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Les éditeurs en guerre contre les Adblockers !

Ce jour, de nombreux éditeurs de contenus et services en ligne, regroupés au sein du « GESTE », ont décidé de passer à la vitesse supérieure, en bloquant plus ou moins les personnes qui disposent d’un bloqueur de publicité sur leur navigateurs, certains allant jusqu’à bloquer tout court.

Histoire de poser tout de suite le ton du billet, mon GESTE à moi, le voici

Message au GESTE

Le problème des Adblockers

Revenons sur le problème : le blocage des publicités. Ce n’est pas un phénomène récent, loin de là, il se développe même de plus en plus, nous reviendrons sur le pourquoi du comment juste après.

Pour les éditeurs, le blocage des publicités pose un véritable problème, puisque cela entraîne une perte financière plus ou moins conséquente.

Cette perte est d’autant plus importante lorsque l’éditeur de presse en ligne vit essentiellement des revenus générés par les contenus publicitaires diffusés. Ne pas diffuser de pubs revient à se priver de quasiment toute source de revenus pour eux.

La solution

A la manière des majors dans le monde de la musique, ces éditeurs ont décidé de faire la plus grosse connerie à faire, celle qui ne pardonne pas, qu’on ne fait pas lorsqu’on comprend comment Internet fonctionne : sanctionner les utilisateurs.

C’est ainsi que, depuis ce matin, un certain nombre de sites d’information ne sont plus que partiellement accessibles pour les internautes qui ont un bloqueur de publicité activé, certains allant même jusqu’à « bloquer » complètement l’utilisateur.

Je vous laisse deviner que la réaction des internautes a été immédiate et sans appel : la « AdBlockWars » est ouverte.

La réponse technique est arrivée quelques instants après : des plugins existent pour bloquer – attention il va falloir suivre – les bloqueurs qui bloquent les bloqueurs de publicités. Répétez cela cinq fois, ça va bien se passer.

Bonne ou mauvaise ?

Ais-je réellement besoin de vous dire que cette solution est mauvaise ?

Je comprends le désir des éditeurs de presse en ligne d’avoir plus de revenus, il est plus que légitime. Tout travail mérite salaire après tout, personne n’osera dire le contraire. La volonté de récupérer des revenus est donc, je le redis, plus que légitime.

Cependant, le faire ainsi, de cette façon, avec autant de violence, c’est tout sauf une bonne réponse. De mémoire, « criminaliser » les internautes n’a jamais été une bonne chose, vous me dites si je me trompe, hein….

Les éditeurs de presse devraient se souvenir du passé, d’autant plus qu’ils doivent avoir des centaines d’articles dessus.

Le fait est le suivant : si les Adblockers existent, ils n’existent pas pour emmer*** les éditeurs de presse en ligne. S’ils existent, c’est parce que ces derniers, pour des motifs légitimes mais discutables, ont accepté tout et n’importe quoi sur leurs sites, au point d’avoir :

  • des publicités qui bloquent la moitié d’un écran et empêchent de lire un article
  • des vidéos qui se lancent sans notre accord et qui gâchent l’expérience
  • des publicités qui sont autant des espions numériques que des publicités

Lorsque je vais lire un article de presse, j’y vais pour le contenu, pas pour être bloqué par une saloperie de publicité intrusive qui vient remplir la moitié du contenu de mon écran, ou qui me le bloque totalement. Je n’y vais pas pour avoir une publicité que je suis obligé de laisser passer pendant un temps précis. J’y vais en étant d’accord, je vais confier un certain nombre d’informations au site de presse en ligne. Je n’accepte pas pour autant que ce dernier, via son système de publicité, crée une fiche sur moi, d’une façon plus qu’intrusive, et que ce système de publicité soit connecté à plein d’autres choses en arrière plan.

C’est quand-même pas compliqué

Bordel !

