[PERSO] Syrie : Hypocrisie générale.

Que ça soit clair, ce billet est un point de vue entièrement personnel, si vous n’aimez pas ça, vous avez le droit d’aller lire autre chose ailleurs.

Je profite donc de ce billet pour faire le point sur quelques sujets qui m’agacent. Qu’on se le dise au passage, vous avez le droit de ne pas être d’accord, de penser ce que vous voulez penser, de danser nus enroulés dans du jambon autour des douze statuettes de Gladeulfeurha et de faire partie d’un complot de chats qui veulent dominer le monde.

Le premier point que je souhaite aborder est d’actualité puisqu’il s’agit de la Syrie. Ou plutôt des potentielles actions que nos gouvernements souhaitent mener à grand coup de bombes. Jeudi 29 aout, le premier ministre anglais, David Cameron, s’est mangé un refus d’entrer en guerre du parlement anglais, refus qui démontre que tout n’est pas si clair que ça dans, tant pour eux que pour l’opinion publique. Le président des États-Unis d’Amérique, quant à lui, va réfléchir à une potentielle intervention unilatérale des États-Unis, « dans l’intérêt des États-Unis ». La France, elle, bahh…. surprise. Je n’ai pas encore vu une opinion tranchée de notre président.

Personnellement, je suis absolument contre une intervention de ce type en Syrie.

Pour expliquer pourquoi, je vais planter un peu le décor : la Syrie est un pays en guerre civile, ce qui veut dire que ce n’est pas seulement une dictature, mais des gens, des syriens, qui s’entretuent les uns les autres, l’opinion du peuple sur Bachar Al-Assad est partagée, une part non négligeable de la population l’aime, l’autre part veut le voir tomber, certains veulent sa mort, d’autres qu’il soit jugé …

Ce n’est pas aussi clair que les « épisodes » Tunisie, Egypte et Libye où, pour résumer rapidement, la quasi totalité du peuple était unie contre le dictateur <ajoutez le nom d’un dictateur ici>.

Je ne suis pas pour une intervention à grand coup de bombes parce que, aussi évident que cela puisse-t-être, les bombes, c’est fait pour tuer.

Plus de 100 000 morts. 100 000. Est-ce que le sang n’a pas déjà assez coulé ?

Il faut rajouter, à ce manque de clarté, le flou de la rébellion. D’un côté il y a le peuple, celui qui se bat dans la rue pour manger, pour survivre, ces syriens que j’admire et qui méritent le plus grand respect de tous. Ces syriens qui arrivent à garder le sourire lorsqu’on parle avec eux et qui arrivent à positiver alors que j’en suis parfaitement incapable…

Puis il y a les autres. Les autres rebelles, pas forcément syriens, pas forcément rebelles d’ailleurs. Des mercenaires ou des partisans de groupes dont les actions sont à déplorer.

L’ASL, l’Armée Syrienne Libre, en est remplie.

Ces gens-là sont tout aussi dangereux que le gouvernement d’Al-Assad, parfois ils tuent pour tuer, parfois ils tuent des civils qui rejettent leurs actions, souvent ils se moquent des « dommage collatéraux » que peuvent représenter quelques vies.

Intervenir en Syrie, avec des bombes hein, c’est prendre parti pour un côté qui est soit mal, soit mal. Ce n’est ni bon, ni à faire et dans tous les cas, le peuple qui n’a rien demandé va se prendre des bombes en pleine face.

J’aurais aimé voir une intervention oui, mais pour un désarmement total de la région, de l’ASL, comme des pro Al-Assad, comme de l’armée. J’aurais aimé voir la communauté internationale réagir en proposant de l’aide, des moyens humanitaires… J’aurais aimé une communauté internationale qui agissait pour vraiment stopper Al-Assad, plutôt que de lui tapoter sur les doigts.

Au lieu de ça, des groupes militaires ont fait le déplacement en Syrie, des gouvernements ont fourni des armes, tantôt à un côté pour certains pays, tantôt à l’autre côté pour d’autres pays…

Une arme, et peu importe qui la tient, « bon » comme « méchant », c’est fait pour tuer.

