La censure fait-elle partie de notre quotidien ?

La censure…. ce sujet me tient à cœur depuis quelques semaines déjà mais de par la masse d’information à traiter, je ne me suis jamais véritablement posé dessus : c’est chose faite maintenant.
Cet article ne s’impose pas comme la vérité absolue mais propose d’ouvrir le débat sur la question suivante :

Sommes-nous, en France, dans un État de censure ?

Afin de donner quelques axes de réponses et se faire son avis, il faut rappeler les fondamentaux.

Qu’est ce que la censure ?

De base, la censure est une limitation partielle ou totale de la liberté d’expression. Elle se manifeste dans nombreux canaux d’information : journaux, livres, médias télévisés, films, … la plupart du temps la censure est relativement bien masquée, assez indirecte. Elle passe par des pressions qui peuvent prendre de nombreuses formes : la censure économique par exemple ou bien encore la menace physique.

La base est posée, partons donc de la définition pour arriver au constat.

Comment se manifeste la censure ?

Qu’on se le dise, la censure ne se manifeste quasiment jamais ouvertement dans nos contrées, elle semble plus détournée, presque malsaine. Cet article ne propose pas d’aborder « la censure » dans son ensemble mais de faire un focus sur la censure au travers d’Internet.

Principalement, la censure via Internet est liée aux États et, de facto, à l’encontre des droits de l’Homme que les pays (la France y compris) ont signés.

Comment se manifeste donc la censure : principalement, elle se manifeste par le blocage de sites web, d’adresses IP, par des blocages au niveau des serveurs DNS (les DNS, c’est une sorte d’annuaire du web, celui qui vous fait passer d’une adresse URL « http://www…. » à une adresse IP « 193.2xx.xxx.xxx » par exemple).

Nous assistons à des représentations « au grand jour » de la censure depuis quelques moins maintenant :

L’exemple tunisien : la Tunisie est un pays qui à connu la censure pendant de nombreuses années, le mouvement s’est accéléré avec les récentes révolutions des pays arabes. Facebook, Twitter, les médias locaux, nationaux, tout ceux qui n’étaient pas validés par le Gouvernement ont été « coupés ». Plus d’accès au réseau Twitter par exemple, le gouvernement tunisien n’est pas allé jusqu’à couper Facebook (le réseau est massivement utilisé dans le pays).

L’exemple égyptien : l’exemple de l’Egypte est plus violent puisque le Gouvernement a directement ordonné aux FAI d’éteindre les BGP du pays (pour résumer, de déconstruire la route entre les FAI égyptiens et Internet). Il en a été de même pour le réseau mobile. Plus Internet, plus de mobile, plus d’échange de données, plus de communication…censure massive de tout un peuple.

L’exemple libyen : l’exemple est le plus important en date, la dictature libyenne utilisant tout les moyens possibles pour faire taire les opposants au régime. Cela passe par un strict contrôle d’Internet et, au delà, par une énorme campagne de propagande.

La propagande peut-elle être considérée comme une forme de censure ?

Selon moi, oui : à partir du moment ou une personne physique ou morale ne transmet pas une information ou altère une information (et en est conscient), c’est un acte de censure. Dire que tout va bien dans telle ou telle situation alors que dans la réalité est tout l’inverse…c’est un acte de censure.

C’est d’ailleurs dans cette configuration là que l’on assiste le plus à des actes de censure selon moi.

La censure existe également sur les moteurs de recherche (comme Google) qui censurent parfois certains sites (les demandes de blocage d’un site formulées à Google sont référencées par Google lui-même sur un site).

Si on prend le temps de se poser sur l’aspect propagande / censure, l’exemple le plus flagrant reste la fameuse crise économique. D’abord considérée comme la plus grande crise de tout les temps à la base, puis minimisée, amplifiée, la crise économique actuelle est l’exemple même d’une forme de censure.

