Observatoire du nucléaire - vendredi 1er octobre 2010

 

Des otages au Niger et des
voitures électriques à Paris :
qui fera le rapprochement ?

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- Les sept otages enlevés au Niger sont victimes de la politique énergétique française basée sur le nucléaire et donc dépendante des importations d'uranium

- Le rechargement des batteries des voitures électriques par les centrales nucléaires va aggraver cette dépendance … et les risques associés

 
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Cruelle ironie de l'actualité, les images des otages du Niger s'entrecroisent en ce 1er octobre avec celles des voitures électriques mises en exergue au Salon de l'automobile. Qui plus est, la Présidente d'Areva, Mme Lauvergeon, a choisi ce même jour pour effectuer un voyage médiatique au Niger. L'Observatoire du nucléaire attire l'attention sur les liens évidents entre ces trois informations.
 

En effet :

- les centrales nucléaires françaises dépendent à 100% des importations d'uranium (le combustible des réacteurs) et en particulier de l'uranium extrait par Areva au Niger ;

- les batteries des véhicules électriques utilisés en France seront rechargées principalement par les centrales nucléaires puisque 80% de l'électricité française dépendent de l'atome ;

 

Pour l'Observatoire du nucléaire, il est donc clair que les sept otages enlevés au Niger ne sont pas seulement victimes de leurs ravisseurs, mais aussi de l'absurdité de la politique nucléaire française. Contrairement à ce qui est affirmé par les autorités françaises et les dirigeants d'EDF et d'Areva, l'énergie nucléaire n'apporte aucune indépendance énergétique puisque, de même qu'elle importe le pétrole et le gaz qu'elle consomme, la France importe l'uranium nécessaire au fonctionnement des centrales nucléaires.
 
Il se trouve que, sur la planète, les réserves d'uranium les plus facilement exploitables sont en voie d'épuisement. Qui plus est, des pays émergeants et en particulier la Chine sont désormais aussi avides d'uranium. De fait, la vulnérabilité de la France nucléaire devient de plus en plus criante. Il est hélas probable que l'enlèvement de sept salariés d'Areva au Niger ne représente que le début de graves problèmes concernant l'exploitation de l'uranium.
 
A ce compte, la création d'un parc de véhicules électriques telle qu'elle est faite actuellement en France est totalement irresponsable puisqu'il est prévu que les batteries de ces véhicules soient rechargées sur le secteur, c'est-à-dire principalement avec les centrales nucléaires. La seule option raisonnable est de développer massivement les énergies renouvelables afin de donner à la France la véritable indépendance énergétique que ne peut lui apporter l'industrie nucléaire.

 

NB : Il est par ailleurs incroyable que les véhicules électriques soient présentés comme "propres". En effet, l'Observatoire du nucléaire rappelle que, si ses batteries sont rechargées sur le secteur, un parc de voitures électriques sera responsable de toutes les tares du nucléaire (risques, déchets radioactifs, etc) mais aussi, contrairement à une idée reçue, de l'émission de grandes quantités de co2. Cf par exemple : http://observ.nucleaire.free.fr/c-zero.htm

 


Observatoire du nucléaire - mardi 21 septembre 2010

 

Niger : quelques questions sur un
enlèvement un peu trop facile...


L'intervention militaire au Niger permet à la France
de protéger les intérêts de son industrie nucléaire


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L'armée française intervient au Niger pour protéger les intérêts de l'industrie nucléaire


Il n'a fallu que trois jours, après que sept salariés d'Areva et Vinci ait été enlevés, pour que l'armée française prenne position au Niger où elle a d'ores et déjà lancé des opérations sur le terrain. Il est légitime de relever des éléments très curieux dans cette affaire :

- l'enlèvement des 7 salariés s'est fait avec une facilité déconcertante
- l'intervention de l'armée française au Niger a été organisée avec une étonnante rapidité. Il apparait d'ailleurs que les hommes et le matériel étaient prêts à l'avance à N'djamena (Tchad)

Bien sûr, personne ne peut penser que les autorités françaises soient elles-mêmes à l'origine de la prise d'otage. PAR CONTRE, les faits poussent à se demander si tout n'a pas été fait pour que cette prise d'otage si prévisible puisse se dérouler sans encombre, offrant de fait une opportunité en or aux autorités françaises pour intervenir militairement.

