Entre nous… petite analyse du discours de Manuel Valls

Le premier billet que j’ai rédigé, il y a de cela bientôt 10 ans, parlait de l’art de la langue de bois dans le monde politique. Tout débutant que j’étais, perdu au fin fond d’un tout petit blog hébergé chez Google (soyez indulgents), je m’étonnais que si peu de monde analyse la parole politique.

Attention, je ne parle pas de l’interprétation hein, mais de l’analyse « de fond », de la construction des paroles, phrases, du choix des mots, des figures de style… alors j’avais rédigé un petit trois fois rien, sur l’art de la langue de bois. Je partais, alors, dans une analyse, un constat, une étude d’une véritable pratique généralisée à l’ensemble des acteurs du monde politique.

Ces acteurs, députés, maires, sénateurs, ministre et bien entendu président, en rupture totale avec les citoyens, cette rupture aggravée depuis, tant le lien social qui les relie à ce monde est mort et enterré. Continuer la lecture de Entre nous… petite analyse du discours de Manuel Valls

Chère Madame Nathalie Kosciusko-Morizet, …

140 caractères, c’est parfois trop court pour exprimer ses idées, surtout lorsque l’on y trouve des arguments et un bon gros coup de gueule à votre encontre ainsi qu’à l’encontre de l’UMP et du Président-candidat, Nicolas Sarkozy.

Dans un premier temps, je reviens sur le dépôt de plainte déposée par vous-même ainsi que par M. Copé à l’encontre de M. Baptiste Fluzin.

Le principe n’est pas de remettre en cause cette plainte que j’imagine parfaitement fondée puisque la personne reconnait les faits. Non, le principe c’est de remettre quelques pendules à l’heure. Il semblerait que la vôtre soit détraquée. Je reviens donc sur vos récentes déclarations :

« Mais non, que dis-je, les hémiplégiques de l’indignation ne peuvent concevoir cela. Quand on n’est pas de leur bord, quand on ne tresse pas de lauriers à la Gauche à longueur de tweets, on mérite les bordées d’injures, et ceux qui les profèrent ont droit à des encouragements. Encore un effort, et on me dira que me traiter comme on m’a traitée, c’est faire souffler un vent de fraicheur sur Internet ! »

Je ne tresse pas de lauriers à la Gauche, loin de là, le CM de M. Hollande n’a peut-être pas oublié Botzaris 36 et tout le reste. Vous faites des généralités qui sont à peine acceptables de la part d’une personne « lambda », ça l’est encore moins lorsque ce cliché émane de la porte-parole de Nicolas Sarkozy.

Dans vos déclarations, vous tacliez à demi-mots un twittos « influent », Maître Eolas. Peut-être aurait-il été bon pour vous de suivre ses indications et d’abandonner les charges, vous avez fait un joli bad buzz qui ne fait que mettre un peu d’huile sur le feu.

Bad buzz et point abordé, j’arrive maintenant à l’essentiel : la menace que vous et votre gouvernement représentez.

Un citoyen vous insulte, vous portez plainte. C’est normal, c’est un fait, personne ne peut contredire cela.

Seulement voilà. Pour critiquer quelqu’un qui vous insulte, il faut être propre sur soi et cela ne semble pas être votre cas.

Depuis déjà trop longtemps, ce gouvernement se permet de tirer à vue sur des journalistes, si bien qu’on se demande si vous ne faites pas un concours entre vous.

Dernier acte marquant : la plainte contre le site d’information Médiapart.

« Infamie », « désinformation », « officine » ou encore « organe qui se prétend être de presse », « menteurs » … cela fait maintenant quelques mois que l’UMP et le gouvernement se déchainent contre Médiapart et que vous n’y allez pas franchement de main morte.

Le flot d’insultes s’est amplifié depuis la publication de documents attestant d’un financement de la campagne de N. Sarkozy par Mouammar Kadhafi.

Qu’on remette en cause les conclusions d’un journal, c’est une chose. Qu’on les insulte et qu’on méprise et les journalistes et le travail fourni, s’en est une autre.

Depuis, une journaliste de Médiapart a été insultée et bousculée, lors d’un meeting UMP. Ceci n’est pas acceptable.