Les médias annonçaient la fin de la crise le lundi pour dire qu’elle était encore présente le mardi et dire qu’elle était terminée le mercredi. Chaque jour, selon la source que l’on consultait, c’était une nouvelle information, un démenti d’une autre chaine, d’une autre radio, d’un autre journal…

Nous pouvons prendre également les récents évènements du Japon. Sur Internet, les japonais et des organismes de sureté nucléaires annonçaient que le drame japonais était sans précédent, que les dégâts étaient considérables…pendant que les sources japonaises officielles annonçaient maitriser la situation, que l’impact du tsunami n’avait que peu touché les centrales nucléaires. Des mois ont passé, nous venons seulement d’apprendre officiellement que la situation était dramatique et ce, depuis le début…bel exemple de censure dans le but de ne pas créer la panique générale.

La situation de la France dans cet état de censure ?

Les faits sont les suivants : la France, pays des droits de l’homme et indirectement du respect de la liberté d’expression est dans une situation un peu nébuleuse sur ce sujet.

Classifiée par Reporters sans frontières comme un « pays sous surveillance », la France joue à un étrange jeu avec le respect de la liberté d’expression.

Nous assistons tout d’abord à une transformation de quelques médias, qui ont vendu leur statut de journaux pour celui d’antenne relais de l’État, c’est ainsi qu’on a pu entendre des chiffres sur le chômage qui n’étaient pas ceux officiels ou, plus récemment, des chiffres sur la croissance qui sont passés d’un chiffre dramatique à quelque chose d’assez neutre.

Un autre exemple, celui des déplacements de Mr. Sarkozy, lors d’un de ces déplacements, un manifestant opposé à Mr. Sarkozy à été mis en garde à vue, sans raisons, il n’a été relâché qu’après que le président soit parti.

Dans les médias, nous pouvons viser directement TF1 et l’exemple de la loi HADOPI.

Premier point : une personne, pour ses convictions personnelles s’est vue reconduite à la porte de sortie des bureaux de TF1, si vous n’avez pas entendu parler de cette affaire, je vous invite à vous renseigner. La députée du citoyen, Mme de Panafieu pour ne pas la citer, à transféré un mail privé à Mme Albanel. Le cabinet de cette dernière l’a transféré à TF1, qui à licencié la personne en question.

Google est votre ami si vous ne voyez pas de quelle affaire il est question ci-dessus.

Second point de cette loi : presque tous les médias ont tous participé à la transmission de la bonne parole de l’État. Nous avons entendu que cette loi était parfaite, pédagogique, qu’elle protégeait les artistes, que c’était une innovation…lorsque l’on lisait ailleurs que cette loi était dangereuse, pas adaptée, dépassée…

Nous lisons maintenant que cette loi va encore évoluer, développer l’offre légale sur Internet, s’ils avaient voulu développer l’offre légale, ça aurait été fait il y a des années…

Les médias traditionnels parlent-ils du logiciel de sécurisation qui va être proposé par la HADOPI, un véritable petit mouchard qui va surveiller tout ce que vous faites ? Parlent-ils du DPI, l’inspecteur de paquet sur Internet, outil utilisé par l’Iran par exemple et qui, s’il arrive en France, ne laissera rien présager de bon ? Parlent-ils de la récente loi qui autorise l’Etat à « couper » purement et simplement Internet ?

Non

Bien sur, les exemples que je cite peuvent sembler futiles, il y en a tant que pour les citer, il faudrait un journal entier (et encore). Renseignez vous de vous-même, c’est la meilleure des solutions pour comprendre l’ampleur de la chose.

Relativisons, relativisons…

Nous ne sommes pas dans un véritable état de censure, la France étant à des années lumières de la Tunisie, l’Egypte ou bien la Libye, néanmoins, il ne faut pas sous estimer le danger qui existe.

