Observatoire du nucléaire - Communiqué du 16 septembre 2011
Primaires du PS
L'Observatoire du nucléaire interpelle François Hollande
Compte-t-il faire durer les réacteurs actuels (déjà anciens) pendant encore des décennies ? Ou bien faire construire des dizaines de nouveaux réacteurs ? Dans les deux cas c'est une position indéfendable devant l'opinion publique...
Lors du premier débat de la primaire du PS en vue de l'élection présidentielle, François Hollande a affirmé qu'il souhaitait maintenir 50% de nucléaire dans la production électrique française, c'est à dire une part énorme malgré une diminution de 25%.
Mais François Hollande a "oublié" de s'expliquer sur l'essentiel : pour maintenir une telle part de nucléaire, à savoir une bonne quarantaine de réacteurs (contre 58 actuellement), compte-t-il faire durer pendant encore des décennies les réacteurs actuels, dont la plupart ont déjà plus de 30 ans d'âge ? Autant dire que ce serait la quasi certitude de subir un Fukushima français. Ou bien compte-t-il... faire construire des dizaines de nouveaux réacteurs ?
Dans les deux cas, il s'agit de positions totalement indéfendables devant l'opinion publique, et c'est assurément pourquoi M Hollande n'a donné aucun détail. Il est bien dommage que les journalistes chargés d'interroger les candidats n'aient pas été compétents sur cette question et ont donc omis de demander à M. Hollande de s'expliquer avec précision au lieu de se contenter de donner des pourcentages théoriques.
Il faut d'ailleurs noter que la même question se pose concernant les autres candidats, en particulier Ségolène Royal qui parle de sortir du nucléaire en 40 ans : compte-t-elle faire fonctionner certains des réacteurs actuels jusqu'à ce qu'ils aient 60 ans d'âge ?
Même Mme Aubry, qui semble pourtant avoir pris acte du danger inacceptable imposé par l'industrie nucléaire, doit être plus explicite : une sortie du nucléaire en 30 ans signifie de faire fonctionner des réacteurs jusqu'à ce qu'ils aient 50 ans d'âge !
La discussion sur le nucléaire doit nécessairement prendre en compte une donnée essentielle : 21 réacteurs actuels ont plus de 30 ans, les autre arriveront bientôt à cet âge avancé, et la seule position responsable est de les fermer rapidement, en moins de 10 ans si possible, sauf à s'accommoder d'une catastrophe nucléaire en France.