Réponse de mauvaise foi à un homme de mauvaise foi : @PascalNegre

Ce billet n’est d’aucune utilité. Du moins, il est de la même utilité que la personne à qui il est destiné, à savoir Pascal Nègre, le président d’Universal Music France. Encore que je préfère Universal en deux mots, c’est sans doute plus proche de la réalité.

Ce billet est de mauvaise foi, au moins autant que M. Nègre, je ne proposerai donc pas d’argumenter et de répondre point par point à la récente déclaration dudit monsieur, accordée à Yahoo! Finance et publiée dans « L’envers de l’éco ».

Ce billet n’est bien évidemment pas à prendre au second degré, au moins sur la forme. Le fond est bien sur vide, plat et sans intérêt, au moins… bref vous avez compris la suite.

Il y a une chose que je déteste particulièrement, c’est terminer une prise de tête sans avoir pu argumenter, alors je profite de ce billet pour le faire.

Petite remise en contexte pour démarrer.

Tout commence avec un titre qui me fait bondir : « Pour Pascal Nègre, « aller pirater, aujourd’hui, il faut vraiment être tordu » », publié sur Numérama, le billet me mène vers une interview d’environ 9 minutes.

Naturellement, après écoute et lecture du billet et de la vidéo de Yahoo!, j’interpelle Pascal Nègre sur le même ton qu’il emploie avec nous, les tordus.

Cette réponse ne semble pas lui plaire et s’en suit un échange de quelques tweets hautement improductifs où ce grand monsieur, au moins par la taille de ses fonctions, n’argumente pas et ne produit aucune réponse constructive.

Bref, du Pascal Nègre. Il est toujours plus simple de ne pas argumenter, surtout avec un très fidèle détracteur mais étrangement, cet homme disparait systématiquement dès lors qu’un argument ne va pas « dans son sens » et, parce que je ne porte pas cet homme en haute estime, je vais tenter de lui tendre une perche pour qu’il avance dans le débat. Perche qu’il ne prendra sans doute pas, pour changer.

Passons au contenu:

Première remarque : « Pour Pascal Nègre, « aller pirater, aujourd’hui, il faut vraiment être tordu » »

A elle seule, cette remarque mérite le mépris, puisqu’elle méprise ceux qui téléchargent en considérant que ces gens sont des « tordus ». D’ailleurs, le début du billet était aussi méprisant que cette remarque afin d’insister sur le côté désagréable de la chose.

Ce n’est pas en considérant les gens comme des tordus, M. Nègre, que vous allez construire quoi que ce soit. Votre industrie finira par mourir si vous ne changez pas au moins de façon de considérer les choses et les personnes. Je suis client, comme beaucoup d’autres ici, merci de ne pas nous considérer comme des tordus.

Vous irez également expliquer à ces « tordus » leur fâcheuse tendance à avoir souvent raison. L’avenir appartient à ceux qui sont tordus, donc.

Pascal Nègre parle ensuite des « plateformes légales et mondiales d’écoute », il parle sans doute de Deezer, Spotify, Youtube & Co.

Si sur le papier, c’est très beau, dans la réalité c’est tristement moche, pour ne pas dire totalement pourri.

Pourquoi ? La réponse est simple : Deezer fonctionnait bien, avant. Avant que les maisons de disques et les ayants droits viennent s’essuyer les pieds sur le site, avant que des titres disparaissent du catalogue, avant que l’argent édicte les règles du site.

Pascal Nègre oublie également un problème de taille : la restriction en fonction de votre adresse IP.

Si vous ne le savez pas, il existe un grand nombre de restrictions qui ne vous donnent pas accès à la même chose en fonction de votre adresse IP. Si elle est anglaise, française, italienne ou allemande, vous aurez plus ou moins de choix, parfois même pas du tout ou quasi rien.

C’est mignon, M. Nègre, de parler de ces magnifiques plateformes légales d’écoute. Il aurait été bon de parler des problèmes liés à ces plateformes, mais ça, ça reviendrait à être réaliste, ce qui n’est manifestement pas votre cas.

Pascal Nègre explique ensuite que plus d’un milliard de terriens se connectent à Youtube. C’est sans préciser à nouveau les très fortes restrictions de ce site, qui peut vous empêcher de voir une vidéo française, en France (morceau : un point c’est toi, artiste : Zazie, vidéo numéro 5). Il ne précise pas non plus que ce site est à la solde des ayants droits, en effet, des accords révèlent que des ayants droits peuvent faire un takedown (la suppression d’un contenu sur Youtube) en invoquant … bah… en le demandant, sans vraies bases. Chez moi, une entreprise privée qui retire elle-même un contenu d’une autre entreprise, c’est de la censure.

En parlant de censure, l’article précédent parle d’Universal, coucou Pascal Nègre.

Le président d’Universal Music France parle ensuite de la diffusion l’ensemble des créations et de leur monétisation. Le problème ici, ce n’est pas la monétisation, c’est la création.

Ce qui suit n’est que mon avis, heureusement d’ailleurs. Je sais qu’il en faut pour tout le monde, que la musique c’est un art, et que chaque personne apprécie l’art différemment, simplement, parler des mêmes arrangements que l’on retrouve dans ces mêmes sons, ce n’est ni de l’art ni de la musique, selon moi.

La musique, M. Nègre, c’est bien plus que du son, j’aime la musique lorsque je la ressens, lorsqu’elle est capable de me transporter, lorsque je sens le travail dans chaque accord ou chaque note de l’artiste.

Ce que vous vendez, généralement, ce n’est pas ça. Vous vendez du son, quelque chose fait pour faire des sous, ce n’est pas de la culture, c’est une industrie du son qui se fait passer pour une nécessité dans la culture. Presque une imposture.

Vous parlez ensuite de monétisation. C’est légitime d’être payé pour ce que l’on produit. Je travaille et à ce titre, j’ai un salaire. Vous aussi.

Trouvez-vous normal qu’un artiste ne touche qu’une infime partie de son travail ? Moi non.

Vous aurez toutes les excuses du monde : qu’il y a les frais, la communication, le merchandising, les intermédiaires, cela ne change rien.

Vous avez, dans votre bataille pour gagner toujours plus, oublié quelque chose : vous n’êtes rien. Sans les artistes, vous n’êtes rien. Vous n’existez pas sans eux, sans leur talent, leur création, voix, notes, riffs de guitare ou autre.

Dans mon monde, un organisme qui vient se greffer sur quelque chose et fait croire qu’il est indispensable, c’est un nuisible, un parasite. Je ne vous décerne pas ce titre, mais vous n’en êtes pas loin. La culture et la musique existent depuis toujours et continueront d’exister, avec ou sans vous.

Vous parlez également d’itunes, et là encore vous parlez donc de quelque chose de très fermé. Je n’ai pas à me plier aux volontés de restriction d’un moyen de diffusion. C’est à la société de s’adapter.

Imaginez un instant une entreprise qui demande à ses clients de s’adapter à son mode de fonctionnement, elle fermera sans nul doute, l’offre ne correspondant pas à la demande.