Je travaille dans le secteur de la relation client depuis plus de 10 ans maintenant et la première chose qu’on t’apprends, c’est : le client, c’est ta vie.

En France, de plus en plus d’entreprises le comprennent et remettent enfin le client au centre de tout, il suffit de voir la transformation numérique de bon nombre d’entreprises pour comprendre qu’elles ont enfin capté que ce n’était pas à nous de nous adapter à eux, mais l’inverse.

Alors, ici, pas d’exceptions : il incombe aux éditeurs de presse en ligne de s’adapter à nos usages et pas à nous de nous adapter à leurs envies. Attention, soyons clairs, je ne parle pas du contenu, les journalistes et maisons de presse savent très bien gérer cela et nous n’avons rien à dire sur le sujet. Non. Je parle d’adaptation dans la façon de nous « servir » ce contenu. C’est simple à dire, moins à faire, j’en conviens… mais il est plus que temps d’arrêter de nous prendre pour des idiots.

En « criminalisant » les utilisateurs de bloqueurs de publicité, les éditeurs jouent à un jeu dangereux, qui pourraient, en l’espace d’une semaine à peine, porter atteinte à leur réputation. Ils vont certainement perdre des lecteurs, qui exaspérés d’être pris pour des méchants, iront ailleurs. L’information sera peut-être de moins bonne qualité, mais le « client » ne sera pas maltraité.

J’aimerais bien pouvoir désactiver mes bloqueurs, traqueurs et tout le reste… mais pas au détriment de la qualité de lecture que je souhaite obtenir, ni au détriment de ma vie numérique.

Simple démonstration avec et sans les Adblockers

J’ai lancé trois sites, à savoir « Le Monde », « Le Figaro » et le site « 20 minutes », les trois sur le même article, une fois avec mes plugins activés, une fois avec l’ensemble de mes plugins désactivés. J’ai fait une copie d’écran à chaque fois que la page était chargée, sans toucher à quoi que ce soit. Voici mes résultats.

ndlr : je n’ai pas d’ordinateur configuré « un peu comme tout le monde », donc de nombreuses choses sont bloquées chez moi et ce, même avec l’ensemble de mes plugins activés. Les résultats sont donc faussés.

Voici le site « Le Monde » sans mes plugins et adblockers

Le Monde sans plugins

Les trackers présents sur Le Monde

La page contient 50 trackers… dont 42 publicitaires. Donc lorsque je vais sur Le Monde, sans plugins, à poil quoi… au moins 42 sites publicitaires savent où je suis, ce que je fais, ….

Selon un autre plugin, il m’a fallu plus d’une minute pour récupérer l’ensemble des données de la page, avec l’ensemble des trackers autorisés.

Passons au site « Le Figaro »

Sans mes plugins et adblockers

Première mauvaise surprise : une publicité vidéo se lance, seule, et prend « un peu de place sur l’écran »

Le Figaro sans plugins

Une fois la page chargée…

Le Figaro sans plugins chargé

Les trackers du Figaro

La page contiendrait 24 trackers…, en réalité, elle en contient plus, j’ai fait un pic à 72 mais, pardonnez-moi, j’ai la flemme de modifier toute mon installation pour faire le test.

Sur les 24 trackers, 19 sont des « mouchards » publicitaires.

Idem, plus d’une minute bien tassée pour charger l’ensemble des éléments de la page.

Enfin… mon grand gagnant, le site du 20 minutes

Sans les plugins et adblockers

Le 20 minutes sans plugins

Les trackers du 20 minutes

Si la page est très peu chargée en publicité… elle contient 56 trackers…dont 48 publicitaires. A nouveau, j’ai la flemme de modifier toute la config de mon ordinateur, qui, de base, bloque maintenant pas mal de choses. Le chiffre réel doit être un peu plus élevé.

Maintenant… un test avec mes plugins :

Le Monde : temps de chargement de la page – 4.96 secondes.