Le fait qu’un journal ne vous plaise pas ne vous donne pas pour autant le droit de l’insulter et de le trainer dans la boue. Reporters sans frontières s’inquiète de plus en plus des écarts de conduite du gouvernement lorsque l’on parle de journalisme.

Pour reprendre une de vos idées jusqu’à l’absurde :

« Mais non, que dis-je, les hémiplégiques de l’indignation ne peuvent concevoir cela. Quand on n’est pas de leur bord, quand on ne tresse pas de lauriers à la Droite à longueur d’articles, on mérite les bordées d’injures, et ceux qui les profèrent ont droit à des encouragements. »

Avant de porter plainte et de critiquer, il faut savoir balayer devant sa porte. Celle de ce gouvernement est bien sale.

Frédéric Chatillon-Front National ? Peu importe, Streisand est là.

Manifestement, des choses ont changé depuis mes billets visant Frédéric Chatillon, le Front National ainsi que le réseau Voltaire.

Tout a commencé avec un commentaire sur ce blog :

Merci pour ces détails croustillants. Pour info, les tracts du FN pour l’élection présidentielle sont imprimés par « RCS 400 363 198″ [sic], qui aboutit très vite sur RIWAL.

Ce numéro était présent sur les affiches de campagne du Front National et est directement lié à Frédéric Chatillon ainsi qu’à la société Riwal, qui a été l’imprimeur du FN pour sa campagne présidentielle.

Ensuite, Laure Siegel, pour les Inrocks, a fait un très bon article sur M. Chatillon, je vous conseille de le lire, il est bien écrit et instructif.

Et là, quelques jours après, c’est le drame. Il semblerait que des photos utilisées pour relier le FN à Frédéric Chatillon ne soient plus en ligne et je ne serais qu’à moitié étonné que le photographe ou propriétaire du site ait eu des ennuis avec le Front National pour ces photos.

Heureusement, Internet est là. La photo en question, la voici :

Elle vient d’Internet, je n’ai rien piraté pour l’obtenir, elle était en accès libre (je précise, des fois que le FN soit tenté d’attaquer pour je ne sais quelle raison, qu’elle est sur Internet, elle est publique, je ne viole aucune loi en l’affichant).

La suite, vous la devinez : cette photo à déjà disparu une fois, sans doute parce qu’elle dérange… à nous de faire en sorte qu’elle ne disparaisse pas, si vous le souhaitez bien sûr.

S’il se passe quelque chose (retombées, mails, menaces ou que sais-je), vous serez les premiers informés.

Une négligence caractérisée ?

Je vais vous compter une petite histoire tout ce qu’il y a de plus vrai, pour ceux qui me suivent sur Twitter, vous savez de quoi je parle :p

Je suis actuellement à Lille, en voyage pour le travail. Je suis dans un petit hôtel bien sympathique d’ailleurs (si on oublie le fait que la télé est tout aussi grande que le lit… /troll).

Bref, j’arrive donc dans l’hôtel, après un rapide échange avec la personne de l’accueil, elle me sort des codes pour le wi-fi. C’est assez habituel comme système dans un hôtel : vous avez un ensemble de bornes wi-fi, ces dernières sont reliées à un routeur qui ne vous laisse passer que si vous êtes identifiés (c’est un proxy, comme sur le réseau 3G lorsque vous avez une clé 3G par exemple).

Bref, j’ai mes codes, chouette !

Une fois arrivé, ordinateur démarré, je me connecte au point d’accès de l’hôtel sans soucis et je démarre une page Internet… c’est à ce moment là que, normalement, votre navigateur se fait renvoyer sur la page d’identification du proxy…et là, surprise. J’accède à Google. Je vérifie, non non, ce n’est pas en cache sur mon ordinateur, d’ailleurs, Gwibber (client twitter pour Linux) fonctionne très bien, ainsi que aMSN et Mumble. Je vérifie bien, non non, je n’ai pas entré les codes d’authentification liés à la chambre dans laquelle je suis.

Rien que ce point me pose problème : imaginez que je télécharge ou que je suis en pleine activité illégale, ou encore que je veuille e****der l’hôtel avec la loi en trouvant des sites pédo pornographiques ? Bien, ils n’ont aucun moyen de prouver que c’est moi, puisque je ne suis pas identifié. Au premier abord, ce n’est « pas grave », lorsque l’on y réfléchit un peu, ça l’est un peu plus. Imaginez que l’IP se fasse flasher par la HADOPI ?