Pascal Nègre parle ensuite de la riposte graduée, cette chose censée nous faire croire que la Hadopi et bientôt le CSA sont « gentils ». A cette riposte et à cette criminalisation de l’échange non marchand, je répondrai une chose :

Un jour, un grand homme a déclaré la chose suivante (l’auteur de cette citation est un peu plus bas) :

« Le livre comme livre, appartient à l’auteur, mais comme pensée, il appartient – le mot n’est pas trop vaste – au genre humain. Toutes les intelligences y ont droit. Si l’un des deux droits, le droit de l’écrivain et le droit de l’esprit humain, devait être sacrifié, ce serait, certes, le droit de l’écrivain, car l’intérêt public est notre préoccupation unique, et tous, je le déclare doivent passer avant nous. »

Je ne vais sans doute étonner personne, mais je suis pour cette vision-là, moi. Pour la diffusion de l’art, de la Culture, à la condition qu’il s’agisse d’un partage non marchand.

C’est sans doute un tordu qui a déclaré ceci… C’est bien connu, Victor Hugo était un tordu.

Le CSA aura donc pour rôle la prolongation de celui de la presque défunte HADOPI (courage au personnel de cette autorité dans les prochaines démarches d’un futur emploi). Ce rôle est, selon moi : continuer à criminaliser les échanges non marchands. Hugo doit sans doute se retourner dans sa tombe.

Pour terminer, une petite remarque sur un propos de M. Nègre, à propos des différentes taxes à venir, il a déclaré la chose suivante, dans l’interview vidéo, disponible sur Yahoo Finances : « Ils ont mis des taxes là où ils pouvaient les mettre ».

M. Nègre, cette déclaration donne l’impression d’une taxe bancale – elle l’est, qu’on se le dise – et d’une volonté de taxer pour taxer. Si une taxe est placée là où elle peut l’être, c’est, peut-être, qu’on cherche juste à se faire encore plus d’argent, par tous les moyens.

Enfin, monsieur Nègre, je vais tenter une énième fois de vous expliquer quelque chose, je suis très patient, alors s’il faut encore l’expliquer pour que vous compreniez, ça sera avec plaisir.

Tant que l’offre pirate sera plus riche que l’offre légale, le téléchargement existera.

Tant qu’un DVD ou autre contiendra 30 minutes de pub, des avertissements sur le téléchargement illégal (j’ai acheté mon disque, bordel), alors ça ne fonctionnera pas parce que ça énerve tout le monde.

Tant qu’un e-book coutera aussi cher et même parfois plus cher qu’un livre « matériel », le piratage continuera.

Tant qu’un album coutera presque autant en version numérique qu’en version physique, le piratage continuera.

De façon générale, tant que vous et votre industrie mourante ne serez pas capables de proposer quelque chose au moins égal – si ce n’est mieux – à l’offre pirate, vous échouerez.

Ce n’est pas moi qui le dit mais la plupart des experts en la matière. Non, ce n’est pas moi, moi je n’ai pas d’arguments et je suis de mauvaise foi, n’est-ce pas.

L’industrie de l’anime a du faire face au piratage et figurez-vous que le piratage a des effets positifs sur la qualité des animes. (merci @jokerozen pour l’information) C’est l’évolution, adaptez-vous, ou disparaissez.

Ah oui, pour terminer, M. Nègre, on ne dit pas « des artistes taiwainiens » (passage à 5 :24), mais des artistes taiwanais, bisous.

Voilà, fin de l’explication. Si vous partagez mon avis, c’est que vous êtes des tordus, faites-le savoir à M. Nègre.

Signé un tordu qui, dans une semaine, va voir en concert une artiste qu’il adore et dont il n’a pas pu trouver l’album légalement sans galérer. Bisous.

Je ne suis pas un voleur.

Ce billet fait suite à un long débat (si on peut l’appeler débat), démarré d’une part par une chanson des rois de la Suède et, ensuite, par Alexandre Astier (le roi Arthur dans Kaamelott).

Je vous invite à passer sur la « Timeline » (le fil conducteur de Twitter) du sieur Astier, vous pourrez croiser des choses dans ce genre :

https://twitter.com/#!/sgtpembry/status/175503175846084609

https://twitter.com/#!/sgtpembry/status/175362048195170304

https://twitter.com/#!/sgtpembry/status/175517218476527616

Vous auriez pu également croiser des tweets qui parlent de vol et de baguette de pain (je le sais, puisque j’ai eu une réponse de M. Astier lorque je lui ai dit que ses arguments étaient pourris) :

https://twitter.com/#!/sgtpembry/statuses/175963282178441217

Alors, parce que parfois Twitter, c’est trop court pour s’expliquer, j’en fais un billet qui va remettre en place deux ou trois choses, donner ma vision sur deux trois autres points et, potentiellement, être un peu trollesque.

Dans un premier temps (et M. Astier, c’est pour toi également), il convient de revenir sur un point qu’on rabache depuis déjà des années mais qui ne semble pas rentrer dans le crâne des gens :

Le téléchargement, ce n’est pas du vol.

Ce n’est pas moi qui le dit, c’est la loi. Elle fait la différence entre le vol (article 311-1 du code pénal) et la contrefaçon (article L335-3 du code de la propriété intellectuelle).

Donc, ne serait-ce que dans un contexte légal et juridique, le téléchargement ce n’est pas du vol. M. Astier, retiens-le, ça fait déjà cinq ans qu’on s’efforce d’expliquer ce point pour répondre à cet argument stupide qui consiste à dire que le téléchargement, c’est du vol. Bisous.

Dans un second temps, je parle rapidement de la fameuse « baguette de pain ».

Pour ceux qui n’ont encore jamais croisé cet argument, il consiste à dire que télécharger, c’est comme voler une baguette de pain.

Mr Astier, vous êtes (je pense) loin d’être stupide mais cet argument, vraiment, il aurait fallu éviter. D’une part parce que ça fait 30 000 fois qu’on le dit : le téléchargement ce n’est pas du vol, d’autre part, parce que cet argument a été sorti, re sorti, re re sorti, re re re… et qu’au final, c’est se tirer une méchante balle dans le pied que d’oser s’en servir.

Pour être exact, il faudrait d’ailleurs dire : qu’une personne rentre dans la boulangerie, utilise les outils du boulanger pour fabriquer la même baguette de pain (copie conforme, attention).

Le téléchargement, et le numérique de façon générale, sont l’exact opposé de l’économie matérielle et la copie est une très bonne représentation de ce fonctionnement :

  • Dans la vie physique, si je soustrais le bien, un bien à quelqu’un, c’est du vol. L’utilisateur ne dispose plus du produit et il ne peut plus s’en servir ou en tirer profit.
  • Dans la vie numérique, la copie duplique un fichier, c’est à dire qu’à la fin, l’utilisateur possède toujours l’original, peut toujours s’en servir ou le vendre, simplement, une personne dispose d’une copie du dit fichier. C’est ce que l’on appelle l’économie de l’abondance. Elle échappe encore à pas mal de monde, surtout aux majors, qui refusent de s’adapter à ce nouveau système qu’ils ne comprennent pas, ni ne contrôlent.

Je vais vous dire un truc. La théorie de l’évolution de Darwin s’applique également à Internet. Si on ne s’adapte pas, on meurt. C’est brutal mais c’est vrai, que vous le vouliez ou non (il suffit d’observer le cas de MySpace pour s’en rendre compte).

Nous traversons une période relativement houleuse en ce moment, la HADOPI d’un côté, une volontée de criminalisation des échanges non marchands de l’autre, ce n’est pas franchement la fête… et le pire c’est que cela s’est déjà produit, il y a des siècles.