La France se dote de la possibilité d’inspecter les données du réseau, fait passer une loi qui porte atteinte à la liberté d’expression (LOPPSI), réfléchi à instaurer un mouchard sur les équipements des clients, omet la vérité sur des sujets divers et variés…

Non, la France n’est pas un état de censure, mais elle s’en rapproche doucement.

Les FAI possèdent des fournisseurs de contenus, le scénario d’un filtrage et d’un contrôle de ces fournisseurs de données (Dailymotion, …) est il si improbable ?

Le scénario d’un Internet mis en mode off est il si absurde que ça ?

Je le redis, non, la France n’est pas encore un état de censure, mais plus les jours passent, plus c’est le chemin qu’elle semble emprunter.

Le débat est ouvert, n’hésitez pas à commenter et à apporter votre vision des choses.

Ps : Cet article n’est pas sourcé, j’ai un léger problèmes de navigateur. La description de la censure vient de Wikipedia, le reste d’un constat étalé sur pas mal de temps.

Echec et Mat

Petit article, plus constat qu’article d’ailleurs…

Aux échecs, le meilleur joueur c’est souvent celui qui a un coup d’avance, voir plus…

Sur l’Internet, c’est pareil.

J’imagine que ce n’est pas une grande nouvelle mais bon, c’est ma soirée constat. L’ironie du sort est qu’il ne change jamais : nous, internautes, avons toujours un coup d’avance pour défendre la liberté d’expression, la neutralité du net ou bien encore pour donner une voix à ceux qui n’en ont plus (censure, guerre, exemple des révolutions actuelles)

Alors voila, c’est un petit post d’une soirée tranquille, posé à regarder en 1680*1050 ce qu’il se passe sur la toile. :

– la loi DADVSI (l’ancêtre de la HADOPI, tout aussi ancestrale) : à peine la loi votée qu’elle était déjà inapplicable et dépassée.
– la loi HADOPI (paix à son âme) : après deux baffes du conseil constitutionnel, histoire de rappeler qu’il existe des lois et que non, monsieur le Président de la République, on en fait pas ce qu’on veut…les internautes se sont adaptés. Pour être plus exact, les internautes avaient déjà changé de comportement avant même la mise en application de cette loi, preuve en est : les chiffres du Peer to Peer qui sont en déclin depuis des années, au profit d’autres technologies (direct download, torrent, streaming, …).
– la loi LOPPSI : beaucoup de bruit pour quoi au final? Une atteinte à la liberté d’expression via un article, une séparation de la population française via un autre… mais pourquoi ? Pour rien.
Rien ni personne ne peut faire taire quelqu’un qui à quelque chose à dire, encore moins sur Internet.
– Dernier « lol » en date, les #SFH de la HADOPI, des spécifications très belles sur papier qui, selon moi, ne seront rien de plus que de belles choses sur papier tant ce qu’elles demandent n’est pas réaliste (en gros, avoir un monstre de routeur chez soi capable de faire ce que votre fournisseur d’accès fait, avec le DPI en plus (à voir, la dernière partie sur le DPI et la neutralité du Net).

Dois-je rajouter les Anonymous, les inconnus comme vous et moi et plus généralement, l’intelligence collective…(car oui, selon moi, elle existe). Le temps d’une action, d’une recherche ou d’un projet, beaucoup peuvent s’unir et travailler dans un but commun. Personne n’a demandé aux internautes de relayer les information, les photos ou encore les vidéos des révolutions tunisienne, égyptienne, libyenne, … pourtant nous l’avons fait, afin que les informations qui sortaient du pays ne soient pas perdues…(et je ne suis pas certain que les gouvernements de ces pays étaient vraiment pour).

Bref, tout ceci pour dire qu’Internet aura toujours un coup d’avance.
Bloquez un site (Wikileaks à tout hasard) et des centaines de copies arriveront dans l’instant.
Instaurez une loi contre le partage et la diffusion de la culture et nous partagerons autrement.
Instaurez une censure et elle sera contournée encore et encore.

Constat d’une soirée : échec et mat.