Intrigué, je décide de regarde un peu la configuration en faisant 2-3 scans. Un sur les ports TCP, un autre sur les UDP et un scan pour savoir ce qui tourne derrière. Et la…

Sur le scan TCP :

PORT STATE SERVICE
23/tcp open telnet

 

Sur le scan UDP :

PORT STATE SERVICE
53/udp open domain
67/udp open|filtered dhcps
137/udp open|filtered netbios-ns
138/udp open|filtered netbios-dgm
161/udp open|filtered snmp
500/udp open|filtered isakmp
520/udp open|filtered route
1701/udp open|filtered L2TP

 

J’ai reproduit l’opération sur tout les point d’accès, c’est encore plus étonnant de constater que certains ports passent sur des points et sur d’autre non (d’ailleurs c’est un poil étrange, mais bref).

Donc, le Telnet est ouvert, chouette !

Quitte à voir si le réseau est sécurisé, autant aller jusqu’au bout, je lance un dernier Nmap (nmap -O, pour obtenir quelques infos sur la machine qui tourne derrière), la requête me sort :

Running: Netopia embedded
OS details: Netopia 3387WG-ENT broadband router

 

Direction google, pour chercher quelques informations sur le Netopia en question, comme par exemple, les identifiants de base du telnet. 2 minutes après, j’avais les identifiants, merci Google.

Convaincu que la boite qui sous traite ce réseau est quand même pas co*** à ce point, j’essaye un telnet sur mon point d’accès, rentre les identifiants d’usine, et la…. c’est le drame car en effet, cela fonctionne.

Je ne communiquerais ni le nom de la société de sous traitance (que j’ai obtenu), ni le nom de l’hôtel, ni … ni rien en fait.

Je suis allé prévenir la personne à l’accueil, elle n’a pas saisi, sur le coup, la gravité de la chose (en même temps, chacun à sa place, il fait très bien son travail, je fais très bien celui que son prestataire ne fait pas…). Après cinq bonnes minutes d’explications, la personne à compris les tenants et les aboutissants de la sécurité de son réseau et surtout, les risques que l’hôtel encoure s’il ne sécurise pas son accès. (Hadopi, Loppsi, téléchargement illégal, problèmes avec la justice …)

Ce qui me tue, dans cette histoire, c’est le prestataire. Comment ! Comment est il possible de se dire prestataire et de proposer… ça ? Je n’ai pas de compétences ultra fortes de la mort qui tue, il m’a fallu 5 minutes pour faire mes tests, imaginez si j’avais forcé un peu ? Imaginez si une personne mal intentionnée fait quelque chose ?

Note : la personne de l’accueil m’a remercié, c’est assez rare pour être souligné, d’habitude, « on » se fait taper dessus.

Un troll s’est infiltré dans les locaux du Monde et publie sur la #Hadopi.

Ce qu’il y à de magnifique avec Internet, c’est que tout le monde peut s’exprimer. Le problème avec cela, c’est que certains n’ont pas des propos argumentés et tirent à vue sur un peu tout le monde. Ces personnes là s’appellent des trolls et manifestement, un troll de compétition s’est infiltré dans les locaux du monde.

La raison de mon billet, c’est cet article : « Hadopi : attendre avant de cliquer poubelle » publié dans les colonnes du Monde web.

Le monde web nous à habitué à des articles de qualité, factuels, argumentés…et là, c’est tout l’inverse, je me fends donc d’un « droit de réponse » que je trouve légitime.

Premier point : l’article n’est pas signé. Le monde, une explication ?

Personnellement, je vois deux raisons : soit le « journaliste » (excusez moi, mais c’est un torchon, pas un travail digne de journaliste, même si l’article est très bien sourcé) savait qu’il allait s’en manger plein la tête à écrire ce tas d’infâmes conneries (oui, je ne vais pas prendre de pincettes pour ce billet), soit c’est une tribune d’un politique ou de l’exécutive de chez Orange, Mme Albanel.
Blague à part, les propos tenus sont dignes d’un troll de droite et je me demande sincèrement si l’auteur n’est pas un Copé, un Riester ou une Albanel. C’est préjudiciable pour le monde, puisque l’article n’est pas signé, c’est eux qui prennent tout dans la tête… d’ailleurs cet article est en édito. Dois-je comprendre que Le Monde rejoint ce point de vue ?