A l’époque, il était question de la reproduction d’écrits, de livres. Ce savoir appartenait aux moines copistes du corps religieux, détenteurs du savoir. Ils recopiaient sans cesse des livres… puis l’imprimerie est arrivée et ce fût la catastrophe, l’apocalypse même.

Les moines copistes se sont opposés à l’ère de l’imprimerie car il devenait facile de recopier des livres, encore et encore, ceci dans le but de diffuser rapidement et massivement le savoir contenu dans ces écrits. Les moines copistes ont refusé cette évolution et, par ce choix, se sont mis au placard seuls avant de disparaitre.

L’évolution est une chose qui ne peut-être arrêtée, on peut mettre du temps pour s’y adapter mais qu’on la refuse ou non, personne ne peut la stopper. Internet est une évolution aussi importante que l’imprimerie, si ce n’est plus.

Alors bien sur, penser que toute la culture doit être gratuite, c’est une utopie. Il faut que les artistes puissent vivre, manger, que le personnel soit rémunéré et le matériel qui sert à faire un film ou une musique payé. Pour autant, criminaliser l’échange non marchand, c’est tout aussi stupide :

  • Un téléchargement ne signifie pas une vente en moins, bien au contraire. De nombreuses personnes n’achèteraient pas si elles ne pouvaient pas télécharger.
  • Le téléchargement non marchand est, par nature… non marchand. Personne ne se fait de bénéfice, tout est partagé dans le but de diffuser la culture.
  • Le téléchargement est, parfois, la seule possibilité pour accéder à des contenus.

Un téléchargement ne signifie pas une vente en moins : à l’heure actuelle, il n’existe aucune étude démontrant que le téléchargement illégal génère un manque à gagner pour l’industrie de la culture. La HADOPI constate dans un rapport (http://www.hadopi.fr/actualites/agenda/presentation-de-l-etude-hadopi-a-cannes-lors-du-midem-23-janvier-2011.html (page 45 de la version longue)) que même ceux qui déclarent téléchargent illégalement déclarent acheter, un poil plus que les autres.

Une autre étude, réalisée en 2010 par l’Université de Rennes 1, (http://www.marsouin.org/IMG/pdf/NoteHadopix.pdf ) explique que ceux qui téléchargent sont ceux qui achètent, en disant la chose suivante :

Enfin, les « pirates numériques » se révèlent être, dans la moitié des cas, également des acheteurs numériques (achat de musique ou de vidéo sur Internet). Couper la connexion Internet des utilisateurs de réseau Peer-to-Peer pourrait potentiellement réduire la taille du marché des contenus culturels numériques de 27%. Une extension de la loi Hadopi à toutes les formes de piratage numérique exclurait du marché potentiellement la moitié des acheteurs de contenus culturels numériques.

Des exemples : Le plus gros succès de l’année 2011, à savoir Avatar, à également été le film le plus téléchargé. Nous pouvons également citer « Bienvenue chez les ch’tis », énorme succès et pourtant, nombre énorme de téléchargements. Pour 2012, nous pouvons citer Intouchables qui a fait un carton au box office et qui, pourtant, a été énormément téléchargé.

Je télécharge parce que je suis curieux, parce que j’ai envie de découvrir, parce que moi aussi j’ai le droit d’accéder à la culture, même si je n’en ai pas toujours les moyens.

Lorsque j’apprécie ce que j’ai téléchargé et que j’ai les moyens de me le payer, je n’hésite pas à le faire, mais c’est rarement le cas. Le téléchargement m’a fait découvrir plein de choses, de beaux films ou d’excellents artistes et leurs albums, que j’ai acheté par la suite.

Qu’on se le dise, en ce qui concerne la musique, je n’achète pas du commercial. De plus en plus, les majors nous vendent du son et pas de la musique, les paroles ne sont pas recherchées, le clip non plus, la musique à la même saveur que toutes les autres : elle est fade.

Exemple personnel : j’ai découvert récemment « The Petebox », c’est un jeune artiste anglais qui fait un travail exceptionnel et qui s’implique vraiment dans son travail, c’est beau à voir et à entendre, j’ai téléchargé ses musiques et il est clair que j’achète l’album dès qu’il sort. Son album est d’ailleurs à 15 £ (soit 18 €) pour la version CD avec la version numérique jointe.

Le prix est d’ailleurs un autre problème : comment peut-on aller voir un film lorsque la séance coûte 13 € (ce qui est le cas dans ma ville), comment peut-on acheter un album qui en coûte 25 ou une musique qui coute 1 € alors que c’est un fichier numérique.

Prenons une famille qui veut aller au cinéma, les parents et deux enfants (ou trois), vous calculez, avec une séance à 13€, ça fait minimum 52€. Autant attendre que le DVD sorte, mais celui-ci ne sort pas directement, chronologie des médias oblige.

Que faire alors ? Attendre là et se priver d’accès au film ou manger du pain et de l’eau tout le mois pour aller voir un film ? Le téléchargement sert aussi dans ces cas-là car c’est un moyen d’accéder à quelque chose que l’on a pas forcément les moyens de se payer.

Dans le cas « Astier », je peux également parler de Kaamelott : pour le regarder, il faut avoir la télévision (donc payer une redevance), ce que beaucoup n’ont pas ou plus les moyens de se payer. Solution : passer par son FAI pour avoir la télévision… sauf que sans petit écran, certaines chaines ne sont pas disponibles et M6 en fait partie.

Ici, pas de solutions (si ce n’est le site http://www.kaamelott.info/ ) mais qu’en est-il pour les autres programmes indisponibles ?

D’ailleurs, il n’y a pas que ça, comme programme indisponible, nous pouvons également parler de l’offre légale qui n’a quasiment pas évoluée et qui propose encore un catalogue bien léger. Il n’est pas rare de chercher de la musique sur un site qui n’est pas en France et donc, de l’importer. Personnellement, je télécharge avant d’acheter, parce que l’import coûte cher.

Dernier point, qui me semble important. De plus en plus, certains artistes s’opposent à leur public. Puisque l’on parle d’industrie de la culture, il faut voir la chose sous un angle économique : une industrie qui tape sur ses clients les perdra, ils iront ailleurs.

Les récentes altercations entre clients-consommateurs et artistes ne sont bénéfiques à personne, surtout pas aux artistes et il serait temps de leur rappeller que nous ne sommes pas des ennemis et encore moins la cause de leur prétendu manque à gagner (prétendu, en l’absence de preuves entre téléchargement et baisse des ventes).

Le fait est qu’un ensemble de groupes, les fameuses majors, sont posées sur un énorme tas d’or depuis des années, et, bousculées par Internet qui vient changer nos pratiques de consommation, elles se sentent menacées, elles et leur énorme tas d’or.

Ces dernières refusent cependant de bouger, de s’adapter et elle en arrivent même à criminaliser le téléchargement.

Criminaliser le téléchargement, c’est osé tout de même. Télécharger ne tue pas, un pirate (mot mal utilisé, qui sert ici à définir une personne qui télécharge) ne tue pas, il découvre, il partage et surtout, il s’adapte aux outils qui lui sont offerts.

Darwin le disait dans sa théorie de l’évolution… « Les espèces qui survivent ne sont pas les espèces les plus fortes, ni les plus intelligentes, mais celles qui s’adaptent le mieux aux changements. »

L’évolution continuera donc, avec ou sans les majors.

