Observatoire du nucléaire
Communiqué du 26 novembre 2012
Baromètre sur la "compétitivité
énergétique" :
une grossière manipulation en faveur de l'atome
La publication par KPMG et l'Institut Choiseul des résultats d'un prétendu "baromètre mondial
sur la compétitivité énergétique" relève de toute évidence d'une
opération de propagande visant à soutenir l'industrie nucléaire lors du "débat sur l'énergie" organisé à partir de
jeudi par le gouvernement français.
L'Observatoire du nucléaire invite les citoyens à ne
pas se laisser abuser par les résultats de cette étude parfaitement arbitraire, comme le
prouvent d'ailleurs les propres déclarations de ses organisateurs :
"Nous
avons considéré l'existence et la taille d'un parc nucléaire dans un pays comme un
apport positif à la sécurité d'approvisionnement", justifie Wilfrid Lauriano
do Rego, responsable énergie chez KPMG, qui ajoute que «le nucléaire n'a pas été
envisagé dans cette catégorie du point de vue environnemental" (cf Le
Figaro.fr, 25 novembre 2012)
Ces deux affirmations sont proprement sidérantes :
1)
Le Japon, la Corée du Sud et la Belgique montrent que la prédominance d'un parc
nucléaire implique une très grande vulnérabilité concernant la "sécurité
d'approvisionnement". En effet :
- depuis la catastrophe de Fukushima, 52 des 54
réacteurs nucléaires japonais sont arrêtés (et les deux seuls qui ont été remis en
service sont situés exactement au dessus d'une faille sismique active !) en toute
logique, laissant le Japon dans une situation énergétique extrêmement précaire.
- un scandale de grande ampleur bat son plein en Corée
du Sud ou l'on trouve des milliers de pièces non-conformes dans plusieurs réacteurs
nucléaires, qui ont logiquement été arrêtés, faisant courir le risque de pénurie
hivernale.
- la découverte de milliers de fissures dans les cuves
de deux réacteurs nucléaires belges a entraîné, en toute logique là aussi, l'arrêt
de ces réacteurs et un risque de pénurie électrique.
- on doit d'ailleurs rappeler que les 58 réacteurs
français continuent à fonctionner sans les mesures dites "post-Fukushima" censées
être indispensables pour éviter un drame atomique : sans cette injustifiable
indulgence de l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN), la France serait actuellement
privée de 80% de son électricité.
2) Il est injustifiable que
le nucléaire n'ait pas été envisagé du point de vue environnemental.
Si KPMG et l'Institut Choiseul avaient fait un
travail impartial, ces organismes auraient tenu compte des ravages causés à l'environnement par l'industrie
nucléaire, des mines d'uranium (qui contaminent les régions d'exploitation et y
assèchent les nappes phréatiques) aux sites de stockage des déchets radioactifs pour
lesquels n'existe aucune solution, sans oublier les contaminations "ordinaires"
autour des centrales et celles, effroyables, causées par les catastrophes comme
Tchernobyl ou Fukushima.
La publication de ce pseudo "baromètre mondial sur la compétitivité
énergétique" ne vise qu'à promouvoir indûment l'industrie nucléaire lors
du "débat sur l'énergie"
qui est
lui-même une opération d'enfumage de la part du gouvernement actuel, aussi pronucléaire
que le précédent