La communauté internationale n’est pas bougé, ou très peu, alors qu’elle a très largement les moyens de le faire. Des associations se chargent d’envoyer des médicaments à l’arrache dans le pays, Médecins sans Frontière galère pour réussir à mettre un pied dans les zones militarisées, armée comme ASL… et ailleurs, des gens en costume trois pièces proposent d’envoyer des bombes sur la gueule d’un dictateur et de son peuple.

La vraie raison ce n’est pas la chute d’Al-Assad, c’est le contrôle de certains intérêts économiques ou stratégiques. C’est encore plus gerbant de savoir que tout ceci repose sur la « stratégie, l’économie, l’argent ».

Ensuite, parlons peu mais parlons bien : vous et votre putain d’indignation à géométrie variable.

Le conflit syrien ne date pas d’hier, ça fait plus de deux ans. Deux ans, c’est long.

  1. Le conflit a démarré : personne ne s’est indigné.
  2. Le gouvernement a commencé à balancer des bombes sur sa propre population : personne ne s’est indigné.
  3. Des catholiques se sont fait décapiter, des églises bruler, mais personne ne s’est indigné. Sauf des syriens, pas forcément catholiques, qui ont préféré protéger ce qu’ils pouvaient encore protéger.
  4. 100 000 morts. Le chiffre tombe. Tout le monde trouve ça horrible… puis ferme la page avant de retourner sur Facebook.
  5. Des armes chimiques.

DES ARMES CHIMIQUES !

DES ARMES CHIMIQUES !

Et là, magie. Nos gouvernement se réveillent, les gens s’indignent, des armes chimiques, « oh mon dieu, c’est horrible ! »

Oui, ça l’est. Ça l’est tout autant qu’une réaction pour réagir, le temps de cliquer sur un tweet, le temps de lire un article.

Hop, on s’indigne beaucoup d’un coup, comme ça on montre qu’on est humain, puis que c’est mal hein. Puis on ferme la page.

Nos gouvernements s’indignent parce que des protocoles sont signés et interdisent l’utilisation d’armes chimiques. Al-Assad le sait très bien d’ailleurs, ce n’est pas pour rien qu’il s’efforce à démentir cette utilisation de gaz…

Nos gouvernements trouvent une brèche pour justifier l’attaque de la Syrie et s’enfoncent dedans tête baissée, Cameron en est l’exemple. Il ne s’attendait sans doute pas au rejet de sa proposition d’intervention militaire…

Bref, indignation à géométrie variable, intérêts économiques, toussa… C’est assez gerbant. Comme la réaction de celles et ceux qui veulent cette intervention de nos gouvernements, comme la réaction de ceux qui, au fond de leur canapé, crient un coup avant de zapper.

Et qu’on ne vienne pas me dire que je n’ai aucune légitimité à m’exprimer sur le sujet syrien.

PS : si vous vous sentez blessé(e)s, vous êtes peut-être dans ce « tout le monde », désolé.

17 réflexions au sujet de « [PERSO] Syrie : Hypocrisie générale. »

  1. On désarme ces populations qui n’ont pas à être armées, on vire les mercenaires et ceux qu’on rien à foutre là et on pousse le petit monde restant à se pencher sur l’idée de la démocratie et d’une constitution. On a genre des casques bleus pour ça. Gogo.

    1. et après on envoi une brigade de bisounours pour leur faire se tenir la main et avoir beaucoup d’enfants. On ne peut pas désarmer complètement des armées sans les détruire d’abord, elles existent dans le but d’être prêt à se battre, les mercenaires c’est leur vie que de faire ça, le peuple Syrien ne demande pas une démocratie, ils n’ont absolument pas le même profil que les révolutionnaires des pays sud-méditerranéen.

  2. Envoyer des casques bleus, ou des forces d’interposition, ça ne veut rien dire : il faut être plus précis que ça. Le Liban dans les années 80 : on a eu 54 morts en une fois, et à quoi ont-ils servis ?

