Observatoire du nucléaire - Communiqué du 19 juillet 2011
 

Nucléaire en Grande-Bretagne :
attention à la désinformation d'EDF

 

EDF communique fortement aujourd'hui à propos du vote par le parlement britannique de la "Déclaration Nationale de Politique Nucléaire" qui confirmerait ainsi "le programme de construction de nouvelles centrales nucléaires au Royaume-Uni".

Il s'agit là d'une véritable tentative de désinformation de la part d'EDF qui tente de faire croire que la construction de nouveaux réacteurs nucléaires en Grande-Bretagne serait désormais inéluctable. Il n'en est heureusement rien.

En effet, si elles adoptent d'une part des textes favorables aux projets nucléaires, les autorités britanniques prennent bien soin d'autre part de préciser que l'argent public ne sera pas mis à contribution pour soutenir de tels projets. Or, si elle n'est pas fortement subventionnée, la production d'électricité nucléaire est une activité déficitaire voire ruineuse.

Qui plus est, suite à la catastrophe de Fukushima, les Autorités de sûreté "ouvrent les parapluies", c'est à dire qu'elles pointent enfin les problèmes de sûreté afin de ne pas être mises en accusation en cas de nouvelle catastrophe. De fait, les projets de nouveaux réacteurs nucléaires, à commencer par l'EPR français, déjà mis en cause avant même Fukushima, sont rendus encore plus incertains... et encore plus chers.

En clair, le parlement britannique ne s'est strictement engagé à rien en votant un texte qui satisfait EDF seulement sur la forme mais pas sur le fond. Il est néanmoins nécessaire que les citoyens britanniques restent vigilants pour empêcher que, en vertu des engagements pris, les autorités britanniques ne subventionnent pas les projets nucléaires.

De même, les citoyens français doivent prendre conscience de la fuite en avant d'EDF en Grande-Bretagne : l'électricien français a racheté British energy au prix insensé de 15 milliards d'euros en septembre 2008... juste avant la crise qui a vu l'effondrement général des cotations. EDF étant une entreprise d'Etat, ce sont in fine les citoyens de France qui paieront les pots cassés.

Si EDF ne parvient pas à se "refaire" en augmentant violement le prix de l'électricité vendue aux ménages britanniques, ce sont une fois de plus les contribuables de France qui assumeront la note. Dans tous les cas, ce sont des citoyens ordinaires qui vont payer chèrement les délires nucléaires d'EDF.


OBSERVATOIRE DU NUCLEAIRE