Edit (suite à un commentaire sur ce billet) : C’est, comme indiqué ci-dessus, un édito, c’est l’éditorial. Cela signifie qu’a un instant T c’était « la position du journal face au monde. » Cela ne signifie pas pour autant « qu’elle est unanime » « ça ne veut pas dire que c’est la « ligne du parti ».» Cet éditorial est paru à la Une de la version papier du Monde. Tenant compte de ces éléments, je trouve cela encore plus dommage.

Second point : un journaliste se doit (normalement) d’être neutre, hors…(je cite)

« régulièrement violée dans l’espace cybernétique. »
« Le choix français a été très français »
« On cambriole allégrement sur le Net »
« Royaume absolu de la gratuité » (Séguéla aurait pu dire cela)
« et continué à télécharger – à piller – en paix »
(Alerte, troll en vue, je répète, troll-en-vue)
« Les technolâtres, as du clavier et rois du téléchargement clandestin »
« elle est un outil intéressant – certes un peu cher »

Je ne cite pas tout, mais ces petites remarques sont le reflet d’un parti pris dans cet article, ce qui ne devrait pas exister lorsque l’on a affaire à « un journaliste ».

Passons les petits pics que l’auteur à distillé au fil de l’article, il n’y à pas grand-chose à en dire, hormis qu’ils sont assez pathétiques et qu’ils soulèvent à nouveau la question suivante : « qui à rédigé cet article, wtf !? »

L’auteur indique que la HADOPI poursuit le débat passionnant ouvert en 2009. C’est passionnant certes, mais ce n’est pas un débat, la HADOPI n’étant pas à l’écoute de ceux qui réfléchissent différemment d’elle.

On remarque également le parti pris dans la phrase suivant, ou l’auteur parle de l’importance d’Internet dans la vie démocratique (ce qui est totalement vrai). Il exprime cet avis « selon le Conseil Constitutionnel » mais n’exprime pas la suite par un intermédiaire.
Est-ce un point démontrant que l’auteur n’adhère pas à un point ? Je pense que oui, on se retrouve donc dans une tournure qui décrédibilise l’avis du Conseil Constitutionnel.

Je passe un peu la suite pour arriver à ce point : « On cambriole allégrement sur le Net »

Mais what the fuck ? Je prends cette phrase comme la confirmation que ce n’est pas un journaliste qui à rédigé cet article car, comme ils le savent tous maintenant, on ne cambriole pas sur Internet…on copie. Le délit de copie sur Internet, c’est de la contrefaçon, pas du vol, pas du cambriolage. Je peux joindre également le « et continué à télécharger – à piller – en paix ». Cambrioler ou piller est assimilé à du vol, hors le délit condamné par la Hadopi est la contrefaçon. Les vils pirates qui tuent les artistes copient, ils dupliquent à l’infini des données et ne laissent pas le propriétaire de l’original sans rien, donc, ce n’est pas du vol. CQFD. L’utilisation de ces deux termes démontre au mieux que l’auteur ne connait pas la loi, au pire que c’est un troll velu, encore une fois. Pour terminer avec ce point : la loi fait bien la part des choses entre le vol et l’acte de contrefaçon [PDF], les peines étant différentes.

Au passage : Internet n’est pas le royaume de la gratuité, il existe déjà un ensemble d’offres payantes (aussi pauvres soient-elles) et un ensemble de lois qui régissent le fonctionnement d’Internet.

« On peut en déduire que le système des avertissements est dissuasif dans une majorité des cas. »… comme dirait Norman : Faux!

Cher auteur, j’ai envie de vous dire non. On peut en déduire que l’utilisation du P2P à réduit au bénéfice d’autres solutions de téléchargement comme le téléchargement direct ou le streaming, ce n’est pas pour rien que la HADOPI s’intéresse d’ailleurs au filtrage du direct download ou au blocage du streaming.