L’Evolution.

Quelle est l’influence réciproque du bec des colibris et de la longueur des fleurs dans lesquelles ils puisent le nectar? De l’âge de pierre à celui de l’informatique, que s’est-t-il passé ?

L’évolution est la clé à ces deux questions. Cette évolution est la résultante d’une transformation nécessaire afin d’être en mesure de s’adapter à un milieu, afin de pouvoir vivre. Les colibris ont changé pour pouvoir puiser au fond des fleurs, les Hommes pour se chauffer et être plus en sécurité ont maitrisé le feu, pour manger ils ont appris à chasser et, de fil en aiguille, nous en sommes là ou l’Homme est aujourd’hui.

Je suis en train de parler d’Internet, même si je ne suis pas encore entré dans le vif du sujet. La théorie de Darwin explique qu’une espèce s’adapte à son environnement, au point d’en devenir une nouvelle espèce. Il explique que cette adaptation est une nécessité afin de pouvoir vivre et perdurer dans le temps. Il explique aussi qu’une espèce qui n’évolue pas dans un nouvel environnement est vouée à disparaitre.

J’abordais, hier, la résultante d’une adaptation naturelle d’Internet face aux différentes lois qui gravitent autour: le changement de pratiques sur le téléchargement… mais, ce changement n’est-il pas plus général ?

Reprenons Internet il y à 10-15 ans : les blogs n’existaient pour ainsi dire pas ou étaient des espaces compliqués à mettre en place. Le téléchargement était plus « compliqué », la faute au 56K (le 56K, c’est le bas débit) ou pour charger une simple page de texte, il vous fallait patienter 2 minutes. Du fait de son coût énorme, Internet était réservé à un public soit aisé, soit élitiste… et puis, depuis déjà des années, des gens étaient dans le côté underground de ces réseaux : les hackers.

Pas des hackers comme ceux que l’on vous montre actuellement dans les médias, pas ces gens que 90% de la population juge dangereux, cons, méchants, stupides, pas fréquentables, pas ce cliché de film ou un gamin de 14 ans pirate en deux coup de cuillère à pot les serveurs de la C.I.A pour commander une pomme. Non, pas ceux là mais plutôt ceux qui ont fait, font et feront avancer les choses, la sécurité, la protection de la vie privée, ceux qui éveillent les consciences.

Bref, Internet était donc radicalement différent et, par la force des choses, il s’est transformé, tant sur le plan technique (architecture, ressources, …) que sur le plan utilisation et population.

D’un système utilisé par « ceux qui connaissent », nous sommes arrivés à un système utilisé par tout le monde, expert ou non, de tout âge, sexe, culture, pays … d’ailleurs, je pense que c’est une chose inestimable : nous sommes les témoins et, pour certains, les acteurs d’une transformation au moins aussi importante que la fin des moines copistes, lors de l’arrivée de l’imprimerie.

D’un système qui, fondamentalement, à été crée pour résister à une guerre froide, nous sommes arrivés à un système qui à aidé le printemps arabe, des Hommes masqués ne représentant qu’une idée ou encore d’autres à juste pouvoir communiquer ensemble…

Internet à évolué et évolue toujours, souvenez-vous hier, je vous expliquais que le temps passait à vitesse grand V sur les Internets, il se passe en une minute plus de choses que dans tout une vie et, de facto, il existe un nombre quasi illimité de transformations possible d’Internet, tout le monde évoluant avec son temps.
Tout ? … non, un village peuplé d’irréductibles crétins résiste encore et toujours à l’appel de la raison…et la vie n’est pas facile tous les jours (merci de ne pas ranger la HADOPI dans ces crétins, je pensais ici à la SACEM, la SACD, Universal et tout ceux qui réagissent, réfléchissent et décident en fonction de leur potion magique à eux : l’argent).

Pourquoi vous parler de ceci ? Quel rapport avec l’évolution ?

Darwin dit quelque chose dans sa théorie de l’évolution : celui qui n’évolue pas est condamné à mourir. Internet est un très bon observatoire de cette théorie, les choses allant à une vitesse folle.

D’un côté, nous avons une haute autorité qui, en mission commando, à essayé de stopper le téléchargement illégal. Résultat : Fail. Conséquence : accélération d’une phrase déjà initiée : l’abandon du peer to peer pour le passage du DDL. Nous pouvons également parler de toutes les autres mesures censées éradiquer le téléchargement : Fail.
De l’autre côté, nous avons des personnes qui, face à un changement, se sont adaptées et pourront faire face à ce changement. Je ne suis pas en train de parler du contenu du changement, mais de l’action d’adaptation du public dont il est question.

Pour faire plus clair (d’ailleurs, je ne me souviens pas de qui c’est, mais c’est exactement le problème actuel) :
Vous avez un mec, un vieux, l’oncle Picsou, il à l’habitude d’avoir ce qu’il veut, de faire des caprices, d’avoir des gens à son service et, surtout, il est assis sur un putain de tas d’or. Mais….depuis quelque temps, il voit sa montagne d’or stagner et cela ne lui plait pas. Elle ne baisse pas pour autant, mais il ne se fait pas plus d’argent.

Imaginez que j’arrive pour dire à ce vieux « écoute l’ami, maintenant, ton tas d’or il falloir y renoncer et il va falloir descende de ta montagne, du sommet ou tu donne les ordres. »

A votre avis, que fait-il?

Il fait tout ce qui est possible pour que je la ferme, il se sert de son argent pour essayer, avec ses contacts, il force et tire partout ou il peut tirer pour que je ne sois plus un obstacle…

C’est dégeulasse, mais à sa place, vous feriez quoi ? Vous diriez « ok, pas de problème, ça roule » ? Etrangement, je n’en suis pas convaincu… Je ne légitime pas les actions des ayant-droits, mais je les comprends. Il faut juste qu’ils comprennent que moi, nous, nous sommes aussi têtu qu’eux, sauf que nous, nous sommes des millions et qu’a un moment, le rapport de force sera en notre faveur.

Ca n’est pas être prétentieux, c’est la suite logique de la théorie de l’évolution. Comme les moines copistes à l’époque, les ayant-droits sont des personnes qui s’accrochent par tout les moyens à un système archaïque et…
Je vous invite à regarder de près les échecs et les succès des entreprises sur Internet, c’est l’innovation et la capacité d’adaptation de ces dernières qui à conditionné ce qu’elles sont maintenant…ou ce qu’elles ne sont plus.
Cherchez du côté de Caramail, de MySpace ou même de Yahoo, qui traverse une période assez sombre. Le point commun : un manque d’évolution, le cas MySpace est le plus flagrant, il était LE service d’un temps mais, parce qu’il ne s’est pas adapté, le service à presque disparu.

Comme le dit Darwin, celui qui ne réussi pas ou qui ne veux pas évoluer est condamné à s’éteindre, les ayant-droits n’y échapperont pas.

La seule inconnue c’est… quand ?

Hadopi, pour le meilleur et pour le pire…surtout pour le pire.

Old times…

Le bon vieux temps où il ne se passait pas une journée sans que j’aille claquer Hadopi…et bien, ce n’est pas si vieux que ça en fait, c’est même parfaitement d’actualité, puisque ma cible aujourd’hui, c’est la Haute Autorité.

