vous l’aurez donc compris, la CNI (Carte Nationale d’Identité) numérique, prochain ”mouchard” pour le fichage de la population française, n’est pas la seule pièce d’identité admise. Je ne suis pas en train de vous dire de faire ou ne pas faire quelque chose, je présente juste les faits.

La suite porte uniquement sur les Internets, je vais tenter de présenter une série d’outils qui peuvent vous permettre d’avoir ”un peu plus” de vie privée sur votre/vos claviers (et accessoirement, de pouvoir parler à quelqu’un sans que ce message remonte ailleurs).

NB : ce billet présente juste une série d’outil, en aucun cas je ne peux être tenu responsable de l’utilisation faite de ces derniers (que ces utilisations soient à bon ou à mauvais escient).

2 Les outils du cyber dissident

2.1 TOR

TOR signifie « The Onion Router« , c’est un système de routeurs organisé sur différentes couches (qui s’appellent d’ailleurs nœuds).

Le principe est simple : vous passez par TOR pour naviguer, envoyez votre requête (par exemple ”pixellibre.net”) sur le réseau, votre point d’entrée TOR va chiffrer votre demande. Un premier nœud va récupérer votre demande. Ce nœud connaîtra votre adresse IP (si vous n’utilisez que TOR), va déchiffrer une partie de la demande et la transférer au second nœud, qui va faire la même chose que le nœud N°1, puis transférer votre demande au troisième nœud et ainsi de suite. On parle d’Onion car il existe un ensemble de couches (comme un oignon) capables de communiquer ensemble afin de faire aboutir votre requête.

Premier problème : c’est lent, très lent, très très lent…mais moins que Freenet. A l’heure de l’immédiateté de tout, ce n’est pas pratique. De par sa structure, le réseau en oignon fonctionne à vitesse réduite.

Second problème : TOR ne gère q’une partie du réseau. Certaines requêtes (sur des DNS par exemple) ne passent pas sur TOR, cela répresente un problème de confidentialité. Le flash, le Javascript ou encore certains plugins renvoient directement votre adresse IP, TOR n’est donc d’aucune utilité ici. La solution revient à bloquer le javascript, le flash, … afin de contrôler parfaitement votre navigation.

Malheureusement, de plus en plus de sites ont des modules en Flash et en Javascript, en les bloquant, vous vous privez donc d’une partie du site.

Installation : afin de garder un billet buvable, je vous invite à visiter la wiki de Korben sur TOR, elle est accessible, disponible pour les utilisateurs Windows, Mac OS et Linux.

2.2 Le VPN

Le VPN c’est un réseau qui fonctionne sur un autre réseau. Oui, Internet fonctionne ainsi aussi, VPN c’est pour « Virtual Private Network« , réseau privé virtuel quoi.

Le VPN permet tout plein de choses, je vais me concentrer sur ”la fonction qui va bien”, à savoir la confidentialité de vos échanges sur Internet.

Le principe : lorsque vous êtes sur Internet, vos données (ou plutôt votre connexion) est écoutée (ou peut l’être), côté vie privée, c’est pas le pied… c’est là que le VPN devient sympa. Le VPN vous permet de chiffrer vos données (on parle de paquets) entre vous et lui, ce qui est bien pratique lorsque l’on a pas envie que ses données passent en clair sur une ligne.

Exemple : je suis sur un point d’accès public dans ma ville, je me connecte à Facebook, Gmail (en http) et à plein d’autres sites. Si je ne passe par sur un VPN, il suffit que quelqu’un écoute le point d’accès pour savoir ce que vous faite et pour que, potentiellement, cette personne vole vos identifiants et mots de passe.

Avec le VPN, c’est impossible !

Le tunnel VPN (la liaison entre vous et le serveur de l’autre côté) va s’occuper de chiffrer l’ensemble de votre communication, si quelqu’un essaye d’écouter votre connexion, il ne verra « rien ».

« rien » parce que ce n’est pas totalement vrai, malheureusement. Il existe en effet des choses que le VPN ne peut pas faire (et ne sait pas faire pour l’instant).

Les communications entre le VPN et Internet sont et restent en clair. Cela signifie que si quelqu’un arrive à écouter la sortie de votre VPN, c’est cuit. Il faut donc faire attention au fournisseur de solution VPN que vous choisissez et, dans l’idéal, le but c’est de ne pas choisir un fournisseur Français (puisqu’il pourra vous écouter à la sortie du tunnel).

Certaines façons de faire fonctionner un VPN ne sont pas totalement silencieuses, on parle alors de fuite au sein du VPN, c’est par exemple le cas des serveurs DNS sur certains VPN (les DNS sont comme des annuaires du web, qui vous font passer de http://www.orange.fr à 193.252.122.103. Donc, il est possible de savoir où vous allez naviguer dans ces cas là.

Telecomix à expliqué (en 2010) que le protocole IPv6 (nous sommes encore majoritairement sur l’IPv4) n’était pas protégé lorsque le tunnel VPN était en PPTP (une des façons de construire un VPN).

Dernier point : une liaison VPN, ça peut se déconnecter et, si cela arrive, vous re basculerez sur votre IP classique et serez donc exposés à un potentiel risque. Heureusement, il existe des solutions pour qu’une liaison VPN ne se déconnecte pas 🙂

Je vous invite à vous renseigner du côté d’OpenVPN pour une solution de confiance, Google est votre ami (et Korben également).

2.3 GPG

GNU Privacy Guard est une solution de chiffrage et de signature de mails, le premier assurant la confidentialité de votre message et le second, l’authenticité de son expéditeur.