Avant dernier point avant le gros what the fuck : « Ce serait une erreur, nous semble-t-il…

Car, que l’on observe ce qui se passe dans des pays comparables ou que l’on se tourne vers les propositions de l’opposition socialiste en France, on aboutit au même constat : une volonté partagée de protéger la propriété intellectuelle, par la loi, par un système de licence et de redevance – en réformant Hadopi, s’il le faut. »

Relisez bien ce passage, allez, encore une fois… maintenant, traduction N°1:

« Les propositions de l’opposition socialiste en France » : l’UMP. « Une volonté partagée de protéger la propriété intellectuelle, par la loi » = le Parti Socialiste ne cherche pas à protéger la propriété intellectuelle.

Je reprend l’idée…les éléments de langage et shake shake shake… :

« Ce serait une erreur, nous semble-t-il. Car, que l’on observe ce qui se passe dans des pays comparables ou que l’on se tourne vers les propositions de l’UMP, on aboutit au même constat : une volonté partagée de protéger les maisons qui se font déjà un max de blé, mais pas les artistes. »
Cher auteur, vous êtes encarté UMP ? Je me pose sérieusement la question. La tournure de phrase que vous empruntez est d’ailleurs assez subjective et mesquine, puisque vous faites comprendre que le PS est contre la propriété intellectuelle mais sans le dire explicitement, c’est assez bas.

Traduction N°2 : autre interprétation possible : celle ou l’opposition socialiste ne représente pas l’opposition aux socialistes mais le Parti Socialiste directement. Dans cette traduction, le PS n’est pas opposé à la propriété intellectuelle et peut aller jusqu’a une réforme de la loi Hadopi (chose annoncée par la majorité des élus PS dont Aubry et Hollande). Dans ce cas, je suis d’accord avec l’auteur : il convient d’assurer aux créateurs d’oeuvres (musiques, films, livres …) une juste rémunération pour leur travail, pour résumer : adapter le code de la propriété intellectuelle à l’ère du numérique (et si on pouvait éviter les idées de Mme Albanel au passage, genre le droit de lecture …)

Dernier point qui m’a fait bondir : « Les technolâtres, as du clavier et rois du téléchargement clandestin »

Si je n’avais pas d’argument (un peu comme vous quoi), je répondrais juste : allez vous faire foutre. (J’avais prévenu, je ne prends pas de pincettes).

Doit-on comprendre que les technolâtres sont des personnes qui ne respectent pas la propriété intellectuelle. Vous faites un dangereux amalgame indigne d’un journaliste. Vous mettez tout le monde dans le même panier (signe que vous êtes de l’UMP ?) et réduisez les gens qui comprennent le fonctionnement du réseau à des « as du téléchargement clandestin ».

Pourtant, n’est ce pas l’UMP qui à eut des soucis avec la propriété intellectuelle (chansons piquées pour des campagnes) ? Le Lipdub (bonjour les jeunes pop’), des photos prises sans le consentement de l’auteur, une police d’écriture piquée à Orange (bonjour HADOPI), des publications non sourcées piquées à des auteurs (sur le site de l’Elysée à l’époque)… sans les citer ?

Doit-on comprendre que l’UMP est un as du téléchargement clandestin ?

Ou doit-on comprendre que cet article est un torchon sans fondements avec un parti pris, qu’il n’est pas factuel et qu’il condamne ceux qui pensent différemment de ce que vous écrivez ?

La prochaine fois que vous faites un article, ayez au moins la décence de le signer, cela évitera d’aller taper sur Le Monde et… par pitié, soyez plus neutre que ça, faudra pas vous étonner si je publie un nouveau billet avec des morceaux de Flamby sur les murs.

Cordialement, Numendil.

Edit : concernant le « un peu cher », nous n’avons manifestement pas la même échelle de valeurs car pour moi, plus de 11 millions d’euros, ce n’est pas « un peu cher », c’est jeter de l’argent par les fenêtres.

Un livre, un troll. Beigbeder.

« Premier bilan avant l’apocalypse », ainsi est titré le dernier livre de Mr Beigbeder.