Avant toute chose, c’est sur la Hadopi que je vais taper, ainsi que le ministre de la Culture, je ne vais pas dégommer les Labs, d’une parce qu’ils ont énormément de compétences, dommage que tout ceci semble, de l’extérieur, totalement inutile et de deux parce que les Labs subissent plus qu’ils ne décident. Merci à notre cher ministre de la Culture pour le cadeau empoisonné qu’il a fait à la HADOPI en lui demandant de travailler sur les modalités de régulation du streaming et du direct download.

Avant d’aborder l’actualité, il me semble intéressant et peut-être même nécessaire de parler de ce qui existe déjà.  Actuellement, la HADOPI, via son prestataire TMG, s’occupe de prendre les internautes en plein flag de téléchargement sur un réseau Peer to Peer, P2P pour les intimes.

D’un point de vue utilisation, le P2P est l’échange non commercial par excellence, c’est l’envoi d’une donnée « 1 » d’un utilisateur A vers un utilisateur B. J’ai beau avoir à peine 25 ans, ça va faire plus de 10-12 ans que je traine sur les Internets, j’ai connu l’époque « Direct Connect », Irc, Kazaa, puis E-mule et l’avènement du P2P.
Le P2P, c’était la bonne époque, celle d’un échange de données parfait, (certes sous droit d’auteur la plupart du temps (mais pas que)), parfait parce que c’était un plaisir de partager, parce que ce n’était pas pour brasser du fric, parce que… parce que c’était le P2P quoi !

Puis Internet a évolué et des sites de téléchargement direct ont commencé à fleurir un peu partout, Oleoo en tête de liste chez moi, et… avec ces sites, on a commencé à parler de revenus commerciaux sur des échanges illégaux. Pour moi, ce concept était assez nouveau et pas franchement plaisant, je suis un afficionado du P2P, de l’échange et de la diffusion de la culture, pas d’un site qui se fait son beurre sur ce modèle… mais soit. Internet a évolué et le P2P a commencé à être moins utilisé, les gens préférant l’immédiateté d’un téléchargement direct (DDL, pour Direct DownLoad) au plaisir d’un échange sur un réseau de Pair à Pair.

Il faut comprendre une chose très importante pour la suite du billet : sur Internet, le temps ne fonctionne pas comme dans la vie réelle, ainsi, deux années dans la vie réelle, c’est colossal sur Internet. « Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme » et Internet est, selon moi, le symbole du dicton de Lavoisier.

La HADOPI est arrivé, non sans mal, après une claque du conseil constitutionnel et un nombre hallucinant de journalistes / blogueurs / expert opposés. Elle est arrivée avec quasi deux ans de retard sur l’évolution, autant dire un millénaire dans la face et, à grand coup d’arsenal censé être pédagogique, a définitivement tué le peer to peer.

Que cela soit clair, Internet était en pleine transformation, la HADOPI à simplement fait accélérer le processus de mutation. Je tiens le gouvernement et sa haute autorité responsables de l’abandon du peer to peer au profit d’autres systèmes.

On ne parle plus de système d’échanges. Je ne parle plus de système d’échange. La transformation du P2P au DDL a tué cet échange. Le DDL ne fonctionne que dans un sens, lorsque vous téléchargez un fichier sur un site de DDL, vous ne le partagez pas. Rajoutons à cela une organisation digne d’une bonne mafia, et nous avons un système qui craint.

A nouveau, ce n’est pas de la faute de la HADOPI, elle ne peut être tenue pour responsable de la mutation qu’a rencontré Internet, avec ou sans elle cela serait arrivé. La HADOPI est juste responsable de l’accélération de cette transformation.

35%.

35% de LOL, 35% de fail, 35% de Bullshit.

Récemment, des chiffres ont été avancés : -35% de piratage sur Internet, un chiffre à transformer la SACEM en pucelle folle de joie. Mon interprétation est radicalement différente : 35% de piratage passe maintenant inaperçu aux yeux de la HADOPI. Comme expliqué juste avant, la transformation avait déjà commencé, la HADOPI ne faisant qu’accélérer la bascule.

Le gouvernement, conscient du retard sur les nouvelles technologies, se dit maintenant qu’il faut agir contre les sites de téléchargement direct et les sites de streaming.

Le Streaming ? Pour rappel, le streaming, c’est la possibilité de visionner quelque chose « sans le télécharger », enfin, officiellement. Je range le streaming dans le téléchargement direct, l’explication est technique mais relativement simple : lorsque vous regardez un film sur Méga vidéo par exemple, le film se charge « en cache » dans votre ordinateur, ce qui signifie qu’a un moment, vous avez téléchargé le film. Prenez Deezer, vous savez, le site d’écoute de musique en ligne. Au départ, c’était exactement pareil : vous écoutiez un album ou une chanson, cette dernière se chargeait en cache et il suffisait d’aller trifouiller le cache de votre navigateur pour récupérer le MP3, vous l’aviez donc téléchargé, d’où mon classement dans le DDL.

Donc, le gouvernement souhaite lutter contre le streaming et le DDL. Manifestement, il n’a toujours pas compris le combat inutile qu’il est en train de mener, ce terrain de bataille n’est pas le sien, comment lutter contre quelque chose que l’on ne comprend pas ? (et que l’on ne me parle pas d’OVEI ou des Labs, le mal est beaucoup plus général)

C’est sans doute prétentieux mais c’est certainement vrai : sur Internet, si des gens veulent échanger des fichiers, légaux ou non, HADOPI ou non, ils le feront et rien ni personne ne pourra l’empêcher. Il y eu le P2P, puis le DDL, et la suite ?

La suite, c’est que si le gouvernement s’entête à claquer de l’argent dans un système répressif, cela ne fonctionnera pas, il encouragera les gens à passer sur un système VRAIMENT tranquille : le VPN. Dès lors, il y aura -100% de piratage aux yeux du gouvernement…normal, il sera incapable de savoir ce qui se passe sur les Internets, les gens passeront sur des liaisons chiffrées et là, ça risque d’être vraiment le bordel sur la toile (ou comme on dit chez nous : popcorn).

Vous voyez le concept ? A chaque nouvelle loi sur une partie des échanges, Internet changera, évoluera, car c’est comme cela qu’il travaille, le fonctionnement même d’Internet est basé sur l’échange, essayer de le contrer, c’est comme essayer de faire un barbecue sur un sous-marin immergé : c’est souvent inutile, parfois con et c’est complètement impossible sans un système tel que le DPI.

Partons maintenant sur le côté « mise en place » de l’arsenal répressif de la HADOPI sur le DDL.

Qu’est-ce que la HADOPI peut faire pour lutter contre le téléchargement direct (et par extension, retenez le pour mon billet, le streaming) ?

(j’ai l’impression de me répéter, depuis déjà deux années, rien n’a changé du côté du gouvernement, les mêmes solutions proposées, les mêmes problèmes en échange, c’est lassant, mais s’il faut le faire, encore, et encore, et encore, et encore, et encore, et encore, et encore, et… jusqu’à ce que cela soit entendu et compris, alors…soit.)

Le blocage : le principe est de bloquer les sites, par adresse IP ou par URL (URL : http://www.google.com est une URL, enfin, une URI, mais on va vulgariser histoire de gagner du temps).

