Observatoire du nucléaire - Communiqué du 4 novembre 2010
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Train nucléaire
France-Allemagne (5-6 novembre 2010)
Le "nucléaire du futur" est vitrifié
En vitrifiant les déchets radioactifs, Areva reconnaît de
fait qu'il n'y aura pas de miraculeux "nucléaire du futur"
Vendredi 5 et samedi 6 novembre 2010, un "train
nucléaire" affrété par Areva va transporter des déchets radioactifs provenant de
l'usine Areva de La Hague (Manche) à destination de Gorleben (Allemagne). Les
associations antinucléaires dénoncent à juste titre les dangers induits par ce train
hors norme et le fait qu'aucune solution n'existe pour les déchets radioactifs.
MAIS il est tout aussi important de noter que le contenu de ce convoi
ferroviaire démontre que l'hypothèse d'un "nucléaire du futur", censé
régler les problèmes du nucléaire actuel, n'est qu'une fiction.
Rappelons d'abord que les opérations dites de "retraitement" consistent à
séparer les divers composants contenus dans les combustibles usés (ie : ayant servi dans
le cur d'un réacteur nucléaire). Après avoir récupéré uranium et plutonium, Areva vitrifie les déchets dits "ultimes", qui
concentrent pas moins de 96% de la radioactivité totale de ces
combustibles.
Ce sont justement des déchets ultimes vitrifiés qui vont être transportés par le
fameux train de ce début novembre. Or, une fois vitrifiés,
ces déchets sont définitivement irrécupérables, comme le reconnaît
d'ailleurs Areva (*). Ces "verres" resteront donc, pour des centaines de
milliers d'années, des matières terriblement radioactives et ce n'est pas leur
enfouissement souterrain, souhaité par les autorités françaises et recommandé par la
Commission européenne, qui fera disparaître leur dangerosité.
Il est exact qu'une partie de l'uranium et le plutonium peuvent être réutilisés (ce qui
ne les fait d'ailleurs pas disparaître et produit même de nouveaux déchets).
Mais les déchets ultimes (produits de fission) ne seront
jamais réutilisés et ne "disparaîtront" donc pas. Aucun réacteur n'est
capable d'un tel miracle et c'est bien pour cela qu'Areva vitrifie ces déchets
qui, rappelons-le, concentrent 96% de la radioactivité, et donc du problème.
Cette réalité implacable bat en brèche les déclarations récurrentes des promoteurs du
nucléaire qui prétendent que, "bientôt", des réacteurs "de nouvelle
génération" permettront de réutiliser et de faire littéralement
"disparaître" les déchets radioactifs produits par les réacteurs actuels.
C'est l'occasion de pointer à nouveau ( cf http://observ.nucleaire.free.fr/dechets-lauvergeon.htm
) les ridicules déclarations de Mme Lauvergeon faites sur ce thème le
22 mars dernier au quotidien britannique The Times (**).
Il est dommage que personne ne songe jamais à demander à Madame Lauvergeon pourquoi elle
vitrifie définitivement les déchets nucléaires ultimes
tout en prétendant
pouvoir "bientôt" les réutiliser dans des réacteurs aux vertus relevant
littéralement de la magie.
Finalement, le supposé "nucléaire du futur" a pour seul objet de
"justifier" la continuation du nucléaire actuel, en laissant croire à la
disparition de ses déchets radioactifs. Ce qui ne se produira évidemment et
malheureusement pas.
(*) http://www.areva.com/FR/activites-1345/retour-des-residus-vitrifies-de-france-en-allemagne.html
(**) http://business.timesonline.co.uk/tol/business/industry_sectors/utilities/article7070403.ece