L’avantage de GPG c’est qu’il existe sous plein de formes différentes : il est intégré sous beaucoup de systèmes Linux, existe sous Mac et sous Windows mais également sous Firefox, Kmail (un client de messagerie), Symbian (l’ancien système des téléphones Nokia), Android (mais dans une version que je considère encore instable, l’utilisant moi même).

Le principe : basé sur un jeu de clés (une clé publique qui est… publique (comme son nom l’indique) et une clé privée (qui vous sert à chiffrer vos mails et qu’il faut garder précieusement et en sécurité), vous chiffrez vos mails.

En utilisant la clé publique de l’autre personne dans un système GPG, vous chiffrez votre message de telle sorte que la seule personne qui pourra lire le message soit le destinataire (et propriétaire de la clé privée, sésame qui permettra de déchiffrer le mail (avec votre clé publique).

Exemple : voici un passage de l’article :

L’anticipation
Comme lors du précédent billet, je vais essayer d’être le plus précis possible sans pour autant tomber dans un billet imbuvable (par sa longueur). Je vais également essayer de garder un discours le plus neutre possible d’un point de vue  technique, à ce titre, si quelque chose est trop technique, les commentaires sont là, n’hésitez pas à me le signaler.

Voici sa version chiffrée :

—–BEGIN PGP MESSAGE—–
Version: GnuPG v2.0.17 (MingW32)

hQIMA+oiluKYgjbrAQ//exVn7ovbDoL6YzDd7eqW0n8w74UzDyVJxkH1zGURV9sQ
1E4LyyjoicRvqEk4a2sfa385lZ9VWXvPs76g+oTIt5gMwZrS5KObqTqKkZfKQd2U
M5R1vQX3RwbYPqsL3vvQVkUcqv0Zl7z63h7qnLQI665oV2JWZO9eLfApzvO0M4vD
NufsPFgHFYEUqqixzsKkgIlhD4opJeHnpoD7rpgcbxSmdQSTN2Txz4Q01A6wnsOL
C5nVSxn1EQPwzi2uav63BUjFBwzlQG3HUEBuCVnYxCfetstbN5F6uLlJpTAfEg/g
x4jnlikAL3/BYh13+W1JpeIpok3gDkOHkQmgiPG4IBg4AJeFQh38Ph+VsoQD70lZ
l2uXTmpCHUDwa32sC8iZiX8Rto5s9/Pnxsemkz45qDAYzAhtL+YYHrOwQyNk/WSe
NDgZttQwUAyzIgnW1XnByP1/hkVV1FobnuUTrNjFdUt8cxaJ1WH6AzOMXoWezVSO
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IKHWUQoTD0r/kkOytYWkxd7Px/5Z/zYfzN6jxKNa7Y/qL+n1Rd18J/rMcmh2TQ==
=UV8E

—–END PGP MESSAGE—–

J’ai chiffré et signé ce message. Cela signifie que seule la personne à qui il est destiné pourra le lire. Pour cela, il m’a fallu sa clé publique et lui aura besoin de la mienne, mais ce n’est pas tout. Seule la partie clé privée pourra déchiffrer le  message, (comme ça, si quelqu’un à ma clé publique mais que le message ne lui est pas destiné, il ne pourra pas le lire).

C’est peut être plus parlant avec cet exemple et vous voyez immédiatement l’intérêt : être sur que ce que vous êtes en train de dire à quelqu’un, par mail, ne soit lu QUE par cette personne. Je vois vois venir : ”si j’ai besoin de ça, c’est que j’ai des choses à cacher ». Félicitations, la propagande fonctionne sur vous. Personnellement, lorsque j’envoie un mail à quelqu’un, ce n’est pas pour que 50 serveurs et quatre gus le lisent entre temps.

Cet outil est important car il vous assure une énorme sécurité dans vos communications et l’assurance que personne ne pourra lire vos échanges. Imaginez cet outil en Tunisie, en Égypte ou encore en Libye, c’est une assurance vie (combiné à d’autres outils).

Seul vrai problème, c’est la clé : la communication de ces clés doit se faire avec soin, imaginez qu’une fausse clé arrive et que vous vous l’utilisiez, pensant que c’est la bonne ? Imaginez que vous égarez votre clé USB ou qu’on vous la vole, avec la clé privée dedans ? Si vous égarez votre clé, tout votre système tombe à l’eau, idem si la clé n’est plus réputée comme sécurisée. Soyez donc prudents !

J’arrête ici pour l’instant, mais il me reste encore beaucoup de choses à vous présenter : I2P et Freenet en particulier (mais aussi le SSL, chiffrer ses mails sur Symbian, Android, …, les proxys, la stéganographie, … * trois heures plus tard* et bien d’autres encore !

Un dernier point cependant : si vous-êtes en train de vous dire que vous n’avez rien à cacher donc que cela n’est pas pour vous, c’est que vous ne vous souciez pas que votre privée soit respectée. A première vue on peut se dire que ces outils là, si on les utilise, c’est que l’on a quelque chose à cacher… c’est peut-être simplement une envie d’avoir MA vie privée, sur Internet.

Vrai dernier point : le chiffrage et la crypto à l’échelle d ’un peuple, c’est s’assurer que absolument PERSONNE ne soit capable de suivre le rythme. Pour déchiffrer et écouter, il faut du temps, des Hommes et de l’argent hors, si 65 millions de personnes se mettent à tout chiffrer, aucune instance de l’état ne sera capable de suivre.

Et si on chiffrait tout ?

La suite pour bientôt, dans un ultime billet sur le sujet.

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