Le Monde avec plugins
Le Figaro (et sans la vidéo agressive du début) : temps de chargement de la page – 1,32 secondes

Le Figaro avec plugins

Enfin, 20 minutes : temps de chargement – 0,50 secondes pour charger la page

Le 20 minutes avec plugins

J’ai rapidemement fait un test sur une machine qui n’est pas à moi, les chiffres sont environ 1 fois 1/2 plus élevés, sauf pour le site du 20 minutes, qui affiche plus de 113 trackers, donc plus de 90 publicitaires.

N’hésitez surtout pas à partager vos résultats !

Au total, j’ai gagné de nombreuses minutes de chargement et encore, pour les besoins du billet, j’ai été « plus gentil » que d’habitude sur les sites que je visite, habituellement, mes visites ressemblent plus à cela

Navigation As usual

Oui, c’est laid, mais j’ai le contrôle sur ce qui s’affiche et je peux débloquer des éléments que j’ai choisi, quand je l’ai choisi… mais c’est très « web 1.0 », je sais.

Conclusions

J’aime lire, j’aime l’information, j’aime m’informer mais je n’aime pas être la cible d’un pistage plus qu’intrusif et systématique, je n’aime pas qu’on vienne me dire « vous devez-nous laisser la publicité sinon nous allons mourir de faim ». Je n’aime pas qu’on se moque de moi. Je visite Le Monde, pas les 48 sites qui m’observent du coin de l’œil derrière.

Et surtout, surtout… je n’aime pas être traité comme le méchant de l’histoire, quand j’ai l’impression que le méchant, c’est plutôt le site que je suis en train de lire, car il ne me respecte pas, moi, en qualité de client.

Si vous êtes intéressé.e.s, je publierai un autre billet de ce genre, avec de belles images pour être encore plus démonstratif… et je peux publier ma liste de plugins utilisés.

26 réflexions au sujet de « Les éditeurs en guerre contre les Adblockers ! »

  1. Le client, c’es ta vie.

    Le client, c’est celui qui paie.

    Donc, le client des sites de presse sont les annonceurs. Point à la ligne, inutile de chercher plus loin.

    1. Hmmmm, point de vue très intéressant, en fait (et sans ironie).

      C’est vrai que sur le fond, il y a de ça, mais en y réfléchissant, du moins c’est mon avis : sans les lecteurs ou avec moins de lecteurs = moins de revenus ou plus de revenus. Il n’existe que parce que nous lisons, donc in fine, les clients, c’est nous 😀

        1. Donc la solution serait un changement de modèle économique (facile à dire) plutôt que de forcer sur celui ci.

          Par exemple, proposer de payer un à deux euros par mois pour ne plus payer la pub. Il y a probablement d’autres solutions.

        2. Non, la matière première c’est l’information. Le visiteur est bien un client, c’est lui qui génère l’argent en affichant la publicité. Il se rend sur le site pour consommer de l’information.

          Qui dicte la loi à la télé ? L’audience.

          Bien-sûr l’annonceur est aussi un client à qui tu vends du temps de cerveau, il te paye pour ça. Mais ta première dépendance c’est l’audience, car l’annonceur te paye en fonction de ça. Le client le plus important c’est bien celui qui visite ton site.

  2. Sans parler de leurs pub avec lesquels ils arrivent à installer des choses off Line sans s’en rendre compte et qui du coup te fait choper plein de soudage et de sois disants antivirus ( faux ).

    Personelement, je ça fais des années que j’ai des adblockeurs et je ne suis pas prêt de les enlevers . Si on me bloque l’accès à certains sites à cause de mon adblock, je vais voir ailleurs comme le dit si bien notée chère ami .