Areva et les autorités françaises ont en effet été averties par différents biais que des menaces pesaient sur les salariés des mines d'uranium au Niger. Or, non seulement les mesures nécessaires de protection n'ont pas été mises en oeuvre mais, au contraire, Areva semble avoir refusé l'aide des autorités du Niger.

On ne peut dès lors que noter que cet enlèvement permet à la France d'intervenir militairement dans cette zone stratégique et de protéger ainsi son accès aux mines d'uranium. Il faut rappeler que la majorité des réacteurs nucléaires français sont alimentés par l'uranium du Niger. Or la Chine, elle aussi avide d'uranium, a intensifié sa présence au Niger et concurrence la France pour l'accès aux réserves d'uranium.

En particulier, le projet d'Areva de mine géante à Imouraren est d'une importance majeure pour l'avenir de l'industrie nucléaire française. Qui plus est, un putsch a eu lieu début 2010 au Niger et les nouveaux dirigeants du pays semblent moins soumis à l'ancien pays colonisateur qu'est la France.

Ce sont aujourd'hui 80% de la production française d'électricité qui sont menacés à rapide échéance si l'accès à l'uranium est coupé. Au lieu d'investir massivement dans les énergies renouvelables, les seules à être garantes d'une véritable indépendance énergétique, les autorités françaises se sont enfoncées depuis 50 ans dans l'impasse nucléaire et se retrouvent aujourd'hui à lancer une véritable guerre coloniale.

Toutes proportions gardées, cette "Guerre du Niger" pour l'uranium est le pendant de la Guerre du Golfe menée par les USA pour le pétrole. Il est une nouvelle fois démontré que, outre les risques d'accident et la production de déchets radioactifs, le nucléaire a aussi des conséquences très néfastes sur la démocratie.

 


Observatoire du nucléaire - 16 septembre 2010

 

L'enlèvement de salariés d'Areva
et Vinci au Niger illustre la grande

dépendance
de la France nucléaire

 

Depuis des années, les promoteurs de l'industrie nucléaire rappellent que les approvisionnements en pétrole et gaz sont soumis aux aléas géostratégiques et peuvent entraîner des pénuries. A contrario, l'option nucléaire serait à l'abri de ce genre de désagréments.

Or, après le coup d'Etat qui a eu lieu au Niger en février dernier (rappel : http://observ.nucleaire.free.fr/coup-etat-niger.htm ), on apprend aujourd'hui que des salariés d'Areva et de Vinci, travaillant sur les mines d'uranium exploitées au profit de la France, ont été enlevés.

Ces évènements :

- viennent rappeler que l'industrie nucléaire française fonctionne en important à 100% le combustible nécessaire au fonctionnement des réacteurs nucléaires, c'est à dire l'uranium.

- ne sont assurément que les prémices de déstabilisations géopolitiques bien plus graves.

Sachant que les réserves d'uranium s'amenuisent dans le monde et que d'autres pays, en particulier la Chine, ont aussi besoin de grandes quantités de ce minerai, il n'est pas difficile de comprendre que la France nucléaire est menacée de pénurie d'uranium à plus ou moins brève échéance. Ce sont donc 80% de la production électrique française qui sont menacés.

Au lieu d'investir massivement dans les énergies renouvelables, les seules à être garantes d'une véritable indépendance énergétique, la France s'enfonce depuis 50 ans dans l'impasse nucléaire. Or, c'est bien connu, au bout de chaque impasse se trouve un mur...

Après avoir tant vanté la supposée "indépendance énergétique de la France grâce au nucléaire", les "élites" françaises pourraient bien être rapidement obligées de rassurer les citoyens en leur rappelant qu'il est possible d'importer de l'électricité de chez nos voisins... car ils n'ont pas ou peu de nucléaire. CQFD.


Observatoire du nucléaire