Pour le blocage par URL, on applique généralement un blocage sur les serveurs DNS. Les serveurs DNS sont les serveurs qui vous permettent de passer d’une URL, humainement compréhensible, à la vraie adresse du serveur : son adresse IP.

Exemple : l’URL du site Orange.fr est http://www.orange.fr, lorsque vous tapez cette url dans votre navigateur, ce dernier effectue une requête aux serveurs DNS. Ce denier lui répond que votre requête se situe sur le 193.252.122.103. (D’ailleurs, essayez d’aller sur http://193.252.122.103, vous verrez que cela fonctionne).

Maintenant que vous voyez la fonction d’un DNS, vous devez savoir qu’il existe un nombre hallucinant de serveurs DNS et qu’ils communiquent tous ensemble (ou presque), lorsqu’un DNS se met à jour, cette mise à jour est re balancée sur d’autre serveurs DNS, qui à leur tour balancent la mise à jour, … ceci porte d’ailleurs un nom : une propagation DNS. Il est même possible de construire ses propres serveurs DNS, chez soi. Vous comprenez donc que bloquer une URL sur un serveur DNS, c’est compliqué car il faut la bloquer partout, hors, la HADOPI est en France, il faut donc bloquer les DNS français et seulement les DNS français.

Oui, vous l’avez compris, pour contourner un blocage par serveur DNS, il suffit donc de changer l’adresse de ses serveurs DNS, et c’est réglé. Pour les sceptiques, petit exemple personnel :

Il y a deux jours, le site Méga upload n’était plus joignable, une erreur chez eux a entrainé une propagation DNS erronée vers certains serveurs DNS et la grogne est monté sur le réseau Twitter, certains criant à la censure, d’autres au plantage, …
Personnellement, je n’ai eu aucun souci pour accéder à ce site, il n’est pas tombé. Si, au lieu d’avoir un plantage, nous aurions eu un blocage, cela n’aurait rien changé pour moi, j’aurais contourné le blocage sans même m’en rendre compte.

Amusant, n’est-ce pas ?

Second blocage : le blocage par IP. Cela consiste à bloquer une IP directement chez le FAI. Là, on ne parle pas des DNS, puisque le blocage par IP fait abstraction des URL, c’est un blocage moins contournable.

Question : comment contourner le blocage chez votre FAI ?
Réponse : en vous connectant depuis un autre accès.
Comment ? Avec un système de VPN, qui va, la plupart du temps, chiffrer les données de votre connexion.

Donc, en plus de contourner le blocage par IP, vous devenez moins visible sur le net et vous chiffrez vos communications et échanges sur Internet, bien. Cette méthode n’est pas aisément blocable et est réputée comme fiable. Donc, pour moi, vous téléchargez toujours, pour le gouvernement, félicitations \0/, vous n’êtes plus un pirate… 35% de LOL, 35% de fail, 35% de Bullshit.

Ensuite : on peut faire en sorte que le site ferme de lui-même : lui couper tous ses revenus, comptes, entrées Paypal et finir par couper ses régies publicitaires… mais entre ce qui est techniquement possible, ce qui ne l’est pas, ce qui est légalement possible, ce qui ne l’est pas et, pour finir, selon la capacité d’adaptation du site de DDL, cela peut fonctionner…mais pas en France. Pour que cela fonctionne, il faut l’aide des Etats-Unis selon moi.

Pourquoi ? Parce que je doute que la France ait les moyens de faire fermer une régie publicitaire dans un pays hors de France, l’Europe pourrait sans doute mais pas autant que les Etats-Unis, sachant que les US sont en réflexion autour de ce domaine, avec SOPA [EN] et sont quasi prêt à sortir un arsenal de malade mental juste pour le piratage.

Mine de rien, c’est la solution la plus plausible et peut être la plus efficace : jouer sur ce qui fait mal, l’argent (car jouer sur le reste, c’est inutile).

Cela ne revient pas à fermer le site, disposition qui, au passage, me semble techniquement irréalisable. Cela revient à assécher le site afin qu’il ferme de lui-même.

On peut aussi, donc, essayer de faire fermer le site : inutile et sans doute pas légal, ou fortement contestable : même si ces sites permettent la diffusion de contenu illégal, ils permettent la diffusion de contenu également légal. Dès lors, il ne me semble pas possible de faire fermer le site. Je ne suis pas expert en droit, mais il me semble assez aisé de justifier que la fermeture est illégale dans ce cas, une analyse à un instant T des fichiers légaux et illégaux, sur les sites avec le plus de trafic, pourrait donner une image de la part des fichiers illégaux qui circulent. J’ai vu un chiffre de 10%, mais je ne suis pas convaincu.

Dernier point : le filtrage généralisé. Je parle ici d’un blocage assez particulier : l’utilisateur « A » souhaite se connecter au « site 1 », une grosse machine s’en rend compte et bloque l’accès. Cette machine s’adapte au contenu qu’il visite, ainsi, elle est d’une précision assez hallucinante. Cette machine est aussi capable d’intercepter des communications, de l’échange de données, rediriger l’utilisateur sur de fausses pages ou sur un protocole qui n’est pas sécurisé afin de pouvoir intercepter identifiants et mots de passe…digne d’un film, pas vrai ?

Et si ça existait ? Imaginez, un système capable d’écouter TOUT, absolument TOUT ce que vous faites sur votre ordinateur ? Si vous êtes allé sur MSN, sur tel ou tel site, si vous êtes allé sur Facebook, si vous avez téléchargé quelque chose et, si oui, quoi ? Imaginez une machine capable d’écouter plus de 60 millions de personnes sur Internet, ça fait peur hein ?

Vous voulez savoir ce qui me fait peur, à moi ? C’est que ça existe, cela s’appelle le DPI, pour Deep Packet Inspection. C’est un système d’écoute qui n’a pour limites que celles que l’on souhaite lui fixer, ainsi que les communications sécurisées (et encore, dans les Internets, ce sujet commence à être remis en question). Pour information, c’est un système qui a été utilisé en Iran (fourni par Nokia Siemens Network), en Libye (fourni par Amesys, filiale de Bull, une société française), en Syrie (par Bluecoat, société américaine) et j’imagine dans bien d’autres pays encore…

Dois-je vous faire un dessin ? J’imagine que non, le DPI, c’est LE système de contrôle. C’est dire adieu à vos communications privées, à votre vie privée, à votre anonymat relatif sur Internet … C’est quelque chose qui, selon moi, n’arrivera jamais en France. La raison la plus simple c’est que nous avons des lois, en France, qui nous protègent de ce genre d’espionnage à grande échelle. (enfin, c’est tout relatif…)

Ah, oui, pour votre information, le fournisseur d’accès à Internet Orange aurait, selon Bluetouff, du site Reflets.info, investi dans Nokia Siemens Network afin de déployer du DPI dans nos contrées, voilà voilà.

La finalité ?

La finalité, dans tout ceci, c’est de lutter contre le DDL.

Il m’est d’avis que tout ceci ne fonctionnera pas, les récents arrêts de la Cour de Justice de l’Union Européenne (CJUE) confirment qu’au nom du droit d’auteur, on ne peut pas tout faire non plus. Il m’est d’avis que tout ce futur système onéreux ne fonctionnera pas car Internet évoluera, encore, et autant de fois qu’il le faudra, jusqu’à ce que l’ensemble du réseau soit balancé sur des proxys, des VPN, du TOR, du chiffrage SSL et, qu’au final, un citoyen sur Internet sera autant protégé qu’un membre d’une organisation terroriste.