  3. Vous avez lu le message de Le Monde? Il est à gerber. En gros voilà ce qu’ils auraient du écrire :

    Bonjour cher lecteur. Comme nous avons créé ce site d’information sans aucune idée de comment nous le financerions, et comme on se fout un peu de l’éthique journalistique, on a vendu notre indépendance à des milliards d’anonceurs. Pour savoir qui paye réellement nos journaliste et pour connaitre les gens que nous ne pouvons pas critiquer dans nos pages, merci de désactiver votre script anti-crachage à la gueule.
    D’ailleurs on avait tellement rien bité à la technique qu’on n’a jamais imaginé que c’était possible de bloquer les pubs en ligne et que les gens le feraient si on leur en donnait la possibilité. Il serait peut-être temps qu’on se fasse un vrai business-model. Oh tiens, appelons cette page comme ça pour faire croire qu’on en a un.
    Et je dis « nous », mais je pense surtout « moi », comme le montre cette belle photo de moi. Les journalistes mettent juste leur nom, mais moi je suis le boss, c’est important qu’on voit ma tronche quand j’écris 3 lignes.

    1. En soi, au début, cela fonctionnait et c’était pas mauvais, les pub n’étaient pas intrusives en soi… mais ils sont partis sur une véritable courses à l’armement publicitaire, quitte à faire des sacrifices, puisque personne ne criait.

      Maintenant, ils doivent trouver un autre business model, être moins dépendants de la pub, shifter vers quelque chose d’autre… mais cela ne se fait pas en un jour.

  4. Ils veulent jouer au bras de fer ?

    Personnellement je n’ai rien à perdre ce qui n’est pas leur cas. L’information je la trouve où quelle soit.

    La publicité m’insupporte, les « trackers » me donnent de l’urticaire et je ne parle pas du reste.

    Il n’est pas question que je change ma ligne de conduite et encore moins face à cette politique.

    Messieurs…, je sous souhaite bonne chance ! 😉

    1. C’est un jeu qu’ils ne peuvent pas, en soi, gagner, parce que c’est ainsi. C’est con comme explication mais c’est toujours l’intelligence collective d’Internet qui finit par gagner, d’autant plus que ça se contourne, que ceux qui savent arrivent à gérer sans aucun soucis.

      Je leur souhaite bonne chance aussi car, réellement, ils doivent réfléchir à un autre modèle de financement.

  5. J’ai une approche très similaire entre le piratage et la publicité sur Internet.

    Le problème du piratage est principalement causé par un problème de service. Lorsqu’un utilisateur va chercher son jeu chez un pirate, c’est que le pirate propose un meilleur service que le canal officiel.
    Dit autrement : afin d’inciter l’utilisateur à utiliser des méthodes d’acquisition légale du produit qu’il convoite, l’éditeur se doit de lui proposer de meilleurs services que le pirate.

    La même réflexion peut découler de la publicité en ligne. Le « piratage » peut être assimilé à AdBlock qui permet au client d’obtenir le produit qu’il souhaite (ici, principalement de l’information) tout en se substituant au modèle économique « officiel » (la publicité).
    La raison pour laquelle l’utilisateur utilise AdBlock est car cette version « piratée » lui apporte une meilleure expérience que la version proposée par l’éditeur.
    Comme de très nombreux éditeurs sont concernés par ce problème, l’utilisateur a généralisé son usage des bloqueurs de publicité.

    La tendance ne s’inversera pas en « forçant » les utilisateurs à désactiver leurs bloqueurs de publicité. Comme le billet le dit, ils se tourneront vers encore plus de « piratage » en contournant les « bloqueurs de bloqueurs ». En aucun cas l’utilisateur n’ira sacrifier son confort pour le bénéfice d’un éditeur.

    C’est donc le jour où les éditeurs parviendront à faire en sorte que la publicité offre une expérience bénéfique aux utilisateurs (en termes de services) qu’ils accepteront un web avec elle.