Ce dernier, que j’appellerais BBD (plus simple) était au micro d’Europe 1 ce matin, venu présenter son dernier livre, il s’est plutôt contenté de dégommer quelques points sur le piratage, le livre numérique, …

Pour commencer, BBD fait un rapprochement entre le livre et la musique : « non les écrans ce n’est pas merveilleux, c’est effrayant et on l’a vu déjà pour l’industrie du disque : il n’y a plus de disquaire ! »

Bien que les deux (musique et écriture) soient des œuvres de l’esprit et des œuvres artistiques, elles sont différentes : l’une s’écoute, l’autre se lit. Les deux sont sur des supports différents, ne sont pas attachées aux même ayants droits… enfin, je ne vais pas vous faire la liste, mais les deux sont différents. De facto, on ne peut pas dire que le livre va suivre la même voie que la musique. D’ailleurs, les deux disquaires dans mon centre ville seront ravis d’apprendre qu’ils n’existent plus.

BBD enchaine ensuite : « voilà ce qui va se passer les gars, dans 5 à 10 ans, non seulement la disparition de cet objet qui avait 6 siècles et qui nous a donné le roman moderne, mais aussi la fermeture des librairies, des maisons d’édition, des suppléments littéraires dans les journaux… ».

Selon l’interviewé, le livre est déjà condamné, puisqu’il dit « avait des siècles ». Les propos de BBD sont au mieux, dignes d’un troll velu et au pire, faits pour choquer et créer le buzz.

Les moines copistes avaient déjà ce discours à l’époque de la révolution de l’imprimante, la fin, l’apocalypse, ils refusaient de diffuser la culture, prétextant tout et n’importe quoi pour la garder pour eux. Ici, c’est exactement pareil, BBD prétexte que le livre numérique tuera les librairies, tuera six siècles de livres, etc. etc.

Pourtant, de mémoire, les ventes de livres se portent à merveille…

BBD continuera en expliquant qu’il est opposé au livre numérique, prétextant que la dématérialisation « c’est un mot très poli pour dire destruction, destruction du livre, de la musique. Pourquoi est-ce que les gens sont si pressés de se débarrasser des objets culturels ? Je ne comprends pas ».

Premièrement, dématérialisation ne signifie pas destruction, puisque faire passer au format numérique, c’est en quelque sorte rendre la ressource infinie, il suffit de copier le fichier et l’original reste en état, il n’est pas détruit. Il n’y a aucune destruction dans la dématérialisation, bien au contraire.

Dans un second temps, les gens ne sont pas pressés de se débarrasser des objets culturels, ils sont juste en train de changer leurs habitudes, comme le fait de passer du CD au dématérialisé…

Les liseuses électroniques ne sont pas faites pour remplacer (pour la plupart des gens) le livre, mais il faut avouer que c’est plus pratique, plus facilement transportable, plus économique aussi. Essayez de vous trimballer 2-3 livres dans votre sac…

Non, l’industrie du livre n’est pas condamnée, elle se porte bien. Le CD n’avait pas 600 ans, le livre, si. Leur valeur est particulière, au-delà d’un ensemble de pages avec des écritures, c’est un morceau de « l’âme » de l’auteur qui s’y trouve, une liseuse ne remplace pas le plaisir de tourner une page, une liseuse n’a pas l’odeur d’un ancien livre, elle ne recrée pas le plaisir de sortir un livre de sa bibliothèque pour le relire.

BBD terminera son troll en disant : « ce livre n’est pas disponible sur internet donc si vous le trouvez, c’est que vous l’avez piraté et par conséquent c’est ma main dans la gueule ».

Doit-on comprendre que, pour BBD, un livre sur le Net, c’est un livre piraté ? BBD ne connait peut être pas le succès du Kindle d’Amazon…rester dans la légalité, acheter un livre numérique et faire en sorte que l’auteur soit rémunéré, c’est possible et cela existe déjà.

Cette seule phrase est une incitation à diffuser massivement le livre sur la toile, c’est agiter un foulard rouge, comme Mme Albanel à l’époque pour j’aime les artistes… A quoi pensait BBD avec cette phrase ? Si c’était pour jouer les trolls, c’est fait. Si c’était pour buzzer et s’assurer de la diffusion de son livre, c’est peut être réussi…

Bref, encore une personne qui tape sur Internet en expliquant que c’est le mal et qui n’a manifestement pas compris comment cela fonctionnait…