Oui, il ne faut pas l’oublier, Internet évolue et s’adapte aux contraintes et aux nouveaux défis qui lui sont proposés, le traquer sur du DDL, c’est l’inciter à chiffrer ses communications. La Hadopi n’est pas la responsable de ceci, tout comme Internet n’est pas responsable du printemps arabe mais, ces deux choses ont en commun le fait d’être un catalyseur qui contribue à l’accélération du changement.

Pour finir, même si je pourrais encore écrire des pages entières sur le sujet, je pense qu’il existe une solution, quelque part, j’aimerais que tout le monde la trouve car, oui, les artistes méritent une rémunération à la hauteur de leur œuvres.

Il en existe bien une, un poil bisounours, mais à laquelle j’adhère à 100% : le meilleur moyen de lutter contre le piratage, (et peut être le seul durable d’ailleurs) c’est d’être en capacité d’être plus efficace que les pirates eux-mêmes, d’être capable de proposer mieux, plus rapidement, avec plus de contenu. Le seul moyen, c’est d’être capable de proposer quelque chose de tellement intéressant que le piratage deviendrait fade à côté.

Merci d’avoir pris le temps de lire ce long, très long billet.

Un troll s’est infiltré dans les locaux du Monde et publie sur la #Hadopi.

Ce qu’il y à de magnifique avec Internet, c’est que tout le monde peut s’exprimer. Le problème avec cela, c’est que certains n’ont pas des propos argumentés et tirent à vue sur un peu tout le monde. Ces personnes là s’appellent des trolls et manifestement, un troll de compétition s’est infiltré dans les locaux du monde.

La raison de mon billet, c’est cet article : « Hadopi : attendre avant de cliquer poubelle » publié dans les colonnes du Monde web.

Le monde web nous à habitué à des articles de qualité, factuels, argumentés…et là, c’est tout l’inverse, je me fends donc d’un « droit de réponse » que je trouve légitime.

Premier point : l’article n’est pas signé. Le monde, une explication ?

Personnellement, je vois deux raisons : soit le « journaliste » (excusez moi, mais c’est un torchon, pas un travail digne de journaliste, même si l’article est très bien sourcé) savait qu’il allait s’en manger plein la tête à écrire ce tas d’infâmes conneries (oui, je ne vais pas prendre de pincettes pour ce billet), soit c’est une tribune d’un politique ou de l’exécutive de chez Orange, Mme Albanel.
Blague à part, les propos tenus sont dignes d’un troll de droite et je me demande sincèrement si l’auteur n’est pas un Copé, un Riester ou une Albanel. C’est préjudiciable pour le monde, puisque l’article n’est pas signé, c’est eux qui prennent tout dans la tête… d’ailleurs cet article est en édito. Dois-je comprendre que Le Monde rejoint ce point de vue ?

Edit (suite à un commentaire sur ce billet) : C’est, comme indiqué ci-dessus, un édito, c’est l’éditorial. Cela signifie qu’a un instant T c’était « la position du journal face au monde. » Cela ne signifie pas pour autant « qu’elle est unanime » « ça ne veut pas dire que c’est la « ligne du parti ».» Cet éditorial est paru à la Une de la version papier du Monde. Tenant compte de ces éléments, je trouve cela encore plus dommage.

Second point : un journaliste se doit (normalement) d’être neutre, hors…(je cite)

« régulièrement violée dans l’espace cybernétique. »
« Le choix français a été très français »
« On cambriole allégrement sur le Net »
« Royaume absolu de la gratuité » (Séguéla aurait pu dire cela)
« et continué à télécharger – à piller – en paix »
(Alerte, troll en vue, je répète, troll-en-vue)
« Les technolâtres, as du clavier et rois du téléchargement clandestin »
« elle est un outil intéressant – certes un peu cher »

Je ne cite pas tout, mais ces petites remarques sont le reflet d’un parti pris dans cet article, ce qui ne devrait pas exister lorsque l’on a affaire à « un journaliste ».

Passons les petits pics que l’auteur à distillé au fil de l’article, il n’y à pas grand-chose à en dire, hormis qu’ils sont assez pathétiques et qu’ils soulèvent à nouveau la question suivante : « qui à rédigé cet article, wtf !? »

L’auteur indique que la HADOPI poursuit le débat passionnant ouvert en 2009. C’est passionnant certes, mais ce n’est pas un débat, la HADOPI n’étant pas à l’écoute de ceux qui réfléchissent différemment d’elle.

On remarque également le parti pris dans la phrase suivant, ou l’auteur parle de l’importance d’Internet dans la vie démocratique (ce qui est totalement vrai). Il exprime cet avis « selon le Conseil Constitutionnel » mais n’exprime pas la suite par un intermédiaire.
Est-ce un point démontrant que l’auteur n’adhère pas à un point ? Je pense que oui, on se retrouve donc dans une tournure qui décrédibilise l’avis du Conseil Constitutionnel.

Je passe un peu la suite pour arriver à ce point : « On cambriole allégrement sur le Net »

Mais what the fuck ? Je prends cette phrase comme la confirmation que ce n’est pas un journaliste qui à rédigé cet article car, comme ils le savent tous maintenant, on ne cambriole pas sur Internet…on copie. Le délit de copie sur Internet, c’est de la contrefaçon, pas du vol, pas du cambriolage. Je peux joindre également le « et continué à télécharger – à piller – en paix ». Cambrioler ou piller est assimilé à du vol, hors le délit condamné par la Hadopi est la contrefaçon. Les vils pirates qui tuent les artistes copient, ils dupliquent à l’infini des données et ne laissent pas le propriétaire de l’original sans rien, donc, ce n’est pas du vol. CQFD. L’utilisation de ces deux termes démontre au mieux que l’auteur ne connait pas la loi, au pire que c’est un troll velu, encore une fois. Pour terminer avec ce point : la loi fait bien la part des choses entre le vol et l’acte de contrefaçon [PDF], les peines étant différentes.

Au passage : Internet n’est pas le royaume de la gratuité, il existe déjà un ensemble d’offres payantes (aussi pauvres soient-elles) et un ensemble de lois qui régissent le fonctionnement d’Internet.

« On peut en déduire que le système des avertissements est dissuasif dans une majorité des cas. »… comme dirait Norman : Faux!

Cher auteur, j’ai envie de vous dire non. On peut en déduire que l’utilisation du P2P à réduit au bénéfice d’autres solutions de téléchargement comme le téléchargement direct ou le streaming, ce n’est pas pour rien que la HADOPI s’intéresse d’ailleurs au filtrage du direct download ou au blocage du streaming.

Avant dernier point avant le gros what the fuck : « Ce serait une erreur, nous semble-t-il…

Car, que l’on observe ce qui se passe dans des pays comparables ou que l’on se tourne vers les propositions de l’opposition socialiste en France, on aboutit au même constat : une volonté partagée de protéger la propriété intellectuelle, par la loi, par un système de licence et de redevance – en réformant Hadopi, s’il le faut. »

Relisez bien ce passage, allez, encore une fois… maintenant, traduction N°1:

« Les propositions de l’opposition socialiste en France » : l’UMP. « Une volonté partagée de protéger la propriété intellectuelle, par la loi » = le Parti Socialiste ne cherche pas à protéger la propriété intellectuelle.