    1. Le raisonnement est malhonnête dès le départ.
      Le VRAI raisonnement qui est tenu par l’immense majorité des internautes est
      1° Puisque je peux l’avoir gratos pourquoi payer?
      2° je veux le contenu rédactionnel GRATOS, donc je ne paierai pas mon abonnement pour avoir des infos disponibles sans rien payer
      3° Font chier avec la PUB, ça m’empêche de voir mon contenu GRATOS, donc je bloque
      4° Quels (censuré) qui m’alertent que je ne peux plus lire mon contenu avant GRATOS parce que je REFUSAIS de financer soit par abonnement, soit par la pub.

      L’internaute lambda veut le beurre, l’argent du beurre, la crèmerie, puis se demande pourquoi on l’emmerde prodigieusement…

  6. J’ai une solution qui correspond parfaitement avec l’idéologie des shaarlistes-libristes : si t’es pas content, tu ne vas pas visiter le site ! c’est ce que font les Timo, Sebsauvage et autres qui estime qu’ils n’ont de compte à rendre à personne car leur site leur appartient.
    Ça me semble honnête et équitable.
    Si je vends mes baguettes 10€, aucun client doit se sentir forcé de m’en acheter. 🙂

  7. Comme l’auteur, je suis contre ces mouchards surtout après avoir vu et analysé les “stratégies numériques” de plusieurs agences de publicités pour multinationales.
    Vous ne vous imaginez même pas à quel niveau vous êtes pistés lorsque tout est ouvert.

    Aujourd’hui, je n’ai même plus besoin de bloquer quoique ce soit (sur le téléphone c’est pas pratique) : si ça met plus de 3 secondes à s’afficher, je passe.
    Vous savez, c’est comme l’espion qui appelle et pour rester anonyme, il doit parler moins d’une minute sinon les services secrets savent où il est.

    Bref, soit je peut lire le site sur RSS et/ou en texte simple (mode reader), soit je n’ai ni l’envie, ni la patience de lire l’article.

    Ceci dit les modèles payants marchent! Je suis abonné à plusieurs sites payants et ça marche très bien. Et je paye parceque je veut qu’ils continuent. (parfois c’est aussi parceque je suis “obligé” e.g. FT.com)

    Je suis complètement d’accord avec l’auteur : la relation client est primordiale et c’est la base de tout “bon” marketing.

  8. En soi le problème, n’est pas vraiment le bloqueur de bloqueur de pub mais la proportion de pub à l’écran, l’ergonomie visuelle qui en découle, et le ciblage de ces pubs. Tu explique tout ça très bien. Mais c’est très difficile pour tout le monde de savoir comment le faire autrement qu’avec adblock. C’est d’ailleurs meme pour ça qu’aujourd’hui on se retrouve dans cette situation.

    Si la pub affichée restait « discrète », dans des zones de la page bien définies sans prendre tout le champ de vision. Beaucoup d’utilisateurs ne seront pas dérangés. C’était les débuts des googles annonce en barre latéral.

    L’ami google c’est rendu compte que dans l’esprit de l’utilisateur, un filtre inconscient se mettait en place, et ainsi les barres de pub avec le temps avait de moins en moins d’effet « attracteur de regard ».

    La parade fut donc de mettre la pub en premier. Effectivement la seul chose qu’on est sur de bien voir à coup sur, c’est bien la première qu’on affiche. Encore chez google ou on retrouve la disparition de l’encadré des annonces, et dont les résultats de votre recherche se retrouve à la suite de 3 résultats « promu » par google.
    Cette premiere pratique est bien plus rapide et simple a mettre en oeuvre qu’un changement régulier de l’affichage quasi entier d’un site pour essayer d’atténuer le filtre d’habitude. Cette technique est donc réserver à certaine partie du site : les bannières, le background, des liens intégrés en rapport avec le texte, et cadre interrompant la lecture d’un contenu en plein milieu

    C’est comme ça que les pubs sont devenues invasives et que le web à suivi la méthode google. Les annonceurs souhaitant que leur pub soit effectivement vue par le maximum, et le site se rémunérant via les annonceurs, pour un contenu « gratuit » donné au lecteur, c’était le seul modèle à l’époque qui était compatible en gardant de la pub. Un site en donation affichant ne serait-ce qu’une mini pub serait mal vu par le lecteur. C’est le combat tout-pub vs tout-donation.