    L’ex-Yougoslavie, j’ai vu, j’y ai passé environ 1 an 1/2 (en plusieurs fois). Au début (92-95) à part se prendre des coups parce qu’on les gênait dans leur guerre, on a surtout eu l’impression de ne servir à rien (un peu d’humanitaire et c’est tout). Les règles d’engagement étaient tellement strictes (et disparates suivants les contingents) que même l’autodéfense était des fois limitée. Il a fallu Sebrenica en 95 pour que les choses bougent avec l’envoi de la Force de Réaction Rapide franco-britannique qui s’est en partie affranchie des règles de l’ONU pour être plus « percutante » pour mettre fin à cette guerre (oui, ce sont les Européens qui ont fait le boulot sur le terrain, pas les USA).

    Alors, des casques bleus pour compter les coups ou pour en donner au premier qui bouge pendant des négociations ?

    PS : comme abordé dans l’article, une guerre c’est sale, mais une guerre civile c’est vraiment crade…

  3. la démocratie est-elle mieux qu’une dictature ??
    avoir le choix entre tel et tel gugusse ..
    et ne pas avoir le choix, y-a-t-il une différence ???

    1. ben relis toi et tu vas te répondre, dans un cas des dizaines de choix, même une infinité puisque sur le papier tout le monde peut décider de faire de la politique et peut être élu sans avoir à tuer personne, dans l’autre cas non. ta réflexion est stupide, ici on parle de guerre civile dans un pays dictatorial certes, où une bonne partie du peuple suive sans contrainte le chef d’état.

  4. Tout ce que je sais c’est que je ne sais rien.Et que je sais qu’on nous ment.

    Le sujet est bien trop vaste et complexe pour savoir qui tire les ficelles au fond et pourquoi. Du moins pour moi, citoyen noob et pas plus instruit qu’une mouche.

    Ceci dit, ça m’empêche pas d’essayer de comprendre même si la vérité est ailleurs.
    Je sais pas si tu connais mais sur ce site, (là Facebook mais ils ont aussi un site web etc)
    https://www.facebook.com/LeJournalduSiecle

    j’ai trouvé des points de vue intéressants, articles et vidéos. A prendre AVEC des pincettes (des grosses), mais …. #wtf quoi.

    Je dis pas qu’ils ont raison, attention (/!\), mais certains points ne me semblent pas si farfelus malheureusement …

  5. « Qu’on se le dise au passage, vous avez le droit […] de danser nus enroulés dans du jambon autour des douze statuettes de Gladeulfeurha… »

    Impossible !… La magicienne vient de me dire que l’ogre les avait mangé.

  6. Tissus de mensonges. Nous savons que toute la pseudo révolution est organisée par Obama et l’empire Etats-Uniens, ce n’est pas une guerre civile c’est un massacre dont vous êtes responsables, vous et l’administration U.S, aidé par Israël.

    Vous êtes une sombre merde infâme prétextant détenir la vérité, le savoir et se disant respecter les autres, vous n’êtes rien.

    Bachar Al-Assad protège son pays, son peuple, des gens comme vous et ceux dont vous faites partie contre cette manipulation organisée.

    Continuez vos actions vaines, la vérité éclatera bien assez tôt.

  7. Pixellibre, ta naiveté sur ce sujet étonne 😉
    Personne n’ira jamais en Syrie car aller en Syrien c’est ouvrir un front avec la Russie et d’autres.
    Personne n’ira jamais en Syrie car la Syrie n’est pas la Yougoslavie ou l’Irak ou l’Afghanistan: les mecs en fassent ont de sacrées armes.
    La position d’Hollande est idéale: au chaud dans le peloton et conforme à nos possibilités: on ne peut pas dire que ns sommes devenus un pays moyen et continuer à agir et à supporter seuls le prix de nos actions (ça a donné quoi les aventures de Sarkozy en Libye ? au niveau financier et terroriste ?).
    Les blablas sur la Syrie ne servent qu’à jouer sur le prix du pétrole (la Russie est le premier producteur mondial et les oligarches aiment l’argent et à vendre des armes pour doper un peu l’industrie).
    Les amis et ennemis, financiers de bachar ou de son opposition continuent de manger dans les mêmes restaurants de paris et de baiser les même putes parfois ensemble aux alentours de l’avenue Foch ou à Monaco.

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