Je reprend l’idée…les éléments de langage et shake shake shake… :

« Ce serait une erreur, nous semble-t-il. Car, que l’on observe ce qui se passe dans des pays comparables ou que l’on se tourne vers les propositions de l’UMP, on aboutit au même constat : une volonté partagée de protéger les maisons qui se font déjà un max de blé, mais pas les artistes. »
Cher auteur, vous êtes encarté UMP ? Je me pose sérieusement la question. La tournure de phrase que vous empruntez est d’ailleurs assez subjective et mesquine, puisque vous faites comprendre que le PS est contre la propriété intellectuelle mais sans le dire explicitement, c’est assez bas.

Traduction N°2 : autre interprétation possible : celle ou l’opposition socialiste ne représente pas l’opposition aux socialistes mais le Parti Socialiste directement. Dans cette traduction, le PS n’est pas opposé à la propriété intellectuelle et peut aller jusqu’a une réforme de la loi Hadopi (chose annoncée par la majorité des élus PS dont Aubry et Hollande). Dans ce cas, je suis d’accord avec l’auteur : il convient d’assurer aux créateurs d’oeuvres (musiques, films, livres …) une juste rémunération pour leur travail, pour résumer : adapter le code de la propriété intellectuelle à l’ère du numérique (et si on pouvait éviter les idées de Mme Albanel au passage, genre le droit de lecture …)

Dernier point qui m’a fait bondir : « Les technolâtres, as du clavier et rois du téléchargement clandestin »

Si je n’avais pas d’argument (un peu comme vous quoi), je répondrais juste : allez vous faire foutre. (J’avais prévenu, je ne prends pas de pincettes).

Doit-on comprendre que les technolâtres sont des personnes qui ne respectent pas la propriété intellectuelle. Vous faites un dangereux amalgame indigne d’un journaliste. Vous mettez tout le monde dans le même panier (signe que vous êtes de l’UMP ?) et réduisez les gens qui comprennent le fonctionnement du réseau à des « as du téléchargement clandestin ».

Pourtant, n’est ce pas l’UMP qui à eut des soucis avec la propriété intellectuelle (chansons piquées pour des campagnes) ? Le Lipdub (bonjour les jeunes pop’), des photos prises sans le consentement de l’auteur, une police d’écriture piquée à Orange (bonjour HADOPI), des publications non sourcées piquées à des auteurs (sur le site de l’Elysée à l’époque)… sans les citer ?

Doit-on comprendre que l’UMP est un as du téléchargement clandestin ?

Ou doit-on comprendre que cet article est un torchon sans fondements avec un parti pris, qu’il n’est pas factuel et qu’il condamne ceux qui pensent différemment de ce que vous écrivez ?

La prochaine fois que vous faites un article, ayez au moins la décence de le signer, cela évitera d’aller taper sur Le Monde et… par pitié, soyez plus neutre que ça, faudra pas vous étonner si je publie un nouveau billet avec des morceaux de Flamby sur les murs.

Cordialement, Numendil.

Edit : concernant le « un peu cher », nous n’avons manifestement pas la même échelle de valeurs car pour moi, plus de 11 millions d’euros, ce n’est pas « un peu cher », c’est jeter de l’argent par les fenêtres.

Le streaming n’est pas illégal.

Si le titre de cet article n’est pas « Le streaming est légal », c’est parce que je pense que cette affaire est loin d’être terminée. Vous voila prévenus, voici le premier billet d’un liste potentiellement longue…

La Cour de Justice Européenne (CJEU) a confirmé qu’un internaute qui regarde un film en streaming n’est pas coupable de contrefaçon. La décision est tombée lundi suite à la décision de la CJEU portant sur les exclusivités territoriales (ce point a été jugé illégal, tout comme les restrictions géographiques imposées par les armées des ayants droits).

Techniquement, qu’est-ce que cela signifie ? Bien, que vous pouvez regarder un film en streaming sans craindre pour autant une sanction.

En France, les diverses réflexions et communiqués sur le sujet vont légèrement dans l’autre sens :

– Via ses Labs, la HADOPI réfléchi à la légalité du streaming, un coup c’est légal, le lendemain c’est l’inverse. La conclusion des réflexions était que la responsabilité de savoir si le stream était légal ou non revenait à l’utilisateur, réflexion aberrante selon moi (bon, ok, c’est sur que si on regarde Pirates des Caraïbes 4 en Stream, on peut se dire que ce n’est pas très réglo).

– Un communiqué (pur troll) de TMG… pour rappel, TMG est la société qui était en charge du système de collecte pour la HADOPI. Maintenant, elle est plus connue pour être une grosse passoire qui s’est fait hacker un serveur violer un serveur en libre accès sans aucune protection. La suite de cette affaire est assez « lol », puisque TMG à cherché à faire passer ce serveur pour un serveur de test, pas important…alors qu’il contenait des données personnelles, IP …

Pour rester sur TMG, leur dernier communiqué expliquait que la société était prête pour le flicage du DDL (Direct Download) et du streaming. C’est d’ailleurs ce point qui m’a fait exploser de rire : c’est un vilain mensonge ou alors, vous pouvez commencer à sérieusement avoir peur.

Pour repérer du Stream ou du DDL, il faudrait que TMG écoute en permanence ce qui passe sur la ligne de l’abonné et, pour cela, il n’existe pas 36 solutions (puisque de base, le streaming et le direct download passent tout deux par un protocole « http ») :

– Coller toute la population française sous un bon gros système d’espionnage, genre un DPI. On sait que la France est experte en la matière (il suffit de se souvenir que le système de DPI libyen était fourni par une société française). Cela pose un réel souci de vie privée et, au delà, c’est illégal (d’ailleurs, on entrerait dans une rupture du secrets des communications, le gouvernement à déjà bien assez à faire avec les écoutes du journal Le Monde :))

– Coller un mouchard sur les sites de streaming & DDL afin de voir qui Stream quoi. J’ai comme un doute sur le fait que les hébergeurs soient d’accord, de plus, la plupart des sites de streaming (ou de DDL) ne sont pas hébergés en France.

– Coller un mouchard directement chez les clients, mais à nouveau ici, on est dans une solution hyper intrusive et qui ne respecte pas la sphère privée de l’utilisateur. Si une telle disposition était choisie, elle devrait sans doute passer par les avis de la CNIL et par un vote à l’Assemblée. Cette disposition ne passerait pas le Conseil Constitutionnel, no way.

Bref, vous l’aurez compris, le communiqué de TMG, c’est un peu un gros vilain mensonge pas beau, TMG n’est pas du tout prête et parée et surtout, pas du tout en droit de démarrer un contrôle du DDL et du streaming.

Le point était flou, jusqu’à lundi. La CJEU à tranché de la façon suivante : « une simple réception de ces émissions en tant que telle (ndlr : d’un flux en streaming), à savoir leur captation et leur visualisation, dans un cercle privé, ne présente pas un acte limité par la réglementation de l’Union (…), cet acte étant par conséquent licite« .

Donc, que l’œuvre soit diffusée illégalement ou non, le fait de visionner un film en streaming n’est pas illégal. Ca, c’est fait. Si elles sont nécessaires, espérons que les transpositions dans la loi aillent dans ce sens qui, soyez en sur, va fortement déplaire aux ayants droits.

A suivre…