    Il y a l’abonnement. Le problème est que meme si il n’est pas cher, le lecteur ne regarde pas qu’un seul site ! Et plein de petits abonnement mis bout a bout ça commence à faire saigner le porte-feuille à la fin du mois.

    C’est bien pour ça, à mon avis, que l’usage d’adblock, s’est popularisé.

    La proposition « le lecteur c’est le client » me plait, ça serait pour la plus normal. Mais dans un monde ou la pub existe, il faut la prendre en compte. Elle est aussi cliente, comme le lecteur. Pas de pub sinon pas de lecteur? Pas de site, pas de lecture. Le lecteur doit payer dans tous les cas. Bienvenue dans le monde capitaliste.

    Et si la solution vennait d’un changement de modèle des bloqueurs de pubs ? Faire en sorte que le lecteur soit client d’un bloqueur mais qu’aussi l’annonceur le soit. Détachant ainsi cette responsabilité aux éditeurs. Qui soit dit en passant, lui aussi souhaite la meilleure solution pour tout le monde.

    Pourquoi ne pas payait ad block, comme on paye Netflix. L’adblock proposerai un service de « ciblage à la demande ». Franchement en temps que lecteur je sais ou chercher ce que je veux regarder. Mais parfois j’ai besoin qu’on me propose d’autres choses. La pub je suis pour, mais seulement si je peux définir quel type de pub je veux. La pub a garder le meme principe que la télé. Elle se base sur des panels. C’est de la peche au gros. Du coup, on a de la pub qui parfois ne nous intéresse pas du tout. Le big data essaye bien d’affiner le résultat. Mais bon, ça ne reste que retirer les poissons trop petits pour être péché. Le web, ce n’est pas la télé, il permet de passer à la pèche à la ligne. C’est ce qu’essaye de faire les Gafa avec les données personnelles. Qu’elles revendent à qui veut bien payer. A l’inverse, payer un service pour dire à qui ont veut bien que nos données servent… c’est mieux. Pouvoir controller ses données serait donc meme un bénéfice supplémentaire pour le lecteur, et pour l’annonceur. Par exemple, aujourd’hui mon profil se retrouve dans plusieurs panel, mais en ce moment je recherche des choses qui n’ont rien a voir avec ces panels en question. J’aimerai pouvoir avoir des pubs en rapport avec mes recherches du moment. Je payerai donc un service sur lequel je peux choisir l’ergonomie des pubs affichées, et son contenu.
    Par exemple je ne veux que des pubs en rapport avec kickstarter, le velo, les blogs de design, les assurances de vol , seulement en bannière et liens intégrés, etc … Le service me laisse sélectionner tout ça. En bref, je paye un « abonnement pub » pour tous les sites.

    Coté annonceur, on paye pour un ciblage bien précis. Le client veut recevoir à coup sur la pub qu’il veut.
    Coté éditeur, on est rémunéré à valeur de la pub reçu. Comme un sponsor. Moins d’argent à gagner ? C’est là que les offres d’abonnement deviennent utiles et agissent un peu comme de la donation. Un plugin a installer
    Coté client, on contrôle tout et on impact plus les choix de consommation. On paye pas trop cher, et on contrôle ses données personnelles. Le plugin a installer.

    Je ne sais pas si une chose comme ça te conviendrait mieux. On me répondra surement qu’un service comme ça exploitera le porte monnaie du lecteur dans des intérêts capitaliste. Effectivement. Mais ça, ça se règle à une autre échelle. Dans la loi. Parce qu’au vu des dernières discuté, on est plus proche de rendre adblock illégal, plutôt que faire valoir nos données et notre consommation.

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